Sujet: CLUB D'ECRITURE; Textes divers Sam 1 Nov 2014 - 23:34
HRP:
Voila le blog du club d'écriture. Pour pouvoir y poster un texte, votre personnage doit évidemment en faire partie. Vous pouvez vous y inscrire ici.
La procédure:
• vous m'envoyez sur ETIENNE votre texte en MP (ou SKype) et je le poste ici avec le code ci-dessous, le même pour tout le monde. Donc pas de mise en page ni d'image de votre part (j'ai changé d'avis, club d'écriture alors on se focalise 100% sur elle). Le type de texte est 100% LIBRE. Humour, noir, triste, fantastique, sci-fi, réaliste, 1ère personne ou 3ème, avis su la guerre des classes ou envolées lyriques sur les fesses de Terry... Vous pouvez faire un texte sur une anecdote de votre personnage aux toilettes comme écrire une description de quelqu'un, ou des paroles de musique... c'est carte blanche totale. Tous niveaux acceptés, pas besoin d'être un boss daddy, Etienne veut surtout que ceux qui aiment l'écriture puissent publier, même anonymement si ils le préfèrent. La seule et unique règle inrp comme hrp est que ce soit un texte écrit par vous. • Dans votre MP, vous devez me préciser si le texte est anonyme ou si je le poste au nom de votre personnage.
J'attend de vous une participation spontanée, on se prend pas la tête avec un temps imparti ou quoi que ce soit, mais s'il vous plaît, faîtes vivre le club autrement ça sert à rien d'en faire partie ;)
Les commentaires sont autorisés: Postez à la suite d'un texte, tout simplement, le commentaire du personnage. Pas besoin de mise en forme ou de code. Vous pouvez commenter même si vous ne faîtes pas partie du club. Quand je posterai le texte suivant, je supprimerai tous vos commentaires après les avoir c/c dans le post de l'écrit concerné, et posterai le nouveau texte à la suite, et rebelote. Si vous souhaitez commenter un texte antérieur au "texte actuel", il suffira de citer. N'hésitez pas à commenter, idem, ça aidera à faire vivre le club. ♥ Je compte sur vous, et merci !
PS: Pour la petite info, INRP, on dit que vous donnez vos textes à Etienne à la main (sur papier), par LMS ou par clé USB, il s'occupe de la publication comme je m'occupe de celle-ci hrp.
- Mais si tu fais ça… Si tu… les tues, ils vont te mettre au placard, c’est obligé ! T’es foutue, recalée : ils sont intelligents. - Tu parles ! Qui osera ? Pas ceux que je fais chanter et rire à gorge déployée. Pas ceux que je déshabille et déshinibe. Pas ceux qui m’aiment comme un vieux Doudou, toujours là à câliner. Encore moins ceux qui ont imaginé que je leur serais soumise, que je leur serais dévouée, que je leur essuierais les bottes, les frottant jusqu’au sang.
Suceurs de sang. Fous. Minuscules tout-puissants. Ils ne savent ni me prendre en mesure ni me donner à mesure. Ne pensent qu’à flatter mes courbes et me lamper goulûment.
Mais c’est moi l’immortelle, mes chéris. C’est moi qui vous suce et vous aspire de l’intérieur. Et quand je coule, si délicieuse, si insolente… N’entendez-vous donc pas comme je suis gorgée des plaintes de toutes les nuits ? Je ne joue pas moi ; vous avez perdu, c’est tout vu.
J’en ai coulé par tonneaux des comme vous. Des petits cons, des grands cons, de sombres idiotes. Des dépressifs, des dépressives, des amoureux, des coeurs brisés. Tous coulés.
Car c’est moi l’excessive, on vous aura pourtant prévenu. C’est même écrit sur ma bouteille. “À consommer avec modération.”
_Anonyme
InvitéInvité
Sujet: Re: CLUB D'ECRITURE; Textes divers Ven 21 Nov 2014 - 12:33
Vide. Son esprit. Ses poumons.
Son regard se fixa sur le sol, et à chaque expiration, il avait la sensation que sa cage thoracique se réduisait tellement qu’elle en compressait son coeur. Mal. Il sentit cette crispation dans sa gorge et sa main vint trouver le bouton de l’ascenseur d’elle-même, mécanique. Il y entra et y resta immobile, face au mur, appuyant simplement sur le bouton du rez-de-chaussée.
Alors, les portes se fermèrent, et sa cage commença sa descente. Mais après seulement quelques secondes, sa main vint appuyer sur le bouton rouge d’arrêt; c’était l’intention qu’il avait en entrant dans la cabine.
S’isoler. Se cacher. S’enfermer. Se renfermer.
Son poing frappa la paroi de la cabine avec tellement de force que celle-ci s’enfonça légèrement. Il ignora l’intense douleur ressentie dans ses phalanges et, le visage déformé par la rage et la souffrance, frappa une seconde fois, encore plus fort, s’éclatant la main sur la paroi d’acier en serrant les dents si fort qu’il en aurait presque éclaté sa mâchoire.
Et ces pulsions évacuées, inévitables, les larmes suivirent, montant violemment à ses yeux tel un torrent dévastateur. Son crâne vint à son tour s’échouer avec douceur sur la ferraille glacée, ses mains se cramponnant à la barre au niveau de son bassin. Ses lèvres tremblèrent, son coeur n’en pouvait plus de se serrer; peut-être allait-il éclater sous la pression qui s’abattait sur lui. De lourdes larmes coulèrent de ses yeux fermés avec force, son souffle court épousant la paroi dans une buée faîte de douleur et de peine.
