Sujet: la dernière jim's d'un condamné •• pv. tracy Lun 1 Déc 2014 - 1:58
Il y a deux inconvénients à être un looser. Le premier, c’est qu’on ne sait rien faire sans que ce soit la gros loose. Le second, c’est que c’est la galère pour trouver des cavalières aux Jim’s Party.
Andrew trouvait Andromède classe dans sa tenue. Andromède trouvait Andrew classe dans sa tenue. Et chacun d’eux se trouvait moche dans sa propre tenue. Ils auraient presque pu aller au bal ensemble, mais ils s’étaient résignés. La réputation c’était pas ça de base, ils allaient pas tout faire empirer. Andrew s’était trouvé une cavalière, ou quelque chose qui y ressemblait, puis elle l’avait jeté. Cette gamine qui l’avait agressée dès son arrivée en voulant danser avec lui à un genre de fête qu’il n’avait jamais expérimenté - il avait longtemps pensé à se défiler, mais c’est elle qui avait fini par se barrer.
Tant mieux ou non, il en savait rien, il aurait fallu qu’il expérimente pour commenter. Le truc c’est qu’il a pas spécialement envie d’aller la chercher, il était triste deux minutes et il a fini par se dire qu’il la retrouverait certainement avec tous les voyages qu’il fait. Parce qu’Andrew, au-delà de ses conneries, c’est l’espoir qu’il entretient auprès de toutes les personnes qu’il connaît, peut-être par refus de croire ou juste par lâcheté. Il sait pas vraiment, il avait juste pas envie de s’appitoyer sur son sort en chialant une nouvelle personne qu’il perdait. La différence, cette fois, c’est qu’il était pas celui qui partait.
Il s’était tourné vers Andro, pas même le temps de demander qu’il a refusé - le plan de secours tombe à l’eau. Ca l’intéresse pas ce genre de trucs, Andrew non plus, mais il a tellement attendu qu’il se sent presque obligé d’y aller. On est persuadé qu’il a une cavalière et quand bien même, on l’aurait sûrement pas invité. C’est pas le mec le plus aimé Andrew, un boloss qu’on s’amuse à rabaisser parce que tout mettre sur le dos du clown c’est facile, on croit que ça va le faire marrer.
Sauf que certains moments, même lui il finit par craquer, et c’est dans ce genre de situations qu’Andrew déteste ce qu’il est. Ca va au-delà d’un bal auquel il pourra pas aller, c’est surtout qu’il se sent paumé et c’est un peu contraire à tout ce qu’il a connu jusque là. Il a jamais été populaire mais il a toujours eu des potes qui l’appréciait, et savoir qu’on restera dans sa chambre pendant que toute l’école sera en train de danser, c’est pas agréable à savoir. Alors quand même la solution de secours marche pas, il reste que le plan désespéré et Andrew avait LMS la fille la plus chiante et disponible qu’il connaissait.
Tracy était pas méchante, juste un peu dérangée. Andrew était pas si différente, le truc c’est qu’il avait assez d’intelligence pour la troller en permanence et dès qu’il avait compris ça, il s’est dit qu’il allait pas se gêner. Quelques mots ironiques, il a laissé une envie de meurtre filer mais il a quand même réussi à l’inviter. Alors le jour J, Andrew avait pris le temps de s’habiller, laissé un chocolat en forme de coeur sur le bureau d’Andro et était sorti s’amuser. A prendre avec ironie ou pas, à lui de voir, en tout cas ça l’avait fait marrer.
Il l’attend pas Andrew, il s’est direct rendu dans la plage, observant les sourcils levés, l’opening présenté par le mec le plus pétillant de cette école de tarés. L’oeil blasé, il cligne des yeux pour pas sentir sa vue défaillir devant cette explosion de couleurs, tente de suivre jusqu’au bout. Jim a fait des efforts, il a pas tellement envie de tout gâcher alors il plisse des yeux et continue de regarder jusqu’au bout. C’est un grand soulagement, mais il a à peine le temps de soupirer que les timbrés habillés en blanc débarquent pour tout bousculer.
Un peu à l’écart, Andrew parvient à échapper au massacre, garde quand même un oeil sur ces gars étranges, et surtout mal habillés. Il marche dans la foule, collant son masque sur son visage blasé et se dit qu’il serait quand même temps de retrouver la cavalière qui a une folle envie de le tuer. Peut-être que sa rage s’est atténuée, depuis le temps, mais il doute pas un instant qu’elle soit aussi chiante qu’elle l’a jamais été. Andrew est stratégique, alors il suit les insultes et les cris de fille attardée, et puis il finit par tomber sur la folle qu’il a eu la folie de ramener.
« Salut, j’pensais pas que tu viendrais. Quoique, ce genre de rassemblements étranges est parfaitement adapté aux personnes simples dans ton genre, si je peux me permettre de l’avancer. Et me frappe pas, je porte le masque, si tu le casses on pourra pas rentrer. »
Sujet: Re: la dernière jim's d'un condamné •• pv. tracy Mer 3 Déc 2014 - 16:42
u must shut the fuck up
Nyx a jamais été fan des robes. En temps normal, elle en met pas – les jeans, c'est plus confortable, plus joli et ça fait moins pimbêche. Pourtant elle en a, dans son placard. Elle en a pleins, qu'elle enfile presque jamais.
Quand Andrew l'a LMS, elle a hésité entre simplement l'ignorer, ou l'envoyer bouler. Finalement, elle lui a répondu, et elle a même été foutue d'accepter son invitation à la Jim's. Dire qu'elle le regrette serait exagéré, mais entre passer une soirée avec sa jolie Prim et se trémousser au milieu d'une foule de personnes qu'elle aime pas nécessairement... La choix aurait été vite fait.
D'un autre côté, si elle y va, elle pourra exploser le faciès de cet abruti de C. Et ça, c'est sa source d'inspiration – sa motivation à bouger ses miches. Elle craque les doigts, fourre une poignée de chips dans sa bouche et regarde l'heure, affalée sur son pieu. Hm. Une heure avant le commencement, et elle est toujours en pyj. Reniflant de façon très féminine, elle envoie sa manette valdinguer à côté de la console et décide de prendre une douche avant toute chose ; de toute façon, elle va probablement mettre une bonne heure à glander sous l'eau, alors Andrew, il attendra un peu avant qu'elle se pointe.
Impatiente de sentir le liquide bouillant sur sa peau, elle manque de déchirer son haut en allant trop vite, et de faire tomber son bas dans la baignoire. Lâchant quelques jurons dans le vide, elle réussit finalement à s'engouffrer dans la salle de bain, et actionne le mécanisme. Nyx a pas l'habitude de rien foutre, excepté pendant ses douches. Trois quart du temps à se laisser caresser par la buée, et le reste à se laver – parfaite façon de faire.
Une fois sortie et séchée, elle s'autorise une microseconde de pause, avant de s'affairer à dresser une tignasse bleue sauvage. Pas de tresse pour une fois, elle les laissera libres ; autant aller jusqu'au bout, et être même présentable. Habituellement, elle fait pas attention à grand-chose, elle s'habille avec ce qu'il y a et se lave avec ce qu'elle trouve. Mais ce soir, elle a décidé de lui en mettre plein la vue – pour mieux lui écraser les côtes à coups de poing.
Elle est pas sûre de son coup, elle pense même qu'il va pas trop la remarquer. D'un côté, elle espère presque que Pytha sera là. Qu'il la verra, lui. Si ça arrive, elle pourra mourir en paix. Si ça arrive, elle se défilera pas – ou elle le frappera, peut-être. Par pur réflexe. Glissant quand même une pince dans ses cheveux, elle tire un peu sur les bords de sa robe noire, pas très à l'aise dans ce genre de tenue.
« Bordel de merde, je sens que j'vais regretter toute ma vie d'avoir levé mon cul de ce putain d'lit. »
Sa mauvaise humeur refait surface, elle enfile une veste en harmonie avec sa tenue et sort finalement, persuadée de n'avoir que quelques minutes de retard. Son masque posé sur son crâne pour plus de commodité – pas besoin pour l'instant – elle se retient pas pour foncer comme une balle vers la fête, et arrive en ronronnant presque, observant la foule. Merde, ça a déjà commencé. Elle a loupé l'entrée, manifestement.
Un peu déçue mais surtout agacée par les groupes de grognasses peinturlurées qui la bousculent depuis plusieurs minutes, elle se met à gueuler et à les virer de son chemin, ses talons s'enfonçant dans le sable. « MAIS BARREZ-VOUS LES MORUES J'ESSAYE DE PASSER MERDE. » Evidemment personne l'entend vraiment, tous enivrés par la seule putain de chose positive : la musique.
