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 Ne crie pas trop fort • Tony

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MessageSujet: Ne crie pas trop fort • Tony   Ne crie pas trop fort • Tony 1400359500-clockDim 22 Fév 2015 - 13:19
« Ne crie pas trop fort. »
Je sortais de la douche. J’avais encore les cheveux humides. Des gouttes glissaient le long de mon cou et me faisaient frissonner. Comme des doigts de verres laissant leur trace glaciale de ma nuque à mes reins. Je venais de lui envoyer mon adresse. Que devais-je faire maintenant ? Au moins il venait un jour où ma chambre était propre – c’était tellement rare. Je glissais mon index le long du bord de la fenêtre avant de le regarder : depuis le début de l’hiver, je ne m’en étais pas vraiment approché, alors il était plein de poussière. J’attrapais un mouchoir pour m’essuyer le doigt. Il fallait que je me mette en pyjama.

J’avais peur. Il allait me cramer, et j’allais avoir honte jusqu’à la fin de mes jours. C’était compliqué de se faire pour une fille, surtout quand on n’en fréquentait pas beaucoup comme moi. Sonera, bien sûr, était ce que je pourrais considérer comme une grande-sœur, mais elle n’était pas vraiment une fille pour moi à cause de cette raison. Je lui parlais comme je parlerais à un ami garçon. Je ne savais pas ce qu’une fille pourrait penser en regardant un garçon, je ne savais pas ce qu’elle fantasmerait en le voyant entrer dans sa chambre, je ne savais même pas si elle fantasmerait. Fantasmais-je ?

J’enfilais un t-shirt trop grand rayé blanc et noir. Je flottais dedans. Il laissait tout juste paraitre mes genoux, je ne savais pas si c’était bien. Des filles se baladaient avec des shorts plus courts, certes, mais moi, est-ce que je pouvais faire comme elles ? Mon cœur battait la chamade, et je ne savais pas pourquoi ça me travaillait tant, tout ça. Peut-être parce que je détestais mentir ? Et pourquoi est-ce que je lui mentais ? Pour ne pas le décevoir ? Le décevoir de quoi ? Pour ne pas qu’il me déteste ? Je n’avais rien fait de mal. Pour ne pas qu’il croie que je l’aimais ou quoi ? Ce n’était pas de l’amour. C’étaient ses cheveux qui m’intéressaient à la base, mon affection n’avait une origine que superficielle, et même si c’était mal, je ne savais pas pourquoi j’avais tant peur qu’il découvre que j’étais un garçon ; peut-être que je le dégoûterais ? Il m’en voudrait de lui avoir menti si nous nous rapprochions. Pourtant, c’était impossible à dire.

Il l’apprendrait par lui-même. Enfin, lui mentais-je vraiment ? Je n’avais jamais dit que j’étais une fille. J’omettais juste le fait d’être un garçon, bien que devenir un individu du sexe opposé ne m’avait jamais attiré. Allait-il penser que j’étais transsexuel, s’il l’apprenait ? Considérerait-il mon omission et mon androgynie comme des facteurs d’une quelconque envie de changer de sexe ? Il serait encore plus mal à l’aise.

J’enfilais un boxer sombre parce que les courants d’air étaient ignobles. Il allait arriver d’une minute à l’autre, allait me voir, allait comprendre que je n’étais pas une fille, ou peut-être le savait-il déjà et pensait qu’il valait mieux ne rien me dire à ce propos ? Ou peut-être qu’il allait se dire que j’étais juste d’une platitude exceptionnelle et qu’il n’allait faire aucun commentaire parce que ça nous mettrait tous les deux dans une mauvaise posture et… bon sang. Plus j’allais perdre du temps à me plaindre, moins j’en aurais pour paraître présentable.

Je passais une main dans mes cheveux, ne sentant aucun nœud, je me disais que ça suffirait ; je sortais des paquets de biscuits pour grignoter, de l’eau, au pire on pourrait se faire des chocolats chauds s’il en avait envie. Ce n’était pas un rencard. Je n’avais rien contre les homos’, hein, juste que ça ne me concernait pas – du moins, c’était ce que je pensais ; peut-être qu’à force d’être célibataire, par désespoir j’allais laisser cette conviction de côté, je ne savais pas et puis j’avais pas envie d’y penser. Nous allions juste jouer à Slenderman, il allait rentrer chez lui – je ne savais même pas où est-ce qu’il était censé dormir, et même s’il se faisait tard il pourrait tenter de se téléporter jusqu’à sa chambre et tout rentrerait dans l’ordre dans ma vie : pas de remise en question, pas de situation gênante, pas d’attouchements, pas d’éclats de vérité ou encore de moments dignes d’un film sud-américains pour les ménagères de moins de cinquante ans.

J’allais me brosser les dents, au cas où.


Je venais de lui ouvrir la porte, lui permettant l’accès à ma petite chambre. Un lit une place contre le mur, aux draps froissés, mais fait avec à côté une table de chevet où était posé un livre bien entamé, mon téléphone qui n’avait aucune utilité et ma veilleuse – j’étais un peureux –; un bureau avec deux chaises – fallait pas croire que je comptais m’asseoir sur ses genoux ou un truc du genre – en face et mon ordinateur par-dessus ; mon armoire fermée où se cachaient  ; une étagère, pleine de bouquins, CDs, carnets, des feuilles volantes – sûrement des dessins qui trainaient – où étaient posés des bocaux pleins de graines de pissenlits, un briquet, un chronomètre usé, des lacets que j’avais coloriés aux feutres de toutes les couleurs, des bracelets brésiliens que j’achetais à São Paulo tous les ans, des ribambelles avec des petites filles en robe et des garçons en short peintes à l’aquarelle, des lettres de mon meilleur ami, des cailloux d’Allemagne, France, Brésil, Chine, Mongolie, Etats-Unis, Roumanie, Norvège, Iran que mes parents m’avaient offerts ou que j’avais ramassés, des tubes pour faire des bulles vides, des boules de coton colorées. Aux pieds de l’étagère, il y avait mes chaussures de sport usées que j’enfilais pour courir, des paires de Converse, des Creepers que je ne mettais jamais ou presque, des tongs. Je portais à mes pieds une paire de pantoufles avec devant des têtes de lapin. En plus, c’était doux.

Seulement, cette vague description de ma chambre ne valait rien si je ne parlais pas de mon plafond. J’avais acheté un drap noir où j’avais représenté la voie lactée à la peinture fluorescente : dès que les lumières étaient éteintes, la peinture s’illuminait. J’avais punaisé le tissu à mon plafond pour pouvoir contempler ce ciel le soir avant de m’endormir quand j’allumais ma lampe à lumière noire. J’avais bien envie de lui montrer. Mais je perdais du courage rien qu’en le regardant.

« Bonsoir. Ça… va ? »

J’étais hésitant, il allait attribuer cela à quelque pudeur féminine, sûrement. Il ne savait pas que j’étais un garçon. Il ne fallait pas qu’il le sache.

« J’arrive pas à croire que je vais jouer la nuit. Ah, j’crois que mon cœur va m’lâcher quand je verrai la tête de Slender’. Tu vas voir, c’est assez surprenant quand il se pointe derrière toi, donc j’te conseille de ne JAMAIS te retourner. Après, peut-être que t’es maso’. »

Un léger rire de ma part. Ça allait. Il fallait juste que je me dise que c’était un mec pour que ça aille un peu mieux. Je fermais la porte derrière lui.

« Attends, j’vais te montrer un truc. »

J’éteignis la lumière avant de me diriger vers la lampe à lumière noire. Je l’allumais. Mon plafond brillait.

« C’est classe, nan ? »

Je riais encore. Il allait me prendre pour un débile.



HRP: Je parle en #548576.
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MessageSujet: Re: Ne crie pas trop fort • Tony   Ne crie pas trop fort • Tony 1400359500-clockLun 23 Fév 2015 - 11:48
tony,zeph
et slender


Il lut le bout de papier et le rangea avec les autres dans son sac, tandis que son lézard grimpait sur son bras.

Il se leva.

Il inspecta ses fesses, se tordant dangereusement, afin de vérifier qu'il n'y avait rien sur son uniforme. Il se passa les mains dessus, histoire d'être sur et certain. Il n'avait aucune envie de se trimballer un bout de terre sur le pantalon. Les gens avaient l'esprit tordu à Prismver.

Il se pencha et ramassa son sac.

Aujourd'hui encore, les efforts ne payeront pas. Pas peine le moindre petit signe qu'il progressait. Rien. Alors à quoi lui servait Prismver ?
A rien. Mais il avait malgré tout la chance - le malheur - d'avoir un pouvoir spatial, qui est tout de même une sacrée galère à maitriser. Ça faisait quatre ans qu'il était ici et il ne voyait aucun changement. Il finissait par devenir désespéré à force de n'arriver à rien de concluant. Il les enviait ces A qui maitrisaient si bien leurs fléaux. Et lui restait farouchement dans la même classe.

La routine finissait par l'user. Elle allait le tuer.

Il aurait aimé quelque chose de différent. De pimenté, acide. Et quitter cette banalité au goût qui lui semblait si fade.

Il se concentra une dernière fois. Peut-être. Un miracle. Il pourrait arriver.

Mais non. Il restait là. Cloué au sol, au même endroit.

Long soupir.

Il se dirigea à pied vers son cabanon, où l'attendait Zeph. Elle lui avait proposé de jouer à un petit jeu d'horreur ensemble. Slenderman. La seule chose qu'il savait sur lui, c'est que deux jeunes filles avaient assassiner en son nom. Tout ça parce qu'un crétin se faisait passer pour lui.

Il repensait aux images qu'il avait vu sur internet. Les photos montages étaient tellement bien fait.

Frisson. Il avait horreur des creepypastas.

