Sujet: Re: BOSTON × REMEMBER •• PV Sam 7 Fév 2015 - 17:57
Who is he ? C’est un peu la question qui m’a traversé au début du voyage. Quoique, si je n’exagérais pas un peu, je pourrais dire qu’en réalité, Heath peut être comme ça plus souvent qu’on le croit. Avec Joach notamment. Il l’a été en quelque sorte. Mais pas à ce point.
Lorsque Heath me fit un topo plus détaillé sur son père, je le laissais faire, gardant pour moi le fait qu’il m’en avait déjà un peu parlé à l’époque où… Ouais, bon. La disparition brutale de ses grand-parents ajouté au divorce de ses parents est racontée exactement de la même façon, me brusquant tout autant. Le coeur un peu serré.
- ...bref, c’est mon père quoi… - Et tel père tel fils…, raillais-je gentiment en souriant, attendrie.
En revanche, ces pensées concernant l’histoire de ses parents, ça il ne m’en avait pas parlé. Si il pense que pour son père, sa mère était la femme de sa vie et qu’ils ne finissent pas leurs jours ensemble, ça signifie quoi ? Heath ne s’étale pas sur ça de toute façon et je ne réponds rien, me contentant de ma gestuelle habituelle. Gestuelle qui empire de pas en pas depuis qu’il a prononcé les mots “c’est au bout de la rue”.
Je parie qu’il ne se doute pas que je stresse quand même un peu de rencontrer son père et son frère. Je sais qu’il les adule totalement. j’espère que ça va bien se passer. Surtout par rapport à…
- Au fait hum... Ils sont pas au courant pour l’amnésie… - What ?!
Bras chopé et intercepté dans la foulée. Mais pas le temps de balbutier mon incompréhension et ma panique que le brun enchaîne comme si de rien n’était.
- Du coup j’compte sur toi pour faire diversion. - Mais
Remballe tes clins d’oeil merdiques, il nous faut un plan ? Qu’on se coordonne ? Ou quelque chose comme, comme... Un redcode, j’en sais rien. Ébullition. Je lui en veux un peu de me balancer ça en plus à gérer. Alors que lui est simplement aux anges rien que parce qu’il va les revoir. T’aurais pas un peu oublié qu’on est là pour bidouiller ton cerveau par hasard ?
- Tu verras, ils sont top. Oh d’ailleurs mon frère habite là le temps de faire construire sa maison. ...j’en sais pas vraiment plus, j’ai juste relu de “vieux” mails... Je l’ai pas revu depuis... Bah, je sais même pas. - J’crois que tu l’as pas vu depuis juin. - Prête à vivre un week-end avec Ackland x3...? - J’vais certainement y laisser des plumes ouais…, répondis-je faussement blasée.
Car le sourire réapparaît bien vite dès qu’on franchit le seuil de la porte. Yeux chocolat grands ouverts, j’en perds mes mots, oubliant presque la base de la base. Bonjour, bonjour. C’est super… Wow. Ok. J’adore l’endroit. Ça a aussi bien failli me rendre timide jusqu’à ce que je comprenne le petit jeu père-fils.
- Mh. Pas besoin de connaître Heath pour aller chez le psy. On rallonge juste la thérapie d’une bonne dizaine d’années. Sourire narquois et regard qui va de paire sur le concerné. Au moins.
Donc le second modèle du renard est sur le point d’arriver. Aw… Ok. Heath sourit beaucoup trop. C’est perturbant. Taz serait encore plus paumé que moi je pense, mais du coup, je me contente bêtement de lui rendre la pareille alors que je fais un timide pas en avant.
- Welcome home... Approche, fais comme chez toi. - Elle boit de la bière la miss ? Sinon j’ai autre chose, jus de fruit, coca, vin… - Bière c’est parfait. Un sourire franc est décoché au père de Heath que j’observe discrètement. J’y trouve des ressemblances évidentes. On voit de qui il tient. - VINCE BOUGE TOI FRÈRE INDIGNE - VINCE DESCEND TA BONNE BIÈRE QUE T’A RAMENÉ DE BELGIQUE, FAIS PÉTER ESPÈCE DE RADIN - Hahaha… Mon rire éclate en captant la connivence qui se cache derrière cet échange révélateur. Beaucoup de choses s’expliquent. - OKAY OKAY J’ARIIIIIVE ♪ - Il sait se faire désirer apparemment.
Le point commun des mâles de cette famille ? Et alors que Mr Ackland me pousse à m’installer sur le canapé, je ne peux pas m’empêcher de me demander où est-ce que je suis tombée. Ça va manquer d’oestrogène. Faut que j’en sois la digne représentante… On y croit.
Alors que j’avance dans l’appartement où Heath a passé une petite partie de son adolescence, mon regard court sur les murs, le plan de travail… P’tain la cuisine et la table à manger, il doit recevoir facilement. Le parquet, les murs en briques rouge, le fer forgé… J’adore l’ambiance, vraiment…
- J’aime beaucoup la lumière ici…, dixit l’oeil de la photographe qui papillonne déjà des cils -attentive à tout avant de se fixer sur les deux grandes photos noir et blanc accrochées au-dessus du canapé.
Je sens la remarque du B poindre le bout de son nez retroussé, raillerie que je lui rends bien trop facilement. Mais à peine le temps de se poser sur le canapé que voilà le seul (pour l’instant) Googleman de la fratrie. Ok. Que faire. Je restresse à nouveau, sans savoir pourquoi. Je me relève, ma main chassant une mèche derrière l’oreille. Mais mon sourire réapparaît aussitôt que les accolades entre Vince et Heath se font.
Douce observatrice, mes yeux ne se détachent pas d’eux, ne pouvant décemment pas nier la complicité de ces deux-là. C’est fort. Et derrière les taquineries lancées à bras l’corps, je décèle le respect. Mutuel. La confiance. Réciproque. Et cette espèce de force d’action qui poussent certainement les hommes de cette famille à se tirer les uns et les autres vers le haut. Keep going. Climb hard to the top.
- Salut. Enchantée. Honorée de pouvoir rencontrer le grand Vince. Heath fait souvent ton éloge. ...Ou alors c’est d’abord Google et ensuite toi. On est jamais très sûrs.
Bah quoi ? Voilà ce que mon sourire et ce haussement de sourcils provocateur lancé à Heath signifient. T’as cru que ma présence ici pourrait pas se retourner contre toi ? You fool~ Tout ça a réussi à me décontracter les nerfs. GG Ackland family ! C’est rare. Surtout quand on sait que le principal agitateur de nerfs est Heath.
Bières sorties sur la table basse. Fesses posées sur le canapé. Le voyage peut commencer.
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Sujet: Re: BOSTON × REMEMBER •• PV Dim 8 Fév 2015 - 16:21
- Mh. Pas besoin de connaître Heath pour aller chez le psy. On rallonge juste la thérapie d’une bonne dizaine d’années. - J’vois pas c’que tu veux dire. - Au moins.
On attend Vince, on gueule, et Charlie est déja en train de faire son artiste perchée à analyser la façon dont la lumière rentre dans l’appart. Moi, j’porte sur elle un regard narquois et lève les yeux au ciel. Malheureusement - ou heureusement pour elle - mon père est un minimum réceptif à ce genre de choses. Quand il la voit regarder les photos, il lui explique que la voisine est photographe et “offre” parfois à la famille, en cadeau pour les fêtes, ses photos.
C’est à ce moment que mon frère - le vrai - débarque enfin. Je vois ses pieds descendre les marches, ses jambes, sa... carrure ? ... Wow. J’en ai le souffle coupé. Le cerveau OFF. Choqué. Dans ses bras, il me tape le dos, me faisant vaciller, moi qui suis juste purement et simplement plus là. Je balbutie pour lui répondre, cille - complètement zoné. Il me regarde, rigole, me demande ce qui me prend d’une main aplatie sur ma face.
