On our way || PV Robbie

Le salon. Cette salle incroyablement grande et énormément fréquentée par tous les styles d'élèves. Un endroit où les A et B sont, la plupart du temps, enclin à dialoguer respectivement avec les autres classes sans que les insultes ne fusent de tous bords tout côté, à quelques exceptions près. Tous les écoliers sont normalement souriants et prêts à discuter avec les autres pour faire de cette période de la journée un moment agréable et doux. Paix et harmonie, voilà tout. Le calme règne sur la place et tout le monde, d'une voix posée ou amusé, parle de leurs journées à leurs amis. Alors que tout le monde bavarde allègrement de leur journée ou encore de l'horaire qu'ils possèdent pour combler cette dernière, je m'amuse à monopoliser un canapé en compagnie d'une jeune dame aux formes plutôt charmeuses et tentantes. Un bouton détaché, laissant entrevoir sa poitrine plongeante et sa jupe d'école raccourcie. Une E, une ratée du cerveau, mais pas du physique, décidément. Nous avions parlé quelques fois ensemble, sans plus, mais étais-ce réellement nécessaires de rappeler à quel point il était amusant de lui parler ? Nous nous faisions part de nos expériences et des aventures farfelues ou trépidantes qui nous étaient arrivés depuis la dernière fois où nous avions parler ensemble tout en mangeant de somptueuses et exquises petites pâtisseries cuisiner, probablement, par la cuisinière de l'école. La population était amplement suffisante dans la salle et il était impossible de distinguer les voix parmi toute celle qui était audible. Une raison considérable qui nous offrait la chance de converser de ce que l'on désirait sans que personne n'entend et puisse se mêler à la discussion.

« Je vais devoir y allez, ça fait du bien de t'avoir revu. Peut-être que nous pourrions nous revoir bientôt, qu'en penses-tu ? m'interrogeât-elle.
- Bien sûr, lui dis-je avant de sortir un papier et d'y inscrire mon numéro de cabane. Tu viens quand tu veux, je suis normalement libre la plupart du temps.
- D'acco-d'acc, lança-t-elle avant de tendre la main pour obtenir le minuscule papier. »

Je lui donnai avec un sourire séduisant puis l'observais partir alors qu'elle me faisait un « Aurevoir » de la main. Vivement qu'elle m'appelle. Tout cela pourrait être amusant autant pour moi que pour elle, mais je dois dire qu'il était assez déprimant que les réseaux pour les téléphones ne se rendent pas ici et que l'on devait plutôt communiquer à l'aide d'un lézard. J'étais maintenant laissé au dépourvu, seul, sans compagnie... et sans délicieux petits gâteaux. Mes mains sur le divan, je me propulsais debout pour ensuite étendre mon matériel un peu partout sur le canapé de manière à ce que personne n'ose me chaparder mon précieux sofa. Well done. Je me dirigeais donc un peu plus loin, proche d'une table basse où plusieurs plateaux remplis de cupcakes se trouvait et attrapaient un café par la même occasion. Je retournais à mon emplacement puis, d'un coup de fesse, déplaçait le matériel plus loin avant de déposer le plateau et mon café puis de prendre mon horaire. Prochain cours ; Maîtrise du pouvoir. Allez, je skip ce dernier, pas vraiment obligé d'y allez. Je préférais encore largement passé mon temps au salon que d'aller à ce cours ennuyant, peu importe sur qui je risquais de tomber. Encore mieux faire une sale rencontre que d'aller là-bas y perdre mon temps.

Je finissais mon café en quelques minutes puis me levait de nouveau pour partir en chercher un de plus.

