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 Se connait-on vraiment, toi et moi ? [Glenichou]

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Anonymous
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MessageSujet: Se connait-on vraiment, toi et moi ? [Glenichou]   Se connait-on vraiment, toi et moi ? [Glenichou] 1400359500-clockMar 28 Oct 2014 - 23:32
••• Du sérieux  et du manque de compassion •••

Quoi de mieux que lire le journal en buvant un café à la cannelle en repos ? Peut-être ne rien faire du tout, mais Chayton n’était pas du genre à pratiquer le farniente pendant ses jours de congés, c’était tout bonnement impossible. Quand il habitait encore au Canada avec son ex-femme et qu’il n’enseignait pas un jour, il coupait du bois dans le jardin, il faisait le jardin, sortait son chien ou partait à la pêche. Or à Prismver, l’amérindien n’était pas jardinier et n’avait pas de cheminée dans son appartement, alors à quoi bon...

De bon matin, alors que le soleil baignait le salon de ses rayons, Chayton lisait donc le journal local dans un silence agréable, seulement brisé de temps en temps par Animkii qui craquait des noix entre son bec ou protestait par-ci, par-là. Pas de devoirs à faire avec Noëlle - même s’il appréciait beaucoup ces moments de complicité avec la petite, - pas de pigeon-humain fou furieux qui rigolait pour rien dans la maison - puisque Glen dormait encore, lui aussi en jour de repos. L’homme eut un soupir de bienheureux en sirotant quelques gorgées de son café encore fumant, appréciant les choses simples comme il se devait.

Quand son colocataire serait réveillé, Chayton se rendrait à la boutique avec celui-ci s’il voulait, puisque l’amérindien ne l’obligeait jamais à venir travailler à Spirit Dove, Glen étant libre de ce qu’il voulait faire. Le jeune homme étant jardinier, ils avaient fait la paire dès le début puisque Chay était herboriste, à côté de son job de professeur. Glen lui fournissait les matières premières qu’il pouvait et lui les transformait pour en donner des tisanes, des crèmes et autres produits naturels qu’ils vendaient aux gens de l’île et aux touristes. Ces derniers étaient très friands de la boutique d’ailleurs et faisaient la majeure partie de leur chiffre d’affaire.

Un (très) léger sourire aux lèvres, Chayton allait tourner l’avant-dernière page du journal quand une forme ovale incurva les lignes et colonnes, déchirant la marge centrale pour laisser passer un nez hâlé. L’esquisse de sourire de l’amérindien disparut aussitôt, pour laisser place à une expression mécontente, blasée. Il retira brusquement le journal de son pic, de son roc, de son cap, que disait-il ? C’était une péninsule ! Apparut alors le visage de Glen et son sourire immense. Et il était content de sa blague en plus ? Chayton soupira bruyamment et donna un coup de canard troué sur le front de l’imbécile.

J’ignore ce qui est le pire entre ta fierté d’adulescent et le fait que je sois trop patient, Glen…

Ca, trop patient, il l’était. Cela faisait plus d’un an qu’ils étaient en collocation et chaque jour était une nouvelle surprise pour Chayton. Glen avait trente ans biologiquement parlant mais mentalement parlant, c’était autre chose. Les gens jeunes dans leur tête ne le gênaient pas spécialement, tant qu’on le laissait vivre en paix mais vivre ça au quotidien usait un peu plus la patience de l’amérindien.

Décidant que la pause calme était terminée, Chayton se leva en soupirant une nouvelle fois, sa tasse de café à la main et tendit le bras à Animkii, pour qu’il sorte un peu lui aussi. L’oiseau vola jusqu’à son épaule - parce que c’était un volatile intelligent qui aimait contrarier son maître - et claqua du bec, amusé. Comme à chaque farce de Glen, le perroquet rose se moquait de Chayton et “riait” en quelque sorte des blagues. Si même lui était contre l’amérindien, celui ne pouvait plus rien sinon déménager.

Je sors deux minutes avec Animkii. Il y a du café frais dans la cafetière si tu veux.

Sur ces mots, l’homme sortit sur le pas de la porte et alluma sa pipe, laissant l’oiseau voleter où il souhaitait pour quelques temps. Chayton avait conscience d’être dur avec Glen, ne lui décochant un sourire  ou une phrase contenant plus que “sujet verbe complément” que tous les 36 du mois, mais il considérait que c’était pour son bien et qu’à trente ans, on ne devrait pas se comporter comme un adolescent. La crise du quadra le guettait, c’était une certitude, mais quand même. Il devait avoir une bonne raison de se comporter ainsi.

Décidant que son cacatoès était assez intelligent pour frapper au carreau quand il voudrait rentrer - et parce qu’il l’avait déjà fait plusieurs fois, - Chayton rentra et se rendit directement face à Glen, échevelé et à peine réveillé, tout en mâchouillant sa pipe. Ses yeux clairs ne cesseraient d’étonner le grand homme, parce qu’ils avaient presque les mêmes…

Ca va ? commença-t-il de sa voix grave, doucement pour ne pas brusquer le jardinier, mais il se corrigea aussitôt pour éviter tout malentendu. Je veux dire… Hem… En général, tout va bien dans ta vie ?

L’amérindien ne s’était jamais vraiment intéressé à la vie de Glen et inversement, même si le jeune homme savait que son aîné avait une fille. Fin de l’histoire. Jamais Chayton ne s’était demandé si Glen avait des problèmes de quelque ordre que ce soit. Il fallait dire que Chayton se demandait rarement si les gens avaient des problèmes, considérant que ça les regardait eux, et eux seulement.



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MessageSujet: Re: Se connait-on vraiment, toi et moi ? [Glenichou]   Se connait-on vraiment, toi et moi ? [Glenichou] 1400359500-clockMer 29 Oct 2014 - 0:46


luv







Plus d'un an déjà que j'habite avec lui, pourtant, ses sourires sont toujours aussi rares que des pokemon légendaires. C'est simple, une seule main me suffit à les compter, mais c'est pas le pire. Je ne me souviens même pas l'avoir entendu rire rien qu'une seule fois. Pourtant j'y travaille, j'y travaille dur même à essayer de lui arracher rien qu'un rire, aussi petit soit-il. Mais ce matin encore, c'est raté. Tout ce que j'ai recolté c'est un bruyant soupire et un coup de canard troué qui me fait grimacer.

