D’une manière peu gracieuse, tu commences à bailler voyant que tes cours s’éternisaient. Tu en avais assez, tu voulais sortir et t’amuser. Tu n’aimes pas rester enfermer bien que tu aimes étudier même si en fait, avec du recul, tu trouves ça chiant de tout comprendre et à la fin… Bah ouais, tu te fais chier ma grande. Tu jettes un coup d’œil à l’horloge qui se trouvait accroché au mur et tu constatas qu’il te restait une bonne quinzaine de minutes à tuer. Tu soupires et décides de te reconcentrer un peu plus sur ce que le prof tentait d’expliquer mais en vain, ton cerveau était tout bonnement déconnecté pour le reste de la journée. Alors, tu sortis de ton sac une feuille afin de griffonner tout ce qui te passait par la tête allant des formules mathématique à des formes abstraites. Tu sentis un coup de coude provenant de ton voisin qui t’expliqua que ton professeur n’arrêtait pas de te regarder avec insistance pour que tu l’écoutes et que tu arrêtes de faire autre chose que ce qu’il souhaitait. Tu haussas tout simplement les épaules et continuas de dessiner durant le temps restant. Une fois que la sonnerie retentit, tu te hâtas de ranger tes affaires pour enfin prendre l’air. Dès que tu fus en dehors de la salle, tu te mordis la lèvre à la recherche d’un endroit où te poser pour un petit moment. Finalement, tu ôtas pour le toit.
Parée de tes écouteurs, tu te rendis calmement vers l’endroit souhaité. Tu te sentais légère aujourd’hui, de bonne humeur et vachement confiante. Presque prête à affronter le pire des monstres. Vaste connerie bien évidemment. Mais tu étais souriante et tu voulais le montrer. Oui, tu aimes qu’on te regarde pour faire comprendre aux autres que la joie, c’est ton rayon. Tu grimpas rapidement les escaliers menant au toit puis tu approchas du bord alors que tes cheveux virevoltaient de part et d’autre de ton visage allant parfois dans tes yeux. Tu grognas légèrement les replaçant correctement à leur place initiale puis tu pris une grande inspiration profitant de l’air – presque – pur qui régnait au pensionnat. Tu regardas alors l’étendue bleue qui te faisait face. Tu eus un léger pincement au cœur, la nostalgie te guettait. Ta famille te manquait par moment, et surtout ton démon de sœur. Bien évidemment que tu étais entourée à Prismver mais ce n’est pas la même chose. Un léger sourire triste se dessina sur tes lèvres que tu remplaças bien vite par une expression plus gaie car après tout n’étais-tu pas la première à dire qu’il fallait toujours prendre la vie comme elle venait ? Si. Tu étais heureuse d’être ici, tu savais que cet environnement te ferait forcément murir un jour ou l’autre alors autant en profiter chaque minute. Tu franchis alors la rambarde de sécurité afin de voir de plus près tout ce qui se passait plus bas. Tu n’avais pas peur de la mauvaise chute. Tes pensées se reconcentrèrent sur les personnes qui fourmillaient en dessous de toi, tellement concentrée que tu n’entendis pas la porte s’ouvrir puis se refermer.
Et le quotidien s’installe. C’est ma deuxième semaine. Dix matins que je me lève de ce lit, prend ma douche et me prépare dans ce cabanon. Dix jours que je vais ou non en cours. Dix jours que je termine mes journées à explorer le pensionnat, simplement pour fuir mon cabanon et mes collocataires.
Oh, j’ai contre eux. J’ai juste... Juste rien à leur dire. Juste pas envie de les connaître. Dans mon plan idéal, je vais passer mon année ici, seul, tranquille, terminer mon apprentissage et me barrer. J’ai tellement hâte. La vie ici m’ennuie. La vie m’a toujours ennuyé, mais ici c’est pire. Loin de ma famille, je me sens encore plus seul. Métro, boulot, dodo comme on dit dans mon pays. Sauf qu’ici, y’a même pas de métro. Les rues de ma ville me manquent. Le soleil me manque, bon sang, qu’est-ce qu’il fait gris et froid ici. Je frissonne.
Pourtant, je suis à l'intérieur. En pleine salle de classe, je laisse mon regard vagabonder paresseusement dehors. Je suis bosseur, y’a pas de soucis. Mais aujourd’hui, j’ai la tête ailleurs. Une chanson française dans la tête, je soupire. Un coup d’oeil vers l’horloge. Un quart d’heure. Allez, on tiens le coup.
Et me voila dans les couloirs, errant dans ma solitude habituelle. Je ne m’en plains pas. Je n’aime pas faire semblant de supporter les gens. Et je n’aime pas les gens. Alors autant que je reste seul, c’est très bien ainsi. Je fais un signe de tête à Hamish. L’a pas l’air aussi con que les autres. Mains dans les poches, je grimpe tranquillement les escaliers. Depuis ce matin, j’ai dans l’idée d’aller faire un tour sur le toit. Uniquement parce-que j’ai appris qu’on y avait accès, et que, concrètement, j’ai rien d’autre à fouttre que de me promener. Alors je grimpe les étages, cherche l’accès. Plutôt que de le demander, je m rapproche des plans d’évacuations, observant les schémas.
Je pousse la grosse porte en fer, et une bourrasque de vent vient ébourriffer mes cheveux déja désordonnés. Fouttu vent. Fouttue île. Fouttue Angleterre. Frissonnant, je plonge le nez dans mon écharpe, ferme mon blouson. J’ai l’impression d’être le seul à avoir constemment froid ici.
Je m’approche doucement de la barrière de sécurité, observant la vue. Woaw. Je ne voyais pas ça si haut. Instinctivement, je viens m’accouder à la barrière. J’ai le vertige. Je déteste la hauteur. Je suis du genre à rester bloquer en accro-branches, pétrifié. Le genre qui ne s’approche jamais d’une fenêtre trop haute, d’un rebord de toit. Le genre qui ne fera jamais de parachute ou parapente. Le genre qui a besoin de calmants quand il prend l’avion.