Et quand l'autre attardé blasé se pointe, Nyx elle manque de lui en coller une rien qu'en voyant sa tronche, se rattrapant de justesse. Masque attaché, sans qu'il ne cache le pli de sa lèvre inférieure ; mine boudeuse, comme une gosse à qui on aurait dit non. Elle croise les bras et le regarde fixement, prête à lui gueuler dessus.
« Salut, j'pensais pas que tu viendrais. Quoique, ce genre de rassemblements étranges est parfaitement adapté aux personnes simples dans ton genre, si je peux me permettre de l'avancer. Et me frappe pas, je porte le masque, si tu le casses on pourra pas rentrer. »
Elle serre les poings si fort que ses ongles pourraient percer la peau de ses paumes. Elle lui lance un regard plein de haine et se mord l'intérieur de la joue pour ne pas le frapper – son but principal n'est pas de se faire jarter après deux minutes dans cet endroit, après tout. « Va t'faire foutre. »
Une autre fille aurait peut-être chialé, parce qu'il n'avait pas fait un seul commentaire concernant sa tenue. Mais Nyx, ça lui donne juste une autre excuse pour lui faire mal, ce qu'elle fait l'instant d'après. Elle passe à côté de lui et écrase accidentellement son pied – avec le talon, bien entendu. Un rictus satisfait se dessine sur son visage, et elle continue son chemin, lui faisant un vague signe pour qu'il la suive.
« 'Fait froid, ramène-toi on va dans le yacht. »
Et toujours cette agressivité dans sa voix.
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Sujet: Re: la dernière jim's d'un condamné •• pv. tracy Jeu 4 Déc 2014 - 12:10
« Va t'faire foutre. » « Si c’est que ça. »
Haussement d’épaules, le faux air outré et il se fond finalement en ce sourire ironique : schéma parfait pour la faire craquer. Il sait bien comme elle fonctionne Andrew, il la déteste pas, il aime juste la pousser à bout. C’est sans doute immature de la faire chier juste pour passer le temps mais il s’en moque, troller les gens bizarres c’est toujours mieux que tenter de les tuer. Parce qu’il est pas méchant, c’est juste quelqu’un qui veut trouver sa place, il a déjà toute sa bande de potes mais il continue de se chercher.
Il a pas le charisme d’un leader, les épaules d’un héros, c’est pas plus un orateur qu’il ne saura être le connard qui viendra te faire chier. Il est pas antipathique, y’a sûrement aucun risque de le voir virer du côté obscur - seulement faut pas non plus s’attendre à le le voir vous sauver. Au fond, la seule caractéristique qu’il tient du héros c’est son sens aiguë de la justice, et c’est d’autant plus frustrant parce qu’il pourra jamais le combler. Il est pas doué Andrew, il aura jamais les poings assez forts pour les mettre au service de ses idées.
Alors voilà, il s’amuse à faire chier. C’est sans doute pas le plus glorieux mais au moins c’est une chose qu’il arrive à bien mener ; elle a pas de bol Nyx, elle a fait la seule erreur d’être excentrique plutôt que blasée. Il abandonne son masque de sarcasme un instant, prend quelques secondes pour la détailler. Elle s’est faite belle, et c’est peut-être un bâtard quand il veut mais il piétinera pas les efforts qu’elle a fait - spécialement quand il sait que c’était pour lui qu’elle s’est démenée. Il ouvre la bouche pour commenter, mais elle s’avance, lui écrase le pied, se fondant en une expression satisfaite - un coup plus que mérité.
« 'Fait froid, ramène-toi on va dans le yacht. » « J’vais où j’veux. » Il s’avance, la dépasse et se met devant elle pour lui barrer la route. « Et toi tu restes là. »
Son pied lui fait un mal de chien, mais l’expression de douleur est masquée derrière un faciès blasé. Il pose ses mains sur ses hanches, l’observe longuement, s’offre un temps pour la contempler. Robe noire courte, un masque d’ébène qui y est parfaitement accordé, il ne peut nier qu’elle est très bien ainsi - mais cette impression reste bloquée entre ses lèvres fermées. Parce qu’il a beau être très franc, faire des compliments c’est loin des phrases ironiques qu’il a l’habitude de lancer. Il est pas doué, et même si la vérité pend au bout de ses lèvres, il se contente de glisser son bras dans le sien pour la guider.
« Tu vas te casser la gueule. »
C’est comme une claque pour le ramener à la réalité, il l’a invitée alors il doit se comporter comme tel. C’est ça le bal, c’est ça d’être un homme - il avait presque oublié ses responsabilités avec le temps qu’il a passé avec Andromède. Il a rompu avec Clove et les histoires de coeur en finissent presque par le dégoûter des filles incapables de se décider. Il a jamais aimé les histoires courtes, les liens indécis ou juste physiques ; il est bien trop fragile pour pouvoir vivre quelque chose sans s’y attacher. C’est peut-être pour ça qu’il a jamais su se lancer, c’est même sûrement ça qui fait qu’il est tellement paumé. Enfermé avec ses quelques amis sur qui il pouvait compter, bloqué avec une peur de se risquer.
Enfin, faut croire que cette soirée est une soirée de nouveautés - il laisse tomber son ironie alors que ses chaussures quittent la glace pour claquer sur le parquet du yatch vers lequel il l’a guidée.
« Pas mal la tenue, à part le masque qui fait con, dit-il maladroitement. Mais ça c’est le cas pour tout le monde. »
Sujet: Re: la dernière jim's d'un condamné •• pv. tracy Sam 6 Déc 2014 - 0:10
u must shut the fuck up
Le sourire d'Andrew, c'est un des plus gros déclencheurs chez Nyx – un rictus suffisant pour réveiller ses pulsions meurtrières. En le voyant se foutre de sa gueule, elle crève d'envie d'enfoncer son poing dans son estomac jusqu'à ce qu'il vomisse ses organes, et elle ne manque pas de faire passer toute cette animosité dans le regard assassin qu'elle lui lance, énervée.
Elle meurt de froid, elle veut rentrer dans ce putain de bateau et boire à en oublier son prénom ; c'est en grande partie pour ça qu'elle est venue, attirée par l'événement festif plus qu'autre chose. Si elle avait eu un semblant de jugeote, elle aurait invité Prim, quitte à les faire passer pour un couple homosexuel – de son côté, ça ne l'aurait pas dérangé. Après tout, elle squattait des soirées étranges avec Dream, en jouant l'amoureuse et en allant parfois un peu plus loin que ce qu'ils auraient voulu.
« J'vais où j'veux. Et toi tu restes là. » Et il lui barre la route, l'acte poussant Nyx à serrer violemment les poings, à enfoncer les ongles dans ses paumes. Elle s'apprête à lui envoyer une remarque acide sur sa propre liberté, mais son attitude la cloue sur place.
Il la regarde. Fixement. Bordel de merde, il pourrait pas être un minimum discret ? C'est presque gênant. Broyant mentalement chacun des os qui forme son corps, elle remue légèrement, d'une part parce que les mirettes du brun posées sur elle c'est chiant, et d'autre part parce qu'il fait un froid de canard, et qu'elle est un peu en robe. Sa lèvre inférieure subit l'assaut d'une rangée de crocs acérés à l'instant où il ose la toucher.
Et c'est tellement bizarre pour elle qu'elle est à deux doigts de vouloir s'enfuir. Nyx elle est pas habituée aux contacts affectueux, amicaux ou simplement dénués de violence. Elle câline personne, elle prend aucune main – pas même celle de sa meilleure amie – et elle cherche pas à ce qu'on la prenne par le bras. Elle tire personne, elle oblige les autres à la suivre avec un coup ou alors c'est aux vêtements qu'elle s'accroche ; comme une naufragée à une bouée. Sur le coup, elle est prise par surprise, elle sait pas du tout comment réagir.
« Tu vas te casser la gueule. - J'vois pas c'qui t'fait dire ça, j'me démerdais très bien. »
Son propre regard se perd sur la foule, une étincelle d'excitation réchauffe subitement son ventre. Pas la peine de se poser pleins de questions ou de se préoccuper de son comportement, la vraie partie de plaisir va bientôt commencer. Elle tremble d'impatience, hésitant entre l'entraîner avec elle en utilisant son don, ou attendre qu'il agisse en homme et qu'il accélère le pas – merde, à son rythme ils vont mettre une éternité à atteindre cette foutue passerelle. Grognant et ronchonnant dans sa barbe, elle reste pourtant docile ; rare.
