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 Purple & Grey • PV

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MessageSujet: Purple & Grey • PV   Purple & Grey • PV 1400359500-clockLun 9 Fév 2015 - 19:02
- Oh come oooon...

Drew lâcha un profond soupir, se laissant tomber assit sur le trottoir, papier en main. Face à lui, Fiat Lux, et à sa droite, le bar où il était censé boire un coup avec Sid - qui venait de le planter à cause d’un “imprévu” pour lequel il ne pouvait pas venir. Et le voila qui se retrouvait seul comme un con au beau milieu d’une rue où les jeunes s’éclataient entre potes, entrant ou sortant du bar et de la boîte de nuit. Sortant son paquet de clopes, il se dit qu’il allait tout de même aller se boire un verre - la solitude ne lui posait pas vraiment de problème. Heureusement, étant donné qu’il n’avait que très peu de relations ici. Sa relation avec Sarah étant... en suspend, depuis qu’elle avait dit qu’elle ne voulait pas lui parler “pour le moment”.

Il glissa sa cigarette entre ses lèvres et tâtonna les poches de son jean noir abîmé à la recherche de son briquet. Pas là. Il fit de même avec les poches de sa veste, extérieures, puis intérieures - il en sortit le contenu (clopes, porte-monnaie, clés de son appartement) mais toujours pas de briquet.

- C’ma soirée., marmonna t-il pour lui-mêmee, cigarette entre les lèvres.

Il leva les yeux sur les gens aux alentours - il ne devrait pas avoir du mal à taxer du feu à n’importe qui, ici, entre jeunes, entre un bar et une boîte de nuit. Il repéra un groupe à deux pas et se leva pour aller leur demander du feu.

... Mais aucun d’eux ne fumait. Oh, really ? Nouveau coup d’oeil rapide, une fille près de Fiat Lux qui fumait sa clope - et la jeta pour rentrer dans la boîte au moment ou il s’apprêtait à traverser la rue.

Fuck.

Et puis, il fut interpellé par une jolie fille qui lui proposa son feu. Les cheveux châtains, de beaux yeux verts, des fringues sympa et un tout pétillant. Il saisit le briquet en la remerciant avant de, tirant sa taffe, plisser un oeil et lui demander dans une volute de fumée si elle n’était pas de Prismver. Oui, elle l’était, et tout deux évoquèrent l’autre jour, quand elle était venue lui demander la marque de ses clopes.

- Mmh t’es en A j’crois ?, demanda t-il, ayant une vague image d’une cravate violette autour de son cou. Et tu t’appelle ?

Quinn. Il lui répondit son propre prénom avant de prendre une nouvelle taffe, laissant courir son regard sur les alentours.

- T’es en boîte ?

Il désigna du menton Fiat Lux, la soupçonnant d’être sortie pour une pause clope ; il ne l’avait pas vue arriver. Mais elle semblait seule, dans tous les cas, ses potes probablement restés à l’intérieur.

- Mmh moi j’devais aller boire un verre avec un pote mais il vient pas finalement donc..., il écarta les mains avant de les laisser retomber contre ses cuisses. J’vais voir. J’pense quand même me prendre un verre avant de rentrer à mon appart, histoire de pas être venu pour rien. J’aime bien ta veste., ponctua t-il dans l’élan, d’un vague geste de la main, clope entre les doigts, pour la désigner.


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MessageSujet: Re: Purple & Grey • PV   Purple & Grey • PV 1400359500-clockDim 15 Fév 2015 - 0:15
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featuring Drew

- T’es en boîte ?
Oeillade vers la porte concernée alors qu’en échange de mon briquet, je lui demande si il n’aurait pas une clope à me passer. J’ai pas fait gaffe et j’me suis fait taxer ma dernière dans l’pensionnat.
- Je devrais.
- Mmh moi j’devais aller boire un verre avec un pote mais il vient pas finalement donc… J’vais voir. J’pense quand même me prendre un verre avant de rentrer à mon appart, histoire de pas être venu pour rien. J’aime bien ta veste.

Léger coup d’épaule et sourire aux lèvres qui décochent un furtif “thanks” pour la cigarette et le compliment que je lui retourne. La sienne aussi est sympa. Et y a pas que ça de sympa chez lui d’ailleurs. Je fais courir mes iris sur ses piercings, je me demande si il a des tatouages. Sûrement. Mais où ?

- J’viens d’arriver. J’suis supposée retrouver Ernest et Johnny. Tu les connais ?, lâchais-je après avoir désigné le Fiat Luxe du bout du menton. Puis je glisse le filtre de mon propre bâtonnet fumant entre mes lèvres, le temps de farfouiller dans mon sac à la recherche d’un truc. Je marmonne difficilement que je n’y ai encore jamais mis les pieds. Ça fait longtemps que je suis pas juste sortie faire la fête. Boire, fumer, danser and don’t miss the beat., dis-je plus clairement en me redressant, libérant ma bouche de l’objet toxique pour lui sourire.

Facile de déchiffrer que c’est ce que je veux, que j’en ai besoin, ça va faire du bien. I need something to be good. Puis je lui tends le bout de papier amoché que j’avais glissé rapidement dans un carnet.

- C’est ton groupe et toi hein ? Y a des meufs folles qui font tourner ça dans toutes les classes., dis-je en me penchant en même temps que lui sur l’article écrit suite à un de leur concert. Je relève le nez et zieute autour avant de reprendre plus bas, sur le ton de la cachoterie au cas où ces dites-tarées soient dans l’coin. On dirait des groupies-pyschotiques-pyschopathes, mais surtout en furie.

Je me marre pour seule conclusion tout en le dévisageant à nouveau. Parce que même si je ne suis pas dans ce trip weirdo, je vois très bien pourquoi il fait cet effet-là. J’suis pas inscrite en musique, mais Johnny m’avait dit d’essayer au moins un cours, juste pour voir, j’avais rien à perdre. Et comme je dois les soûler lui et Ern’ à propos du ukulélé, ils ont dû s’dire que ça rassasierait mes ardeurs. Il a juste fallu que ce soit la première apparition de Drew en tant qu’apprenti prof de musique. Sa démo de basse était vraiment… bluffante. Même pour quelqu’un coome moi qui est habituée à écouter les derniers sons mixés par les DJ londoniens. J’ai adoré ce son grave, amplifié et hyper rythmique. En solo, ça a quelque chose d’électrisant. Faudra que j’écoute ce que ça donne dans un ensemble.