Alors tranquillement, d’ici, je regarde au loin plutôt que de regarder en bas. L’eau. Je me demande de quel côté est ma France. Et mes pensées se perdent, voguant au rythme paresseux des nuages. Ce n’est que plus d’une minute après que je la remarque. Cette silhouette, derrière moi, à l’autre bout du toit. Une fille, de dos. Elle est au delà de la barrière de sécurité. Elle est près du bord. Trop près du bord.
Mon coeur s’accélère. Et parce-que je suis le plus grand pessimiste que la terre ait porté, je pense tout de suite au suicide. C’est la seule et unique raison qui me pousse à m’approcher, en silence, prudemment. Mais plus j’approche, plus je doute. Après tout, c’est ptet’ juste une fille qui regarde la vue, peut-être qu’ici, tout le monde fait ça... ? Je m’arrête, hésite. Je n’aime pas aller vers les gens, je n’aime pas avoir à leur parler. Elle tourne la tête, m’offrant son profil à vue. Ma respiration se bloque. Et merde, c’est elle. Je fais demi tour, dos à elle, mon coeur battant au rythme du stress et de la gène que sa simple vision provoque en moi. Cette fille, c’est la fille en A. Elle est sublime. C’est tout ce que je sais d’elle. Elle est belle, pétillante. Elle rit fort. Elle a pleins d’amis. C’est un diamant. C’est un diamant, et moi je suis un gravier. «... Fais attention... C’est haut quand même...» Putain, mais tu peux pas juste fermer ta gueule, Co ? Raaah, et voila, elle me regarde maintenant. Grognant contre moi-même, ronchon, j’enfouis mes mains dans mes poches, mon nez dans mon écharpe et me tourne dos à elle, marchant vers la porte de sortie. Oublie-moi tu m’a pas vu, tu m’a pas vu.
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Sujet: Re: lonely day Mer 27 Nov 2013 - 15:50
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Ton regard est vide, ça fait un petit moment que tu es désintéressée par ce qu’il se passait plus bas. Tu observes une fois de plus l’horizon constatant que le soleil prenait lentement le large laissant sa place habituelle à la lune qui éclairerait les avenues de Prismver d’ici quelques heures. Tu soupires. Tu commençais à t’ennuyer mais tu ne savais pas quoi faire. Dure réalité qu’étais ton quotidien. Non bien sûr, c’était une blague. Tu n’aimes pas te plaindre. Tu as toujours su qu’il y avait du malheur tout autour de toi, surtout qu’avec ton don, tu en prends plus rapidement conscience alors c’était peut-être aussi pour ça que tu souhaitais répandre ta joie de vivre afin d’effacer la tristesse des autres. Mais bon, ça ne marchait pas à tous les coups.
Tes pensées furent coupées par une voix timide qui te demandait de faire attention à toi. Tu tournas doucement la tête pour apercevoir un garçon de dos s’en allant comme s’il parlait pour lui-même. Tu restas figée durant un laps de temps puis tu t’élanças au-dessus de la barrière pour le rattraper. Tu courus dans sa direction ne lui laissant pas le temps d’atteindre la porte puis avec douceur tu l’obligeas à se retourner vers toi en le tirant par son épaule. Quelle idée stupide as-tu eu. Un flot d’images plus bouleversantes les unes que les autres filèrent à travers ton esprit. Foutu don. Tu venais à peine de l’interpeller et tu connaissais déjà un tiers de ce qu’il s’était passé dans sa vie. Reculant d’un pas, le visage livide, tu scrutas son visage enfoui dans son écharpe. Tu constatas qu’une partie était brûlée et le mal-être qui s’était interposé pendant la « lecture » de ses souvenirs provenait sûrement de ça. Prenant conscience que tu le regardais comme une bête, tu agitas tes mains devant ton visage pour cacher ta gêne.
« Merde pardon ! Pardon ! Je voulais pas t’observer comme ça, c’est super malpoli ! Et hum… Désolée. Je commence mal moi… »
Le visage rouge, tu baissas la tête trouvant un certain intérêt pour tes chaussures. Il allait sûrement te détester, tu savais que les personnes possédant ce genre de cicatrice haïssaient se faire détailler de la sorte. Mais tu ne voulais pas qu’il pense ça car c’était faux. Tu avais juste ressenti la douleur qu’il éprouvait à cause de ça alors dans une certaine mesure, tu le comprenais. Relevant la tête, un sourire timide s’étirant sur tes lèvres, tu préféras entamer la conversation plutôt que de lui laisser une mauvaise impression.
« Je voulais te remercier aussi. C’est gentil de t’inquiéter pour moi mais j’ai l’habitude d’être un peu casse-cou alors je me dis que je crains rien même si c’est le contraire ! »
Pour une fois, tu étais un peu mal à l’aise parce que tu avais gaffé dès le début et tu n’aimais pas ça. Allez merde Cry ! Ressaisis-toi un peu ma grande, t’es capable d’être beaucoup cool que ça ! Il faut que tu lui fasses comprendre que tu n’avais aucune mauvaise attention à son égard alors bouge-toi le cul. Tressaillant, mais te relaxant, tu lui fis un sourire éclatant une fois de plus.
« Sinon, enchantée de te connaître ! Je m’appelle Crystal mais tu peux m’appeler Cry parce que c’est plus cool, joli et moins long surtout, héhé. Mais dis-moi… Je t’ai jamais encore vu à Prism, t’es nouveau ou c’est juste moi qui suis totalement aveugle ? »
Tu tentais le ton de la plaisanterie bien que c’était un peu raté. Une bourrasque de vent te fit frissonner au contact de ta peau, tu réajustas un peu plus ton gilet sur tes épaules. Bordel, quel pays de merde. Il faisait bien meilleur en Californie. Est-ce que tu étais la seule à avoir autant froid sur cette foutue île ? Bonne question. Oui tu partais en total hors-sujet et alors ?