« Pas mal la tenue, à part le masque qui fait con. Mais ça c'est le cas pour tout le monde. »
Sur le coup, elle a un gros bug. Elle sait pas comment réagir, quoi dire. D'habitude, ce problème se pose pas, elle dit tout ce qui lui passe par la tête. Mais là, c'est pas n'importe quel dialogue, pas n'importe quel endroit et – même si ça lui fait du mal de l'admettre – il l'a invitée. Elle voulait lui prouver qu'il avait bien fait, que malgré son comportement étrange (voire ridicule, selon le point de vue) elle reste une nana pas si laide, pas si mal, pas si conne. Qu'elle valait le coup, quoi.
Mais voilà, les rendez-vous c'est pas son truc. Les discussions sérieuses non plus. Tout ce qui nécessite une honnêteté et un tact exemplaires ça la rend malade. Le temps de réfléchir à quoi répondre, ils sont sur le pont, et elle l'a toujours pas ouverte. C'est pas commun, une Nyx qui ferme sa gueule pendant plus d'une microseconde. Mais Andrew il l'a chopée par surprise, elle a pas eu le temps de s'y préparer – à vrai dire, elle a conscience qu'elle se prend la tête pour rien. C'est une fille, au fond. Elle aime bien s'embrouiller toute seule et tirer des conclusions hâtives, comme ça elle a pas besoin des autres pour s'énerver. Ca la soulage, de s'énerver.
« ...Mnh. T'es pas si terrible non plus. »
C'est à peine murmuré dans un souffle, elle est pas sûre qu'il l'ait entendue ; remarque, ça l'arrangerait. Elle se reprend en voyant le bar, l'appel de l'alcool la guidant jusqu'à ce dernier. Elle tire son cavalier devant et libère son bras, s'emparant sans pitié d'une bouteille innocente en guise d'otage. Hm. Un verre qui se vide d'un trait, un coup d'oeil curieux vers le brun.
« Si j'finis complèt'ment séchée, tu m'ramèneras ? »
Et elle éclate de rire, on dirait presque une nana normale comme ça. Ce soir, Nyx elle sera pas trop violente, un peu féminine voire douce – ce soir, elle va leur prouver qu'elle sait se tenir, même si ça a mal commencé.
Combien de verre vidés ? Trois, quatre ? Elle sait pas, elle a pas compté et pour être totalement honnête elle s'en fout. Mais elle veut pas non plus être toute seule, alors elle tend la bouteille à Andrew, le défiant du regard de refuser son offre. Merde, c'est une Jim's et à une Jim's on reste pas coincé du cul à regarder les autres s'amuser.
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Sujet: Re: la dernière jim's d'un condamné •• pv. tracy Sam 13 Déc 2014 - 14:43
Elle se démerdait très bien. La blague. Il se retient Andrew, refoule ce sarcasme qui brûle sa langue, il s’est pas fait frapper et ça tient déjà de l’exploit - il aimerait éviter de tout gâcher. C’est sans doute arrogant, mais il en vient souvent à se demander comment elle arrive à être aussi bête ; c’est ça aussi Andrew, une arrogance sans nom qu’il a du mal à réprimer. Parce que oui, au-delà du fait qu’il ne soit qu’un C banal et même vu stupide, baignant dans son éternelle normalité, il s’est toujours vu comme au-dessus - comme si son raisonnement était la réponse ultime que tous devraient écouter. Les notes n’avaient pas d’intérêt, ce n’était pas de genre de choses qui refléteraient l’intelligence que chacun possédait.
C’était la logique, la façon de se comporter - et il avait beau jouer l’abruti en toute circonstance, il se jugeait bien aussi de tous.
Désolé Tracy, là-dessus, personne fait exception. Son regard a beau pétiller d’une envie de calme et d’une maturité nouvelle, ça n’empêche qu’il te trouve stupide. Tsundere, le pire ennemi de l’humanité - elle marmonne sa réponse dans un souffle, mais cette fois, il est surpris. Ses yeux clignent rapidement, il s’approche pour être sûr d’avoir bien entendu ce qu’elle vient de dire. Pas mal ? Sa main glisse nerveusement dans ses cheveux, non pas dans un sentiment ridicule de gêne, mais surtout parce qu’il comprend pas. Il a beau avoir confiance en son cerveau, il se trouve normal, et surtout, il déteste ses cheveux.
Pas mal, la blague. Elle se fout de sa gueule - cette pensée lui arrache un soupir blasé alors qu’elle se défait de son emprise. Il aime pas l’alcool Andrew, ça fait perdre le contrôle qu’il aime tant posséder - mais cette sensation de liberté lui a toujours tendu les bras. Plus de complexe, plus de problèmes, plus d’abominable réflexion desquelles il s’encombre - ne serait-ce que pour une soirée. Sa main caresse son menton alors qu’il louche sur la bouteille - parler et réfléchir à la question c’est trop difficile donc il balaie la question d’un revers de main.
Il a un déclic lorsqu’elle se met à rire, se tourne vers elle et fait face à la bouteille qu’elle a commencé à s’enfiler. Il a toujours pas répondu qu’elle est déjà lancée sur son idée - il prend le temps d’humecter ses lèvres et de se calmer. Oublie-le ton putain de contrôle, lance-toi, c’est pas toi le premier à vouloir t’amuser ? Commence par répondre, histoire de former au moins une réponse intelligente dans la soirée.
« Non. »
Parce qu’un Andrew ça veut pas dire qu’il se transforme en une office de transport des personnes bourrées. Il hausse les épaules, attrape la bouteille et s’enfile de longues gorgées sans s’arrêter. Ca brûle et il aime ça, il sourirait s’il le pouvait, au lieu de ça il continue jusqu’à la limite, écarte finalement la bouteille pour pouvoir respirer. La bouteille vidée à un tiers, il lui tend à nouveau, le regard embrumé, flou - c’est là que les choses commencent. Il a déjà oublié pourquoi il est là, la cavalière qu’il a emmené pour la troller est finalement bien différente maintenant qu’il voit au travers de l’alcool. Il la regarde à nouveau - il en avait presque oublié qu’elle était une femme. Sa main passe derrière les épaules de la demoiselle, il la guide doucement vers un canapé où il s’affale, l’invitant à le rejoindre.
« Tu te dégonfles déjà ? On est suffisamment nombreux sur ce canapé, et on a de l’alcool. Toi qui a l’air d’aimer le jeu. »
Sujet: Re: la dernière jim's d'un condamné •• pv. tracy Dim 21 Déc 2014 - 13:42
u must shut the fuck up
Elle lui jette pas un regard, plongée dans sa contemplation de la bouteille qu’elle tend. Qu’est-ce que tu fous, Nyx ? T’as l’intention de replonger, de redevenir la nana alcoolique qui repousse sa douleur avec une gorgée de plus ? Elle sait qu’elle pourrait arrêter maintenant, que si elle ne jette pas ce récipient il sera trop tard pour elle - qui sait comment elle prendra le retour à la réalité. Mais Nyx a pas peur, elle est persuadée qu’elle saura gérer les torrents qui s’abattront sur elle - avec ou sans Dream, Nyx est forte.
Et quand il lui prend la bouteille, quand il commence à la sécher sans s’arrêter, elle laisse un vrai sourire se peindre sur son visage. La voilà, la Nyx qui aime s’amuser. Celle qui se fout pas mal des problèmes de santé, de la légalité ou même de la vie. Après tout, c’est elle qui s’était levée sur une table, et qui avait hurlé qu’elle emmerdait royalement l’existence humaine. La fin du monde ça la fait pas frémir, mais une gorgée de vodka - ou autre - ça lui donne des tremblements. Alors elle récupère presque précipitamment l’alcool, elle penche la tête en arrière et glisse le goulot au fond de son gosier, laissant le liquide brûlant déchirer sa gorge, enflammer ses sens. Elle pense à peine à respirer, ses yeux roulant distraitement autour d’elle.
Voir le monde derrière ce voile blanc, c’est une sensation qui lui a terriblement manqué. Le coeur qui bat à toute allure, le rictus qui refuse de quitter ses lèvres. La peau qui se recouvre de chair de poule, et l’envie de rire sans raison. Oh non, ça lui suffit pas, il lui en faut bien plus - à force de boire on devient dur à satisfaire. Lançant un regard bouillant à Andrew, elle réagit même pas quand il l’emmène, quand elle-même s’écrase sur un canapé. Elle a besoin d’être mentalement ailleurs, un besoin irrépressible de se noyer.