J’ignore ce qui est le pire entre ta fierté d’adolescent et le fait que je sois trop patient, Glen…

Je roule des yeux en grognant. Moi aussi je suis patient j'te signale eh oh. Ca devient vexant à la longue, je conçois que je puisse pas être drôle tout le temps, mais quand même.

Je me relève après lui et souffle en le regardant tendre le bras à Animkii. C'EST PARCE QUE J'SUIS UN PIGEON QUE TU M'TROUVES PAS DRÔLE ?

Je sors deux minutes avec Animkii. Il y a du café frais dans la cafetière si tu veux.

Je lève les yeux au ciel en les regardant sortir puis me dirige vers la cafetière pour me servir un café en soupirant d'un air agacé. Je me tourne ensuite, appuyant mes fesses contre le plan de travail derrière moi, fixant la porte en sirotant mon café.

Peut être que je devrais lui faire un dessin....

Je plisse les yeux, passant ma main libre dans mes cheveux d'un air pas encore très bien reveillé malgré tout lorsque Chayton revient. Sans son oiseau. Je suis joie. J'en souris même. Moi aussi je suis un oiseau, moi aussi j'veux qu'on s'occupe de moi. (comment ça je suis humain avant tout ?)
Je sors de mes pensées et hausse un sourcil en voyant Chayton venir se poster face à moi. C'est rare.

Ca va ? dit-il d'une voix grave, il reprend avant que je n'ai le temps de répondre Je veux dire… Hem… En général, tout va bien dans ta vie ?

Je le fixe, clignant plusieurs fois des yeux, laissant un blanc d'une vingtaine de secondes. En général Chayton me demandait pas si j'allais bien, personne ne me demande si je vais bien. J'ai l'air d'aller bien alors je vais bien, on ne se pose pas la question. Et on me pose encore moins de questions sur si tout va bien dans ma vie.

Baaah...

J'hésite un instant. J'aime pas ce genre de questions, c'est fourbe comme question. C'est le genre de question qui me donne mal au crâne et me met de mauvaise humeur. Mais Chayton est la dernière personne que j'ai envie d'envoyer chier, avec lui c'est différent en quelque sorte, en fait c'est la seule personne dont je me sente vraiment proche depuis que je suis revenu à Prismver. Pourtant, voilà, je sais même pas à quoi ressemble son rire.

Ca pourrait aller mieux très franchement ! Pour tout te dire, je commence à être vraiment usé, je sais plus quoi faire. je m'arrête un instant, prenant un air dramatique, me tenant le front avec ma main libre (l'autre tenant le café) Tu sais, c'est vraiment dur. J'veux dire... c'est parce que je suis un pigeon, c'est ça ?

Je relève mon regard vers lui puis me redresse et lui tourne le dos en posant ma tasse sur le plan de travail.

Tu sais, c'est vraiment injuste. Je suis peut être pas le plus bel oiseau qui soit, j'ai peut être pas le plumage le plus doux et le plus beau qui soit mais... moi aussi j'ai besoins d'amour et d'attention. Y a pas que Animkii dans cette maison. je m'arrête, redressant ma tête en haussant un sourcil ...'fin cet appartement. Bref on s'comprend... enfin non, on s'comprend pluuus

Je me retourne et m'approche de lui.

On dirait que tu me vois paaaas et quoique je fasse, on dirait que ça t'agace j'attrape ses joues et les tire doucement vers le haut comme pour le forcer à sourire Tu me souris même pluuuuus

Je le lâche et soupire en prenant un air de chien battu.

Si tu continues de me traiter comme ça, je vais finir dépressif mon chaton...

Je me mords la lèvre en le regardant, j'essaye de me retenir de ne pas rire, mais j'pense que mon sourire d'imbécile et mon air amusé me trahissent. A la place de Chayton je crois que je m'étranglerais. Mon pauvre Chayton.
Je finis par craquer et rire légèrement. Je me reprends ensuite, retournant près de mon café en regardant Chayton du coin de l'oeil d'un air intrigué.

C'est moi qui devrais te demander si ça va. Qu'est ce qui se passe pour que tu me poses ce genre de question ?


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MessageSujet: Re: Se connait-on vraiment, toi et moi ? [Glenichou]   Se connait-on vraiment, toi et moi ? [Glenichou] 1400359500-clockMer 29 Oct 2014 - 2:11
••• Des efforts à faire •••

Baaah…

Chayton ne se serait pas attendu à une réponse beaucoup plus claire que ça de toute façon. Parce qu’il était toujours distant avec les autres, il ne voulait pas s’en approcher ni ne leur offrir un peu de sa confiance. Pas depuis sa femme en fait. Son incompréhensive femme. Résigné à se prendre un “vent”, comme disaient les jeunes aujourd’hui, il allait faire demi-tour quand Glen enchaîna.

Ca pourrait aller mieux très franchement ! Pour tout te dire, je commence à être vraiment usé, je sais plus quoi faire.
Quoi faire ? Pour ? demanda l’homme, pas sûr de la réponse qu’il allait obtenir.

Et il ne fut pas déçu, dès la petite pose théâtral que prit le jeune homme. Pourquoi avait-il demandé, franchement ? Mais un brin de causette avec son collocataire ne pourrait pas faire de mal, alors autant essayer. Tout en surveillant la tasse du malheureux tourmenté du coin de l’oeil, Chayton continua de mordre le bout de son calumet, le sourcil arqué par un léger amusement.

Tu sais, c'est vraiment dur. J'veux dire... c'est parce que je suis un pigeon, c'est ça ?