Désolée, c'est pourri. ;w; Mais j'ai repris ton idée du froid du pays comme ça par la suite ils pourront râler ensemble sur la température. 8D
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Sujet: Re: lonely day Mer 27 Nov 2013 - 17:12
Idiot.
Fuis Co, fuis. Avec un peu de chance, elle ne m’a encore jamais vu, elle ne connaît pas mon visage. Elle ignore que lorsque je la croise, je la regarde, de loin. Elle ignore qu’à mes yeux, elle brille plus que les autres. Elle est plus jolie. Plus pétillante. Plus lumineuse. Je la croise souvent; et heureusement, elle n’a jamais posé les yeux sur moi. Mais aujourd’hui, je lui a adressé la parole, et si je ne pars pas vite, elle risque de venir me parler.
J’entend ses pas se rapprocher, j’accélère. Ma main se pose sur la poignée, mais à cet instant, une main se pose sur mon épaule, me force à me retourner. Elle recule brusquement, le regard loi, très loin, perdu dans le vide, comme si elle n’était plus là, comme si elle avait une genre de... vision ? «... Ca va... ? » J’hausse un sourcil, inquiet; son attitude a au moins eu l’avantage de ne me faire oublier une seconde le fait qu’elle va voir mon visage. Et voila. Elle revient à elle, et ses yeux détaillent ma face, avec les lueurs habituelles de peur, de malaise. Je baisse les yeux, m’apprêtant à faire demi-tour sans un mot, mais elle me prend de cours, réagissant la première.
« Merde pardon ! Pardon ! Je voulais pas t’observer comme ça, c’est super malpoli ! Et hum… Désolée. Je commence mal moi… » « C’rien. »
Marmonnant dans mon écharpe, je cherche un moyen de m’éclipser sans paraître offensant. Parce-que j’ai rien à faire là, à lui parler à elle. Ma confiance est tombée si bas que je considère que, parce-que je suis laid, je ne suis même pas digne de parler aux gens, encore moins à ce type de personnes, qui brillent par l’éclat de leur beauté. Mais elle ne semble pas de cette avis, et j’ignore pourquoi elle se force à me parler. « Je voulais te remercier aussi. C’est gentil de t’inquiéter pour moi mais j’ai l’habitude d’être un peu casse-cou alors je me dis que je crains rien même si c’est le contraire ! » J’hausse les épaules, fixant le sol. C’est normal de m’inquiéter. Cette hauteur me fout les j’tons. J’sais pas comment on peut faire ce qu’elle a fait. Quand au suicide, j’sais même pas pourquoi je l’ai envisagé... Cette fille n’aurait aucune raison d’avoir de sombres pensées. Elle est parfaite, tout doit tellement être merveilleux dans son monde à elle. « Sinon, enchantée de te connaître ! » J’me retiens de lui dire qu’on se connaît pas, et qu’il vaut mieux pas qu’on se connaisse. « Je m’appelle Crystal mais tu peux m’appeler Cry parce que c’est plus cool, joli et moins long surtout, héhé. » Je suis pas d’accord avec elle. Crystal est plus joli, d’ailleurs, un tel nom pour un diamant comme elle ne m’étonne pas. Et puis, Cry, ça veut dire pleurer, et ça n’a pas l’air d’être son genre. Elle doit tout avoir pour être heureuse, les larmes c’est pas son rayon, c’est certain. Qu’est-ce qui peut faire pleurer ce genre de fille ? D’avoir un trou dans ses collants ?
« Mais dis-moi… Je t’ai jamais encore vu à Prism, t’es nouveau ou c’est juste moi qui suis totalement aveugle ? » « J’suis nouveau. »
Ma voix sonne toujours comme un grognement. Elle doit me trouver désagréable, autant à regarder qu’à entendre. J’espère qu’elle ne pense pas que sa compagnie m’est désagréable, car c’est tout l’inverse, même si elle me met mal à l’aise... non, c’est ma compagnie qui l’est, et je ne veux pas lui imposer. Mais il me semble difficile de prendre la fuite maintenant, alors qu’elle me fixe avec un grand sourire, quoi que forcé. Pourquoi est-ce qu’elle se donne la peine de faire tout ça ? Qu’elle m’ignore, comme tout les autres, j’en ai l’habitude. «J’suis nouveau, et je déteste cet endroit. » Petite confidence glissée, je ne sais pas pourquoi. J’avais besoin de le dire. Elle frissonne, réajuste son gilet, tremble. Quelle idée de venir sur le toit si peu vêtue ? Reflex, et parce-que ça me semble naturel, j’ôte mon blouson noir et rouge et lui tend, détournant le regard. « Tiens, j’ai chaud moi. » Mensonge. J’me les pêle. Mais je sais mentir quand il le faut. J’enfouis mes mains dans les poches de mon sweet à capuche rouge, me retenant de trembler à mon tour. Je plonge mon regard au sol, baissant la tête, gêné de devoir affronter son regard, alors qu’elle est si proche. « C’est rare que tu sois seule. » Et merde, putain, pourquoi j’ai dis ça ? Elle va croire que je l’espionne, que je suis un psychopathe qui passe son temps à l’observer... Je lève brusquement la tête, rougissant. «...Fin, j’veux dire, me semble que... J’veux dire, ça m’arrive de croiser ta bande et, toi t’es dedans, mais t’es jamais toute seule... Fin, je fais pas non plus trop gaffe hein...» Ferme laaaa pourquoi tu lui parleeee. Roulant ma langue dans ma joue, détournant la tête, je fais quelques pas sur le côté, me positionnant dos à elle pour un peu de répit. Et bah, ça commence mal pour moi aussi. J’suis naze.