« Tu te dégonfles déjà ? On est suffisamment nombreux sur ce canapé, et on a de l’alcool. Toi qui a l’air d’aimer le jeu. »
Un léger rire franchit ses lippes, suivit d’un espèce de grognement - tout droit de sa poitrine. Oh non elle se dégonfle pas. Elle tend le bras et subtilise une nouvelle bouteille, fait voler le bouchon grâce à l’ongle de son pouce et ferme de nouveau les yeux, savourant le feu qui prend vie au fond de son estomac. Elle aime tellement cette sensation, presque accro à cette chaleur artificielle. Et quand elle lâche enfin la carafe, elle la dépose sans douceur dans les bras du brun et s’étale un peu plus sur le canapé, le regard déjà lointain.
« M’en braaaaanle total. ‘Fait, pourquoi t’m’as demandé d’venir ici avec toi ? T’trouves vraiment que j’suis qu’une solut’ de s’cours ? »
Elle a toujours toute sa tête, faut pas croire. Peut-être qu’elle se sert de la quantité d’alcool ingurgité pour être honnête, peut-être qu’elle pourrait faire semblant d’être complètement pétée, juste pour qu’il se foute pas de sa gueule - ou pour dire un peu ce qu’elle a sur le coeur, dans l’hypothèse où elle en a un. A la base, c’est pas une bonne soeur. C’est pas une fille qui gueule ses sentiments sur tout les toits ; plutôt celle qui braille ceux des autres.
Mais la première bouteille rend franc, faut croire. Et ce soir, elle a plus envie de se planquer derrière une attitude haineuse. Ce soir, elle laisse les substances coulant dans ses veines dicter ses actions. Enfin elle va essayer. C’est pour ça qu’elle essaye pas de le frapper, de l’insulter ou simplement de s’écarter et de partir pour finir sa soirée toute seule.
Nyx elle voulait plus boire avec qui que ce soit. Elle voulait plus risquer de s’attacher à cette sensation, de glisser dans l’euphorie et de chercher à partager tout ça avec quelqu’un. Pourtant c’est un peu ce qu’elle fait, là. C’est ce qu’elle a osé proposer en lui tendant le récipient, c’est ce réflexe qui a fracturé sa carapace de haine. Elle devrait boire, encore et encore. Jusqu’à perdre la raison, jusqu’à oublier son prénom, son existence.
Elle devrait remplacer le sang dans son corps par l’alcool, et crever comme ça. Après tout, elle a pas grand-chose à perdre - peu d’amis, une seule qui lui manquerait vraiment. Et Prim, elle survivrait sans elle. Elle est partie Nyx, partie dans ses divagations. Elle dit peut-être tout ça à haute voix. Si j’bois à plus pouvoir respirer, j’crois que j’crèverais de bonheur. Elle est pas sûre, elle voit même plus l’univers autour d’elle. Tout tourne, sauf ce foutu canapé.
Qu’est-ce qu’elle fout là, déjà ? Elle s’en fout. Elle récupère la bouteille, et avale de nouveaux gorgeons sans même prendre une inspiration. Laisse-toi aller Tracy, laisse-toi couler.
« J'croyais qu'tu m'détestais, comme les aut'. »
Oh damn, tu vas pas pleurer Tracy, quand même.
InvitéInvité
Sujet: Re: la dernière jim's d'un condamné •• pv. tracy Dim 21 Déc 2014 - 22:32
Il a jamais su comment agir Andrew, dans ce genre de situation. Il a toujours eu le réflexe d’être honnête mais le bon sens de mentir, parce qu’il savait pas vraiment ce que les gens préféraient entendre. Mentir pour se sentir bien, se sentir bien pour entretenir le mal plus tard. Il savait très bien quel choix lui conviendrait, mais il n’était pas certain que la brutasse qui l’accompagnait aurait été du même avis. En général, il aurait esquivé, haussé les épaules d’un air détaché, comme si lui-même savait pas vraiment mais qu’il était content d’avoir prit cette décision maintenant. Il s’était même convaincu que c’était la vérité, d’ailleurs, pour se donner bonne conscience, mais ça n’était pas tout à fait vrai.
Parce qu’il savait parfaitement, au fond. Il savait qu’il se serait jamais tournée vers elle en premier choix, parce que Tracy le faisait flipper la plupart du temps. Il ne la détestait pas parce qu’elle le faisait rire, avec son tempérament et ses réactions, qu’il avait de la sympathie pour elle à force de s’en moquer. En d’autres circonstances, ils auraient sûrement pu devenir amis - si tant est qu’elle était apte à le supporter. Il le pouvait, lui, il avait apprit à rire de sa façon d’être, à ironiser sur ses réactions spontanées et sa violence exagérée. Très ouvert d’esprit Andrew, mais toujours persuadé que le sien était la réponse à tout.
Ce qu’il aurait voulu lui dire, en cet instant, c’est qu’elle aurait pu être mieux. Comme tout le monde, elle se serait améliorée, serait devenue bien meilleure si elle agissait comme lui l’attendait. Il aurait voulu lui balancer quelques conseils, toute sa pensée dans sa figure, sûrement d’être aussi honnête que ce soir plus souvent. Pourquoi pas de boire en permanence, même, puisque ça avait l’air de marcher. Seulement tout ça serait pas drôle, parce qu’il a beau ruminer cet hibris, il sait qu’il aime les gens avec les imperfections, parce que ça, c’est la sienne. Et il sait qu’il apprécie Tracy malgré tout ce qu’il aimerait lui reprocher. Elle est forte, plus qu’il ne veut le croire, alors il veut bien lui dire la vérité, il veut bien être honnête, parce qu’elle saura s’en relever. C’est ce qu’il veut croire.
« M’en braaaaanle total. ‘Fait, pourquoi t’m’as demandé d’venir ici avec toi ? T’trouves vraiment que j’suis qu’une solut’ de s’cours ? » « Pas vraiment, même si techniquement tu l’es, étant donné que je t’aurai pas invitée s’il restait des personnes intéressantes vers fin Décembre. »
Haussement d’épaules, elle a posé la question alors il répond honnêtement. Il mâche pas ses mots, et pourtant, son estomac se noue, parce qu’il sent qu’il a loupé quelque chose. Il boit quelques gorgées supplémentaires, ingurgite une dose de courage avant de continuer. C’est juste la moitié de la vérité, ce à quoi elle a eu droit.
« ...Mais maintenant qu’on y est, j’me dis que c’est tant mieux. »
Il soupire, étale ses bras sur les rebords du canapé pour se détendre, les bras et les jambes tendues. Son regard reste figé de longues secondes, pendant qu’il réfléchit à ce qu’il a dit. Il joue avec les quelques neurones lucides qu’il lui reste, alors que sa cavalière plane déjà. Il la ramènera pas si elle est carrément séchée, il va juste la traîner dans sa chambre en espérant qu’il tombera pas le premier.
« J'croyais qu'tu m'détestais, comme les aut'. » « Attends, t’es sérieuse ? Toi aussi t’es genre ultra sensible sous l’alcool ? Finalement pose la bouteille, please, c’est trop dur à gérer tout ça. »
Il lui prend la bouteille, suivant son discours amusé, et la fait passer d’une main à l’autre. Elle a décidé d’être sincère pour ce soir, il va pas la casser en plein délire. Lui aussi, il préfère ça, même si la Tracy de d’habitude est pas tellement désagréable. Difficile à supporter, mais pas désagréable.
« Moi tu me fais marrer, je vais pas te détester. » Il se stoppe pour boire quelques gorgées. « Et au passage, moi bourré, j’suis encore plus con. Et j’en suis pas désolé. »
Sujet: Re: la dernière jim's d'un condamné •• pv. tracy Mar 23 Déc 2014 - 2:29
u must shut the fuck up
« Pas vraiment, même si techniquement tu l'es, étant donné que je t'aurai pas invitée s'il restait des personnes intéressantes vers fin Décembre. »
Elle répond rien. Elle est ailleurs Nyx, perdue dans ses pensées. Perdue dans sa propre coquille, à entendre chacune de ses pensées percuter la surface, chercher à franchir la barrière de ses lèvres. Si elle les laissait faire, si elle s'abandonnait totalement, elle parlerait en continu. Elle dirait tout ce qu'elle pense, elle lâcherait tout tellement vite qu'elle seule serait capable d'en comprendre un traître mot. Mais voilà elle veut rien dire, alors elle s'oblige à la fermer en buvant, encore et encore. L'alcool, la solution miracle de Miss Gyllenhaal.
