remember this day ► Kate

PYTHA & KATE

i have died everyday waiting for you
darling don't be afraid i have loved you
for a thousand years i love you for a thousand more

La journée allait être parfaite. Elle ne pouvait que l’être. Malgré ton stress grandissant. Plantée devant ton miroir, tu ne sais absolument pas quoi mettre pour cette journée spéciale. Tu repenses encore à cet instant où tu as reçu ce LMS. Pas de n’importe qui. De Pytha qui t’invitait à aller à la plage. Tu te souviens avoir loupé un battement de coeur. Tu avais dû viré au rouge cramoisi puisque tes amies s’étaient mises à rire en te regardant. Tu avais naturellement accepté, et avec enthousiasme.

Et te voilà maintenant plantée devant ton lit où trône diverses tenues. Un maillot de bain acheté pour l’occasion, une robe, un débardeur assorti à un petit short en jean, et j’en passe. Tu ne t’étais jamais prise la tête au sujet de tes tenues. Il a fallu que Pytha t’invite à un rendez-vous pour te foutre en plein stress. Tu t’égares dans tes pensées un moment, un sourire naissant sur tes lèvres. Depuis que vous vous êtes hasardeusement retrouvés, vous avez pu passer plus de temps ensembles. Ce qui eut pour effet de te rendre heureuse. Simplement heureuse d’être avec lui. Tu secoues la tête et finis par faire ton choix.

Revêtant ton maillot de bain, tu mets ensuite ton petit short en jean, mettant en valeur tes jambes fines et légèrement halées. L’avantage de jouer au volley en plein soleil. Tu choisis une paire de chaussures avec des lacets, juste le temps de rejoindre la plage. Puis tu enfiles ton débardeur blanc avec des motifs allégoriques et gris. Tendant le bras, tu attrapes ton sac où est nouée cette éternelle amie, ton écharpe rouge. Offerte par Pytha. Encore lui. Tu souris bêtement avant de mettre un peu d’ordre dans tes cheveux, les attachant en un chignon plus ou moins négligé. Et tu quittes enfin ton cabanon.

Lorsque tu arrives à la plage, tu ôtes tes chaussures, préférant amplement le contact pur avec le sable. Encore chaud, tu grimaces avant de finir par t’y habituer. Tu avances, regardant autour de toi. Tu ne sais pas trop où aller mais, à cette heure, il n’y a presque personne. Tu finis par le repérer, à quelques mètres. Il ne t’a pas encore vue si bien que tu t’arrêtes, l’observant un moment. Ton coeur bat à tout rompre et tu commences à être nerveuse. Mais nerveuse pourquoi ? T’espères quelque chose peut-être ? Arrête de rêver. Tu finis par prendre une profonde inspiration avant de le rejoindre.

▬ Désolée pour le retard, Pytha ! Ça fait longtemps que tu attends ?

Tu esquisses un large sourire. Paraître la plus naturelle possible. Comme d’habitude. Souriante, mais mourant lentement d’un amour à sens unique. Le destin n’est jamais écrit à l’avance, Kate. Tu devrais le savoir depuis le temps.

PYTHA & KATE

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Il te paraît à la fois soucieux et nerveux. Ou est-ce de l’hésitation ?

▬ Non… Je viens d’arriver…
▬ Oh, je vois.

Tu ne perds pas ton sourire, malgré le fait que sa réponse t’ait refroidie. Tu ne le sens pas très enthousiaste et ça te fait un peu de peine. Tu déposes tes affaires dans le sable, étendant une serviette de plage sur laquelle t’asseoir en cas de besoin. Tu le regardes ensuite, espérant que ton sourire puisse chasser les choses qui trottent dans sa tête. Tu aurais voulu qu’il ne pense qu’à ce moment, tout comme toi. Visiblement, ce n’était pas le cas. Mais qu’importe. Le simple fait d’être à ses côtés te rendait heureuse.

▬ T'as l'air... Heureuse. Il s'est passé quelque chose ces derniers temps ?