Il s'avance d'un pas lourd, la tête baissée, ne faisant pas attention aux autres. Il en a assez de n'arriver à rien de bon.

Et pour la énième fois, il baisse les bras.

Il arrive entre dans le cabanon et lâche un « Je suis là » à peine audible. Il se dirige droit vers sa chambre, jette son sac dans le coin de la pièce et s'effondre sur son lit tandis que Brenda manque de se faire écraser par son maître.

C'était toujours le même manège, à chaque fois qu'il essayait de s'entrainer, il avait l'impression d'avoir du plomb dans le corps et du plâtre dans le crâne. Il resta là, quelques secondes, immobile, simulant un AVC. Il était épuisé.

Il se leva avec autant d'énergie qu'un papy sous anti-dépresseurs. Il avait promis à Zeph de venir. Avait-il promit? Il ne s'en souvenait pas. Mais il se voyait mal de refuser une soirée horror game avec Zeph. Ça lui changerait les idées et il pourrait la voir entière et non pas cachée derrière un arbre, un casier ou un sac.

Elle était bizarre.

Oui, elle l'était Zeph. Elle vouait un culte quasi obsessionnel à ses cheveux et cela sans raison. Bizarre certes, seulement elle n'en restait pas moins attachante. Mais elle restait néanmoins une inconnue. Il ne savait pas grand chose sur elle, pourtant elle en savait déjà trop sur lui. Il s'étonnait encore d'avoir parler aussi facilement de sa famille.

Il trifouille dans ses tiroirs quasiment vides et en sort un paquet de M&M's encore intact puis se dirige vers son placard pour se changer. Il pioche le premier pyjama qui lui tombe sous la main, un tee-shirt orange criard avec la tête de Kenny mcCormick et un vulgaire short noir comme on en trouve dans tout les marchés du monde.

Il s'approche de la porte de Zeph et toque.

Il aurait du se débarbouiller la figure avant de se présenter. Mais trop tard, la voilà qui ouvre la porte en grand et le laisse entrer dans sa chambre. Première fois qu'il entrait dans la chambre de Zeph, bien qu'elle dorme sous le même toit que lui.

Il se permet de tout toucher du regard. Il y a bien trop d'objets, d'éléments où poser les yeux. Elle s'est évertuée à transformer cette chambre en petit nid douillet. Son nid. Il jalouse presque cette ambiance chaleureuse qui tranche avec sa piaule, froide et stérile. Il passerait la nuit ici s'il le pouvait.

Mais il remarque le plafond.
Ça le perturbe.
Pourquoi placer une toile noire à cette endroit ? Il ne cherche pas à comprendre. Il est chez elle, il se tient à carreau.

«Ca va et toi ? »

Il n'avait pas grand chose à dire. Il avait toujours eu un peu de mal pour débuter les conversations. Il se contenta de lui retourner la question par pure politesse.
Mais avant même qu'un silence puisse s'installer, Zeph se mit à débiter un flot de mots. Tony était déjà en train de rêvasser et se fit violence pour revenir sur Terre.

«Je suis là pour souffrir avec toi. »

Bref moment de répit. Regard gêné.

«On est peut être maso tout les deux alors. Puisque tu me dis de ne pas me retourner c'est que tu l'as déjà fait. »

*Tais toi Tony*, tu empires la situation. On ne dit pas à une fille qu'elle est maso putain.

« Attends, j’vais te montrer un truc. »

Elle éteint la lumière et dirigea sa lampe vers le plafond.
Il leva la tête.
Il resta bouche bée.
Auparavant une stupide toile tendue, maintenant un firmament.
Il voulait vraiment rester ici, quitte à faire tout les jeux d'horreurs qu'il pouvait.

« Je t'envie vraiment. Tu voudrais pas décorer ma chambre ? »

Il sourit. Il n'est pas sérieux, il est hors de question qu'elle fasse une chose pareille. *Sors de ta connerie Tony.*
Il pose sa main sur sa tête.
Il le fait sans raison. Il continue de sourire niaisement. Parce qu'il est content. Sa présence lui fait un bien fou.

«Bon, on attaque le monstre ou on reste là à se regarder dans les yeux ? »

Il se dirige vers l'une des deux chaises posées près de l'ordinateur et attend.
Il est impatient de commencer cette nuit.
Il ouvrit son paquet de bonbons et lui tendit.

« Honneur aux filles. »
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MessageSujet: Re: Ne crie pas trop fort • Tony   Ne crie pas trop fort • Tony 1400359500-clockLun 23 Fév 2015 - 21:17
« Ne crie pas trop fort. »
« Bien sûr que je suis maso’ : regarde, je vais jouer en pleine nuit à un jeu trop flippant. Comment pourrais-je prétendre avoir un esprit sain après un truc pareil ? Tu vas voir, tu vas avoir trop peur. OK, peut-être que t’es pas un trouillard comme moi. Mais sérieux, quand tu te retournes et qu’il apparait, là tu regrettes d’avoir joué. Mais si ça se trouve, on arrivera à trouver les huit pages avant de crever ? Nan, j’crois pas. »

Je riais un peu à la remarque. J’étais loin d’être maso’. Je cherchais le moins possible à jouer à des trucs flippants, mais ils avaient la remarquable propriété de rapprocher les personnes. C’est plus facile de se lier d’amitié avec quelqu’un quand on est dans la même galère, non ? Ces mots calculateurs ne m’allaient pas, et j’étais las de devoir chercher des plans pour simplement aboutir à une certaine proximité mensongère où il ne saurait pas grand-chose sur moi puisque je devais forcément porter ce masque qui faisait de moi une fille à ses yeux. Qu’aurais-je fait si je n’avais pas été androgyne ? Il aurait eu un peu plus peur de moi que c’était le cas. Il fallait qu’on fasse un peu plus connaissance.

« Mais… oui, je l’ai déjà fait. Sans faire exprès. C’était la première fois que je jouais, j’étais à la deuxième page. J’ai hurlé. On m’avait pas prévenu qu’il s’amusait à faire ça. Quand tu l’éclaires pas inadvertance aussi, c’est flippant. Mais là, au moins, tu peux fuir. »

Puis y avait sa question. Elle me troublait. Je savais pas s’il était sérieux ou s’il rigolait. Comme j’étais du genre à ne pas voir de double-sens dans les phrases, je trouvais qu’une réponse franche suffirait, et si j’étais à côté de la plaque, ce serait juste tant pis. Il n’allait pas m’en vouloir pour ça. Si ?

« Moi j’aimerais bien t’aider ! ‘Faudrait juste que je te connaisse un peu mieux pour ça. Perso, j’entasse tout ce que j’aime sur cette étagère ; ça prend du temps, mais on peut faire des trucs drôles ensemble, comme… ramasser des pommes de pin et les peindre, ramasser des coquillages, prendre de vieilles ampoules, coudre des poupées et nous en servir pour faire leur tête, des trucs comme ça. C’est drôle, et puis… »

On pourrait peut-être passer plus de temps ensemble, hein… ? Je baissais les yeux, un peu gêné. Il allait se dire que je n’avais rien à faire de ma vie. C’était vrai. J’avais plein d’autres idées. Mais je n’avais pas le courage de toutes les dire. Il allait en avoir marre. Il allait vraiment penser que j’étais une fille bavarde. Une vraie fille qui aime tout décorer.

Je sentis sa main se poser sur mes cheveux. Ça se passait au ralenti. Lentement, sa main se dirigeait vers moi. Lentement, la pulpe de sa paume glissait contre mon crâne. Rapidement, mon cœur changeait de cadence. Son ADN de roux. Sur moi. Cette superficialité me dégoûtait, mais mon bonheur atteignait des sommets invisibles en ce simple contact. J’étais juste heureux comme un fan qui recevait un regard de son chanteur préféré. Mes lèvres se pinçaient pour ne pas que je me mette à sourire comme un imbécile, ma bouche se tordait en une moitié de rictus avant que je n’arrive à dominer cette envie pressante. Il avait dû me trouver étrange. Je détournais les yeux. Il me trouvait déjà étrange.

«Bon, on attaque le monstre ou on reste là à se regarder dans les yeux ? »

Je repris conscience de cette réalité où nous devions jouer. Mes lèvres s’étirèrent en un sourire timide.

« Il est temps de jouer ! »

Je m’asseyais à ses côtés, jusqu’à ce que je l’entende, ce mot si redouté, « fille ». J’avais ce si puissant désir de lui avouer que j’étais un garçon, que j’avais des chromosomes XY, que je lui mentais pour ne pas qu’il soit déçu, pour ne pas qu’il trouve notre relation étrange, pour ne pas qu’il s’éloigne parce qu’un mec bizarre qui s’est fait passer pour une fille c’est moins bizarre qu’une fille bizarre. Tout simplement. Le même dialogue intérieur pesant le pour et le contre. Bien sûr, je restais une fille pour lui. Le mot avait cependant froncé mes sourcils, plissé mes yeux, contracté mes muscles. Il me plongeait dans un état second. « Fille ». Il me giflait, me cognait la tête contre les murs, me brûlait le crâne. Le temps d’une seconde.

J’avais pioché avec gourmandise dans le paquet d’M&M’s avant d’ouvrir le jeu sur mon ordinateur.

« On peut tenter de le faire ensemble. Je prends le clavier et toi la souris ? »

La forêt s’étendait devant nous, mon cœur battait la chamade, et je savais que, vu notre proximité, Tony pouvait l’entendre. Nous avancions, trouvions la première page. Il y avait le bruit qui nous avertissait que Slender approchait. Je me tassais petit à petit sur moi-même. Deuxième page, il était encore plus près. Nous étions dans les toilettes abandonnées. Il fallait rebrousser chemin, on galérait. Mon cri se cassa dans ma gorge avant de sortir, un sursaut, je fermais les yeux alors que le visage de Slender était affiché en grand sur l’écran. Je ne savais pas si j’allais tenir longtemps, mais je proposais une seconde partie, puis une troisième, jusqu’à ce que nous soyons trop las pour vouloir encore y jouer. Il m’arrivait de serrer très fort le tissu de son t-shirt, d’appuyer mes yeux contre son épaule avec désespoir, avec une certaine pudeur. Il était vingt-deux heures cinquante-neuf. Je regardais les chiffres changer pour passer à vingt-trois avec une certaine distraction.

