Afternoon [/!\♥]

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« T’es bête... dis pas ça. » Il aurait voulu lui répondre que c'était l'impression qu'elle lui donnait. Mais non, il s'est tu, posant son regard légèrement plissé sur la fine main de Johanna. Il déglutit, puis sert les dents en l'entendant parler de Léocade. Le brun savait qu'elle remettrait ça sur le tapis. Joach aurait pourtant largement préféré ne pas parler de celui-ci. Il expire. « Léocade me dit de me méfier de toi. » Il avait relevé la tête vers elle, plongé son regard dans le sien. Et elle continue, déballe tout ce que Léocade a pu dire sur lui. Enfin. Peut-être pas tout. Johanna enchaîne avec la rumeur qu'a lancé Shu. Cette histoire avec Kovu. Ça aussi il savait qu'ils allaient en parler tôt ou tard. Malheureusement. Le suédois secoue la tête durant son explication. Et lorsqu'elle termine, il reste silencieux un instant, serrant les dents. « Pourquoi tu doutes alors? » L'influence que peut avoir Léocade sur elle le rend malade. Que Johanna puisse le croire, ça le blesse. « Comment t'arrive encore à le croire lui? » Il ne comprend pas. Après tout le mal qu'il lui avait fait. Joach ne comprendra jamais.

« Cette fille qui m'a embrassé... » Pas la peine de dire son prénom. Vraiment pas. « J'ai couché avec une fois si tu veux savoir. Quand tu sortais avec Léocade. » À ce moment-là, elle devait s'en foutre royalement de ce qu'il faisait et avec qui. Elle avait son mec, elle était contente. Et lui, il avait fait semblant d'en être heureux pour elle. « On voulait rien de sérieux, j'ai fait une énorme connerie, j'avais pas toute ma tête. » C'est sûr que boire de l'alcool, ça rend pas lucide. « Est-ce que ça fait de moi un salaud? » Le jeune homme respire profondément, déglutit à nouveau, le cœur battant. Il ne la quitte pas des yeux. « Est-ce que ça de fait de moi un salaud d'avoir couché avec une autre pour essayer d'oublier que t'étais avec lui? Que j'avais aucune chance? » Joach secoue à nouveau la tête avant de soupirer.

« Je sors pas avec elle. J'ai jamais envisagé quelque chose de sérieux. Et je lui en ai fait part. » Léocade ne connaît pas toute l'histoire. Johanna non plus. Il n'avait personne. Il a veillé à ce que ça n'arrive pas. Parce que le brun ne voulait blesser personne. Parce que Joach au fond, il y croyait encore. « J'espérais quand même que ça pourrait marcher entre toi et moi... » Et il se redresse, quitte le canapé. Il voudrait même quitter le bungalow et oublier tout ça. Ou bien que ce ne soit qu'un rêve. Mais Joach reste là et lui fait face. Tant bien que mal. « Au fond, tu sais très bien que c'est pas cette fille le problème... » Et le suédois sourit légèrement, tristement. « C'est Léocade. »

« Pourquoi tu doutes alors? » ... Elle lève les yeux vers lui, entrouvre les lèvres, veut répondre mais rien ne vient. Forcément qu’elle doute, elle ne va pas croire aveuglément Léocade, on parle de Joach, son meilleur ami, celui qu’elle pense connaître mieux que quiconque. ... Et c’est pourtant celui qui a aussi ses secrets. Parce-que cette fille, elle n’en a jamais entendu parler. Et coucher une seule fois avec une fille, en mode coup d’un soir, ça ne lui ressemble pas. Alors, ce Joach là, elle ne le connaît pas. Donc, oui, elle doute. Elle doute, même si son coeur lui crie de, juste, oublier Léocade et ses médisances. « Comment t'arrive encore à le croire lui? » Elle le fixe, tandis qu’un sanglot lui serre la gorge. Elle... elle doute de Joach. Comment, comment peut-elle douter de lui. Comment peut-elle... encore le croire lui. Elle baisse les yeux, retenant sa respiration, pétrifiée. Elle s’en veut, s’en veut d’être aussi stupide, aussi naïve, aussi... faible.

« ... Je. »
« Cette fille qui m'a embrassé... J'ai couché avec une fois si tu veux savoir. Quand tu sortais avec Léocade. » Elle lève les yeux sur lui. ... Il dit ça pour donner une précision quand à la période ou... ? « On voulait rien de sérieux, j'ai fait une énorme connerie, j'avais pas toute ma tête. Est-ce que ça fait de moi un salaud? »
« Bien-sûr que non... »
« Est-ce que ça de fait de moi un salaud d'avoir couché avec une autre pour essayer d'oublier que t'étais avec lui? Que j'avais aucune chance? »

Cette fois, sa gorge se serre violemment, et les larmes lui montent aux yeux. Parce-qu’elle ne s’y attendait pas, parce-qu’elle ne pensait pas. Toute à l’heure, quand il lui a demandé de sortir avec lui, ils riaient à moitié, ça sonnait comme une plaisanterie tentante. Mais là, il parle avec force, il parle avec son coeur, ça sort de lui, ça explose, et elle le sent. Elle se prend ses sentiments en pleine gueule, comprenant qu’il ressent tout ça depuis longtemps - et qu’il en souffre. Elle a du mal à respirer, les lèvres entrouvertes, son regard ancré dans le sien, humide. Elle se maudit, se maudit qu’il souffre par sa faute. Sa maudit de n’avoir rien vu. Se maudit de lui avoir dit qu’elle doute de lui, de lui parler de Skygge, de Léo, de lui faire subir tout ça. Il lâche qu’il a jamais rien envisagé avec elle, et que la situation est claire entre eux. Rassurée, coupable, elle ne sait pas, elle est perdue, son regard sur le fauteuil, quelque part entre eux.

« J'espérais quand même que ça pourrait marcher entre toi et moi... »

Mais le tissu du canapé bouge alors qu’il se lève - elle ressent alors immédiatement un vide immense, un gouffre, glacial, et son coeur s’accélère, à toute vitesse, à l’idée qu’il ne parte, là tout de suite. Elle en a presque une sueur froide alors qu’elle lève vivement les yeux sur lui, pétrifiée, ne voulant que le retenir. Les larmes montent, montent encore.

« Au fond, tu sais très bien que c'est pas cette fille le problème... C'est Léocade. »

Et ça explose. Son coeur se serre violemment à l’entente de ce nom, et lorsque ses yeux se ferment, de lourdes larmes coulent, venant s’échouer sur ses lèvres qu’elle mord. Parce-que la présence de Léocade dans son esprit l’épuise. C’est une tension constante, des prises de tête, de la torture. Pas plus tard qu’hier, elle l’a vu avec une fille, et cette image lui déchire encore le coeur.