L’amérindien se retint à grand peine de sourire. C’était dit d’une façon si… Si bien jouée qu’il aurait cru le jardinier sincère. Alors comme ça, on ne voulait pas dire à Tonton Rivers ce qui se passait, hein ? Optant pour la carte du drame lui aussi, pour tenter de comprendre comment ça fonctionnait dans le cerveau de Glen, Chayton haussa les épaules, feignant l’indifférence.

Tu sais, je ne fais pas de racisme animal. Sauf si tu étais un insecte. Je parle à tous, sans distinction.

Peut-être qu’en entrant dans son jeu, le professeur finirait par savoir pourquoi Glen était resté un gamin dans sa tête. Même Asha était plus mature dans ses lettres, la plupart du temps ! Quoique… Elle avait hérité de l’humour passé de son père, autant dire un humour bizarre, et un goût prononcé pour les licornes. Sans prêter vraiment attention à ce qu’il venait de dire, le jeune homme continua dans sa lancée dramatique.

Tu sais, c'est vraiment injuste. Je suis peut être pas le plus bel oiseau qui soit, j'ai peut être pas le plumage le plus doux et le plus beau qui soit mais... moi aussi j'ai besoins d'amour et d'attention. Y a pas que Animkii dans cette maison.
Hmm… fut tout ce que Chayton trouva à grogner à cette réplique.
...'fin cet appartement. Bref on s'comprend... enfin non, on s'comprend pluuus.

En effet, je ne te suis plus… L’amérindien ignorait comment interpréter les paroles de Glen, un peu gêné sur les bords. Cillant bêtement, il attendit que le jardinier continuât et voulut se soustraire aux mains agressives de celui-ci quand il s’attaqua à ses joues, son visage dix centimètres plus bas mais se retrouva piégé par la table.

On dirait que tu me vois paaaas et quoique je fasse, on dirait que ça t'agace.
Ca, c’est agaçant, Glen, articula Chayton en désignant ses joues tirées vers le haut, dans un sourire grotesque.
Tu me souris même pluuuuus.

Le professeur esquissa un geste de recul au moment où Glen le lâcha, l’obligeant à se masser les joues. Il avait de la poigne, pour un pigeon. Chayton soupira en secouant doucement la tête. Il savait pourquoi il n’essayait jamais d’avoir une conversation sérieuse avec son collocataire : il était impossible de savoir s’il l’était vraiment ou non. Et ça, ça perturbait beaucoup le grand bonhomme pragmatique.

Si tu continues de me traiter comme ça, je vais finir dépressif mon chaton…
Ne m’appelle plus jamais comme ça s’il te plaît, se contenta-t-il de répondre en détachant chaque mot mais il se reprit bien vite. Et si tu veux un sourire, il vaut mieux un vrai qu’un factice non ? Alors ne tripote plus mes joues comme ça.

Fumée. Tabac. Chayton en avait grand besoin avec Glen qui se faisait un peu trop familier avec lui, alors il tira une longue bouffée sur sa pipe et la souffla en l’air, pour ne pas tout envoyer dans le visage du jeune homme, même si ce n’était pas l’envie qui lui manquait. Quelques années auparavant, il faisait ça pour embêter son ex-femme ou même ses collègues. Il riait et souriait avant. Au final, c’était lui le lourd ici, à tirer une tête de six pieds de long à longueur de journée, sauf peut-être quand Noëlle passait.

C'est moi qui devrais te demander si ça va. Qu'est ce qui se passe pour que tu me poses ce genre de question ?

Entre temps, Chayton s’était assis à la table de cuisine et releva la tête vers Glen, cillant bêtement. Ses propres questions, comme ses convictions, se retournaient contre lui. Il soupira longuement, avec un pauvre sourire, tout en hochant la tête.

Je voulais juste savoir sans le demander directement pourquoi tu te comportais comme ça, tout le temps. Et parler avec le collocataire qui vit ici depuis un an et dont j’ignore tout, sinon qu’il est espagnol et qu'il se transforme en pigeon.

Il s’arrêta un instant, le regard perdu dans le vide. Le peu de conversation qu’il avait eu avec Glen l’avait soulagé d’un poids. Oh un poids plume, mais cela l’avait libéré d’un peu de culpabilité qu’il éprouvait tout à l’heure en se comportant comme le dernier des vilains monsieurs avec le jeune homme.

On fait une belle paire d’abrutis, non ? fit-il en secouant le calumet de droite à gauche, comme si ça suffisait à relever l’affirmation. Le gamin adulte qui se cache et le vieil aigri qui se cache aussi.

Chayton se releva jusqu’à l’évier, vida le tabac dedans et tapota la tête de Glen un peu maladroitement. Il avait vraiment l'impression de voir un gosse dans le corps d'un adulte.

Je veux bien essayer de faire un effort si tu arrêtes de faire sans cesse des blagues qui trouent mon journal et que tu ne m’appelle plus “mon chaton”. C’est vraiment dérangeant, tu sais ? Alors peut-être que je consentirais à te montrer ma belle dentition. Mais ne t’emballe pas trop ! ajouta-t-il rapidement avant que Glen ne lui sautât au cou, trop heureux d’avoir obtenu un peu “d’amour et d’attention”. J’ai dit peut-être. Et je crois que j’ai jamais parlé autant en si peu de temps. Bravo Glen, tu détiens un record. Je crois que je vais déménager pour rester un ours.

On frappa à la fenêtre du salon et Chay s’y rendit pour ouvrir à son perroquet, qui revenait de sa balade. Bizarrement, l’homme remercia intérieurement l’animal d’être arrivé à ce moment si… Particulier. Trop particulier pour lui qui aimait la normalité, les choses bien rangées et sa tranquillité.

Tu accepterais de me parler un peu de toi, un jour ?





Hrp : Jtm je suis inspirée jfhuhesldjfsheuhf #feelz
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MessageSujet: Re: Se connait-on vraiment, toi et moi ? [Glenichou]   Se connait-on vraiment, toi et moi ? [Glenichou] 1400359500-clockMer 29 Oct 2014 - 23:37


luv







J'attrapais mon café pour en boire quelques gorgées me retournant face à Chayton sans le quitter du regard. Par chance il ne m'a pas encore etranglé. J'ai beau dire, heureusement que c'est quelqu'un de patient.