Et ses jambes lâchèrent. Il s’accroupit, tenant toujours fermement cette barre pour ne pas s’éffondrer, y apposant de nouveau son front, l’y cognant quelques coups pour se punir.
Se punir d’être si con. Si fier. Si mauvais. Si lâche. Si peureux.
Tout ce que n’était pas Robin. Un roulement de rage compressa sa gorge à cette pensée, et si le brun avait été là, c’est lui qui aurait accueilli les deux coups dans la paroi, sans une once d’hésitation.
Pourtant, il ne les méritait pas. Parce-que lui la méritait, Laura. Et il le savait. Robin était capable de la rendre heureuse. Mais pire.
A ses yeux, il était la seule personne qui serait capable de la combler comme lui le pouvait. Comme lui le pourrait. Robin était la seule et unique personne qu’il avait toujours redouté pour lui arracher Laura. Il n’avait peur de personne d’autre, se sentait plus fort, plus capable que tous.
Mais pas lui. Si il y en avait un seul qui pouvait l’ôter de son coeur à elle, c’était bien lui.
Et Laura l’avait compris.
Les larmes tombèrent sur l’écran de téléphone allumé, Vincent y voyait flou mais la manipulation visant à appeler Martin ne nécessitait même plus ses yeux. Pourtant, il ne l’appelait pas. Le numéro était là, sous ses yeux, le téléphone vert sous son doigt tremblant. Il n’avait qu’une pression à faire.
Mais le téléphone vola un peu plus loin, s’échouant dans un coin de la cabine, et Vincent se laissa tomber assis, jambes pliées, coudes sur les genoux et poings sur les yeux.
Et il pleura, jouissant de la solitude que cette cabine lui offrait, là où il pouvait se laisser aller à ce que même Martin ne pouvait regarder. Il pleura, sans retenue. Il pleura, comme jamais il n’avait pleuré depuis son enfance.
_Anonyme
InvitéInvité
Sujet: Re: CLUB D'ECRITURE; Textes divers Ven 21 Nov 2014 - 22:39
Coquine, elle croque les pommes, fruit de tous les péchés avec malice, gourmande et taquine. Habile car la demoiselle sait y faire, sait s’y prendre, sait les prendre. Aguicheuse, ses yeux papillonnent, attisent, attirent et maîtrisent. Rousse, sa chevelure de feu marquant votre coeur à vif, brûlante, ardente de désir. Langoureuse, lorsqu’elle fait courir sa langue avec délice le long d’un torse musclé, descendant, descendant et... Indécente, roulant des hanches dans sa jupe de cuir, se léchant les babines, tigresse prête à bondir. En bouche, divine dans ce qu’elle donne, sublime dans ce qu’elle prend.
Sorcière des temps modernes, enivrante, empalée, embrasée sur le bûcher.
Bandante, les forces masculines les plus puissantes se ruent jusqu’aux plus hauts sommets. Erotique dans ses sourires et dans ses rires, dans une de ses mains glissées entre ses cuisses, dans de simples paroles lancées du bout de lèvres carmines. Nue, féline entre leurs bras, elle les laisse caresser sa douceur éphémère, irréelle, sensorielle. Nourricière, du bout du sein elle abreuve les amours les plus fous, les passions les plus déchaînées. Ehontée, à gorge déployée et cambrée, son corps est tel un navire voguant sur milles océans de plaisirs. Tactile, elle touche, palpe, elle veut sentir toute la grandeur de la Vie palpiter sous ses doigts de fée. Tendue elle demeure, vibrant sous leurs paumes, insoumise, libre -
Femme.
_Deux anonymes
InvitéInvité
Sujet: Re: CLUB D'ECRITURE; Textes divers Sam 6 Déc 2014 - 22:43
Plantez-moi le couteau dans le dos plutôt. Le cœur déjà criblé, les yeux fermés, les doigts gantés… Je ne veux pas voir la main assassine, la prochaine fois que je mourrai.
••
On ne tient jamais vraiment ses promesses, mais les promesses, elles, nous tiennent bien.
_Anonyme
InvitéInvité
Sujet: Re: CLUB D'ECRITURE; Textes divers Jeu 8 Jan 2015 - 14:13
Les lecteurs abonnés peuvent désormais m'envoyer par LMS (en vrai, en MP sur Etienne) le vote de leur texte préféré, et si ils le veulent, leur(s) commentaire(s) sur un ou des texte(s). J'afficherai le tout dans un nouveau post, et les noms des auteurs et du gagnant du concours. :) Le texte numéro 4 est hors-concours. Vous pouvez le commenter, mais il faudra choisir votre gagnant entre les textes 1, 2 et 3.
1
Pas trop envie d’en parler de ce mec. Insignifiant, inexistant, trop dérangeant, déboulant dans votre vie d’un coup sec, sans prévenir, ni crier gare, s’installant. C’est lui qui se balance sur votre chemin, et c’est lui qui se plaint.
Chieur.
Pour parler en jolies comparaisons, il serait ce qu’est l’olive à la pizza. Tout à fait inutile, c’est le détail de trop. Un détail qui prend tellement de place qu’il en devient étouffant. Obsède et possède.
On est bien tenté de l’ignorer, au départ. Lui et ses caprices qu’en sont jamais vraiment. Lui et ses coups de gueules qui finissent toujours pas se rétamer en faiblesses bien marquées. D’un regard, on pense le connaître - d’une parole, il devient indigeste. Horriblement compliqué, ce type est un casse-tête - pire qu’une fille. Pire que tout ce qu’il dit détester.
