Hell has been created for you ► Alessandra

En perspective, la journée est maussade. Le ciel et les nuages qui le décore sont gris et quelque gouttelettes d'eau perlent le long des fenêtres de ton cabanon.  Par chance, aucune averse ni pluie persistante n'a encore été annoncée, ce qui te permet de pouvoir allez te balader sans pour autant enlever le doute qui pèse sur tes épaules. Personnes ne semblent arpenter les environs.

Tu enfiles un sweat-shirt gris, bleu et rouge avant d'entre ouvrir la porte principale de ton cabanon puis y jette un coup d'oeil. Tu t'empares rapidement d'un parapluie transparent pour finalement quitter ta petite demeure. S'il advient à pleuvoir, tu ne veux pas être pris par surprise.

Depuis quelque temps, tu essaies de passer le plus inaperçue possible. Cette petite sotte qui t'a balancé publiquement, toi et Nathan, a complètement détruit la vie saine et paisible que tu entretenais auparavant - et il faut dire que lui-même a participé au massacre de ton histoire. Puis, comme cela n'avait pas l'air de leur suffire, une autre cinglée est venue te menacer. Où le monde s'en va-t-il ? Tu n'as jamais demandé à ce que tout cela arrive. Tu ne peux même plus te montrer car certain te dévisages et d'autres te pointent indiscrètement du doigt en murmurant des ragots blessants et irrespectueux. Ils ne font qu'en rajouter.

Quant à toi, tu essayes depuis un moment d'oublier. D'oublier les messages troublants d'Alessandra, les jugements des autres étudiants et par-dessus tout Nathan. Ce garçon est un aimant à problème, et il paraîtrait que c'est contagieux car il ne fait que t'en attirer. Le problème, c'est que tu es tout sauf débrouillard. Ton caractère se résume à faible et timide. C'est à peine si tu oses lever la main en classe afin de poser une question, alors régler des problèmes qui incluent des brutes épaisses ne fait pas partie de tes aptitudes.

Finalement, tu déposes le parapluie à tes côtés et tu t’assois sur un banc proche d'un petit lac fraîchement emménagé. Tu profites de ce moment de silence et de repos pour souffler un instant.

HRP ▲ c'est pas terrible pardon.

Tu chiffonnes d'un geste sec le papier entre tes doigts. Tu rages en silence, accoudée au bord de la fenêtre de ta chambre. Ce mec te tuera, tu le tueras. Parce qu'il ne comprend pas, il ne sait pas. Et au fond tu ne veux pas qu'il sache. Mais le problème étant qu'il te cherche et qu'il va te trouver. Plus dans 72 heures, maintenant. Tu fourres avec violence le papier dans ta poche et prends à peine le temps d'enfiler une paire de baskets avant de claquer la porte. Tes pas se font rapides et hasardeux, ton regard de braise balayant chaque recoin du pensionnat dans l'espoir d'apercevoir le connard que tu veux massacrer. Cody. Ce mec te sort par les yeux. Tu lances un regard noir aux quelques personnes qui te toisent étrangement, te retenant de frapper. Non, tu te réserves pour Williams et tu ne peux te permettre de créer un bain de sang avant de l'avoir vu. En revanche tu bouscules, tu insultes, tu pestes contre ceux qui se dressent en face de toi. Et qu'importe ce qu'ils disent, tu renchéris.

Oh non, aujourd'hui n'est pas une belle journée. Le vent fouette tes épaules nues et les quelques gouttes de pluie qu'il y a s'amusent avec tes cheveux tandis que tu files droit, toujours tout droit. Tu as fait le tour des bâtiments sans résultat, tu es passée au gymnase, à la piscine, tu as revisiter de fond en comble les salles de classe et autre. Maintenant tu prends la direction du petit lac aménagé récemment. Pour un gamin comme lui c'est le lieu idéal. Mais, sous la pluie ? Sait-on jamais. Il n'y a personne dans sa chambre, pourquoi pas.

