Quelques instants de liberté. [Pv Avril]

Quelques instants de liberté

Parfois, se reposer, cela faisait du bien à tout le monde; même à Avril. Même à cette furie rouge qui se foutait du regard d'autrui; oui, des fois, elle avait besoin de tranquillité, de calme, que l'on ne la regarde plus comme une folle aussi; bien qu'il faut avouer qu'elle l'était, pour pas dire beaucoup, assez. Elle avait besoin de respirer, tout simplement. Et quand c'était le cas, elle s'isolait, de préférence, en hauteur, ou dans la nature; ouais, elle qui était loin d'adorer la verdure, dans ces moments là, elle la vénérait presque. Ouais, presque. Disons qu'elle ressentait le besoin de retourner à elle, en quelque sorte. Et là, là, elle était dans un de ces moments là. Elle avait besoin de fuir le regard des autres; ce regard qu'elle ne parvenait décidément pas à comprendre. La différence, que voulez-vous.

Avril, elle ne voulait pas être aimée pour ce qu'elle n'était pas, mais elle devait l'avouer, c'était difficile de supporter d'être mal vue. Mais bon. C'était Avril quoi. Et puis, certain l'appréciaient; pas mal, même. Des mecs, des brutes, ou des fêtards, mais tout de même. Enfin, là n'était pas la question; des fois, ouais, elle avait besoin de "recharger les batteries", comme on dit. Et ce jour là en faisait parti, de ces rares jours où elle avait besoin de solitude. Elle avait pour cela lancé son dévolu sr le toit; pourquoi ? Elle en savait rien, hein, elle avait juste eu envie d'y aller. Elle y avait jamais foutu les pieds, alors autant mêler l'utile à l'agréable, hein.

Elle avait ouvert la porte, et un courant frais lui avait caressé le visage. Ouais, à cette heure-ci, il commençait à faire frais, et le vent ne s'était pas levé. Et la vue... Sur le moment, elle resta là, plantée comme une idiote qu'elle était, la bouche ouverte -tu vas gober des mouches-. Pas facilement impressionnable ? Oh, Avril était plutôt démonstrative hein, spontanée, authentique et vraie, et elle s'émerveillait face à de si belles choses. Alors, elle ne bougea pas pendant quelques longues secondes avant de refermer la porte -pardon, de le laisser se fermer d'elle-même- et s'approcha du bord. Obnubilée par cette magnifique peinture, elle ne remarqua pas le jeune homme qui siégeait déjà non loin, clope au bec.

En fait, elle ne réalisa qu'elle n'était seule que lorsqu'une odeur de tabac ne la fasse tousser un peu. La clope. Elle n'avait décidément pas accrocher à ce truc. Elle tourna la tête vers la provenance de la fumée. Toute seule ? Rapé. Elle haussa les sourcils puis leva le regard au ciel, pensive. Puis elle fit dos au magnifique paysage et s'assit à même le sol, décidant de ne pas déranger le jeune homme; à sa place, elle aurait surement voulu être tranquille. Elle sorti de sa poche son mp3 et mit ses écouteurs puis lança un morceau, au hasard.