- C’est sûr qu’entre Lind et toi… 'y a comme un boulevard 4 voies de différence niveau style., lâchais-je en même temps qu’une volute de fumée, ne sachant pas combien je pouvais me tromper. J’crois qu’il y en a qui prie pour t’entendre chanter avec ton “p’tit accent irlandais trop cute”. Regard droit dans le sien. Alors que c’est écossais hein ? Je sens mes pommettes se relever quand je souris plus tendrement. Mon grand-père paternel est d’Edimbourg.

Il est bourru, complètement perché, brillant, exigeant, dur comme le grès, lunatique, mais il me fait rire. L’inverse est moins sûr. Ça l’énerve bien que je ne fasse pas comme il veut, comme il pense. J’aime bien le bousculer pour l’entendre rouspéter dans sa moustache blanche. Mais j’crois qu’il commence à baisser armes et blason défensif. Mon père lui en a déjà fait baver, du coup, il est plus souple avec la p’tite dernière de la famille. Indulgent avec l’âge l’papy. God, si il m’entendait le décrire comme ça, il s’offusquerait, ferait un caca nerveux et chercherait à me botter l’arrière-train en me coursant dans la baraque, quitte à faire une crise cardiaque. Il est comme ça.

Dernière taffe dont je profite en balayant des yeux les gens qui s’engouffrent dans la boîte en les comparant avec ceux qui sortent du bar. Je finis par jeter le mégot qui s’écrase sur le bitume.

- Faut vraiment que j’vois Ernest pour un truc. J’suis à sec. Mais on pourrait boire un verre ensemble, plutôt que séparément alors qu’on vient de partager briquet et cigarettes. Sourcils et épaule haussés dans un infime mouvement de provocation insolente. On peut pas s’arrêter maintenant., ajoutais-je tout sourire en reculant et pointant des pouces la boîte maintenant derrière moi. Mais je finis par me stopper d’un coup sec dans l’élan. Les épaules s’affaissent et un millième de seconde d’inquiétude file sur son visage.

- Oh merde. Ça s’trouve, non, faut pas. T’es presque un prof et tout l’bazar. C’est quoi le règlement ? Faut que je te vouvoies ?

#BF00FF ©Zelda

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MessageSujet: Re: Purple & Grey • PV   Purple & Grey • PV 1400359500-clockDim 15 Fév 2015 - 1:09

- J’viens d’arriver. J’suis supposée retrouver Ernest et Johnny. Tu les connais ?
- Johnny... un A ? Brun ? Mate, assez vieux à priori ?, demanda t-il, plissant les yeux pour se rappeler du “Johnny” qu’il avait rencontré le jour de son arrivée, dans le bureau de la secrétaire.

Celui qui connaissait toute sa vie, après avoir lu dans sa mémoire.

- ... Et qui lit dans les mémoires... ?

Elle acquiesca, et fit de même, signifiant qu’il voyait de qui il s’agissait dans une nouvelle bouffée toxique. Ils ne s’étaient pas revus depuis, ou juste croisé. Il semblait à Drew que John avait posté sur l’intranet, concernant la rumeur de lui et Emma. C’était donc ce type. Finalement, lui aussi commençait à en savoir un peu sur lui. De toute façon, tout se savait en un rien de temps à Prismver, et ça, c’était déja le cas à l’époque.

Lorsque Quinn lui montra l’article sur son groupe et lui parla des groupies, il parût sincèrement surpris, n’étant pas au courant qu’on les avait publié dans la presse anglaise. Leur succès avait finalement traversé les frontières. Il évita d’attarder son regard sur la photo de Rebecca, idem pour l’article. « Ancien groupe. » Corrigea t-il simplement d’une voix neutre, en passant. Lorsqu’elle évoqua Emma et leur différence, ça le fit sourire, et songer à l’excellente alchimie artistique qu’il y avait entre eux. Lui composant la musique, elle les paroles... Il se demanda ce qu’elle allait penser de lui qui avait abandonné le groupe du jour au lendemain. ils allaient devoir trouver un autre compositeur et bassiste. Et elle, allait-elle continuer de collaborer avec eux sans lui ?

- J’crois qu’il y en a qui prie pour t’entendre chanter avec ton “p’tit accent irlandais trop cute”.
- Ec...
- Alors que c’est écossais hein ?

Il acquiesça dans un sourire et Edimbourgh - où il avait grandit - fut le sujet de discussion suivant, tandis que les clopes se consumaient. La ville, et son célèbre festival d’été. Les mégots furent par la suite jetés et Drew invité à se mêler à son petit groupe. Devant les doutes de la jeune fille, il étira un sourire, haussant un sourcil.

- ... J’ai vraiment l’air de me soucier du règlement... ?, lâcha le punk en ouvrant la porte de la boîte, dans laquelle il fit signe à Quinn d’entrer, marchant par la suite dans ses pas.

Ils trouvèrent John et Ernest après quelques instants à checker les différentes tables. Le bassiste rencontra l’acteur, et parla de nouveau en guitariste en herbe. Ce dernier lui sembla moins chaleureux que le D qui, grand sourire aux lèvres, lui dit connaître son groupe - Drew quand à lui connaissait sa série. Et c’est au beau milieu de la discussion des artistes qu’Ernest vendit à Quinn des choses qui n’échappèrent pas à l’oeil discret de Drew. Mais loin de faire des remontrances aux élèves, l’apprenti de musique questionna Ernest sur sa marchandise, et sortant son porte-monnaie, prit également de quoi compléter ses roulées. Ils commandèrent une bouteille, puis une seconde, et c’est à cet instant qu’un autre adulte rejoint la tablée, se présentant à Drew comme étant l’apprenti de littérature. Aveugle, mais loin de se montrer handicapé. Ils se trouvèrent de nouveau dehors, tous ensemble cette fois. L’herbe d’Ernest glissa entre toutes les bouches, excepté celle de John, qui disait ne pas en avoir envie ce soir. L’acteur le charria : depuis qu’il flirtait avec la sublime Emma, John était beaucoup moins drôle. Abel plaisanta en ajoutant que si John n’était “pas d’humeur” ce soir, c’était parce-qu’un vrai musicien était là, désormais. Drew n’y prêta pas attention, mais Ernest lui vit très clairement le regard noir de John à Abel à cet instant. Ce dernier fut le premier à aller danser, rapidement rejoint par Ernest. John faussa compagnie au groupe, il avait des choses à faire le lendemain et ne voulait pas faire nuit blanche. Drew confia à Quinn ne pas vouloir rester plu longtemps et elle semblait du même avis - ils saluèrent Babylonn et Crane avant de sortir de la boîte de nuit, tous les deux.