Tes pas se stoppent finalement lorsque tu le vois enfin sur un banc près de l'eau. C'est le dégoût qui s'empare de toi lorsque tu serres les poings et les dents. C'est la colère qui te barre la vue alors que tu approches doucement, menaçante. Cody est si faible. Si chétif. Tellement naïf. Passage éclair dans son dos, tu contournes le banc sans un mot, balançant ton poing dans son visage avant même de t'arrêter. Bon sang, qu'est-ce que ça fait du bien ! Tu lui en donnes un autre, plus puissant cette fois, avant de l'attirer à toi par le col pour lui donner un coup de genoux dans le ventre. Idiot. Tu lâches son col dans un rire un peu fou, le laissant tomber sur le sol sans ménagement. Et dans un dernier coup de pied violent dans l'estomac, tu lèves la tête vers le ciel, soupirant.

- Espèce de connard.

Tu baisses tes iris empli de haine sur lui, sans bouger d'un pouce. Puis tu lui craches au visage, pitoyable.

Alors que tu prends une grande bouffée d'air frais, tu distingues des pas rapides aux alentours qui finalement, s'envolent subitement. Ils t'intriguent mais tu n'y prêtes pas attention ; tu as mieux à faire plutôt que de te soucier de la vie des autres. Avant de t'inquiéter de leurs problèmes, tu dois avant tout te débarrasser des tiens.

Si seulement l'autre psychopathe était un minimum compréhensif, elle saurait que tu n'as rien voulu de tout ça. Les A ne sont-ils pas les êtres les plus intelligents du pensionnat ? Eh bien, celle-là te prouve que même Nathan la surpasserait niveau Q.I. Elle ne représente même pas la moitié de ce que tu es, ce rébus de la société.

Et c'est là que tu sens quelque chose percuter ton visage. Quelque chose de puissant et de violent. Les coups s'enchaînent, mais tout ce passe trop vite pour que tu parviennes à identifier ton agresseur quoique tu aies déjà un doute. Certes, tu n'es pas fort, mais ton endurance n'est pas décevante et tu t'en réjouis toi-même. Pour une fois qu'elle te sera utile.

Tu laisses l'individu te frapper - de toute manière ça t'est bien égal. C'est une humaine tout à fait dépourvue d'intelligence et sans avenir, alors elle peut bien profiter de son moment de gloire le temps qu'elle en ait un. Elle finit par s'arrêter. Tu ouvres les yeux puis lui sourit en te relevant et en t'essuyant le visage.

« N'interprète pas ta rage d'être un échec à l'échelle mondiale au travers de gestes violents envers un humain qui possède un avenir prometteur et qui ne finiras pas sa vie à arpenter les trottoirs comme une sangsue comme il adviendra à la personne disgracieuse que tu es. »

Tu attrapes ton parapluie puis reportes ton attention sur la blonde.

« Les manières, ce n'est pas pour les chiens. Si tes parents t'auraient au moins assez aimé pour tenter de t'élever un minimum, je suis sur que tu serais largement plus gentille et respectueuse. Tu es tellement ennuyante et banale. Tu me fais presque pitié. Malheureusement pour toi, même la pitié ce mérite. Une salope aussi arrogante que toi ne mérite que le double de ce qu'elle donnes, et je compte bien faire de ça une réalité. »

Tu balayes les saletés sur ton visage, crache par terre et la provoque du regard.

« C'est tout ce que t'a ? Je t'aurais cru plus menaçante. Allez, me déçois pas. J'ai déjà hâte de planifier ma revanche en fonction de ce que tu m'auras fait subir. Plus j'en reçois, plus je t'en donnerai, crois-moi. »

HRP ▲ Voilàààààà.

Il se relève, sous ton regard légèrement surprit. Vraiment, tu t'attendais à moins d'un gamin aussi fragile physiquement que lui. Tu ne bouges pas, les mains le long du corps, les poings serrés. Ton regard s'encre dans le ciel alors que tu l'écoutes sans un mot. Tu fais l'effort de l'écouter, parce qu'après tout, c'est bientôt la fin pour lui. Et il te dénigre sans ménagement, il t'enfonce, se sent supérieur. Oh Cody. Si tu savais seulement à quel point tout ça ne l'incitait qu'un peu plus à te tuer, là, maintenant. Tu la fermerais, oui tu la fermerais parce que tu sembles bien trop accroché à la vie pour mourir aussi jeune.