...Ce qui me prend, c’est qu’il y a 5 ans c’était un jeune homme de 25 ans, comme je le suis presque. Aujourd’hui, c’est un homme de 30 ans, avec une vraie carrure comme il n’en a jamais eu, du poil au menton, un visage achevé d’être taillé pour bientôt, petit à petit, laisser place aux rides qui s’y creuseront. J’en oublie de respirer, m’efforçant d’agir normalement alors que je reconnais à peine celui avec qui j’ai grandit.
La bouteille de bière atterri dans mes mains - « Dis moi ce que t’en dis Monsieur l’expert » - et il s’éloigne pour saluer Charlie - que je ne suis clairement pas en mesure de présenter. Je le regarde de nouveau, comme un revenant, et baisse le nez sur la bouteille pour essayer de reprendre une attitude normale malgré le choc.
- Salut. Enchantée. Honorée de pouvoir rencontrer le grand Vince. Heath fait souvent ton éloge. ...Ou alors c’est d’abord Google et ensuite toi. On est jamais très sûrs. - C’est normal qu’il fasse mon éloge, je suis assez exceptionnel... - C’est normal Vince tu es mon fils.
Je rigole, levant le nez vers Charlie - et oui, l’humour prétentieux est de famille, tu vas en bouffer.
- J’connais pas cette bière, why not.
Je l’apporte sur la table basse tandis que mon frère prend les verres, mon père amenant un plateau avec de quoi grignoter l’apéro.
- J’ai mis le canapé dans ta chambre là-haut, y’a pas de chauffage dans l’couloir. Ca pose pas de problème... ? - Heu... nan. Nan, t’inquiète... je tourne le regard sur Charlie. On va dormir dans la même chambre du coup. La mienne.
Aucun. Problème. Ce que je trouve génial avec eux, c’est qu’ils savent mettre à l’aise. Contrairement à ma mère qui aurait déja rendu les choses awkward 15 fois, eux savent parfaitement ne pas mettre les pieds dans le plat - du moins volontairement. D’ailleurs, ils sont déja parti sur autre chose, à discuter d’un coffret-cadeau que mon père a reçu pour son anniversaire et auquel Vince vient de s’intéresser parce-qu’il traînait à côté de lui. J’apprécie. J’apprécie qu’ils ne soient pas là à focus toute l’attention sur elle, à lui poser mille questions, à nous demander ce qu’est notre relation etc. J’ai dis à Dad qu’elle était une amie et il n’a pas cherché à en savoir plus - je sais qu’ils ne chercheront pas à en savoir plus en faisant des allusions ou quoi que ce soit. Au moins pas volontairement. Ce côté de la famille sait accueillir à merveille, ils savent mettre les gens à l’aise parce-que tout est simple, naturel, frais, amusant. C’est comme si Charlie venait régulièrement tant tout se fait naturellement. C’est comme ça que nous trois aimerions être accueillis ailleurs, alors c’est comme ça qu’on accueille les autres, dans cette famille. C’est très loin d’être le cas du côté féminin de la famille Ackland. ... Ackland-Blackmore, pardon.
- Ce groupe vient de la Nouvelle-Orléans... commence mon père alors que mon frère vient de mettre un CD dans la chaine-hi-fi. - Charlie aussi vient de là-bas, dis-je en la désignant du pouce, assis entre elle et Vince qui revient s’installer.
Mon père s’enthousiasme - il y a été dans sa jeunesse - et ça discute quartiers et ambiance alors que mon frère me vend du rêve en me parlant des dernières nouvelles côté Googlers.
- AHAHAH PUTAIN LA LOOSE - Ouais... Mon changement de don..., Je précise à Charlie qui vient de tourner un regard interrogatif sur nous.
Mon père me demande alors depuis quand j’ai changé, visiblement j’ai zappé de lui dire. Je regarde Charlie, réfléchissant.
- Heum c’était... Début décembre ? ‘Fin novembre ? Par là quoi. - Pas d’bol, t’avais l’meilleur don du monde. - ... Je sais. - T’es dég hein ? Hein t’es dég ? A quel point t’es dég ? S’amuse mon frère en enfonçant à répétition son coude dans mes côtes - c’est mon poing qui finit par cogner sa jambe.
Ils ont le don de tout dédramatiser. Et je suis comme ça aussi, normalement, à jamais me prendre la tête. Mais il paraît que j’ai changé depuis Prismver, apparemment j’ai eu un tas d’emmerdes - quelque chose me dit que je suis loin de tout savoir - et oui, je pense que je me prend beaucoup plus la tête qu’avant. ... Mais j’ai de réelles raisons. Je détourne les yeux de Charlie.
- Pas mal ta bière. - Oh Heath faut que je te montre un truc., dit soudainement mon père.
Il se lève, va chercher sur le comptoir de la cuisine un bracelet qu’il me donne. C’est la montre Samsung galaxy s5, ces nouvelles montres hors de prix qui ont toute la technologie des téléphones - téléphone compris. Je tourne l’objet, y glisse mes doigts, teste. Mon père est un vrai gosse avec ses gadgets.
- Désactive ton don.
Je ferme les yeux et me concentre, prenant dans ma main sur le poignet de Charlie.
- C’est plus facile de “dériver” et focus mon don sur un autre que de juste le désactiver.
Alors je m’efforce à ce que mon don ne s’applique que sur Charlie. Je peux sentir l’aura magique émaner de mon frère - ce que je ne sentais pas avant d’avoir ce don. Je lâche Charlie doucement, restant concentré sur elle - je sens que ma zone d’annulation l’entoure, libérant mon frère qui de simples gestes, se met à projeter l’écran de la montre sur la télé jusqu’ici éteinte. Mouvant ses doigts dans l’air, il va d’une appli à une autre, nous montre les fonctionnalités de la montre - de son autre main il use de sa magie pour éteindre la chaine hi-fi et termine finalement en nous balançant une vidéo sur youtube, toujours affichée sur la télé via la montre.
- Aaaaah... excellent.
Mon père se met à claquer des doigts et mon frère agite la tête sous une vidéo d’un live d’Arctic Monkeys. Je regarde la prestation des artistes, appréciant le live de ce groupe que j’adore.
- Ca doit être énorme d’y être. - Bah on y était idiot c’est celui de l’an dernier, à Londres, haha - ... Ah bah oui j’suis con...
Père et frère se mettent à discuter de ce jour là, on commence à me prendre à parti en me parlant d’une amie de mon frère qui m’aurait collé toute la soirée apparemment - je répond vaguement, je fais face comme je peux, mais pas longtemps; je parviens à m’échapper du salon avec Charlie pour lui faire visiter l’étage.
... Shit. J’ai horreur de ça. Vivement que je me rappelle de tout. C’est d’ailleurs là qu’on va s’y employer: dans ma chambre. Ma chambre d’ado que j’ai jamais pris le soin de redécorer apparemment - elle est telle que je l’ai laissée il y a cinq ans. Ca me gène pas tant que ça. Enfin, c’est sûr que ça ferait du bien un coup de neuf, mais c’est le genre de choses pour lesquelles il faut qu’on me mette un coup de pied au cul et me prenne par la main pour que je me motive à le faire. Je m’assied dans le canapé après avoir posé nos bagages dans un coin et plonge ma tête dans mes mains, appuyé coudes sur mes genoux.
- ... J’espère qu’on va réussir. Ca commence à être insupportable.
Sujet: Re: BOSTON × REMEMBER •• PV Dim 8 Fév 2015 - 17:32
- Heu... nan. Nan, t’inquiète... On va dormir dans la même chambre du coup. La mienne. - Aucun problème.