Je voulais juste savoir sans le demander directement pourquoi tu te comportais comme ça, tout le temps. Et parler avec le collocataire qui vit ici depuis un an et dont j’ignore tout, sinon qu’il est espagnol et qu'il se transforme en pigeon.

Hm... je détournais le regard en soupirant Je suis à moitié Irlandais aussi, si ça t'intéresse

Je lui souris bêtement l'air de dire "ça te vaaa ?". Moi qui espérais pouvoir esquiver ses questions avec ma petite scène dramatique, c'est raté. Dommage, je vais devoir trouver une autre solution je crois. Ca craint.

On fait une belle paire d’abrutis, non ? fit-il en secouant le calumet de droite à gauche, comme si ça suffisait à relever l’affirmation. Le gamin adulte qui se cache et le vieil aigri qui se cache aussi.

Je grimace à l'entente du mot "adulte" puis ris nerveusement avant de grogner en sentant la main de Chayton sur ma tête. Vaut mieux être un gamin dans l'corps d'un homme de trente piges qu'un gars d'presque quarante ans qui doit même plus se rappeler comment on fait pour rire, pfuh. Je croise mes bras en faisant une moue boudeuse, mais mon sourire revient vite en entendant la suite.

Je veux bien essayer de faire un effort si tu arrêtes de faire sans cesse des blagues qui trouent mon journal et que tu ne m’appelle plus “mon chaton”. C’est vraiment dérangeant, tu sais ? Alors peut-être que je consentirais à te montrer ma belle dentition. Mais ne t’emballe pas trop !  

Un grand sourire. Je manque même de renverser mon café en sautant au cou de Chayton. Je le lâche rapidement parce qu'il m'a dit de pas m'emballer (même si c'est dur, ok) et qu'il risque de changer d'avis et JE VEUX PAS. J'veux voir sa belle dentition, comme il dit si bien.

J’ai dit peut-être. Et je crois que j’ai jamais parlé autant en si peu de temps. Bravo Glen, tu détiens un record. Je crois que je vais déménager pour rester un ours.

Tu préfères que je t'appelle mon ourson ? Tu sais, apprivoiser un ours, c'est pas facile certes, mais pas impossible non plus ! petit sourire taquin puis je lâche un léger rire avant de reprendre. Et j'essayerai de te faire rire autrement qu'en trouant ton journal...

Pas le temps de finir ma phrase que quelqu'un me coupe dans mon élan en frappant à la fenêtre. Encore ce cacatoès de gnnnn. Je grogne en finissant mon café d'une traite avant de mettre la tasse dans l'évier. Pour une fois que Chayton et moi parlions un peu.

Tu accepterais de me parler un peu de toi, un jour ?

Je relevais la tête en grimacant puis détournais de nouveau le regard, haussant les épaules en m'asseyant à la table de la cuisine.

Tu sais, y a rien de spécial à savoir sur moi. J'ai toujours eu une vie d'une banalité affligeante dit le mec qui se transforme en pigeon. narmol. Crois moi, si j'te parlais de moi tu t'ennuierais à mourir.

J'avais attrapé le journal troué de tout à l'heure, qui trônait jusque là sur la table, jouant nerveusement avec, le fixant comme un enfant qui n'oserait pas regarder son interlocuteur de peur que celui ci voit qu'il a quelque chose à se repprocher ou juste peur de simplement répondre sincèrement.

Même moi j'aime pas parler de moi tellement ça m'ennuie, pour te dire !  je marque une légère pause, relevant mon regard vers Chayton en m'humectant les lèvres Puis tu sais... je ne sais pas grand chose de toi moi non plus...

Oui en plus d'être un gamin, je suis un gamin égoiste, j'veux tout savoir sans rien payer comme on dit.



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MessageSujet: Re: Se connait-on vraiment, toi et moi ? [Glenichou]   Se connait-on vraiment, toi et moi ? [Glenichou] 1400359500-clockJeu 30 Oct 2014 - 1:23
••• Des efforts à faire •••

Glen était resté un enfant dans sa tête, Chayton en eut la certitude quand celui-ci lui sauta au cou. Il lui tapota doucement le dos, histoire de se faire pardonner un petit peu de son comportement et sourit très légèrement. Cette proximité ne lui plaisait pas beaucoup mais cela lui rappelait Asha lorsqu’il la voyait encore, quand il lui faisait une surprise et qu’elle lui donnait un énorme câlin de footballeur américain. Eh bien là, c’était la même impression que lui faisait Glen.

Tu préfères que je t'appelle mon ourson ? Tu sais, apprivoiser un ours, c'est pas facile certes, mais pas impossible non plus !
Un ours m’irait mieux qu’un chat, en effet… Mais c’est pas une raison pour m’appeler mon ourson. Tu voudrais que je t’appelle “mon pigeon” moi ?

Ca avait l’air de le faire rire. Encore une chose qui le faisait rire, au contraire de Chayton qui riait seulement quand il se brûlait. L’homme fit rentrer son perroquet alors que Glen mangeait la fin de sa phrase, qui se perdit dans le néant. Le faire rire autrement ? Il attendait de voir alors. Mais il pensa que ce ne serait pas chose aisée et lui souhaita intérieurement bien du courage. Quand il demanda au jardinier s’il lui parlerait de lui un jour, celui-ci n’eut pas l’air bien content. Chayton avait vu juste : il ne voulait pas en parler et il tentait de le cacher du mieux qu’il pouvait.

Tu sais, y a rien de spécial à savoir sur moi. J'ai toujours eu une vie d'une banalité affligeante. Crois moi, si j'te parlais de moi tu t'ennuierais à mourir.

Une fois Animkii remis dans sa cage, l’amérindien s’était installé face à Glen à table et haussa un sourcil en le voyant agir. Il devrait se montrer plus convaincant pour qu’on le croit, mais Chayton décida de ne pas insister plus que ça. Si le jeune homme ne voulait rien dire, c’était son choix et il respectait cela.