Un coeur qui ne demande qu’à être aimé par quelqu’un comme Joach. Elle essuie rapidement ses larmes, honteuse de craquer, honteuse d’être si faible. Honteuse de faire souffrir celui qui lui fait face, et qu’elle aime tant. « Pardon Joach. Pardon... » Elle déglutit difficilement et se lève, tremblante, croisant ses bras pour se blottir contre elle-même, le regard bas. Elle a envie de partir, terriblement honteuse, terriblement coupable. Mais elle en a marre. Marre d’être cette fille faible, fragile, marre d’être la Johanna qui comprend rien, celle qui attend le prince charmant et qui, aveugle, ne voit pas qu’il est devant elle.

Car il est devant elle. Alors elle fait un pas, se plante face à lui. Ses lèvres tremblent, mais son regard est rivé dans le sien; là où il a toujours été. Elle inspire avec force, redresse la tête, le dos, se redonne une allure. Et son regard se fait plus confiant. Elle ne veut pas être le petit être faible. Elle est quelqu’un. Elle n’est pas que la petite poupée de Sarah, le petit oisillon de Jack.

« Oui. Le problème, c’est Léocade. Ca a toujours été Léocade. » Elle le fixe. Et dans ses iris, elle trouve la force qu’il a toujours su lui donner. Parce-que là ou Léocade l’a toujours rendue faible, Joach, lui, l’a toujours rendue forte. « Alors, si tu pense être de taille à me le faire oublier... Si tu pense que tu vaux mieux que lui, et que c’est toi qui peut me rendre heureuse... » Elle cille, décroise ses bras pour, tout doucement, venir saisir les mains de Joach. Mains qu’elle vient déposer sur ses propres hanches, le fixant. « Si tu pense que c’est toi l’homme que je cherche, embrasse-moi. Embrasse-moi, Joach. »

Il l'avait fait. Il le lui avait dit. Ce n'était pas ainsi qu'il avait imaginé les choses, mais il devra se contenter de ça. Le jeune homme lui avait révélé ce qu'il avait sur le cœur en citant Léocade. Comme toujours. Il en avait par-dessus la tête de cet hypocrite. Il n'y a rien de pire qu'un ex pour nous faire de l'ombre. Joach déglutit en considérant ses larmes. Et il regrette. « Pardon Joach. Pardon... » Il devrait demander à Neil de lui faire oublier ce qu'il a bien pu lui dire concernant ses sentiments. Qu'ils puissent redevenir meilleurs mais, faire comme si rien ne s'était passé. Que Johanna ne s'en veuille pas. Mais, ce serait lâche de reculer alors que la jeune fille lui fait face. Là, maintenant. Elle affirme que son ex est la source du problème. Le brun l'écoute, complètement happé. Il frissonne légèrement lorsque ses mains touchent ses hanches. « Si tu pense que c’est toi l’homme que je cherche, embrasse-moi. Embrasse-moi, Joach. » Alors il se fige. Les yeux écarquillés, les lèvres entrouvertes. Il sent son cœur rater un battement, avant de battre plus fort, s'accélérer considérablement. C'était le scénario, le dénouement qu'il n'aurait jamais cru possible. Et pourtant. Un sourire étire ses lèvres.

Ces lèvres qu'il dépose contre celle de la jeune fille. Et il gagne rapidement en assurance. Parce que Dieu sait à quel point il l'attendait, ce moment-là. Pourtant, le suédois reste doux, préférant éviter de lui sauter dessus sans prévenir. S'il en était capable? Sans doute. Surtout après avoir attendu aussi longtemps. D'un côté, ce dernier ne pouvait s'en prendre qu'à lui, pour avoir préféré lui dissimuler ses sentiments. Bien que ceux-ci paraissaient évident pour tout le monde. Sauf pour elle. Évidemment. Finalement, il relâche ses lèvres, à contre cœur. Pourtant, il se considérait déjà comme étant chanceux d'avoir pu le côtoyer une fois. Lui qui aurait très bien pu ne jamais les toucher, ne serait-ce que les frôler. Il pose son front contre celui de Johanna et reste silencieux un instant. « Hum, ça veut dire que j'ai une chance...? » Bah non, qu'est-ce que tu crois? Tu viens de te prendre le râteau le plus original de l'histoire. Abruti.

C'est juste qu'il a encore du mal à s'en rendre compte. Car lorsque l'on mettait Léocade sur le tapis, ses espoirs s'envolent quasi instantanément. Parce que Joach avait toujours cette désagréable impression de passer après lui. De plus, il ne pouvait pas supporter le fait que Johanna puisse encore être autant attaché à lui. Après ce qu'il lui avait fait. Avec ses tentatives pour essayer de la faire douter. Enfin, il avait très bien réussi en réalité. « Moi, j'y crois... » Oui, le brun se sentait capable de la rendre heureuse. Il ne voulait pas être comparé à son ex. Ils n'avaient rien à voir, rien en commun. Si ce n'est qu'ils convoitent la même personne. « Mais, et toi alors? Tu y crois? » C'était ça, le plus important. Car si la brune n'y croyait pas, ne serait-ce qu'un tout petit peu, on aurait de la peine à leur garantir un avenir ensemble. Mais, ça valait le coup de tenter, non? « Je veux pas que tu fasses ça pour ne pas me blesser, tu sais... Parce que je te fais de la peine... » On n'était jamais à l'abri de ce genre de chose. Et puis au pire, on s'en fout. Autant profiter, non? Oui. Et Joach ne peut s'empêcher de s'emparer de ses lèvres. À nouveau.

Et il l’embrasse. Il n’a pas hésité. Il a sourit, et l’a embrassé. Et son coeur a elle a explosé.

Parce-que ce mec, elle l’aime, elle l’aime de tout son coeur. Qu’importe si ce n’est que de l’amitié, de la fraternité; il est son meilleur ami, elle tient à lui plus qu’à quiconque. Elle connaît ses qualités, aime ses défauts. Et si il leur arrive de se disputer, ça ne dure jamais bien longtemps. Pourquoi ? Parce-qu’elle est  accro à lui. Et elle s’en rend compte maintenant, à cet instant ou ses lèvres sont sur les siennes, et ou son coeur bat la chamade. A chaque dispute, elle revient à lui. A chaque peine, elle revient. Elle vient se réfugier dans ses bras, car il n’y a pas d’endroit sur terre où elle se sente plus en sécurité - si ce n’est dans les bras de Sarah, qu’elle considère comme sa grande soeur.