- Bon... c’était sympa., commenta Drew en jetant son mégot par terre.

A leur gauche, le bar, en face, le chemin qu’il devait prendre pour rentrer chez lui. A sa montre, bientôt minuit. Il glissa ses mains dans les poches de son jean.

- Tu rentres toi ou... ?

Haussant sourcils et épaules pour signifier qu’il ne savait lui même pas trop quoi faire, il précisa ensuite que le concernant, ça lui était égal.

- On peut prendre un dernier verre au bar, ou rentrer... J’ai de quoi boire aussi chez moi si tu veux te poser.

Il sortit une main de sa poche pour la lever dans un signe solennel, sourire amusé aux lèvres.

- ... j’ai pas l’intention d’te mettre dans mon lit, tu peux être tranquille. Nan mais j’préfère le dire, qu’y ait pas de malaise.



Février

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MessageSujet: Re: Purple & Grey • PV   Purple & Grey • PV 1400359500-clockLun 16 Fév 2015 - 1:00
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featuring Drew

- On peut prendre un dernier verre au bar, ou rentrer... J’ai de quoi boire aussi chez moi si tu veux te poser.

Mes épaules se balancent toujours. Les genoux battent le rythme. C’est la musique de tout à l’heure qui refuse de sortir de ma tête et donc de mon corps. Mais j’acquiesce à sa proposition dans un “let’s go !” précipité.

- Chez toi j’veux dire..., ajoutais-je plus tranquillement.
- ... j’ai pas l’intention d’te mettre dans mon lit, tu peux être tranquille. Nan mais j’préfère le dire, qu’y ait pas de malaise.
Mon enjambée se coupe nette dans l’élan. Je le dévisage une seconde puis sourit avant de rire légèrement.
- ‘Y avait pas de malaise avant que t’en parles. Jusqu’à maintenant, je ne doutais pas de ton… professionnalisme, mais je devrais peut-être ?, lâchais-je en le narguant d’un sourcil haussé.

On se met ensuite en route, Drew dirige la marche et c’est vrai que jusque-là, je ne me suis même pas dit “warning stop”. Peut-être parce que le courant passe juste bien. C’est tout simple. C’est sympa. Il est sympa et intéressant. Sa personnalité, comme son apparence. J’sais pas comment l’expliquer. Tout est intriguant. Il me rend curieuse.

- Au fait. Pourquoi t’as cru que tu réussirais à me mettre dans ton lit ? Je le reluque sans vergogne avant de revenir à ses yeux avec insolence. T’es pas beaucoup plus épais que moi à première vue. Qui te dit que ça serait pas plutôt l’inverse ?

Quand on ne mesure pas vraiment la portée de ce qu’on raconte, on devrait se taire.

- Ah mais j’te rassure, je le ferais pas. J’précise pour pas qu’il y ait de malaise hein. Grand sourire moqueur, je conclue par un clin d’oeil en pressant le pas alors que je ne sais absolument pas où il habite. Non mais tu vois, c’est pas que t’es pas le style de mec que j’ai dans mon lit, maaiis… un peu quand même.

Ils sont un peu plus musclé… Un peu plus expressif, impulsif… Un peu plus chaleureux… Un peu plus râleur et idiot aussi. Mon regard s’est perdu sur les pavés, mais mon sourire s’efface quand mon esprit rectifie mes dires. Je l’ai pas eu dans mon lit Lukas. Mais Léo y est passé. Et à bien y regarder, niveau style, Drew et lui ne sont pas totalement opposés… Mes yeux glissaient à nouveau sur la silhouette du bassiste à mesure que je comparais. Ohmygod, mais qu’est-ce que je fous ?! Je détourne la tête vivement -le nez en l’air, le regard naviguant sur les façades sans les voir- pour parler du quartier, lui piquer encore une clope en lui promettant de lui racheter un paquet, voire même une cartouche.

Une fois arrivés à bon port, j’ai le droit à un petit tour du propriétaire. Je fais juste une halte côté salle de bain histoire de voir à quoi ma tête ressemble avant de le retrouver sur le canap’. J’ai besoin de me rafraîchir, boire un peu d’eau. Je crève de chaud. Ma veste est d’ailleurs illico abandonné sur l’un des fauteuils lorsque je reviens pour m’affaler mollement à côté de Drew.

- C’est vraiment sympa ici. Perso, j’parie que la vie à cinq dans les cabanes de Prism, c’est pire qu’un camp de vacances chez les Scouts. T’as connu ça toi aussi ?

Mes yeux continuent de courir tout autour de moi et quand je vois le matériel hi-fi, je demande naturellement si je peux écouter son album. L’autorisation donnée, je me relève et préfère mettre d’abord le lourd casque sur mes oreilles. J’abandonne mon verre entre ses grandes mains de musicien et les miennes se portent sur mes oreilles pour tenir l’objet un peu mieux. Yeux clos, je laisse le son envahir mes oreilles et mon esprit. Je crois que mon sourire s’est étiré parce que j’aime ce que j’entends. C’est même sûr. Y a une étrange force, comme une puissance profonde qui résonne. Ça me file un frisson. Je rouvre les yeux en lui souriant de plus belle, mais en restant silencieuse. Le jaugeant presque différemment.

Je dépose le casque sur son support et décide de détacher le casque de l’ampli pour maintenant laisser la musique en fond, tout en m’apprêtant à poser une question.

- Ça fait

PUTAIN DE MAL AUX TYMPANS ! Un bruit d’enfer vient de nous paralyser quand j’ai débranché le casque -et accessoirement bousillé le calme de l’immeuble.

- Désolée...

Erreur de débutant j’présume. Drew rectifie le tir et les réglages de sa chaîne. Mon coeur se calme, mes oreilles arrêtent enfin de bourdonner et il me réinvite à m’asseoir.

