poseyyyy dans l'canapeyyyy ft. selphie

Mets de la couleur dans tes cookies !

On a beau être samedi, t'as passé l'après-midi à ton bureau, crayon à la main, feuilles sous les yeux, cheveux rapidement noués en chignon pour éviter de tomber devant ton visage et lèvre inférieure torturée par la pression de tes dents. Il n'y avait quasiment personne ici, tes colocataires entraient de temps en temps pour ressortir presque aussitôt, ce qui était concevable ; le week end, les gens sortent en général. Sauf que voilà, t'avais pas envie de sortir, t'étais très bien où t'étais et penser à tes exercices t'évitais de réfléchir à tout et n'importe quoi. Tu n'as daigné t'arrêter que vers 17h, pour te diriger vers la cuisine dans l'optique de faire des cookies. Oui, quand t'attends quelqu'un tu cuisines. Toujours. Souvent des cookies d'ailleurs. Farine, Sucre, Oeufs et Smarties. Oui, smarties. C'est coloré, c'est mignon, c'est joyeux et c'est bon. Ça change des pépites et ça te plait.
Finalement, le temps qu'ils cuisent, tu enchaînes avec un truc à grignoter en plus, parce que les cookies c'est bon, mais ça nourris pas son homme. Tu observes le frigo, le referme, ouvre un placard, le referme, retourne au frigo. Comme si quelque chose allait apparaître entre temps. Ça sera croque monsieur, alors. Tu les prépares, sort les cookies du four, les déposes dans une assiette, enfournes les sandwichs à la place. Et puis tu files vers la salle de bain.
Mine de rien cuire des trucs, ça donne chaud. Tu soupires et va pour te rafraîchir au lavabo quand tu entends toquer, puis la porte qui s'ouvre avant que tu n'aies réagis et peu après, ton prénom qui résonne dans la pièce, crié par une voix qui t'es familière. Tu souris et hausse les épaules, finissant de changer de haut, rattachant les cheveux rebelles dans leur chignon improvisé et finis par sortir de la pièce.
Tu jettes un coup d’œil circulaire à la pièce principale de la cabane et finis par apercevoir ton ami, fumant, à la fenêtre. « Selphie magne j'ai faaaaaaaaaim ! ». Tu lèves les yeux au ciel et sourit « Je suis pas sourde Raoul ! J'ai fais des croques monsieur, ils sont dans le four mais ça devrait pas tarder. Des cookies aussi, aux smarties, pleins de couleurs parce que c'est mieux. ».
Tu ris doucement et avance vers lui, ton expression se faisant soudainement intriguée alors que tu portes ton regard sur lui avec un peu plus d'insistance. « Raoul ... T'es blessé ? ». Tu l'engueules pas. Pas encore. Tu lui laisses l'occasion de t'expliquer avant, mais tes dents rattrapes ta lèvre meurtrie par leur faute. Bon sang, pourquoi se sentent-ils tous obligés de se taper dessus, tu t'inquiètes toi mince !

Mets de la couleur dans tes cookies !

Tu souris au compliment qui t'es fait puis ton regard tombe sur son bras et tes lèvres laissent s'échapper ta question avant que tu ne la retiennes. T'y peux rien, quand tu vois que tes amis se blessent tu t'inquiètes, c'est comme ça, t'as tendances à les engueuler aussi. C'est ton côté maternel, il est plus fort que toi, ta plus grande peur reste l'idée que les gens auxquels tu tiens aient des problèmes. Il te regarde, observe son bras puis hoche la tête et enchaîne avant que tu ne protestes. « Avant que tu gueules, ce sont les S qui sont venus chercher la merde dans notre salle, et si on était pas intervenu, Pytha serait sûrement à l'hosto, alors c'était pour la bonne cause, tu vois ? ». Tu fais la moue, l'observe, soupire.
« C'est vrai qu'ils semblent intenables en ce moment. » T'as vaguement entendu parler d'incidents causés par les S alors tu laisses le bénéfice du doute à Raoul. Et puis, t'as pas vraiment envie de gâcher la soirée avec ça, même si ça dure jamais longtemps, tu sais qu'il aime pas particulièrement quand tu râles parce qu'il s'est encore blessé. Un sourire léger éclos sur tes lèvres quand il ébouriffe tes cheveux et tu le regardes s'installer sur le canapé avant de te rapprocher.
« Ça commence à être perturbant, tu vois, toutes ces confrontations, on peut même plus être tranquille chez soi ! M'enfin ça va se calmer je suppose. » Tu hausse légèrement les épaules. Tu ne sais pas trop quoi penser des S si ce n'est que leur incroyable manie de vouloir rabaisser les autres te sembles aussi désagréable qu'inutile.
Après quelques secondes, ton ami te propose de te mettre sur le canapé. Tu souris à nouveau, te rapproches. « Je vais le faire ! Mais je suis pas contre l'idée que tu ailles sortir les croque-monsieur du four ! ». Tu places ton fauteuil contre le canapé, te hisses à l'aide de tes bras et t'installes sur le canapé, te retournant vers lui, les yeux pétillants, espiègle. « Te brûles pas, hein ? »