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Sujet: Re: lonely day Mer 27 Nov 2013 - 21:04
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Tu scrutes son visage à la recherche d’une quelconque émotion mais tu n’en discernes aucune étant donné qu’il avait son nez fourré dans une grosse écharpe. Peut-être que tu l’avais blessé ? C’est vrai quoi. Chaque jour il devait subir le mauvais œil des gens et ça devait vraiment être horrible. Mais en même temps, tu n’osais pas lui dire parce que tu craignais qu’il pense que tu le prenais en pitié alors que ton instinct te poussait simplement à faire de ce garçon ton ami. Oui tu étais comme ça. Toujours bonne à chercher le contact quitte à forcer la personne à qui tu t’adresses mais sur ce coup-là tu ne savais pas comment t’y prendre. Ton cerveau se mit à réfléchir à toute vitesse. Tu ne voulais pas le laisser partir comme ça alors qu’il avait l’air d’un gars bien, enfin tu t’en doutais avec le peu de choses que tu avais pu lire de ses pensées. Tu te mis à l’observer de nouveau, prenant plus confiance en toi alors qu’il t’expliquait qu’il était nouveau. Ah ! Le point positif était que tu n’étais pas aveugle. Mais comment c’était possible ? En général on est envoyé à Prismver le plus vite possible pour éviter les catastrophes liées aux dons. Merde alors. Ce mec était vraiment loin d’être banal. Néanmoins, tu ne pus t’empêcher de rire quand il lâcha qu’il détestait cette école. C’était loin d’être un rire moqueur mais plus de compréhension. Tu te tournas alors du côté où la vue était libre, découvrant un ciel orangé.
« Ça ne m’étonne pas que tu puisses détester cet endroit. Certaines personnes comme moi, voit le pensionnat comme une sorte d’occasion pour prouver de quoi on est capable, qu’on peut se surpasser. Cependant, d’autres le voit plutôt comme un fardeau. Un fardeau découlant de leur pouvoir qui peut leur pourrir la vie alors ils chercheront à se barrer au plus vite d’ici parce que ça ne fait que leur rappeler à quel point ils peuvent haïr leur don. Après je peux pas dire. Parfois j’ai le mal du pays, j’aimerais retourner en Californie parce que franchement… Qu’est-ce qu’il peut cailler sur cette putain d’île. Et puis aussi, ma famille me manque et je la vois de plus en plus rarement. »
Une pointe de mélancolie s’insurge dans ton cœur alors que tes paroles progressaient mais tu n’y prêtas pas vraiment d’attention. Tu te retournas alors pour plonger ton regard dans celui de ton interlocuteur. Non tu n’avais pas peur de sa cicatrice, non tu n’étais pas dégoûtée. Juste, tu t’en fichais. Mais de quoi ? Tu t’en fichais de l’apparence qu’il pouvait dégager parce que sous chaque enveloppe de chair se cache une personnalité qui ne demande qu’à pouvoir éclore sans que l’on se fie à l’apparence extérieur.
« Je peux juste te dire un truc. Prends la vie comme elle vient et ne te soucies jamais de ce que pensent les autres à propos de tes actions. Tu les emmerdes, tout simplement. »
En fait, tu aurais pu participer à la publicité de la célèbre boisson pétillante. Tu te serais bien vu en train de dire le fameux slogan « Prends la vie côté Coca-Cola ! ». Bref, tu t’égares. Tu fus étonnée quand il te tendit son blouson te confirmant simplement qu’il avait chaud. Tu arquas un sourcil mais tu acceptas l’offre. Posant alors le vêtement sur tes épaules, tu retroussas les manches parce que ce mec était plus grand que toi. Tu le remercias lui offrant un sourire cristallin. Cristallin, Crystal ? Vous voyez le rapport ? Non d’accord. Ton jeu de mots était vaseux Cry alors tu éviteras de le ressortir celui-là.
« Merci c’est adorable mais tu sais, si tu as vraiment froid tu me la redemandes hein ! J’ai pas envie que tu prennes la crève pour moi. Enfin, encore merci, c’est mignon. »
Tu essayais tant bien que mal de le mettre à l’aise mais tu avais l’impression de ramer parce qu’il était quand même pas mal grognon alors peut-être que tu l’emmerdais ? Ou c’était juste son caractère ? Tu en avais aucune idée mais tu lui laissas le bénéfice du doute parce que tu n’étais pas du genre à juger aux premiers abords, tu attendais de connaître un peu mieux la personne pour te forger un ressenti. Et de toute manière, tu étais le genre de nana à toujours rester optimiste même quand la situation semble deséspérée. Laissant ton esprit vagabonder, tu eus du mal à comprendre ce qu’il te disait. Tu te reconcentras un peu mieux sur ses propos. Tu le vis légèrement paniquer enfin du moins il essayait de se rattraper pensant sûrement gaffer. C’était vraiment rare de voir un gars comme lui dans les parages mais tu appréciais ça. Rare était les mecs qui n’étaient pas superficiels à Prismver et tu étais peut-être retombée sur une des perles rares qui sait ? Alors qu’il se décalait sur le côté ne voyant sûrement pas ton regard étincelant, tu allais jouer la carte de la franchise bien que depuis que tu conversais avec lui tu l’étais.
« Tu sais je suis peut-être le type de nana qui est super entourée mais parfois ça fait pas de mal de se retrouver seule pour penser tranquillement. L’endroit est calme et ça me détend. Et puis après, je peux vraiment pas affirmer être solo étant donné que je suis actuellement en bonne compagnie. Et t’inquiète, je vais pas te bouffer, au contraire. Je suis pas comme les autres donc t’as pas besoin de te méfier de moi si ça peut te rassurer. »
Tu saisis une nouvelle fois son bras avec douceur pour l’obliger à se retourner et une fois fait, tu lui souris. Un sourire franc et amical. Un sourire ne montrant aucune crainte. Un sourire avec lequel tu espérais que tout aller changer. Tu te sentais bien, tu te sentais confiante alors autant foncer même si tu te plantes. Mais tu ne le regretteras pas, tu en es persuadée.