Tu penches la tête sur le côté, interloquée. Tu irradies tant que ça ? Tu rougis légèrement, regardant la mer devant vous. Tu hausses les épaules, souriant simplement.

▬ Je ne pense pas être plus heureuse que d’habitude.

Ouh la menteuse. T’as jamais été aussi heureuse de passer du temps avec lui. Surtout parce que c’est lui qui t’a invité. Soudain, il te rend ton sourire et tu crois fondre. Il est si beau quand il sourit. Vraiment. Tu es au comble du bonheur. Rien ne pourrait venir briser ce moment. Mais il redevient bien vite pensif, ses yeux rougeoyants plongés dans l’horizon. Tu continues à l’observer, silencieuse. Son comportement t’inquiète un peu, mais tu ne préfères pas tirer de conclusions trop hâtives.

▬ Tu te souviens quand on s'est rencontré pour la première fois ? Tu sais, le jour où je t'ai offert cette écharpe... Tu sais pourquoi je te l'ai donnée ?

Tu jettes un coup d’oeil à la dite écharpe en souriant puis tu le regardes de nouveau. Tu as toujours pensé qu’il te l’avait offert comme un cadeau de bienvenue, ou pour que tu sois quitte d’attraper la mort sur cette île. Mais, dans le fond, tu n’as jamais su. Tu n’as jamais osé le lui demander. Il inspire et te sourit alors.

▬ Tu connais la légende du fil rouge du destin ? Un fil rouge invisible relie ceux qui sont destinés à se rencontrer et ce, indépendamment du temps, de l'endroit ou des circonstances. Le fil peut s'étirer ou s'emmêler, mais il ne cassera jamais… J'allais pas t'oublier. Puis je voulais que ce soit pareil de ton côté.

Tu clignes des yeux. Surprise. C’est le mot. Le rouge te monte aux joues et tu regardes devant toi. Prise au dépourvu, tu ne sais pas quoi dire. Tu connais naturellement cette légende dont parle de nombreux romans et films à l’eau de rose qui sont passés sous ta main. Et c’est une chose que tu trouves vraiment romantique. Alors savoir que Pytha croit en cette légende, ça te réjouit. Tu t’imagines tout un tas de choses mais tu sais pertinemment que ça ne se passera pas comme dans tes livres. Le beau garçon, ici, il tombera jamais amoureux de la fille un peu idiote. Tu lui adresses un coup d’oeil et tu lis la gêne sur son visage. Il est embarrassé puis semble réfléchir.

▬ Tu veux te baigner ?

Changement radical de sujet. Tu retiens un rire et lui offres un large sourire.

▬ Volontiers.

Tu le vois sur le point de retirer son haut et tu ne peux t’empêcher de lui tourner le dos. C’est malpoli de regarder les gens se déshabiller. Tu rougis à l’idée de voir son torse nu. Mais tu es également gênée. Complexée par ta poitrine, tu te dis que tu aurais adoré en avoir une plus généreuse pour un jour tel que celui-ci. T’es pas une planche à pain, mais c’est pas non plus génial. Tu te réconfortes en te disant que Pytha n’est pas comme tous les autres garçons pervers qui ne pensent qu’aux grosses poitrines. Enfin tu l’espères. Tu retires donc ton débardeur, pivotant légèrement pour le déposer sur ta serviette.

▬ Vous avez l'air d'être proches... Toi et Drew…
▬ Hm ?

Tu le regardes, surprise par ses mots. Tu l’observes un court instant avant d’ôter ton short et te fouiller dans ton sac pour en sortir un paréo, le nouant autour de ta taille. Tu te rapproches ensuite, un sourire aux lèvres.

▬ Oui, bien sûr. Drew compte beaucoup pour moi. Il est toujours prêt à m’aider en cas de besoin. C’est une personne en qui j’ai une confiance aveugle.

Tu souris tout en observant l’horizon. L’eau doit s’être rafraîchie mais ça devrait aller. Tu as un peu peur mais tu ne dois pas le montrer. Si tu restes dans les endroits où tu as pied, ça ne posera pas de problème. Et puis, Pytha est là. Il ne te regardera pas te noyer sans réagir. Tu tournes la tête vers lui, souriant toujours.