Je dois parler de Marcel Proust et de Virginia Woolf à des gosses, je crois que niveau ennui, j’en tiens une bonne couche. Mais si tu ne veux pas m’en parler, je me contenterais de savoir que tu es à moitié irlandais aussi, et que tu n’aimes pas quand je ne te prête pas assez d’attention. Et que tu es un pigeon aussi.
Puis tu sais... je ne sais pas grand chose de toi moi non plus...

Touché. You have the point. Glen n’avait pas tort sur ce point mais Chayton aussi avait ses raisons de ne pas parler de lui. Pour dire quoi ? Que sa femme avait presque réussi à l’empêcher de voir sa propre file ? Geindre de ses petits malheurs ? Il n’était pas vraiment sûr que ça intéresserait son colocataire, qui devait préféré les gens à la vie palpitante, active.

Hmm… commença-t-il en grognant un peu. Je suis un amérindien, avec ses traditions et ses croyances et j’ai une fille. Ca résume ma vie en très gros.

Le regard à nouveau perdu dans le vide, Chayton se dit que c’était peu et dit d’un ton assez froid mais il n’était pas la personne idéale à qui parler depuis quelques années. Il poussa un long soupir en relevant les yeux sur Glen, qui n’avait pas beaucoup bougé. Au contraire, il semblait à l’écoute et l’air presque sérieux sur son visage, malgré son sourire benêt, était plutôt inhabituel. Adopter la posture de l’ennemi pour mieux le tromper, hein ? Brillante tactique, surtout pour les gamins. Ou alors il était vraiment sérieux et Chay, habitué à son côté blagueur éternel, avait du mal à y croire. Quoiqu’il en soit, il consentait à parler un peu de lui. Au moins pour se faire pardonner du comportement qu’il avait eu avec Glen pendant toute leur collocation - même si celui-ci faisait encore un caprice, il lui devait bien ça.

Allez, pose-moi des questions si tu veux… fit-il en roulant des yeux, comme un père qui concédait à contrecoeur quelque chose à son enfant. Mais je me réserve le droit de t’en poser plus tard aussi.

Oui, c’était ça, il avait l’impression de baby-sitter Glen parfois. Sans beaucoup parler, il lui faisait son café, il lui cuisinait des galettes quand l’envie lui prenait… Et malgré ça, Chayton ne riait pas beaucoup. Après tout, il ne montrait que rarement sa “vraie” personnalté, celle qui se cachait sous ses cheveux et ses muscles. Voyant le regard plein d’espoir du jeune homme, il ne put s’empêcher de sourire en ajoutant une petite pique.

Bébé aura son biberon après. Et on ira ouvrir la boutique aussi, donc pas trop de questions s’il te plaît. Je tiens à garder le nuage de mystère qui m’entoure. Oh et ça vient d'arriver à mon cerveau. Tu comptes vraiment essayer de m'apprivoiser ? Bonne chance dans ces cas-là.

Oui, un petit peu d’humour ne faisait pas de mal de temps en temps, même s’il était un peu particulier. Ce fut le moment où Animkii claqua du bec et décida de rejoindre l’épaule de son maître, sans rien dire de plus. Lui aussi était sûrement intrigué par la scène qui se jouait devant ses yeux, peu habitué à ce que son propriétaire parle autant.



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MessageSujet: Re: Se connait-on vraiment, toi et moi ? [Glenichou]   Se connait-on vraiment, toi et moi ? [Glenichou] 1400359500-clockVen 31 Oct 2014 - 0:25


luv







Je passe mon temps à mentir. A moi-même, aux autres, à tout le monde. Avec le temps, je suis presque devenu un mensonge à moi tout seul et ça me va très bien. C'est ce que je voulais en quelque sorte. Tout effacer, au moins en façade, comme si le passé n'avait jamais existé. De la lâcheté, voilà c'que c'est. Juste une fuite constante par peur d'affronter la verité. Mais parfois ça m'embête, je sais que tout ça, tout ce que j'essaye d'effacer, c'est là. Et parfois, oui, parfois j'aimerais pouvoir en parler, parce que ça pèse, ça pèse vraiment et en même temps j'ai pas envie d'en parler. J'ai pas envie de repenser à tous ces mauvais souvenirs. C'est plus facile de mentir à tout le monde et de se voiler la face que d'affronter les choses en face.

J'ai pas envie de mentir à Chayton. Je l'apprécie beaucoup, c'est mon colocataire, mon collègue, même si on ne parle pas beaucoup, certes, j'ai pas envie qu'il se vexe ou je ne sais quoi. Au fond je le connais pas vraiment, si ça se trouve, il s'en fiche pas mal. Mais moi ça me rend nerveux et j'ai pas envie de lui mentir.

En fait, je pense qu'il me déstabilise. Chayton est quelqu'un de très calme et infiniment plus mature et adulte que moi, c'est rassurant de vivre avec un colocataire comme lui. Il m'apporte une certaine stabilité que j'ai rarement eu. C'est sans doute en partie pour ça que je l'apprécie autant alors qu'on se connait si peu. Alors oui, je me demande parfois si je ne suis pas blessant avec lui, s'il n'en a pas marre de moi et mes blagues idiotes. Je pense que ça me dérangerais si c'était le cas.

Je me pose un tas de questions sur lui, mais j'ai peur qu'il en pose sur moi, alors je me tais. C'est intriguant de se retrouver là avec quelqu'un qu'on ne connait pas ou très peu sans savoir qui il est vraiment. Chayton est d'autant plus intriguant pour moi avec sa patience et son calme. Moi qui suis presque tout le temps entrain de m'agiter ou à m'amuser pour un rien.

Hmm… commença-t-il en grognant un peu. Je suis un amérindien, avec ses traditions et ses croyances et j’ai une fille. Ca résume ma vie en très gros.

Je sors de mes pensées, le regard toujours fixé sur lui, arrêtant de jouer avec le journal troué que je garde cependant dans mes mains. Je penche légèrement la tête sur le côté en plissant mes yeux. Je suis plutôt déçu oui, je savais déjà plus ou moins tout ça.