Bien sûr, nous avions parlé aussi. J’avais parlé un peu de mes parent, de mon pouvoir, de mes sensations quand je courais, de certains de mes voyages, de ma glace préférée – les Ben&Jerry’s au chocolat, fudge et brownie –, de ce que je ressentais quand je regardais un coucher de soleil sur la plage, qu’il faudrait qu’on y aille ensemble pour regarder les vraies étoiles, de mon anniversaire – le dix-sept décembre – et j’en profitais pour demander le sien, de mon plat préféré – le curry –, de grandir, de faire mes propres vêtements, de me baigner dans la mer glacée et chopper la crève ou pire. De trucs sans importance qui donnent l’impression qu’on se rapproche.

« Je vais faire des cauchemars. »

J’allumais la lampe de bureau à côté de mon ordinateur, j’étirais mes muscles fatigués d’être restés dans la même position trop longtemps.

« On regarde un film d’horreur ? »

C’était paradoxal, je le savais. Je trainais Tony sur mon lit douillet, portant mon ordinateur portable d’un bras. J’avais des films qui pourraient m’empêcher de dormir seul pendant une semaine, mais c’était pas grave. Je me demandais à quel point j’avais besoin de socialisation.



Je serrais sa main jusqu’à en faire blanchir me phalanges. Mes doigts trop habitués à cette position furent tout endoloris à la fin des presque deux heures de torture mentale. J’avais passé la moitié du film à lui demander si là, ça faisait peur, si là, y avait encore tel ou tel être qui me ferait faire une crise cardiaque. J’avais aussi passé mon temps à m’empiffrer de sucreries, comme si je n’allais pas suffisamment avoir de mal à m’endormir. En fait, je n’y arriverais tout simplement pas. Il était une heure du matin. J’avais sommeil. Et j’étais parano.

« S’te plaît… me laisse pas. J’ai peur. »

J’avais chuchoté, pour que personne ne soit dérangé par le bruit. Cette requête, pour une fois, n’était pas destinée à un roux, mais juste à une personne que j’appréciais. Je jetais un regard à mon lit une place. Bien que je ne fusse pas une personne bien grande et que certains me qualifiaient de frêle, à deux, ce serait serré. Qu’importait ! Rien n’égalait mes peurs nocturnes.

« Enfin… j’comprends que tu veuilles pas… mais là, sérieux, j’peux pas. J’ai pas envie de te forcer, hein, mais… j’ai déjà peur du noir en général, alors après tout ça… »

Je balbutiais ces quelques mots, plus gêné encore que d’habitude. Je levais mes yeux humides par le sommeil vers lui. Une phrase se répétait en boucle dans ma tête : « s’il te plait ne refuse pas ».



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MessageSujet: Re: Ne crie pas trop fort • Tony   Ne crie pas trop fort • Tony 1400359500-clockMar 24 Fév 2015 - 13:51
tony,zeph
et slender


Elle était vraiment sympa Zeph.
Pipelette, un peu trop peut-être mais elle n'en restait pas moins quelqu'un d'agréable. Au quotidien, ça devait être surement dur.
Il n'avait pas l'habitude, c'est tout.
Tout cela changerait, ils se rapprocheraient et deviendraient bons amis.
Sans plus.
Elle n'était pas son genre de toute façon.
Pas du tout.

Elle lui attribua la souris, tandis qu'elle se déplacerai au clavier.

Dieu qu'il avait horreur des jeux où le seul objet que tu possédais, en début de jeu, était une lampe torche. Et qu'on te lâchait dans un lieu absolument sinistre.
Vraiment, c'était mauvais pour le cœur.
Ils avançaient lentement, butant quelquefois, se faisant attraper par ce chauve de Slender, frissonnant, hurlant. Ils enchainèrent plusieurs parties, avant de s’arrêter.
Il était temps.

Et ils parlaient, parlaient.
Ou plutôt, elle parlait, parlait.
Il se contentait d'écouter, tout sourire, l'admirant causer.
Tant qu'elle ne lui posait pas trop de questions, il était prêt à rester là, les mains sous le menton, tout ouïe.

« On regarde un film d’horreur ? »

Il ne savait pas s'il avait réellement envie de regarder un film d'horreur, après s'être longuement détruit le moral en jouant à Slender. Mais il n'osait pas contester bien que l'unique chose qu'il voulait en ce moment, c'était voir un marshmallow souriant dansant sur du The Candy Man can.
Oui, il aurait préféré mille fois regarder Charlie et la Chocolaterie que de continuer la séance cinéma horrifique. Mais il ne voulait rien refuser à Zeph.

Alors il se laissa trainer jusqu'au lit, se préparant à la douleur mentale qu'il allait endurer.
Il ne s’imaginait pas qu'elle avait autant de force la petite. Il l'avait bien senti quand celle-ci s'est mise à écraser sa main sans aucunement le ménager.
Il n'avait pas fait réellement attention aux films, se retenant juste de dormir.

« S’te plaît… me laisse pas. J’ai peur.»

En l'entendant chuchoter, il eut l'impression de sentir son cœur exploser. Si naïf, tellement naïf.
Ça devait être le regard suppliant ou ces larmes, qu'importe, qui l'avait fait craquer. Il savait très bien que la nuit allait être encore très longue avec elle, que le sommeil ne la gagnerait pas de sitôt. Pourtant, il se voyait mal la laisser ici, toute seule.

Il fixa le lit à son tour.

Elle n'envisageait tout de même pas qu'ils dorment, ENSEMBLE, sur ce petit lit ?
La simple idée le rendait nerveux. A moins qu'il frétillait d'excitation.
Il enterra bien vite cette vision non pas désagréable. Il était ici pour lui tenir compagnie, pas draguer ou tout autre activité épuisante ayant principalement lieu la nuit.

« Ok. Je dormirai par terre. Laisses-moi juste ramener mes couettes. »

Oui, ne profites absolument pas d'une occasion inédite pour dormir avec une fille. Restes donc pur et puceau, ça te va si bien.
Il s'éclipsa rapidement de la pièce, pour se précipiter dans sa chambre. Il tira avec vigueur tout ce qui se trouvait sur son lit, embarqua son oreiller et revint dans la chambre de Zeph.
Il jeta le tout à même le sol.
Il regarda le lit une place.
Si elle souffrait de près ou de loin d'achluophobie, il valait mieux éviter de la laisser dormir seule sur ce lit, qui dans le noir, ressemblait plus à un radeau qu'autre chose.
Il s'approcha du lit de Zeph et jeta ses draps par terre.

« Au moins, on aura de la place comme ça. »

Il commença à plier les couettes de sorte à ne pas trop sentir le sol et pouvoir être confortablement allongé. C'était suffisamment épais pour s'y sentir bien, et s'enfoncer dans les couvertures. C'était parfait.
Il prit tout les paquets de bonbons et autres sucreries et les posa sur le bureau, hors d'atteinte. Elle s'était suffisamment gavée de glucose ce soir.

« Bon bah...Dors bien. N'hésites pas à me réveiller si y a un problème. »

Il ne ferma pas les yeux cependant, il ne se sentait pas encore près pour rejoindre Morpheus. Alors il la regardait chaleureux, se creusant la tête pour trouver quoi dire. Il ne savait pas quel thème aborder sans paraitre louche.

« Ça ne te gêne pas de dormir avec moi. Enfin je veux dire... »

Il déglutit. La vision revient sournoisement. Il sent le sang lui monter aux joues. Il n'est pas du tout habitué à parler de ce genre de sujet.

« Avec un mec. »

Il s'humecte les lèvres lentement et s'allonge sur le dos pour fixer le plafond brillant.
*Abruti.*.
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MessageSujet: Re: Ne crie pas trop fort • Tony   Ne crie pas trop fort • Tony 1400359500-clockVen 27 Fév 2015 - 12:42
« Ne crie pas trop fort. »
Je le regardais mettre les couvertures par terre afin de faire un lit de fortune. Il y avait nos deux lits réunis sur ce sol, comme deux êtres allongés l’un à côté de l’autre. Ma couette arc-en-ciel sur la sienne plus neutre. Mon oreiller où était écrit au marker des messages de mes amis, avec des ratures, des petits dessins – parfois obscènes, il fallait l’avouer – et des citations en tout genre. C’était écrit en petit, c’était fouillis. Comme beaucoup de choses chez moi, peut-être.

Je m’étais glissé sous les couvertures une fois le lit fait. Je regardais avec embêtement les sucreries disparaissant de ma vue. Certes j’avais un peu abusé de sucre et j’allais donc avoir du mal à m’endormir et il faudrait que je me brosse à nouveau les dents parce que sinon j’allais avoir le goût du sucre en bouche toute la nuit jusqu’à ce qu’il se transforme en l’arrière-goût que donne le matin à la bouche. C’était assez immonde. Je glissais mes doigts dans mes cheveux, un peu emmêlés. J’aurais dû les coiffer aussi. Je me demandais si prétexter être une fille pouvait le tirer jusqu’à la salle de bain. D’ailleurs, mon odorat me disait qu’il ne s’était pas douché avant de venir. Je ne savais pas si je devais le lui dire ou pas. Je faisais attention à mon hygiène, celle des autres ne me regardait pas. Peut-être arriverais-je à glisser une remarque subtile à ce propos en un charmant « tu sens la sueur », si je devais me retrouver trop proche de lui par inadvertance. Ouais, non, j’oserais pas.