Et pourtant, on ne peut que l’apprécier. Frustrant hein, ces gens qui arrivent à vous coller au coeur sans faire le moindre effort. Toujours nonchalant, jamais content. Il y a aucun moyen de savoir ce qu’il pense, ce qu’il veut, lui qui a tendance à toujours mentir. Pour se protéger. Lâche un peu trop égoïste, qui se sauve dès que quelque chose s’approche de son coeur. Peut être parce qu’il est fragile. Peut être.
Je parle de lui, mais je sais pas. Je sais pas qui il est, et je le saurais jamais - c’est pas mon rôle, et ça le sera jamais. Moi je vais juste me contenter de le regarder, et de remettre en place ses conduites de petit con. Malmener sa fierté trop mal placée, lui poser les questions qui dérangent, juste l’embêter. Pour qu’il se montre enfin tel qu’il est à ceux qu’il aime, et qui l’aiment - il serait peut être temps. Mais bon, c’est pas la gratitude qui l’étouffe, je vous l’ai dit.
Chieur.
2
Si on m’avait annoncé dès le début que j’aurais la garde d’une princesse, j’aurais signé de suite sans hésitation. Mais c’était sans compter celle que je vis, un petit bouton de rose, une toute petite chose. Et dès que mes yeux s’étaient posés sur elle, je m’étais dit “non, je signe seulement pour cette princesse, les autres j’en veux pas”.
Puis la princesse est devenue grande. Je l’avais imaginée dans de nombreux rôles mais celui qu’elle s’est approprié aujourd’hui et qu’elle agrippe farouchement lui convient parfaitement. Une guerrière, une amazone. J’ai vu les années défiler sur nos têtes, comme les soleils et les lunes passent dans le ciel et plus j’avance à ses côtés, plus je l’admire. Elle est belle quand elle secoue sa crinière de jais dans tous les sens, quand elle fronce le nez parce qu’elle est mécontente. Elle n’a besoin d’aucun artifice sauf peut-être celui d’un masque pour protéger sa beauté, parce qu’elle attire naturellement le regard. C’est ma princesse à moi.
De calme et curieuse, elle est passée à sauvage et intelligente. C’est la force brute, pure et elle a le courage d’aller de l’avant, de faire tomber tous les murs qui se posent devant elle à chaque nouveau pas. Je ne suis plus qu’un superviseur parce qu’elle n’a plus besoin de gardien, mais j’en suis fier. Fier que la princesse soit devenue reine. Reine farouche, reine battante, juste ma reine que j’admire et protège.
3
Club d'écriture
Je me suis toujours dit que, lorsque je devrais écrire quelque chose, je ne saurai pas par où commencer. Je suis un type sarcastique - faire une description d’une personne chère n’est pas quelque chose de facile pour moi. Il y a fortes chances pour que ce projet termine en une critique si je m’y attelais maintenant. Il faut dire que, quelle que soit la personne concernée, je trouve toujours quelque chose à y redire. Je passe mon temps à râler sur mon meilleur ami, pour tout exemple. Je suis facile à vivre, mais je pense énormément. Je suis d’ailleurs certain que vous ne pourrez plus supporter que je vous regarde si jamais vous devinez qui vous êtes en train de lire.
Seulement, il y a quelqu’un. C’est d’ailleurs pour cette raison que j’ai décidé de m’étaler. Il y a une personne sur qui je n’ai rien à redire - ou plutôt, sur qui je n’ai pas envie de dire quelque chose. Vous pouvez qualifier ça comme vous voulez, mais sachez-le : je suis conscient de ses défauts. Je connais ses erreurs, aussi. Je n’aime pas épiloguer sur la vie des gens, mais de ce que j’en sais, c’est une personne extraordinaire. Je ne dis pas qu’elle saurait s’envoler ou tisser des toiles dans le ciel pour s’y balancer, je pense qu’elle est capable de bien mieux en bien moins de choses. Si j’écris ça, c’est parce que je suis un cas désespéré - et quelqu’un qui semble effleurer la possibilité de m’aider ne peut que gagner mon respect.
C’est complètement égocentrique, j’en suis conscient. Et puisque je dois décrire cette personne, je vais faire de mon mieux pour que ces lignes soient à la hauteur. La vérité, c’est qu’il n’y a pas grand chose à dire. Elle-même ne dit pas grand chose, la plupart du temps. Elle est de ces gens qui n’ont pas besoin de beaucoup parler pour se faire comprendre - et qui semblent parfaitement vous comprendre. C’est une personne qu’on ne souhaite jamais voir partir, comme une bouffée de chaleur qui vous traverse le corps. Métaphore hivernale, bien entendu - le vent rafraîchissant si vous lisez ceci dans six mois.
Pour la suite, je vais avoir besoin de vous. Imaginez votre maison, ou votre refuge - le lieu dans lequel vous aimez être après une journée difficile. Imaginez-vous au chaud sous votre couette, ou dans les bras de votre petite amie, si vous en avez une - à conjuger selon qui vous êtes. Pensez aux petites attentions de vos parents, la chaleur des bras de vos amis ou la tendresse de votre animal de compagnie - pensez à ce que vous ne vous lassez jamais de retrouver. Si vous n’avez rien de tout ça, pensez à la personne qui vous est le plus cher - même si vous refusez de l’admettre, faites-le pour le reste de votre lecture. Fermez les yeux, juste un instant, et essayez d’imaginer que vous êtes dans cette situation. Les sentiments que vous ressentirez, cette chaleur, cette tendresse, cette sensation de calme et de sérénité - c’est ce que me procure la personne dont j’essaie de vous parler.
