New York, concrete jungle where dreams are made of
There's nothin' you can't do
Now you're in New York
These streets will make you feel brand new
Big lights will inspire you
Samedi. 10h AM. Et me voilà au London Heathrow airport.
C'était une décision prise sur un coup de tête, juste comme ça, parce que
why not. J'avais l'habitude de faire des trucs comme ça, à l'improviste, sans raison particulière, juste parce que de toute façon rien de mal ne pouvait arriver et parce qu'on ne sait jamais ce qui pourrait nous attendre lors d'un voyage, surtout avec quelqu'un qu'on ne connaît pas tant. C'est comme ça que se font les amitiés les plus fortes, après tout.
Mais cette fois, j'ai l'impression que c'est différent. J'ai l'impression que je m'attends à quelque chose et je sais pas quoi. J'ai l'impression que cette fois ma 'décision prise sur un coup de tête' n'était pas
naturelle. J'avais envie de sortir ces temps-ci, oublier un peu mon entourage et ma routine habituelle pour bénéficier de ce qu'un peu de nouveau peut apporter. Après tout ça ne peut pas me faire de mal. J'ai pas envie de toujours penser aux mêmes trucs, j'ai pas envie de constamment penser à
la même personne alors que c'est probablement pas réciproque. Ça sert à rien de se morfondre comme une merde. Faut tourner la page parfois, et même si m'a pris du temps, je crois qu'aujourd'hui, j'ai définitivement tourné la page.
Ce matin je suis légère, pétillante et de bonne humeur pour une raison qui m'est inconnue. Il fait beau à Londres, un peu trop beau. Le soleil vient doucement éclairer la rosée matinale qui se déposait sur les fleurs ornant le pavé. Très jolies fleurs d'ailleurs, de toutes les couleurs en plus. L'herbe est encore humide à cause de la pluie de la veille et même s'il fait assez froid, le soleil semble désespérément tenter de réchauffer l'atmosphère automnale avec le peu de rayons qui réussissaient à se frayer un chemin dans le ciel parsemé de nuages. Après un moment à profiter de l'air frais et contempler les fleurs - des tulipes -, je me décide enfin à entrer dans l'aéroport.
Plus tard, alors que j'ai enfin terminé de scanner mes bagages, ai reçu mon ticket et me suis occupée tous les préparatifs du genre, je m'arrête un moment. Je cherche une tête brune parmi les passants, regarde autour de moi puis pose le regard sur mon cellulaire qui indiquait déjà quelques minutes de retard de la part de Heath, mais toujours rien.
J'attends encore quelques minutes avant de le remarquer, là-bas, au fond, entrain de trimbaler son bagage, le regard perdu. Il regarde un peu partout autour de lui, je crois qu'il me voit pas. Ou sinon, une autre hypothèse serait que l'aéroport a beaucoup changé depuis la dernière fois qu'il y est venu - s'il est déjà venu ici -, avant son amnésie.
Il se dirige je ne sais où et donc, bien évidemment, je ne peux m'empêcher de le rattraper pour le faire sursauter en lui sautant dessus par en arrière.
BOUUHEt il a sursauté - un peu comme n'importe qui l'aurait fait si on lui avait sauté dessus. Je ne peux m'empêcher de glousser comme une dinde évidemment, et quand je m'arrête finalement, je pose ma main sur son épaule et me place devant lui. Et là je réalise qu'il me dépasse d'une putain de tête au moins, et que j'ai l'air bien petite sans mes
louboutins adorés qui me rajoutent cinq pouces au moins. Je joue un peu avec son chandail tout en le regardant.
Pourquoi t'es en retaard ? Je pensais que t'étais pas venu et que tu t'étais dégonflé, comme une tapeeeetteee.. J'aime pas les tapettes. Moi j'aime les hommes, les vrais. sourire. Ou comment donner un double sens à chaque putain de phrase. Non vraiment, j'ai envie d'exploser de rire là mais je reste stoïque. Bon voilà, j'aurai pu faire pire en disant que j'aime les trucs longs et durs ... genre, comme le chocolat. Plus c'est long plus c'est bon une barre de chocolat. Et si c'est black c'est bonus..
#DidUSayWizK Okay je vais m'arrêter ici.
D'ailleurs je viens de me rappeler qu'il est amnésique, et donc qu'il ne se rappelle absolument pas de moi. Oh lol, ça explique pourquoi il a sursauté comme un malade tout à l'heure. Je m'éloigne de lui pour lui tendre la main, comme on le fait pour faire connaissance en général.
Okaay so moi c'est Holly ou Kate c'comme tu veux, et en fait on se connaît depuis .. Une semaine et demi. Alors y'a pas grand chose à dire voilà .. Ravie de faire ta connaissancee .. ? ça fait bizarre. En plus je dis jamais ça. Je me sens trop polie oh god. Je l'observe quelques secondes en attendant sa réponse. Il a l'air différent Heath, comme si son amnésie l'avait rendu .. Plus léger, plus sympa.
