not drunk enough ▬ mabigail

Tu l'observe alors que ses joues se teinte de rouge avec un regard attentionné qui peu à peu se mélange à une expression de surprise quand elle cache son visage derrière ses doigts fin, tentant de la façon la plus idiote de cacher sa honte. Tu ne t'attendais pas à une telle réaction de sa part. Enfantine, innocente, pure même. T'étais préparé à la pique amère, la remarque sèche, pas à … ça. Et cette différence entre tes attentes et la réalité, la douceur de sa réaction, impossible de prendre sur toi et garder ton expression aussi calme et composée. A ton tours de voir ton visage changer de teinte Matthew, et le seul moyen que t'as de le cacher un minimum, c'est en joignant tes mains devant ton visage, tes lèvres à présent couvertes pincées pour retenir un soupire plus niais encore que tout ce qui a pu s'échanger autour de cette table.

Elle propose de finir cette conversation ailleurs, pour plus d'honnêteté, et tu ne vois aucune raison de refuser. A vrai dire, t'as tout autant envie d'un peu plus d'intimité et de proximité. Vous avez beau être dans votre petite bulle, tu ne restes pas pour autant conscient d'être dans un bar bien rempli, nullement un endroit pour échanger les baisers qui te démangent les lèvres depuis que tout est devenu plus officiel.

- Quand tu veux.

Tu jettes un bref coup d'œil à vos verre dont le contenu à rapidement disparu ce soir, te hâte de te lever, reboutonner ta veste et tendre une main à ta petite amie avant qu'elle n'ait le temps de se remettre sur ses pieds.

Tu manques pas la moindre occasion de te montrer proche de la rouquine, Matthew, parce qu'il ne t'a pas échappé qu'un gars assez insistant était toujours dans les parages. Tu fais glisser ta main sur sa hanche, tirant la canadienne au plus proche de toi, alors que vous regagnez le comptoir. Sur le chemin, tu ne peux empêcher une œillade prétentieuse en direction du brun avant d'aller régler la note, profitant de passer devant lui pour déposer un baiser sur le front de Madeline.

Pourtant. Pourtant y a toujours un petit truc qui te tracasse. Tu sens le regard du jeune homme qui continue de peser sur vous, ou avais-tu envie de réellement marquer le coup, juste une petite note d'immaturité qui déborde ou l'alcool mélangée à l'euphorie qui réagissent mal dans tes veines. Au moment de ranger ton portefeuille dans la poche intérieur de ta veste, tu ne peux t'empêcher de tourner les talons en direction du dragueur du dimanche et lâcher un bref dab avant de te diriger vers la sortie en marche arrière, rejoignant la jeune femme à la porte de l'établissement avec un sourire arrogant avant de t'accaparer à nouveau ses lèvres dès que tes talons de tes chaussures foulèrent le pavage de la vieille ville.