Allez, pose-moi des questions si tu veux… fit-il en roulant des yeux, comme un père qui concédait à contrecoeur quelque chose à son enfant. Mais je me réserve le droit de t’en poser plus tard aussi.

Un sourire vient alors élargir mes lèvres. Voilà qui est mieux, non mais. Je préfère ne pas penser à sa dernière phrase, la curiosité prenant le dessus sur le reste. Je veux en savoir plus. Tant pis pour le moment ou il me posera ses questions, n'y pensons pas, j'improviserai.

Bébé aura son biberon après. Et on ira ouvrir la boutique aussi, donc pas trop de questions s’il te plaît. Je tiens à garder le nuage de mystère qui m’entoure. Oh et ça vient d'arriver à mon cerveau. Tu comptes vraiment essayer de m'apprivoiser ? Bonne chance dans ces cas-là.

Je ris bêtement puis acquiesce.

Je vais essayer de ne pas poser trop de questions alors.

Je repose le journal, laissant un blanc de plusieurs dizaines de secondes, un air sérieux au visage, le regard dans le vide, réflechissant à une question vraiment intéressante, quelque chose que j'ai vraiment envie de savoir.

Hm... je sais. je relève mon regard vers lui, croisant mes bras en m'installant un peu plus confortablement dans ma chaise, mon dos bien calé contre le dossier de celle ci. Ca fait longtemps que ça me trotte dans la tête et que je me pose la question en fait... Est ce que t'as toujours été comme ça ? Ou ça vient simplement de moi ? Tu souris de temps en temps, tu ne ris pas. Je t'ai jamais vu avoir ne serait-ce que l'air de réellement t'amuser. J'ai du mal à imaginer qu'on puisse être naturellement comme ça. En fait, j'ai pas du mal à l'imaginer, j'y arrive simplement pas. Il s'est forcément passé quelque chose pour que tu deviennes ainsi, non ?

Je suis tellement sérieux que je me ferais presque peur. En fait, j'ai juste envie d'exploser de rire en réalisant à quel point je suis sérieux. Sans doute par gêne parce que j'ai pas l'habitude. Je finis par lâcher un léger rire nerveux.

Enfin voilà, je trouve ça intriguant...

Je reprends vite mon grand sourire de crétin, comme à mon habitude.

Oh et, je ne compte pas essayer de t'apprivoiser tu sais. Je vais t'apprivoiser. Notes bien la différence !



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MessageSujet: Re: Se connait-on vraiment, toi et moi ? [Glenichou]   Se connait-on vraiment, toi et moi ? [Glenichou] 1400359500-clockLun 3 Nov 2014 - 11:36
••• Confidence d'un homme à un autre •••

Le jardinier semblait heureux du compromis que Chayton avait mis en place, tant son sourire était grand. Si au moins l’amérindien pouvait se montrer un peu plus chaleureux, cela lui allait parfaitement. Et il n’hésiterait pas longtemps à utiliser son “privilège”, celui de poser des questions à Glen sur sa vie. Il n’était pas un grand curieux mais si on s’infiltrait dans sa vie passée, alors il estimait avoir le droit de faire de même, c’était donnant-donnant. Il fit même un peu d’humour en insistant un peu sur le côté gamin du jeune homme, qui ne sembla pas en prendre ombrage, bien au contraire.

Je vais essayer de ne pas poser trop de questions alors.

L’air sérieux de Glen fit naître un petit rictus amusé aux coins des lèvres de Chayton. Il aurait du le prendre en photo et conserver ça longtemps, très longtemps et le ressortir quand il perdrait foi en la maturité du jeune homme. Pour se dire qu’il pouvait tout de même faire preuve d’un peu de sérieux quand il voulait. Quand celui-ci se remit à parler, le professeur haussa un sourcil, curieux de savoir quelle question il allait poser. Et le temps où Glen se réinstalla dans sa chaise parut indéfiniment long, surtout pour ce qu’il demanda.

Ca fait longtemps que ça me trotte dans la tête et que je me pose la question en fait... Est ce que t'as toujours été comme ça ? Ou ça vient simplement de moi ? Tu souris de temps en temps, tu ne ris pas. Je t'ai jamais vu avoir ne serait-ce que l'air de réellement t'amuser. J'ai du mal à imaginer qu'on puisse être naturellement comme ça. En fait, j'ai pas du mal à l'imaginer, j'y arrive simplement pas. Il s'est forcément passé quelque chose pour que tu deviennes ainsi, non ?

Ce garçon avait du talent pour appuyer là où ça faisait mal, mais Chayton ne lui en tint pas rigueur, puisqu’il ne savait rien du tout à son sujet. Il se mit à tripoter nerveusement le bracelet que sa fille lui avait offert, en détaillant méthodiquement et soigneusement les motifs de la nappe. L’amérindien n’aimait pas beaucoup parler de lui et encore moins de ce qui l’avait rendu froid et lui avait ôté la trop grande confiance qu’il avait envers les autres. Il lâcha un long soupir et répondit au rire gêné de Glen par un sourire fugace, tout aussi mal à l’aise.

Enfin voilà, je trouve ça intriguant… Oh et, je ne compte pas essayer de t'apprivoiser tu sais. Je vais t'apprivoiser. Notes bien la différence !
Je pense que tu aurais préféré le Chayon d’avant, car non je n’ai pas toujours été comme ça. Et ça ne vient pas de toi, je ne veux pas que tu crois ça. Quand je t’ai fait un gros résumé de ma vie, c’est à peu près ce qui explique comment je suis aujourd’hui. J’ai été marié pendant quatre ans, enfin un peu plus avec l’officialisation du divorce mais bref. J’ai eu Asha avec mon ex-femme et j’en étais vraiment fou, j’étais fier d’être papa et de pouvoir transmettre les valeurs de mon peuple à ma fille. Seulement ma femme s’est barrée sans rien dire un beau matin, en emmenant Asha avec elle, “parce que j’aimais plus mon peuple et les animaux qu’elle”. Je pensais qu’elle m’aimait en entier, je lui avais accordé ma confiance et elle l’a trahie en emportant l’être le plus précieux à mes yeux, en m’interdisant de la voir pendant près de deux ans surtout.