Malgré mon sourire gêné et le détournement de regard évident. Mais ça ne dure pas. La conversation se dirige vite ailleurs, sur un coffret-cadeau. Curieuse, je demande à jeter un oeil. Coffret prestige s'il vous plaît : avec des essais dans les plus belles voitures ou sur voilier, quelques sports extrêmes à tester -je glisse que le saut en parachute doit être bluffant, ça me plairait. Tout comme cette dégustation whisky-chocolat qui doit être étonnante. Le père de Heath me confie que si ça m'interesse, il a quelques bonnes bouteilles qu'il pourra ouvrir pour que je goûte ça pendant le week-end. Volontiers. En espérant que j'ai le palais assez fin pour apprécier, je n'ai jamais fait de dégustation de ma vie.
Puis la conversation dérive sur ma ville. Je lui parle rapidement de ma mère et du restaurant en lui promettant de lui laisser l'adresse au cas ou il y retourne un de ces quatre. On divague ensuite sur la Louisiane en général. Le charme de ses routes, les vieux bars qui les bordent, le bayou. Parfait pour des roadtrips tranquilles, avec de la bonne musique. Une petite pointe d'amertume s'est tout de même glissé dans mon ventre à la pensée que Heath ne se souvienne pas de la ville. Au moins juste ça. Mais il y a aussi la crainte vite évacuée apparemment, qu'il en ait parle à son frère. Mais ça ne semble pas être le cas, puisque Vince ne réagit pas, bien trop concentré à taquiner son frère sur sa récente malchance. Bon tant mieux.
- Heum c’était... Début décembre ? ‘Fin novembre ? Par là quoi. - Un peu avant je crois. - Pas d’bol, t’avais l’meilleur don du monde. - ... Je sais. - T’es dég hein ? Hein t’es dég ? A quel point t’es dég ?
La légèreté de la famille Ackland me fait sourire. Tendresse. Ça fait du bien. C’est simple et naturel. Une petite pensée pour ma mère. Il faut que je pense à lui passer un coup de fil. Et c’est encore dans mes rêveries que j’acquiesce machinalement quand j’entends le mot “bière” tout en piquant un biscuit apéro. Mais lorsque le gadget apparaît au poignet de Heath, ils ont à nouveau toute mon attention. Tournée vers Heath, le nez sur le cadran, j’allais appuyer sur une des touches tactiles quand le grand-frère demanda la désactivation du don du B et que celui s’exécuta rapidement en me saisissant le poignet. Surprise une seconde, je balbutie un léger “d’acc’” lorsqu’il explique le pourquoi du comment tout en le laissant faire.
Et c’est la première fois que je ressens cela avec une telle intensité. D’abord une drôle de légèreté. Passagère. Tout s’alourdit en moi. D’un coup. Du moins j’en ai la sensation. Je déglutis, respiration soudainement coupée. C’est désagréable. Plombant. Une brève gêne dont l’origine est diffuse me fait tousser comme si j’avais avaler de travers. Juste deux petits toussotements justement justifiés par ce traditionnel “c’est passé dans le mauvais trou”. Puis le malaise interne se dissipe doucement -où je m’y fais ?- tandis qu’à l’écran la prestation du groupe ravit les spectateurs masculins.
- Ca doit être énorme d’y être. - Bah on y était idiot c’est celui de l’an dernier, à Londres, haha - ... Ah bah oui j’suis con… - T’en doutais encore ? C’est mignon.
Gngngngn. Ouais, impression bizarre pour cinq secondes, mais ça va mieux. Chamailleries balancées, le sujet dérive finalement sur l’art de renvoyer la balle ou de la stopper. Et d’une métaphore à une autre, les garçons se jettent sur les derniers exploits sportifs qu’ils ont en tête. Et c’est en contredisant le père de Heath sur le score du match en question que je coupe court à la conversation en glissant qu’il faut peut-être monter les valises pour dégager l’entrée. De toute façon, c’est moi qui avais raison. En checkant sur le net, Daniel le verra de lui-même d’ailleurs.
- My bad miss. - ‘Y a pas de mal. Ça arrive à tout le monde de se tromper., dis-je en décochant un rapide clin d’oeil comme si c’était tout à fait ordinaire alors que je suis Heath dans les escaliers menant à l’étage. N’importe quoi Charlie. C’est fait, c’est fait. Bref. Hey Heath, wait, j’peux porter ma valise, j’suis pas impotente… Rrraah.
Lui et sa fichue galanterie. La ralerie trottine en grimpant les marches derrière le porteur de bagages. Mais finit par se taire une fois le seuil de la chambre passée. Ça va la diversion j’espère ? Puis mon regard se porte indubitablement sur la “déco” parce que c’est un grand mot pour la chambre de Heath et ça me fait sourire. Tout ça lui ressemble tellement. Ou du moins c’est comme ça que je l’imaginais.
- ... J’espère qu’on va réussir. Ca commence à être insupportable.
Je m’attarderais sur les posters plus tard. Je viens m’asseoir en face de lui sur le bout du lit. Je l’observe un instant en silence, respirant aussi doucement que possible. Il ne se doute pas de la crainte que j’ai. Surtout depuis l’incendie avec Lukas et sa cicatrice au visage que je n’ai pas réussi à guérir totalement. J’vais m’attaquer à son cerveau, il ne se rend pas compte. Ok, je viens d’avoir ma cravate bleue, mais… J’ai peur. Et si il ne se réveillait pas à cause de moi ? Ou si il se réveillait mais à l’état de légume ? Mon dieu. On joue vraiment aux apprentis sorciers.
Mes doigts se crispent sur ses draps. Mais c’est lui le “patient”, si il voit que je flippe, ça ne va pas du tout le rassurer, alors la ferme Charlie. Un peu de confiance. De poudre aux yeux. Ça va aller. Au moins, il est déjà chez lui, là où il préfère être plus que tout au monde, avec les deux personnes qu’il admire le plus. Ça va aller. No stress. Dans l’équation, cette fois, c’est sur moi qu’on compte. Je peux le faire. On respire. On ne pense pas au pire. Le plus et le mieux qu’il y aura après. Et puis c’est ce qu’il veut. Alors je me focalise là dessus.
Mes avant-bras se posent sur mes genoux, je me penche vers lui qui a sa tête entre ses mains.
- Heyy… Bien sûr qu’on va réussir. On va tout faire pour en tout cas.
Murmure calme. Un sourire se joint à la partie. Puis je me redresse, les yeux balayant les murs d’un regard.
- Tu veux faire ça ce soir ? Le plus tôt sera le mieux peut-être… Ma tête revient sur lui. Ton père et ton frère sont géniaux. Je les aime bien. Ils sont… intéressants.
Petit balancement d’une épaule à l’autre alors que mon attention repart vers sa chambre, bras tendus, mains sur le lit, jambes croisées. C’est quand même bizarre d’être là. Chez lui. Au coeur de son univers. D’il y a cinq ans certes. Mais il n’y a pas vraiment de différences avec sa chambre au bungalow 1. Quoique j’en sais rien en fait, ça fait longtemps que je n’y ai pas mis les pieds. Peut-être que sur l’île, il y a un peu plus de photos de la team et de ses amis Londoniens.
- Et je comprends mieux certaines choses…, dis-je avec un sourire et un regard pour lui qui en disent long.
Sur qui tu es et pourquoi. Je comprends un peu mieux aussi comment il a dû se sentir à la Nouvelle-Orléans. Moi avec les femmes de ma vie. Et lui, avec les hommes de sa vie. Ou du moins une partie. Mais je me retiens de partager. Encore. Et puis, à bien y regarder, ce voyage en Louisiane ne doit pas être ce qu’il préférerait se rappeler. Je finis par me lever pour fureter près de son ancien bureau.