Et elle reste immobile, pétrifiée sous ses baiser, bien qu’il soit d’une grand tendresse, et chaste. Parce-que, mine de rien, elle ne s’y attendait pas. Elle s’attendait à ce qu’il hésite, pose des questions débiles, s’inquiète, recule; que sais-je. Elle ne s’attendait pas à tant de confiance, à tant de... simplicité ?

C’est pourtant ça qui caractérise Joach. Il est sûr, confiant, il sait qui il est et où il va. C’est leur grand point commun, avec Heath. Même si la vie du leader d’Entropy semble quelque peu perturbée en ce moment. Joach est confiant, optimiste, gentil, généreux, drôle... elle pourrait lister ses qualités pendant des heures, et convaincre quiconque que, malgré ses défauts, il est parfait. ... Alors qu’est-ce qu’elle attendait ?

Ca. Ce baiser. Elle attendait qu’il prenne les devants. Elle attendait qu’il soit un homme, un vrai, comme dirait leur meilleur ami commun. Et désormais, elle attend qu’il lui prouve. Qu’il prouve qu’ils ne vont pas tout gâcher, que ça va bien se passer, qu’il peut lui apporter ce que Jim apporte à son cousin: un amour rendu plus fort par le socle d’amitié solide sur lequel il repose.

« Hum, ça veut dire que j'ai une chance...? »

Et elle rit, baissant les yeux, dans un souffle. Idiot. Mais ce rire a le pouvoir de la détendre légèrement, elle qui était devenue totalement crispée entre les mains puissantes de son meilleur ami - celui qu’elle a désiré plus d’une fois sans jamais oser y penser sérieusement. ... Et pourtant.

« Moi, j'y crois... Mais, et toi alors ? Tu y crois ? Je veux pas que tu fasses ça pour ne pas me blesser, tu sais... Parce que je te fais de la peine... » Elle hoche la tête négativement. Non, c’est par pitié, définitivement pas. Elle se mordille la lèvre mais il vient de nouveau y déposer les siennes. Et, cette fois elle inspire, s’efforce de se détendre, se laissant aller, s’abandonnant dans ses bras tandis que, timidement, elle entoure son cou des siens. Elle dépose sur ses lèvres de doux baisers, chastes, mais ne peut ignorer la sensation de chaleur qui semble émaner des mains de Joach, sur ses hanches. Alors elle recule à peine son visage, plongeant son regard clair dans le sien, presque noir. Elle le fixe quelques secondes, comme pour lire dans ses iris. Mais tout ce qu’elle y voit, c’est de l’affection, de l’honnêteté. Non, Léo a tort. Elle espère de tout son coeur qu’il a tort.

« Ce que je crois... C’est que je veux y croire de toutes mes forces. » Elle est gênée, là, à se faire dévorer des yeux par Joach. Elle a l’habitude d’être dans ses bras, mais pas de cette façon, pas avec tout ce que tout ça implique. Et, là, lorsqu’elle le regarde, elle a le visage qui rougit légèrement, comme quand elle regarde Léocade ou Skygge. Parce-que, enfin, elle accepte, elle admet. Elle avoue.

Joach lui a toujours fais de l’effet. Mais comme Heath, elle avait simplement écarté cette idée des possibles. Alors, elle passe une main dans ses cheveux, tout doucement. Elle a l’impression qu’il est différent, l’impression de le redécouvrir, et pourtant c’est bien lui - celui qu’elle connaît mieux que quiconque. Alors, un murmure, une confidence dans un sourire. « J’aime quand tu es entreprenant. »

La jeune fille a l’air gênée. Et ça l’amuse. Parce qu’il aurait cru être celui qui n’était pas à l’aise, celui qui hésitait malgré les paroles rassurantes de l’autre. Mais non. Oui, Joach était d’un naturel optimiste. Mais concernant ses sentiments envers Johanna, ça avait été compliqué pour lui de continuer à y croire. Maintenant, il ne le regrettait pas. Il espérait ne jamais le regretter, d’ailleurs. Pour le moment, il profite, se sent léger et peut-être excité en sentant ses lèvres contre les siennes. Un peu comme un gamin à qui on offrait sa première console peut-être. Il n’en sait rien. Il s’en fout. Joach est juste heureux. Soulagé de l’entendre dire qu’elle veut y croire. C’est déjà ça. Une romance entre les deux n’est pas impossible, pas vrai? Si Jim et Morgan y étaient parvenus, pourquoi pas eux? Ah oui. Pour Johanna, ça allait être plus difficile d’oublier son ex, pas vrai? Le brun avait beau se creuser la tête, il ne trouvait pas ce que Léocade avait bien pu lui apporter pour la rendre presque dépendante. Mais peu importe. Ce serait con de penser à celui-là dans un moment pareil. Alors qu’il n’y avait qu’elle et lui-même. « J’aime quand tu es entreprenant. » Attendez, quoi? Joach était presque sûr d’avoir mal compris. Et pourtant. Un sourire malicieux s’inscrit sur son visage. « Oh, vraiment…? » Si elle savait. Depuis le temps qu’il attend, le jeune homme aurait très bien pu lui sauter dessus. À force d’attendre, de sourire faussement et de dissimuler ses propres sentiments. Et le désir s’accumule, encore et encore. Surtout si on arrive pas à passer à autre chose. C’est son cas à lui.

Le brun redresse son dos, restant pourtant au-dessus d’elle. Et Joach retire son haut. Comme ça, sans gêne. Il plie ses bras, appuyés sur le lit de part et d’autre du visage de Johanna. À son oreille, il murmure : « Parce que je sais que t’adore me voir torse nu... » En vrai, il n’en savait rien, mais il avait toujours le droit d’espérer non? Il passe ses mains sous son chemisier, laissant ses doigts entrer en contact avec sa peau. Les laissant glisser lentement. « Sauf si en fait je me trompe que ça te gêne... » Remarque, ça ne l’étonnerait pas le moins de monde. Et Joach, lui, il rigole. Il se moque, gentiment. « Avec ou sans le haut? » Il pouvait être chiant parfois, n’est-ce pas?

Et de nouveau ce sourire, ce sourire confiant, rassurant, communicatif. Elle ne peut qu’y répondre de la même façon, ses joues s’embrasant de plus belle. L’a t-il toujours regardée avec ces yeux ? At-il toujours eu ce regard profond, pénétrant, adorable ? D’une douceur infinie, mais chargé de... désir ? Elle inspire, a du mal à trouver un rythme de respiration naturel. Tout ça la trouble au plus haut point, mais lui plaît, lui plaît tellement aussi. Elle est perdue, mais ça n’a rien de désagréable, il n’y a pas de panique, pas de peur, pas de regrets. Elle a juste... la sensation de s’abandonner à lui, lui qui ne lui fera jamais de mal. Lui en qui elle peut avoir confiance. Et lui revient alors en tête ce jour où, tous, s’amusaient à se prouver leur confiance les uns aux autres. Le jeu consistait à fermer les yeux et se laisser tomber en arrière, se laissant rattraper par une personne de confiance. Heath n’avait eu confiance qu’en Neil, Skygge et Joach. Johanna, elle, n’avait pu tomber que dans les bras de Joach. Confiance aveugle.

