3 words, 8 letters and i’m yours. Δ noah

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Peu à peu le soleil s'estompait pour laisser graduellement place à la lune. La soirée s'apprêtait à envahir le territoire et quant à moi, je déambulais dans la cité vêtue d'un habit décontracté mais à la fois chic. Pour l'occasion, je m'étais habillé d'une chemise d'un blanc immaculé aux manches retroussées près de mes coudes accompagnés d'un gilet de costume noir. Pour compléter l'habit, j'avais également mis un pantalon à la coupe plutôt serrée de couleur noire. Il était légèrement baissé, laissant entrevoir mon boxer noir vite camoufler par la chemise. J'étais préparé à passer une magnifique soirée en compagnie de Robbie, mais j'étais tout de même un tantinet stressé ; en avais-je trop fait avec cet accoutrement ? Il était trop tard pour changer d'avis, de toute manière. Je ne pouvais pas revenir en arrière et repris donc ma balade dans le centre-ville, parfumé de Dior. Après quelques minutes de marche, j'aperçois le jeune homme, vêtu d'un sweat. Merde, j'en ai trop fait. Tout d'un coup, je commençais à me sentir quelque peu mal à l'aise de me présenter avec un tel habit. M'étais-je trompé ? N'était-ce qu'un simple rendez-vous, au final ? Ce n'était peut-être pas un rencard ou un tête-à-tête finalement. J'avais sans doute mal décortiqué la phrase. Eh merde, j'aurais l'air d'un bel imbécile maintenant. Cependant, dès qu'il m'aperçoit, il s'élance vers moi pour m'étreindre en enroulant ses bras autour de mon cou. Je fourre mon nez dans le creux de son cou et prends une grande bouffer d'air. Une fois détaché, il propose un restaurant français. Je ne renie pas l'idée et le suis alors qu'il tente de me rassurer en ajoutant que comme promis, il comptait payer. Je ne disais rien mais en vérité, je ne comptais aucunement le laisser payer. Je n'aime pas que l'on paie pour moi. Je le suivais donc sans rien dire, toujours un peu embarrassé par mes vêtements avant d'oser ajouter quelque chose.

« Tu sembles pressé dis-moi, dis-je sur le ton de la rigolade (causé par le stress). »

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Ses commentaires me faisaient sourire, encore plus lorsqu'il s'enfargeait dans ses mots et commençait à parfois balbutier quelques bouts de phrase. Il semblait stressé et intimidé pour je ne sais quelle raison, mais je ne me contentais que de lui sourire en le remerciant. Je lui renvoyais également les compliments même si je n'avais pas pris comptent de ces détails-là pour finalement commencer à me faire traîner par le jeune homme. Nous aboutîmes finalement aux restaurants choisis et Robbie décida une table à l'improviste ; une banquette éloignée et recluse des autres clients au fond du restaurant. Plutôt suspect, pour ne pas renier ma curiosité mais je n'y portais pas plus attention qu'il n'y fallait. Je m'assieds en face de lui, jetant un rapide coup d'oeil autour de nous et reportais mon attention sur l'étudiant. Ce dernier, contrairement à moi, semblait préoccupé par quelque chose et me le faisait savoir par une question plutôt indiscrète mais pas pour autant gênante. Au moins, il avait le mérite d'aller droit au but et de ne pas tourner autour du pot comme certains le faisaient.

« Hum. J'espère que tu ne vas pas regretter de ne pas être avec cette fille ce soir... C'était qui, d'ailleurs ? »

J'esquissai un sourire amusé et l'observai d'un regard hésitant. Tout en me grattant le menton, je commençais à fixer le plafond et me demandais s'il méritait vraiment la vérité. Après tout, cela ne le regardait pas vraiment, n'est-ce pas ? Pourquoi aurait-il besoin de savoir qui je fréquente et pourquoi ? Je n'avais aucune raison de lui dire, mais avais tout de même osé lui avouer.

« Je ne crois sérieusement pas le regretté, pour être franc. Cette fille, comme tu le dis, c'est Shery. L'une de mes ex, il y avait un moment de cela. »

Je me replaçai sur mon banc et, en déposant mon coude sur la table, la main ouverte, je positionnai mon menton dans la paume de ma main tout en laissant mon autre bras reposé sur le bord de la table, sois en arrière de mon coude.