- Ah c’est malin, j’ai la chanson d’Arctic Monkeys dans la tête maintenant… Je me retourne vivement, avant de me poser à moitié sur le bureau. Bon, mais à part le trifouillage de mémoire, j’présume qu’on va pas faire du tourisme ? T’as des plans en tête ?
Tentative d’allégement d’humeur numéro 1.
- J’peux me débrouiller toute seule tu sais. J’irais me balader et tout… Comme ça tu pourras passer un peu de temps avec eux. T’as l’air tellement…
J’inspire en lui souriant. Heureux ici. Moins de pression ?
Heath se redressa, se laissant tomber au fond du canapé en étendant ses bras de part et d’autre de son corps, sur le dossier, raillant.
- Ouiiii bah oui Bennett, tu vas aller faire ton tour toute seule comme la grande fille indépendante et surtout solitaire que tu es.
Sa tête se renversa en arrière, tombant mollement à son tour sur le dossier. Ses yeux trouvèrent le plafond un instant. Et puis, étirant son sourire, il haussa un sourcil en roulant sa tête vers elle pour la regarder avant de se foutre ouvertement de la tête qu’elle faisait. Taquin, il reprit en haussant les sourcils.
- Tu sais que c’est limite vexant quand tu fais ça ? On dirait que ça te fais chier d’être avec moi, et que tu préfère être seule. Bon ok, j’suis probablement dans le côté “mal accompagnée” du proverbe mais quand même.
Il se leva, marchant vers elle.
- C’est chiant quand tu te la joue solo.
Et passant devant elle, il lui souffla dans la figure, juste pour l’embêter, traçant sa route vers le couloir. Il se pencha par dessus la barrière du haut des escaliers.
- On mange quoi c’soiiiir ? - Moi j’mange chez ton parrain - Moi j’mange avec des poooootes
Un sourire se dessina sur le visage du brun, alors qu’il tournait la tête vers Charlie, par dessus son épaule.
- Tu vois ? Famille ingrate, eux non plus veulent pas d’moi. - T’a l’droit de cuisiner Heath hein, sérieusement comment tu survis là-bas ? - On va aller au burger, lança t-il à l’adresse des deux autres. - T’es gros Heath - Ouais j’avoue t’es gros - Ouais mais moi au moins j’suis pas vieux ahahah - Salaud - Enflure
Pouffant de rire, Heath se retourna, appuyant ses coudes sur la balustrade et reportant son regard sur Charlie, haussant les sourcils.
- On fais un tour, burger, et bar. Ca t’dis ? On... fera l’truc demain matin tranquillement - ... Il est d’un romantique ton fils... - J’parle pas d’çaaaaaaa, râla le brun en jetant une oeillade vexée vers les escaliers. Tsss...
Il secoua la tête en se redressant et revint dans la chambre.
- Bon du coup autant y aller maintenant. Vu que Mademoiselle préfère fatiguer ses jambes dans le froid plutôt que d’utiliser Google Maps pour visiter.
Railleur, il récupéra son téléphone sur le bureau, à côté d’elle, le glissant dans sa poche.
- Sauf si tu préfère une soirée tranquille ici hein ? Film, pizza... whatever, on aura l’temps d’faire un tour en ville plus tard. C’est comme tu veux.
Il se dirigea vers son sac posé sur le lit et y fouilla pour sortir ses lunettes. Il cligna des yeux, en frotta un. Il avait de plus en plus de mal à supporter ses lentilles, surtout en fin de journée. Assis sur le lit, il sortit son étui, son produit et les ôta.
- On peut faire autre chose qu’un burger aussi hein, y’a des bons restaus. Mon père à du bon vin ici aussi. Bref.
Il referma son étui et le posa, avec le produit, sur la table de chevet. Il enfila ses lunettes, y voyant enfin clair, et posa les yeux sur elle en haussant les sourcils, mains jointes entre ses genoux.
- Ouiiii bah oui Bennett, tu vas aller faire ton tour toute seule comme la grande fille indépendante et surtout solitaire que tu es. - Hey, mais !
Mélange bizarre entre choc et mécontentement. Personne n’échappe aux jugements critiques de Heath Dean Ackland, c’est ça ?
- Commence pas Ackland... Ou tu vas perdre. - Tu sais que c’est limite vexant quand tu fais ça ? On dirait que ça te fais chier d’être avec moi, et que tu préfère être seule. Bon ok, j’suis probablement dans le côté “mal accompagnée” du proverbe mais quand même. Je roule des yeux. - Ça n’a rien à voir. La politesse tu connais ? T’es chez toi en famille… Et si ça me faisait chier d’être avec toi, j’serai pas venue du tout.
Bordel.
- C’est chiant quand tu te la joue solo. - Et tu préférerais que j’sois un pot de colle ? Une vraie assistée ? Et totalement paumée sans toi ?
Je ferme les yeux et fronce les traits de mon visage à son passage. Ça y est, il m’a énervé. Oh oui-oui, soit mon guide, je vais te suivre sans broncher. Comme un toutou bien dressé. Bien sûr. Ouuuh on va pas aller sur ce terrain-là. Et je me renfrogne, bras croisés, en réalisant la complexité et l'ambiguïté de ce je ressens à cet instant. C’est pas aussi… exagéré et tranché en réalité.
- On mange quoi c’soiiiir ? - Moi j’mange chez ton parrain - Moi j’mange avec des poooootes
Je hausse les sourcils faussement blasée, alors qu’en réalité, je suis un peu surprise par tout ça. Mais je joue le jeu. Leur famille, leurs règles. Calm down.
- Tu vois ? Famille ingrate, eux non plus veulent pas d’moi. - Pauvre chéri. - T’a l’droit de cuisiner Heath hein, sérieusement comment tu survis là-bas ? - On va aller au burger - T’es gros Heath - Ouais j’avoue t’es gros - Ouais mais moi au moins j’suis pas vieux ahahah - Salaud - Enflure
Je ris doucement en m’approchant de la balustrade pour regarder père et fils depuis les hauteurs. Ce sont de sacrés phénomènes quand même. Il y a une légèreté très appréciable dans l’air. Surtout ces temps-ci avec toutes les tensions… qu’on peut appeler en réalité “menaces” et qui ont été larguées sur nous par le Ranker et la classe S.
- On fais un tour, burger, et bar. Ca t’dis ? On... fera l’truc demain matin tranquillement - ... Il est d’un romantique ton fils... - J’parle pas d’çaaaaaaa. Tsss...
Je me pince les lèvres pour réprimer un sourire moqueur. Ça serait bien surprenant qu’Heath soit un romantique. Ce n’est pas un goujat, mais pour ce qui est du romantisme… Peut-être que ses petites-amies en ont eu, qui sait ? Pas moi en tout cas. Hem.
Bon en tout cas, je le suis gentiment pour retourner dans sa chambre après cet échange révélateur et me pose à moitié sur son bureau en fouinant du regard entre les papiers qui s’y trouvent.
- Bon du coup autant y aller maintenant. Vu que Mademoiselle préfère fatiguer ses jambes dans le froid plutôt que d’utiliser Google Maps pour visiter. Je lève les yeux au plafond en soupirant fortement. - J’ai pas non plus dit que j’voulais me taper à la chaine tous les monuments et les musées de la ville hein... Le quartier déjà, la vie dans le coin tout bêtement quoi… C’est ça que je préfère. - Sauf si tu préfère une soirée tranquille ici hein ? Film, pizza... whatever, on aura l’temps d’faire un tour en ville plus tard. C’est comme tu veux. - Ouais, je... Je le suis du regard refaire ces gestes que j’avais l’habitude de voir au bungalow 1. Le soir, on dirait que ça lui pique toujours les yeux. - On peut faire autre chose qu’un burger aussi hein, y’a des bons restaus. Mon père à du bon vin ici aussi. Bref.