Parfait pour moi. J'espère que cette introduction te plait. ❞

D'un pas nonchalant, je rejoignais une fois de plus la machine à café. Tellement de personnes aux allures dissemblables s'appropriaient certaines zones de manières soient polies ou vulgaires, mais je ne m'en occupais plus ou moins. Alors que je m'approchais mollement vers le percolateur, j'eut la chance d'apercevoir à quelques mètres de moi un visage plutôt familier, même incroyablement courant. Ses cheveux d'une couleur foncés décorée de magnifiques yeux bleus océan un peu plus bas, accompagné d'une peau ayant l'air douce et lisse, presque comme celle d'un bébé. Il était indéniable que cette effroyable beauté n'appartienne à personne d'autre excepté Robbie, et j'y visais droit dans le mille. Cette connaissance que j'avais eu la chance de côtoyer lors d'une soirée à la piscine, où tout avait subitement chaviré pour finir en une excellente séance de baise dans l'immense bain que contenait l'école. Ressassant cette nuit abracadabrante dans le fond de ma tête, je me surpris à esquisser un sourire pour enchaîner d'un soupire intolérable, quelque peu désappointé que ce soir n'est pas eut lieu à plusieurs reprises. Je chassais vite ces pensées perverses de mon esprit et retournais au présent tout en continuant de me diriger vers l'appareil où ce dernier se tenait sans grande conviction. J'arrivais à destination, sourire aux oreilles alors que lui, m'ayant probablement aperçu de loin, me lançais d'une voix simple :

« Je vois que tu ne chômes pas.  Ta prochaine proie ? »

Je consentais à laisser ma parole émettre un léger son d'acquiescement et ordonnais à ma tête de me tourner vers mon interlocuteur, les yeux pétillant de fierté. Je laissais ma tasse se glisser sous la machine à café et croisais mes bras, scrutant Robbie de haut en bas ; il n'avait pas changé d'une miette. Eh bien, ce n'était pas comme s'il faisait un moment que notre petite infraction avait eu lieu, pour ne pas mentir. Il était donc normal qu'il n'ait pas vraiment changé, mais on ne sait jamais ce qu'il aurait pu modifier de sa personne. Avec l'écart d'aujourd'hui à l' « évènement », il y aurait eu amplement le temps de retoucher certains détails. Ceci dit, cela ne me chamboulait pas du tout ; je n'avais pas plus changé et je trouvais le jeune homme parfait comme il était.

« Dès que ça commence, ça n'arrête plus. Des élèves aux personnels, on passe dans chaque catégorie. Tu dois bien l'avoir vécu toi-même, lui répondis-je d'un ton amusé. »

Ma phrase laissait subtilement et accidentellement savoir mes nombreuses conquêtes suite à la soirée que j'avais partagé en sa compagnie, mais ne me préoccupais pas trop de ce dernier. Il devait certainement, pour sa part, m'avoir remplacé d'innombrable fois également. De plus, nous n'étions même pas un couple, alors pourquoi devrais-je prendre en considération mes dires ? Je retirais calmement ma tasse de sous la machine, le contenant désormais rempli. Je l'assaisonnais à mon goût puis en prit une gorgée toute en reportant mon attention sur Robbie.

« Tu m'étonnerais si tu me disais que ce n'était pas le cas, rajoutais-je, moqueur. »

C'est parfait selon moi. Moi être très fier. ❞

La main sur son cou, il essayait vainement de cacher quelque chose d'à peine visible, cette dernière -de main- dissimulant la cause de mon regard scrutateur. Je sirotais mon café sans répliquer à ses actes, le laissant sans gêne me gifler l'arrière-train. Ce geste n'opportun pas mon ego, l'ayant laissé de mon plein gré faire. Néanmoins, mes yeux clos et mon sourire forcé trahissaient mon vrai sentiment par rapport à son attouchement sur mon fessier ; j'étais quelque peu vexé. J'abhorrai lorsque l'on se permettait de claquer un tel endroit de mon corps sans réprimer un seul remord. Surtout cet endroit-là. Cependant, je ne laissais pas paraître mon désaccord avec son geste et obligeais de nouveau mes yeux à le sonder du regard. Son sourire était factice ; quelque chose semblait synthétique. Son regard donnait une forte impression de colère, mais je ne possédais aucune preuve pour en être réellement certain. En revanche, une chose était sûr ; ses yeux ne souriaient pas. Du moins, pas comme ce sourire artificiel. Je l'avais remarqué lorsqu'il avait pressé son contenant avec force jusqu'à en venir à le briser et à tâcher sa pauvre chemise. Décidément, quelque chose clochait avec le jeune homme.