- Humm… Donc je disais… Ça fait quoi de créer quelque chose soi-même ? Dans l’article ils disaient que tu composais. Un regard au-dessus du verre, j’avale quelques gorgées. Oui j’ai lu l’article en entier. Par curiosité. Et toujours sans détourner mes yeux verts clair des siens, je poursuis mon interrogatoire sans vraiment lui laisser le temps de répondre. Tu vas continuer ? Carrière solo ? T’as des plans ?

Avide de connaissances.

#BF00FF ©Zelda

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MessageSujet: Re: Purple & Grey • PV   Purple & Grey • PV 1400359500-clockLun 16 Fév 2015 - 4:47

Quinn & Drew



- ‘Y avait pas de malaise avant que t’en parles. Jusqu’à maintenant, je ne doutais pas de ton… professionnalisme, mais je devrais peut-être ?
- Mmh nan. C’est juste que ça faisait scène typique des films ou le mec et la fille se retrouvent devant la porte, l’invité(e) monte boire un verre en toute innocence et ça se termine en scène de cul.

C’est vrai, c’était pas l’but de l’invitation et sous ses allures de punk Drew avait tout de même des principes. Ils se connaissaient pas, malgré que le contact passe hyper bien, et en tant que jeune fille il s’était dit qu’il valait mieux la rassurer sur le sujet. Faut dire que jusqu’ici, en traînant avec eux et en consommant comme il l’avait fait, il avait pas montré une image très clean - c’était un moyen de redresser légèrement le tir, qu’elle le prenne pas pour ce qu’il n’était pas.

- Au fait. Pourquoi t’as cru que tu réussirais à me mettre dans ton lit ?
- J’ai pas dis que je réussirai, j’ai dis que c’était pas mon intention. Nuance., remarqua t-il en lui jetant un rapide coup d’oeil dans sa marche.
- T’es pas beaucoup plus épais que moi à première vue. Qui te dit que ça serait pas plutôt l’inverse ?
- Attention jeune fille, insulter un presque-prof peut vous coûter cher...
- Ah mais j’te rassure, je le ferais pas. J’précise pour pas qu’il y ait de malaise hein.

Il lui lança une œillade pleine de faux reproches, feignant d’être vexé par le retour de flammes - elle ne manquait pas de répondant, les taquineries fusaient entre eux, et elle en était même plus souvent que lui à l’origine. Joueuse.

- Non mais tu vois, c’est pas que t’es pas le style de mec que j’ai dans mon lit, maaiis… un peu quand même.

Il se dit qu’elle était très à l’aise, très facilement. Au delà de la relation apprenti / élève, elle était tout simplement à l’aise avec le mec qu’il était, et malgré son apparence qui avait tendance à intimider. Elle n’avait pas du tout l’air de l’être. Et à en croire cette déclaration, elle avait l’air d’être toujours à l’aise avec la gente masculine. Elle ne parlait pas de copains, mais de mecs dans son lit. Croqueuse d’hommes ? Possible. Elle était jolie, pétillante, amusante et libérée. Elle avait tout pour plaire, en tout cas pour ce genre de relations. Drew se fit la réflexion comme quoi lui était plus sentimental que ça. Ça faisait quelques années - depuis Sarah - qu’il recherchait des relations ayant du sens. De la complicité, de l’attachement. La maturité, probablement. C’est ce qu’il avait trouvé avec Rebecca. ... Même si, par deux fois en deux ans, le succès lui était monté à la tête et il l’avait trompé avec deux fans, juste le temps d’une nuit, à deux périodes où ça n’allait pas vraiment. Les regrets étaient toujours là - Drew ne prenait pas les sentiments à la légère. Ni les siens, ni ceux des personnes à qui il s’attachait.

... Quoi qu’encore une fois, il s’était barré, abandonnant tout ça derrière lui sans laisser le temps à quiconque de voir les choses venir.

Un garçon compliqué.

Mais un garçon avec un minimum de principes, de respect et de tenue. Il lui fit la visite de l’appartement, sortit de quoi boire et grignoter. En la servant, il lui expliqua que non, il n’avait pas vraiment connu ça : il était arrivé à Prismver à 19 ans et vivait donc dans les bungalows. Assez décents pour y avoir son intimité. Il ne précisa pas que cette intimité était plus que bienvenue, vu qu’il sortait avec Sarah. Sa pensée pour elle était amère, et il fut bien content que Quinn lui offre un prétexte pour la chasser de ses pensées. Il se leva, son verre de rhum à la main, la rejoignant près de la sono. Récupérant son verre à elle, il le posa à côté de la chaîne, sur la table, où il appuya son fessier. Il croisa ses pieds ainsi que son bras libre sur son torse, le second tenant toujours son verre, et il la regarda quelques secondes alors qu’elle découvrait sa musique. Il jeta un œil sur le numéro de la piste et changea pour mettre la huitième chanson de l’album - celle ou il chantait en duo avec Rebecca. Sourire aux lèvres devant sa réaction, et toujours silencieux, il la quitta des yeux pour regarder le salon face à lui, patientant tranquillement le temps qu’elle apprécie - car elle avait l’air d’apprécier.

Une fois la petite bourde du son passée, ils reprirent place tous les deux sur le canapé, et comme souvent, il joua à faire tournoyer son verre sur la table basse du même matériau, semblant comme souvent évadé dans ses pensées.

- Humm… Donc je disais… Ça fait quoi de créer quelque chose soi-même ? Dans l’article ils disaient que tu composais. Oui j’ai lu l’article en entier.
- Ok donc t’es aussi une groupie-pyschotique-pyschopathe qui va me clouer à mon lit parce-que t’es..., il mima des guillemets avec ses doigts. ...Aussi musclée que moi ?

Mais non, ce n’était que de la curiosité, comme elle s’empressa d’ajouter sous son sourire goguenard.

- Tu vas continuer ? Carrière solo ? T’as des plans ?

il fronça les sourcils sans cesser de sourire et se redressa en se penchant au dessus d’elle, puis derrière, comme cherchant quelque chose d’un œil curieux.

- ... Y’a une molette pour ralentir la machine ou... ?, la nargua t-il avant de ricaner, portant son verre à ses lèvres.

Lorsqu’il déglutit, il plissa un œil, haussa un sourcil, réfléchissant et se préparant à répondre. Il posa son verre et joint ses mains pour les frotter légèrement, coudes sur les genoux et regard rivé devant lui.