▬ Pourquoi cette question tout à coup ?

Et plus tu le regardes, plus tu te dis qu’il y a quelque chose qui cloche. Il n’est vraiment pas comme d’habitude. En général, il est plus naturel, bien qu’un peu maladroit. Aujourd’hui, il est vraiment ailleurs. Comme s’il venait d’apprendre une mauvaise nouvelle mais qu’il se forçait à être ici. Tu tends la main vers lui, la déposant sur son bras.

▬ Pytha, tu es sûr que ça va ? Si quelque chose te tracasse, tu peux m’en parler tu sais ? Ou si tu préfères être seul… je… enfin, je suppose que je peux t’accorder un peu de solitude.

Tu dis ça mais tu n’as nullement l’envie de le laisser seul dans un état pareil. Toi tu veux juste être avec lui. Lui prêter ton attention pour ses confessions, ton épaule pour pleurer… Tu veux n’appartenir qu’à lui comme tu n’as jamais appartenu à quelqu’un.

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▬ Non… J’en ai marre d’être seul…

Tu esquisses un sourire, rassurée. Le voir comme ça, c’est assez surprenant. Inquiétant même. Mais le fait de savoir qu’il ne souhaite pas rester seul, ça te soulage. Peut-être que ce à quoi il pense n’est pas aussi grave. Peut-être est-il simplement de mauvaise humeur à cause d’un autre élève ou d’un professeur. Alors il n’a pas le moral. C’est sans doute ça. Tu décides alors de faire de ton mieux pour le faire sourire. Il faut qu’il décompresse, qu’il se change les idées. Et tu étais là pour ça.

▬ Honnêtement, je n'aime pas l'idée que tu puisses être aussi proche de lui. Et tu sais ce que j'ai envie de faire ?

Tu le regardes, intriguée. Pourquoi le fait que d’être proche de Drew ne serait pas une bonne idée ? C’est pourtant quelqu’un de serviable, gentil et souriant. Tu ne comprends pas très bien. Drew ne t’a jamais rien fait de mal, si ce n’est te taquiner, et encore. Tu nages dans le flou, attendant simplement qu’il poursuive, le fixant de tes yeux couleur noisette. Pytha te regarde alors et tu fronces légèrement les sourcils, inquiète. Il passe de la colère au stress. Qu’est-ce qu’il lui arrive ?

▬ J'ai envie de... Enfin... Oh putain…

Il ne poursuit pas. Tu clignes des yeux, totalement perdue.

▬ Bah... J'suis jaloux quoi et…

Tu as l’impression que la terre a arrêté de tourner. Que le sol se dérobe sous tes pieds. Que ton coeur a pris un voyage sans fin dans les montagnes russes. La gorge nouée, tu es incapable de prononcer le moindre mot. Le rouge te monte aux joues et tu détournes un peu la tête, gênée. Tu n’es pas sûre de comprendre et tu as peur de faire fausse route en t’imaginant des choses qui pourraient être fausses et donc douloureuses. Pytha jaloux. De Drew ? Mais pourquoi ?

▬ Pytha, je…

Tu relèves timidement la tête vers lui et là, c’est le choc. Tu écarquilles les yeux, figée devant ce spectacle éphémère. Serait-ce des larmes ? Elles sont moindres, mais c’en est. Tu en mettrais ta main à couper. Jamais tu ne l’avais vu ainsi, jamais. Et tu espérais que ça n’arrive jamais. Ton coeur se serre, te paralysant sur place.

▬ On ferait mieux... D'aller se baigner maintenant...

Oui, c’est sûrement la meilleure chose à faire. Un changement de conversation. Tu t’apprêtes à accepter. Mais tu prends alors une décision. Il est temps de laisser cette timidité, cet amour brûlant, tout ça de côté. Tu attrapes sa main, l’empêchant de s’éloigner. Ton coeur bat à tout rompre, mais tu dois réussir.