« ...Mais maintenant qu'on y est, j'me dis que c'est tant mieux. »
Et elle s'étouffe à moitié, prise par surprise. Finalement, parler de ce genre de choses n'était peut-être pas une bonne idée. Allez Nyx, arrête tout. Pose cette bouteille, relève-toi et retourne dans ta chambre. Retourne dans ta cave, regrette toutes tes erreurs et recommence-les. Reprends ta vie comme tu l'as toujours fait – on réfléchit pas une seule seconde, les remords viendront après. Tu pourrais la fermer, tu pourrais tout arrêter là et garder un peu de ta dignité ; de ta crédibilité. Mais non, t'enchaînes, tu dis tout ce que t'as sur le cœur – ou du moins une partie.
« Attends, t'es sérieuse ? Toi aussi t'es genre ultra sensible sous l'alcool ? Finalement pose la bouteille, please, c'est trop dur à gérer tout ça. - MAIS RENDS-MOI CA PUTAIN JSUIS PAS SENSIBLE ! »
Et elle gueule de nouveau, cherchant à récupérer son Saint Graal personnel. Lui enlève pas ça Andrew, c'est son seul moyen d'être à peu près normale. De pas frapper tout c'qui bouge, de pas insulter ceux qui lui adressent la parole. Un calmant éphémère, le temps d'une gorgée, le temps que ça circule dans ses veines. Et puis c'est fini, elle est de nouveau maladroite. Elle se renferme de nouveau.
« Moi tu me fais marrer, je vais pas te détester. Et au passage, moi bourré, j'suis encore plus con. Et j'en suis pas désolé. - Va t'faire foutre, rends-moi ma bouteille. »
Elle la lui arrache presque des mains et se repose plus ou moins calmement, fixant ensuite le plafond. Peut-être qu'elle est trop vulgaire, qu'elle devrait se calmer avec son langage de charretier. Elle le fait marrer, hein ? Glissant un nouveau gorgeon dans son gosier, elle prend le temps de réfléchir – pas à ce qu'il lui a dit, mais plutôt à des trucs idiots, des trucs qu'une fille normale pense tout le temps – une fille normale qu'a été foutue de tomber amoureuse du type le moins accessible du pensionnat.
« J'vois pas en quoi j'suis drôle. J'fais rien de spécial, j'suis... »
T'es quoi Nyx ? Une nana jalouse, égoïste, violente, possessive avec une grande gueule ? En somme, ouais. En somme c'est juste une explosion, Nyx. Elle va vite, elle est plus ou moins surprenante, et elle est capable de marquer les esprits. C'est pas si mal, dit comme ça. Mais finir par être crainte des jeunes, c'est un peu lourd.
« Tu peux pas être encore plus con, merde t'es déjà au plus bas tu vas pas creuser quand même ? »
L'air parfaitement sérieuse, comme si elle se foutait de la gueule d'une personne qu'elle déteste. Pourtant Andrew elle le déteste pas – elle aurait refusé son invitation sinon. Bras croisés autour de la carafe, elle ferme les yeux quelques instants ; elle pourrait s'endormir, ici et maintenant. Et rêver de Dieu sait quoi, oublier une fois de plus chaque connerie qu'elle a faite. Repousser les souvenirs, reconstruire tous les jours. C'est ce qu'elle veut, Nyx. Oublier. Oublier la rancune, les sentiments inutiles et handicapants. Oublier les limites humaines. Elle jette un coup d'oeil au brun, en proie à des réflexions bien trop intenses pour qu'elle puisse fermer sa gueule.
« T'sais que j'suis pas la fille que tout le monde adore. J'dis pas que ça m'fait quoi que ce soit, je m'en branle total. Mais du coup c'bizarre l'inverse. Oh bordel c'trop déprimant, laisse tomber. Elle se relève maladroitement et le tire par le bras, essayant de le faire suivre le mouvement. Viens, j'veux aller sur la glace. J'm'en fous si on s'casse laggle, il fait trop chaud ici j'vais péter un câble contre ces abrutis. »
Elle veut juste se changer les idées. Comprends-la, maintenant qu'elle a commencé elle sait qu'elle aura du mal à arrêter. Elle sait que, bientôt, elle se mettra à ressasser tout ce qu'elle enfouissait au fond de sa mémoire. Elle va revoir le joli visage de son frère, tordu par la déception – le dégoût. Et elle va redevenir faible, elle va avoir besoin du soutien de Primrose pour emmerder de nouveau le monde entier.
C'est pas sa faute, son seul moyen de survivre c'est de les haïr – ou au moins de leur faire croire. Elle fait pas exprès d'être blessante, c'est pas volontaire. Mais voilà, le problème c'est qu'elle s'en fout. Qu'elle s'en fout total, de tout. C'est pour ça qu'elle fait pas vraiment attention, qu'elle vérifie pas si Andrew la suit. Et c'est pour ça qu'elle trébuche sur la glace, qu'elle inspire profondément pour reprendre ses esprits ; insuffisant. Elle s'avance vers le milieu de l'étendue, déterminée. Et si elle se casse la gueule, si y a personne pour la rattraper, elle en aura toujours rien à foutre. Ca lui donnera une bonne raison de se barrer.
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Sujet: Re: la dernière jim's d'un condamné •• pv. tracy Mer 24 Déc 2014 - 15:29
C’est sa langue qui claque dans sa bouche sous l’agacement, le regard qui tourne au mauvais pendant une seconde, son esprit embrouillé, embrumé par tout cet alcool, ne supporte pas l’augmentation soudaine de volume. Il est rendu susceptible par la boisson et il se connaît parfaitement dans cet état, car s’il a dit à Tracy qu’il était encore plus con, ça n’était pas tellement éloigné de la réalité. Il aime pas qu’on le sorte de cette bulle de tranquilité dans laquelle il réchigne dans à entrer, maintenant qu’il y est, il refuse dans sortir et de se confronter à nouveau à ce monde - lui qui, si réaliste, y restait en général tant accroché. Mais c’est un paradoxe Andrew, car il est prudent mais une fois qu’il lâche la corde, il se bougera plus pour la rattraper.
« Tu peux pas être encore plus con, merde t'es déjà au plus bas tu vas pas creuser quand même ? » « T’as pas idée de jusqu’où je peux aller. »
Il s’en sortira de toute façon, il est trop intelligent pour ça. Il se confrontera de nouveau au réalisme, à la réalité, il verra le retour de flammes plus que n’importe qui. Parce qu’il est trop égocentrique pour se dire qu’on voit mieux que lui, parce qu’il est trop clairvoyant - bien plus que les autres, sinon le monde ne serait pas comme ça. Et puis, il sait qu’il trouvera quelque chose, il sait que son esprit s’en sortira en accusant quelqu’un d’autre. Quelque chose. N’importe quoi. Une personne, l’alcool, un cri, un mauvais geste soit disant déplacé. Parce qu’il se dira jamais qu’il pourrait dérailler spontanément, comme tout le monde le ferait.
C’est pas lui, c’est sa faute. Sa faute à elle. Tracy qui l’a entraîné dans ces conneries, Tracy qui lui tend une bouteille avant de lui reprendre, qui pose une question sur son ressenti avant de le nier. Il comprend pas, il voit tous ces paradoxes, ces gestes vides de sens et il sait plus auxquels il faut croire. Parce qu’elle lui demande la vérité qu’elle arrive ensuite pas à regarder. Il est comme ça pourtant, il continuera de s’acharner, de répéter ce qu’on lui a demandé de dire, de lui balancer cette vérité franche qui a l’air de faire si mal. Tant pis si ça blesse, tant pis si elle peut pas l’entendre, il aura rien à se reprocher.
Il se reproche rien, de toute façon. De cette invitation maladroite et malpolie à son comportement de ce soir. C’est pas lui qui porte un masque, c’est pas lui qui tourne le dos à ses réels sentiments. Elle est méprise Tracy, elle est humaine comme tout le monde. Elle aime ce grand type qu’elle fixe comme la huitième merveille du monde, c’est la preuve qu’elle est pas tellement différente des autres. Il a bien vu leurs points communs à tous, à ces types aussi mauvais qu’ils prétendent être - ils ont tous, quelque part, cette capacité d’aimer. Pour lui qui a pas connu l’amour, c’est un grand pas en avant dans la lucidité.
Il voit Andrew, plus loin qu’elle, plus loin qu’elle ne le fera jamais. Il déchiffre cette humanité qu’elle refuse d’assumer, il analyse tout ce qui la construit sans se laisser influencer. Il aimerait comprendre, mais il peut pas, alors il se dit qu’il est fier d’arriver à ne pas se laisser entraîner. C’est déjà ça, ça le rend déjà tellement différent.
