V i o l e n c e ▬ Ft. Alessandra

Il fallait achever cette histoire. Il fallait l'arrêter. Il fallait que tout cela cesse enfin. Qu'on arrête de parler de ça, qu'on arrête de le faire chier avec ça. Qu'on lui foute la paix, qu'on se mêle de son cul putain. Nathan avait la hargne, il avait la haine. Contre Shu, Cody et désormais Alessandra. Elle n'aurait pas dû s'en mêler. Elle n'aurait pas dû frapper ce pauvre et innocent Cody comme les gens le disaient si bien. Mais qu'est-ce qu'ils savent les gens exactement ? Rien, absolument que dalle. Enflures. Nathan s'était excusé, Nathan avait demandé grâce et il n'avait reçu qu'en réponse une gifle d'Anarchy et les complaintes d'un cul brisé. Oups, cœur.

Nathan avait accepté les critiques, il avait accepté d'endurer tout jusque-là. Mais là, non. Il n'en pouvait plus. Tout simplement.  Le violeur faisait un blackout total de ses emmerdes. On le traitait comme la pire des merdes et il avait envie de cracher sur le monde entier. On l'enfonçait, le rabaissait encore et encore et il avait juste envie d'enterrer ces pauvres déchets. Il avait la rage, il avait la haine. Et il avait un arrière goût de vengeance dans l'air.

Il arriva au bungalow d'Aless', sa blondie, sa bombe avec qui il avait couché de nombreuses fois. Il l'appréciait beaucoup, et pas seulement pour son cul. Mais l'affection qu'il avait pour elle n'était rien comparée à la rage qu'il éprouvait. Et il toqua à la porte, avec toute la retenue qu'il avait pour ne pas la défoncer. Il ne s'était posé aucune question en venant. Il ne s'était pas demandé si elle était seule ou même si c'était elle qui allait lui ouvrir. Il s'en foutait. Nathan s'en foutait. Il n'avait plus rien à perdre désormais.

Et quand il vit la belle lui ouvrir, sa retenue s'envola, tout comme son poing qui s'écrasa sur le si joli visage d'Alessandra. Mais il n'éprouvait aucun remords à faire ça. Non, rien. Et il l'empoigna, la poussant violemment contre le mur.

- POURQUOI TU T'ES PAS MÊLÉE DE TON CUL PUTAIN ?

Et il s'avança dangereusement d'elle, près à frapper encore.

Tu frappes à la porte non sans ressentir cette colère qui fulmine en toi, et tu la sens s'approcher, Alessandra. L'objet de tes convoitises, la personne pour laquelle tu venais presque de défoncer la porte. Elle est souriante Blondie, fière de son oeuvre, heureuse d'avoir redécoré à sa façon le minois de ce pauvre Cody. Mais elle l'a fait pour toi, si tu savais tout ce qu'elle était capable de faire pour toi Nathan. Mais non, tu ne peux pas savoir parce qu'elle le cache plutôt bien. Que ce soit pour toi ou pour les autres, elle cache toujours tout, simplement pour avoir la satisfaction de passer pour la pute qu'elle n'est pas. Pour pouvoir montrer à tout le monde que les préjugés étaient capables de transformer l'ange en démon. Même si au fond elle n'a rien d'un ange, Alessandra c'est juste cette fille au caractère un peu trop fort qui aime le sexe et le clame à qui ne veut pas l'entendre. C'est une fille banale qu'on place sur un piédestal, dans une case avec une étiquette préfabriquée sur le front. Mais bon, elle a l'habitude désormais alors même si son esprit commence à lâcher elle continue à s'enfoncer pour contenter la haine des plus malheureux.

Le sourire aux lèvres elle s'approche de la porte, l'ouvre même sans avoir le temps d'être surprise par ton geste. Quelle douce visite Nathan, elle qui croyait voir venir Scott pour quelques plaisirs sous la couette, c'était raté. Son cœur loupe un battement, elle titube, perd l'équilibre sous la force du coup porté et se réceptionne avec mal contre le mur le plus proche. Alors seulement l'étonnement vient pour s'éclipser rapidement, laissant sa place à un regard malicieusement hautain. Elle joue, essuyant d'un revers de manche le liquide vermeil qui s’échappait de ses lèvres. Puis tu prends les devant, tu la plaques contre le mur avec toute ta puissance d'homme pour l'engueuler. Mais pourquoi l'engueuler ? Tu ne comprends pas Nathan, pourquoi tu n'entends pas hurler qu'elle a fait tout ça pour toi ? Personne ne l'entend jamais de toute façon, pas même Pythagore. Alors Alessandra elle abandonne et ses hurlements se transforment en murmures. Mais pas d'excuses, jamais. Pourquoi s'excuser d'un acte commit en connaissance de cause après tout. C'est lâche, et Alessandra n'est pas une lâche.

Son regard trouve le tient pour ne plus le quitter. Elle veut que tu vacilles sous ses charmes, elle veut se sentir puissante malgré qu'elle sache toute l'emprise qu'elle a sur toi. Alors il est dur de reproches son regard, et tandis qu'elle crache le liquide ferreux de sa bouche sur le sol près de toi, ses mots sont secs et terriblement claquant. Elle veut te faire chavirer pour que tu comprennes ton erreur. On ne frappe pas Alessandra, jamais. C'est elle qui frappe. Mais c'est pas si simple de frapper une personne comme toi, pour laquelle elle éprouve ce désir immense. Comment tu fais, Nathan ?

« Tu n'as pas aimé ? Moi je le trouve beaucoup plus viril avec tous ces bleus et ce sang qui dégouline. Il est carrément baisable, au moins maintenant t'auras une bonne raison pour le violer. »

Froid. Ironique. C'est un jeu malsain auquel elle adore se prêter. Blondie aime passer pour la reine des salopes et le fait bien savoir, elle enfonce le couteau pour te le prouver. Mais ça n'est pas assez, parce qu'au fond elle n'en pense pas un mot. Elle parle toujours trop vite Alessandra. Non, elle veut te montrer ce qu'elle ressent au plus profond d'elle-même et pourtant tu la bloques, tu l'empêches de s'exprimer en l'étouffant de haine et de reproches. La belle se venge alors, levant rapidement un genoux pour le loger avec force dans ton entrejambe. Et tu plies sous la douleur, relâche la pression pour lui laisser le temps de s'échapper. Désormais elle marche telle une siamoise dans la pièce, gracieuse et plus bitch que jamais. Elle t'ignore pour s'engouffrer dans la cuisine se servir un verre d'oasis, avec une paille, puis vient se poser sur le pas de la porte tranquillement. Elle sirote son jus de fruits d'abord sans un mot, mais Alessandra ne peut jamais s'empêcher de commenter ce qu'elle voit. Alors le sarcasme reprend sa place dans la conversation. C'est tout naturel quand ça vient d'Alessandra.

« J'espère que ça fait encore plus mal que le coup d'mauviette que tu m'as donné. J'avais un doute, mais au moins maintenant c'est fondé : Les gays sont des femmelettes. Ah d'ailleurs, il était majeur Williams ? Parce que violence ça passe, mais viol.. Est-ce que je dois t'appeler "Mister Pédo" ou "Pédobear" maintenant ? »

Mine innocente, elle fait semblant de réfléchir. Elle s'amuse parce qu'elle sait que tout ça prendra rapidement fin. Mais blondie n'avouera jamais qu'elle tient trop à toi pour accepter qu'un gamin te traîne dans la boue.