- Ça rend fier au début mais on s’y habitue et la pression du métier fait que ça devient... mécanique. On se rend plus vraiment compte qu’on fait quelque chose que d’autres sauront jamais faire. Ensuite, oui, je sais pas, et pas pour l’instant.

Œillade amusée, il venait de répondre à toutes ses questions d’un coup mais sans faire l’effort de développer, jouant comme elle sur l’enchaînement et la rapidité. Et il se prêta de façon évidente au jeu, se laissant tomber au fond du canapé, avachi, verre en main et plongeant ses iris noires dans les siennes, si claires.

- Et toi, est-ce que tu vas rester encore longtemps à Prismver alors que tu maîtrise ton don, est-ce que ça fait longtemps que tu te drogue, quel genre de type tu met dans ton lit et pourquoi tu sèche régulièrement les cours ?

Il avait dit tout ça d’un ton léger, et la quitta des yeux pour boire.

- Dans la note des A aux profs ils disaient que tu séchais. oui j’ai lu la note en entier. Par curiosité.

Mais étant donné les questions et ce que ça faisait ressortir de la jeune fille - une vie qui lui semblait déviante, compliquée, faîte de rébellions et d’échappatoires, il ajouta une précision en la quittant des yeux, faisant tournoyer le fond de son verre. D’une voix plus basse, plus douce, haussant un sourcil devant l’absurdité de ses propos (mais qui lui ressemblaient bien dans son désir de ne pas être trop intrusif dans la vie des gens), il acheva :

- Ou alors si j'ai touché un point sensible tu peux dévier l’sujet de façon grotesque, j’ferais semblant d’être con et d’me faire avoir si ça t’arrange.



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MessageSujet: Re: Purple & Grey • PV   Purple & Grey • PV 1400359500-clockLun 16 Fév 2015 - 23:48
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Je n’ai pas ressenti le besoin ou l’urgence de me reculer lorsqu’il s’est penché sur moi. Étrangement, je lui fais confiance. Il ne me fera rien. Pourtant, je sens aussi qu’il pourrait me bouffer toute crue. Drôle de paradoxe que je ne comprends pas.

- ... Y’a une molette pour ralentir la machine ou... ?

Mes iris ont bondi dans les siens de gauche à droite quelques secondes de plus, puis j’ai un peu pouffé de rire en baissant le nez sur mes cuisses.

- Sorry, j’fais pas attention parfois. Les yeux roulent vers le plafond. Okay, souvent. Mais j’suis sûre que tu me remettras à ma place si je suis trop intrusive.

C’est dit avec sincérité. Je ne suis pas susceptible, ça ne fait pas de mal quand on est en tort. C’est même normal. Et c’est toujours plus facile à accepter quand ça vient d’étrangers ou d’amis que quand c’est la famille qui agresse, juge et note le comportement qui ne rentre décidément pas dans les alinéas des contrats Carmichael.

- Ça rend fier au début mais on s’y habitue et la pression du métier fait que ça devient... mécanique. On se rend plus vraiment compte qu’on fait quelque chose que d’autres sauront jamais faire. Ensuite, oui, je sais pas, et pas pour l’instant.

L’oeillade entendue et complice est partagée. Je continuerais à te questionner plus tard, tu sais… J’ai une très bonne mémoire.

- C’est dommage en tout cas. J’pense qu’il faut savoir prendre le recul pour retrouver sa fierté de temps en temps., répliquais-je tout de même avant de fourrer mon nez dans mon verre comme une assoiffée.
- Et toi, est-ce que tu vas rester encore longtemps à Prismver alors que tu maîtrise ton don, est-ce que ça fait longtemps que tu te drogue, quel genre de type tu met dans ton lit et pourquoi tu sèche régulièrement les cours ?

Ooh alors il prête vraiment attention aux gens… J’ai remarqué qu’il observait beaucoup ce qui l’entourait, mais je ne pensais pas que ça l’intéressait réellement. J’incline la tête légèrement, trahissant peut-être mes réflexions intérieures. Parce que, remarque, il ne m’aurait pas invitée à boire un verre chez lui si je l’ennuyais. À moins que je sois juste là pour le distraire de l’ennui justement ?

- Dans la note des A aux profs ils disaient que tu séchais. oui j’ai lu la note en entier. Par curiosité. … Ou alors si j'ai touché un point sensible tu peux dévier l’sujet de façon grotesque, j’ferais semblant d’être con et d’me faire avoir si ça t’arrange.

Non.
Il est attentif.

- Fais pas semblant. De quoi que ce soit., dis-je en plantant mon visage devant le sien, penchée sur lui dans un équilibre précaire. Je déteste ça. Puis le sérieux de mes traits se détend. La lumière habituelle revient au galop et je reprends ma place en m’enfonçant dans le canapé.. Sinon… Je sais pas mais c’est ce qui ressemble le plus à une maison pour moi en ce moment, alors j’y reste. Ça fait même pas un mois, c’est juste… très utile. J’essayais juste de donner le change tout à l’heure. J’ai pas vraiment de style en fait. Et j’en ai pas eu tant que ça dans mon lit. Mon regard s’envole à nouveau, je compte dans ma tête, mais trois doigts s’agitent dans le même temps. Et je sèche pour faire le boulot de la police.

Et toute la confiance, l’assurance qui me caractérisent… Tout ça s’évapore. Je le sens. Ça me quitte alors que les mots suivants traversent ma bouche plus faiblement que jamais.

- Mon frère est porté disparu depuis… six mois. Jour pour jour. La réalisation de cette date me fait l’effet de dégringoler d’un escalier. Je m’enfile le reste de mon verre cul-sec. Il est peut-être mort, mais j’l’ai pas encore accepté, donc je continue.

Mon regard est fixé sur nos reflets biaisés que je décèle sur la table basse en verre. Mais je ferme mes yeux un instant et inspire profondément pour imposer le calme à mes entrailles. C’est rendu possible uniquement grâce la pratique des arts martiaux et d’épées. Sans cette discipline, j’aurais malheureusement envoyé valser cette fragile table.

Enfin, ne jamais dire jamais. L’impulsivité qui me fait foncer tête baissée fera toujours partie de moi.

Mes doigts caressent maintenant mon verre vide dans de petits gestes mécaniques. Puis je tourne la tête vers Drew avec une émotion qui brouille mes yeux translucides plus que ce que j’aurais voulu lui montrer. C’est vraiment la honte.

