SI VIS PACEM, POTUS TEA ∆ Réunion de RTP

Lorsque tu assistas à la première réunion, tu écoutas brièvement la position de ce nouvel intervenant. Il se désignait lui même comme un groupe non pacifiste anti-RED, avec des airs réfléchis. Tu modelas alors une représentation de la guerre dans ton esprit. D'un côté se trouvait le roi Ranker et sa cour, tandis que de l'autre côté se trouvait les villageois en colère. Un peu plus haut en amont, se situait les pèlerins annonciateur de paix et de changement et enfin se présentait les hommes liges du roi. Des personnes plus discrètes et plus méthodiques qui manient les ficelles pour leur roi. Il y avait là quelque chose d'intéressant avec assez de matière pour y consacrer un peu de ton attention.

C'est ainsi que tu te retrouvas autour de la table à en découvrir un peu plus sur le sujet. Tu souhaitais évaluer les capacités du président et de son équipe afin de découvrir quels serait les limites du club. Tu écoutas donc d'une oreille attentive les premières paroles de ton président. Elles amenèrent à un court résumé de ce que vous saviez tous, puis déboucha sur l'élection du vice-président. L'un d'entre-vous prit alors la parole, s'adjugeant le rôle de second. Son discours t'insignifiait peu, tu prêtais beaucoup plus d'importance à son comportement. En prenant la parole juste après son président et en se présentant ouvertement, tu faisais de lui un choix convenable. Tout du moins, jusqu'à en apprendre d'avantage sur sa personnalité. Tu avais bien remarqué ses regards noirs vers le membre de la classe E, lui, ainsi que la demoiselle le succédant. Jeune fille de la classe B, semblait lui donner un appui de plus quant à son élection, mais celle-ci ne montrait guère plus d'ambition personnelle. Cependant tu acquiesças devant son élection de préposée aux gâteaux - car ceux-ci étaient succulents – puis tu pris enfin la parole, sortant de ton anonymat des plus complet.

« Bonjour. » Tu laissas un temps d'arrêt avant que tous se fassent à l'idée de ta présence puis repris l'initiative. « Je puis trouver un point d'accord avec toi Gabriel. Pour en revenir à l'idée de guérilla, celle-ci à vu le jour, parce que trop de monde à été aveugle. – Tu te permet de sourire à ceux qui ne t'avaient pas remarqué – Cependant, dans cette lutte, nous connaissons aussi bien qu'eux, voir même mieux, notre propre terrain, il serait vraiment dommage de ne pas le leur faire encrer dans le crâne. » Tu avanças un peu plus ton corps en avant pour faire ressortir ta personne avant de reprendre. « Aujourd'hui, je ne suis pas prête à voter pour quelqu'un qui entretien une haine envers une simple formalité de couleur. Agir selon la forme plutôt que vis à vis du fond, serrait se rabaisser à la même stupidité qu'usent nos putrides RED. Cependant, la méfiance reste une qualité louable. Bien sûr, honte à moi, si je ne voyais en lui que ce simple défaut. Cependant, je préfère pour le moment garder un œil avisé sur toutes possibilités et attendre avant de me positionner pour une personnalité précise. Si certains le souhaite, je suis prête à remplir le rôle de vice-présidente, mais ne vous bercez pas d'illusion, tout comme mon compatriote, j'ai moi aussi quelques défauts. »

Après cette longue prise de parole, tu te ré-adossas convenablement sur ta chaise et profitas du tour de table et de l'ambiance pour tremper tes lèvres dans ton thé et d'y boire une fine gorgée. Cela te permettait quitter le centre d'attention naturellement et d'observer à nouveau les comportements de chacun. Tous ayant une chance de te satisfaire ou au contraire d'affirmer ta candidature. Vint ensuite le sujet du jour. La mise en commun d'informations.

« J'aurais tendance à suivre pour le moment, l'avis de Sonera sur le leader de WIP. Cependant, ce n'est pas celui qui crie le plus fort, qui n'en est le plus courageux et le plus dangereux. Il est donc préférable de garder un œil sur Warren. Du côté de RED, il ne faut pas non plus négliger leur armée de secours. Nombreux sont ceux qui ont fait le choix d'aider RED en cas de besoin sans non plus y porter un grand dévouement. J'entendis justement une discussion de Jeni D. Yumi sur le sujet. Ce qui me fait le plus peur, c'est que j'ai l'impression, qu'ils défendent une cause, sans en comprendre la raison. Étant en E et de nature observatrice, j'ai l'occasion d'obtenir de nombreuses informations sur le sujet. En sept ans, j'ai appris à connaître les points stratégiques du pensionnat, je pourrais donc à l'avenir conseiller les zones à couvrir. »

Tu n'avais pas tout dévoiler, mais il ne te semblait pas utile d'entretenir un long monologue. Quelqu'un devait encore avoir des informations plus utiles que les tiennes, il fallait donc lui laisser du temps de parole. Tu te tenais prête à réagir en cas de besoin, pour affirmer une hypothèse ou au contraire la réfuter. Et ce bien évidement, si tu en était certaine.