Son regard sur moi et son interpellation me ramenèrent ici. Mes bras qui s’étaient recroisés sous ma poitrine, se décalent un peu sans se défaire pour contrecarrer l’étiquette de mon pull qui me chatouille les côtes.
- Hum… Tout dépend de ce qu’il y a mais j’peux aussi cuisi… Ma main vient chasser l’air devant mon nez avant de le frotter furtivement. Je me ravise sans vraiment savoir pourquoi ou en ne le sachant que trop. Memory. Burger c’est bien. Mais ils peuvent pas livrer ? Parce que quoi qu’est cru Monsieur Ackland, je ne suis pas si friande que ça des sorties hivernales. On dirait même qu’il va neiger ici dans peu de temps. J’ai très faim en tout cas. Peu importe quoi, faut que ça me cale.
Meaning : débrouille-toi avec ça pour trouver une solution et nourris-moi convenablement. Je me redresse et me laisse tomber sur le lit, à genoux pour aller vers ma valise à roulettes et l’ouvrir. Une main repasse machinalement mes cheveux derrière mon oreille percée. Le bout de la langue qui humidifie rapidement mes lèvres avant de reprendre.
- Avec le décalage horaire, j’préfère effectivement reporter le tour du quartier à plus tard. Et à la place, un film ou même le sport à la télé, ça me va.
Je ne suis pas si compliquée que ça, hein ? Ça serait sympa de l’admettre de temps en temps. Merci. Les yeux rivés sur mes affaires, je cherche ma trousse de toilettes, serviette de bain et d’autres vêtements.
- Mais je serais bien partante pour une douche d’abord., dis-je en le regardant du coin de l’oeil.
Puis j’avance à reculons vers le bord du lit avec mes affaires trouvées. Laissant en plan ma petite valise grande ouverte. Une main sur son épaule en passant à son niveau.
- Je te laisse choisir pour moi si tu commandes. J’te fais confiance.
Une légère pointe d’ironie amère dans la voix se mêle à mon sourire pourtant large. C’est là-dessus que je m’éclipse pour rejoindre la salle de bain.
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Sujet: Re: BOSTON × REMEMBER •• PV Mar 17 Fév 2015 - 16:09
- Le sport à la télé..., murmura t-il alors qu’elle disparaissait dans le couloir.
Blasé.
- M’appelle pas Gau-le-blaireau moi hein..., il se leva. ... Ou Pytha-blaireau...
Ok, c’était gratuit, et oui, il culpabilisa. Mais pas trop non plus. Attendez, elle le connaissait ou pas ? Regarder le sport à la télé et aller volontairement en boîte étaient les deux activités phares des blaireaux. Sortant le téléphone de sa poche, il navigua rapidement sur le net pour trouver la page des menus du site des burgers.
- Le verrou marche pas hein, héla t-il à la concernée en fronçant les sourcils sur la page web.
Serveur down.
- P’paaa t’a le menu du burger ?
Il descendit les escaliers de cette façon qui lui était caractéristique: en se laissant lourdement et énergiquement, tomber sur chaque marche. Il fila directement à la cuisine, s’emparant du menu sur le frigo tandis que son père l’avait complètement zappé, discutant avec son frère sur le pas de la porte.
- Bonne soiréééée j’sais pas si j’rentre ! - Bye
Heath yeuxta le menu, cherchant immédiatement le nom du burger qui l'intéressait lui: celui au bacon. Son père referma la porte derrière son frère, et vint fureter autour de son cadet, prenant une voix basse et enroulant son bras autour de son cou.
- Dis-moi Heath... c’est ta copine ? - Nan, dit-il sans lever les yeux du menu. - ...Ton ex ? - ...Paaaas vraiment. - ...mmh. Et Hannah... ? - Rompu. - Parce-que ? - Parce-que... , bouche en cul-de-poule, il leva les yeux comme pour chercher la réponse, ailleurs un instant. ..Parce-que j’’étais pas trop ‘dedans’. - D’accord.
Une tape sur l’épaule de son fils, le père le lâcha.
- Vous allez bien ensemble en tout cas. - Je sais., dit-il en reportant son attention sur le menu.
... Avant de relever la tête, clignant des yeux. ... Il venait vraiment de dire ça... ? Son père le ramena à la réalité en le saluant, enfilant sa veste. Il lui dit qu’il rentrerait sûrement tard, comme d’habitude, et qu’ils se verraient demain après-midi - Vince et lui avaient une course à faire le matin. Heath acquiesça et remonta les escaliers tandis que son père quittait l’appartement. Il traversa le couloir, se posta devant la porte de la salle de bain.
- ‘Lie, j’vais prendre des burgers à emporter, ils livrent pas eux, mais c’est juste à côté. Tu veux quoi ?
Il se mit alors à lister grosso-modo les burgers en énonçant que l’ingrédient principal ou un peu spécial. Lorsqu’il se tût, il tendit l’oreille et entendit sa voix, derrière le bruit de la douche.
- ... What ?
Rien compris. Ses yeux se baissèrent sur la poignée. Silence. Elle avait pas entendu qu’il avait pas entendu ? Nan, entre pas Heath. Bad idea. Il redemanda plus fort ce qu’elle avait dit et elle lui répondit presque en hurlant, ce qui le fit sursauter et marrer. Il lui signala alors qu’il y allait et s’exécuta.
Veste sur le dos, clés en main, froid aux joues, il ouvrit le garage pour récupérer son vieux skateboard. Il hésita d’ailleurs à le ramener à Prism, il aimait bien cette planche. Jetant l’engin à terre et grimpant dessus après avoir fermé le portail, il se mit en route. Il ne lui fallu pas plus de dix minutes pour y arriver, quinze pour se faire servir en discutant avec le gérant pendant sa pause clope, et de nouveau dix pour revenir - les bières offertes. C’est qu’il l’avait fréquenté une paire de fois, ce burger, et son père aussi, malgré ses remontrances sur un pseudo sur-poids de son fils - ce qui n’était pas du tout le cas, on est d’accord. Certes, il n’avait pas la musculature de Lukas ou de certains, mais Heath n’avait rien de désagréable à regarder - il y tenait.
- J’suis làààààààààà, scanda t-il en entrant dans l’appartement, laissé vide par sa famille.
Il entendit Charlie, là-haut, et entreprit de déballer sur la table basse le repas: deux burgers énormes, sublimes et affreusement appétissants, de belles frites maison, et deux bières. A cela il vint ajouter deux verres à vin après avoir allumé la télé, tombant sur la chaîne des clips - ça, c’était son père. Et sifflant Dark Horse, il se dirigea vers la mini-cave à vin électrique de la cuisine, s'accroupissant devant après en avoir ouvert les portes pour chercher quoi boire.
- T’aime quoi en vin ?, demanda t-il alors qu’il l’entendait descendre les escaliers dans son dos. Moi j’me f’rais bien un rouge mais tout m’va, c’toi qui chois’
Sujet: Re: BOSTON × REMEMBER •• PV Mer 18 Fév 2015 - 22:40
- Ha ! Ça sent bon.
Escaliers descendus en chaussettes en laine mordorées un peu trop larges et tombantes sur les chevilles, j’avoue que je fais presque un peu comme chez moi. À une exception près, pas de shorts à l’horizon : le jean noir slim qui -selon Étienne- m'amincit un peu trop malgré l’effet enduit est sur les fesses. Mon pull fin dont l’encolure tombe mal un coup sur deux sur mes épaules a la couleur de circonstances : lie de vin. En m'accroupissant à côté de Heath pour voir à l’intérieur de la petite cave, je détache la serviette de mes cheveux.
- Mmh… oui rouge. Celui-là, j’crois que je l’aime bien.