« Ça ne m’étonne pas que tu puisses détester cet endroit. Certaines personnes comme moi, voit le pensionnat comme une sorte d’occasion pour prouver de quoi on est capable, qu’on peut se surpasser. » Moi aussi. C’est ce que j'essaie de faire. Mais je ne fais qu’échouer, chaque fois que j’entreprend quoi que ce soit. « Cependant, d’autres le voit plutôt comme un fardeau. Un fardeau découlant de leur pouvoir qui peut leur pourrir la vie alors ils chercheront à se barrer au plus vite d’ici parce que ça ne fait que leur rappeler à quel point ils peuvent haïr leur don. » C’est également ça. Mais ce n’est pas la seule raison qui fait que je hais ce lieu. Je déglutis, ayant la ferme intention de ne pas évoquer Drew. « Après je peux pas dire. Parfois j’ai le mal du pays, j’aimerais retourner en Californie parce que franchement… Qu’est-ce qu’il peut cailler sur cette putain d’île. Et puis aussi, ma famille me manque et je la vois de plus en plus rarement. » C’était donc ça, l’accent. Alors elle aussi vient d’un autre pays. Elle a dû être dépaysée, et se sentir seule, au début. Mais quand on est aussi mignonne et agréable, ça ne doit pas être difficile de se faire des tas d’amis.
« Je peux juste te dire un truc. Prends la vie comme elle vient et ne te soucies jamais de ce que pensent les autres à propos de tes actions. Tu les emmerdes, tout simplement. »
Oui, je les emmerde. Mais j’ai beau essayer de me détacher de tout mes sentiments, je n’y peux rien, ils m’explosent toujours à la figure. Je suis d’une fragilité et d’une sensibilité déconcertante, et exécrable. J’aimerais être fort. Plus que tout. Mais je ne le suis pas. Des discours comme le sien, j’en ai entendu des centaines de fois. Mais rien n’y fait. On est comme on est.
Je m’écarte donc d’elle, grognant en silence. C’est mignon. Non, c’est pas mignon. Je suis pas mignon non, j’crois pas. Pestant intérieurement, et me tendant légèrement sous le froid, je fixe l’horizon en silence. Malgré les apparences, je suis heureux d’être ici avec elle. C’est comme un minuscule havre de paix, et je me détend petit à petit de la gène que sa présence provoque en moi. Après tout, au delà de sa beauté étincelante, c’est une fille normale. Accessible. Elle aurait pû me jeter, me fuir avec dégoût, comme d’autres jolies filles l’ont fait, mais non. Elle est resté, et a affronté mon visage sans ciller. Et j’apprécie ça, même si ça me gène toujours un peu.
« Tu sais je suis peut-être le type de nana qui est super entourée mais parfois ça fait pas de mal de se retrouver seule pour penser tranquillement. L’endroit est calme et ça me détend. Et puis après, je peux vraiment pas affirmer être solo étant donné que je suis actuellement en bonne compagnie. » Je frissonne, sentant la chaleur me monter aux joues. Si je le pouvais, je serais devenu invisible. « Et t’inquiète, je vais pas te bouffer, au contraire. Je suis pas comme les autres donc t’as pas besoin de te méfier de moi si ça peut te rassurer. » Contact. Encore. Décidément, c’est une manie ici, tout le monde me touche. Ca me révolte. J’ai HORREUR de ça, faut-il que je le crie à tout le pensionnat ?!
Et pourtant, en me retournant, je tombe nez à nez avec elle, son sourire, son visage d’Ange. Comment la repousser ? Mais ce contact et cette proximité me gène, non pas parce-que j’ai horreur de ça, mais parce-que. C’est une fille. Une jolie fille. Elle est proche de moi, trop proche. Elle me touche. Mon coeur bat à un rythme soutenu, et je me sens mal, j’aimerai juste disparaître, malgré sa gentillesse et ses efforts. Je rompt de nouveau le contact, portant la main dans mes cheveux, faisant mine de les ébouriffer, me gratter la nuque, et je recule d’un pas, réinstaurant cette distance de sécurité, cet espace vital qui m’est si cher. « Aloooors heu, ça fait longtemps que t’es ici ? Et ton pouvoir, c’est quoi ? » Je me mord la lèvre, détournant de nouveau le regard.
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Sujet: Re: lonely day Jeu 28 Nov 2013 - 0:21
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Toujours souriante, il te fait prendre conscience de la réalité lorsqu’il dégagea son bras que tu tenais encore avant de reculer de quelques pas. Ah oui. Tu étais plutôt tactile alors ce genre de contact devait sûrement le gêner alors tu essayerais de t’abstenir de sans arrêt vouloir le retourner pour qu’il te regarde. Ebouriffant ses cheveux, il te posa quelques questions. Ton cœur s’emballa légèrement parce que tu étais heureuse. Heureuse qu’il s’intéresse enfin à votre conversation et qu’il fasse des efforts pour te parler. C’était un pas de plus et ça te faisait plaisir même si tu t’emballais sûrement pour pas grand-chose. Tu réfléchis quelques instants à ce que tu allais lui raconter bien que c’était franchement évident, tu n’allais pas te cacher ni conserver des secrets, de toute façon ça servait à que dalle.
« Hm… Je suis arrivée à Prismver j’avais 14 ans il me semble. Donc bah y’a environ un peu moins de trois ans. Mais au début, je t’avouerai que j’avais pas non plus vraiment envie de venir. Ça me faisait littéralement chier de quitter ma famille et mes potes pour quatre années. Mais en fait, je suis pas restée longtemps seule et il y a des personnes géniales ici alors j’ai fini par m’y plaire. Et puis l’un de mes objectifs principaux était de prouver que je suis la meilleure. Ouais, c’est prétentieux mais je suis ambitieuse et je pense que ça peut être considéré comme un défaut de vouloir écraser tous ceux qui se mettront en travers mon chemin. »
Tu marques une pause réajustant légèrement la veste sur tes épaules, si tu avais su, tu aurais pris un pull ou même une écharpe. Tu scrutas celui qui se trouvait face à toi. Tu racontais ta vie et il t’écoutait bien qu’elle était loin d’être passionnante. D’habitude, les autres lâchaient prise au bout d’une dizaine de secondes te rabâchant que tu étais un moulin à paroles. Tu hésitas à continuer. Mais après tout, il te l’avait si gentiment demandé alors autant continuer sur ta voie.