Gabriel Oswald les observait avec un regard bienveillant, presque paternel. Il écoutait attentivement leurs propos, griffonnant sur du papier blanc avec son stylo plume Mont Blanc. Il synthétisait les informations ; chacun d’entre eux apportait des éléments nouveaux que lui-même ne connaissait pas. Sur un coin de son pupitre, il avait noté les deux prétendants à la fonction de Vice-Président. Il hésitait à se décider. Zack Oliver Sullivan semblait plein de bonne volonté, mais son discours sonnait étonnamment creux. Pas de projets, pas d’ambitions. Il en allait de même pour Ailin qui paraissait plutôt désintéressée, à se demander la raison pour laquelle elle voulait occuper cette fonction. Il verrait bien. Au crayon de papier, il annota leurs deux prénoms. Il en effacerait un le moment venu. Se reconcentrant de nouveau sur la réunion, il fit très attention aux déclarations de chacun. Comme un Maître de Cérémonie, Gabriel hochait la tête chaque fois qu’on lui faisait une sorte de “déposition“, parce que son don ne servait pas qu’à impressionner ou à briser, il servait aussi à mettre en confiance, à donner de l’assurance aux autres lorsqu’il souhaitait bien l’utiliser à des fins bienveillantes.

En tant que Président, c’était à lui que revenait l’obligation d’arbitrer les débats, de démarrer comme d’arrêter les discussions pour en faire ressortir l’essentiel. Il aurait bien voulu prendre le temps de répondre à chacun d’entre eux, mais la tâche risquait d’être trop ardue pour le compte-rendu. Quand le Très Honorable Cale N. Summers eut terminé, il attendit encore un peu dans l’assistance, peut-être quelqu’un allait-il se jeter à l’eau ? Mais non. Le soufflet du gâteau retomba et il jugea bon de reprendre la parole.
« Je tiens à vous remercier particulièrement pour vos interventions pertinentes. » Cette fois-ci, aucun sourire ne défigurait sa moue. Il posa ses yeux sur Zack, Sonera, Ailin, Ashkan et Cale, tour-à-tour, comme pour palper leurs émotions. « J’ai eu un petit entrevu avec M. Andersen. Il est effectivement peu probable qu’il ait le cran nécessaire pour gérer un tel projet. Ce doit être la marionnette de quelqu’un… d’un lâche. Je pense que c’est bien dans l’esprit de ce groupe. » Oswald prit une paire de lunettes qui dormait dans son étui “PRADA“. Il regarda avec une attention déconcertante les autres notes prises quelques minutes auparavant.

« Mlle Di Gregorio, je serais ravi que vous nous fassiez partager vos talents culinaires. N’oubliez toutefois pas que la curiosité est une arme bien mal à propos quand on prête allégeance. » Le Président des RTP ne mettait aucun sentiment dans son discours, il parlait d’une voix froide avec un fond quelque peu sympathique tandis qu’il épluchait ses propres feuilles avec austérité. Il avait bien remarqué les regards noirs dirigés à l’encontre de Nathan Richardson, mais il n’en ferait pas étant immédiatement. « De toute façon, beaucoup d’élèves de la classe E sont suspects à mes yeux. Je crois que Mlle Tveit saura nous en dire plus au fur et à mesure que nous aurons ces petits échanges. » Clin d’œil. Il humecta ses lèvres dans l’infusion brûlante de sa tasse de thé. « Je suis bien évidemment d’accord avec Mlle Di Gregorio, M. Sullivan, au sujet de Warren Andersen. Comme ma mère se plaisait à le dire “il y a anguille sous roche“, je crois que ce serait intéressant à creuser. Si vous avez une suggestion quant à l’emploi à faire de votre don, je suis tout ouïe en tous cas. » D’une main assez délicate, il posa la feuille annotée “Sonera“ sur le coin droit de son bureau.

