Salu sa va ? EnchanT. [PV : Edward ]

« Ô toi bau brin au yeu de lin,
Dè que je té vu, je sui tombait sou ton sharme.
Ton regar me hente l'èspri,
Et ta voi sone dan ma tète come le caryon de cupidon.
Acèpte mé sentimen lé plu sincère S.T.P.

Signé : ton admiratrisse ♥ »

Même les plus grands enfoirés ont besoins de repos parfois. C’est pourquoi durant son temps libre Edward n’était pas forcément entrain d’arpenter les couloirs à la recherche d’une nouvelle victime. En l’occurrence il avait décidé de se poser dans la salle commune. Dans une salle commune durant les heures où la plupart des élèves ont court on trouve en général peu de gens, et effectivement à par une bande de filles qui gloussaient, Edward n’avait pas vraiment à se plaindre du dérangement sonore. Pour l’instant il avait tranquillement le nez plongé dans un journal moyennement intéressant, où il apprit d’abord dans le gros titre qu’une star en avait quitté une autre ce qui valait apparemment cinq pages d’articles, suivi d’un article de trois lignes sur un accident de bus qui avait fait 23 morts…et après ça on disait que c’était Edward le vrai connard ? Bref il était occupé sans être vraiment captivé par ce qu’il faisait quand il se fit interrompre par un mélange entre la voix d’une jeune fille et d’un GPS suisse.

« Salut. Tiens, c'est moi qui l'ai écrite. »

Se retournant pour regarder d’où venait une telle motivation, Edward se retrouva pour se retrouver en face d’une fille d’approximativement son âge à vue de nez, qui lui tendait une lettre avec la conviction d’un fonctionnaire en fin de journée. Edward étant un expert mondialement reconnu des blagues de mauvais goût, il lui suffisait de jeter un coup d’œil par-dessus l’épaule de son interlocutrice pour remarquer la bande de filles qui gloussaient de plus belle en les regardant pour comprendre la raison de ce dérangement. Cependant elles étaient mal tombées, si elle voulait un jeu, alors il allait jouer le jeu. Ouvrant la lettre il s’attendait à un classique « Je t’aime gnagnagnagnagna », mais apparemment soit ces filles n’avaient jamais appris à écrire, auquel cas la couleur des leurs uniformes spécifiant leur appartenance à la classe A était étrange, soit elles avaient décidée d’humilier d’avantage la pauvre fille aux cheveux bleu qui de toute façon avait l’air de n’en avoir rien à foutre. Il se retint de rire et se promit de conserver cette lettre pour tenter de faire avoir une crise cardiaque au prochain littéraire qu’il croiserait. Enfin il se racla la gorge et commença son jeu d’acteur.

« Quelle incroyable surprise, je pensais que tu ne passerais jamais à l’acte »

Faisant de grands gestes comme un dandy et parlant suffisamment fort pour que les autres quiches puissent entendre distinctement. Il écarta les bras comme si il s’attendait à ce qu’elle vienne s’y réfugier il ajouta.

« J’ai toujours su que nous étions fait l’un pour l’autre, je me nomme Edward Winter et je suis en classe B, puis je connaitre le vôtre créature de mes rêves ? »

Ah c’était clair que quand il était lancé, le bougre pouvait tout jouer. Pour le coup il avait choisi le style de jeu le plus opposé à celui de la bleue : une conviction tellement exagérée, qu’il fallait vraiment être un peu stupide pour le prendre au sérieux. Satisfait de sa prestation Edward ressortit la lettre et la montra discrètement à celle dont il ne connaissait pas encore le non, la lettre était juste entre eux de manière à ce que les filles au fond ne puissent pas voir qu’il l’avait retournée pour qu’elle puisse la lire. Il lui chuchota discrètement.

« Si je devais juste chercher un petit défaut à cette déclaration c’est le mot « admiratisse » je suis presque sûr que ça prend trois « s » à la fin et non deux »

Voilà il avait plus ou moins réussit à répondre à une connerie par une connerie, l’un de ses sports favoris. A voire si la bleue n’en avait vraiment rien à foutre, ou si elle allait en profiter pour se venger des glousseuses du fond.