« Et puis j'm'en fous en fait, tu ranges ta queue où tu veux. Du moment que j'reste ton favoris. »

À l'audition de la phrase ci-dessus, je me permettais de sourire, amusé. Je refoulais un petit rire de satisfaction et reportais mon attention sur le jeune homme avant de prendre une nouvelle gorgée du liquide que contenait ma tasse. Robbie, mon préféré ? Sans aucun doute. Je n'avais pas eu le droit à un aussi bon coup depuis maintenant un bon moment, alors comment renier le fait que cet homme était probablement celui qui atteignait sans grand effort le top de ma liste ? J'aurais pu en redemander infiniment avec lui, tellement j'avais apprécié ce moment en sa compagnie mais me contentais de faire passer cette pensée inaperçue, ne voulant pas faire remémorer un tel souvenir au garçon qui se trouvait devant moi. Il avait déjà l'air assez chamboulé lorsque je commençais à parler, alors je ne comptais pas faire empirer les choses en y ajoutant une couche supplémentaire. Tout en lui faisant signe de la main, je me dirigeais vers la causeuse après avoir répondu à ses dires, hilare.

« Tu sais, les enseignants ne sont pas si mals que ça. Ce que je tente de dire par-là, c'est qu'un corps reste un corps, aussi beau soit-il et puis tu n'as pas trop à t'inquiéter, tu reste mon préféré loin devant, révélais-je d'un ton réjoui. »

Ses efforts pour camoufler cette marque commençaient vraiment à me déranger et c'est à peine si je parvenais à réprimer une forte envie à me jeter sur Robbie pour lui retirer sa chemise et vérifier cette stupide trace qui n'arrivait pas à s'estomper de mes pensées. Je décidais donc de changer de sujet, espérant me débarrasser de cette image bouleversante.

« Tu devrais aller changer ta chemise avant que ton cours ne commence. Ce serait bête de salir ton image de parfait B à cause d'une simple tache de café. »

Une fois de plus, je trouve cette réponse assez bien. ❞

Quel était ce soudain sentiment de distance par rapport à Robbie ? J'avais la forte impression que ce dernier ne me prêtait aucune attention, qu'il était d'un froid incroyable à mon égard. Une sensation d'abandon, reflétant un léger effet de rejet. C'était comme s'il m'avait oublié, qu'il tentait de faire une croix sur moi après si peu de temps et je ne sais pas pourquoi, mais j'étais affecté par ce sentiment plus que désagréable. Je ne me sentais pas à ma place depuis que notre discussion avait débuté, et il était évident que j'étais encore plus mal à l'aise lorsqu'il en rajoutait une couche par rapport à mon classement scolaire. Déjà que je devais vivre avec le poids d'être l'un des élèves d'une des classes les moins intelligentes, cet idiot faisait exprès de me le faire rappeler.

Je ne sais pas quelle mouche m'avait piqué, mais une forte et insoutenable envie de lui hurler dessus m'assaillit avec fougue. Sa personnalité... Je ne l'avais pas cru comme ça. Aussi sale, imbu de sa personne et impolie, voilà ce qui ressortait du lot. Un personnage exécrable, arrogant et vulgaire, tout ce que je détestais. J'avais auparavant avoué être de la même trempe, mais pas au degré ou quelqu'un aurais eu une soudaine envie de me coller un poing à la figure. Un pur branleur, décidément, voilà l'image qu'il me donnait de lui. Peut-être n'était-il pas si mauvais que ça, dans le fond ? J'en doutais énormément. Mon sourire s'effaçait donc pour laisser paraître un air plutôt aigri et me tue. J'arrêtais complètement de parler, blesser par les propos que tenait le jeune homme. Je laissais ma tasse effectuer un lent mouvement répétitif en rond alors que je fixais mon café d'un regard sombre.

« Mouais..., répondis-je d'un ton vexé, plutôt complexer par les dires de Robbie. »

Avait-il un problème, de toute manière, à ce que je le reluque ainsi ? Le fait qu'un étudiant de classe inférieure l'observe ainsi le dérangeait-il à ce point ? À ce que je sache, il en avait fait autant le soir à la piscine et je n'avais pas réagi, alors qu'était son problème ? Il essayait de mettre fin à notre discussion le plus vite possible et ça, n'importe qui aurait pu le remarquer. Il ne voulait juste pas me parler.