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Raoul file dans la cuisine tandis que tu tentes de te mettre dans une position un peu plus confortable et tu te retournes vivement en entendant un cri. Ton ami t'assures que tout va bien tandis que tu lèves les yeux au ciel en riant légèrement, heureusement que tu lui as dit de faire attention, t'imagines même pas ce qu'il se serait passé sinon ... Quelques bruits de vaisselles plus tard, le brun réapparaît, pose les assiettes devant vous et va mettre un DVD. Un Disney, parce que Disney c'est le bien.
« Allez, dis-moi tout chérie. Il y a un nouvel homme dans ta vie dont tu ne m'aurais pas parlé ? ». Tu te retournes vers lui, installé en tailleur, qui t'as posé cette question d'un naturel qui lui colle à la peau. Tes joues se colorent, légèrement, parce que tu as cette fichue manie d'être gênée pour pas grand chose, mais tu souris tout de même. « Rien dont tu n'aies déjà entendu parlé. C'est-à-dire ... Pas grand chose ! » Tu ris légèrement. « Pourquoi cette question ? » On ne peut pas dire que tu sois quelqu'un de très occupé côté coeur. Déjà, t'as beau aimer tout le monde, tu tombes pas amoureuse au premier coup d'oeil, ensuite t'as toujours tendance à prendre les rares avances qui te sont adressées comme des plaisanteries de plus ou moins mauvais goût selon la personne. Non, actuellement, il n'y avait pas grand chose à raconter, tu essayais simplement d'oublier.
Mais tu souris à nouveau et lui retournes la question d'un ton joyeux. « Et toi, monsieur le tombeur, combien de coeur tu as brisé depuis la dernière fois qu'on a eu l'occasion de papoter ?  ».

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Tu souris tandis qu'il passe rapidement sa main sur ta joue avant de partir dans un grand éclat de rire à la fin de sa phrase. La classe de Raoul, tout un art. Qu'est-ce que tu ferais sans ça, hein ? Tu ne prend même pas la peine de répondre à la question qui, tu le supposes, n'attend pas de réelle réponse et te contente de l'écouter répondre à celle que tu lui a toi même posé.
« Parce que j'aime bien les potins. Et puis y a d'la marchandise là dessous, va vraiment falloir que tu m'expliques. » Tu souris doucement. Le jeune homme n'est jamais avare de compliment et toi, tu les apprécies toujours autant, ils te font chaud au coeur. Puis, ce qu'il y a de génial avec lui, c'est qu'il te voit sans ton fauteuil, simplement, comme une jeune fille parmi les autres, pas plus moche, pas plus repoussante, pas plus fragile. Et ça a du bon, vraiment.
Finalement, le sujet passe sur ses propres conquête, au nombre précis de "pas trop" depuis la dernière fois que vous avez pu discuter.«En fait, toi tu vis dans l'attente de l'amour parfait, un truc comme cha, ché cha ? J'ch'ai pas chi cha exjichte vraiment.» Ta première réaction est un nouvel éclat de rire, puis tu décodes la question et hausse légèrement les épaules. « Parfait est bien grand mot. C'est pas vraiiiment ça. Enfin, si, peut-être un peu, mais pas que. » Tiens, dans le genre précis on fait pas mieux comme réponse, bonjour l'éloquence là, Selphie ! Tu attrapes ton croque-monsieur à ton tour, croque dedans, mâche, avale puis tu reprends.« J'attend surtout quelqu'un qui saura passer outre ... ça. » Tu pointes du doigt ton fauteuil « Sans me considérer comme une expérience intéressante pour sa vie amoureuse ou sexuelle. Fin. Tu vois ? » Oui parce que, mine de rien, le fauteuil, ça a quand-même tendance à rebuter, il faut bien le dire. Entre ceux qui ont trop peur de ce que ça peut impliquer dans une vie de couple, ceux qui s'imagine déjà galérer au lit et ceux qui tente le coup pour "voir ce que ça peut donner" tu rames un peu. « J'demande pas forcément le grand amour des romans à l'eau de rose, même si je suis loin d'être contre, mais il me faut un peu d'amour quand-même. » Tu souris légèrement, les yeux sur l'écran et tu croques une nouvelle fois. C'est vrai quoi, un peu d'amour dans ce monde, c'est pas trop demander.