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Suite à ma révélation, j'avais pu percevoir un Robbie qui semblait dans un état que je ne savais encore décrire. Je ne voyais pas en quoi coucher avec ses ex était comme "' ravaler son vomi ''. C'est dégoutant, ravaler son vomi de toute manière. En ce qui concerne le fait de coucher avec ses anciens(nes) copain(ines), je trouvais cela tout à fait normal. Ça n'incluait que le cul et aucun sentiment, alors qu'est-ce qu'il y avait de mal à ça ? Regarde les sex-friends, ce n'est pas ce qu'ils font ? On ne dit pas que c'est dégoûtant pour autant.

« Non. Je ne vois pas cela sous cet angle. »

Son commentaire me laissait perplexe.

« Bon écoute, je ne vais pas y aller par quatre chemins parce que j'aime pas ça et tu me connais un peu à force. J'ai pas envie de rester le cul sur cette banquette à devoir attendre le moment propice alors je préfère m'en soulager maintenant. »

Je n'aimais pas la direction que tout cela prenait. J'avais un mauvais pressentiment. Un très mauvais. Je connaissais ce genre de petit discours, beaucoup trop bien jusqu'à en devenir désagréable à l'audition. J'espérais me tromper, me faire des idées ou encore être occupé à rêver mais surtout de ne pas être dans la réalité. Ces mots m'écoeuraient, je ne voulais pas les entendres. Ce genre de parole était un enfer pour moi. Je ne savais jamais comment m'y prendre gentiment lorsque je les entendais, je ne savais jamais comment réagir et quoi répondre. Je n'étais jamais sur de mes sentiments et de ce que je voulais. J'étais compliqué, enfaite. En vérité, je suis plus complexe que j'en ai l'air.

Puis il osa dire ces mots que j'haïssais tant. Mais pourtant, venant de lui, s'en était agréable. Je voulais les entendrent de nouveau encore et encore. Le seul problème, c'était que j'étais incapable d'y répondre de la même manière. Peut-être par manque de sentiment ? Non, tout simplement car les mots me bloquaient lorsque je tentais de le faire savoir. Je n'étais jamais capable de poussée un seul son dans ce genre de moment-là. Je baisse la tête, plaquant mon front sur ma main, le coude reposant sur la table. Je tapais nerveusement sur le sol à l'aide de mon pied.

Merde.

Et lui qui pensait ensuite à la nourriture. Il est drôle celui-là, ont à même pas encore reçu les menus que le serveur devrait nous apporter. Je soupirais en me disant que je n'allais pas gâcher le rendez-vous pour si peu et que j'allais essayer de lui répondre sans mentir.

« J'espère que tu est sur de ce que tu dis. Je ne vois pas vraiment quoi te répondre. Que je t'aime aussi ? je relève la tête et reprends une position droite. Je ne peux pas. Pas parce que ce n'est pas le cas, mais parce que je ne suis encore sur de rien. Dire que tout ça serait réciproque serait un mensonge, car je ne le sais pas. Je ne peux encore rien t'affirmer. »

Je regrettais déjà mes paroles. C'était l'encourager à espérer qu'il avait une chance avec moi alors que je pourrais très bien lui dire non. Mes réflexions influençaient mes décisions, mais je ne savais pas quelle réponse utiliser pour mettre fin à toute cette histoire avec lui. Pour y mettre fin...

... ou pour la débuter.

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Tout à coup il change encore. Il me donne l'impression de jouer avec mes sentiments comme des vulgaires jouets. Au début, ça m'amusait mais rendu à ce stade ce genre de comportement moqueur ne me plaisait pas du tout. J'avais cru que, peut-être, dans le fond, que Robbie avait de la personnalité, quelque chose de bien. Je m'étais sans doute trompé. Une simple illusion, j'ai cru pour rien. Il semblait y avoir du bon au fond de lui, mais il ne voulait pas vraiment le montrer on dirait. Eh bien, c'est dommage, ça n'ira pas à sa faveur comme genre de comportement. Il dit que c'est mon problème, mais il se trompe. C'est également le sien, et plus que le mien. S'il y tient réellement, il tentera de prouver qu'il le veut, car ce genre de petite connerie "' je dis un truc et ensuite je fais genre laisse tomber '' ça ne fonctionne pas avec moi. Ces petits jeux, j'en ai marre. Je l'ai vécu trop souvent, et cette fois suis une fois de trop. Le serveur arrive, Robbie commande et je fais de même d'un ton plutôt désagréable mais qui laissait savoir que ce n'était pas ça faute. Il s'éloigne finalement et je ferme les yeux. Il me donne l'envie de le frapper.

