[WIP / Délégués] WARRIOR

Quand elle avait reçu le lms lui disant que Rain hair’s allait passer à l’attaque, dans un projet mi-WIP, mi- compagne de délégué et ainsi, prendre en charge les réparations du réfectoire, elle avait été ravie. Elle n’attendait que de passer à l’action, alors, Guenièvre avait attendu le soir avec impatience. Guenièvre, glandeuse professionnelle de son état, avait hâte de travailler. Appelez les docteurs, c’est bon, elle a sombré dans la folie. Mais à part ça, tout allait bien. Ou presque. On parle de Marguerite, là.

Alors, habillé d’une salopette, qu’elle voulait rendre vielle et remplit de peinture, pour faire genre, stylé, avec un t-shirt blanc, d’une vielle paire de converse, les cheveux attachés, mais qui faisaient leur rebelle si bien que plusieurs mèches sortaient de l’élastique, et quatre paquets de chewing-gum dans les poches, elle se dirigea en mode warrior à la 300, sur son skate, vers le réfectoire. Plus tôt, lors de leurs inspections des lieux, elles avaient découvert l’étendue des dégâts. Tout le rez de chaussé avait été massacré, le magnifique hall aux vitraux qu’elle aimait admirer, vestige qui témoignait de l’ancienneté et de l’époque glorieuse de ce manoir reconvertit en pensionnat, n’était plus et ça l’attristait. Elle trouvait cela puérile, enfantin et débile de la part de Red. Elle les comprenait, mais elle leur en voulait d’utiliser ce genre de moyens. Pour elle, tout devait être préservé, surtout les vestiges du passé, car ils contaient leur propre histoire. Et c’est dans ce but qu’elle était présente ce soir.

Puis Ryry aimait vraiment Prismver, pas parce qu’elle faisait partie des privilégiés, mais parce que c’était un endroit singulier. Un lieu à part du monde, au sens propre comme au figuré. C’était sa maison. Son chez elle, et elle se voyait mal quitter se pensionnat. Alors, elle voulait réconcilier les différents membres de la maison et elle était déterminée à réussir. Mais elle était réaliste, ça allait être du donnant donnant, de la part de tout le monde, sinon, rien ne s’arrangera.
Quand elle traversa le hall pour arriver à la cafétéria, elle croisa le groupe d’Hercule qui travaillait depuis 19h, mais ne s’attarda pas avec eux. Elle pénétra leur lieu de rénovation, tout à l’heure les orcs l’avaient aidé à transporter les vielles tables, posé dans un coin, et rendre les bureaux des D à leurs propriétaires respectifs.

- Bon les filles. Faut pas déconner. On rigole plus la ! Karydwen nous rejoindra surement plus tard dans la soirée mais en attendant on va tout gérer.

Motivée, elle continua.

- Alors personnellement je propose qu'on commence par repeindre les murs, comme ça le temps que ça sèche on pourra retaper les tables ? Ça vous va ?

- T'inquiète, on a toute la nuit, de toute façon ! Bon, super, vous m'en voudrez pas, mais c'est plus rigolo sur mes rollers, donc je prends un pot, un pinceau et on se lance ! Allons-y les enfants ! Avait dit Ivy après avoir chaussé ses Rollers.

- Ça roule mes poules. En plus, ça tombe bien, c’est l’une de mes soirées insomnie on. Mais avant tenez. Elle distribua à chacune des filles un paquet de chewing gum. Comme ça, c’mieux. Bosser sans chewing gum, c'pas possible quoi !

