ENTROPY.

Spoiler:

Le résultat de l'entreprise de la soirée était déjà bien visible : la salle des B était presque vidée de tous ses meubles et la salle de A dans un bordel absolu : c'était le travail d'Entropy. Sourire aux lèvres, je me permis une pause, contemplant la salle, adressant un sourire à Pytha et décidais de me reprendre. Dans le silence absolu de la soirée, alors que je m'apprêtais à saisir une nouvelle table, je me figeais, entendant des pas qui approchaient. Me braquant immédiatement, je retins mon réflexe d'ouvrir la bouche pour sortir une énième connerie qui allait encore plus nous mettre dans la merde.

En silence, je me tais, envisageant la possibilité d'une attaque surprise dans le cas où ça tournait mal. Au moins, s'ils étaient plusieurs et qu'on attaquait des deux côtés, on aurait l'avantage, sans compter que... Pytha quoi. Je fis signe à ce dernier de faire silence, m'approchant lentement, à pas de loups pour ne pas me faire entendre ; mon seul souhait, pitié seigneur, que le parquet ne craque pas. Coup d'oeil rapide dans le couloir : personne. Mauvaise appréciation de ma part ? Non. La voix glaciale, féminine, se fait entendre. La voix de la pire personne qui pouvait bien débarquer dans un moment pareil : Prudence. L'avantage, c'est qu'elle est seule.

Inspiration silencieuse, puis je m'avance, dos au mur, chaise en main : arme de défense pitoyable, certes, mais c'est l'unique chose que j'avais sous la main. Enfin, les premières paroles, déconsidérées, presque des insultes à l'égard d'Entropy. Le complexe de supériorité de Prudence, personnification même des idéaux contre lesquels on se bat. Je la hais cette fille. Putain que je la hais. Et pourtant, j'ai beau fulminer, je reste immobile, mature, raisonnable peut-être pour la première fois de ma vie. J'y réfléchis, me disant que cet acte, aussi noble soit-il, ne peut-être que d'une inutilité profonde. Alors me calmant, je ne pouvais qu'écouter ses idioties, sa première phrase ponctuée d'une voix teintée de douleur.

Heath.

J'amorce un pas puis saisis mon pantalon, le serrant fort pour me forcer à rester sur place - ne bouge pas, putain, ça va servir à rien, écoute bien avant. Je me griffe la peau, maladroit dans ce geste de retenue, tentant de me retenir. J'ai envie de balancer ce masque et aller lui péter la gueule, mais je me contiens, parce que je sais qu'il y a Cale là-dedans. Il a beau être idiot, il est fort et en tant que meilleur ami, j'ai confiance en lui. Et puis, il y a Heath aussi, il trouvera forcément une solution - il est intelligent même s'il est en E, il trouvera quelque chose. Ils sont trois, même la déléguée des A n'y fera rien - invisibilité, pingouin... bon, plus de 1m80 quand même, le Cale. Et puis, il ne faut pas oublier qu'avec sa force de monstre, il y a...

Élise.

Seconde voix résonnant dans le silence de la salle - nouveau cri de douleur, pointillé de la voix méprisante de Prudence. Je vais la défoncer. Non, putain, contiens-toi, il reste Cale. Elle peut pas gérer trois personnes en même temps. Jette un coup d'oeil, juste ça, tu verras, c'est pas si grave. Mes mains tremblent bordel, je peux pas résister. Je passe ma tête par l'encadrement, observant la scène et retiens une exclamation de fureur. Heath et Elise, par terre, alors qu'elle déballait toutes sortes de conneries sur une soit disant supériorité.

C'en est trop.
Je saisis ma chaise à deux mains, pénétrant dans la salle sans un bruit, à grands pas, et mis un violent coup de chaise sur la tête de la gamine - sonnant la déléguée, voyant un peu de sang s'écouler de son crâne. Ressentant presque du plaisir, à la vue de son corps titubant, avant de s'écrouler au sol d'un coup sec. La vengeance était apaisée, mais la colère elle, était toujours présente, des larmes aux coins des yeux. Car cette vengeance ne supprimerait pas leur douleur.

- FERME TA GUEULE PUTAIN ! Déléguée des A ou pas, je m'en tamponne, t'avises jamais de les retoucher ou c'est une table que je t'éclate sur la gueule !!!