C'est court pardon. ❞

Je compressais la poignée de ma tasse avec intensité, exprimant ma frustration à travers l'objet. Ses paroles m'écoeuraient énormément et les mots qu'il employait me blessaient. C'était comme si on m'attaquait, qu'on tentait de me rabaisser au plus bas possible. C'était désobligeant. Chaque mot qu'il osait sortir de sa bouche ne sonnait que comme des coups de poignard dans mon dos et j'étais affecté par cette drôle de sensation. J'avais tout de même un coeur, il faut dire. N'importe qui était un minimum sensible, possèdait un point faible à faire exploiter. Bien sur que je ne m'attendais pas à un genre de discours sur l'amour, l'importance et ainsi de suite, mais j'avais eu une lueur d'espoir que malgré ce soir improviste, qu'on serait tout de même apte à dialoguer sans s'offenser l'un l'autre. J'étais juste sous le choc de m'apercevoir que l'élève en qui j'avais cru percevoir une quelconque amitié et compréhension des choses n'était qu'en vérité un player sans âme et égocentrique. Superficiel.

Il ne tarda pas que, suite à mon comportement plutôt loufoque, mon interlocuteur me posât une question plutôt défavorable par rapport au questionneur lui-même. Il m'avait offert une plutôt mauvaise impression de lui, pour tout dire, mais je n'osais pas lui déballer tout ce que j'en pensais à la figure, c'était malpoli. J'allais me contenter de lui dire le strict minimum, comme je ne recherchais pas à l'offusquer comme il avait fait pour moi.

« Hum... »

Je laissais ma phrase en suspense avant de relever la tête avec un sourire forcé puis poursuivi.

« Peut-être bien. Enfin, je ne suis personne pour en juger une autre, mais disons que l'impression que tu donnes et ta façon de t'exprimer le fait croire, répondis-je sur un ton embarrassé. »

Ce n'est pas comme ça que je voulais qu'il intercepte le message, non. J'étais franc et je répondais à ce qu'il m'avait demandé sans me faire prier, tout simplement. Je n'étais personne pour le critiquer, comme j'étais un peu similaire au fond de moi. Je parle du terme « player », car contre toute attente, je ne faisais pas ressentir une telle froideur comparée au garçon qui était encore en avant de moi.

« Ensuite, ce n'est que mon opinion tu sais. Il est possible que je me sois trompé à ton sujet, je ne suis pas très observateur. »

C'est un peu court, pardon. ❞

Ce garçon avait beau être beau, il n'en était pas pour autant un homme d'une facilité inexplicable à comprendre. Je ne savais pas ce qu'il recherchait en particulier en me posant une telle question, mais la seule chose que je parvenais à comprendre n'étais que tous ses différents états d'âme commençaient à m'embrouiller à un tel point que moi-même, j'aurais eu de la difficulté à déchiffrer ses sentiments et émotions. Son agissement me força à revenir à deux jours plus tôt, lorsque j'avais agi de la même façon envers un enseignant. Robbie me faisait terriblement penser à moi, à ce moment-là. Il dégageait une complexité hors du commun, comme celle que j'avais exprimée envers le pauvre Malory, toujours en train de changer mon comportement dès que j'en avais l'occasion. Comme si, justement, ce dernier cherchait à ce que je comprennes quelque chose à tous ses différents indices qu'ils m'offraient à l'aide de ses gestes et de ses mots. C'est surtout là, que je commençais à comprendre ce que le professeur avait eu l'honneur d'entendre charabier pendant quelque temps sans trop y comprendre quelque chose. Il s'engageait à dire quelque chose pour ensuite coupé sèchement sa phrase, sans trop révéler le vrai sujet de ce qu'il tentait d'exprimer. Tout ça m'intriguait énormément mais malheureusement, je n'étais pas apte à décoder ses dires pour en comprendre l'origine. Où espérait-il en arriver avec tous ces cachoteries subtiles ?