- Tu as de la famille ? Dans l’coin ?, demandais-je avec trop de douceur dans la voix et dans un sourire affaibli.

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MessageSujet: Re: Purple & Grey • PV   Purple & Grey • PV 1400359500-clockMar 17 Fév 2015 - 3:31
• Février • Drew et Quinn discutent dans le salon de son appartement. Ils s'ouvrent l'un à l'autre : Quinn lui révèle que son frère a disparu et qu'elle le cherche. Lui lui parle de sa vie dans la rue, sa famille, et du fait qu'il considère qu'il n'en a jamais eu.
- Sorry, j’fais pas attention parfois. Okay, souvent. Mais j’suis sûre que tu me remettras à ma place si je suis trop intrusive.

J’me fais aucun soucis pour ça. En principe je dis c’que je pense, même si c’est vrai que j’évite parfois, quand il est question de préserver quelqu’un. Y’a beaucoup de gens qui disent tout ce qu’ils pensent, sans réfléchir aux conséquences, sans y mettre les formes. Fiers d’être des grandes gueules, ou au moins d’avoir une sincérité sans faille, de tout oser. Etre franc et cash c’est se donner un genre, je trouve. J’suis pas comme ça en tout cas, j’pense que parfois c’est mieux d’fermer sa gueule. Toute vérité n’est pas bonne à dire, et parfois on peut se taire deux minutes plutôt que de provoquer l’apocalypse. Avec les personnes qui comptent pour moi ou que j’apprécie un minimum, je fais gaffe. Avec les cons, j’ai tout de suite beaucoup moins de scrupules. Tout est question de réfléchir aux conséquences de nos paroles sur les autres. On sous estime souvent le pouvoir des mots, leur impact. Je pense qu’ils peuvent être des armes redoutables, à manier avec précaution. J’suis loin d’être un génie des discours, mais j’pense que savoir fermer sa gueule pour le bien des autres est à la portée de tout le monde.

Sauf des cons qui l’ouvrent trop pour essayer de (se) prouver qu’ils sont quelqu’un.

Quoi qu’il en soit, si Quinn est trop intrusive comme elle dit, je pourrais l’arrêter ouais, mais je sais pas si j’en aurai envie. J’ai pas vraiment de secret, j’ai rien à cacher, et pas assez honte de quoi que ce soit pour ne pas l’assumer. C’est une fille cool, et je vois pas ce qui m’empêcherai de me dévoiler. Si elle le fait, j’le ferais aussi. Je me prends pas la tête en général, j’me contente de refléter l’image que la personne m'envoie. Si elle est froide je suis froid. Si elle est cool, j’suis cool. Mes relations avec les autres sont pas un problème en général.

- C’est dommage en tout cas. J’pense qu’il faut savoir prendre le recul pour retrouver sa fierté de temps en temps.

Mmh. La fierté c’est un sacré concept. Elle contrôle énormément de choses dans nos vies. Plus chez certains que chez d’autres. Un mauvais dosage peut complètement foirer une existence. La rendre insipide, invisible, ou au contraire, si la fierté mène à l’arrogance, à la prétention, c’est tout aussi merdique.

J’ai pas nécessairement de problème de fierté pour ma part. Je suis fier de ma façon de jouer de la basse, fier de notre groupe, fier de mes goûts et globalement de ce que je suis. Ca donne de l’assurance. D’un autre côté je conçois totalement qu’on aime pas ma musique, mes fringues ou même ma façon de penser. On est tous différents, on a tous des choses desquelles on peut être fier ou honteux - y’a pas vraiment d’intérêt à s’attarder sur la chose. Puis, souvent, le regard des gens est tellement con et intolérant que ça peut tout fausser. La fierté c’est important, mais faut pas courir après, au risque de courir sans cesse et de s’épuiser en perdant de vue ce qu’on cherche, ce qu’on fait, ce qu’on est. Faut savoir être cool avec soi-même aussi ; personne n’est parfait. Ses défauts, ses faiblesses, ça fait parti d’tout notre package, et c’est aussi intéressant qu’le reste au final. C’est dommage que la société nous élève à croire le contraire.

- Fais pas semblant. De quoi que ce soit. Je déteste ça.

J’hausse les épaules, signifiant qu’il n’y a pas vraiment de raison que je le fasse, c’était plus une façon de parler. J’suis pas hypocrite, du moins pas tant qu’on est sincère avec moi. Encore ce principe du miroir.

- Sinon… Je sais pas mais c’est ce qui ressemble le plus à une maison pour moi en ce moment, alors j’y reste.
- J’comprend.

C’est bien pour ça que je suis revenu. Probablement pour ça que beaucoup de gens restent. Cette école a beau avoir son lot de fous, ça a beau tourner pas vraiment rond, on finit par s’y sentir chez soi. Enfin, c’est ce que j’imagine en voyant Sid et Clove. Pour ma part, j’ai jamais eu vraiment de chez moi, donc je peux pas comparer. La vie à Edimbourg était cool, mais j’étais jeune. J’ai connu les rues en Ecosse, les hôtels luxueux aux States... J’arrive pas à établir de “chez moi”. Même ici, j’me suis déja barré une fois, je recommencerai. Peut-être que j’suis pas fait pour rester établi quelque part. Y’a des peuples nomades après tout, encore une fois, rien ne nous oblige à être conforme à ce que veut notre société. Si ce n’est nos liens affectifs, nos attaches émotionnelles. Moi, je sais m’en libérer. J’ai aussi conscience que certains n’y arriveront jamais.

- Ça fait même pas un mois, c’est juste… très utile.

C’est des stimulants, qu’elle a acheté à Ern. J’me demande si c’est pour faire la fête toute la nuit, ou pour réussir à bosser malgré les cours qu’elle sèche. Elle a peut-être des problèmes de santé aussi, besoin de se doper. J’préfère pas creuser le sujet, elle me dira ce qu’elle voudra, j’suis pas psy.

- J’essayais juste de donner le change tout à l’heure. J’ai pas vraiment de style en fait. Et j’en ai pas eu tant que ça dans mon lit.

Je souris, lui communiquant mon “i gotcha !” en silence, l’oeil amusé. Ca arrive à tout le monde d’avancer un peu des trucs faux, de dépasser un peu la réalité. Pour impressionner, pour s’intégrer... Elle est jeune - on est jeunes - y’a rien d’étonnant à ce qu’on fasse ça, surtout sous l’enthousiasme ou après quelques verres. Etre modeste, c’est bien, mais le petit plaisir coupable de l’exagération, de temps en temps, on va pas se mentir, on l’a tous. Go easy on yourself.