La haine, la vraie, j'ai envie de la frapper, encore bousiller son corps même si elle est par terre, la finir à coups de pied avant de la balancer par la fenêtre. Tu devrais les haïr du plus profond de ton être, à la place. Déteste ces pourritures qui broient ta fierté. Parce que si tu ne les déteste pas, tu te feras bouffer, à coup sûr. Les mots d'Anshu me reviennent, je mords ma langue, les membres tremblant, immobile, car au fond, ça parait si facile pour lui, venu avec le sourire. Car au fond, je sais qu'elle n'a pas tort, Prudence, qu'on est les fautifs dans cette bataille nocturne et qu'on mériterait presque ce qu'elle nous inflige. Et pourtant, j'ai une telle haine. Je la déteste, car je ne peux pas accepter qu'elle ne touche à mes amis. Je ne peux pas accepter de les voir blessés.

Aucun d'entre eux.
Et sur cette dernière pensée noire, ultime tentation d'un massacre, c'est Pytha qui vient me saisir par les bras, forcé à m'éloigner de la déléguée d'élite, dans un état presque pitoyable - à l'instar du mien ; me déposant près d'Heath et Elise.

Encore une soirée qui allait baigner dans le sang.

Merde. Il n'avait pas prévu qu'il y aurait quelqu'un ne faisant pas partie d'Entropy serait dans cette salle. Pytha déteste les imprévus, non, il les hait. Alors il prend la peine de considérer ses paroles. Elle trouve leurs déguisements ridicules? Oh, que c'est dommage. Ce n'est pas comme s'ils les avaient mis pour plaire en même temps.
« L'absurdité, c'est ce qui fait notre charme. » Puis bon, rien à foutre de ce qu'elle pouvait bien penser celle-là. Il ne la connaissait même pas de près ou de loin. « Puis on aura toujours l'air moins ridicule qu'une fille qui oublie de sortir de sa classe après la fin des cours. » Parce qu'il ne comprenait toujours pas ce que celle-ci faisait là. Enfin, peu importe. Si elle ne faisait que critiquer leur déguisement, cela ne posait pas vraiment de problème.
Gautier lui fait signe et le roux se fait discret. Il avait lui aussi entendu ces bruits. Et ça ne lui disait rien qui vaille. Ça ne venait pas du couloir, mais de la salle où se trouvait Heath et Elise. Une voix féminine se fait entendre. Une voix qu'il ne connaissait que trop bien.

Matthy progresse avec lenteur, reste derrière Gautier qui avait.... Une chaise? Bah, pourquoi pas. Lui, il se contentera de ses poings. Et les deux écoutent cette gamine parler, elle qui affiche sans doute cette air hautain sur son visage enfantin. Le E boue, il retient de nombreux jurons. Alors que quelqu'un semble souffrir. Bordel. Cette salope. Il voit Gautier faire de son mieux pour ne pas craquer. Pytha comprenait parfaitement ce qu'il pouvait ressentir. Il se passait exactement la même chose en lui. Une seconde personne exprime sa douleur. S'en est trop. Mais le capitaine, plus rapide, s'élance déjà vers la déléguée. Pour abattre la chaise sur son crâne. Putain. Il est fou ce Gautier. Il hurle, menace Prudence. Ouais, il est vraiment fou. Mais, ça lui plaît. Pourtant, le roux se dépêche de le saisir et l'éloigner avant qu'il n'en fasse plus.

« On s'concentre sur les deux à terre. » Et pourtant, il ne peut s'empêcher de lancer un regard assassin à la déléguée et serre les poings. « T'es qu'une putain d'emmerdeuse. »

Ce n'était pas la peine d'en rajouter. Gautier en avait sans doute assez fait. Ils ne cherchaient pas à l'achever non plus... Le colosse s'agenouille, passe le bras d'Heath par-dessus son épaule et laisse Gautier -ou même Cale d'ailleurs- s'occuper d'Elise.

Color: #045FB4

Le son de l'impact intervint, sembla plus ou moins violent à mon grand ravissement. En plein dans le mille. Avec un peu de chance, le Prince ne pourrait plus agir durant un petit moment, bien que ceci n'était pas la raison de ma brutalité envers lui. Ce n'était qu'une simple vengeance. Je ne pus m'empêcher de penser que se recevoir un radiateur devait faire sacrément mal, toutefois ce n'était plus mon problème. Il l'avait mérité.