« Et puis concernant mon pouvoir il s’agit de la modification de la mémoire. C’est-à-dire que je peux rectifier certains souvenirs ou carrément les supprimer si j’en ai envie. Mais avant tout au contact physique je peux lire tout ce qui passe dans l’esprit des gens alors parfois ça m’aide à comprendre leurs sentiments… Comme toi tout à l’heure. D’ailleurs j’suis désolée, je voulais pas m’insurger dans ta tête mais c’est le seul truc que j’arrive pas vraiment à maîtriser alors voilà… »
Tu te mordis la lèvre inférieure car au fond tu t’en voulais un peu. Tu venais à peine de faire sa connaissance et c’était limite si tu ne l’avais pas espionné. Surtout qu’il devait sûrement vouloir préserver quelques éléments qui ont mouvementé sa vie. Tu avais pu ressentir sa peine, sa souffrance face aux autres. Tellement de sentiments que même toi tu n’étais pas sûre de pouvoir les supporter. Une boule se formait petit à petit dans ton ventre. C’était un putain de mec courageux pour affronter le regard des autres, il était fort, très fort. Et pour le peu que tu lui avais adressé la parole tu l’admirais. Puis tu tiltas. Tu parlais, tu parlais mais en attendant, tu ne savais même pas son prénom, ni sa classe, ni son âge, ni son pouvoir. Tu n’étais pas très sympa sur ce coup-là. Alors tu décidas de renverser la tendance. Tu agitas ta main comme pour chasser tes propos précédents.
« Enfin bref, je parle beaucoup mais en attendant je connais rien sur toi alors c’est à mon tour de poser les questions ! T’es prêt ? Oui ? Non ? Bah je te laisse pas le choix en fait ! Huhu. »
Tu lui fis un clin d’œil pour le mettre en confiance, puis tu pris une grande inspiration avant de déblatérer tes interrogations.
« Tu t’appelles comment ? T’as quel âge ? T’es en quelle classe ? C’est quoi ton pouvoir ? T’es de quelle nationalité ? C’est quoi ton signe astrologique ? Ta couleur préférée ? T’as des frères et sœurs ? Oui je sais je suis un moulin à paroles et je devrais pas te fliquer comme ça mais je peux pas empêcher… Encore désolée ! Et surtout t’es pas obligé de répondre à tout. »
Toi ? Harceler les gens ? Mais pas du tout voyons !
Et elle me raconte sa vie. C’est parfait comme ça. Au moins, l’attention est sur elle, c’est autour d’elle que ça tourne, et c’est parfait comme ça. Alors ça fait trois ans qu’elle est ici ? L’enfer. Enfin, elle a l’air de s’y plaire.
« Et puis concernant mon pouvoir il s’agit de la modification de la mémoire. C’est-à-dire que je peux rectifier certains souvenirs ou carrément les supprimer si j’en ai envie.» Je lève les yeux vers elle, choqué. ... C’est. C’est réellement possible de faire ça ? Elle peut réellement effacer de la mémoire les mauvais souvenirs ? Les peines ? Les souffrances ?! Totalement halluciné, mon esprit divague totalement, et à la vitesse éclair, fait défiler dans ma tête tout ces souvenirs que je voudrais effacer.
Le regard déçu de mon père. Le jour de mon accident. Les échecs de ma vie. Mon amourette décevante. La mort de Drew. Mes six ans de souffrance, depuis que j’ai ce visage.
Cette fille pourrait effacer tout ça de ma mémoire. Les pouvoirs sont stupéfiants, effrayants, tellement... Géniaux. Je vois en elle un espoir. Un espoir qu’elle me fasse tout oublier. Que j’oublie mes peines, ma douleur, que je devienne un homme nouveau. Un homme fort. Un homme qui n’a pas de faiblesse. Car même si ma cicatrice sera là à vie, je serais au moins allégé de toutes mes autres blessures.
« Mais avant tout au contact physique je peux lire tout ce qui passe dans l’esprit des gens alors parfois ça m’aide à comprendre leurs sentiments… » Ma mine positive se décompose doucement, au fur et à mesure qu’elle me parle. Lire tout ce qui se passe dans l’esprit des gens. Non. Non. Pitié. Ne me dis pas que. « Comme toi tout à l’heure. D’ailleurs j’suis désolée, je voulais pas m’insurger dans ta tête mais c’est le seul truc que j’arrive pas vraiment à maîtriser alors voilà… » QUOI ?! Mes poings se serrent, mon coeur s’emballe à dix mille à l’heure. Non, non non non non. Je ne veux pas. Je ne veux pas qu’elle ait vu la moindre parcelle de mes pensées ! Je ne veux pas qu’elle ressente mon mal être, je ne veux pas qu’elle voit mes blessures, celle là me suffit amplement ! Elle me parle, mais je n’écoute rien, mon visage est figé, mon corps entier est pétrifié, mais en moi un véritable volcan a fait éruption.