Ça ne l'a pas empêché de... ? Je veux savoir, merde. J'ai beau être quelqu'un de compréhensif, je n'en suis pas pour autant une personne qui n'est pas curieuse. Je voulais savoir ce qu'il tentait de me dire, mais c'est comme si Robbie ne cherchait qu'à semer le doute en moi. Je commençais vraiment à ne plus le comprendre. Même que pendant un instant, j'ai douté que peut-être, dans le fond, Robbie soit une femme. Juste l'idée me fit frissonner.

« Est-ce que malgré tout tu pourrais me prendre dans les bras ? Même en sachant que je suis une mauvaise personne ? »

S'ensuivit de ça. Comment étais-je supposé le prendre ? Normalement ou d'une quelconque manière ? Répondre ce que j'en pensais réellement ou mentir ? J'avais la forte impression de m'être embarqué dans un questionnaire, mais étrangement, cette pensée ne m'affectais pas plus que cela. Je me sentais même à l'aise de répondre à Robbie sans trop devoir m'y prendre la tête. Je prenais de nouveau une gorgée de mon café alors que les autres élèves du pensionnat qui discutait autour commençaient à se dissiper pour se rendre à leur cours avant le battement.

« Probablement. La personnalité ne fait pas les sentiments, tu sais. Personne ne décide de qui l'on veut dans la vie, même pas le coeur. Donc la vraie nature de la personne importe peu, comme l'on ne peut être maître de ses sentiments. »

Je déposai mon café sur la table basse avant de rajouter :

« Pourquoi ces questions ? »

Super basique powa', pardon. ❞

Je m'affalais de nouveau sur le sofa, les bras croisés. Robbie se tenait toujours devant moi, l'air pensif suite à mes paroles plus ou moins philosophiques qui avaient, auparavant, servi de réponse à l'une de ses questions. Je n'aurais pu savoir de ce dont il était question mais je dois dire qu'à ce moment-là, j'aurais apprécié pouvoir comprendre la scène qui se déroulait sous mes yeux. Le jeune homme semblait si vulnérable et perdu que j'en avais pitié. J'aurais voulu l'aider à comprendre ce qu'il ne parvenait pas à percevoir de ses propres yeux, une chose qui n'était cependant pas possible à réaliser pour moi si ce dernier refusais d'exposer ses problèmes sans gêne. J'allais devoir m'y faire, s'il ne voulait pas en parler. Il me donnait l'impression que lui-même, il ne savait pas de quoi il parlait. Je ressentais une infinie compassion à son égard, lui qui semblait si chambouler par les événements qui avaient l'air de se produire dans sa vie. Se remettre en question . Personne n'appréciait se remettre en question, revisiter les actions déjà effectuées. Personne, ô grand personne n'aimait voir les erreurs qu'ils ont faites par le passé pour se demander ce qu'ils auraient vraiment dû faire cette journée-là. Il fallait regarder jour le jour et accepter, car l'on ne pouvait changer quelque chose de gravé. On dirait que même lui, il ne prenait plus conscience des mots qu'il laissait sortir de sa bouche. J'étais affecté par le fait que Robbie est l'air si déstabilisé sans vraiment savoir la cause, j'aurais aimé savoir pourquoi il pensait à de telle chose. Apprendre qu'est-ce qui s'était arrivé pour qu'il se questionne sur lui-même, qu'on me dise ce qu'il clochait avec son caractère qui était si différent il n'y avait même pas de cela dix minutes.

Et une fois de plus, sans savoir la raison, le garçon se levait sans trop d'expression puis se dirigeait vers moi. Il tentait de trouver du renfort, de l'aide à travers ce qu'il passait émotionnellement et psychologiquement. Le seul aspect négatif de cette demande, c'était qu'il ne faisait pas part d'explication à ceux qui s'offraient pour lui venir en aide. Non, tout ce qu'il c'était contenter de faire, c'était de se laisser couler de tout son long sur moi. Son nez vint se réfugier dans le creux de mon cou en toute simplicité et ses bras s'enlacèrent à l'entour de moi. Sur le coup, je fus surpris de son geste mais l'imitais dès que j'en pris conscience. Mes bras vinrent s'enrouler à leur tour à son torse et j'esquissais un sourire tout en regardant le lustre au plafond. Sans m'en rendre compte, mes mains commencèrent à caresser délicatement son dos puis Robbie décida à s'avouer.