Je me retournais un peu dans tous les sens, cherchant une position agréable. Je me demandais ce qui se serait passé si nous avions partagé mon petit lit. Rien qu’en y pensant, je sentais mon sang affluer dans mes joues. Dormir en étant aussi proche de quelqu’un, c’était pas fait pour moi. A la fin j’allais me croire asexué. Quoique. S’il avait été une fille… Il choisit ce moment de fantasme – où je ne voyais qu’un corps sans mouvement – pour me poser sa question. OK. Depuis qu’il avait pénétré mon antre, j’étais en état d’alerte. Maintenant, c’était l’apocalypse. Comment étais-je censé parer cette question ? Etait-ce possible ? Je me tournais vers lui, cherchant une réponse sur son visage.

Une fille devrait dire non. A moins qu’elle ne soit plus vierge ou lesbienne ou que son meilleur ami soit gay et dorme chez elle. Moi, j’étais un garçon. Donc bien sûr que j’avais déjà partagé mon lit avec d’autres gars (il ne faut pas le prendre avec un esprit tordu). Et pour plein d’occasions : anniversaires, soirées jeux-vidéos, camping ou juste parce que je voulais les inviter chez moi. Evidemment, j’avais partagé mon lit avec mon meilleur ami des milliers de fois. Ça me paraissait naturel. Ça faisait des années que nous nous connaissions. Dès que les vacances arrivaient, on passait tout notre temps ensemble (à part les douches, parce que là, passés huit ans ça commence à être bizarre). Je baissais les yeux.

« Mon meilleur ami est un garçon. Nous avons grandi ensemble, nous dormons ensemble tout le temps quand il vient dormir à la maison. Donc on peut dire que la compagnie masculine ne me gêne pas. Et même si je suis une personne assez… euh… bavarde, j’ai pas mal d’amis garçons avec qui je faisais du sport avant. Donc une présence masculine ne me gêne pas vraiment. »

Parce que j’ai la même chose que toi entre mes jambes. Et que je me demande ce que tu peux éprouver en imaginant que je suis une fille, et que t’es qu’un ado puceau qui se fait des films rien qu’en posant les yeux sur un lit. Ouais. Ces idées me travaillaient aussi, de toute façon. Il fallait que je garde mon masque encore un peu.

« Toi, j’imagine que c’est plus compliqué. On ne se connait pas vraiment, je t’ai beaucoup parlé, certes, mais toi pas trop. Enfin, j’étais assez évasif. Bref, le truc bizarre avec toi c’est cette tension, je sais pas trop comment la définir, et puis la barrière pudique entre nous. Avec les autres c’était plus naturel, peut-être. Y avait moins de retenue. Mais avec les autres j’aurais jamais regardé un film d’horreur alors j’imagine que je suis relativement à l’aise avec toi. Enfin, en même temps, LEURS films d’horreur c’est bon pour me traumatiser. Rien que quand j’entends le résumé j’ai peur comme celui d’hier, donc le VOIR… »

Arrête de parler, Zephi. Tu parles vraiment trop pour un garçon. C’est dingue. C’est ce qu’Il dit tout le temps. Et tu comprends pourquoi, non ? Je me mordillais la lèvre inférieure.

« Enfin, dormir avec un garçon plus âgé c’est bizarre. Enfin, si t’avais été une fille plus âgée et que je connais pas bien, ç’aurait quand même été bizarre pour moi. »

Surtout un garçon qui croit que t’es une fille.

« Mais si tu me poses la question, ça veut dire que ça te turlupines, non ? Alors… ça te gêne beaucoup de dormir avec moi ? Je n’ai pas envie de t’y forcer. Mais je n’ai pas envie que tu partes, alors si je te force, tu veux pas faire semblant que c’est pas le cas et rester ? OK, non, j’ai jamais dit ça. »

Je me mis à contempler le plafond.

« J’ai peur du silence, c’est pour ça que je comble. J’aime pas m’endormir en dernier, parce qu’il n’y a plus que le bruit de la respiration de l’autre et je me vois mal la réveiller pour qu’elle continue à me parler. J’ai peur que si je me tourne vers une personne avec qui je suis censé dormir mais que je ne me sens pas encore prêt à fermer les yeux, la personne sera possédée, avec les yeux grands ouverts et un grand sourire en mode « je vais te manger » ; j’aime pas m’endormir en dernier. Alors même si c’est un « ah », ça va tu sais. Juste, fais un peu de bruit. Je délire un peu, quand il fait noir. »

Je cachais mon visage sous mon oreiller, un peu gêné par mes propos. Il fallait que je remplisse sans arrêt. Pas de vide, pitié pas de vide. Je me voyais contraint à exposer mon cerveau à nu, parce que je débitais ce qui me passait ; en général, c’était la peur, la nuit.

« Est-ce que tu m’as posé cette question tout à l’heure parce qu’en général ce sont les amants – le mot « amoureux » est trop triste pour que je l’emploie – qui dorment dans le même lit et font des choses… euh… que je ne nommerai pas, et que ce serait pour cette raison que je serai gêné ? Parce que cette raison-là non. Tous les ans, depuis que j’en parle avec mes amis, je dis que c’est trop tôt et que ça ira l’année prochaine. J’ai des amis qui l’ont fait à treize ans. J’étais dégoûté. Tu peux pas le faire à treize ans. Tu perds quelque chose, à treize ans. J’ai peur, si ÇA doit se passer, que je perde le quelque chose qui me relie un peu à l’enfance. Je n’ai pas envie de grandir comme ça. Ça me bloque complètement. Dix-sept ans c’est bien. On est plus vraiment enfant à dix-sept ans, on ne peut plus être sauvé. A dix-sept ans, j’aurais déjà tout perdu. Alors à dix-sept ans ça ira. Mais j’ai quand même dit que seize ans ça allait, parce que c’est l’année prochaine. Enfin, c’est la fin de cette année. Seize ans c’est tôt, non ? A seize ans tu pars déjà en morceaux. Bref. Je délire. Encore. Pardon. Je devrais essayer de te laisser dormir. »

Mais je n’avais pas sommeil. Vraiment pas. Je n’avais pas le courage de le lui dire. J’avais encore quelques bribes du film en tête, et dès que je fermais les yeux elles prenaient l’assaut de ma pensée. J’avais envie de lui demander quelque chose. Mais il refuserait surement. A l’idée même j’en rougissais. Je me rapprochais un peu de lui, les yeux fuyants. Je me mâchouillais la lèvre inférieure, pesant le pour et le contre, ne sachant si c’était une bonne ou mauvaise idée. Je balbutiais chaque mot avec timidité, je butais sur chaque consonne.

« Dis… euh. En fait… je sais que tu vas sûrement dire non, mais… » Un regard suppliant, une seconde vide. « Est-ce que… juste quelques secondes… mais ça me calmerait vraiment, p-promis… » Yeux humides, joues en feu. « S’il te plait… c’est bizarre mais… je peux toucher tes cheveux ? »

J’avais prononcé les derniers mots avec un débit incroyablement rapide. Je m’éloignais promptement, allant cacher mon visage dans mon oreiller à nouveau. La honte. La honte. La honte.



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MessageSujet: Re: Ne crie pas trop fort • Tony   Ne crie pas trop fort • Tony 1400359500-clockDim 1 Mar 2015 - 15:19
tony,zeph
et slender


Ç’avait le mérite d’être clair au moins.
Il n'avait pas à se faire d'idée.
Pas à s'imaginer des trucs.
Pour Zeph, ça devait être aussi bénin que de faire les courses.
Les courses mec, les courses.
Tu réfléchis trop, putain.

« Mais si tu me poses la question, ça veut dire que ça te turlupines, non ? Alors… ça te gêne beaucoup de dormir avec moi ? Je n’ai pas envie de t’y forcer. Mais je n’ai pas envie que tu partes, alors si je te force, tu veux pas faire semblant que c’est pas le cas et rester ? OK, non, j’ai jamais dit ça. »

Ça ne le dérangeait pas. Il avait juste l'impression de ne pas à être à sa place ici.
C'était tout simple.

« « ...En dernier ?»

Pourquoi l'emploi du masculin.
Tu la fixes à ce moment.
Surement erreur de sa part.
Oui oui, c'est ça. Une erreur.
Mais deux fois quand même. C'est beaucoup.

Elle parle encore.

Oh non, il n'avait pas besoin d'une raison quelconque pour poser une question. Ça lui avait traverser l'esprit. C'est tout.
Treize ans.
Treize ans.
Il répète plusieurs fois ces mots dans sa tête. *Treize ans*.
C'était ridicule de vouloir se dépêcher, de vouloir gouter à un plaisir adulte.

« Je suis déjà de la poussière. »

Tu mordilles tes lèvres avec rage.
Tu t'en veux d’être si faible.
D’être si stupide et bon à rien.
T'aurais aimé naitre dans un corps plus grand, plus fort, plus mature.
Et tu aurais tué pour être ordinaire.
Prismver te bouffait lentement, sûrement, inévitablement.
Et toi, tu restais là. A te laisser marcher dessus.
Tu bouillonnes.
Tu sens ton cœur palpiter avec frénésie.


Tu en oubliais presque Zephiriel qui n'était clairement pas prête de s'endormir, surement à cause des films d'horreurs qu'elle avait vu plus tôt.

« Dis… euh. En fait… je sais que tu vas sûrement dire non, mais… Est-ce que… juste quelques secondes… mais ça me calmerait vraiment, p-promis… S’il te plait… c’est bizarre mais… je peux toucher tes cheveux ? »

« Tu peux. »

Tu quittas ton monde de furie et de culpabilité pour revenir dans sur Terre.
Son innocence faisait chaud au cœur, réellement.
Tu respiras un bon coup, histoire d'évacuer la pression.
Un petit sourire, et tout repart.
Rien ne c'est passé. Rien. Respires. Expires.
Tu es avec Zephiriel, à l'écouter parler de tout et rien. Ne penses pas au lendemain matin. *N'Y PENSES PAS.*

Tu t'assis sur tes fesses et tu cherchas à retirer l'oreiller qu'elle serrait avec fermeté. Elle réagissait toujours de façon excessive quand il s'agissait de ses cheveux. Elle était comique.