« T'sais que j'suis pas la fille que tout le monde adore. J'dis pas que ça m'fait quoi que ce soit, je m'en branle total. Mais du coup c'bizarre l'inverse. Oh bordel c'trop déprimant, laisse tomber. Viens, j'veux aller sur la glace. J'm'en fous si on s'casse laggle, il fait trop chaud ici j'vais péter un câble contre ces abrutis. »
Il hausse les épaules, désintéressé, la suivant simplement du regard. Peut-être qu’il rend pas si sincère, l’alcool - c’est ce qu’Andrew se dit en la suivant, une main fourrée dans sa poche. Il sait pas quelle heure il est, peut-être qu’il a juste pas envie de le savoir. Il voulait profiter de la fête mais il en est réduit à réfléchir à ses paroles, comme si jouer les psy un 23 Décembre ça l’amusait. C’est trop tard pourtant, parce que la machine est en marche - c’est elle qui a joué la carte de la sincérité, il est maintenant obligé de la tenir.
« Je pense que t’es pas sincère avec toi-même. »
Il allume la cigarette qu’il a sorti au préalable de sa poche, tire un coup avant de s’engager sur la glace. Si au moins il en vient à déraprer et se fracasser le crane, il aura fumé sa clope. Il la rejoint, les chaussures un peu glissantes, au milieu de cet espace hivernal d’une blancheur sans précédent. Seuls, au milieu des regards, il sait pas vraiment quoi ajouter. Il a pas envie de trop l’aider dans son combat - c’est pas à lui de le faire. Pourtant il a envie de l’aider, parce que lui, il peut pas le nier, il tient à elle. Tracy fait parti de son quotidien maintenant, avec ses courses interminables et ses cris insupportables. Elle fait parti d’une vie qu’il refuse de quitter, maintenant. Il veut juste se dire que c’est le bout du voyage qu’il est fatigué de mener. Il ôte sa veste pour lui glisser sur les épaules, lui tend sa cigarette - pas un mot, juste une chaleur implicite au travers de ces gestes.
« Personne peut se foutre de ce genre de choses, mais je pense que je suis pas le seul à te trouver amusante. Je vois pas qui pourrait te détester. » Il fourre ses mains dans ses poches. « ...Mais si t’en a assez qu’ils prétendent le contraire, le fais pas non plus. Y’a aucune honte à aimer, juste un nombre incalculable d’emmerdes. Mais je pense que ça doit valoir le coup. »
Un peu trop sérieux, sans doute. Sa cigarette lui manque déjà.
Sujet: Re: la dernière jim's d'un condamné •• pv. tracy Sam 27 Déc 2014 - 18:44
u must shut the fuck up
« Je pense que t'es pas sincère avec toi-même. »
D'ordinaire, clean et bien menteuse, elle lui aurait dit qu'elle s'en branle de ce qu'il pense. Elle se serait redressée, lui aurait adressé un majeur bien droit et serait partie sans un mot de plus. Elle aurait pas baissé la tête comme elle le fait actuellement. A vrai dire, elle aurait probablement pas fait gaffe à ce qu'il dit.
L'alcool rend pas honnête. L'alcool fait juste ressortir chez Nyx des trucs qu'elle a enfouit – une grosse partie de ce qui fait d'elle une fille, une humaine. Il lui donne envie de pleurer, envie de se blottir dans une étreinte ; virile ou pas, elle s'en fiche. Il lui donne l'impression qu'elle a besoin d'être aimée – il la rend foutrement faible. Et c'est pour ça qu'elle voulait plus boire avec n'importe qui, qu'elle voulait presque plus boire du tout. Une bière par-ci par-là, rien de bien méchant. Et avec Prim, Prim qui sait tout d'elle, pour qui elle a plus un seul secret.
Elle prend sa clope et en crache une bouffée, fermant les yeux. Allez Nyx, nie encore. Fais comme d'habitude, ne change rien. Si tu t'obstines, il lâchera l'affaire, il te laissera faire semblant. Ils finissent par tous s'habituer à ça, par croire que t'as vraiment aucun sentiment, juste une haine sans borne envers l'humanité entière – sauf exception. Alors elle ouvre la bouche, elle cherche ses mots.
« J'ai pas besoin... - Personne peut se foutre de ce genre de choses, mais je pense que je suis pas le seul à te trouver amusante. Je vois pas qui pourrait te détester. ...Mais si t'en a assez qu'ils prétendent le contraire, le fais pas non plus. Y'a aucune honte à aimer, juste un nombre incalculable d'emmerdes. Mais je pense que ça doit valoir le coup. »
Ca lui fait l'effet d'une baffe dans la gueule. Une baffe qu'elle a mérité, mais qui froisse quand même son orgueil, son amour-propre. Elle se sent mise à nue, Tracy. Parce qu'elle veut pas l'admettre, elle veut pas lui donner raison. Il a tort, y a pas une trace de vérité dans ce qu'il dit. Nyx a honte de rien, Nyx aime rien. Elle lui rend sa cigarette et se retourne, dents serrées à s'en péter les mâchoires.
« Si y a aucune honte à aimer, pourquoi y a pas la moitié de ces abrutis qui a le courage de le dire ? Tu dis ça, mais j'suis sûre que t'y connais que dalle, que t'es le plus paumé entre tous. Mens pas Nyx, t'en a aucune idée. La seule connerie utile que j'ai appris chez moi, c'est que la seule façon de pas être déçu, c'est de pas espérer. C'est peut-être pas le sujet initial, mais si tu préfères j'peux te dire que c'plus simple de détester quelqu'un que de s'y attacher. »
Et, paradoxalement, c'est plus simple de s'attacher que de se détacher. Elle plante ses ongles dans ses paumes et s'éloigne d'un ou deux pas, les bras croisés. C'est pas vrai, elle aime personne et personne l'aime. Pas même lui. Allez Nyx, dicte-lui ses sentiments, il a pas le droit d'avoir une once d'affection pour toi. C'est une mauvaise idée, parce qu'elle sera jamais foutu de le leur rendre, parce qu'elle saura jamais prendre quelqu'un dans ses bras sans avoir l'intention de lui tirer le slip ou d'enfoncer son genou dans ses côtes.
Cherche pas l'impossible, cherche pas son affection – elle en a pas, elle voudrait ne jamais en avoir. C'est pour ça qu'elle sait pas réagir avec tout le monde, qu'elle arrive pas à être normale quand quelqu'un parvient à la faire stresser. Mais c'est pas Andrew, cette personne. C'est pas lui qui va la faire devenir moins chiante. Juste un peu plus honnête. Elle se retourne et lui lance un regard perçant, toujours un peu embrumé par la liqueur qui la consume.
« Tu t'en fous sûrement, et tu t'rends p'tête pas compte, mais tout le monde arrive pas à se faire des potes, proches ou non, nombreux ou non. J'ai pas envie d'être aimée, j'ai pas envie d'aimer, j'ai juste envie qu'on me foute la paix et qu'on arrête de m'emmerder. Alors non, j'm'en fous pas, j'en ai ras le cul parce que la seule putain de chose que j'supporte pas, c'est qu'ils soient pas foutus de venir, et de me dire qu'ils ont un problème. Si personne ouvre sa gueule de merde, j'changerais rien, j'ferais toujours chier, et j'en aurais toujours rien à cirer. »
Quand est-ce que tu diras la vérité, Nyx ? Quand est-ce que t'avoueras que tu voudrais voir des sourires, pas des moues ennuyées ? Quand les putains d'poules auront des dents et deviendront des mammifères.
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Sujet: Re: la dernière jim's d'un condamné •• pv. tracy Mar 30 Déc 2014 - 17:54
T’as raison, il est paumé, complètement. T’as plus raison que tous les autres qui pensent qu’il s’y est jamais intéressé ou qu’il s’en soucie pas. T’as raison, tellement raison. Parce qu’il t’attaque là où il a mal, parce qu’il partage ce sentiment et qu’il veut le régler chez toi. Il aime pas Andrew, il supporte avec toute sa patience, autant qu’on le supporte. Il porte pas d’intérêt, prend juste la peine de se détourner de ses pensées vides de sens pour vous les accorder. Il est vide, d’une tristesse qu’on ne peut pas décrire. Il a tant de vécu dont il a pas su profiter, il a tant de personnes qu’il arrive pas à aimer. Peut-être qu’il a juste peur, peut-être qu’il pense juste pas les mériter. Il veut juste être quelqu’un, pas ce quelqu’un si banal qu’on finit par oublier, ce quelqu’un auquel on pense sans cesse parce qu’il était tellement spécial, tellement unique.