Curieuse, mes yeux s’attardent sur les différentes bouteilles tout en secouant distraitement mes cheveux d’une main.
- Fallait bien que j’oublie un truc : mon sèche-cheveux. J’ai essayé de regarder dans la salle de bain, mais j’ai pas trouvé. En même temps… Regard sur les cheveux de Heath. J’crois que dans la famille, ça ne vous est pas vraiment utile.
Je conclue d’un “tant pis”. Puis je me relève pour rejoindre la bonne odeur et m’installer dans le canapé en ayant pris soin de piquer une frite au passage. Je ne dis rien mais mon sourire trahit ma pensée… que je finis par lâcher à voix haute.
- J’ai rien contre la nourriture anglaise, mais avoue qu’un bon burger américain, ça n’a pas de prix., fis-je en m’approchant de la table basse, coudes sur les genoux tout en me demandant encore comment j’allais manger ça.
Un “merci” pour le vin qui remplit mon verre, je préfère le laisser s’aérer un peu et m’empare donc de la bière. Le contact avec la canette fraîche me fait frissonner.
- Alors, on regarde quoi comme film ?
Et au moment où je dis cela, mes iris repère dans le meuble tv, le dvd d’Inception que je pointe immédiatement du doigt.
- Ça fait longtemps que je l’ai pas vu, tu veux le revoir ? Une frite à nouveau chipée. Ou alors un truc moins… alambiqué, un film qui te détende avant demain pour le… Je mime quelque chose de vague, une main à côté de ma tête. Bref, tu choisis.
FIlm lancé sur le grand écran, l’heure est venue de s’attaquer au coeur du problème : le burger. S’en suit forcément quelques railleries sur la grosseur du truc à mordre à pleines dents. De coups de genoux en coups de coude pour qu’il cesse de faire exprès de regarder au moment où j’ouvre grand la bouche, la complicité de l’avion revient vite.
- Rrraah. Arrêtes, ça va être froid au moment où j’arriverais à le manger.
Surtout qu’à cause de lui, j’ai failli en mettre partout. Vengeance oblige, la sauce tomate sur mon doigt finira sur sa joue.
- Les traces de rouge sur la joue te vont toujours bien., raillais-je en riant sur le souvenir des traces de rouge-à-lèvres de Sarah lors de notre fausse audition.
Oups. Souvenir qu’il n’a pas. Je me stoppe et l’enthousiasme disparaît au profit d’un malaise que je dissimule en reprenant un peu de bière.
- Désolée.
Encore une fois. Parce qu’on est que tous les deux, hors de Prismver, il y a un naturel qui prend vie. Une décontraction qui s’installe tout de même, malgré les piques et la sur-tension que l’on peut éprouver parfois. Sauf que là, la légèreté est aussi enfin présente entre nous parce qu’il n’a pas ses souvenirs de nos “compliqueries”, je le sais bien, mais lui ne s’en doute peut-être pas. Lors que je doute de la chose à faire en ce qui concerne mon petit cas égoïste et ma relation avec Heath, je vole de temps à autre entre deux vents.
Objectivement pour sa relation avec sa famille -Joach inclu, il faut qu’il la retrouve. Mais par rapport à nous, je ne sais pas si c’est une bonne chose. Je ne suis pas sûre… Parce que je ne sais pas ce qu’il va se passer ni de ce qu’il va à nouveau penser.
- Qu’est-ce que… Mon regard se fixe sur l’écran télé sans le voir vraiment avant de porter mes yeux sur son profil. Qu’est-ce que ça fait de ne plus se souvenir ?
Parce que jusque-là, je n’ai fait qu’imaginer sans réellement m’en préoccuper. C’était plus facile de voir les difficultés de Sarah, Dixie, Joach et Gautier. Mais là, au coeur de sa famille, ce n’est plus pareil. Aucun de nous deux ne peut plus nier l’impact que ça a sur lui.
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Sujet: Re: BOSTON × REMEMBER •• PV Sam 21 Fév 2015 - 17:17
- Fallait bien que j’oublie un truc : mon sèche-cheveux. J’ai essayé de regarder dans la salle de bain, mais j’ai pas trouvé. En même temps… J’crois que dans la famille, ça ne vous est pas vraiment utile. Tant pis. - Y’a l’radiateur de ma chambre s’tu veux., dit-il en se relevant et en s’appuyant exagérément sur son épaule pour la faire tomber au passage.
Il la taquine d’un regard en se plaçant en cuisine, ouvre le tiroir pour en sortir le tire-bouchon. Il pose un peu par hasard ses yeux sur elle, alors qu’elle file au salon. Ses yeux qui glissent de ses cheveux à son épaule dégagée, puis sur ses fesses. Il courent finalement le long de ses jambes et il baisse le regard sur ce qu’il est en train de faire, se retenant de lui dire qu’elle est canon dans ce pantalon.
- J’ai rien contre la nourriture anglaise, mais avoue qu’un bon burger américain, ça n’a pas de prix. - True.
Tire-bouchon rangé, il la rejoint, bouteille en main, et la sert dès qu’il arrive. Elle lui demande ce qu’ils regardent, il lui dit qu’il en sait rien, elle veut Inception, il la taquine en lui disant que ce serait étonnant qu’elle l’ait compris, ce film - c’est une fille. Ils peuvent aussi regarder autre chose, et dans un soupir grogné il pose la bouteille pour aller chercher le DVD, dos à elle.
- Ca va j’vais pas fais une opération à coeur ouvert.
Quoi que. Et puis, c’est pas le coeur, mais c’est le cerveau. ... Et connaissant Heath, si il devait choisir entre coeur et raison, on sait malheureusement lequel il choisirai.
- Arrête de t’excuser pour ça, lâche t-il entre deux frites sans la regarder, alors qu’après s’être amusés comme des gosses sur le commencement des hamburgers, elle vient de faire une référence au passé qu’il a oublié.
Ca arrive tout le temps les “ah mais ouais tu te souviens pas” ou les “ah non mais tu sais pas...” et c’est chiant. Mais ce qui est encore plus chiant, c’est Charlie qui semble s’angoisser pour ça, alors qu’Heath, lui, il s’en fout.
- Qu’est-ce que… Qu’est-ce que ça fait de ne plus se souvenir ? - J’sais pas, qu’est-ce que ça te fait de pas te souvenir que t’a été faire du cheval hier ?
Il tourne le regard sur elle, puis de nouveau sur ses frites, en glissant une entre ses lèvres en haussant les épaules.
- On me dit que telle chose est arrivée, et voila. J’veux bien l’croire - ou pas d’ailleurs - et c’est tout. Ca m’fait rien de spécial, si ce n’est que c’est chiant d’être celui qui sait pas. J’ai horreur de ça. Mais pas l’choix.
Il se laisse tomber au fond du canapé, bière en main et boite à burger - frites dedans - sur lui.
- Des fois y’a des trucs qui me paraissent absurdes, parce-que... j’ai l’impression que c’est pas moi. Genre le bordel avec RED. ... Quoi que, cette école est tellement insupportable qu’en y réfléchissant ça m’étonne pas tant que ça que j’ai pris des choses en main.
Il boit une gorgée, qu’il garde un peu en bouche avant d’avaler et replacer ses lunettes sur son nez.
- J’ai du mal à croire qu’je suis sorti avec Kopulos aussi., il la regarde. J’veux dire... elle est jolie, mais... ça a pas du tout l’air d’être mon style. Elle a l’air relou., achève t-il en replongeant le nez dans ses frites.
Il en prend une entre ses doigts, mais a soudainement un moment d’absence, tapotant la frite dans le fond de la boîte en carton, ailleurs.
- Puis... y’a autre chose. Il lève les yeux sur elle. Son regard trouve celui de Charlie, et s’y ancre, intensément.