« Allez, retires ça tu vas t'étouffer. »

Il se surprend à ricaner d'elle.
Puis un blanc.
Tu savoures le moment, tu sens le sommeil t'emporter.
Lentement. Puis non, tu te remémores les paroles de Zeph.
Elle doit s'endormir avant toi.

« Tu penses quoi de la GDC. »

La question avait cinglé comme un fouet qui claque.
c'est mauvais désolée, mais bon qwq
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MessageSujet: Re: Ne crie pas trop fort • Tony   Ne crie pas trop fort • Tony 1400359500-clockDim 1 Mar 2015 - 16:27
« Ne crie pas trop fort. »
« Je suis déjà de la poussière. »

Abrupte. Cette phrase était abrupte. Cette phrase, mon cerveau ne voulait pas la comprendre. Pourquoi avais-je dit cela ? Pourquoi avais-je dit que seize ans c’était le début de la décrépitude ? Mais il accepta mon offre. C’était gênant.

Le bout de mes doigts se posait sur sa joue, glissait lentement vers son oreille, puis je tendis la main vers ses cheveux, mes doigts s’y perdaient avec joie, s’y entortillaient sans ménagement, et mes yeux se plantaient dans les siens.

« Tu n’es pas en poussière, Tony. On part en morceau pour découvrir une nouvelle peau à nue. Elle va durcir et être ta nouvelle carapace. C’est juste une mue, qui a duré dix-sept ans, mais dont il faut se débarrasser pour devenir grand. Tu sais… cette carapace, elle sert à rien pour plein de gens, donc ils s’en débarrassent avant. Elle te préserve juste assez longtemps des autres. Tu peux cependant garder ta poussière et la transformer en paillettes. Tu te mets cette poussière sur les yeux pour encore voir comme avant quand tu as trop peur de ce monde. »

J’étais un peu gêné. J’avais l’impression que ce je disais n’avait pas vraiment de sens pour lui.

« Tony, on est toujours le héros de quelqu’un… et… même si tu trouves ça sûrement superficiel, je peux te dire que pour moi tu en es. Et quand je… » Oh mon dieu, ce que je vais dire est bizarre. « …T’observe, même si les gens sont pas sympas avec toi, tu fais ce qu’ils disent, et tu t’accroches à cette paix. Et je trouve que c’est bien. Parce que tu connais tes limites. Et moi j’aime bien les limites. J’aime pas les gens qui n’ont jamais peur. Ils sont pas humains. Toi, même si t’as un pouvoir, t’es humain. T’es complètement humain. Et je trouve que… je sais pas. C’est mieux. Et… je veux pas que tu te sentes mal, d’accord ? Je… je suis désolé de pas pouvoir te comprendre. Mais tu sais, même si mes mots sonnent creux, fais pas comme si je mentais, d’accord ? Je veux pas te mentir. »

Je ferme les yeux, tentant de calmer mon cœur. J’avais encore dit n’importe quoi. Je disais tout le temps n’importe quoi. Il allait croire que je délirais à la fin. Ou bien que j’étais vraiment trop un gamin. Et c’était encore pire.

« Désolé pour tout ça. Je dis n’importe quoi, sûrement. »

J’étais obligé de m’excuser. Puis il pose la question. Je ne sus pas quoi répondre. Je n’avais pas le droit de lui mentir plus d’une fois. Le mensonge sur mon genre était déjà assez gros pour que je m’en permette un autre. Ça me dégoûterait de le faire, de toute façon. Je lui devais bien ça.

« Je veux me battre pour que les E qui sortiront d’ici aient reçu les mêmes cours que les A, je veux qu’ils aient eu la même qualité d’apprentissage, la même attention venant des professeurs. Si Prismver a les moyens de fournir à la classe A, ça veut dire qu’un bon matériel peut être fourni à tous. C’est injuste que des personnes qui ne savent pas assez bien contrôler leur pouvoir soient contraintes à n’avoir que des cours médiocres alors qu’ils n’ont pas demandé à venir ici. Je trouve que les A sont complètement injustes et pètent plus haut que leur cul. Ceux qui ne se préoccupent que de leur propre merde en écrasant les autres au passage, j’ai juste envie de leur cogner la tête contre des murs jusqu’à ce qu’ils se reconnaissent plus en se regardant dans un miroir. Les S qui en profitent pour foutre la merde alors qu’il y a assez de problèmes comme ça ne devraient même pas avoir le droit d’être dans l’établissement. Le Ranker qui n’a que ça à foutre de sa vie, que de vouloir le chaos, il devrait essayer de battre l’ordinateur d’un jeu en mode difficile au lieu de gâcher la vie des gens qui n’en ont rien à foutre de son classement à la con. Les profs qui font comme si la guerre des classes n’existait pas, il faut qu’on les brûle parce qu’y a des gens qui se font tabasser juste parce qu’ils portent pas la même cravate. »

Je poussais un long soupir. J’avais la bouche sèche, les yeux fixés au plafond.

« Et les gens qui osent se prétendre supérieurs alors qu’ils peuvent même pas apprécier la vie sans empiéter sur les autres sont des insectes répugnants dont on arrive juste pas à se débarrasser. Je déteste les insectes. »

Je me tournais vers lui, faisant la moue.

« Et toi, t’en penses quoi, de la guerre des classes ? »



  Je parle en #548576.
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MessageSujet: Re: Ne crie pas trop fort • Tony   Ne crie pas trop fort • Tony 1400359500-clockDim 8 Mar 2015 - 11:38
tony et zeph


Tu te détends sous les caresses.
Tu apprécies. Tu te délectes de ce rare moment de plaisir.
Tu sens le sommeil t'emporter en même temps que tu régales de cette complaisance.
Tu ressens l'instant. Tu le vis.
Léger soupir.

Tu sens le sang affluer dans ta tête.

Lui un héro? Et puis quoi encore, le peu d'amis qu'il a le remettrait vite fait à sa bonne place s'ils entendaient ça.

Mais ce discours sonne comme une déclaration enflammée à ses oreilles. Sans romantisme, mais avec tout de même cette poésie qui avait le don de faire sourire Tony.

Ô Paradis, me voilà.

« Je sais pas honnêtement. »

Tu grattes tes cheveux.

Tu sais pas grand chose. Quelqu'un dans la norme dirait que cette lutte doit cesser. Toi même tu soutenais le mouvement wip. Mais. Y avait une subtilité qui faisait que la balance ne penchait pas tout à fait pour le contre de la guerre.

Parce que t'avais rien contre la méritocratie. Pire, tu l'approuvais. T'en étais pas fan, mais tu la comprenais. Mais effectivement, si l'on ne donnait pas aux démunis les moyens de progresser, ça faussait un peu tout.

Car dans l'idéal de Tony, la méritocratie se basait sur une distribution équitable des ressources. Ainsi ceux qui faisaient des efforts pouvaient se permettre de cracher sur ceux qui n'en avaient pas envie.

Mais Prismver, ce n'était pas un idéal. C'était une guerre. Et il y avait forcément un camp désavantagé.

« Je voudrais être égoïste et fermer les yeux sur ce qui se passe autour de moi. Oublier les gens qui se battent. Mais j'y arrive pas. Ou peut-être que j'ai pas envie. Je saurai jamais. »

Long souffle par le nez.
Zeph a beau être bizarre, elle a avait de nobles intentions. Et Dieu que ca faisait du bien.

« Tu sais vraiment remonter le moral. »

Tu te rapproches d'elle.
Tu passes ton bras autour de son épaule.
Tu ne penses pas à mal. Absolument pas.
Tu ne cherches que le contact de sa joue.
Chaude ou froide, tu ne cherches qu'à remercier de façon douce et affectueuse.
Mais.
C'est bizarre.
Très bizarre même.
Tu n'as pas l'impression d'avoir tes lèvres pressées contre une joue.
"C'est pas "plat".
"C'est pas lisse".
Non, c'est pas ça.
C'est irrégulier. Avec des courbes. Et c'est pas doux. C'est sec.
C'est pas une joue. C'est autre chose.

Car les lèvres ne peuvent enlacer une joue.

« « .... »

...
Oups.
Tu recules instantanément, aussi vite que Vegeta qui s'écrase devant Berrus.
Tu la sens la gaffe. La grosse connerie. Pas aussi énorme que l'oubli de préservatif, mais quand même. Tu la sens.
Tu te sens con. Encore plus que d'habitude.

« Foutre.
Je.
Euh. »


Tu baisses la tête, réfléchissant à toute vitesse, sentant la saturation mentale arriver à son paroxysme.

« Pardon. »

Tu passes ta langue sur tes lèvres devenues soudainement sèches. Tu réfléchis même pas.
Tu as comme un gout dessus. Un gout étrange.
Le gout de la honte.

Et ce léger gout plus plaisant. Presque invisible. Mais perceptible.

Le gout d'un premier baiser arraché innocemment. Pas le tien Tony, le sien.

Brut, abrupt, sec.

Cette pensée ne te gêne même pas contre toute attente, au contraire, elle te plait. Et tu te sens pourrir à cette simple idée. Tu vaux pas mieux qu'un insecte. Mais rien n'arrivera à faire disparaitre ce petit sourire en coin. De puceau triomphant.
Tu sens le truc qui explose dans ton crâne.
C'est ton cerveau.
Tu sens que t'as comme un courant d'air dans la tête.