« ... C’est quoi ton signe astrologique ? Ta couleur préférée ? ... »
Mes souffrances sont personnelles, je ne veux pas que quiconque soit au courant. Je ne veux pas qu’on sache que je suis un faible, un lâche, un raté ! Personne n’a le droit de me voler ça, même pas elle ! Je fulmine de rage et fini par frapper le panneau d’acier posé à côté de moi, avec violence. Je plonge mon regard de braise dans le sien, appeuré. Rien à fouttre, qu’elle ait peur, qu’elle me craigne ! Je suis fort ! Tu entends ?! « Qu’est-ce que ! Qu’est-ce que tu me parle de signe astrologique, putain ! » Mon poing s’écrase de nouveau sur le côté, faisant voler vers le ciel une gerbe de flamme, éphémère. Et mon regard l’incendie, profondément. J’ai la gorge serrée, les traits affreusement durs, monstrueux. « T’avais pas le droit putain ! T’a pas le droit de lire en moi ! Je m’en fou que tu le contrôle pas ! Tu ne me touche pas ! Tu ne me vole pas ma mémoire, mes blessures ! » Je serre le poing violemment. Si c’était un mec, je l’aurai frappé. Je me serais jeté sur lui et l’aurai frappé de toutes mes forces. Mais c’est une fille. Je ne peux pas toucher une fille. Et pourtant, ça me démange, une pulsion d’une rare violence. « Raaaaaaaah ! » J’agrippe une chose invisible de mes deux mains, comme si c’était sa tête que je pouvais broyer. « Tu effaces tout ce que tu as vu de ta mémoire ! Tu peux le faire alors tu le fais, c’est un ordre ! » Je ne supporte pas de voir son visage appeuré, je ne supporte pas l’idée qu’elle ait pu voir la moindre parcelle de mon Mal. Je m’élance vers la porte, passant à côté d’elle, et rentre à l’intérieur, la faisant claque avec force derrière moi. Et je descend les escaliers, la rage bouillonnant en moi, et des larmes me montant aux yeux. Elle a tout vu. Elle a vu mon père, qui me déteste, me prend pour un moins que rien, me rabaisse sans cesse. Elle a vu la mort de Drew, son enterrement. Elle a vu Pepper, et son regard écoeuré pour moi, alors que je l’aimais fort. Elle a vu le mal être que je ressens de n’avoir jamais pû toucher une fille, elle a vu mes échecs, la souffrance de ma brûlure, la honte qui me brîle les entrailles chaque jour. Si je fuis les gens, c’est pour leur cacher tout ça, c’est pour leur cacher mes blessures, mes faiblesses, et elle, elle a osé violer mon esprit pour tout voir ! Je la hais, je me fiche qu’elle n’ait pas fait exprès !
Essuyant une larme d’un revers de la main, serrant le poing, je me laisse tomber assis dans les escaliers, me prenant la tête dans les mains, me tirant les cheveux en rugissant. Et au dessus de moi, j’entend des pas, des pas qui viennent du toit. Je lève les yeux vers elle. Mes yeux sont rouges, mon visage déformé par la rage. Mais aucun mot ne me vient. Je la fixe, avec toute la rancune du monde dans le regard.
Et la douleur, intense.
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Sujet: Re: lonely day Jeu 28 Nov 2013 - 9:11
ultimatum
with coco ♥
Alors que tu terminais ta phrase, tu le vis littéralement péter un câble et abattre son poing sur le panneau qui se trouvait à vos côtés. Cependant, tu ne bronches pas. Tu avais une petite idée de quoi il s’agissait mais tu ne préférais rien dire sans avoir une preuve de ce que tu avançais. La réponse arriva bien vite alors que ses traits se déformaient, il te fixa dans les yeux, haineux. Ce genre de comportement ne t’avait pas manqué. Il frappa de nouveau ce qui lui servait de défouloir laissant échapper un voile enflammé de son poing. Tornade de reproches. Tu soupiras simplement, tu étais agacée. Agacée de voir que les autres ne comprenaient pas non plus que porter ton don était un fardeau bien que tu en vantais les mérites. Ton visage se durcit, tu es froide. Juste ça. Aucune chance que tu te démontes. Trop l’habitude. Beaucoup trop même. Mais cette fois-ci c’était différent, tu lui laisserais une chance. Tu le laisses alors s’énerver sur toi. Ça ne servirait à rien d’intervenir pour le moment. Alors tu ne cilles pas, tu n’as pas peur. Et encore moins quand il t’intime d’effacer ta mémoire. Tu ne bouges pas, tu croises les bras attendant qu’il se taise. Tu ne lui en voulais pas, il était normal qu’il ait cette réaction. Alors qu’il claquait la porte menant vers la sortie, tu pus serrer ton poing durant quelques secondes. Tu n’avais pas le choix, c’était un ultimatum que tu allais lui proposer. Ça allait sûrement te coûter cher mais ce n’est pas le moment de reculer, tu n’espères juste que tu ne te planteras pas en lui faisant confiance. Tu franchis à ton tour le seuil de la porte descendant calmement les escaliers, le regard rivé sur celui que tu as chamboulé. Tu te postes contre le mur, fixant un point invisible devant toi. Tu souffles une fois de plus. Tu priais intérieurement.
« J’te laisse le choix. Soit c’est moi qui t’effaces la mémoire soit je l’applique à moi-même. Mais je te préviens, dans tous les cas on zappera un bon bout de ce qu’il s’est passé les dernières minutes. J’oublierai ton existence. Ça sera comme si t’avais jamais existé. Mais tu vois, pour toi, je t’infligerai à peu près la même chose. Vu que tu avais l’air aussi de me connaître avant même que je te parle, je te ferai tout oublier. J’effacerai mon existence de ta mémoire. Je t’accorde cette faveur alors un conseil fais le bon choix. Et surtout regrette rien, parce que sinon ça va te pourrir la vie. Et aussi, si je te supprime ça de ta mémoire, je te défendrai de m’approcher. Ah. Et sache aussi que je t'en voudrai pas, c'est normal de péter un câble. »
Ta voix est plus grave qu’à l’habitude, froide et rigide. Bien loin de là que tu sois en colère, non tu étais juste impassible. Pourquoi cacher la vérité ? Tu étais honnête et même si tu n’étais pas dans ton droit, tu lui laissais au moins le libre arbitre. Te lassant de fixer le mur, tu le regardas enfin dans les yeux. Tu vois qu’à l’instant même, il te haïssait. Il te haïssait d’avoir en quelque sorte violer sa vie privée. Tu t’approchas de lui, lui laissant un minimum d’espace vital.