Charlie détourne les yeux, comme gênée - ou il ne sait quoi - et il écarte ses doigts de l’autre main, pivote à peine sa main dans l’air qui se rabat sur l’accoudoir, comme elle l’était une seconde avant.
- Désolé mais... j’arrive pas. ‘Fin voila, j’veux me souvenir de toi, de nous. C’est... J’en ai besoin, c’est pour ça que je veux les retrouver.
Mes souvenirs. Principalement pour toi.
Il se lève, le visage bien moins rieur que précédemment. Sa boite encore bien pleine est posée sur la table et, en chaussettes, une main se glissant dans ses cheveux, il file à la cuisine pour ramener des serviettes en papier. Un soupir s’est échappé de ses lèvres, quand il était au plus loin, et dos à elle. De retour, il pose sa serviette devant elle et se rassied, au bord du canapé, comme au début, piquant négligemment quelques frites qu’il mange en regardant la télé, comme si de rien n’était.
Ou feignant qu’il n’y a rien.
- Et commence pas à me dire que, il prend une voix aiguë en dodelinant de la tête, “Oh Hannah ou Gautier ou Skygge ou gna gna gna” sont plus importants. Les deux idiots qui vivent ici, et toi. C’est ce dont j’ai besoin de me rappeler. Le reste, c’est de l’amitié, le présent suffit.
... Et le voila qui a fait la part nette entre les amis et Charlie. Il l’a remarqué, elle l’a remarqué, et il a remarqué qu’elle l’avait remarqué.
- ... Whatever., achève t-il dans sa barbe, cillant, enchaînant en prenant son burger en bouche et en intensifiant son regard sur la télé, comme si ça pouvait faire que Charlie fasse de même.
Sujet: Re: BOSTON × REMEMBER •• PV Sam 21 Fév 2015 - 20:30
Je crois qu’on l’a tous plus ou moins compris que Heath n’aimait pas ne rien contrôler. C’est logique que ça l’emmerde. Ça ne m’étonne pas de lui. Mais est-ce vraiment tout ? Là, au milieu de ton père et de ton frère, tu ne te sens pas aussi un peu perdu ? Parce que solide et sûr de lui, comme toujours : déraciné ne convient absolument pas à la situation que j’ai vue.
Un sourire mince passe sur mon visage lorsqu’il évoque RED et sa prise en charge. Je me demande alors un instant ce qu’il pense maintenant du Ranker et des S.
- J’ai du mal à croire qu’je suis sorti avec Kopulos aussi. J’veux dire... elle est jolie, mais... ça a pas du tout l’air d’être mon style. Elle a l’air relou. J’acquiesce sincèrement au “jolie”. Plus que ça même. Elle est sublime. - Tu m’avais raconté que tu l’avais désirée… ‘fin eue en tête pendant quelques années avant que vous ne vous mettiez ensemble…
Je ne dis rien de plus préférant porter mon attention sur le burger, qui me permet de retenir une remarque concernant son style. Peut-être que justement c’est son style ? Les filles “relous” comme il dit, mais que je qualifierais plutôt de complexes.
- Puis... y’a autre chose.
J’abaisse mes mains vers la boîte en carton sur la table basse, mon visage s’est naturellement tourné vers le sien. Et son regard m’a transpercé comme une éternité. Ça faisait longtemps que cela ne m’avait pas fait cet effet-là. Accélération du rythme cardiaque, bouffée de chaleur. Je me détourne vers ma bière. Gênée oui. Parce que je me sens parfois terriblement vulnérable en sa présence. Et ça, c’est moi qui ne le contrôle pas…
- Désolé mais... j’arrive pas. ‘Fin voila, j’veux me souvenir de toi, de nous. C’est... J’en ai besoin, c’est pour ça que je veux les retrouver.
J’écarquille les yeux. Mon coeur fait un bond avant un sprint infernal. Un frisson se déchaîne sur ma peau comme soufflée sur elle par ses mots. Puis c’est le blocage alors qu’il se lève. Je sens la chaleur voler en flèche dans mes joues. Ma main gauche tente de la frotter tandis que je tourne la tête à l’opposée de lui. Qu’est-ce que ça veut dire ? Et surtout : pourquoi ? Mes lèvres s'entrouvrent une seconde quand il revient avec les serviettes, mais elles ne laissent pas la question s’échapper. Pourquoi ? Pourquoi ça se bloque chez moi ?
- Et commence pas à me dire que “Oh Hannah ou Gautier ou Skygge ou gna gna gna” sont plus importants. Les deux idiots qui vivent ici, et toi. C’est ce dont j’ai besoin de me rappeler. Le reste, c’est de l’amitié, le présent suffit.
Je déglutis. Complètement désarçonnée par la… fermeté de sa pensée et je n’arrive qu’à balbutier un “D’accord.” Troublée par le sentiment totalement nouveau de représenter quelque chose de spécial pour quelqu’un, d’être à part. Je ne sais pas comment réagir, ni quoi dire. Surtout pas lorsque je sais que ce “pourquoi” qui me taraude les lèvres, disparaîtra quand il aura retrouvé sa mémoire. Il ne pensera plus pareil lorsqu’il aura récupéré ses souvenirs. Alors...
- Merci. - ... Whatever.
Il est un peu difficile de retourner au film après ça, mais les mouvements mécaniques pour se nourrir aident à se remettre en route. Je termine ma bière, mais laisse un quart de burger. Grosse faim, mais petit estomac au final. Même si j’embarque tout de même avec moi la boîte de frites pour grignoter doucement les dernières restantes lorsque je m’enfonce enfin dans le canapé à côté Heath.
Si lui le fait, je me permets aussi de poser les pieds sur la table basse après avoir finalement récupérer le verre de vin. Chevilles croisées, toute la tension du film se lit dans mes jambes. Petits soubresauts de genoux quand je suis surprise, le pied qui vient battre un peu l’air sous un stress impatient, etc. De nouveau et lentement plus à l’aise au fur et à mesure que le film avance, je me laisse détendre aussi par la chaleur qui irradie de Heath sur qui je porte quelques regards en biais furtifs. Son visage, son nez, son menton, son torse, ses bras, ses… mains… Plus il prend de l’âge, plus il devient attirant ou quoi ? Je tourne la tête ailleurs et bois une grande gorgée de vin.
Laisser-aller interdit. Je ne peux être aussi décontract’ que je peux l’être avec Mo ou Étienne. Ou pire, comme avec Pytha. Je me redresse un peu plus droite et replie mes jambes à l’équerre sur le canapé après avoir terminé les frites. Une bonne dizaine de minutes plus tard, ma tête sur le dossier roulera sur le côté. Finalement, je devrais bien admettre que je suis bien assez détendue pour finir comme ça. Endormie tout près de l’indéfinissable à mon coeur : Heath.
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Sujet: Re: BOSTON × REMEMBER •• PV Mer 25 Fév 2015 - 14:02
Si il y a bien quelque chose que certains peuvent envier à Heath, c’est sa capacité à pouvoir faire abstraction des choses. Ne pas se prendre la tête. Juste, mettre les soucis de côté. ...En attendant que les problèmes refassent surface.
C’est aussi ce qui fait qu’il est terriblement compliqué d’avoir une relation stable avec lui. Ce n’est pas qu’il intériorise, qu’il encaisse, c’est juste qu’il n’y pense plus. Il pose le problème de côté, et puis, inévitablement, ça lui retombe sur la gueule à un moment donné parce-qu’il ne l’a pas réglé. Si il était moins fier, il admettrai qu’Etienne ou John ont raison: il vaut mieux parler, avouer, poser les choses à plat, et les régler dès le départ. Il pourrait.