« C'est paaaaaaaaaas ce que tu crois, je te le jure.
Juste. Que. Que. »


Tu prends une grande inspiration.
Trouver une excuse. Vite. Tout de suite.
T'y peux rien si elle a tournée la tête au mauvais moment.
C'est la faute de la Physique. De son corps. De sa réaction. D'elle. Mais non, c'est trop facile. Tu peux pas dire ça Tony. Tu peux pas l'accuser. C'est forcément toi. C'est toi.

Qui de vous deux est le plus coupable après tout ?

« Juste. Toi. L'euphorie. Je veux dire. Voilà. Tes paroles me font chaud au cœur. Et. Et j'ai pas d'excuse en fait. »

C'est ça, c'est bien. Prends tout pour toi.
Les mecs sont toujours coupables de toute façon.
Tu te risques à la regarder droit dans les yeux, te mordant les lèvres.
Tu sais pas si tu es juste complètement con ou un sale chien, mais tu veux recommencer.
Juste une fois.
Tu te grattes une nouvelle fois le crâne.
Tu as fais une énorme gaffe et pourtant, tu te sens léger. Très léger.
Et tu ne remarques même pas la lourdeur de l'ambiance.
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MessageSujet: Re: Ne crie pas trop fort • Tony   Ne crie pas trop fort • Tony 1400359500-clockDim 8 Mar 2015 - 14:08
« Peut-être qu’il y a quelque chose qui te révolte à l’idée d’être égoïste ; peut-être que tu rejettes l’idée de ressembler à ces gens qui aiment te faire du mal. En tous cas, t’es mieux comme ça. J’aurais détesté que tu t’en fiches vraiment. On peut pas oublier ce qui nous entoure. C’est condamner tout le monde… »

J’aimais bien parler à Tony ; j’avais l’impression que je pouvais lui dire des choses que je raconterais pas à n’importe qui – parce que je savais pas s’ils allaient me prendre pour un gosse en plein délire ou pas. Avec Tony c’était calme, sincère. Mais notre relation restait aveugle. J’avais beau vouloir lui avouer, ça ne sortait pas. C’était tellement dommage. Tout serait plus… normal. Mais peut-être que ça lui faisait du bien d’imaginer que j’étais une fille ? Déjà, dormir dans la chambre d’une fille, c’était plutôt cool, non ? Et puis se faire réconforter, toucher les cheveux… Peut-être que ç’aurait été trop bizarre de le lui dire à cet instant précis ; que se serait-il passé s’il m’avait détesté et laissé tout seul après ces films horribles ?

Il prononça cette phrase. Ça me faisait tellement plaisir de lui rendre service et… j’avais envie qu’il soit un peu plus heureux, juste un peu. Et puis bon, ça flattait mon égo. J’avais l’impression d’être un rayon de soleil dans sa vie. C’était trop agréable. Il fallait que je me calme. Je me mis dos à lui un instant, pour ne pas qu’il voie que j’étais en train de sourire comme un idiot, et puis…

Il s’était rapproché, je sentais son bras sur mon épaule, j’étais en train de me retourner pour lui faire face, et… Je n’avais pas compris ce qui se passait au début ; il faisait sombre et mes lèvres n’avaient jamais eu le plaisir d’en rencontrer d’autres. J’étais paralysé ; il s’éloignait de moi à toute allure, alors que je n’arrivais pas encore à calculer ce qui venait de se passer. Mon cerveau était passé en mode veille ou quelque chose comme ça ; mon système ne répondait plus.

Je glissais deux doigts surpris sur ma bouche ; c’était la première personne à m’avoir… embrassé ? Etait-ce vraiment le cas ? Je savais que c’était un accident, que nous n’aurions pas dû, que c’était totalement involontaire. Mais… Tony venait de prendre mon premier baiser, et ça me chamboulait la poitrine. J’avais toujours idéalisé ce moment ; j’avais toujours vu une fille qui me ferait une déclaration adorable et puis, remarquant mon manque d’expérience en termes de relations, elle aurait sûrement fait le premier pas. Mais là… un garçon… d’accord, Tony était roux mais quand même.

J’avais viré au cramoisi, je n’avais pas changé de position, mon corps refusait tout bonnement de réagir. C’était pas possible. Est-ce que je devais le frapper ? Ou lui dire que j’étais un garçon et que son acte était… contre-nature ? C’était pas vraiment ce que je pensais. En fait, je ne savais même pas comment je me sentais avec Tony. Tout était mélangé dans ma tête. J’avais envie de lui plaire en tant qu’ami et pourtant je lui balançais des phrases ambigües qui n’avaient sûrement rien à faire dans une relation comme la nôtre et j’avais terriblement peur de me faire abandonner parce que je m’attachais trop vite aux gens…

Est-ce que j’aimais Tony ? Je ne m’étais jamais posé la question. C’était confus. Je ne ressentais aucune attirance pour lui – mise à part celle que j’avais pour ses cheveux – et les corps de mecs ne m’avaient jamais vraiment fait de l’effet. Mais… serait-ce donc complètement platonique et mon amour ne serait que basé sur son caractère ? Je l’idéalisais évidemment pour une raison inconnue, serait-ce donc de l’amour ? Mais… étais-je donc bisexuel ? Comment ?

Je l’écoutais parler sans rien dire, encore tétanisé. Mon premier baiser, arraché par erreur à mes lèvres virginales ; et lui, que ressentait-il, à ce moment-là ? Etait-il perturbé à l’idée de m’avoir embrassé par erreur ? Je ne savais même plus ce que je pensais. Il n’y avait qu’une chose qui passait en boucle : la sensation de ses lèvres sur les miennes. Etais-je heureux ? Est-ce que mes mains tremblaient parce que j’étais heureux ?

« Tony, je sais pas comment toi tu te sens mais… c’est pas si grave. Il fallait bien que j’embrasse quelqu’un dans ma vie un jour ou l’autre… OK, j’avais envie de le faire pour la première fois avec quelqu’un qui m’aimerait mais… c’est pas si grave, c’est juste un baiser, en plus t’as pas fait exprès, et… je sais même pas si ça compte pour de vrai tant c’était accidentel. Et puis j’ai déjà embrassé indirectement plein de gens, alors je sais pas si… »

J’avais les joues en feu. Mon cerveau avait dû se débarrasser de la capacité raison puisque je me rapprochais quand même de lui. Qu’est-ce que tu fais, Zephi ? C’est quoi ton problème, là ? Mes bras s’enroulèrent autour de son cou. Il y avait cette idée qui faisait que « si c’était Tony, ça comptait pas vraiment », et puis c’était trop tard. J’avais les yeux rivés sur sa bouche. Mon cœur allait exploser, alors avant de mourir de honte, j’avais posé mes lèvres à nouveau contre les siennes, plus délicatement. J’avais l’impression d’être une fleur à qui on arrachait les pétales. Je ne savais pas embrasser, alors c’était déjà un exploit pour moi de coller ma bouche contre une autre. Exploit gênant. Je le lâchais brusquement et allais m’exiler à l’autre bout de notre « lit ». J’allais mourir. S’il me demandait quelque chose, j’allais mourir. S’il me touchait, j’allais mourir. S’il me laissait, j’allais mourir. Il fallait que je me calme. Pourquoi est-ce que j’avais fait ça ?

« On… maintenant… on est quittes. »

C’était quoi cette phrase ? J’allais faire durcir mon sang dans mes veines si je ne me calmais pas. Il fallait que je respire tranquillement. Il fallait que j’arrête de penser que… j’en voulais encore. C’était comme un nouveau plaisir. J’en étais avide. Pourquoi moi ? Qu’avais-donc fait de si mauvais pour mériter ça ?
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MessageSujet: Re: Ne crie pas trop fort • Tony   Ne crie pas trop fort • Tony 1400359500-clockDim 8 Mar 2015 - 16:08
tony et zeph


T'arrivais pas à comprendre.
T'arrivais plus à te comprendre.
Tu venais d'emballer une gonzesse.
Pas attirante pour un pesos, okay. Ça restait une gonzesse, plutôt affable, voire même avenante.
Il venait juste de perdre son putain de premier baiser. Comme ça.
Et au lieu de se sentir gêné, ou légèrement déçu, ou carrément dégouté. Il se sentait. Folâtre. Oui. Parce que ce geste n'avait pas de signification. Absolument aucune. Et ça le rassurait. Parce qu'il ne l'aimait pas après tout. Il l’affectionnait pour ce qu'elle était certes. Mais c'est tout. Une relation totalement abstraite.

Lui ? Ça allait. Ouais, ça allait bien. Ça allait même très très bien.
C'en était flippant d'ailleurs, tellement il se sentait serein. Peut-être parce qu'elle ne l'intéressait pas. Ou juste parce qu'il n'avait pas fait exprès. Ça aurait été volontaire que Tony serait mort de trouille.

« Mais jt'aime bien moi. »

Mais il ne l'aimait pas.
Elle divaguait. Se perdait dans ses phrases, ses mots.

Il ne s'était pas attendu à ça.
Lui, c'était involontaire. Il en était sur. Sur et certain.
C'était pas sa faute, lui, il cherchait qu'un peu de réconfort.
Un peu, pas autant. Et certainement pas de cette façon.

Elle. C'était différent. C'était volontaire.
C'était voulu.
Sinon comment peut-on expliquer son geste. On n'enlace pas quelqu'un pas erreur, sauf sous prise de drogue ou alcool.
Et surtout, on ne l'embrasse pas.
Surtout pas.

Il avait vu la scène se passer lentement. Il avait vu son regard. Il avait senti que ça se passerait pas tout à fait comme prévu. Ça ne serait pas juste une soirée horreur. Non, sinon pourquoi cette ambiance mièvre. Pourquoi ? Comment ont avait pu passer de Slender, à Hannibal Lecter pour ensuite une séance galoshe ? Y avait pas d'explication.