C’est pour ça qu’il s’est tout tatoué, marquant chaque étape de son existence. Chaque fragment, chaque amitié, chaque bon moment. Tu vois, je t’oublierai pas, tu resteras gravée. La peau ne ment pas comme les personnes le peuvent, alors crois-moi, tu resteras là, peut-être pas dans mon coeur mais sur la peau de mes bras. Tu resteras là, contre moi, tu pourras sûrement jamais voir autre chose que cette surface, ce jeu que je continue de jouer. Ca se finit pas comme ça, sur quelques mots balancés sans sentiments, par vengeance de ce qu’il a réussi à deviner. Il sait déjà tout ça, et c’est parce qu’il le sait si bien qu’il se comporte comme ça.
« La seule connerie utile que j'ai appris chez moi, c'est que la seule façon de pas être déçu, c'est de pas espérer. »
Et c’est parce qu’elle a raison qu’il ne trouve rien à y redire. Il aimerait pourtant, parce qu’il l’apprécie, et qu’il a cette gentillesse qui le pousse à vouloir l’aider. Il aimerait la sortir de ce désespoir sans faille, de cette façon de pensée qu’il voit comme du réalisme. Il veut pas ça pour elle, pas pour tous ses proches. Il veut pas voir en elle le même éclat brisé qu’il voit en Andromède. Parce qu’il a beau faire tout ce qu’il peut, Andrew aime, Andrew aime sûrement un peu trop fort les gens et il arrive pas à les laisser tomber. Il insulte, il reste nonchalant, mais c’est aussi le premier à s’en vouloir et à chercher à se rattraper.
« C'est peut-être pas le sujet initial, mais si tu préfères j'peux te dire que c'plus simple de détester quelqu'un que de s'y attacher. »
Sauf qu’Andrew il t’aime, il t’aime comme il aime tous ses proches et comme il aime son quotidien. Il veut pas te perdre, il refuse de perdre une seule pièce de ce puzzle qu’il aime, auquel il s’est habitué. Tu fais parti de sa vie maintenant, et parce qu’il s’est déjà attaché, il ne peut pas te détester. Déteste-les si tu veux, c’est pas grave. Il s’en fiche, t’as qu’à vivre comme tu l’entends, crier et insulter ces gens qui ne le méritent pas. Fais ce que tu veux, mais agis pas comme s’il faisait parti de ce tas de personnes qui se moquent de toi.
« Tu t'en fous sûrement, et tu t'rends p'tête pas compte, mais tout le monde arrive pas à se faire des potes, proches ou non, nombreux ou non. » « J’peux comprendre, j’suis pas King Bee. »
Regard vers la piste, il observe pendant quelques instants la fille la plus populaire de l’école avec son cavalier. Il aurait sûrement continué à la regarder plus longtemps si les paroles de sa cavalière n’avaient pas capté son attention immédiatement, lui faisant tourner la tête.
« J'ai pas envie d'être aimée, j'ai pas envie d'aimer, j'ai juste envie qu'on me foute la paix et qu'on arrête de m'emmerder. »
Et à cet instant, Tracy lui parait infiniment triste. Il écoute à moitié ses paroles, le regard sûrement trop émotif, plongé dans le sien. Il sait pas quoi dire, comment réagir, réparer ce qui semble déjà en état pitoyable. C’est pas une lumière, c’est pas quelqu’un qui est né pour aider les autres ou faire avancer ses proches. Andrew il se laisse couler, il prend les choses comme elles vont et il s’en contente, parce qu’il a apprit à apprécier la simplicité à défaut de pouvoir toucher à l’exceptionnel. Il s’est résolu, alors ça lui va, abandonner lui convient. Il connaît ses désirs, il leur a tourné le dos. Mais il comprend, il comprend plus que n’importe qui, mieux que quiconque. Il te comprend tellement bien, et ça le désole de voir que quelqu’un part, une autre personne pense ainsi.
C’est l’empathie qui lui donne ce désir de t’aider, mais il en est incapable. Il a rien demandé, juste quelques pas de danse, un ticket express pour la fête, ne serait-ce que pour y voir son frère. Il s’attendait pas à grand chose, sûrement pas à cet élan de sincérité que t’as commencé. T’as cherché Tracy, t’as cherché cet Andrew qu’il ne veut pas montrer. T’as trouvé ce désir, cet altruisme enfoui. Parce qu’il est comme toi, il veut aimer, il veut être aimé, et il a compris qu’il ne fallait pas cacher ça. Alors il s’approche, reprend sa cigarette pour en tirer une latte, donner un goût de cendre à son haleine. Il est pas doué avec les mots, alors il s’apprête, sa main passant sur sa nuque pour l’embrasser au milieu de la glace.
Elle va le frapper, il s’en moque. Elle va l’insulter, il s’en moque. Elle va le détester, il s’en moque.
Il sait qu’elle l’apprécie, alors tout le masque qu’elle porte pour espérer l’éloigner lui est bien égal. C’est juste un message d’affection entre deux personnes qui ont cessé d’y croire. Il t’aime pas, il a juste envie de te montrer qu’on peut tenir à toi. Il s’écarte, porte sa cigarette à ses lèvres et lève son regard vers le ciel nocturne. Il a rendu la situation encore plus awkward qu’elle ne l’était, ça lui est bien égal. D’ici demain, l’un comme l’autre auront oublié cet instant, il espère simplement que sa signification restera dans sa mémoire. Gravé, comme le souvenir d’une aide envers une condamnée.
Sujet: Re: la dernière jim's d'un condamné •• pv. tracy Mer 31 Déc 2014 - 2:11
u must shut the fuck up
Tracy aimerait dire qu'elle s'en fout. Qu'elle veut pas savoir ce qu'il pense d'elle. Elle aimerait reconstruire sa coquille, se glisser dedans et la renforcer. Elle a conscience qu'elle fera ça dès qu'elle le pourra, qu'elle se planquera de nouveau. Et qu'elle dira merde à ceux qui la blesseront, qu'elle s'enfuira au moindre problème.
Au fond c'est une lâche Tracy. Elle a jamais été capable d'être courageuse avec elle-même. De faire face à ses propres démons – alors elle compense en défiant la vie, en étant presque suicidaire. En poussant son corps à ses limites physiques, en se battant suffisamment pour ne plus pouvoir bouger un seul muscle. Chaque marque dessinée par les poings, les pieds, les ongles ou quelques autres parties du corps de ses adversaires a une signification pour elle ; celles de Quinn restant les plus importantes.
Elle a envie de s'enfermer dans une boîte, et de plus en sortir jusqu'à ce qu'elle ait totalement décuvé. Elle a envie de partir en courant, de plus jamais revenir. D'ignorer, d'oublier, d'effacer. Comme à chaque fois, éloigner tout ce qui est dangereux. C'est comme ça qu'on lui a appris à vivre, c'est con mais c'est ainsi. Tracy n'a jamais su assumer, faire face à ses erreurs. Non, elle elle a tout enterré dans son sous-sol. Et maintenant elle est coincée dedans, elle sait pas comment en sortir. Elle pourrait admettre, elle pourrait être mature mais c'est contre sa nature. Donc elle creuse, elle creuse jusqu'à se construire sa propre tombe. Elle s'arrêtera pas avant d'être dedans, avant de ne plus pouvoir respirer ; c'est déjà bien entamé, de toute façon.
Et quand elle prononce son discours plein de mensonges, quand elle le transperce avec ses rétines teintes, ce qu'elle y voit lui fait l'effet d'un coup de poing. Il est pas là, le mépris auquel elle s'attendait. Elle trouve que de l'empathie, de l'empathie qui lui coupe tout bonnement le souffle. Elle le voit arriver, elle résiste même pas quand il prend sa clope. Et quand il l'embrasse, elle réagit même pas.
C'est simple, elle est partie. Mentalement, elle assiste à la scène comme si elle s'était échappée de son corps. Impuissante, mais surtout foutrement choquée. Et quand elle comprend vraiment ce qu'il se vient de se passer, le coup part tout seul. Son poing s'enfonce dans son épaule, les yeux écarquillés par la surprise. Et l'insulte suit, un gros « CONNARD » presque hurlé. Mais faut pas le prendre mal, sur le coup c'est une façon de te remercier.