Mais pensez-vous. Quand on s’appelle Heath Ackland, il est plus aisé et plus logique de faire des détours, de mentir - de se mentir. Avancer d’un pas et reculer de trois. Prendre un raccourci qui finalement rallonge le voyage, semé d'embûches.
S'égratigner soi-même, et blesser quelques personnes au passage. Si seulement il acceptait réellement de devenir “cet homme, ce vrai”.
Mais il ne l’est pas encore, pas sur tous les points. Et si c’est le cas, c’est parce-qu’il le veut bien. Car il ne veut pas réellement être cet homme. Pas encore.
Peut-être qu’Heath a juste peur de grandir, en réalité. Parce-qu’alors, il n’aurait plus le droit à l’erreur (il faut dire qu’avec ce charisme de leader, on attend déja beaucoup de lui. Beaucoup trop, probablement. Ca explique les déceptions.) Plus le droit de trébucher, plus le droit de tomber. Mais surtout, plus le droit d’être aussi libre qu’il ne l’est aujourd’hui. Plus de mensonges. Plus de tromperies. Plus de pirouettes, de détours, de lâcheté. Il combat tout ça avec force, Heath, dans ses discours. Mais si il a le symbole du renard tatoué sur le front, c’est qu’il est mérité.
Heath, il vend du rêve, et il le sait. Mais il ne souhaite pas réellement changer, en réalité.
Trop de fierté, peut-être, a moins qu’il ne manque simplement de maturité. Difficile à dire, difficile à cerner - Sarah l’a écrit et publié: Heath est compliqué.
Et il fallait qu’il croise la route de cette autre compliquée.
Le film touche presque à sa fin, et Heath l’a regardé entièrement, pleinement concentré. Il a remarqué que Charlie s’était endormie et ça l’a fait sourire: les filles s’endorment souvent devant les films d’action. Il ne l’a pas réveillée, elle a dit qu’elle l’avait déja vu de toute façon. Lui s’est installé comme il l’a toujours fait dans les canapés: pieds croisés sur la table basse et bras étendus de part et d’autre de lui, sur le dossier. Et tandis que les dernières scènes du film se jouent, il en a détourné les yeux.
Il regarde Charlie, endormie à côté de lui. Sa main masculine touche ses cheveux roux derrière son crâne depuis que le visage de la jeune fille a basculé. Immobile, il sent juste quelques mèches. Et l’envie de les lui caresser est là, en lui, jusqu’au bout de ses doigts, depuis un bon moment déja. Il détourne les yeux, se ravise dans un soupir, croisant les bras sur son torse et se replongeant dans le film. Ce dernier ne tarde pas à se terminer, et Heath se redresse pour finir le fond de sa bière, coude sur le genou. Calme. Silencieux. Mais son mouvement a dû réveiller Charlie, car il la sent remuer à côté de lui. Souriant, il tourne la tête et pose un regard doux sur elle, légèrement en retrait derrière lui.
- Heureusement qu’il y en a un qui a suivi...
Sourire.
- Tu reveux du vin ?, demande t-il en se resservant un verre. Il est tôt, mais si t’es fatiguée, vas te coucher hein.
Sujet: Re: BOSTON × REMEMBER •• PV Lun 16 Mar 2015 - 0:23
Doucement j’émerge en détectant inconsciemment la chaleur à côté de moi s’éloigner. Joues et yeux frottés mollement avant que je ne m’étire les bras et le dos en baillant. Mes bras retombent dans mon soupir et se tendent sur le canapé où je m’étais repliée.
- Heureusement qu’il y en a un qui a suivi... J’incline légèrement la tête sur le côté en souriant à sa remarque, le regard encore un peu ensommeillé posé sur lui. - Tu reveux du vin ? Vu que j’ai la bouche un peu pâteuse, j’acquiesce un oui de la tête, je veux bien en reprendre ouais. - Il est tôt, mais si t’es fatiguée, vas te coucher hein. - Mmh, non c’est bon, ça va mieux là.
Je ris presque en me dressant sur mes deux jambes, étirant à nouveau mes bras au-dessus de ma tête. Heath nous ressert en vin et j’embarque les boîtes de carton vers la cuisine pour tout débarrasser mais aussi me servir un verre d’eau.
- Là qu’on a Internet, j’irais bien voir ce qui se passe dans le monde ces temps-ci., fis-je en refermant le troisième placard qu’il m’a fallu ouvrir pour trouver un verre. Ha ! Mais… Je m’approche du brun pour saisir son poignet et regarder l’heure. J’vais passer un coup de fil à mère avant.
Bottines et manteau enfilés à la va-vite, j’ai préféré sortir dans la petite cour pour passer l’appel. Quelques instants plus tard, alors que ma mère décroche, Heath arrive pour me tendre mon écharpe avant de s’allumer une clope. Bennett senior hurle presque dans le téléphone et s’excite bien rapidement dans cet accent qui nous est cher. L’interrogatoire commence tout aussi vite, alors je m’éloigne un peu de la porte d’entrée, faisant lentement les cent pas en prenant et donnant des nouvelles. Je lui épargne certains détails et lui en raconte d’autres. Tantôt elle me fait rire… À cet instant, elle me dit de passer le bonjour à Heath -qui lui termine sa cigarette et s’apprête à rentrer à l’intérieur quand j’affirme que “bien sûr, je lui dirais.”... Tantôt elle me rend nerveuse avec son inquisitoire sur Pytha, le nouveau coloc’ Étienne pour lequel je précise “ancien, mais très bon ami” -et elle s’étonne de tous ces changements de chambre- et puis bien entendu, le sujet délicat “comment fait Agnès pour tenir mieux qu’elle financièrement la barre du restaurant ?”.
- Haha. Aucune idée. Elle a peut-être un donateur. L’homme marié qu’elle dit ne pas fréquenter peut-être ?
Ou comment éloigner le poisson sur une fausse piste. Cet inconnu est la meilleure diversion. Ma mère chope l’appât à tous les coups, s’envolant toujours dans ses réflexions du pour et du contre de leur relation.
- Tu te souviens que ça ne te regarde pas hein ?
La discussion dure encore une petite dizaine de minutes et je prétexte l’arrivée de quelqu’un pour terminer l’échange. C’est une pipelette. J’en aurais pour des heures et là, j’ai juste froid. Je lui promets de la rappeler durant le week-end, puisque je ne daigne pas venir la voir elle alors que je suis sur le continent. It sounds like a reproach. C’était prévisible. Mais ça fait du bien de lui parler de vives voix. Elle me manque aussi évidemment. Mais la relation à distance me convient étrangement.
C’est avec cette réflexion en tête que je reviens dans la demeure Ackland. Heath n’est plus au rez-de-chaussée et en tendant l’oreille, je présume qu’il prend sa douche. Je ramène le verre de vin à l’étage et profite de son absence dans la chambre pour enfiler débardeur et bas de survêtement. Et dans un éclair soudain, je décide de prendre place sur le canapé. Il ne le sait plus, mais je lui rends juste la monnaie de sa pièce. Il ne va pas faire son chieur hein. Il ne va pas me déloger comme ça en tout cas.
Drap et couette installés, verre de vin par terre, ordi portable sur l’oreiller, je m’étends de tout mon long sur le canapé déplié et sur le ventre. Lorsque Monsieur revient, je ne regarde pas tout de suite vers lui, sachant très bien comment il dort. Shirtless. This is not awkward at all. Nop. Pourquoi ça le serait aujourd’hui alors que ça ne l’a jamais été avant ? Ou pas tant que ça du moins.
Je fais mine de rien. Concentrée sur le fil d’actus que je fais défiler de deux doigts sur le pad. Mon autre main frotte négligemment mon arcade sourcilière -un geste qui fait drôlement bien paravent.
- Ton père et ton frère ne vont pas rentrer cette nuit ?