Ne me déçois pas, Joach. Ne me fais pas souffrir. Si toi, tu me fais souffrir, je ne m’en remettrai pas.

« Vraiment…? » Curieuse, elle hausse un sourcil devant l’air espiègle qu’il prend, et fais un pas, le suivant docilement, se laissant guider. Elle... elle a bien une petite idée (ou est-ce une envie ?) mais, ferait-il vraiment ça... ? En effet, la porte de sa chambre est passée, et refermée derrière eux. Un peu d’intimité ne fais pas de mal, en effet, quoi que tout dépend de ce qu’ils vont faire... De nouveau, Joach vient l’embrasser, et de nouveau, elle en oublie toute réflexion.

Et elle le sent. Elle sent qu’il est chargé de désir. Son souffle chaud, la profondeur de son regard. Ses gestes, à la fois doux et impatients. Il vient capturer de nouveau ses lèvres, mêlant cette fois sa langue au baiser, et elle ne peut s’empêcher de suivre le mouvement, portant ses mains à sa nuque, transportée par son ardeur. Parce-que, soudainement, il n’est plus que son meilleur ami, il est plus que ça. Se mêle à sa grande affection le désir de son corps, elle l’a toujours eu, enfoui. Et là, ça explose juste. Et ça bouillonne en elle; c’est peut-être mal, mais elle s’en fiche, elle s’abandonne à ses décisions, suit les mouvements, poupée entre ses mains. Mais la poupée n’est pas qu’objet, et n’est pas innocente non plus. Johanna a beau être romantique, douce, ça ne fait pas d’elle une fille coincée. Elle est passionnée, et ce, dans tout ce qu’elle fait. Alors quand son dos heurte doucement la porte sous les baisers de Joach, elle souffle, se mordille la lèvre entre deux, et lui rend son regard ardent. Mais à peine a t-elle le temps de se remettre de ces baisers qu’il pivote, et vient l’allonger sur le lit sans mal - elle est légère, tournoyant comme une fine plume entre ses mains d’homme.

Elle s’allonge, les bouclettes de ses cheveux parsemées autour d’elle, et elle le fixe, ne peut plus détacher son regard de lui. Tellement d’assurance. Elle aime un homme confiant. Elle aime un homme entreprenant. Elle ne veut pas d’un garçon trop doux, qui ose à peine la toucher, trop gentil, qui lui demandera toujours son avis. Non. Nathan, Heath, Léocade, Skygge... Johanna aime les badboy, c’est un fait. Elle aime qu’on ne lui demande pas son avis, qu’on prenne les choses en main, qu'on lui impose. Un homme, un vrai. La vision de l’homme parfait d’Heath lui va aussi, à Johanna.

Et, à cet instant, Joach s’en approche beaucoup, de l’homme parfait. Mais il ne faut pas se brusquer. Ne pas tirer de conclusion hâtive. Ne pas... perdre... ses moyens... Elle se mord la lèvre, yeux clos, sa main empoignant avec douceur les cheveux de Joach tandis que ce dernier dépose des baisers dans son cou. Elle a chaud, très chaud; les joues embrasées, le souffle court, en vérité elle hallucine. Elle ne le savait pas si entreprenant, et pourtant. Elle ne s’attendait pas à ça, et Dieu, que ça lui plaît. Elle n’a rien à lui expliquer, rien à lui faire comprendre. Il va droit au but, et elle aime ça. Elle n’est pas si innocente qu’elle en a l’air, Johanna. Elle inspire, tout de même désireuse, un minimum, de ne pas se jeter sur lui. Mais, bien vite, ses yeux cillent, et sa bouche s’entrouvre; Joach vient de se mettre torse nu, et la nargue d’une petite remarque arrogante. ... C’est pas l’ami de Heath pour rien. Elle baisse les yeux sur son corps et sa respiration se bloque, alors qu’elle vient effleurer son bras du bout des doigts, se rinçant l’oeil sans gêne, comme elle l’a toujours fait. Mais, cette fois, ce corps est au dessus d’elle. Elle peut en sentir la chaleur d’ici. Il la surplombe, l’entoure, l’effleure, la touche par endroit. « Sauf si en fait je me trompe et que ça te gêne... » Elle relève le regard sur lui, haussant un sourcil, et glisse ses ongles sur sa nuque pour saisir quelques mèches de cheveux, le forçant à sa baisser pour l’embrasser en guise de réponse. Et de son autre main, elle caresse son épaule, descend effleurer sa clavicule, leurs souffles se mêlant l’un à l’autre.

Et le désir grimpe, grimpe. C’est scandaleusement puissant, rapide, incontrôlable. Elle a envie de lui susurrer des mots, mais se retient à grande peine. Ca va déja vite, et ce qu’elle a en tête ne ferait que les embraser.

Valse de baisers. Le jeune homme caresse sa peau, sous son chemisier, tandis que ses frêles mains courent sur son torse halé. Ca va vite, ça risque de déraper à tout moment. Non, ça a déja dérapé. Serait-elle capable de tout arrêter, là maintenant ? Non. Elle n’en a aucune envie. Qu’il porte que ça aille vite; Joach est son meilleur ami, qu’est-il sensé faire ? Rester là, discuter, chercher à la connaître ? C’est déja fait, il la connaît par coeur. Ils ont parlé des heures, des jours, des nuits, des années. Ils ont ri, pleuré, ils ont déja tout fait.

