On our way || PV Robbie

Je ne savais pas s'il était sarcastique lorsqu'il commença à me parler de « fumer », mais une chose était sûr : ce ne serait jamais le cas. J'étais contre la cigarette depuis mon plus jeune âge, alors loin de moi l'idée de toucher un de ces petits bouts de tabac ou d'herbe malsains. Enfin, là n'était pas la question. Non, au moins, Robbie m'avait fait part de son désaccord avec mon hypothèse, ce qui n'éclaircissait pas vraiment la chose. Non, même que ça n'aidait pas du tout à comprendre les sentiments qu'il avait ressentis envers son ennemi lors de l'acte. Cette histoire était décidément trop complexe pour les capacités que mon cerveau était capable de supporter. Les états d'âmes, sentiments et compagnies, je n'avais jamais vraiment été un as de la connaissance à ce propos. En fait, j'étais plutôt une vraie quiche à côté de la plaque, à chaque fois, et donc sa remarque ne m'avait pas trop impressionné. Non, même que je m'attendais à ce genre de réaction, je ne sais pas pourquoi. Peut-être car j'avais toujours eu faux à propos de l'amour et Cie ?

Le ton de la voix de mon interlocuteur reflétait très expressivement ce qu'il en pensait ; il ne semblait aucunement éprouvé quelque chose de fort envers son agresseur, décidément. Même que c'était clairement représenter, nous ne pouvions nous méfier de rien. C'était des paroles si pure, qui faisait formellement savoir que j'avais tort. De toute manière, s'il le disait, j'allais le croire pour la simple et bonne raison que je ne pouvais ressentir et penser la même chose que lui a ce moment-là. Je ne pouvais qu'acquiescer son opinion sans la contredire. Qui étais-je pour osé remettre en question la vérité selon le concerner ? Personne, alors je me contentais de rester muet jusqu'à ce qu'il réponde à ma seconde question, ce qui se produisit sans qu'il ne se fasse trop désiré.

« Bwarf. Un E. Cheveux rouges, enfin violets, je sais pas trop. Il s'appelle Raïley mais... Ca n'a pas vraiment d'importance, si ? »

Si. Ce genre de détail avait de l'importance, du moins, à mes yeux. Peut-être pas pour tout le monde, mais pour moi il y avait quelque chose d'une valeur utile à l'intérieur de ces mots que je ne pouvais me permettre d'oublier de sitôt. Non, je devais entreposer ces détails à quelque part et ne pas les égarer, car j'allais en avoir besoin tôt ou tard. Je ne savais pas quand exactement, mais je savais qu'elles allaient m'être utiles un jour. J'esquissais de nouveau un sourire amusé puis en cherchant dans ses yeux bleus, lui répondit.

« Si, c'est important à savoir. »

Je ne cherchais pas à épier les moindres faits et gestes du prénommé « Raïley » en question, mais je m'apprêtais à le tenir à l'oeil. Les paroles de Robbie me faisaient déjà amplement douter de l'authenticité de l'inconnu, alors j'allais simplement satisfaire la " protection " des prochaines victimes du garçon. Je n'allais pas laisser passer ça aussi facilement, ô non. Je haussais donc les épaules avant de retourner à Robbie, les yeux fixant le plafond.

« J'irai probablement lui toucher deux mots un de ces quatre. »

Narmol. ❞

Ne voulait-il pas que je tente de mettre un terme à cette histoire ? Était-il... attiré par l'idée du presque-viol que Raïley exercait sur lui ? J'étais dérangé par cette pensée plutôt désagréable et n'osais pas vraiment y croire, mais me résignait à y adhérer au fond de moi. De toute manière, ce n'était pas comme si Robbie m'appartenait. Il faisait ce qu'il voulait et je ne pouvais rien y faire, alors j'allais devoir accepter ce qu'il voulait faire. Excepté une. Une seule d'entre-elles, que je ne me résignerais pas à obéir. Comment ne pas succomber à l'irrésistible envie d'aller rendre visite à ce cher "' Raïley '" ? J'aurais probablement fait ce que Robbie m'aurait demandé, à l'exception que ce ne serait pas ça. J'allais devoir lui mentir si je voulais parvenir à connaître cet inconnu, il n'y avait pas de prise de décision à faire.

« ... D'accord. »

Certes, il était évident que je comptais rester avec lui pour une fois que j'en avais la chance, mais jamais je n'allais obtempérer à sa demande. C'était tout simplement inadmissible pour moi de faire vivre du chantage à un élève, peu importe la raison. Je lui faisais croire que je ne me mêlerais pas de cette dispute, mais au fond, je comptais allègrement m'y joindre avec le sourire. M'incruster ainsi dans une dispute n'était pas une offre totalement alléchante à mes yeux, mais j'étais enclin à y participer pour le bien de plusieurs personnes. Ce n'était pas quelque chose qui me perturbait ou dérangeait en soi. J'étais d'une nature plutôt tête de mule et je savais bien que Robbie n'allait pas me laisser y allez, donc j'étais contraint à devoir lui mentir.