« Idiot, murmurais-je d'une voix faible. Tu ne comprends rien. Donc en gros, t'en a rien à foutre n'est-ce pas ? Tu me dis que tu m'aimes mais t'en a absolument rien à chier de ce que je peux bien t'envoyer en retour, c'est ça ? Que ce sois de l'amour ou de la compréhension, tu n'espère rien du tout, même pas un peu ? Tu ne veux rien savoir ! J'ai dit que je ne savais pas, pas que ce n'était pas réciproque, alors pourquoi agis-tu comme ça ?! Ça m'écoeure sérieusement de voir comment tu avoues sans rien tenter d'autre. »

Son attitude m'écoeure tellement que je n'ai même pas pitié pour lui. Je pourrais lui dire un tonitruant "' non '" de dégoût et je n'aurais même pas honte, car à agir comme ça, il le mériterait sérieusement. C'est dégueulasse, franchement. Ça pourrait marcher, il n'en sait rien, alors pourquoi abandonner alors qu'il vient à peine de commencer ? Robbie est pire qu'une femme. Il semble ne même pas prendre en compte ses paroles. Il prend tout trop à la légère, mais ce n'est pas le cas. Je ne blague pas cette fois-ci, je veux qu'il comprenne. Qu'il cesse d'être aussi insensible, aussi "' je m'en fous ", aussi tout. Je veux voir des vraies choses, des choses humaines. Des sentiments, des vrais. N'importe quoi, qu'il pleure, qu'il hurle, ce qu'il veut, mais quelque chose de réel. Une vraie réaction.

Prouves-moi que tu est humain.

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Il avait le don de me faire perdre les moyens et les mots. Faire que tout ce qui sortes de ma bouche ne soit que des réponses de provocation, des phrases sans réflexion. Que je ne comprenais pas mes propres paroles et que je ne prenne pas compte du ton que j'utilisais. Je ne savais plus, je ne savais pas. Robbie était une vraie prise de tête pour moi. Il était tellement simple qu'il en devenait compliqué, je n'arrivais jamais à deviner ses réactions. Si j'aurais pu, je lui aurais dit que je l'aimais aussi. Je lui aurais même hurlé. Peut-être que je n'éprouvais pas le même amour qu'il entreprenait pour moi, mais je pouvais toujours essayer d'y arriver. La vie de couple n'était pas si pénible que ça après tout, non ? Le problème, c'est que cette vie de couple concernait Robbie et je ne le connaissais pas assez pour pouvoir être à la hauteur de le combler comme il se devrait. Il ne me connaissait pas plus que ça également. On ne se connaissait pas. C'était comme croisait un inconnu dans la rue et de soudainement avoir une vie amoureuse avec lui. Tu ne sais rien, il ne sait rien, ça n'apporte rien. Mais pourtant, j'avais le pressentiment qu'avec Robbie, il y avait moyen que quelque chose ce passe vraiment.

Je voulais répondre « moi aussi » à Robbie mais j'en étais incapable. J'étais au courant de son côté connard et je ne voulais pas être mêlé à tout cela mentalement. Vivre chaque minute de ma vie en m'inquiétant, en priant qu'il ne soit pas occupé à me jouer dans le dos ou autres avec quelqu'un d'autre. Je n'étais cependant pas les mieux placés pour en parler, car moi-même je ne pouvais rien lui promettre. Mon but n'était pas de lui briser le coeur, mais dans les deux cas qui s'offraient à moi j'y étais obligé. Que je le veuille ou non, je savais que j'allais un jour faire quelque chose de travers ; lui être infidèle. Je ne voulais pas lui faire ça et c'était exactement pour cette raison que j'avais refusé sa « demande ». J'aurais voulu, mais je ne pouvais pas et ce, par respect.

« D'accord. Tu veux les quatre vérités, c'est ça ? Eh bien, les voilà. Je risque juste de te rendre malheureux si on était un couple. Que je veuille ou non, que je persiste ou pas, je ne suis pas quelqu'un de fidèle et c'est dans ma nature. Je ne sais pas si tu supporterais ça ou si tu essaierais de remédier et je tente donc d'éviter ce genre de problème tout de suite. J'ai prévenu. Si tu es têtu et que tu veux toujours essayer, on peut tenter le coup. On ne perd rien mais on y gagnera quelque chose. C'est à toi de voir, je ne m'expliquerai pas plus, c'était assez clair. Tu dis m'aimer, serais-tu prêt à souffrir également ? »

C'est dit. Il ne reste plus qu'à voir sa réponse.