▬ Pytha, ne fuis pas… s’il te plaît…

Et tu retiens sa main. Cette main d’un enfant qui s’enfuit. Tu plonges de nouveau tes yeux dans les siens, inquiète, déstabilisée.

▬ Je ne comprends pas. Tu serais jaloux… de Drew ? Mais pourquoi ? Explique-moi pourquoi ma relation avec lui te déplaît. Je suis perdue...

Tu tends ton autre main vers lui, t’arrêtant à mi chemin, hésitante. Tu poursuis finalement ta route, tes doigts effleurant sa joue avant de se poser doucement dessus. Les yeux commençant à devenir humides, tu t’efforces à rester la plus forte possible.

▬ Explique-moi s’il te plaît… te voir comme ça… ça me fait vraiment mal… je veux comprendre ce qui te met dans cet état.

Parce que tu l'aimes. Parce que tu ne veux pas qu'il souffre.

PYTHA & KATE

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Lorsqu’il se met à pleurer, tu perds presque tes moyens. Le voir si désemparé, si triste, ça te fait mal. Terriblement mal. Et tu ignores pour quelle raison il pleure, et ça t’énerve. Ça t’énerve de voir que tu ne peux absolument rien faire pour celui que tu aimes. Tu t’en veux de ne pas avoir été plus attentive. Sa tête se pose sur ton épaule et tu fermes brièvement les yeux.

▬ J'y arrive pas... Je suis désolé…

Tu lâches sa main, l’entourant de tes bras tout en frictionnant doucement son dos. Pour l’apaiser, le réconforter. Mais surtout pour lui montrer que tu es là, prête à l’écouter. C’est la première fois que tu le vois si démuni.

▬ Puis je t’ai fait venir pour rien…
▬ Ne dis pas ça… ça me fait plaisir de passer du temps avec toi.

Tu le sens remuer alors tu le libères de ton emprise. Tu aurais juré qu’il allait t’enlacer, mais non. Tout ceci te perturbe et fausse ton jugement. Tu as déjà bien profité de la situation en passant tes mains dans son dos, il vaut mieux ne pas trop abuser des bonnes choses. Autant profiter de ce que tu as déjà. Ce serait vraiment bête de gâcher le peu dont tu disposes. Et en demander plus serait égoïste de ta part.

▬ Pardon, je…

Il recule, creusant davantage le fossé qui vous sépare. Tu essaies de ne rien laisser paraître sur ton visage, mais c’est difficile. Tu aurais voulu avancer au fur et à mesure qu’il reculait, mais ça pourrait le mettre en colère, qui sait. S’il veut s’éloigner de toi, c’est son droit. Tu n’as nullement le droit de l’obliger à rester à tes côtés. Même si tu voudrais passer ta vie prêt de lui.

▬ Je t'assure que... C'est pas pour ça que je t'ai invité. C'était pas prévu... C'est juste que... C'est trop dur pour moi, puis c'est la première fois que j'essaye de dire une chose pareille, alors…

Il baisse la tête. Tu parviens toutefois à lire sur son visage un mélange de tristesse et de déception. Mais tu ne comprends toujours pas. Tu te pinces les lèvres, en proie à une hésitation totale. Tu ignores ce que tu devrais faire. Car tu ignores ce qu’il a exactement. Et le fait de pouvoir percevoir les humeurs des gens ne te déstabilise que plus encore. Tu sais qu’il ne va pas bien, mais tu ne sais pas pourquoi. Tu voudrais le savoir. Tu aurais voulu pouvoir lire dans les pensées et peut-être que tu pourrais l’aider. Pour l’heure, tu ignores simplement quoi dire ou faire. Ton coeur te dit de le prendre dans tes bras, de ne pas le laisser s’enfuir. Mais ta raison te dit qu’il est plus sage de le laisser surmonter ses problèmes seul pour n’en ressortir que plus fort.

▬ Puis ça me fait chier de pas pouvoir te le dire...