Il s'était laisser faire. Il avait laisser faire Zeph.
Il avait laisser leurs lèvres se coller.
C'était plus doux. Trop mièvre.

Il ne l'aimait pas.
Comment devait-il réagir.
Il se voyait mal, très très mal refuser des sentiments venant d'une fille.

« Avec cette façon de penser, on le sera jamais alors et on aura jamais fini de s'embrasser l'un l'autre. »

Il s'allongea et regarda le plafond.
Cette situation ne le dérangeait pas au fond.
Il ne savait pas quoi penser de tout ça. Il n'osait pas lui dire qu'elle ne l'intéressait pas. Elle avait du charme, certes, mais c'est tout. Elle n'était pas grande et elle ne disposait pas de glandes mammaires qui feraient tourner sa tête au point d'avoir un claquage. Elle avait le physique d'un mec. Un mec.

Il posa sa main sur son épaule.
Il savait que la toucher n'était pas la meilleure des choses à faire mais tant pis. Il voulait qu'elle cesse de se torturer l'esprit.

« Allez, arrêtes de trop réfléchir dans ton coin. C'est pas bon pour toi. »

Tu la forças à se tourner vers toi.
Tu la regardas avec un sourcil levé, un sourire tordu accroché au visage.
C'était rien. C'était juste passager. Elle ira mieux demain.

« Alors, on s'est calmée ? Hm ? »

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MessageSujet: Re: Ne crie pas trop fort • Tony   Ne crie pas trop fort • Tony 1400359500-clockDim 8 Mar 2015 - 17:08
Il fallait que j’arrête de piquer un fard toutes les deux secondes. Je savais pas ce qui se passait. Je comprenais même pas mon geste. Je savais même pas pourquoi j’étais là l’embrasser alors que… lui c’était un accident. Je l’avais fait exprès. Pourquoi est-ce que j’avais osé faire ça ? Pourquoi est-ce que mon cerveau m’avait lâché d’une façon aussi traîtresse ? Pourquoi est-ce que ça ne l’ébranlait pas comme moi ? Pourquoi est-ce que j’étais si gêné maintenant alors que ce qui venait de se passer était entièrement de ma faute ?

Les questions se bousculaient dans mon esprit. C’était… horrible. J’avais l’impression d’être passé au bulldozer sur notre soirée ; genre, c’était une soirée entre amis pour jouer seulement. Et là, il y avait ces bisous sortis de nulle part et mon envie de continuer même si je savais que ce n’était pas correct pour Tony et… quand il allait savoir que je n’étais pas une fille, il allait tellement m’en vouloir. C’était sûr. Je venais d’exécuter les maigres chances qui feraient que notre relation tiendrait plus ou moins le coup. C’était juste fichu. Je ne savais pas trop quoi dire. Je n’avais plus de mots en tête. Je ne faisais que m’insulter de tous les noms en espérant que ça se calme. Je n’arriverais plus à la regarder dans les yeux. Je m’imaginais déjà en train de l’éviter dès que l’occasion de se croiser se présenterait. Je savais pas si on pouvait réparer un bisou volontaire. C’était comme rayer un miroir. Il y aurait cette gêne. Tout le temps.

Rien qu’en sentant sa main, je compris qu’y avait quelque chose qui n’allait pas. Chez moi. Pourquoi est-ce que j’étais aussi mal à l’aise ? J’aurais dû le faire avec légèreté, comme si de rien était… mais comment quelqu’un comme moi aurait réussi à le faire avec légèreté, bon sang ? Pourquoi est-ce que la première « expérience de couple » que j’avais à faire c’était avec un garçon, d’abord ? Et pourquoi est-ce que j’avais fait en sorte qu’elle ne se termine pas en accident mais en acte volontaire ? Que se serait-il passé s’il m’avait repoussé ? J’aurais eu la honte de ma vie. Et je serais allé me pendre dans un coin de ma chambre après avoir passé une semaine sans manger.

Il m’avait forcé à me retourner. J’évitais de croiser son regard ; j’étais le plus embêté de mes propres actes, c’était ce qui me dérangeait le plus dans l’histoire. Je n’arrivais pas à croire qu’il puisse rester de marbre à ça. A cet instant-là. D’accord, j’étais pas la bonne personne. Mais…

« T’as dit tout à l’heure que tu m’aimais bien. Alors que tu sais de quel « aimer » je parle. Ça fait trop « tu sais, c’est impossible entre nous », d’ailleurs tu sais pas toi-même à quel point, c’est méchant. Je sais que tu ne m’aimeras pas, et je sais que tu ne m’attires pas non plus, donc c’est pas vraiment… mais qu’est-ce que je raconte ? »

Je faisais la moue, avec les sourcils froncés et l’air boudeur en prime. J’avais envie de lui donner un coup de tête d’un coup. Pourquoi fallait-il qu’il me confonde avec une fille ? C’était sa faute si tout était tendu pour moi maintenant. Je le détestais, là.

« Moi je préfèrerais une fille rousse trop bonne avec des yeux marrons et des lèvres très rouges parce que c’est trop sexy et de toute façon tu vas pas vraiment comprendre et je m’en fous parce que t’es trop bête et toute cette atmosphère bizarre c’est de ta faute parce que tu t’en es pas rendu compte et quand tu vas t’en rendre compte tu vas me taper. »

Une longue phrase que j’avais prononcée avec un débit rapide pour vite aller cacher ma tête sous un oreiller et me couvrir entièrement sous la couette. J’espérais qu’il n’avait strictement rien compris. De toute façon, Tony avait parfois l’air de rien comprendre sans que je ne parle vite, alors c’était sûrement le cas.
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MessageSujet: Re: Ne crie pas trop fort • Tony   Ne crie pas trop fort • Tony 1400359500-clockDim 8 Mar 2015 - 20:04
tony et zeph


Ses paroles n'avaient pas de sens. Ni queue, ni tête.
Il se torturait pour comprendre. C'est vrai qu'il ne risquait pas d'avoir le coup de foudre pour elle, mais quelque chose lui échappait. Il manquait un rouage dans son raisonnement. Voire plus.
Son sourire disparut comme un chateau de cartes qui s'effondre.
Il sentait comme une sorte d'amertume dans ses paroles.
Acide.
Il avait déjà entendu des paroles bien plus blessantes, mais les siennes lui firent l'effet d'un couteau ouvrant sa gorge. Il n'arrivait pas à saisir la signification des mots.
Acerbe.
Il sentait une critique contre lui. Il ne la comprenait pas. Il n'arrivait pas à mettre le doigt dessus. Mais il aurait tellement voulu comprendre. Ses reproches. Ses paroles.
Elle aimait les femmes ? Elle en avait le droit, il n'était pas un de ces protestants pourris. Juste protestant. Mais ça n'avait aucun rapport avec lui. Le problème n'était pas les désirs de Zeph.
Il était le problème.
Puis, pourquoi aurait-il envie de la taper? Il était responsable, comme elle l'avait si bien dit.
A moins qu'il y ait quelque chose qu'il ne sache pas.

« Pardon
Zephiriel. »


Il ne savait quoi dire d'autre.
Rien ne lui venait à l'esprit. Pas de paroles réconfortantes, réfléchies.
Ce soir, il était à court de munitions.

Il se rapprocha d'elle et lui tapota l'épaule, espérant qu'elle daigne le regarder.
Il voulait juste un signe. Un seul.

« Je ferai ce que tu voudras dans la mesure du possible pour me faire pardonner. »

Il avait dit ca rapidement. La voix tremblante. Cassante.
Il voulait pas foutre en l'air une amitié. Il en avait trop besoin.

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MessageSujet: Re: Ne crie pas trop fort • Tony   Ne crie pas trop fort • Tony 1400359500-clockMar 10 Mar 2015 - 19:43
Je me retournais en l'entendant s'excuser. Le pire avec Tony c'était qu'il ne se mettait pas en colère contre moi. Alors qu'il le pouvait. J'aurais pu faire comme si de rien était tout à l'heure. J'aurais pu le regarder dans les yeux jusqu'à m'en lasser et oublier cette irrépressible envie de ses lèvres. Même pas parce que je l'aimais. Juste parce que j'en avais envie. Ce constat me faisait tellement mal. Je n'arrivais pas à me faire à l'idée que j'étais au fond le plus coupable. Et en plus, je faisais du mal à Tony. Alors que Tony comptait pour moi. S'il avait su directement que j'étais un mec, il ne se serait rien passé. A moins que Tony ne fasse des bisous à la base sur la joue à des garçons. Je ne le faisais que quand il fallait faire la bise aux enfants des amis de mon père. Et encore. Nos joues se pressaient les unes contre les autres. Je n'avais jamais posé mes lèvres contre leur peau.

Normalement, j'aurais dû dire à Tony que nos entrejambes cachaient le même genre d'attirail. Dès que j'aurais appris qu'il ne le savait pas. Mais mon engouement pour lui était venu à cause de ses cheveux. Et je savais que se faire suivre par un mec un peu partout c'est bizarre. Gay ou pas. Si quelqu'un me le faisait, j'irais même me plaindre à la police pour harcèlement. Tony m'avait gentiment supporté sans vraiment s'en formaliser. Il était vraiment gentil. Trop pour que je puisse vraiment lui en vouloir. Je ne lui en voulais que pour son erreur et il la commettait parce que je ne voulais pas la souligner. J'étais le plus bête de l'histoire.

« Je ne suis pas fâché contre toi ; je suis le vrai fautif. Toi t'es presque une victime. »

Je me redressai sur les coudes pour le regarder, sortant de ma cachette de tissu.