- Et je sèche pour faire le boulot de la police.

J’hausse les sourcils avant de les froncer, attendant la suite en la regardant. J’ai tendance à souvent regarder ailleurs, fuir le contact visuel sans savoir pourquoi, mais quand y’a quelque chose d’important - surtout une confidence - ça me semble important de montrer qu’on donne toute son attention. Et je la vois qui se décompose, qui laisse clairement tomber sa carapace, chahutée par ce qui se passe dans sa tête et dans son coeur. Elle s’ouvre à moi, elle m’a l’air sincère, elle essai pas de se donner un genre ou de jouer la forte. C’est noté : j’ai sa sincérité, l’accès à ce qu’elle est vraiment - j’ferai de même. Les gens sincères méritent qu’on le soit aussi. On mérite toujours ce qu’on donne, de toute façon.

Je la regarde, la quittant des yeux un seul instant pour poser mon verre vide sur la table avant de m’orienter vers elle, un genou plié sur le canapé, mon pied sous ma jambe, mon coude sur le dossier du canapé, plus près d’elle du coup. Plus orienté vers elle. Le langage du corps est significatif ; elle s’ouvre à moi, je m’ouvre à elle. C’est naturel entre nous, j’apprécie. Comme j’apprécie - ça paraît sadique, je sais - mais j’apprécie de la voir se dévoiler. Etant donné qu’on se connaît très peu, c’est que je lui inspire confiance, et c’est important pour moi. Je chéris les rapports humains, même si on doit croire le contraire, quand on se rend compte que j’ai disparu de la circulation. C’est pas facile, tout ça. Mais pour le moment je l’observe sans non plus lui mettre la pression, attendant la suite, si elle veut en parler. J’insiste pas, je la forcerai pas de quoi que ce soit.

- Mon frère est porté disparu depuis… six mois. Jour pour jour.

Machinalement, je demande quel âge il a, et apprend qu’il est plus vieux. Grosso modo ça m’change rien de le savoir, mais ça m'intéresse. Ca m’en apprend plus sur elle, et je peux mieux imaginer. C’est pas un gosse de sept ans qui a disparu, c’est un adulte. Et elle, toute jeune, elle prend la responsabilité d’essayer de le retrouver. Ca en dit un peu sur elle. Je me rappelle lui avoir demandé toute à l’heure, au bar, son pouvoir. Elle se téléporte. J’comprend mieux le coup du “je fais le boulot de la police”. C’est sûr qu’un don pareil ça aide, nan, ça rend juste la chose possible. Je me demande si elle a des pistes, et ça me paraît flou. Si effectivement, elle enchaîne les cours et les recherches, je comprend mieux la prise de stimulants. J’ai envie de lui dire que c’est pas une bonne idée, mais j’joue pas le père. Un jour, à un autre moment, je lui dirais. Mais pas avant d’avoir trouvé mieux à lui suggérer ; j’aime pas critiquer sans apporter de solution concrète. Je l’observe toujours, d’un oeil nouveau, évidemment. Ca changera en rien mon comportement avec elle, mais j’en sais plus. C’est comme une esquisse qui se dessine, qui s’affine ; c’est pas une croqueuse d’hommes, c’est pas juste une meuf qui sèche les cours et se drogue pour le plaisir de faire n'importe quoi. Y’a un sens à tous ça, de la cohérence, des responsabilités, une mission. Y’a quelque chose de sérieux qui émane de tout ça. C’est une nana qui a la tête sur les épaules. Et à la fois, la soirée qu’on est en train de passer m’apprend qu’elle est aussi jeune, de corps et d’esprit. Y’a une immaturité encore bien présente. Comme moi. Heureusement, à vingt ans.

- Il est peut-être mort, mais j’l’ai pas encore accepté, donc je continue.

C’est triste, et horriblement réaliste. Je pourrais lui servir des trucs réchauffés du type “jamais perdre espoir” ou “la vie est dure”. Ca sert à rien, on est pas sur tumblr. On est là, dans mon salon, elle dévoilant sa blessure à un inconnu. Un inconnu qui n’en dit rien parce-qu’il considère qu’il n’y a rien à dire. Je suis touché, et ça se voit. Ca lui suffit, j’en suis sûr. C’est pas comme si je pouvais grand chose d’autre.

- Tu as de la famille ? Dans l’coin ?

La question qui tue. A force, elle me fait sourire. Toujours appuyé sur ma main, coude entre nous sur le dossier, mon regard vidé par son histoire ne se remplit pas. J’ai pas d’quoi l’remplir. Je déprime pas non plus, c’est loin de m’émouvoir autant qu’elle qui a les yeux brillants. Ca me fait plus grand chose. C’est un fait, comme le fait que je sois brun ou que j’aime le son de la basse.

- Nan, j’ai personne.

Mais ça existe pas, “d’avoir personne”, pas plus que de “faire le boulot de la police”. C’est des déclarations qui méritent des explications, et elle m’en a donné, elle s’est dévoilé. J’ai aucun problème à en parler. A lui en parler.

- Quand j’suis né ma mère a essayé d’me noyer. Mon père l’a tuée.

Je lève les yeux sur elle pour affronter les siens, y voir la même lueur que d’habitude. Je souris, haussant les sourcils, bouffé d’ironie.

- Ouais c’est pas banal je sais., j’hausse les épaules et reprend. J’ai jamais vu mon père qui est en taule. J’ressens pas le besoin de le voir, mais ça viendra probablement un jour. J’ai été élevé par mon oncle et ma tante mais j’me suis jamais attaché à eux, je sais pas pourquoi. J’ai déconné, j’ai passé mon adolescence à vivre dehors plus que c’que je vivais sous leur toit donc... J’ai rencontré des gens, tu sais ces mecs weird avec des crêtes, des pierçings plein la bouche et des chiens qu’ont l’air méchant.

Je lui souris avec douceur, on s’entend - mes goûts ne viennent pas de nul part.

- Et bref j’suis parti de chez eux à 19 ans et je leur ai plus jamais donné de nouvelles depuis. Je sais qu’ils en veulent pas non plus. Donc, j’ai personne.