Tout, mais pas ça. Alors que l’envie a toujours été là, plus ou moins enfouie en eux. Lui en avait conscience, elle faisait l’aveugle. Elle aimerait se poser des questions, prendre le temps de réfléchir. Mais elle en est incapable. Tu réfléchis trop, Johanna. Voila au moins un point sur lequel Léo et Joach sont d’accord. Alors, cette fois, elle décide de ne pas réfléchir. Et, envoûtée par ce corps qui la fait frémir, happée par ce regard tendre et joueur, ensorcelée par la perspective de beaux jours avec ce garçon adorable, elle se redresse légèrement pour qu’il retire son chemisier. Et son coeur s’emballe alors qu’elle sent la couette sous sa peau nue. Empourprée, elle se retrouve là, fragile, à la merci du jeune homme, en soutien-gorge, coincée entre ses bras puissants. Elle a le coeur qui bat vite, le rouge aux joues, mais ça ne l’empêche pas de lever ses jambes pour les croiser dans le dos du jeune homme, sa jupe glissant le long de ses cuisses, les dévoilant nues. Et elle l’attire contre elle, car ainsi dévêtue, le désir s’accroît encore, plus, toujours plus. Et entre deux baisers mouillés, mordillés, un souffle, un trouble. « Je... c’est... » Électrique. Un sourire. Un rire.« T’es dingue. »

Et elle se contente de lui répondre par un baiser. Il ne bronche pas, autre contraire. En réalité, ça l’arrange. Elle était loin d’être la fille aussi timide qu’à sa première fois. Remarque, il n’y a cas voir le genre de garçon qui lui plaise et on comprend tout de suite ce qu’elle recherche. Joach ne faisait pas spécialement partie des badboy dans le genre de Heath ou Léocade. Mais cela ne voulait pas dire qu’il n’était pas capable d’endosser le rôle du dominant. À cet instant, le jeune homme savait ce qu’il voulait. Hors de question de se laisser influencer par la timidité ou une autre connerie dans le genre. Se montrer pudique n’avait aucun sens. Que ce soit elle ou lui, les deux savaient pertinemment ce qu’ils désiraient. Alors pourquoi hésiter?

Le jeune homme expire brutalement, crispant légèrement ses doigts sur la peau de la brune. Il sent le désir, l’envie monter à vitesse grand V. Jamais il n’aurait cru finir ainsi avec sa meilleure amie. Une meilleure amie qu’il ne regardait plus comme telle depuis bien longtemps. Est-ce malsain de fantasmer de tant en tant sur notre plus chère amie? Parce que Joach, lui, il l’a fait. Énormément de fois. Et si parfois il parvenait à la chasser de ses pensées l’espace de quelques heures, la plupart du temps, lorsqu’il couchait avec d’autres, il ne pensait qu’à elle. À Johanna. Et c’était perturbant. Frustrant. Parce qu’à cette époque, le brun n’osait pas la toucher comme il le faisait maintenant. Il voyait Léocade avoir tout ce qu’il désirait. Et il jouait la comédie en étant soi-disant heureux pour la jeune fille. Bon, au moins, il se montrait bien plus discret que Neil. C’est déjà ça. Il retire son chemisier, le balance un peu plus loin puis reprend ses lèvres presque aussitôt. « T’es dingue. » Et il sourit. Il rit. C’est vrai, il n’allait pas le nier. Joach était dingue. Mais ça, tout le monde le savait déjà. « Dingue de toi... » Il sourit, toujours un peu plus. Trop facile. N’importe qui aurait pu sortir cette réplique digne d’un film américain. Mais c’était réel. Et il ne se voyait pas l’exprimer en récitant un poème ou un autre truc dans le genre. Surtout pas dans un moment pareil.

Aurait-il dû se montrer réticent à l’idée de coucher avec sa meilleure amie? Non. Pas en sachant qu’il avait un faible pour elle depuis je ne sais combien de temps. Pas en sachant qu’il la dévorait des yeux alors qu’elle riait, s’amusait avec d’autres. Ou bien qu’il sentait son coeur se comprimer et la jalousie l’envahir lorsqu’elle s’amourachait d’un autre de ces badboy. Mais là, maintenant, il n’y avait qu’eux. Joach ne pensait qu’à elle. Il espérait que ce soit de même pour elle. Qu’elle ne pense qu’à lui, qu’elle ne désire que lui. Et puis si ce n’était pas le cas, il préférait ne pas le savoir. Il glisse sa langue dans son goût, s’en prend ensuite à son sein avant de caresser l’autre. Le jeune homme laisse ensuite cette même main s’aventurer un peu plus bas, deux ou trois doigts se coince entre sa culotte et l’abaisse lentement. Et le sous-vêtement trouve sa place auprès du petit tas de vêtements leurs appartenant. Son membre atteint son intimité, son doigt la titille avec douceur. Joach reprenait ses lèvres, laissant sa langue glisser contre celle de la jeune fille tout en introduisant un doigt en elle.

Il ne perd pas de temps. Et elle n’a pas envie qu’il en perde.

Elle a passé trop de temps à regarder ailleurs, à chercher autre chose, à explorer, et se perdre. Quand à lui, il a passé trop de temps à l’attendre, à espérer, et à désespérer. Alors, non, elle ne lui en veut pas d’aller vite. C’est ce qu’elle recherche; qu’on s'intéresse à elle et non pas à sa copine, qu’on la regarde elle, qu’on soit fou d’elle. « Dingue de toi... » Elle sourit. Ca a beau être bateau, c’est ce qu’elle aime entendre. Johanna, c’est rien de plus que cette fille ultra romantique. Qu’il lui offre des fleurs, qu’il lui joue de la guitare sous sa fenêtre; elle en sera comblée.

Mais là aussi, elle est comblée. Les lèvres de Joach sont joueuses, sur sa poitrine, sa main s’y promenant avec appétit. Et elle souffle, aussi gênée par le contact de son meilleur ami qu’excitée à l’idée de ce qu’il fait. De ce qu’il peut faire par la suite. C’est chaud, c’est sensuel, c’est dynamique et doux. Excitation. Désir. Plus il progresse, plus elle en perd la tête. Elle le veut, qu’importe qu’il soit son ami, qu’importe qu’il puisse lui faire du mal par la suite. Elle s’abandonne à lui, comme elle s’est abandonnée à Nathan, et à deux autres. Mais pas Léocade. Léo n’a eu droit qu’aux préliminaires, la jeune fille s’étant toujours ravisée avant que les choses ne deviennent sérieuse. Elle en crevait pourtant d’envie, mais il ne l’a pas obtenue entièrement.

Et elle veut que Joach l’obtienne. Qu’il se l’approprie. Qu’il la prenne. Chaleur. Et elle lui murmure au creux de l’oreille que c’est ce qu’elle veut. Son corps entier est chargé d’un désir qui ne demande qu’à devenir plaisir. Et pourtant, lorsque son dernier vêtement la quitte, lorsqu’elle se retrouve nue entre ses mains, elle frissonne, se crispe légèrement; ce n’est tout de même pas rien, et elle n’a jamais été parfaitement à l’aise dans ces choses là. Elle a beau être joueuse, on peut même dire coquine, il y a toujours cette dose d’appréhension en elle, qu’elle se garde bien de montrer, même si elle doit se sentir.