Le système de chauffage redevint alors ma principale préoccupation, comme je venais de me débarrasser de ce qui me gênait. J'agrippai un autre bout du mécanisme, me préparant à le tirer comme précédemment ; une voix féminine qui m'était assez peu familière mais toutefois bien assez pour m'être désagréable se fit entendre. Je lâchai donc le morceau de métal glacé pour me retourner et découvrir Prudence de Boissieu. Grognement. Je ne l'appréciais pas du tout. Tout était de sa faute. D'une certaine manière, c'était parce qu'elle existait que j'avais rejoint le mouvement d'Entropy, parce qu'elle privilégiait sa classe que l'écart entre les A et les E s'était agrandi.
Elle aussi devait se taire et disparaître de là...

Cependant, je ne pus faire un seul geste qu'elle s'attaqua déjà à Heath en manipulant son sang, à l'intérieur de ses veines. Mes dents grincèrent d'énervement face à cet acte abominable. Je me préparais à venir vers elle et lui faire une petite démonstration de mon don, mais une sensation atroce se fit ressentir dans mon corps tout entier. Soudainement, je me mis à avoir des vertiges, à avoir du mal à respirer correctement, et le sentiment d'avoir mes muscles bloqués, affaiblis, contractés, comme si j'étais sur le point de m'évanouir. Un simple mouvement de ma part se révélait douloureux et impossible.

Malaise.

Des gémissements m'échappèrent en abondance; ma vision devenait floue ; mes forces m'abandonnèrent et me firent tomber à terre comme une masse. Je sentais mon flux sanguin ralentir, se stopper, redémarrer violemment, provoquant des douleurs gigantesques, une véritable torture. Je n'avais plus la capacité de bouger tant les maux étaient intenses, même si le désir de briser les os de Prudence était gigantesque. Lui saisir une jambe pour la serrer et la voir souffrir comme je souffrais à ce moment-là me tentait tant, lui faire subir une mort lente. Mais je n'avais ni la force de ramper vers elle, ni la force de lui saisir une jambe, ni la force de lui casser son membre. La seule chose que je parvenais à faire était de lever légèrement les yeux pour fixer Prudence, d'un regard noir, sombre, rempli de haine et d'envie de vengeance.
Gautier arriva comme une bombe pour écraser une chaise sur le sommet du crâne de la déléguée. Le malaise s'arrêta net après un long cri. Ma souffrance était terminée, même si j'étais encore faible et épuisée, il m'avait au moins débarrassée de la douleur insupportable. Ma tête retomba alors par terre. Le peu de ressources qui me restait me servait à rester éveillée, sonnée mais éveillée. Des pas venaient vers nous. Des gens venaient certainement aider Heath à se relever, lui qui avait subi le même sort que moi. Je regardais Gautier et esquissa un très faible sourire compatissant.

▬ Mer...ci... Gautier... bredouillai-je faiblement.

À la limite de l'évanouissement, je n'arrivais pas à suivre ce qui se passait entre Gautier et Anshu, ni la suite des événements. Je sentis juste qu'un pied frôla ma tête un moment donné. Les yeux entrouverts, je gisais au sol en attendant de l'aide, ou de retrouver la capacité d'utiliser un peu mon don pour me relever.

H.S : Gautier, t'as géré ♥ 8D

Code by Morgan

Situation des plus amusante et des plus parfaite qu'il pouvait t'arriver. Toi qui suivais depuis un bon moment tous les mouvements d'entropy. Tu ne savais pas pas encore parfaitement qui était le chef ou les principales têtes pensantes, malgré tes doutes et soupçons. Mais cela ne t'empêchait pourtant pas de poursuivre ton enquête sans cesse sur eux. Comme durant cette scène si palpitante. Tu avais eue vent grâce à tes oreilles au travers de l'école qu'une attaque allait avoir lieu. Tu avais à partir de cela mis en oeuvre tout ton réseau pour savoir quand tout allait se passe.r Tu voulais pas laisser passer un scoop du genre. Oh que non, tu devais y être. C'était écris dans le ciel que c'était obligatoire que tu sois là. Alors tu avais pris tes précautions. Tu t'étais armée de ta meilleure caméra pour t'assurer de la meilleure qualité, tu avais choisis avec soin ce qu'il te fallait pour voiler le flash de ton appareil au cas où. Tu ne laissais vraiment rien au hasard... Tu étais pleine d'astuces pour se genre de situation. Ce n'était pas la première fois que tu faisais face à cela faut dire. Bref...