Oui, la réunion avançait, et l’échange aurait pu être plus direct. Mais cette manière différée d’intervenir permettait de lancer convenablement les débats. Il ne revint pas plus en détails sur les remarques d’Ailin, elle mettait tout le monde d’accord. Il existait indéniablement un vrai problème autour des motivations de RED, mais surtout de cette prétendue vague rouge qu’il fallait à tout prix enrayer. Gabriel notait les noms. Alessia, Holly, Nathaniel, Jeni… Cette petite délation fonctionnait et donnait au groupe les moyens d’agir. Ce salon de thé ne devait pas être qu’un lieu de commérage, mais aussi un lieu d’action.

« De manière générale, le passage de Joach, Gautier et Heath en Classe B est un vrai problème. Cela constitue maintenant notre priorité, et j’ai rédigé un modèle de lettre ouverte qui sera posté dès demain. À ce sujet, je ne compte pas perdre de temps. Vous pouvez trouver un exemplaire sur votre bureau. Avec un peu de chances, cela fera bouger les choses… Quant à ce que nous disions, nous ne sommes pas des adeptes de la violence. Nous allons jouer plus intelligemment qu’eux, avec beaucoup plus de sang-froid, beaucoup plus de calculs. Ce qui nous distingue des autres, c’est notre discernement. » Il leva sa tasse de thé avec un grand sourire. « Quand on reste silencieux, quand on se contente d’écouter les voix qui vous parlent, on apprend à découvrir les secrets du monde. Je connais vos secrets. Mais peut-être suis-je en train de mentir ? Peut-être suis-je en train de bluffer ? Mais qui prendrait le risque, mes amis, de se voir pendu la corde au cou auprès de Shu Rockwell. » Son sourire se transforma en expression victorieuse et victorienne.

« Pour certains, il est déjà trop tard. Je connais la raison pour laquelle vous détestez tous M. Richardson. Mettez vos sentiments de côté, exit vos propres ressentis pour vous concentrer sur la Mission. C’est ça l’important. Aujourd’hui, c’est notre meilleur allié. Demain ? Je ne me pose pas cette question, parce que je suis concentré sur le présent. » Son expression redevint chaleureusement glaciale. « J’aimerais savoir sur quelle personne nous avons le plus de ragots. Ce sont les vainqueurs qui écrivent l’histoire. Bien entendu, j’aimerais aussi savoir quels pourraient être nos desseins ; nos projets quant à l’avenir ? » Bien qu’il sommeillait en Gabriel quelques idées, il voulait les voir chercher, parce que ses idées jouait avec la limite des principes qu’il érigeait en dogme. Mieux valait-il rester dans l’éthiquement correct. Pour le moment.

Après avoir énoncer mes informations et mes idées, il me fallut retrouver de nouveau un certain équilibre. C'est ainsi, discrètement, que je me suis mise à prendre du recul. Cela aurait le bénéfice de me faire remarquer plus de détails chez mes interlocuteurs et de ne pas me faire embarquer par une idée, quelle qu'elle soit. Je n'avais pas envie d'être prise entre deux feux et de devoir trancher pour l'un ou pour l'autre. Cependant, cela ne me m'empêchait guère de flairer les bons plans, ni même d'échanger un regard complice avec Gabriel. J'étais si bien installée et si discrète qu'il fallut un certain temps avant que le retardataire ne puisse me repérer. Lorsqu'il avait pris son air choqué, l'envie de me moquer de lui me parvint aux lèvres, mais par le plus grand des respects pour mon hôte, je décida alors de me retenir. Bien sur, un sourire mesquin figurait sur mon visage et n'envisageait rien de bon pour qui oserait montrer une faiblesse.
Pour revenir sur Silvester, notre retardataire, c'était une personne qui me paraissait grossière voir désinvolte. Si bien qu'au début, cela avait le don de m’irriter et de me déranger. Puis à force, je finis par feindre l’indifférence, puisque jusqu'ici, il n'avait pas grand intérêt à l'écouter. Cependant, je ne dissimulais plus mes regards vers lui et me contenta d'ouvertement le contempler. Il avait l'air de vouloir être le centre d'attraction, si bien que son altercation avec le jeune Nathan, fini par me faire craquer et je lâcha donc un petit rire. Une erreur de ma part fut de me déconnecter du groupe entier et Scott vint égailler la situation entre les deux jeunes hommes comme pour m'émettre un avertissement. Je n'étais pas passer loin d'en oublier notre but premier, ou du moins, d'y mettre moins d’effort. Cependant, dans l'action, je pris note de beaucoup d'informations que je pourrais m'amuser à ressortir quand il le faudrait.