Mais quand tu décèles de nouvelles larmes, ton coeur te fait mal. Vraiment mal. Tu serres les poings, tu dois agir. Tu traverses les quelques centimètres qui vous séparent et tu attrapes sa main. Tu l’entraînes vers l’eau, le traînant derrière toi. Tu n’éprouves aucune difficulté à l’y emmener. Peut-être est-il trop surpris pour pouvoir t’en empêcher. Tu pénètres dans l’eau, sans lâcher sa main. Lorsque l’eau t’arrive au niveau de l’abdomen, tu te tournes vers lui.

▬ N’aie pas peur, fais-moi confiance.

Tu le guides, le forçant à se mettre sur le dos pour le faire simplement flotter, gardant une main dans son dos. Comme quand Dakota te faisait flotter. Naturellement, la différence de carrure est largement différente, mais tu supposes que même avec un colosse comme lui, ça peut marcher. Votre mère disait toujours que l’eau avait un effet apaisant et relaxant.

▬ Laisse-toi juste aller. Ferme les yeux et ne pense qu’à des choses heureuses, ne t’encombre pas du reste. Pense aux gens que tu aimes, ou à une personne en particulier, comme tu veux. Mais pense à quelque chose qui t’apporte naturellement du bien.

Tu l’observes, un léger sourire aux lèvres. Tu aurais voulu lui dire que, quand tu le fais, c’est à lui que tu penses le plus souvent.

▬ Fais comme tu peux, Pytha. A ton rythme…

Dakota te disait souvent ça quand tu étais plus jeune. Ça te faisait beaucoup de bien. Peut-être que ça sera la même chose pour Pytha. Quand tu le sens plus ou moins stabilisé, flottant simplement sur l’eau, tu récupères doucement ta main, reculant de quelques pas. Tu ne le quittes pas des yeux, jusqu’à ce que ta vue se trouble et que, à ton tour, une larme s’échappe, roulant sur ta joue pour finalement rejoindre l’immensité de la mer.

Tu as peur. Simplement peur d’être la raison de sa tristesse, de ses larmes. Un vrai supplice. Si c’est vraiment toi le problème, alors tu t’en iras. Loin de lui. Le laisser vivre, rire, et sourire. Tu prendras sur toi, tu tairas éternellement ses sentiments qui t’animent. Parce que tu l’aimes, plus que tout. Et que, pour lui, tu serais prête à tous les sacrifices.

▬ Je t’aime…

Un murmure emporté par le bruit sourd de la mer et de ses clapotis. Un aveu sonnant comme un adieu, mais aussi comme une promesse. Et tu restes plantée là, à quelques pas, attendant patiemment qu’il reprenne ses esprits.

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▬ Dis-moi Kate... Ça te dérange si je pense à toi… ?

Mettant un terme à ce silence devenu presque lourd, tu relèves un peu la tête, le regardant. Surprise. Mais heureuse. Vraiment heureuse. Le rouge te monte aux joues et tu souris, tout simplement. Ton coeur bat à tout rompre. Mais tu es heureuse. Il poursuit, ne te laissant pas le temps de mettre des mots sur tes sentiments.

▬ Ton sourire, par exemple... On ne t'a jamais dit qu'il était... Éblouissant..? Parce que c'est le cas...

Tu clignes des yeux, virant vraiment au rouge pivoine. Tu baisses un peu les yeux, regardant ton reflet dans l’eau. Gênée, tu entortilles une mèche de tes cheveux autour de ton index. Tu es du genre modeste et ça te gêne qu’on te fasse des compliments. Alors si en plus il vient de Pytha, tu ne peux qu’être encore plus gênée. Mal à l’aise et perturbée par l'affolement de ton rythme cardiaque, tu te mets à balbutier, perdant tous tes moyens.

▬ J-je… m-merci c’est… gentil…

Les yeux de nouveau ouverts, il se redresse et tu sursautes légèrement. Tu as peur à présent. Peur que ton coeur explose. Peur de ne pas avoir le courage de le regarder dans les yeux. Nerveuse et amoureuse.

▬ Mais tu sais, y a pas que ça que j'aime chez toi... Ah non... Pour faire simple, j'aime tout chez toi.