« Autant que tu veux, je n'ai pas de problème à ça. »

Son visage légèrement rouge me donnait des frissons et inutile de préciser que j'en eus encore plus lorsqu'il se jeta sur moi, enroulant mon cou de ses bras et collant son nez à ma gorge. Je me contentais donc de laisser mes mains se joindre à l'arrière de son dos et de coller son corps au mien.

désolé j'avais peu de temps c'est mal fait. ❞

Le garçon, décontenancer, commencait peu à peu à perdre la parole, sois sous l'emprise d'une forte fatigue, comme il m'avait conté plus tôt, ou sinon à cause d'un je-ne-sais-quoi inexplicable. Malgré les épreuves, il trouvait cependant le moyen de me sourire avec sincérité et j'étais soulagé de savoir qu'il réussissait tout de même à passer à travers les gestes méprisants de Raïley. Je ne savais pas quoi en particulier, mais son courage m'impressionnait à quelque part au fond de moi. De vouloir, d'oser se débarrasser lui-même de ce problème me donnait une impression d'autonomie, et ce n'était pas quelque chose à ce à quoi je m'apprêtais à la vue de notre première rencontre. Or, ce sentiment ne m'empêchait toujours pas de tout de même vouloir le bien de Robbie en allant mettre mon nez où il ne fallait pas, et c'était un fait. Maintenant qu'il m'en avait parlé, tout cela me concernait aussi. Ses pieds glissèrent puis sur le coup, son visage entamait un court chemin jusqu'aux miens avant que celui-ci ne me fixe dans le creux des yeux. De magnifiques yeux bleus, me laissant l'opportunité de détailler chacun des détails de ceux-ci tels que la forme, les motifs ou encore juste pour admirer l'époustouflante couleur qui décorait ses mirettes. J'avais la chance de voir son visage de si proche que j'apercevais même les formes tentatrices de ses douces lèvres. C'était probablement la première fois depuis notre rencontre que je parvenais à enfin prendre réellement compte de sa sublime beauté. J'aurais presque pu rester bouche bée à la vue de sa peau sans défaut et caetera, mais n'en eut par le temps car ses lippes vinrent se coller aux miennes. Effet de surprise plutôt réussite.


Sa langue vint se mêler à la mienne dans un tendre et doux baiser, à la fois agréable et surprenant. Je ne m'attendais pas à ce qu'il s'autorise une telle action aussi instantanément, mais je ne pouvais renier que j'appréciais énormément ce geste. Enfin, je ne sais pas pourquoi, mais je n'aurais pas autant apprécié ce geste si cette « marque d'affection » aurait été exprimé par quelqu'un d'autre que Robbie. J'acceptais donc ce baiser à coeur joie, même que j'en advenait à l'appronfondir sans trop m'en rendre compte. C'est comme si mon cerveau se laissait aller par le geste plus ou moins provocateur du garçon, mais comme s'il essayait aussi de m'en empêcher. Je ne savais plus où j'en étais, il commençait sérieusement à semer la pagaille dans ma tête également. Cependant, ce n'était pas ce qui m'empêchait de ne pas refuser le baiser et de même essayer de le prolonger avant de, par réflexe, venir poser mes mains sous les côtes du jeune homme. La pression que j'exerçai avec ma tête faisait reculer la sienne mais le baiser demeurait avec une tendresse étonnante. Ma main droite, auparavant sur sa hanche débutait un court périple jusqu'à l'arrière de la tête de Robbie, ramenant celle-ci vers moi. Je ne savais pas pourquoi je me laissais d'une telle manière allez ainsi sans trop me soucier de ce que la victime de mes agissements supportait, mais après tout, c'était lui qui m'avait provoqué comme cela. Quand je m'attachais aux goûts des lèvres de quelqu'un, c'était pour un bon moment.