Mais c’est vite oublié. Le corps de Joach au dessus d’elle, elle dessine du bout des doigts ses abdos, le trouve encore bien trop vêtu comparé à elle. Fine brindille entre ses mains exquises, elle se laisse manipuler, caresser, et lorsque les doigts de Joach se font plus téméraires, elle inspire avec force, se courbant légèrement, avant de souffler pour se détendre, cherchant à ancrer ses yeux dans les siens. C’est d’autant plus excitant car c’est justement son meilleur ami. Décidément, les Bloomkvist ont besoin d’être entre les mains rassurantes de celui qui leur est le plus proche. Elle chasse Morgan de ses pensées, ce n’est vraiment pas le moment de se sentir proche de son cousin adoré. Elle décide de fermer les yeux, de se détendre, de profiter des caresses et baisers que lui offre Joach. Mais elle n’en reste pas passive; les mains de la jeune fille aussi aiment toucher, sentir, donner. Alors, électrisée par les caresses de Joach entre ses cuisses, elle glisse ses mains sur son torse, descendant toujours plus. A son tour, elle glisse ses doigts sous l’élastique de son caleçon, l’abaissant légèrement tandis que de sa main maîtresse, elle effleure l’intimité du jeune homme. Elle la caresse du bout des doigts, s’accordant quelques secondes pour le regarder droit dans les yeux, pour réaliser: c’est Joach. Elle se mordille la lèvre, le regard ardent, et empoignant son membre, admet. Elle réalise un fantasme inavoué.

Sa main se fait joueuse, tandis qu’elle calque son rythme sur celui du jeune homme, entre ses cuisses. Et elle se délecte de voir les muscles de son corps se tendre, exulter. Elle se nourrit de son souffle chargé de plaisir. Ils se font du bien. Lui respirant avec force, elle retenant son souffle. Lui se crispant sous le plaisir, elle se courbant sous le désir. Et elle ne peut s’empêcher de baisser les yeux, plusieurs fois, sur ce qu’elle a en main. Car dans ce geste, dans ce qu’elle lui fait, il lui appartient. Rien qu’à elle. Et elle a envie qu’il lui appartienne plus encore.

Elle le lâche alors, et saisit le poignet de Joach pour lui intimer d’arrêter. Le regard rassurant, mais joueur aussi, elle pose ses mains sur ses épaules pour le redresser, et suit le mouvement en se redressant à son tour pour lui plaquer le dos sur le lit, décidant de se montrer à son tour entreprenante.

Et, nue au dessus de lui, elle fait glisser son pantalon, puis son caleçon; qu’ils soient égaux dans leur nudité. Elle laisse courir ses yeux d’émeraude sur son corps nu, bien taillé, à la peau sombre. Elle est si pâle, si fine, si frêle à côté de lui. Qu’importe. A quatre pattes au dessus de lui, elle marche, féline, sa crinières cascadant sur sa peau nue. Elle remonte jusqu’à son visage qu’elle vient embrasser tendrement. Un baiser sur le front. Un autre sur la joue. Et, de nouveau, c’est ses lèvres qu’elle vient chercher. Fantasme. Joach était un fantasme. Encore plus inaccessible qu’un désir. Et pourtant.

Alors elle décide de faire ce qu’elle a imaginé lui faire, quand ils se sont rencontrés. Quand elle a passé quelques jours à le séduire, avant de rencontrer Nathan. Quand elle l’a désiré. Elle redescend le long de son corps, assez rapidement, traçant ses muscles du bout de l’index. Et elle ne stoppe sa course que lorsque son visage est au dessus de sa virilité. Un regard. Un sourire. Elle se passe la main dans les cheveux, empoignant ces derniers doucement pour les glisser, ordonnés, sur une seule épaule. Et se penchant dans un sourire, le regard tendre et brûlant dans le sien, elle vient faire courir sa langue sur son entre-jambes. Juste un coup, rapide, taquin. Et quittant Joach des yeux, elle prend son membre entre ses doigts délicats. Elle y dépose ses lèvres dans quelques baisers. Mais elle n’a pas envie de le faire attendre plus. Alors elle le prend en bouche.

Ses lèvres fines, sensuelles, elles l’entourent, glisse. Elle le sent en bouche et s’en délecte, ne se concentrant que sur le plaisir qu’elle a envie de lui donner. Elle s’y applique, lente, délicate. Elle joue avec sa langue, avec le rythme, la profondeur du geste. Ses coudes sur les cuisses du jeune homme, ses mains côtoyant sa chute de reins, elle est à genoux, courbée, le caressant et lui donnant là le plaisir qu’il mérite.

Et au fur et à mesure, elle est de plus en plus à l’aise, détendue, et bientôt, elle lève son regard chargé de désir sur lui, sans cesser de jouer avec son intimité, ayant même ramené une main dessus, sous ses lèvres, pour accentuer la chose. Elle fixe Joach, yeux dans les yeux, ne perd rien du plaisir qu’il prend grâce à elle. Et pour une fois, elle se sent aimée. Désirée. Importante. Elle n’est plus ignorée par Skygge. Elle n’est plus traîtée avec dédain par Léocade. Terminé. Désormais, il y a Joach. Et elle a déja hâte de s’abandonner de nouveau à lui. Hâte qu’il reprenne les choses en main. Désir ardent.

Un murmure. Et il sourit. Tant mieux, car c’est aussi ce qu’il veut. Ce qu’il a toujours voulu. Alors non, il n’allait pas se gêner. Ni hésiter. C’était trop tard pour faire marche arrière de toute façon. Il plonge son regard dans celui de la brune, la considère avec désir. Frémit lorsqu’elle effleure son intimité. Il expire brutalement, ses muscles se contractent. Étreinte sur son poignet et il retire sa main, lui adressant toujours ce même regard désireux. Et ce sourire amusé lorsqu’elle se place au-dessus de lui. Le jeune homme la laisse faire, sans broncher, impatient. Alors qu’elle retire les vêtements qu’il lui reste, lui ne peut s’empêcher de parcourir son corps nue de ses yeux exprimant clairement sa convoitise. Elle descend après avoir lâché ses lèvres, il inspire profondément, son souffle se coupe lorsqu’elle vient titiller son membre. Le jeune homme expire brutalement, se crispe et déglutit. Il sent son coeur cogner dans sa poitrine, alors que le plaisir lui fait perdre la tête.