Je n’ai pas le talent pour écrire de grandes lignes poétiques. Je n’ai pas la finesse pour créer quelque chose à la hauteur de cette personne. Cette description, ces comparaisons, je pense qu’elles sont ridicules. Les plus grandes aides se font dans la tête, non pas en soignant des blessures physiques - bien que ce dernier fait n’en soit pas moins important. C’est sans doute pour ça, c’est sans doute parce que tout ça tient de l’immatériel que je suis incapable de trouver les mots exacts. La plupart d’entre vous n’ont pas idée à quel point une personne peut changer votre vie.
Celui qui m’sortait les conneries du genre « Une de perdue, dix de retrouvées ! » en me donnant une vague tape sur l’épaule et en me disant d’ouvrir une boîte de cassoulet.
C’est celui que j’regardais avec un amour et un respect infini, sans même en avoir conscience - ou seulement pendant des petits moments émotionnels et nostalgiques, pendant lesquels il se foutait bien de ma gueule.
C’est celui pour qui j’aurai pas osé donner ma vie, parce-qu’en le retrouvant plus tard au Paradis, il m’aurait mis une sacré taulée.
Il aimait pas trop les concepts de sacrifice, d’honneur, de bravoure, tout ça. Pourtant il les portait en lui, même si il faisait, genre, c’est pas l’cas. C’était obvious.
C’est aussi celui que j’ai envoyé chier, à 18 ans, quand j’ai voulu m’barrer de l’appart. J’voulais jouer au grand, être indépendant. Naturellement, j’me prenais la tête avec lui, je lui en mettais plein la gueule, j’provoquais les disputes. Exprès pour m’éloigner.
En vrai, c’était juste pour m’aider à mieux supporter l’idée d’le manger tout seul, mon cassoulet.
Y’a jamais eu personne aussi proche que lui, dans mon coeur. Et j’ai beau rencontrer des gens extraordinaires, cette place, personne pourra l’égaler. C’est juste impossible. Cette place, elle est unique, pour nous tous.
Parce-qu’on est nombreux à l’avoir, ce vieux débris qui nous fait la morale. Cette figure qui nous protège, et qui nous aime. Que ce soit un salaud, ou la plus belle personne au monde, ça reste un homme qui a donné un peu de lui pour nous créer nous. Alors, même si c’est la pire ordure de l’univers, même si il s’est barré avant même que vous ne soyez là, bah c’est lui. Et il a été là. Même si c’était que le temps d’un coït, sans lui, vous existeriez pas.
Cet homme, c’est une partie de moi. Cet homme, c’est celui qui sera toujours là.
Dans chacun de mes sourires. Dans chacun de mes regards. Dans chaque battement de coeur. Dans chaque larme. Dans chaque pensée.
Dans chaque seconde de vie.
Et dans chaque boîte de cassoulet que j’ouvre. Même si, en vrai, j’ai jamais trop aimé ça.
Je l’ai perdu, et c’est vrai, j’ai retrouvé au moins dix autres personnes pour combler. Mais ça restera à jamais lui, mon préféré. Et où qu’il soit, au Paradis, sur une page, dans ma tête ou dans mon coeur, je sais qu’il le sait.
Et j’espère que ça l’fait toujours marrer.
5
Il vous laisse un goût amère dans la bouche qu'on peut pas s’empêcher d'apprécier, et ça désempare. C'est comme quand on affectionne des choses un peu insolites, on se demande parfois si c'est la meilleure chose à faire, si ça serait pas mieux d'avoir les même goûts que les autres. Parce que ce mec on l'aime pas, faut pas s'y attacher. Oui c'est de toi dont je parle, et tu sais très bien pourquoi je dis ça. Tu veux que je couche sur papier ce qu'on pense de toi ?
T'es détestable exécrable insupportable, tu nous fais chier tu nous désespères. Borné, tu nous écoutes pas, tu nous écoutes jamais parce que tu te fous de tout. Tu collectionnes les défauts et on dirait que ça t'amuses. Tu veux pas faire d'efforts pour rendre ton entourage un peu plus heureux alors tu le descends, tu lui tires une balle dans chaque genoux pour t'assurer que ça va mal comme il faut. T'es Lou' dans Nightcall, t'es Judas dans la Bible, t'es Pierre Laval pendant la Seconde Guerre Mondiale, Richard Trois dans une pièce de Shakespeare, Vegeta dans DBZ, t'es un traître un vendu une grosse salope qui la joue sale et qui les baise tous par surprise. Acéré tu nous blesses, tranchant tu nous tues, mais c'est jamais ta faute, t'es seulement une arme dans les mains d'une force qui te dépasse.
Parce que la personne à qui tu mens le mieux c'est toi. T'arrives à transformer les sanglots en éclats de rire, les larmes en regards hautains. J'ai toujours pas compris comment tu faisais, sincèrement, j'y arrive pas. Je sais juste qu'avec moi ça marche plus.
Il est le méchant de l'histoire parce qu'il en faut bien un, parce qu'il est pas comme vous et moi, nous on fait pas ce qu'il fait, c'est pas correct. Il est lunatique, saute à pieds joints dans tous ses sauts d'humeur, s'allume, s'éteint, et on le suit plus. Alors plutôt que de le déchiffrer on s'en empare on l'use et on le jette, la facilité.