J'espère que ça te plait. ❞

Les tendres baisers s'enchainaient les uns après les autres au milieu de la pièce inerte, les seuls mouvements ou sons étant nos faibles paroles plus ou moins discrètes. Ces derniers animaient peu la salle, mais avaient le privilège d'apporter à la scène un aspect doux et romantique, nous enveloppant à l'intérieur d'une atmosphère envoûtante et digne d'un grand film à l'eau de rose. Un extrait d'un livre d'amour reproduit par deux êtres humains entraînés par des sentiments monotones mais également inconnus. Impossible de vraiment savoir ce que ce geste représentait à nos yeux, ceux-ci embrouillé par une multitude de sensations différentes et parfois réconfortantes. J'arrivais à peine à croire ce qui se présentait à moi et encore plus à l'audition de la proposition douteuse mais alléchante du jeune homme. Je parvenais avec difficulté à comprendre le réel sens de ses dires, trop obnubilé par les mouvements sensuels et fluides de ses lippes tentatrices. Toutes ces petites marques d'affection n'étaient qu'un pure délice à la fois d'être également un supplice insupportable et celles-ci fûrent délaissés pour céder place à une question suggérant sois des plaisirs charnels ou juste des bras réconfortant. Une demande que je ne pouvais refuser pour la simple et bonne raison que j'étais incapable de réellement diriger et décider mes pensées selon ce que je désirais vraiment lorsqu'il s'agissait de Robbie. Non, mon cerveau devenait soudainement autonome et prenait lui-même les décisions sans trop ce soucier de mon avis, comme si cette dernière n'était qu'un vulgaire figurant. Ce n'était donc pas moi qui avais décidé ma réponse à sa question, mais l'approuvais tout de même au fond de moi.

« Tes désirs sont des ordres. »

J'aurais aussi pu mal formuler ma phrase de manière à lui pester un « Tes désirs sont désordres. » d'un ton joueur ou provocateur, mais mon but n'était pas principalement de lui compliquer encore plus la vie. J'acceptais par simple compassion et car j'avais envie de me rapprocher de lui, peu importe ce qu'allait être notre relation à l'avenir. De plus, il aurait été cruel de l'envoyer ainsi bouler alors qu'il me démontrait une telle facette de lui-même. Par-là, je voulais dire possessif et terriblement affectueux. Je restais donc planter là, n'osant plus faire aucun mouvement, un peu embêter par la gêne qui s'avait subitement faite une place lorsque j'avais su comprendre les sentiments qui se cachaient à travers les dernières paroles de l'adolescent.

Médiocre. ❞

Il dégageait l'impression de jouer avec moi comme si je n'étais qu'un vulgaire jouet, et étrangement, je raffolais de cette idée. J'avais juste le pressentiment qu'il s'amusait, qu'il tentait d'être provoquant et joueur et ça ne ratait pas, même si au fond ce n'était peut-être pas son but. Mais franchement, comment parvenir à résister à ce genre d'agissements complètement perturbant malgré qu'indéniablement agréable. J'en arrivais même à m'amouracher de ces petits jeux tellement j'aimais la sensation que ces derniers me procuraient et ce n'était certainement pas lui qui allait l'arrêter. Il dénouait donc ma cravate avant de s'attarder sur les boutons de mon chemisier, détachant les premiers boutons pour laisser entrevoir mon torse légèrement basané par mon bronzage. Il effleura une autre partie de mon buste après savoir distrait en laissant une marque sur ma peau pour ensuite se poster de manière adéquate, laissant toujours ma chemise ouverte. Il me sonda du regard, encore et toujours à califourchon, d'un air aussi provocant qu'auparavant en laissant échapper une invitation au travers de ses lèvres.

« Rendez-vous à la galerie marchande ce soir ? J't'invite au restau', c'est un grand effort de ma part. »

Awkward. Que dire ? Bien sur que je voulais accepter et m'y rendre, mais j'étais plutôt mal à l'aise au fait de me faire inviter. J'avais plutôt l'habitude de proposer, j'étais donc plutôt gêné par la proposition du garçon. Même que j'étais complètement chamboulé par ses mots ; il ne m'était auparavant jamais arrivé d'être invité. Non, c'est moi qui devais faire ce genre de premier pas. On m'avait même parfois fait subtilement passer le message et je dois dire que ce n'était pas quelque chose que j'appréciais vraiment. Cette fois-ci, tout sortait de l'ordinaire grâce à Robbie. J'avais l'impression d'échanger les rôles et cela me permettait, d'un côté, de pouvoir voir tous les aspects d'une sortie. Une sortie dont, pour l'instant, je ne saurais qualifier de nom. À vrai dire, je ne sais pas vraiment comment je devrais catégoriser cette soirée. Un tête-à-tête, une sortie entre amie ou autre chose ? Si je voulais en avoir un aperçu plus précis, je n'aurais d'autres choix que de me présenter au rendez-vous. Ce n'était pas comme si je ne désirais pas y allez, de toute manière. Sortir de Prismver ne me ferait sans doute pas de mal, et encore moins si c'est en la compagnie du jeune homme.

« Avec joie. »

J’esquissais un sourire tendre, un sourire reconnaissant et affectueux. Un vrai sourire, celui qui reflète réellement mes pensées et mes sentiments. Une fois de plus, j'approchais mon visage du sien, enroulant mes bras autour de lui pour l'empêcher de s'échapper, tentant également de lui arracher un nouveau baiser. J'avais l'impression de découvrir une nouvelle facette de moi-même.

J'ai mis beaucoup de temps à éditer ce poste, pardon. ❞