Pardon. C'est comme s'il était plus jeune, comme s'il avait l'air plus sociable, plus
approchable. Plus attachant. Comme si l'aura «
fuck you je veux pas te connaître » qu'il dégage habituellement s'était envolée. Non mais c'est vrai, d'habitude on peut littéralement lire 'fuck you' sur son visage sans qu'il ne dise quoi que ce soit, alors que cette fois c'est différent.
Je m'arrête un moment et fouille mon sac pour y prendre mon téléphone et regarde l'heure qu'il indique. Et je sursaute presque. Parce qu'on a deux putain de minutes pour se rendre à notre vol.
Bon on va rester là à attendre qu'il neige ou on va prendre notre vol avant qu'il ne soit trop tard ? On a deux minutes.Je lui laisse même pas le temps de répondre que je le prends déjà par le bras et le trimbale avec moi jusqu'à notre avion. Obéis à ta reine, homme. lol.
Et en moins de deux minutes, nous voilà, prenant un vol pour New York alors qu'on vient '
tout juste' de se connaître.
Mais fuck it, on a qu'une vie.
[...]
J'ai passé les sept heures du vol à re-faire connaissance avec lui et lui ai fais portrait des gens à Prismver avec leurs photos sur les réseaux sociaux - et je dis bien des
gens en général et non de ses
relations avec eux. Et bien sûr j'ai venté mes meilleures potes mais je suis honnêeete que voulez vous, c'est pas ma faute si Victoria et Zahia sont des bonasses lol. Je m'arrêtais
certaines plusieurs fois pour regarder les photos de plus près (
les abdos de Cale et Sony, ça se manque pas u see) et pour passer des commentaires du genre 'salope', 'petit con', 'sa bite a probablement la taille d'un crayon il devrait se la fermer lol' etc etc., avec le sourire type de la pétasse, bref très constructif vous voyez.
Et en moins de temps qu'il ne fallut pour le dire, on avait déjà pris un taxi et on était déjà à
la ville où les rêves sont faits.
New York.
Et comme à chaque fois que je pose les pieds ici, j'ai toujours cette sensation de bonheur, de légèreté, de liberté. Comme si ici, dans cette ville, ce petit paradis sur terre, rien de mal ne pouvait arriver. Cette ville a du vécu, cette ville a une ambiance bien à elle. C'est ce qui fait que peut importe le nombre de fois qu'on y a posé les pieds, c'est toujours comme si c'était la première fois. Les jeunes professionnels et leurs jupes-chemises-cravates noires, les artistes de rue, les mascottes comme Woody et Mickey Mouse, les petits cafés et les restaurants à chaque coin de rue. C'est ça qui fait New York.
J'adore cette ville.Il n'est encore que quatre heures de l'après midi, et donc les lumières nocturnes ne sont pas encore là pour compléter l'ambiance
magique que dégage l'endroit, mais on a déjà une vue pas mal du tout sur la ville et ses gratte-ciels, des buildings tellement grands qu'on se demande même si c'était humain d'avoir construit ça. Pendant qu'on est tous les deux debout à observer la vue panoramique qu'on avait d'ici, je donne un coup de coude à Heath pour le sortir de ses pensées. Aaah le petit british à New York.
Bienvenu en amérique, l'outsider.AMEEEEEEEERICAA.
Ouais, je le sais je le sens, tout le monde va l'harceler - et m'harceler moi - à cause de son accent, il va devoir se répéter au moins trois quatre fois à chaque fois pour qu'on le comprenne le pauvre. Parce que si moi je suis habituée à l'accent anglais, ce n'est pas tout le monde ici qui l'est.
Boon je propose qu'on marche, c'est pas très loin. Profite bien de ta promenade pour observer la ville le paysan. Oh et t'inquiètes pour l'hôtel, j'ai ma chambre habituelle chez Vic. Son père a un hôtel c'est un truc de richos, un des plus réputés de Manhattan, un truc de fous.Et on marche, on se fraye un chemin à travers les touristes, hommes d'affaires,
itinérants même, et on se rend finalement à notre destination. Je lève la tête vers le bâtiment pour vérifier si c'est bien ce que je crois et j'entre. Quand on est à l'intérieur - et quand on a monté je ne sais combien d'étages en ascenseur -, on arrive enfin et ce qui se fait le plus remarquer dans la pièce - après les décorations de Noël alors qu'on est en automne -, c'est le logo playboy au milieu de la pièce.
Ça va fais pas cette gueule je vais pas faire un shoot nue non plus.Juste en costume bunny girl de Noël.