Et le voilà en elle. Le souffle court, la peau brûlante. Et le brun reste doux, essaye d’éviter la précipitation. Ce n’était pas leur première fois. Ils l’avaient déjà fait avec d’autres. Mais avec elle, c’était la première de Joach. Et ce n’était pas juste pour le fun ou une soirée qui a mal tourné. C’était sincère, c’était ce qu’il voulait. Ce qu’il a longtemps souhaité. Il avait ses mains sur ses cuisses, levé la tête en expirant brutalement d’un plaisir certain. Le rythme devient plus soutenu, plus rapide. Ce n’était pourtant que le début. Parce que Joach voulait que ce moment dur. Il voulait du plaisir, plus important encore, lui apporter du plaisir, à elle. Qu’elle ne pense qu’à lui, qu’elle oublie tous les autres, qu’elle ne désire que lui. Uniquement lui. Joach. Son meilleur ami qui a toujours voulu faire évoluer leur relation. Comme Jim et Morgan. Il continue de donner des coups de rein, intenses. Il vient passer sa langue dans son cou, brûlant. Alors que ses doigts viennent taquiner son sein.

Il n’aurait jamais cru voir ce jour arriver.

Ok, ça va venir. Ca va venir. Bientôt. Très bientôt. Il prend son visage entre ses mains et elle retient son souffle. Elle sourit, mais à l’intérieur d’elle, l’angoisse naît. Et l’angoisse grandit. On va le faire. Elle l’a pas souvent fait, vraiment pas souvent, quelque chose comme... trois fois ? Et toujours ce stress qui lui prend le ventre quand les choses vraiment sérieuses s’apprêtent à commencer. C’est comme si elle revivait à chaque fois sa première fois. Elle est tendue, se crispe de plus en plus. Ce n’est que la peur de l’acte en lui-même, car une fois que ça commence, elle se détend. Mais les trois fois précédentes, c’était avec trois gars différents, et elle déteste avoir ce facteur inconnu dans l’équation.

Mais les autres, elle ne les connaissait pas. Pas autant que Joach.

Quand il reprend place au dessus d’elle, son coeur est serré, tout comme son ventre. Elle a envie de lui, elle en meurt d’envie. Mais, voila, c’est une fille de dix sept ans, et contrairement aux pétasses comme Aless, elle ne fait pas ça tout les deux jours. Elle faisait la maligne y’a deux minutes, quand elle lui donnait du plaisir; mais là elle est beaucoup moins sûre d’elle, rougit, et lui souffle même de faire doucement, bien qu’elle ne doute pas qu’il le fera.

Elle s’allonge, se glisse sous la couette pendant qu’il enfile de quoi se protéger, et elle rabat la couette au dessus d’eux, sur son dos à lui, dans une pudeur qui n’a pas vraiment de sens. Et elle le fixe, le souffle très court, alors qu’il est penché au dessus d’elle, s’apprêtant à commencer les choses sérieuses. Alors elle passe ses bras autour de son cou et le fixe, se concentrant sur lui. Joach, son meilleur ami. Celui qui ne l’a jamais déçue, celui qui ne lui a jamais fait de mal - ne lui en fera jamais. Ses yeux glissent sur ses bras puissants, les muscles de son torse, de ses épaules. Désir. Et alors qu’il la pénètre, son dos se courbe et elle ferme les yeux, bloque sa respiration.

Il est doux. Il est lent. Attentionné. Et si les premières secondes lui font mal, comme toujours, elle retrouve repère dans ses yeux et expire enfin, lèvres entrouvertes, son regard ne quittant pas le sien. Et après quelques secondes à peine, vient le plaisir.

Elle sent ses mains viriles sur ses cuisses fines. Son corps contre le sien, donnant de lents, sensuels et profond à-coups. Soupirs. Il exécute de lents va et vient en elle, et elle se courbe, resserre ses cuisses autour de lui. Elle veut le sentir, mieux, plus. Il vient lécher son cou et elle saisit le coussin sous sa tête, le serrant dans son poing, s’y accrochant alors que Joach met petit à petit plus d’ardeur dans son geste. Ca prend de la vitesse, de l’intensité. Leurs corps nus l’un contre l’autre agissent dans le même mouvement, le lit vient bientôt, chahuté, cogner doucement contre le mur - ils n’en ont que faire. La jeune fille se détend de plus en plus et apprécie de plus en plus. Le plaisir grimpe, à chaque minute elle en ressent de plus en plus. L’ascension est lente mais plaisante, et bien réelle. Impatiente, désireuse, elle en veut plus. Elle empoigne ses cheveux, glisse ses lèvres près de son oreille, vient saisir son lobe entre ses dents, croisant ses jambes au dessus de lui, dans son dos. Elle en veut plus. Haletante, sa main glisse dans le bas du dos de Joach, y appuie, l’intimant de continuer, encore et encore. Et de temps à autre, elle le regarde, regarde son visage, le découvre. Elle le découvre amant, plus désirable, plus sexy que jamais. Plus il la pénètre plus elle a envie de lui. Il est beau, Joach. Fine fleur entre ses mains viriles, elle s’offre à lui, l’accompagne, l’encourage de quelques gestes resserrant leur étreinte, ou l’intimant d”aller plus vite, de faire plus. Elle prend du plaisir, soupir, et bientôt, gémit doucement. Elle se retient, ne veut pas faire de bruit, si jamais les autres rentrent; mais elle peine à retenir sa voix, à certains moments, et des gémissements aigus lui échappent entre deux mordillements de lèvre.

Joach lui donne un sacré plaisir, et elle en veut encore, encore. Elle veut que ça dure, que ça augmente encore. S’abandonnant entre ses mains, il peut bien décider de faire ce qu’il veut d’elle, dans une quelconque autre position; elle a envie de lui, plus que jamais.

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Faire doucement. Cette demande le fit sourire légèrement. Joache ne comptait de toute façon pas faire dans la brutalité. Il privilégiait le plaisir, la sensualité. Et ce n’était pas un coup d’un soir qui en général, n’ont aucunes conséquences. En général. Mais là, c’était différent. Joach était sobre, il avait toute sa tête. Et il savait qu’il n’allait pas regretter. Il la sent se crisper lorsqu’il la pénètre doucement. La jeune fille retient son souffle, lui expire longuement. Le jeune homme ne la quitte pas des yeux, plonge son regard dans le sien. Un regard intense. Envieux. Alors que son rythme se fait plus soutenu, sa respiration et les battements de sont coeur plus rapide. Il frissonne lorsqu’elle mordille son oreille, frémit lorsqu’elle empoigne ses cheveux et croise ses jambes dans son dos. Elle en voulait plus? Tant mieux, parce que lui aussi.

Son corps ondule contre celui de Johanna, son souffle chaud se répercute dans son cou. Le jeune homme passe ses mains dans son dos, s’assied et la redresse, l’obligeant à suivre le mouvement. Désormais assis, le suédois leva la tête vers elle, reprenant ses va-et-vient intenses, profonds, sensuels. Tandis qu’il la dévorait du regard, glissait ses mains jusqu’à sa poitrine pour la masser, titiller ses tétons avec volupté. Les sentiments étaient là, bien présents, ils se manifestaient avec force. Et c’est pour cela que Joach lui faisait l’amour. Ce n’était pas juste pour s’amuser, prendre du bon temps. Il ne voulait pas la jouer de cette façon. Surtout pas avec Johanna. À qui il n’a jamais fait de mal. À qui il ne voudra jamais faire de mal intentionnellement. Il tenait trop à elle. Il l’aimait beaucoup trop.