Le quatrième paquet, elle le réservait pour Karydwen. Elle invoqua quatre elfes pour les aider, en temps normal, elle aurait choisi les orcs ou les nains, parce qu’ils bossaient sans faire chier, et oui, les petits elfes serviables, ce n’était que dans Harry Potter, dans le vrai monde, ils étaient grands et très hautains. Mais sur ce coup, il n’y avait qu’eux qui pouvaient servir, parce qu’ils avaient la fibre artistique et ne risquaient pas de transformer les murs en une esquisse de bébé faite avec les doigts.
L’invocatrice posa son lézard –oui, allait partout où elle allait- sur une table, prit un pot de peinture, un pinceau et commença à s’affairer sur un mur en chantonnant Young, Wild and free. Les créatures firent de même, mais sans chanter bien sûr, après avoir lancé un regard lourd de sens à la rousse, du genre « oh tu vas nous le payer très cher… Mais alors très très cher ».

Guenièvre avait été la première à se mettre au boulot, après avoir rigolé à la blague de Cassandre sur l’URSS et à la réplique de Poison Ivy, - non sans protester par « Hey mais l’URSS, ils sont cool là bas, nan mais azy, au moins ils jouent franc jeu et assument leur connerie et les expérimentations cheloux, c’pas comme ces hypocrite des USA »-. Puisque sinon, elle se serait amusé avec son skate, aurait traîné par-ci par-là, aurait regardé les filles, et n’aurait rien foutu de toute la soirée. Hors, il fallait bosser, alors, elle avait tout de suite pris un mur et avait commencé à le peindre avec l’aide des créatures mystiques, après la distribution des paquets de chewing-gums, reçut par de la joie de la part des deux bleues et l’invocation d’elfes.

- Tu gère tellement. Je. Ha. JE VAIS PAS POUVOIR ME CONCENTRER. Ils sont tellement canons..... Tu crois que j'aurais un jour une chance avec eux ?
- Hé Cass, range les hormones, ça va aller je t'assure ahah ! Guenièvre, tu aurais pas pu en faire apparaître des tout vilains pas beaux ? Je crois qu'on l'a perdue.

Et de son coin, elle ne pouvait s’empêcher de rire face au spectacle qui s'offrait à elle, avant de prendre la parole.

- Ah mais si t’inquiète. Genre…. Pas avec ceux-là, hein … Ils ont un caractère de chien. Elle frissonna et détourne le regard vers eux, pour croiser huit paires d’yeux aux regards noirs lourds de sens. … Hahaha … mais y a certains elfes sympa, cool et tout gentil. Tu verras, j’les invoquerais la prochaine fois pour te les présenter. Puis elle ajouta à l’intention d’Ivy. Non, c’est bien ça le problème avec eux, il n’y a pas d’elfe MOCHE. GENRE. WTF. ILS SONT TOUS BEAUX…. Comme si la beauté était un truc héréditaire …. Ou peut-être que si … qui sait. Donc tu vois pourquoi ils sont tellement imbu d’eux-même, genre ils se croient parfait … Tss, mon cul ouais.

Elle sentit une nouvelle fois leurs regards braqué sur son dos et n’osa pas tourner la tête vers eux. Là, elle allait vraiment le payer très cher, déjà que les obliger à bosser, c’était une humiliation pour eux, alors, les critiquer, c’est signé son arrêt de mort. Mais, lol. OSEF. Gueny elle était masochiste et sa langue pendue lui avait fait voir pire. Alors, narmol, elle s’en sortira comme elle s’en est déjà sortie.
Et puis rien ne pouvait gâcher la bonne humeur de la rousse en ce moment. Elle était sincèrement heureuse d’être avec le groupe. Elle avait l’impression que cette action allait les rapprocher encore plus, ainsi elle prit une minute de pause, pour observer ses amis se mettre au travail, comme pour imprimer ce moment à tout jamais dans sa mémoire, mais elle savait que ça n’était pas suffisant. Alors, elle sortit son portable, prit quelques photos des adolescentes, de l’endroit en plein travaux, semblable à un patient en train de subir une chirurgie. Et cliché après cliché, adossé au mur à la peinture encore fraîche, elle se laissa aller à la réflexion, au fur et à mesure que son regard azuré balayait le réfectoire. « Quel gâchis » et devant ce massacre, ces murs défiguré, tel une personne à qui on aurait arraché les tripes, une partie de la chanson Don’t go de Bring Me The Horizon lui revint en mémoire, « If I spilt my guts, it would make a mess we can't clean up. If you follow me, you will only get lost. If you try to get closer, we'll only lose touch. Yes you already know too much, and you're not going anywhere. » Elle trouvait que ça résumait bien la situation. Le bordel environnant.