Tu te figes. Ton coeur bat si fort que tu as l’impression de ne plus l’entendre. Il cogne si lourdement dans ta poitrine que tu as l’impression qu’on te l’arrache. Tu relèves enfin la tête vers lui, plongeant tes yeux dans la profondeur des siens. Il prend une grande inspiration et, cette fois, tu as l’impression que ton coeur s’arrête.

▬ En fait... Je t'aime toi... Toute entière…

Et elles glissent le long de tes joues. Des larmes de bonheur. Machinalement, tes mains se placent devant ta bouche. Tu refuses d’y croire, mais tu veux y croire. C’est trop beau pour être vrai, tu dois forcément rêver. Tes sentiments n’étaient finalement pas à sens unique ? Tu fermes les yeux, baissant légèrement la tête. Tu ne cherches même pas à sécher tes larmes et, lorsque tu as rassemblé suffisamment de courage pour le regarder, tu te lances.

▬ Si… si c’est une blague… je trouve vraiment pas ça drôle…

Tu déglutis, la gorge nouée. A toi de faire preuve de courage à présent.

▬ Parce que… si c’en est une… ça me briserait le coeur…

Tu te mords la lèvre et prends une petite inspiration.

▬ Parce que je t’aime Pytha… je t’aime tellement. Depuis toujours. Je t’aime.

Tes yeux se ferment. Et tu pleures. Tu pleures parce que tu as peur que tout ça ne soit qu’un mensonge, un quiproquo. Mais tu pleures de bonheur car tu as enfin réussi à mettre des mots sur tes sentiments et à les lui dire. Tu pleures parce que tu l’aimes et que plus rien d’autre ne compte à part lui maintenant.

PYTHA & KATE

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Tu l’entends approcher et ta nervosité n’en est que plus importante. Tu ignores ce qu’il va faire. Mais tu as confiance. Même si Pytha est du genre violent, tu sais qu’il ne fera jamais de mal. Après tout, ses larmes étaient réelles. Tu le sais, au fond de toi. Pytha ne fait pas parti de ces gens hypocrites et faux qui peuvent pleurer sur commande.

▬ J’ai pleuré et c’était pas une blague…

Tu hoches la tête, n’osant toujours pas la relever. Tu dois être tellement laide, les joues trempées de tes larmes, les yeux rouges.

▬ Je t'ai dit que je t'aime... Et c'était pas une blague non plus…

Jamais tu n’aurais cru pouvoir entendre ces mots sortir de sa bouche un jour. Ça ne se passait qu’en rêve. Toujours en rêve. Et aujourd’hui, ce rêve se réalise. Et tu pleures. Mais cette fois, tu es sûre. Ce sont des larmes de bonheur. Tu as tellement attendu cet instant qu’il est encore plus beau que tu avais osé l’espérer. Tu vas enfin pouvoir rester prêt de lui, lui prendre la main, l’embrasser. Pas vrai ? Et lorsque tu vois l’ombre de ses bras sur la surface de l’eau, ton coeur loupe un battement. Ses mains se posent sur toi et il te rapproche de lui.

Tu te blottis naturellement contre lui. Finalement, on t’a accordé ton souhait. Ce voeu d’être avec lui, dans ses bras. Seulement lui et toi. Personne d’autre. Tu te détends alors. Un sourire apparaît sur tes lèvres. Tu colles ton visage contre son torse, l’entourant de tes bras. Il est musclé. Le voir est une chose, toucher en est une autre. Tu rougis, mains posées dans son dos. Tu écoutes les battements de son coeur. Ils sont coordonnés avec les tiens. Et ça te fait sourire.

▬ Puis... Savoir que c'est aussi le cas de ton côté... Bah ça me rassure, mais... Tu dis pas ça pour ne pas me faire de peine... Hein ?