- Tu ne me connais pas. Mouvement de tête en sa direction, tes poings se serrent encore un peu plus. Tu ne sais rien de moi, absolument rien.

Provoque la Cody, oui c'est ça continue. Et tu pourras te venger mille fois s'il le faut, elle recommencera. Parce que frapper est un plaisir pour elle, parce que te frapper la rend heureuse. Oh, si tu savais.

Tu avances vers lui, le regard sombre et haineux. On se demande d'où te vient cette haine, elle paraît si naturelle que certains se demandent même si tu n'es pas née avec. Étrange Alessandra. D'un geste rapide de la main tu lui attrapes le poignet, lui faisant de surcroît lâcher son parapluie. Et ton poing libre s'abat de nouveau sur son beau visage, sans un mot. Tu n'as pas besoin de parler pour montrer ta haine. Pas besoin de mots, juste de sang. Alors tu frappes, tu frappes et frappes encore, toujours plus fort, toujours plus vite. Tu le fais tomber, martèle son corps de coups de pieds violents avant de poser l'un d'eux sur sa gorge. Assassine. Et tu appuies. Tu appuies pour lui faire mal, tu veux l'empêcher de respirer, l'empêcher de vivre. Tu veux lui faire comprendre que tu n'es pas simplement cette fille superficielle qu'il croit que tu es. Parce que ces bleus sur son visage, ces bosses et cette saleté ne s'en iront plus. Pas tant que tu ne l'auras pas décidé.

Sous la pluie fine, près du lac, aujourd'hui tu te redécouvres, tu t'affirmes au goût d'un jour nouveau. Un jour qui marque ta renaissance, un jour que tu attendais depuis longtemps. Ton pied dévie de sa gorge pour s'écraser avec force sur son visage, haletante de toute cette haine qui semble s'évaporer au fil des coups, tu observes le sang s'écouler lentement. Et tu souris. Sarcastique, heureuse. Heureuse de faire du mal oui. Réellement. Tu t'abaisses alors pour aller déposer tes lèvres près de son oreille, lui murmurant quelques mots, que tu l'espères, il retiendrait.

- Tu auras beau te venger de toutes les façons que tu le veux, rien ne sera jamais plus satisfaisant pour moi que de te voir à terre et soumis par mes coups, Williams.

Puis elle recommence, elle ne s'arrête pas. Elle frappe, te recouvre de blessures mais tu ne réagis pas, car tu auras au moins eu l'occasion de lui dire ce que tu pensais d'elle. Qu'elle continues, si cela lui chante, mais toi, tu n'en as absolument rien à faire du fait qu'elle te massacre.

« Ah, tu penses peut-être me connaître plus que je ne te connais . Je sais pourquoi tu serais là, et tu perds ton temps. Tu ne connais rien de moi comme tu ne connais rien de ce qu'il en est avec Nathan. Ne sautes pas aux conclusions trop vite, pimbêche. »

Mais elle n'a pas l'air d'avoir entendu ce que tu viens de dire et recommences à te frapper. Elle essaie littéralement de te tuer, de te faire rendre l'âme, mais tu résistes. Tu comptes bien lui faire regretter, autant par les futures gestes de Nathan que par tes propres gestes. Tu vas lui faire vivre la pire torture qu'il existe, et tu en seras le seul et unique auteur.

« C'est réciproque, mais en inversant les rôles. Tu va voir, c'est amusant. »

Tu comptes l'égorger, lui raser la tête, lui couper la langue, lui décapiter un œil avec une paire de ciseaux, l'ouvrir et la fouetter avec ses tripes avant de la laisser pour morte dans une garde-robe. Les seuls sons qu'elle entendra seront ses cris de douleur, son sang couler abondamment et celui de ton rire. Et tu savourera ce moment.  Tu lui feras vivre l'enfer à ta manière, avec l'aide d'une certaine personne qui doit te rendre la pareille. Tu te relèves et croises les bras de nouveau.

« C'est bon, tu a fini ? J'ai bien compris que tu voulais Nathan et j'en ai rien à foutre. J'en veux pas d 'lui. »

Puis, tu pars sans demander ton reste. Tu craches sur le sol, lui fait un doigt d'honneur et passe ton index sous ta gorge.

« Dors les yeux ouverts. »

HRP ▲ THE END.