« Non. En fait, la vérité, c'est que c'est le bordel dans ma tête, Noah... »

Eh bien, je ne pouvais nier l'avoir deviné depuis maintenant un petit moment. Le pauvre, il semblait si perturber et pour ma part, je ne pouvais rien faire pour l'aider excepté tenter de lui remonter le moral, mais ce n'était pas une tâche évidente.

Je m'avançais un peu de manière à avoir plus de liberté de mouvement. Mes mains cessèrent de se balader puis l'une d'elle montait le long de son échine jusqu'à ses cheveux, mêlant mes doigts dans ceux-ci avec légèreté. Je me contentais donc de rester dans cette position agréable, quoique Robbie ne semblait pas aussi bien placer que moi. Nous étions désormais seuls dans le salon et la cloche se fit entendre, nous laissant par la suite dans un silence agréable.

« Explique-toi. Il est toujours possible de faire du ménage dans le bordel, répondis-je. »

Paaarfait pour moi. ❞

Un moment paisible, le silence nous enveloppant dans une douce atmosphère calme et attirante. Apaisant, relaxant, ces mots décrivaient à la perfection le moment que nous vivions. J'avais l'esprit libre, je me sentais réellement respirer, comme si nous étions dans une salle anormale. Une salle qui, peu importe à ce que tu jouais, te permettait de laisser tomber ton masque pour révéler ta vraie identité, de te faire cesser de jouer une comédie permanente. L'absence des autres élèves nous laissait dans un monde parfait, une dimension de paix et d'harmonie ou tout le monde avait la chance de pouvoir agir comme il le ferait normalement sans être déstabilisé par la présence d'un masque turbulent. J'avais l'impression de respirer de nouveau. Quant à Robbie, il laissait de côté sa personnalité forte et contraignante pour céder la place à une facette fragile et vulnérable. C'était un moment tout à fait différent de ceux dont j'avais l'habitude de vivre, surtout lorsque le jeune homme se décida finalement à avouer ce qui le tracassait tant après savoir assis à califourchon sur mes genoux.

Les révélations ne prirent pas une éternité à être dites. Il bloquait de temps-en-temps et tentait tout de même de continuer à garder certaines choses pour lui-même, ce que je respectais sans trop y prêter attention. Je ne l'obligeais pas à me raconter tout dans les moindres détails ou encore à me conter tous les passages croustillants, loin de là, car mon seul but à ce moment-là était de lui venir en aide. Je n'en avais rien à faire de connaitre l'histoire au complet, je ne me préoccupais même pas de savoir la date ou autres, tout ce qui m'importait était maintenant de savoir le nom de celui qui faisait du chantage au pauvre Robbie. Pas pour aller le voir et lui taper sur la gueule, non, loin de là, quoique l'idée semble alléchante. Je cherchais juste à savoir à quoi m'en tenir avec le persécuteur du jeune homme. Il me dévoila, par la suite, un suçon sur son cou. J'étais un peu dérangé par cette dernière sans trop savoir la cause, mais cette drôle de marque me gênait immensément pour une raison encore inconnue à mes yeux. Je survolais d'une oreille semi-attentive la fin de son résumé, n'étant pas très porté à vouloir savoir ce genre de détail mais me résignais tout de même à répondre à cette dernière.

« De l'amour, peut-être ? »

Je n'étais pas quelqu'un de très expérimenté en la matière, mais connaissais tout de même quelques signes envers celle-ci. L'amour n'avait jamais été un sentiment que j'appréhendais plus que les autres, même que l'amour avait toujours été quelque chose que je n'avais sû apprécier. Peut-être car je ne l'avais jamais vraiment vécu ? Enfin, là n'était pas la question. J'éloignais ces pensées de moi, le sujet principal n'étant pas par rapport à ma vie amoureuse. Le centre d'attention pour le moment n'était autre que les problèmes de Robbie, ce n'était donc pas le moment de s'égarer.

« Je peux savoir son nom ?, murmurais-je calmement proche de l'oreille du jeune garçon. »

Basique et médiocre, pardon. ❞