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L' atmosphère commençait finalement à se détendre et par chance, j'avais l'opportunité de reprendre un peu mon souffle. Ça n'avait pas arrêté. D'une main tendre, je la passais au travers de ma chevelure avant de me concentrer de nouveau sur Robbie et la discussion. C'était plus le début d'une dispute qu'une discussion, mais si notre relation de couple partait déjà sur une engueulade, c'est que tout débutait du mauvais pied. Je préférais faire comme si rien de grave ne s'était passé pour l'instant, c'était préférable ainsi.

J'avais pu voir quelques petites larmes perler au bord de ses yeux mais dès qu'elles étaient trop présentes, il se tournait pour les cacher. Tant mieux, c'est ce que je voulais voir. Qu'il me montre qu'il y tenait vraiment et que ce n'était pas que des blagues pour lui, car si on me proposait une relation de couple, je voulais qu'elle soit sérieuse. Ça ne semblait pas vraiment être le cas au début, mais il avait su me montrer qu'il y tenait vraiment ; autant au travers de ses paroles qu'au travers des émotions qu'il semblait vivre. Je ne pouvais pas lui refuser ça, mais je n'avais jamais vraiment appris comment agir lorsqu'on était en couple. Ces habitudes dataient de l'époque de Shery et depuis le temps, je ne m'en rappelais pas. Peut-être allait-ce me revenir ? Il faut tenter pour savoir, mais je ne voulais pas faire de faux pas et blesser Robbie. Il disait être assez amoureux pour oser tenter le coup et en souffrir, mais c'est toujours plus facile à dire qu'à faire.

« Non, non. Je dis que peu importes, que la personne m'attire ou pas, c'est dans ma nature d'aller voir si je peux trouver encore mieux ailleurs, je posai mon menton dans la paume de ma main. Mais si tu y tiens vraiment, je ne dirai certainement pas non à être ton copain. Ça me plairait autant que ça te plairait, pour ne pas mentir. »

Je disais la vérité combiner avec de la provocation. Mais la vérité, certes. J'avais déjà imaginé la vie de couple avec Robbie depuis notre rencontre, pour ne pas le cacher. J'imaginais la vie de couple avec tellement de personnes que je ne les comptais plus du tout, enfaite. Au stade où nous en étions rendus, je croyais être capable de tomber encore plus amoureux que Robbie n'était amoureux de moi. Le processus allait sans doute prendre un peu de temps, mais j'étais persuadé d'y arriver si je passais déjà plus de temps avec et pour ça, être en couple était un merveilleux plus.

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Je n'y croyais pas. Tout ça ne devenait qu'un terrible charabiat inutile à mes oreilles. Il remettait en question les paroles que j'avais déjà dites. Je ne savais pas si je devais trouver ça mignon de sa part ou très agaçant, car n'importe qui aurait pu deviner que je ne parlais pas pour perdre du temps. Si je ne l'aurais pas voulu, je ne l'aurais pas dit. Je saurais allez droit au but, sans mentir, alors pourquoi douter ? On se croirait dans un film à l'eau de rose et je m'y sens inconfortable. Je n'ai pas l'habitude de me retrouver dans ce genre de position là, surtout avec quelqu'un comme Robbie. Ce n'était pas du fait qu'il était aussi un homme, mais plutôt car il n'avait pas un caractère semblable aux anciens. Surtout que comparé aux autres, l'on avait eu le droit à une rencontre différente de celle dont j'avais eu l'occasion auparavant. Je me demandais bien comment une telle relation pouvait finir ainsi....

Mais j'acceptais. J'acceptais comment tout était en train de se dérouler, j'acceptais mes faits et gestes, j'acceptais ses sentiments comme j'acceptais les miens. J'acceptais tout ce qui c'était passé depuis le début, et je l'appréciais également. C'était comme si ses mots, ce déroulement, tout ça, je l'avais cherché depuis le début. Que c'était une demande que je ne pouvais refuser. Alors voilà la direction que prenaient les choses. C'est ce que je voulais, je le savais.

« Je t'aime. »

Si c'est ce qu'il voulait entendre, il l'avait entendu. Je n'étais pas sur de ce que je lui affirmais, mais c'était dit avec de la volonté et avec sincérité. Je voulais essayer, j'allais essayer. Le chemin serait semé d'embûche, j'en étais conscient, mais j'allais faire n'importe quoi pour arriver à mon but.

N'empêche que, ils ont beau n'être que trois, ces mots sont assez embarrassants à dire.

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