Et il ne se lassait pas d’observer son visage. Joach ne ralentissait en aucun cas la cadence, désirant pourtant faire durer le plaisir. C’était plus fort que lui. Son corps cherchait à obtenir du plaisir. À se satisfaire, à la satisfaire elle. Assis, la jeune fille sur lui, gémissant avec légèreté. Et le lit craquait, sans que cela ne le perturbe. Le E semblait happé, hypnotisé. Concentré sur elle, ses propres gestes, ce moment qu’il n’avait cessé de rêver, d’attendre. Ce moment qu’il cherchait à faire durer, à rendre unique. Sans compter le fait qu’elle couchait actuellement avec son meilleur ami. Qui ne supportera plus d’être vu de cette manière après cela. Johanna ne le verra plus ainsi. Il l’espérait, non, cette fois, il le savait. Parce qu’elle ne pourra pas oublier ce qu’ils étaient entrain de vivre. Tous les deux. Ensemble.

Légèreté. Désormais sur Joach, elle ondule, expire, se mordille la lèvre, souffle de doux gémissements de plaisir. Suspendue autour de son cou, sa fine main délicate glisse sur sa nuque, empoigne ses cheveux; la seconde vient saisir avec douceur son visage, tandis qu’elle dépose ses lèvres sur les siennes, frémissant sous le contact de son membre en elle. Pulsions de plaisir, il grimpe, grimpe, et son corps exulte. Frêle plume entre les mains puissantes du sportif, elle se laisse guider tout en étant au dessus, mène la danse en restant attentive au moindre de ses désirs. La danse est plus lente, plus langoureuse que les instants d’avant. Plus profond. Plus tendre. Elle met dans cet acte toute l’affection qu’elle a pour lui, toute la gratitude qu’elle a envers lui: lui qui l’aime depuis tout ce temps, lui qui la désirait, lui qui a attendu et subit.

Lui qui lui donne un plaisir sans nom.

Elle resserre les cuisses pour mieux le sentir, penche la tête en arrière, offrant son cou et sa poitrine au visage de son meilleur ami. Meilleur ami qui n’est plus que cela - elle ne veut plus. Pas après ça. Désormais elle le veut et le voudra, tout entier, rien que pour elle. Elle voudra son coeur, son esprit, mais aussi son corps. Ce corps. Ce corps... Elle laisse glisser ses doigts dans son dos, dessinant ses muscles; elle s’est redressée pour se coller contre lui, le visage sur son épaule. Sa poitrine contre le torse chaud de Joach, elle le sent s’agripper à elle, et les mouvements se font plus intenses. Tout deux portés par cette montée en puissance, ce désir redevenant plus ardent, plus pressant, le rythme s’accélère de nouveau et les souffles suivent la cadence, les voix ont de plus en plus de mal à être tenues.

Et elle en veut plus.

L’oeil malicieux elle se mordille la lèvre et cesse d’onduler sur lui. Elle se redresse, rompt le contact mais ce n’est que pour lui prendre la main, l’intimant de la suivre. Hors du lit. Et joueuse, la belle s’approche du bureau de Joach, où sont posé pêle-mêle des affaires, de tout et de rien - elle pousse le tout qui tombe à terre, qu’importe, la jolie fleur ne veut pas attendre. S’asseyant sur le bureau, elle allonge sa fine jambe, venant caresser du pied la hanche de Joach, plongeant son regard brûlant dans le sien. Et lorsqu’il lui saisi la jambe, les jambes, s’approche, viril, elle exulte. Et soupirant d’aise, elle le laisse de nouveau s’introduire en elle. Appuyée sur ses bras, penchée en arrière, la jeune femme courbe le dos, laisse tomber sa tête en arrière, ses cheveux cascadant jusqu’à effleurer le bois sur lequel elle trône. Reine d’une après-midi, Reine d’un instant, elle se fiche de l’après: Joach occupe toutes ses pensées désormais, et elle se fait totalement sienne, s’abandonnant à ses gestes. Chaque coup de rein en elle est un puissant plaisir, une décharge éléctrique divine. Elle s’allonge, féline, étend les bras au dessus d’elle pour tenir fermement le bout du bureau. Ce dernier tremble, glisse, frappe le mur dans un bruit régulier. Un bruit ponctué des soupirs de Joach et de la voix de Johanna, gémissante - elle se laisse aller, elle oublie tout, elle prend tout; tout ce qu’il rêve de lui offrir depuis si longtemps. Elle le prend, et c’est divin.

Et ils n’en peuvent bientôt plus. Il faut que ça finisse. Trop de plaisir, qui grimpe, grimpe encore - le besoin d’en finir, le besoin que ça sorte, le besoin d’arriver au bout des choses. Brûlant sous l’emprise ferme qu’il a sur ses cuisses, elle s’est redressée, collant son corps au sien, l’enlaçant, ses mains dans le dos; elle voudrait fusionner avec lui, plus encore, qu’il aille toujours plus loin en elle, toujours plus.

Et s’en est trop. Un puissant râle de Joach, elle le sent se crisper, gémir - elle en fait autant, transcendée par le plaisir. Elle s’est entendue gémir de plus en plus fort, jusqu’au dernier cri plus aiguë. Et désormais elle souffle, cramponnée à lui, sa joue sur son épaule. Il est brûlant. Epuisé. Le gratifiant d’une caresse sur la joue, elle se décolle de lui, il se défait d’elle. Elle croise les jambes, se mord la lèvre tandis qu’il va jeter la preuve de leurs ébats à la poubelle. Elle frémit, sens ce courant éléctrique qui lui traverse encore le corps - elle aura encore envie de lui. Encore et encore. Toute chose, elle l’observe, ne cesse de le reluquer: il est tellement bien fait. Et tellement bon. Tellement bon. Encore sous l’émotion, elle a l’oeil qui pétille, le sourire taquin. Et se mordillant de nouveau la lèvre, appuyée sur ses mains entre ses cuisses, assise et penchée en avant, elle jette un regard sur le coté, les affaires qu’elle a jeté au sol.

- Ben dîtes tonc, on t’a jamais appris à ranger tes affaires ? Faut pas juste tout mettre par terre Jo... tu connais le principe des meubles ? Oeillade taquine, elle hausse un sourcil, espiègle.