Chayton s’avachit dans sa chaise en poussant un nouveau soupir rauque, se frottant l’arête du nez comme pour chasser ces mauvais souvenirs. Il n’en avait parlé qu’à peu de personnes et là, c’était sorti d’une façon tellement fluide qu’il en fut étonné, comme si Glen et lui étaient les meilleurs amis du monde depuis des année et qu’ils se faisaient des confidences. Ou comme un vieux couple…

Ca peut paraître débile, le pourquoi je suis devenu un gros ours, mais disons que de l’état d’imbécile heureux, je suis passé à blasé bouleversé qui n’arrive pas à passer outre les conneries d'une femme.

Il haussa les épaules, comme si ça suffisait à effacer ce qu’il venait de dire, gêné d’avoir autant parlé, de s’être autant confié à un homme qu’il ne connaissait pas beaucoup non plus, dans le fond. Il était juste à l’aise avec Glen, parce que le jeune homme ne se prenait pas beaucoup la tête et positivait tout le temps.

Bref, j’espère que je ne t’ai pas trop ennuyé avec mon histoire mais au moins, tu sais ce que tu voulais savoir. Et je réitère : bonne chance pour m’apprivoiser, petit homme blanc, je suis aussi sauvage qu’un mustang au galop. … Bon c’était pour la frime cette phrase, désolé.

Chayton se releva et se prépara un nouveau café, pour éviter de croiser le regard du jardinier, refusant de voir ce qui s’y cachait, qu’il s’agisse de pitié, de compassion ou de moquerie. L’amérindien avait conscience d’être puéril quelque part, ou pas assez mature pour oublier cet histoire mais sa fille, c’était sa fierté, ce qu’il avait de plus cher et Lisbeth lui avait enlevé. Il avait juste omis de dire à Glen qu’il avait eu une petite période de dépression car il ne voulait pas passer pour plus faible qu’il ne paraissait déjà, maintenant qu’il avait craché le morceau.

Une fois son café chaud, sucré et parfumé d’un peu de cannelle, Chayton tapota la tête du jeune homme en faisant un effort pour sourire un petit peu.

Un jour, ce sera à ton tour de te confier et je t’écouterai comme tu l’as fait. Merci d’ailleurs, on devrait parler plus souvent comme ça, c'était vraiment sympa.


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MessageSujet: Re: Se connait-on vraiment, toi et moi ? [Glenichou]   Se connait-on vraiment, toi et moi ? [Glenichou] 1400359500-clockJeu 6 Nov 2014 - 21:28


luv







Je le fixe. Scrute son visage, ses moindres réactions, attendant sa réponse avec presque autant d'impatience que la venue du père noël un 24 décembre. Depuis le temps que cette question me trottait dans la tête, rien que de l'avoir posée je me sens déjà libéré. Peut être que je suis trop curieux. Mais après tout, il l'a dit, je suis un gamin.

Je pense que tu aurais préféré le Chayon d’avant, car non je n’ai pas toujours été comme ça. Et ça ne vient pas de toi, je ne veux pas que tu crois ça. Quand je t’ai fait un gros résumé de ma vie, c’est à peu près ce qui explique comment je suis aujourd’hui. J’ai été marié pendant quatre ans, enfin un peu plus avec l’officialisation du divorce mais bref. J’ai eu Asha avec mon ex-femme et j’en étais vraiment fou, j’étais fier d’être papa et de pouvoir transmettre les valeurs de mon peuple à ma fille. Seulement ma femme s’est barrée sans rien dire un beau matin, en emmenant Asha avec elle, “parce que j’aimais plus mon peuple et les animaux qu’elle”. Je pensais qu’elle m’aimait en entier, je lui avais accordé ma confiance et elle l’a trahie en emportant l’être le plus précieux à mes yeux, en m’interdisant de la voir pendant près de deux ans surtout.

Au moins lui ne faisait pas semblant d'être heureux. Je continue de l'observer, d'un air pensif après ce qu'il vient de me raconter. C'est vraiment rare que j'ai l'air aussi sérieux. Je m'étonne un peu plus chaque jour alala.

Ca peut paraître débile, le pourquoi je suis devenu un gros ours, mais disons que de l’état d’imbécile heureux, je suis passé à blasé bouleversé qui n’arrive pas à passer outre les conneries d'une femme.

Ralala mon ourson.... je soupire en croisant les bras puis hausse à mon tour mes épaules Je sais pas si j'aurais préféré l'ancien Chayton. Tu sais, je t'apprécie comme tu es, même si tu ris pas à mes blagues, que t'as presque tout le temps l'air grognon et que tu t'occupes plus d'Animkii que de moi. je marque une légère pause Les femmes sont vraiment stupides. je roule des yeux On devrait tous se mettre aux hommes tiens.

Jeux de sourcils en lançant un regard malicieux à Chayton avant de rire de ma propre bêtise. Oui, je me fais rire tout seul, keskia.

Bref, j’espère que je ne t’ai pas trop ennuyé avec mon histoire mais au moins, tu sais ce que tu voulais savoir. Et je réitère : bonne chance pour m’apprivoiser, petit homme blanc, je suis aussi sauvage qu’un mustang au galop. … Bon c’était pour la frime cette phrase, désolé.

Tu sais, les enfants aiment les histoires. Tu devrais m'en raconter plus souveeent.

Ok j'abuse, j'en réclame encore. Tu me donnes ta main je prends ton bras moi. Je ris ensuite bêtement à sa comparaison. En tout cas ça ne me fait pas peur, je lâcherais pas l'affaire, qu'il ne compte pas là dessuuus.