Elle a compris le message, elle est pas si conne – ou du moins y a une limite. Elle pensait juste pas qu'il allait être aussi direct, et surtout qu'il allait briser son masque. Après tout, c'est jamais arrivé. Elle a toujours su faire la fille détachée, qui se moque pas mal de ce qui arrive aux autres. Elle s'est bien cachée derrière la violence, elle s'est construit une forteresse intérieure.
Suffisait qu'elle absorbe un peu de liqueur, pour que les fondations tremblent. Une pierre se détache, une parole de trop et tout s'écroule. Cette pierre, c'est lui qui l'a arrachée. Elle n'avait fait que la pousser, et il a sauté sur l'occasion. Elle ferme les yeux, passe un coup de langue plein de nervosité sur ses lèvres.
« T'es conne. - Tu déconnes ? C'est toi qui m'embrasse, putain. Va t'faire foutre. »
Elle se renfrogne aussitôt, malgré le léger sourire sur ses lèvres. Un vrai sourire, honnête et amusé. Elle se l'avoue enfin, qu'elle l'apprécie. Qu'elle apprécie ce qu'il fait pour elle – ce qu'elle n'aurait jamais fait, même pour sa propre mère. Nyx c'est pas la fille qui pousse à l'honnêteté, qui comprend les autres. Nyx c'est celle qui se fond dans son je m'en foutisme, celle qui explose de rire et se fout de la gueule des autres quand ils ont des problèmes.
« En plus tu pues la clope, sérieux tire pas une latte juste avant c'est dégueu. Tu pourrais faire un minimum d'effort pour ta putain d'cavalière, merde ! »
Elle sait juste pas quoi dire, parce qu'elle a jamais été dans cette situation. Alors elle laisse son cerveau la guider, elle dit à peu près tout ce qui lui passe par la tête – tête un peu vide, après tout. Elle tapote la glace du bout des pieds et tente de glisser dessus sans se casser la gueule, pas très assurée. Elle se mord la lèvre sous la concentration et attrape le bras d'Andrew, puis sa nuque. Un rictus presque sadique glisse sur son visage.
« Maintenant, ma vengeance. Et encore j'suis gentille, j't'empêche le coup de lapin. Tu sais, craaaack.. »
Les dernières paroles sont chuchotées au creux de son oreille d'une voix menaçante, elle tient fermement sa victime pour être sûre qu'il ne se fera pas mal. Et elle active subtilement son don, traversant la distance qui les sépare de la nourriture. Elle le relâche une fois stable, deux fois plus fatiguée qu'ordinairement. Courir vite c'est une chose, traîner quelqu'un avec soit c'en est une autre. S'appuyant sur la table en face d'elle, elle reprend son souffle et fourre un minuscule sandwich dans son gosier, savourant le goût.
« S'ry j'suis pas au top j'ai un peu foiré l'arrivée mais j'vois pas super clair p'tain. Elle lui tapote l'épaule – le frappe, en réalité – et accélère le flot de paroles, comme pour éviter d'être comprise. Et thanks j'crois qu'tu m'as fait capter un truc. J'sais pas c'que t'as coché pour les cupidons, mais j'pense qu'ils vont pas tarder, so. »
On sait jamais. Fallait qu'elle le dise, y a des trucs qui se contrôlent pas. Comme les coups qu'elle lui a donné. Et comme le doigt d'honneur qu'elle lui adresse quand il tourne la tête vers lui, le provoquant, le défiant de lui rendre la pareille. Elle est juste assez en forme pour avoir envie de se battre, une nouvelle fois.
Mais pas pour oublier. Juste pour se défouler. Et parce qu'elle s'exprime comme ça Tracy. Pas besoin de « je t'aime », de « merci » ou d'autres conneries. Un coup dans la tronche pour elle c'est la plus grande marque d'affection.
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Sujet: Re: la dernière jim's d'un condamné •• pv. tracy Sam 3 Jan 2015 - 17:07
T’es conne. Une manière de dire que, franchement, t’aurais pu comprendre la chose sans qu’il ait à faire ça. Agréable ou pas, là n’est pas la question, il a pas tellement fait gaffe. Que ça ait été ton premier ou l’un parmi de nombreux, il en sait rien, il a pas prêté attention à la forme. Il était comme toi, surpris de sa propre décision, trop omnibulé par ce qu’il voulait te transmettre pour s’inquiéter de ce que tu lui rendrais. Il a besoin de mille choses mais il n’accepte rien, parce qu’il est fier Andrew, et qu’il n’a pas envie de s’en tirer s’il ne le fait pas seul. Il ne veut pas croire à cet amour vers lequel il te pousse, il refuse de croire en son propre message. Les mots rassurants du condamné, le mensonge véridique de celui qui ne croyait pas en ses propres paroles.
C’est peut-être pour ça qu’il a fini par t’apprécier. C’est sûrement parce que tu chercheras jamais à l’aider, à l’inverse de toutes ces personnes qui évoquent l’éventualité qu’il a depuis longtemps refusé d’adopter. L’amour, tu t’en souviens parfaitement. Quelques relations d’une semaine à un mois, des baisers vides, des envies enveloppant le mensonge de ses histoires. Il a vite compris de quel genre il était, il a vite compris que ça n’était pas pour lui. Il a tout pourtant, cette sympathie envers les autres, de l’intérêt pour tout le monde, mais c’est cette note fade qui rythme sa vie, loin de tout miracle. Il croit pas à l’amour, il croit pas à la moindre chose qui sortirait de ce quotidien morne.
C’est pas une exception ce baiser, juste un message qu’il donne. Un coup de pouce comme de nombreux, avec juste une méthode peu orthodoxe. C’est quoi au fond, dis-lui, deux lèvres posées l’une contre l’autre, exempte de sentiments sinon une certaine bienveillance. Pour lui c’est rien, parce qu’il est incapable de comprendre ce que l’amour peut représenter. C’est peut-être un attachement démesuré, juste un lien couplé à des envies perverses. Il respecte pas ça, il peut pas respecter ce en quoi il ne croit même pas. Qu’est-ce que ça change, de toute façon, puisque tu ne changeras pas. Qu’est-ce que ça change, ce n’est pas comme si quelqu’un qui n’y croit pas pouvait convaincre une autre personne.
Y’a pas d’amour en lui, envers qui que ce soit. Juste beaucoup d’affection, de l’attachement pour ses proches et pour les connes comme toi. Pourquoi faire des efforts, il en sait rien. Pourquoi il a fait tout ça, si elle ne relève que la connerie glissée au milieu de tout cet altruisme. Il a fumé pour prétendre qu’il voulait rendre ça désagréable, qu’il ne voulait pas sentir ça. Il a fumé pour masquer tout ce bon côté qu’il a fait l’effort de présenter. Tu vois, même ça, c’est pour toi, un peu de mensonge pour que tu restes dans ton élément. Il veut pas créer de malaise. Il veut pas que tu t’enfuis, effrayée par trop de sincérité. Venge-toi comme si c’était une attaque, ignore cet instant comme si ça n’était rien. Ca lui va bien, rester dans l’ombre, loin de toute reconnaissance. C’est pour ça qu’il tient à toi, il en est sûr. Parce que dans ces situations, c’est la menteuse qui réagissait le plus naturellement, lui donnant envie de faire encore davantage pour elle.
« Et thanks j'crois qu'tu m'as fait capter un truc. » « Content d’avoir pu aider. Et laisse mon épaule, merde ! »
Il y porte sa main, se masse en la fusillant du regard - au bout de deux coups, même lui commence à s’agacer. Il faut croire que rien ne changera, mais ça lui est égal. Il aura fait du mieux qu’il a pu, ce n’est pas ce qu’on pourra lui reprocher.
« J'sais pas c'que t'as coché pour les cupidons, mais j'pense qu'ils vont pas tarder, so. » « Je savais même pas qu’il fallait préciser. »
Haussement d’épaules, même sourire qu’à l’accoutumée. Inconscient, amusé, l’ironie qui revient se voiler autour de lui pour le protéger. Vous êtes similaires, tous les deux, c’est ce qu’il a toujours apprécié. Deux menteurs qui, pour un soir, ont laissé tomber leurs masques pour véritablement se regarder. Ca lui va, d’enterrer tout ça au fond de vos mémoires. Oublier tout ça, non sans en tirer de l’expérience.
« Et oublie pas que je— »
Mais une main gigantesque se porta à sa bouche, l’arrachant à sa cavalière au moment où il comptait clore leur soirée. Frustré, Andrew se débattit inutilement avant de se faire téléporter au milieu d’un nouvel endroit. Il n’y avait rien de pire que l’inachevé.