Et parfois ça me pèse, parfois je me dis qu'ils sont trop à avoir cette image de lui pour avoir tort, que c'est moi l'aveugle, l'illuminé, forcément. Parfois j'essaye de le haïr comme vous pouvez le haïr, de m'en sevrer, de m'en dégoûter. Sauf que c'est plus possible. Et tu sais pourquoi.
Quand ça va pas on s'amuse comme jamais, quand tout va bien on cherche ensemble des raisons de se plaindre. T'es comme un morceau que j'ai honte d'écouter trop fort, et je voudrais qu'on fasse toutes ces conneries en secret, qu'on n'en parle à personne. Tu m'énerves à me laisser être triste faible pas à la hauteur, mais je sais que c'est pour m'aider à pas faire les même erreurs que toi, je sais que c'est pas parce que tu t'en fous comme t'aimerais qu'on le croit. Je sais trop de choses et je sais aussi que t'as parfois hésité à m'expulser de ta petite vie sous contrôle, sous tes ordres, pour te protéger. Je t'en veux pas. Si je suis encore là c'est que t'as jugé que c'était pas nécessaire. Et ça me fait super plaisir. Mais j’te dirai jamais tout ça, j'suis un froussard.
Alors au final je suis pas capable de faire un portrait de ce mec, ça serait trop compliqué, il faudrait que je choisisse entre tous les visages qu'il arbore au quotidien et on s'y perdrait. Mais j'espère que si vous le croisez un de ces jours vous repenserez à tout ce que j'ai pu dire. Faut pas écouter ce qu'on raconte, je vous assure que ça vaut le coup. Et peut-être qu'on pourra enfin dresser un portrait ressemblant de lui.
InvitéInvité
Sujet: Re: CLUB D'ECRITURE; Textes divers Jeu 8 Jan 2015 - 16:32
Activité 1: Portrait d'un proche Votes et commentaires des abonnés
TEXTE 1: |||| TEXTE 2: | TEXTE 3: ||
Charlie T. Bennett a écrit:
- Vote pour : texte n°1 - Commentaire général : J'ai longtemps hésité avec le texte 3 qui nous fait entrer de façon un peu plus intimiste dans les ressentis de l'auteur. J'ai aussi beaucoup aimé le texte 4. C'est un coup de coeur. Je pense même reconnaître la patte de celui qui se cache derrière cette plume ;) J'ai hâte de lire d'autres choses et d'en lire bien plus. En tant que lecteur, l'exercice est aussi intéressant.
Chloé White a écrit:
- Vote pour : texte n° 2 - Commentaire pour le texte n°2 : Court et d'une simplicité diablement efficace, j'ai été sensible, je pense, au sujet abordé, la relation et les sentiments que l'on décèle à travers cette vision qui a pourtant évoluée en respectant l'évolution de ce proche. C'est quelque chose que l'on peut admirer. - Commentaire pour le texte n°1 : Un style très abrupte dont je ne suis pas friande, même si style il y a. D'ailleurs, on dirait qu'il y a là une empreinte un peu satirique, de celle que l'on pourrait lire dans la presse. - Commentaire pour le texte n°3 : Très agréable à lire, j'ai beaucoup aimé que l'auteur nous interpelle directement et nous autorise à faire la comparaison. C'est très humain. J'aimerais lire plus de chose de la plume de ce texte, il y a style très particulier à développer. Peut-être dans une nouvelle ? - Commentaire pour le texte n°4 : C'est un ton direct, sans détour. On voit l'honnêteté de l'auteur à travers ce regard. Il y a une certaine poésie aussi. C'est un texte un peu troublant pour lequel j'aurais pu voter.
Olive B. Cruz a écrit:
- Vote pour : texte n°1 - Commentaire général : Étant donné qu'on ne peut pas voté pour le texte n°4, je vote pour celui-ci. Je dirais qu'on peut détecter certaines similitudes entre les deux textes. Comme une certaine griffe. J'vais pas faire un essai, je suis juste plus attirée par ce type de lecture qui sait mêler, de façon mordante, un certain recul et l'impact personnel. Peut-être est-ce une capacité des auteurs à voir les choses et les gens tels qu'ils sont ? Au-delà des fards et des artifices ? Vaudrait peut-être mieux les éviter d'ailleurs 8D
Johnny Dean Corso a écrit:
Vote: Texte 3 Pour l'introspection. Il y a du talent, comme des maladresses attachantes. L'auteur s'égare et en revient finalement au sujet de l'exercice, et c'est le reflet de ce qu'il semble vivre : il se perd, et se retrouve grâce à la personne décrite. Il y a un flou dans l'écriture, la réflexion, une sensibilité et un style imparfait - dû à la jeunesse de l'auteur - qui me touche. J'aime le style sincère, le coeur jeté sur le papier, sans recherche de style arrogant, sans artifices. C'est brut, sensible et à cœur ouvert. Un style, un auteur, et à n'en pas douter, une personne intéressante.
Le 2 est similaire sur certains points. La sensibilité, la jeunesse d'auteur devinée derrière la plume. L'évolution de la relation décrite et la maturité de celle-ci sont intéressantes.
Le 1 et le 4 sont des plumes plus matures, brutales, plus effacées. Des auteurs qui ont trouvé leur style, une recherche d'effet qui plaît ou non. J'aime l'écriture, mais pour cet exercice je préfère les cœurs ouverts. Trop de retenue, de recul dans les textes 1 et 4 pour que je ne leur donne mon vote. Mais la plume est plus assurée que les deux autres, en tout cas c'est mon impression.