L'instant venu, tu avais chercher tes guides inconscient pour voir où ils iraient. Pour ne pas être prise, tu t'étais simplement recouverte de ta bonne vieille cape d'invisibilité. Bon, ce n'était pas aussi efficace que le bon vieux pouvoir. Mais quand même, la cape t'aidait beaucoup. Vraiment énormément.. Tu t'étais insinuée dans le couloir sans trop d'ennui, allant dans la salle de classe prête à prendre en photo et en vidéo ce qui allait suivre. Tu les suivais en silence, tu ne voulais pas que tes humbles guides t'attrapent. Alors qu'ils se préparaient, tu t'étais bien cachée du moins de ton avis. Bien tapie dans un coin du plafond, tu utilisais ton don pour rester hors d'atteinte du sol. Petite précaution d'usage peut-être.

Attentive dans ton petit coin pour tenter d'éviter les soupçons, tu les observe avec attention.. Tu pense la tête de coté un moment alors que d'une main tu tiens ta caméra pour tenter de filmer du mieux que tu peux la scène. C'est si amusant, si palpitant. En temps normal, tu aurais sans doute éclatée de rire, te tordant de rire tellement tout était si amusant. Plein d'images, plein de futures manipulations? Peut-être bien.. Qui sait... Il se passait tellement de jolies choses. Tu remarque l'arrivée d'une nouvelle.. Puis d'une autre.. Surprise? Bien sur que non. Tu t'en doutais que certains allaient apparaître.. Tu remarque une fille aux longs cheveux noirs... Ou plutôt un homme ? Tu n'étais même pas sur de ce qu'était vraiment le A qui venait d'apparaître en fait.. Mais bon. Détail. Ça t'amuse.. Tu allais assurément battre Shu avec tout ça.. Sauf si cette emmerdeuse était déja là, elle aussi. Paranoïa... Paranoïa... Tu jette des regards aux alentours pour tout voir.

Légère surprise en voyant comment toute l'histoire tourne en bordel rapidement.. Tu n'arrive plus vraiment à tout suivre avec ta caméra.. Une chance que tu te cachais au fond de la salle dans les airs, au vue de comment tout ce passait. Tu étais prête à être journaliste dans les guerres en fait. Vue comment tu te cassais la tête pour te débrouiller avec les fous de ce pensionnat. Tu remarque l'arrivée de ta chère acheteuse préférée prudence.. Mais aussitôt, tout devient encore plus incompréhensible.. Tu allais devoir revoir ton film plus tard pour être sure de tout comprendre...

Rapidement, tu vois les entropyste sombrer emportant avec eux Prudence qui tombe dans les vapes... Happée par les assauts des fous des basses classes... Tu hausse un sourcil un peu surprise et amusant. Tu peux pas échapper cette occasion de luxe, tu lache un instant ta caméra, pour attraper ton appareil photo et tu prends une jolie image de la scène. Puis, tu as à peine le temps de regarder la photo sur ton appareil, que tu vois Anshu, le prince charmant du moment qui ramasse la déléguée.. Grandiose! Tu souris un peu plus. '' Chantons chantons mes jolies A,'' chantonne-tu dans ta tête aussitôt alors que tu change lentement de place, restant dans les airs.. Tu n'avais pas pu atténuer tout le flash de ton appareil.. Alors.. au cas où...

Tu les observe en silence par la suite. Accalmie du moment, tu continue de les surveiller seulement avec ta caméra. Tu cherche autour de toi la meilleure façon de fuir sans être vue.. Mais tu as l'impression d'être dans un piège.. Porte fermée.. Fenêtres fermées. Tu reste à réfléchir un moment avant de te rapprocher lentement des fenêtres. Tu émet un faible soupir. Pauvre petite classe qui subissait les folies humaines.

HRP : #339933
Comme j'avais prévue avec heath au début ♥

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Désolée pour la qualité, hinhin.