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« HEY. Toutes les femmes sont des expériences, ou alors aucune ne l'est, alors pourquoi tu serais considérée comme telle ? » Si on te demande pourquoi Raoul a une aussi bonne influence sur ton moral, tu pourras toujours citer ce genre de phrases. Sourire de ta part, tu ne protestes pas. Peut-être qu’il a raison au fond, et que c’est une simple projection de ta peur d’être traitée différemment, une mauvaise impression de ta part. Paranoïa légère mais encombrante. Et quand un bras passe autour de ton épaule, te rapprochant de ton ami, tu te laisses faire de bonne grâce : on ne dit jamais non à un câlin, règle de base.
« Okay. Je te propose un deal. Si un jour tu te sens vraiment trop seule, tu m'envoies Ouroboros et moi je te renvois de l'amour. Bon ça a l'air un peu dégueu comme ça, mais c'est une option comme une autre. » Blush. T’es pas certaine de ce que t’es censée comprendre dans cette phrase et tu restes un instant silencieuse. Puis tu pouffes légèrement de rire.« C’est déjà un peu ce que tu fais : j’appelle à l’aide et tu accours avec un câlin et un Disney, que demander de plus ? » Tu souris alors que Raoul continue de manger et que tu te dis que si tu continues à parler plus que tu ne manges, ton croque-monsieur va définitivement être froid. Sans parler de Nemo qui subit déjà les tendances protectionnistes de son père alors que tu suis à peine l’histoire. Ceci-dit, tu la connais par cœur, ce n’est pas un manque d’attention qui t’empêchera de comprendre ce dessin animé !
« Et chiche, si à 40 ans t'es toujours célibataire et moi toujours vivant, on se marrie ? » Rire. Pas un rire moqueur, non, loin de là, un rire joyeux. Parce que derrière l’apparence un peu étrange de la question, tu vois surtout le soutien du jeune homme et, mine de rien, ça te fais vraiment plaisir.« En général on met un genoux à terre et on offre une bague pour ce genre de demande ! » Un sourire.« Et si toi t’es pris on fait comment, hein ? »
Son bras toujours autour de tes épaules, tu attrapes ton repas et pose ta tête sur son épaule à lui avant de mordre dedans, les yeux sur les poissons clown qui bougent à l’écran. « Marin est encore plus surprotecteur avec Nemo que mon père ne l’était avec moi »Sourire.

Just like innocent children

Tranquillement affalée sur ton ami, tu l’écoutes parler d’Afrique et de polygamie, levant les yeux au ciel, clairement amusée.
« Et il était comment ton père ? » Tu réfléchis une demi-seconde. Ton père … « Sévère. Mais juste. Protecteur, du genre à menacer de mort les garçons qui m’approchent, mais le premier à désespérer de me voir toujours célibataire » Un rire. « Beaucoup plus modéré depuis que ma sœur est née ».
Et soudainement, Raoul se lève, d’un coup, te déséquilibrant. Tu vacilles sur le côté, te rattrapant de justesse à l’aide de tes bras pour éviter de t’écrouler sur le canapé. Puis tu tentes de te retourner pour voir où le brun était passé. Derrière toi, des bruits de tiroirs, de portes, d’objets qu’on remue. Tu hausses un sourcil.
Puis il revient enfin, se place en face de toi, pose un genou à terre et tu l’observe faire une demande, relativement, officielle avant de révéler, entre ses mains, l’une de tes bagues.
Eclat de rire. Cristallin et joyeux. Vif et sincère. Tu te reprends rapidement, les yeux pétillants, sourire en coin clairement amusé et attendri. « Comment refuser une telle demande ? Surtout que cette bague fait sans conteste parti de mes préférés, bien choisi ! » Tu récupères ton bijoux au creux de ses mains, la passe à ton doigt et te penches en avant pour déposer un baiser sur son front.
Nouveau sourire attendri à son attention « T’es vraiment trop gentil. Ou trop chou. Ou trop bête. Ou trop génial » Pause « Un peu tout ça, je suppose. »
Irrécupérablement adorable avec toi, voilà ce qu’il était. Et vous voilà comme deux gosses en train de se marier dans un cour de récré, cookies, dessins animés et promesse enfantines inclus.