Abel D. Crane a écrit:
Vote: Texte 1 Pour le paradoxe du choix de la personne chère, qu'elle critique finalement. J'aurai trouvé encore plus intéressant que le texte soit plus acerbe, une vraie critique, dur, tranchante. L'impact de la contradiction être cher / critique en aurait été plus saisissant. Mais l'idée est là, et pour ma part appréciée.
J'aime le détachement du texte 4, le retour au cassoulet fréquent qui nous ramène dans un quotidien banal pour nous extraire de l'introspection avec un effet contrôlé de maladresse et une touche d'humour.
Le 2 est frais, sensible, vrai. Un style simple et efficace, similaire à de très nombreux romans - et donc apprécié des éditeurs et des lecteurs. J'en lierai volontiers sous forme de petites nouvelles sur ma table de chevet.
Le texte 3 est écrit à l'encre du coeur, et c'est ce qui fait toute sa force. Il y a un beau potentiel derrière cet auteur. On sent néanmoins qu'il se cherche, en tant que personne et en tant qu'écrivain. Je t'en prie, ne cherche pas à adopter un style - ta sincérité l'a déja crée, et c'est ce qui fait le grand charme de ce texte imparfait.
A. Hamish Beckers a écrit:
Vote pour : le texte 1 Commentaire du 1 : Un style que j'aime beaucoup. Le texte est un peu court et me laisse sur ma faim - ou bien c'est moi qui aimerait en lire davantage. Ceci dit, le fait que le texte soit bref et direct est aussi une qualité en soi.
Commentaire du 2 : J'ai énormément apprécié, cette fixation sur la personne décrite, comme un regard porté tout le long du texte- impression soutenue par la description physique qui y est glissée. Ce n'est non pas une description brève sur l'instant, mais sur toute l'évolution de la personne - et c'est ce qui m'a vraiment touché dans ce texte.
Commentaire du 3 : Beaucoup de sincérité et de naturel, texte à coeur ouvert. Ce n'est pas ma tasse de thé, ça n'en reste pas moins très bon.
Commentaire du 4 : Point de vue plus banal et humoristique, on est ancré dans le quotidien de l'écrivain, j'ai beaucoup accroché. J'aurai sûrement porté mon vote sur celui-ci, si c'était possible.
Morgan O. Bloomkvist a écrit:
∆ Vote pour : le texte 3
∆ Txt 1 : Il m’a fait beaucoup sourire, parce qu’on comprend vite que l’auteur est carrément dépassé vu comment les mots s’enchaînent. C’est comme si on voyait la personne qu’il décrit débouler au milieu des lignes et foutre le bordel, on sent que le mec est un putain d’élément perturbateur haha. Hey tu peux faire tout ce que tu veux pour qu’on s’y attache pas à ce gars, pour qu’on pense que t’y tiens pas tant que ça, mais c’est flagrant tsais. Chieur ça sonne comme un constat exaspéré au début et puis comme un p’tit nom à la fin, c’est super touchant. J’ai hésité un moment entre ce texte et le numéro 3.
∆ Txt 2 : J’aime beaucoup le style de celui ci, si seulement ça avait été plus long ! Malgré ça la rétrospective sur la croissance de ta princesse est touchante comme tout. Et puis ça justifie la brièveté du texte, ça nous fait comprendre que ce genre de chose ça se passe toujours beaucoup trop vite et on réalise à peine ce qu’il s’est passé lorsque ça se termine. En bref, un texte épuré et qui comme ta princesse aujourd’hui reine n’a pas besoin d’artifices, et il me plaît comme ça. Si j’pouvais j’voterais pour tous tsais.
∆ Txt 3 : J’aurais jamais pensé voter pour ce texte là quand j’ai commencé à lire les premières lignes. Je me disais que c’était sans détour et très sincère mais pas très ‘détonnant’ comparé aux autres textes. Sauf que j’aime quand les métaphores suffisent plus, quand on trouve pas les mots, et j’ai adoré la façon dont l’auteur a tenté de trouver autre chose. Des images des sentiments des situations qu’on a tous déjà vécues (j’espère pour vous hein), et plus que les mots c’est souvent ça qui me parle. Et même si l’auteur semble partir un peu loin à certains moments, y a ces pensées pour cette personne qui le ramène à ce qu’il est en train de faire, et c’est juste génial.
∆ Txt 4 : Celui là me fait presque penser aux paroles d’une chanson. Des mots, des phrases qui reviennent et qui donnent un rythme au texte, le dicton qu’on retrouve à la fin, y a comme une multitude de petits refrains et j’aime beaucoup. C’est bien d’être cru, un peu vulgaire à certains moment, c’est une affection pas franchement douce, brutale parfois, alors y pas besoin de passer par des envolées lyriques pour décrire ce genre de relation, comme ça c’est juste ce qu’il faut ! J’aurais voté pour lui si il avait pas été hors concours.
InvitéInvité
Sujet: Re: CLUB D'ECRITURE; Textes divers Sam 10 Jan 2015 - 0:53
Activité 1: Portrait d'un proche Auteurs et résultats
Texte 1 : Sarah Blackmore-Ackland (100prisms) Félicitations !
Texte 2: Nathaniel S. Scarlet Texte 3: Gautier P. Everfield
Hors concours: Texte 4: Etienne Dobson Texte 5: Zephir C. Reed (ajouté après les autres)
Merci à tous les participants qui remportent également 50 prisms, ainsi qu'aux lecteurs abonnés pour leurs votes et commentaires (30 prisms): Olive B. Cruz Charlie T. Bennett Chloé White A. Hamish Beckers Johnny Dean Corso Morgan O. Bloomkvist Abel D. Crane
Et voila l'activité 1 terminée, merci et encore félicitations à Sarah ♥ N'hésitez pas à vous inscrire au club, en tant que lecteur ou abonné, pour la prochaine activité !