« Il y a quelque chose que je dois t'avouer. Et je sais pas comment. Et j'y arrive juste pas parce que j'ai peur de tout gâcher entre nous. Je t'aime vraiment fort, Tony, et je trouve ça vraiment triste qu'on soit un peu dans le noir. Je peux pas me résoudre à te le dire ou te le montrer en face. Mais tu le sauras je pense. C'est assez évident. Quand tu t'en rendras compte, tu voudras plus vraiment penser à maintenant, genre nous deux, là, bien au chaud. Ces bisous. Cette atmosphère ambiguë de tout à l'heure. Je ferai sûrement une gaffe. Ça n'a aucun rapport avec le fait que j'aime les filles, hein... »

Je baissais les yeux. J'avouais donc que j'avais quelque chose à avouer. Ça avait un côté ridicule. Comme si j'avais besoin de le ménager. Beaucoup le ménager. Je voulais qu'il s'en rende compte tout seul. Tout en douceur. C'est comme quand les gens reçoivent des cadeaux et ouvrent avec beaucoup de précautions l'emballage. Ce mensonge devait être découvert de cette façon. Je me demandais comment y parvenir. D'abord, l'alerter. Puis le faire douter. Jusqu'à ce que le doute ne puisse plus être une option. OK. Je n'avais aucune idée de comment y parvenir et passer en mode calculateur c'était pas mon truc. Ça faisait encore plus de mensonge et en plus pour parvenir à un objectif et... il allait le découvrir plus facilement que ça. Il aurait suffi de me prendre dans ses bras. Il aurait senti que je n'avais pas de seins, aurait compris que je n'étais pas une fille et tout... irait comme c'était censé se passer.

« J'ai plein d'idées pour ta chambre. J'ai vraiment envie de le faire. T'as de la chance de voir ma chambre rangée, d'ailleurs. Normalement c'est le bordel avec tous les trucs qui trainent par terre et mon lit complètement défait et des fringues partout parce que je ne sais jamais où je range mes vêtements pour courir. Euh. On ira ramasser des trucs ensemble un jour. Dès que tu trouves n'importe quoi de sympa, faut pas hésiter. Genre. Un joli caillou ou des bouteilles en verre. On peut faire plein de trucs avec des bouteilles et tu peux ranger des petits trucs dedans. J'aime bien les peindre. »

Petit silence. Je fermai les yeux, sentant le sommeil peut-être. Les mots coulèrent d'entre mes lèvres pour se glisser tout près de son cœur. J'espérais.

« J'ai pas envie de te perdre. T'as pas besoin de faire n'importe quoi. Tant que t'es toi-même j'aurais envie de te parler. De beaucoup de parler. J'ai envie de te dire plein de trucs. Genre... j'ai envie de te dire que j'aimerais regarder une pluie d'étoiles filantes avec toi et Soni et les autres gens que j'aime bien. Et toi je t'aime bien plus que « bien »terne. Je t'aime vraiment bien. »

Je me plaquais mon oreiller contre mon visage finalement. Encore mes joues qui m'embêtaient.

« Enfin pas plus que Soni parce qu'elle est trop belle et trop gentille et qu'elle me fait à manger. Elle aurait été rousse j'serais tombé amoureux. Peut-être un peu plus qu'Hayden parce que parfois il me fait peur. Mais t'es vraiment important, OK ? Moi j'ai besoin de mon héros pour être content. Et avec toi j'ai l'impression de regarder une mer calme au lever du jour. Tony, s'il te plait... m'abandonne pas. »

Je fixais le plafond, les yeux vagues. J'avais froid. Un peu.

« Peut-être que je devrais me couper les cheveux. »
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MessageSujet: Re: Ne crie pas trop fort • Tony   Ne crie pas trop fort • Tony 1400359500-clockMar 10 Mar 2015 - 20:13
tony et zeph


Lui, une victime?
Il croisa les bras et leva les yeux aux ciel.
Il n'avait clairement pas besoin qu'on lui rappelle sa situation de tout les jours.
Il voulait juste qu'on oublie ce petit moment dramatique.

« Je vois pas comment tu pourrais tout gâcher. Sauf si tu me suspendais par le pied et qu'on se servait de ma tête comme une pinata. »

Il resta immobile en pensant à cette situation sordide.
Il en avait les yeux qui divergeait.
Gn.

« Je peux attendre pour ma chambre tu sais, j''arrive à y dormir tu sais. Tu peux dormir de temps en temps dans ma chambre si tu veux, quand c'est trop Bagdad ici. »

Il commençait avoir vraiment du mal à luter contre le sommeil.
Il fit craquer ses os et s'allongea sur son ventre, cherchant à soulager le début de douleur qui naissait dans son dos.

Touché. Oui c'était le mot.
On ne lui disait jamais ce genre de choses. On cherchait toujours à le réconforter, jamais à faire fondre son cœur avec des paroles douces.
Ça faisait certes un peu niais, mais ç’avait le mérite de panser quelques plaies au cœur.
Il aurait aimer pouvoir toucher les gens juste avec des mots. Mais les autres préfèrent toucher son honneur, puis la réduire en miettes.
Il n'avait pas les paroles, peut-être avait-il les gestes.
Il s'allongea à ses cotés, arracha l'oreiller qu'elle pressait contre son visage, la serra fort contre lui et déposa un baiser furtif sur sa joue.
Pas repris, pas échangé.
Et il ne s'était pas trompé cette fois-ci.
Il bondit d'un coup, et jeta l'oreiller sans ménagement sur Zeph.
Batailles d'oreillers. Le ton était donné.

« J'y connais rien en coiffure. Tant que ça pousse, c'est bon. »

Merci pour ton aide grandiose Tony. Il osa les épaules. Ça repoussait certes. Mais il est vrai qu'il se voyait mal le crane rasé. Ou les cheveux trop longs.
Il s'approcha d'elle, baissant sa concentration, et se mit à caresser ses mèches.

Petite seconde inattention.

« Bon juste après ça, on dort une bonne fois pour toute okay? »

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MessageSujet: Re: Ne crie pas trop fort • Tony   Ne crie pas trop fort • Tony 1400359500-clockDim 15 Mar 2015 - 0:13

« Mais j'ai pas envie que t'arrives à y dormir. J'ai envie que t'arrives à y passer du temps. Genre, quand tu poses tes yeux sur un truc tu repenses à quelque chose, et ça te rend heureux. J'aime les souvenirs. C'est genre... vraiment agréable. Quand j'y pense, j'arrive même pas à me sentir triste. Je sais que je ramènerai d'autres bracelets de Sao Paulo. Dis, quand Prismver ce sera fini... tu retourneras aux Etats-Unis ? Moi... si ça craint encore en Iran j'aimerais bien aller aider quand même. Je sais pas. Ce serait bien que Salma soit avec moi. Elle peut soigner les gens. Moi je peux juste les empêcher de mourir d'une trop grande perte de sang. Je sais même pas si on a le droit, mais si on a un don... j’aimerais bien en faire quelque chose de bien. »

Je savais même pas pourquoi je parlais de ça. Mais c'était agréable de se faire serrer aussi fort. Je lui rendis son étreinte de toutes mes forces. J'entendis même ses os craquer. Ca me fit rire. Pas méchamment. Juste légèrement. J'inspirais fort, inhalant son odeur de fatigue et de sueur, celle un peu renfermée de ma chambre, un peu de celle de mon gel douche à la framboise. Fatigue et sueur. Ca me faisait penser à l'été. Ecrasé sous la chaleur et la lassitude, à chaque fois que j'allais courir le long des plages, je revenais collant, transpirant, j'allais prendre une douche brûlante pour finir insensible à cette atmosphère. Y avait plein de trucs qui se succédaient dans ma tête, mais comme tout venait en même temps, je ne parvenais pas à trier. J'étais trop abruti par le chant des cigales, le blanc du ciel, la fraicheur des glaces au chocolat. Ouais. Il me faisait penser à un été lourd. C'était pas désagréable.

Je ne m'attendis pas au baiser qu'il déposa sur ma joue. Je n'avais pas rougi cette fois. Mais ça me faisait plaisir. Moi je parlais tout le temps. Lui il ne le faisait pas. Mais je lui disais des trucs qui ne parlaient pas vraiment de moi. Je lui racontais beaucoup de vide. Je me demandais si ça l'ennuyait parfois, sans vouloir m'y attarder. Il m'arrêterait, non ?

Je ne m'attendais cependant pas à me recevoir un oreiller en plein visage. Je poussais un petit cri. Je le pris dans ma main avant de quitter les draps, soudain, pour me jeter sur lui et le taper en riant avec.

« Tant mieux parce que j'commence à fatiguer. »

Je n'arrêtais pas cependant. J'avais envie de pouvoir profiter de cette soirée le plus possible, jusqu'à ce que je m'écroule de fatigue, mort à moitié. Donc je le harcelais de coups de coussin, essayant d'éviter les siens tant bien que mal, tentant de ne pas faire trop de bruit pour ne réveiller personne.

Je me demandais ce qui allait bien pouvoir se passer le lendemain, comment nous allions nous comporter entre nous, ce que les autres personnes pourraient s'imaginer de cette nuit. Je ne savais même pas s'ils savaient que j'étais un garçon. Pas comme si on se parlait souvent en même temps.

Je finis pas arrêter de le frapper avec mon oreiller pour m'écrouler sur notre lit de fortune. J'allais avoir des cernes. Mais ç'avait été sympa. C'était à recommencer. J'étais même persuadé que ce serait mieux s'il connaissait mon secret.

« Tu t'endors après moi, hein ? »

Je remontai la couverture jusqu'au-dessus de ma tête, prêt à m'endormir.

« Bonne nuit. Je sens que je vais pas assez dormir... euh... fais de beaux rêves et tout... »

Je me mis dos à lui. Mes paupières voilèrent rapidement la part de lucidité qu'il me restait ; en quelques minutes j'avais atteint le pays des songes. Mais j'avais dit quelque chose avant de sombrer. Juste quelques mots.

« Merci pour tout. »
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