Je décidais alors de voler l'attention de Gabriel avant d'en faire de même pour chacun des membres autour de cette table, puis pris la parole.
« Vous voulez mener une révolte, mais vous n'avez d'yeux que pour le résultat final. Dans une guerre, on étudie en premier lieu le terrain et non l'ennemi. Vous vous êtes embrumé l'esprit en ne pensant qu'à RED, qu'à leur agissement. Cependant, ils ne vont pas se trahir d'eux même. Oublier WIP, la classe S et même les individus neutres serait une grosse erreur. S'ils tiennent une réunion comme nous, alors quelqu'un dans tout le pensionnat à du remarquer leur absence. S'ils se communiquent par l'informatique plutôt que par lézard, alors il y a forcément une personne qui le sait. »

Je marqua une pose, laissant à chacun le temps de comprendre l'importance de ne pas se faire embarquer dans l'euphorie, puis repris.
« Voir une partie de RED en classe B peut-être un gros problème, non pas parce qu'il risque de tout casser de nouveau, mais surtout parce qu'il pourrait eux aussi trouver gain de cause chez de nouvelles personnalités et se diversifier eux aussi. On a la force de représenter chaque classe du bâtiment, ce qui nous donne matière à réfléchir. Il faut donc éviter que cela arrive. Faisons en sorte que leur groupe ne touche que des membres de la classe E, s'il n'est pas déjà trop tard. Néanmoins, j'estime aussi que leur arrivée en B est une bonne chose. Ils devront se comporter convenablement et je doute que pendant leurs heures de colle, ils puissent communiquer. Maintenant qu'ils sont séparer, il nous faut juste leur couper toutes lignes de communication. Les empêcher d'échanger par un quelconque moyen et les empêcher de se réunir. Faire de cela une priorité pourrait déjà ralentir le risque de dégâts à venir, bien évidemment, cela n'a pas pour effet de les arrêter, il est encore trop tôt pour tout comprendre d'eux. »

J'étais incapable de savoir si tout le monde avait comprit mes intentions, mais je modérais mes inquiétudes en sachant que j'avais affaire face à d'autres personnes qu'à mon quotidien. En temps de guerre, il y aurait sûrement des espions et des traîtres. Il pouvait très bien en avoir déjà parmi nous, idée que je ne cachas pas dans mon regard vers Gabriel. Cependant, si bien qu'il y en aurait chez nous, il y en aurait dans tous les autres groupes. Il suffirait alors de les trouver et de tirer sur les ficelles pour manipuler l'histoire de cette guerre.

Ce RP commençant à devenir sérieusement obsolète, je viens y mettre un point final avant qu’il ne sombre dans l’inactivité.

Cette deuxième réunion du RTP est une réussite, hormis les quelques débordements dus à l’adhésion de Nathan C. Richardson. Gabriel A. Oswald a donné congé aux membres après avoir maintenu sa décision d’accueillir l’élève de la classe E parmi le groupe. Après quelques débats internes, un compte-rendu official a été écrit et publié. Il pose les jalons des premières grandes idées directrices qui ont motivé les agissements du groupe à travers les mois et les semaines suivantes.

• - Élection d’Ailin N. Tveit au poste de Vice-Présidente du RTP.
  
• - Constitution d’une B.D.D interne au RTP que Gabriel publiera courant du mois de septembre.
  
• - Écriture d’une lettre ouverte à l’intention de M. Ruthel Prismver.
  
• - Ouverture d’un blogue lorsque des rédacteurs auront été trouvés.
  
• - Le RTP jure qu’il n’abandonnera jamais ne serait-ce qu’un instant, dans sa détermination à mener à bien la destruction définitive de RED et l’annihilation de toute entreprise égalitaire au sein du Pensionnat, sans s’abaisser à la crasse de la classe S, et sans se compromettre d’aucune manière dans le pacifisme de W.I.P.
  

En tant que joueur, je tiens à présenter mes excuses pour ne pas avoir tenu correctement ce RP. Je n’ai pas su comment l’aborder. Une nouvelle réunion va s’ouvrir avec un nouveau concept, beaucoup plus propre, qui contiendra assez peu de narrations de ma part. Vous pourrez toujours décrire les actions de vos personnages, mais nous allons désormais nous concentrer sur le fond de nos idées plutôt que leur forme de l’espace-temps du RP.

Je vous retrouve bientôt pour l’Opération Ecstasy.