Je soupire, lorsque Chayton se lève, relevant légèrement ma tête vers le plafond, un peu pensif par rapport à ce que mon colocataire venait de me raconter. Même si je savais jusque là qu'il avait une fille, j'avais jamais pensé qu'il avait pu être marié. Je me sens aussi un peu mal pour le coup, à cause du fait que sa femme se soit barrée sans rien dire, dans la mesure ou j'ai planté ma femme devant l'autel sans prévenir personne aha. Bon, les circonstances étaient différentes mais quand même. Est-ce qu'il me verrait différement s'il le savait ? Est-ce qu'il m'apprécierait moins ? Ok j'me pose des questions cons, faut que j'arrête.

Je sors de mes pensées en sentant la mains de Chayton sur ma tête, relevant mon regard vers lui.

Un jour, ce sera à ton tour de te confier et je t’écouterai comme tu l’as fait. Merci d’ailleurs, on devrait parler plus souvent comme ça, c'était vraiment sympa.

Je grimace légèrement lorsqu'il parle du jour ou ça sera à mon tour de me confier. Puis finalement un sourire se dessine sur mes lèvres. Je suis content. Je sais pas pourquoi, mais je suis content. Peut être parce qu'il a l'air content aussi.

Hmph. Si ça peut te faire plaisir, je veux bien faire un effort moi aussi, je répondrais à tes questions le moment venu.

Parler de moi, ça m'enchante franchement pas. Mais il a fait un pas vers moi et, je sais pas, j'ai pas envie de gâcher ça. En fait je crois que Chayton est la première personne qui arrive à me mettre en confiance et me faire me sentir autant à l'aise depuis longtemps. Chayton est appaisant. Même s'il est souvent grognon, même s'il rit jamais, sourit  très peu, il a quelque chose qui fait que je me sens bien. Et quand je dis ça, j'veux dire pour de vrai, j'me sens bien et c'est pas un mensonge pour une fois.

On devrait parler plus souvent comme ça oui. On devrait parler plus souvent tout court d'ailleurs.



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MessageSujet: Re: Se connait-on vraiment, toi et moi ? [Glenichou]   Se connait-on vraiment, toi et moi ? [Glenichou] 1400359500-clockSam 8 Nov 2014 - 0:59
••• Ourson et oiseau de paradis •••

Le calme et le sérieux de Glen étonna Chayton, qui se serait attendu à des éclats de rire et des blagues vaseuses à chaque phrase qu’il disait, lorsqu’il se dévoila un peu à son colocataire, mais non, rien. Celui-ci attendit que l’amérindien ait fini pour prendre la parole - pour ne plus être très sérieux, quoique ? - et affirmer en l’appelant mon ourson, le faisant grimacer, qu’ils devraient se mettre aux hommes. Alors Glen aurait eu des déboires avec une femme aussi ? Bah, Chayton ne lui demanderait pas maintenant pour ne pas le mettre mal à l’aise mais cela l’intriguait. Alors comme ça, tu tires vers l’autre bord petit pigeon ? Sourire fugace sur ses lèvres, avant de s’excuser de la chiantise de sa vie. Ou juste de son histoire, mais ça revenait au même.

Tu sais, les enfants aiment les histoires. Tu devrais m'en raconter plus souveeent.

Chayton lâcha un “pfff” façon mustang indomptable au galop en secouant la tête, un brin amusé et se fit un café dans le même temps. Il n’avait pas voulu cacher ce qu’il avait vécu, parce que Glen était peut-être un enfant dans sa tête, mais c’était peut-être le seul qui s’était assez entêté pour le connaître un peu plus et creuser la carapace d’acier - pas si dure que ça - qu’il s’était forgé au fil des années. Alors le jeune homme méritait bien ça.

Les traits tendus de Glen se détendirent petit à petit, au même titre que l’amérindien lorsque celui-ci lui annonça qu’un jour, ce serait à son colocataire de renvoyer l’ascenseur. Il devait vraiment avoir du mal avec ça, pour se cacher autant et être aussi gêné quand on insistait. Pour le rassurer, Chayton lui fit un sourire un peu plus prononcé, presque certain que ça lui ferait plaisir et vida d’un trait sa nouvelle tasse de café.

On devrait parler plus souvent comme ça oui. On devrait parler plus souvent tout court d'ailleurs.
J’approuve. Ca te donne un air de pigeon sérieux, j’aime beaucoup. Shakespeare aurait écrit un poème rien que pour ça je suis sûr.

Animkii claqua du bec sur son perchoir, se moquant un peu de son maître mais Chayton garda pour lui la teneur des propos du volatile et lui décocha un regard noir. Il posa de nouveau les yeux sur Glen, resté assis à la table en tenue de nuit et lui fit un signe de menton en direction de sa chambre - non pas pour ce que vous croyez, bande de pervers.

Et si tu allais t’habiller, qu’on puisse aller ouvrir la boutique un peu ?

Le temps que l’adulescent ne s’exécutât, le professeur s’assit dans le canapé, avachi pour observer le plafond. Finalement cette matinée qui s’annonçait un peu mal entre Glen et lui s’était révélée enrichissante, pour le jardinier (surtout pour le jardinier) comme pour lui. Ils s’étaient un peu rapprochés et Chayton s’était rendu compte qu’il avait accordé une once de confiance au jeune homme. Il était un ami, sûrement précieux mais il n’aurait pu en juger vraiment. Mais Glen était un ami, c’était une certitude. Trouvant le temps un peu long, l’amérindien éleva la voix dans leur petite maisonnette avec un sourire en coin.

Bon, il fait quoi mon oiseau de paradis ? Il se prépare pour un bal ?

Ce n'était que justice après tout. Apparut alors un Glen plus frais, mieux habillé et mieux coiffé, toujours avec son sourire benêt aux lèvres, prêt à partir. Chayton mit son manteau et son écharpe et lui emboîta le pas jusqu’à Spirit Dove, la boutique qu’ils avaient décidé d’ouvrir tous les deux grâce à leurs qualités.


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MessageSujet: Re: Se connait-on vraiment, toi et moi ? [Glenichou]   Se connait-on vraiment, toi et moi ? [Glenichou] 1400359500-clock
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