Tu fronces les sourcils, récupérant tes bras pour reculer un peu et le regarder. Tu secoues la tête avant de tendre les mains vers lui. Tu t’empares de son visage, l’attirant à toi. Tu te hisses machinalement sur la pointe des pieds. Et tes lèvres se posent doucement, amoureusement, sur les siennes. Le baiser est bref car tu n’arrives pas à rester en équilibre sur la pointe des pieds du fait des remous de l’eau. Tes mains libèrent donc son visage, redescendant au niveau de son abdomen. Ton coeur bat à tout rompre, mais tu soutiens son regard.

▬ Je t’interdis de douter de mes sentiments pour toi, Pytha. Jamais.

Tu poses de nouveau ta tête contre son torse, réalisant ton geste. Tu as embrassé Pytha. Tu l’as vraiment embrassé. Dans ta tête, il y a comme un ouragan, une tempête de sentiments. Tu rougis violemment, te disant que tu aurais pu trouvé moins gênant à faire. Parallèlement, si avec ça il ne te croit pas, tu ne sauras pas quoi faire d’autre.

▬ Je t’aime Pytha… crois-moi.

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Oui, dans ses bras, tu te sens bien. Tu te sens en sécurité. Tu pourrais y rester éternellement, sans bouger. Ses bras musclés et puissants ne peuvent que te rassurer et te faire sentir en sécurité. Tu t’y sens tellement bien que tu pourrais t’endormir contre lui avec, pour seule mélodie, les battements de son coeur et les clapotis de l’eau.

▬ Et tu m’aimes comment ?

Tu rougis, restant silencieuse un moment, trouvant le temps de mettre des mots sur tes sentiments. Tu relèves la tête, plongeant dans la chaleur de ses yeux. Tu traces sa mâchoire du bout des doigts, caressant ensuite sa joue. Tu observes chaque trait de son visage comme si tu le découvrais pour la première fois, comme si tu cherchais à le mémoriser à jamais sans pourtant jamais vouloir cesser de le regarder. Ton doigt passe sur ses lèvres et tu souris enfin, tendrement.

▬ C’est difficile à dire. Mon vocabulaire n’est pas assez approfondi pour pouvoir te dire combien je t’aime…

Tu rougis encore un peu plus, baissant un peu le regard pour regarder ton doigt tracer des cercles sur son buste.

▬ Mais… je dirais que je t’aime plus que n’importe qui… autant que mon coeur peut me le permettre… et plus que tu ne peux l’imaginer.

De grands mots, peut-être exagérés, mais emplis de sincérité. Tu l’aimes à un point presque inimaginable. Tu émets un léger rire, un peu gênée.

▬ C’est assez… puéril, pas vrai ?

Tu as un peu honte de présenter tes sentiments avec des mots si simples, si enfantins. Tu aimerais savoir, à ton tour, comment il t’aime. Mais il ne t’en laisse pas l’occasion. Son emprise sur toi se resserre et il te soulève sans aucune difficulté. Prise de cours, tu t’agrippes à lui, logeant tes mains sur ses larges épaules. Tu clignes des yeux en le fixant, n’en rougissant que de plus belle. Il te regarde. Non. Il regarde un peu plus bas. Et il s’approche, mais semble hésitant. Tu passes une main sur sa joue, l’effleurant du bout des doigts, encore une fois. Son regard de braise te fait frissonner.

▬ P-Pytha… ?

Tu ne sais pas pourquoi il a fait ça. Mais à voir son regard, tu te dis qu’il a envie de quelque chose sans oser se l’approprier. Tu déglutis légèrement, gênée. Tu penses avoir finalement compris quand tu remarques qu’il lorgne sur tes lèvres. Tu ne sais cependant toujours pas pourquoi il ne t’embrasse pas. A-t-il peur ? Non, apparemment. Il n’ose simplement pas. A toi donc de lui dire qu’il le peut.

▬ Tu sais… si… enfin, si tu as envie de faire quelque chose… n’hésite pas.

Ça te fait bizarre de le voir de cette hauteur, et à cette proximité. Il est beau, vraiment beau. Tu entoures son cou de tes mains, posant timidement ton front sur le sien.

▬ Et… et toi ? Tu m’aimes comment ?

La fille pas du tout éperdument amoureuse, non non.