« Tu sais, tu peux m’en coller une j’en ai rien à foutre. Ce sera pas la première fois que je me prends une beigne par un mec. Mais ce coup-ci, je me défendrai pas. Ça sert à rien. Je le sais déjà que t’es balèze. Et puis tu sais, je t’apprécierais pas un minimum, je t’aurais déjà effacé la mémoire sans te demander ton avis. Alors même si tu me détestes, même si tu ne veux plus m’adresser la parole, retiens au moins que par habitude, je laisse même pas le temps aux autres de blablater. J’agis sans demander au préalable ce qu’il souhaite, ouais je sais. J'suis horrible, pas besoin de me le rappeler. Alors maintenant sèche tes larmes et agis. Porte tes couilles et montre que tu sais prendre des décisions que t’assumeras. Montre que t’es pas un faible ni un lâche. Prouve qui t’es vraiment ! »
Il allait sûrement t’haïr davantage, voir même de vouloir te voir crever devant ses yeux mais tu n’avais pas le choix, tu devais le provoquer pour lui faire comprendre que ce n’est pas un choix aléatoire ou à prendre à la légère. Que ce choix aura forcément un impact sur votre comportement. Néanmoins, s’il opte pour la seconde option, tu seras déçue car tu auras perdu une belle occasion de connaître un mec super. Tu baissas légèrement la tête pour ne pas lui montrer qu’un sourire triste était apparu au coin de tes lèvres. C’était génial de posséder un don oui, de pouvoir être l’une des meilleures. Mais en même temps, qu’est-ce que ça apporte surtout quand on pourrit l’avis d’autrui ? Que dalle, juste de la merde. A cet instant, tu te sentais juste seule. Seule contre le monde entier.
Je n’arrive pas à l’oublier. Son visage froid, inexpressif, juste avant que je sorte. Elle est comme tout les autres. Elle n’a aucune idée de ce que je peux ressentir, de ma douleur, sa vie est parfaite. Elle ne comprend rien, rien ! ET même là, quand elle me rattrape, elle ne prend même pas la peine de me regarder. Et ce calme, ce calme me rend furieux ! Elle me pose un ultimatum, froidement. J’écoute ses paroles, et même si je bouillonne, je me force à tout écouter, sans un mot, le poing serré, la fixant toujours sans qu’elle ne daigne poser le regard sur moi.
Un ultimatum ? Tu parles. Mon choix est fait, il reste le même. Je veux qu’elle efface tout ce qu’elle a vu, qu’elle m’oublie. Mes secrets n’appartiennent qu’à moi. Qu’elle oublie tout.
«Ah. Et sache aussi que je t'en voudrai pas, c'est normal de péter un câble.»
.... Alors c’est ça . Cette froideur ? Elle a déja vécu cette situation, probablement de nombreuses fois, et ça ne lui fait plus rien ? Ca ne lui fait rien de me voir dans cet état ? Elle s’en fiche ?! Les jolies filles sont toutes les mêmes. Froides. Cruelles. Ce sont elles, les monstres. Mon coeur bat à un rythme soutenu, et je m’apprête à répondre, mais elle me devance.
« Tu sais, tu peux m’en coller une j’en ai rien à foutre. Ce sera pas la première fois que je me prends une beigne par un mec. Mais ce coup-ci, je me défendrai pas. Ça sert à rien. Je le sais déjà que t’es balèze. » Je me lève brusquement, révolté. Je serais éternellement prisonnier de mon impulsivité. « Je ne frapperais jamais une fille ! » Elle me prend pour quoi ? Je suis blessé qu’elle puisse imaginer ça, alors que ça va totalement à l’encontre de mes valeurs.
Elle ignore mon intervention, continuant froidement et mécaniquement, me disant qu’habituellement, elle ne laisse même pas ce choix aux autres. Et en plus, elle est manipulatrice. Beau palmarès !
« Alors maintenant sèche tes larmes et agis. Porte tes couilles et montre que tu sais prendre des décisions que t’assumeras. Montre que t’es pas un faible ni un lâche. Prouve qui t’es vraiment ! »
Gifle. Accroché à la barrière, sa phrase me fait bien plus d’effet que n’importe quel coup de poing que j’aurai pu lui mettre.
Sèche tes larmes et agis.
Je baisse la tête, ma main venant s’emparer, hargneuse, des mèches tombant devant mes yeux.
Un faible.
Le visage de mon père m’apparaît, effaçant tout : la cage d’escaliers, la fille. Tout.
Un lâche.
Je serre les dents, déglutis. Ce n’est plus sa voix à elle que j'entends, c’est celle de mon père, cauchemardesque, celle qui me revient sans cesse, celle qui ne me fera jamais oublier à quel point je ne vaut rien. Je lève les yeux vers elle. Je lâche ma mèche. Je lâche la barrière, la contournant, et fais quelques pas vers elle, la fixant. Montre que t’es pas un faible. Je m’arrête deux marches sous elle, tête levée et mon regard droit planté dans le sien. « Tu sais quoi ? Garde tout. Garde tes souvenirs. Et garde ton ultimatum. J’assume. » Mon regard de braise la fixe une seconde de plus, et je fais demi-tour, descendant, abandonnant la fille, mon blouson, et mes secrets, entre ses mains.
Et pour la première fois de ma vie, je laisse ce que j’ai de plus précieux à quelqu’un. Je laisse mes souffrances à une inconnue. Ce n’est peut-être rien pour elle, mais pour moi, c’est énorme. J’ai l’impression d’être mis à nu, et savoir qu’elle va errer avec des bribes de ma mémoire me rend totalement fou.
Mais je pense avoir fait un choix plus fort que son ultimatum. Même si, à l’heure actuelle , je ne me suis jamais senti si faible, et exposé.
HRP:
J'te propose qu'on finisse la dessus (à voir si tu veux rép ou pas :) ) Et on commence un autre topic ailleurs, qui se passe quelques temps après ? Au moins, c'aura été une rencontre explosive :p
InvitéInvité
Sujet: Re: lonely day Jeu 28 Nov 2013 - 11:34
{ Terminé ! Si ça n'a pas été un plaisir total pour Coco (on se rattrapera 8D), c'en a été un pour moi :3 ♥ J'archive.}