La première réaction, fut ce qu’Edward identifia comme un début de rire étouffé. Signe qu’elle avait fini par comprendre l’ironie grâce à la dernière réplique. Edward souri, du côté des autres, elles semblaient ne pas savoir quoi penser. Le résultat attendu était donc totalement atteint. De plus cela semblait avoir réellement amusé la bleue puisqu’elle décida de rester avec lui en lui soufflant.

« Il ne faut pas critiquer, ce sont des futures Molières. »

Edward trouvait ça logique, si elle retournait avec les autres maintenant. Elles auront vite fait de trouver un moyen de se moquer d’elle pour avoir été victime d’une farce aussi grossière. Mais si elle restait avec lui, alors ce sont les auteures de la farce qui allaient avoir l’air idiotes. En revanche il n’avait pas vraiment d’idée pour engager la conversation avec elle, alors pour le moment il ré ouvrit son journal pour se pencher  sur les quelques articles qui semblaient valoir la peine qu’on s’y attarde un peu. Pour une fois qu’il en trouvait de ce genre dans un torchon comme celui-là autant en profiter un peu.
Seulement voilà, du coin de l’œil il pouvait bien observer que la bleue, elle, n’avait rien pour s’occuper et qu’elle semblait bien s’emmerder un peu, voire beaucoup. Et Edward trouvait que ça tendait un peu l’ambiance et surtout que ça cassait un peu l’utilité de rester ici. Si les autres cruches se rendaient compte qu’elle ne faisait que s’assoir et le regarder lire un journal, on était moyen niveau cohérence par rapport à tout à l’heure. Fort heureusement, elle finit par remarquer un article sur la dernière page du bottin : celle réservée aux infos encore moins intéressantes que le reste. Ce qui la poussa à s’exprimer.

« C'est tellement n'importe quoi. »

Edward regarda cette page pour voir de quel article elle parlait. Un article sur les clichés russes. Bien qu’il avait déjà sa petite idée sur la question. Edward était curieux de savoir pourquoi cet article en particulier la tenait à cœur. Et surtout ce qu’elle avait à dire dessus.

« C'est des conneries, les Russes sont très chaleureux, la preuve, je t'ai écris une lettre d'amour. »

Le B pouffa de rire, en tenant de se contenir un maximum. Outre le fait que le sourire qu’elle venait de faire ressemblait pas mal à la description d’un sourire russe selon l’article qu’elle venait de critiquer. La phrase était déjà suffisamment drôle en elle-même. Sans vraiment s’arrêter de rire Edward se pencha en arrière pour jeter un coup d’œil aux filles qui ne les avaient pas quittés du regard depuis tout à l’heure. S’arrêtant doucement de rire mais usant d’un ton qui indiquait clairement qu’il était toujours de bonne humeur. Edward demanda :  

« Je peux supposer sans trop me mouiller que tu dois être russe. Au fait, maintenant que j’ai lu ta « lettre d’amour », il faudrait peut-être penser à m’en dire un peu plus sur toi, comme ton nom par exemple »

Elle avait réussi à intéresser Edward, c’était déjà pas mal quand on pense qu’actuellement aucune autre personne dans la pièce ne valait la peine qu’il apprenne son nom. Et puis les noms russes c’est cool, ils sont toujours pleins de sonorité amusante qu’on ne trouve jamais dans les noms occidentaux. Une fois qu’elle lui eut donné son matricule. Edward sourit à nouveau puis se mit à réfléchir à la suite. Il fallait un bon moyen d’humilier les filles du fond histoire de rétablir la balance cosmique des salles blagues (oui elle existe). Mais comment faire c’était plus compliqué. Il faudrait peut-être commencer par aller les voir, histoire d’analyser leurs réactions de plus près.

« Et au fait, tu ne me présente pas au future Molières ? J’aimerai leur demander combien elles mettent de « s » à « accepter » »