InvitéInvité
Sujet: Re: CLUB D'ECRITURE; Textes divers Ven 20 Mar 2015 - 13:30
Les lecteurs abonnés peuvent désormais m'envoyer par LMS (en vrai, en MP sur Etienne) le vote de leur texte préféré, et si ils le veulent, leur(s) commentaire(s) sur un ou des texte(s). J'afficherai le tout dans un nouveau post, et les noms des auteurs (+ les codes de leurs textes) et du gagnant du concours. :)
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J'ai pas besoin de soutien, j'ai besoin de rien. Notre histoire elle était belle, tu me donnais des ailes. Jamais je l'aurais dis, que c'était fini. J'étais perdue, mais surtout éperdue. Perdue dans l'illusion – mais j'connais la leçon. T'étais loin d'être un bon, au fond t'étais qu'un con. Et ça je l'ai appris, je l'ai compris. Tu voudrais que j'le dise, que sans toi je m'enlise. Mais tu peux toujours courir, j'ai réussi à me reconstruire.
Puis y a eu cette fille, aux mouvements graciles. Elle sentait bon, mon cœur en a fait un bond. J'aurais pas pu trouver mieux, j'aurais tué pour ses beaux yeux. Elle me l'a pris le palpitant, pour le comprendre j'ai mis du temps. Maintenant je me dis que je l'ai, que plus rien pourra nous séparer. Mais j'me suis encore foiré, j'me suis faite entuber. Elle ressent rien pour moi, ou alors elle l'admet pas.
Je suis pas en train de me plaindre, c'est un portrait que je peins. Celui d'une nana qu'a jamais rien demandé, d'une fille qui a pris le risque d'aimer. Ils lui ont arraché les entrailles, ils lui ont fait plus que du mal. Pourtant elle continue de courir, elle est même pas capable de mourir. Elle hurle et elle espère, elle pleure et perd ses repères.
Elle est peut-être morte psychologiquement, au final elle n'a pas mis si longtemps. Je suis pas la fille qui criera ses maux sur tous les toits, mais celle qui, aux autres, adressera un doigt. Un majeur dressé, un pouce baissé. Elle est toujours là, elle est dans mes bras. Je l'imagine encore, je sens sa peau contre mon corps. C'était une erreur qu'elle m'a dit, on recommencera pas qu'elle m'a sorti.
J'apprendrais pas, j'retiendrais pas. J'lève la tête, j'fais la fête. Pourtant les pensées persistent, c'est comme un poison qui dans mes veines s'infiltre. J'les sens au fond de mon crâne, j'les sens bouffer mon âme. C'est sûrement déprimant, mais surtout flippant. Je l'ai laissée, elle est entrée. Elle a foutu le bordel derrière elle. Elle m'a offert le paradis, mais elle m'a dit que j'restais pas ici. Et j'suis paumée, j'suis crevée. J'en ai marre de me battre, marre de patauger dans cette flaque noirâtre. Elle me disait qu'elle était pas faite pour moi, qu'au fond de moi j'la voulais pas. De mon côté j'en étais pas persuadée, mais j'voulais vraiment pas la blesser. Alors j'l'ai laissée finir, j'l'ai laissé me donner envie de mourir.
Tu m'as cassée en deux, t'as fait éclater le nœud. Tu sais, celui que j'ai dans l'estomac, dès qu'j'ose avancer vers toi. J'aimerais dire qu'il y a plus rien, mais même après ça jte suis comme un chien. Merci ma belle, de m'avoir brisé les ailes.
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Je dois l’avouer, mon premier réflexe en voyant le sujet de cette troisième activité de club m’a donné envie de trouver notre président pour lui faire payer. Stupide, oui, sachant que j’ai décidé de participer de mon plein gré. Pourtant, si j’écris, c’est d’abord pour protester contre toute la stupidité de l’autoportrait. Jamais quelqu’un ne pourra être objectif en parlant de lui : prenez les biographies, on dresse un portait héroïque de soi ou à l’inverse on fait preuve d’auto-dérision au possible. Ces descriptions sont guidées par nos sentiments, notre estime ou notre état d’esprit… et nos écrits donnent déjà une première image de notre caractère à ceux qui nous lisent.
C’est précisément pour ça que j’épilogue sur l’autoportait. En parlant de ça plutôt que de moi, vous avez tout de suite compris que j’étais du genre à juger les gens, d’un genre sarcastique et moqueur, un peu immature aussi. Vous avez vu mon caractère dans mes mots plutôt que de lire des mots parlant maladroitement d’un caractère que j’aime afficher. Je suppose que mon point de vue sur les choses est assez enfantin, comme l’est cette façon de les scinder en deux. Et vous avez raison. Je suis un gamin insupportable. Je suis sarcastique, menteur, détestable. Je suis le pire et ces mots sont guidés par ma pitoyable estime de moi.