Comment en étaient-ils arrivés à tout cela ?

Marguerite, elle avait adhéré aux idéaux d’Entropy, même si elle n’avait pas participé de façon concrète sur la scène, elle les trouvait nobles, puis ça avait dérapé, ils avaient détruit la salle de classe des A. Déception, mais elle n’en fit pas grand cas. Puis, vint la vague rouge et avec elle le déluge. Ils croyaient quoi ? Que la violence allait arranger les choses ? Allait leur donner de la valeur ? C’était eux qui soutenaient principalement les stéréotypes à leur égard, c’était eux qui se voyaient comme des échecs, elle, elle ne voyait rien de tout ça, en eux. Tout casser n’arrangerait rien, on ne crée pas la paix avec de la haine, dans le meilleur des cas, cela provoquera une soumission à l’illusion de paix, mais la rage sera toujours là, attendant d’exploser et de tout détruire dans son passage, dans le pire des cas, cela provoquera une guerre. Et la guerre avait éclaté cette fois, plus forte et plus dévastatrice que jamais, auparavant.
Mais tout casser était tellement plus simple que de faire un effort pour parlementer, chercher des solutions intelligentes. Tellement plus simple que d’ouvrir les yeux, voir qu’ils étaient tous des gamins un peu paumés aux capacités qui les dépassaient, à l’avenir incertain, en dehors de cette île. E, D, C, B, A. Peu importe la classe, la couleur, la bannière, le discours.
Tout le monde était dans le même sac. Mais pour ce dernier point, elle ne blâmait pas les rouges, ils avaient essayé. Non, pour ce dernier point, elle blâmait les autres classes. Ceux qui leur avaient craché à la gueule, ceux qui avaient fourni la torche pour allumer le bûcher aux sorcières.
Mais au bout du compte. C’est la faute de tout le monde et de personne.

Elle soupira, si elle continuait à décortiquer tous ces événements, sa bonne humeur allait y rester, donc, décidant de se reprendre en main, elle enfouit son portable dans sa poche, reprit son pinceau et recommença à peindre, sans se rendre compte que son dos était taché de peinture.  

- Vous savez les filles, j’pense qu'on devrait organiser un concert ou un truc du genre. On a pas encore tout le monde, mais qui sait, ça fera p’têtre de la pub ? On a un avenir magnifique moi j’vous dit ! On gère tellement.
- T'as carrément raison, faudrait qu'on fasse ça vite, ça me donne envie d'y être du coup ! Et je m'occuperait des costumes les enfants, je vais en faire des ouffissimes, vous allez voir. D'ailleurs, on pourrait peut-être essayer de se faire Angie des Stones à la prochaine répet', vous en dîtes quoi ?

Elle acquiesce avec un immense sourire.  

- AZY COMMENT J’SUIS TROP PARTANT POUR UN CONCERT. Genre. Le top du top, ça serait un concert de black metal ou de brutal death… Parce que tout le monde sait qu’il n’y a rien de mieux pour promouvoir la diversité, l’amour et la paix, que du black ou du brutal death… J’vous jure. Parole de metalhead. Sinon, j’suis partante pour Angie Poison Ivy et pourquoi ne pas jouer Doom and Gloom aussi ?

Et sur ces paroles, elle se remit à étaler de la peinture le long du mur, tout en gardant une distance de sécurité avec les elfes. Ils aiment pas quand on empiète sur leur territoire.