Maintenant, le problème, c’est que je n’ai plus de sujet sur lequel parler. Je pourrai parler de mes opinions politiques, de celle que j’ai sur les problèmes dans le monde, ce genre de choses… mais bon, qu’est-ce que je m’en fous de tout ça. Qu’est-ce qu’on s’en fout. Je ne sais pas ce que vous cherchez en me lisant, ce n’est sûrement pas des longues phrases ironiques à l’égard des sujets auxquels je ne m’intéresse même pas. Ça m’éner Cette idée d’auto-portait est stupide. Je déteste parler de moi. J’avais simplement envie d’écrire… j’aime écrire, sur tout et n’importe quoi. Je suppose que ça aussi, c’est un indice sur moi. Quelqu’un de sensible, tout au fond ? Quelqu’un qui sait faire preuve d’empathie ? Quelqu’un d’humain ? Peut-être. Je n’étais pas en forme, j’ai décidé d’écrire. C’est aussi simple que ça. Je vais essayer de terminer ce texte d’une façon un peu moins égoïste en disant plus de choses à mon sujet.
J’aime le sport, j’aime la dépense, j’aime être seul sans pour autant le supporter, j’aime faire plaisir aux gens, j’aime rester dans l’ombre, j’aime me mettre une mine, j’aime passer du temps avec mes amis, j’aime qu’on pense à moi, j’aime lire, rire, faire rire, je déteste attendre ou faire attendre. Je déteste parler de moi mais j’aime qu’on s’intéresse à moi, je déteste qu’on me regarde mais j’aime avoir un peu d’attention, je déteste la violence mais j’aime la mettre en pratique. J’aime aimer, être aimé. J’aime la douleur, la supporter, la sensation quand elle s’arrête. J’aime vivre - peu importe comment je dois me le rappeler.
J’aime, plus que tout, poser mon stylo et me sentir léger.
3
J’ai un ami qui est capable de foutre le feu d’un claquement de doigt. Ça colle au personnage. C’est quelqu’un de super impulsif qui peut s’enflammer très vite, alors ça me semble logique. Et j’ai une amie qui peut donner vie à n’importe quel dessin et ça tombe super bien, elle est douée à ce niveau là. Elle est un peu artiste, du coup ça lui va parfaitement. Je connais aussi une fille méga forte, plus forte que vous et moi, plus forte que la plupart des gens, du style à vous broyer les côtes quand elle vous serre dans les bras. Elle est toute douce pourtant. Mais encore une fois ça lui va à ravir. Elle pense toujours aux autres, forcément elle a besoin de toute cette force.
J’aimerais tellement être comme eux. Je préférerai faire un portrait d’eux plutôt.
Je me suis toujours dis que les gens un peu spéciaux l’étaient pour une bonne raison. Que s’il s’avère que vous avez un don, que ce soit celui de lire dans les pensées ou celui de faire des motherfucking fajitas comme personne sur cette terre, c’était pas pour rien. À partir du moment où vous avez découvert cette incroyable capacité chez vous, vous allez réaliser des choses extraordinaires. C’est pour ça que ça existe, c’est pour ça que chez certains y a un gène qui déconne y a un truc qui se passe et boom, qu’est-ce que j’en sais, personne est sûr de comment ça marche tout ce bordel, mais moi j’étais convaincu que c’était pas dû au hasard. Alors forcément quand j’ai découvert mon don j’ai pensé que c’était mon tour. Je peux voler la vitalité de quelqu’un en l’effleurant à peine. Un peu comme la meuf dans X men.
Parce que.. je suis toujours à fond, j’imagine ? Parce que je me donne dans tout ce que je fais, je me donne à tous ceux que j’aime, alors ça m’épuise. Parce que je dois penser à beaucoup de choses, je dois m’occuper de pas mal de trucs, du coup j’ai besoin d’énergie. Je crois.
Ou alors parce que je suis ce mec un peu frêle, un peu petit pour son âge, un peu gamin, un peu immature. Parce que je suis un faible et que je pleure beaucoup trop souvent pour pas grand chose. J’ai jamais vu mes amis pleurer, peut-être C. quand elle est très très heureuse mais c’est pas comparable. Pourquoi me donner ça à moi alors que je me décourage trop vite ? C’est du gâchis. Je suis pas un super héros, j’ai beaucoup trop déconné pour avoir le droit d’en être un. Je vais plus vraiment vers les autres, je fais pas ce qu’on attend de moi, je choisis la facilité, je dis toujours que c’est pas ma faute, que c’est jamais ma faute et que j’avais pas le choix. Je suis pas sûr de moi, je manipule, je contrôle les autres en me mettant en colère ou en me repliant sur moi-même, ou alors je leur fais plaisir et je les blâme ensuite parce que je reçois pas assez d’affection en retour. Sans faire gaffe je me rends dépendants de mes proches, je mets de coté mon libre arbitre parce que ça m’effraie beaucoup de choisir. Je voudrais pas me tromper et décevoir encore. Je me lasse vite, j’ai l’impression d’être un arnaqueur et de mentir à tout le monde. Je connais pas mes limites, alors je joue différents rôles, je fais l’expérience de plusieurs Moi différents à travers des histoires que je m’invente ou que je lis dans mes bouquins, dans mes comics, dans mes films préférés. Sauf que le mec badass c’est pas moi, le mec courageux c’est pas moi, le mec qui se dresse face aux méchants c’est pas moi. Du coup j’imagine que j’ai besoin de voler aux autres.
Pourquoi “moi”, alors que j’sais pas qui c’est, “moi”. J’vois pas le rapport, j’me retrouve dans rien. J’pige toujours pas pourquoi j’ai ce don, ça m’aide pas à mieux me connaître, ça me montre juste que mon autoportrait est vraiment pas terrible, carrément nul à chier. J’vous avais dit que j’aurais du parler de quelqu’un d’autre.