J’ai mimé des guillemets sur le dernier mot, parce-que voila. Y’a des gens qui partagent un peu de mes gènes à Edimbourg, et qui m’ont nourri quand j’rentrais après trois mois de fugue pour repartir deux jours après. Pareil, je me dis qu’avec l’âge, c’est probablement des gens que je voudrais revoir, mais pas pour le moment.

- J’suis quelqu’un qui a besoin de bouger, de partir. Ca m’arrange de pas avoir de liens. Après, c’est vrai que quand je suis quelque part, peu importe combien de temps, j’aime que mes relations soient vraies, et que ce soit bien. J’fais mon possible pour.

Je lui souris simplement. Je l’apprécie. Elle est sympa. Mais j’pense que pour elle comme pour moi vaut mieux arrêter de parler famille pour le moment. Ca nous fait un sujet de merde en commun. Je pense à nos autres points communs, je les cherche. Elle aime ma musique, mais je sais pas si elle aime La musique. Elle est inscrite à mon cours mais il me semble qu’elle pratique pas d’instrument pour le moment. Ah, elle veut apprendre le ukulélé, ça me revient. Je lui en parle, et elle me dit que justement, Ernest lui apprend. Bizarrement, imaginer ce gars en jouer me choque pas du tout, ça m’fait sourire. Il a une gueule d’enfer, et il a l’air simple. J’ai bien plus accroché avec lui qu’avec les deux autres. Enfin, on juge pas en une soirée. Je repense au moment ou elle comptait sur ses doigts ses relations. Je l’ai vue s’arrêter à trois, j’sais pas si c’était par abandon ou parce-qu’il y avait pas plus à compter.

- ... Et les mecs, comment ça s’passe ?

Parce-qu’on a parlé famille, travail, amis - ça reste le dernier point pour avoir un aperçu global de la vie quotidienne de l’autre.

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MessageSujet: Re: Purple & Grey • PV   Purple & Grey • PV 1400359500-clockJeu 19 Fév 2015 - 18:34
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Pas banale, c’est l’cas de l’dire. J’ai enfoncé mon épaule dans le canapé en vrillant vers Drew, jambes maintenant croisées en tailleur. Je le regarde me raconter son histoire si simplement. C’est dingue qu’il soit calme à propos de tout ça. En fait il est juste mature et rationnel je suppose. Alors que moi je perds mes moyens quand il s’agit de mon frère. J’ai vraiment un problème. Mais j’suis admirative.

Je lui rend aisément son sourire à l’évocation de son style. Mais il s’en est quand même bien détaché de tout ça. Même si il dit aimer bourlinguer, il n’est plus dans la rue à traîner avec des gens étranges et peut-être peu recommandables. Il a bien grandi apparemment. Ouais. J’suis impressionnée !

- J’suis quelqu’un qui a besoin de bouger, de partir. Ca m’arrange de pas avoir de liens. Après, c’est vrai que quand je suis quelque part, peu importe combien de temps, j’aime que mes relations soient vraies, et que ce soit bien. J’fais mon possible pour.

Ma tête échoue sur le canapé, je le regarde toujours, peut-être avec plus d’attention maintenant que jusqu’alors. Pour essayer de percevoir toutes les ombres et toutes les lumières, toutes les formes et tous les reliefs qui le composent avec autant d’ampleur… De profondeur.

- C’est un peu égoïste, mais j’vois ce que tu veux dire., dis-je doucement en souriant pour moi-même avant de me perdre dans mes pensées, le regard en biais sur la table basse, fixée… happée ailleurs.

Je comprends même. Rester en place, fixée, c’est difficile pour moi. Pourtant, j’ai des bases. Mon père. Mon frère. Ollie. Orest. Lukas. Bérengère. Il se trouve qu’elles sont toutes ici. Mais si demain, tout ce petit monde s’éparpillait à travers la planète, ça m’irait aussi. Je saurais les retrouver et maintenir la connexion. Enfin je pense. C’est vrai que j’ai le don idéal, mais même au-delà de cela, c’est comme ça que je fonctionne. Et dans le même temps, j’aime les relations fortes. Est-ce que quand j’suis là, c’est forcément presque fusionnel ? Aucune idée. J’vis la relation comme elle vient. Même si Lukas est certainement l’un des cas à part. Un de mes grands points d’interrogation.

- ... Et les mecs, comment ça s’passe ?

Sa voix me sort de ma rêverie. Évidemment. Quand je pense au loup… Mes yeux reviennent sur Drew tandis qu’une de mes jambes se replient contre ma poitrine.

- Hmm… En ce moment, avec tout ce qui se passe dans ma vie, bah… ça se passe pas vraiment., dis-je simplement en haussant une épaule.

Mes paupières s’abaissent sur le verre que je viens de vider et que je tiens toujours en main tout en m’amusant à le faire tournoyer.

- J’ai eu trois petit amis, dont un avec qui il s’est rien passé... Je me désigne d’une large main devant la poitrine. Il avait pas envie. Et j’ai pas trop bien géré son rejet et on a cassé. ‘fin j’ai rompu. J’ai été un peu conne quoi. Beaucoup même., ajoutais-je en relevant les yeux dans ceux du bassiste, montrant que je fais tout de même face à mes erreurs. Consciente et entière. J’inspire. Et après il y a eu… euh… comment on appelle ça ? … Un ami amélioré ? Mais ça n’a pas duré longtemps. Nos vies sont un peu partie en vrille à ce moment-là, du coup, pas d’envie particulière de s’impliquer dans des trucs pareils. Un nouveau sursaut d’épaule ponctue ma phrase. Je me rends compte que c’est pas grand chose tout ça, mais que c’est quand même déjà un peu compliqué. Et j’aime pas ça.

- Haha, ça fait bizarre de mettre des mots sur tout ça. J’suis pas sûre que ce soit très clair en plus. Mais bon, c’est pas comme si c’était ma priorité du moment., conclus-je simplement.

On peut pas tout avoir, tout géré. Faut mettre des trucs de côté parfois. J’sais pas. Je pense. Au final, j’ai pas beaucoup d’expériences dans l’domaine.

- Et puis les mecs, c’est un peu comme une percée dans le brouillard quand même. Vous êtes plus compliqués qu’on peut le croire.

Je me penche sur le côté pour dégager un élastique de ma poche de jean. De gestes rapides, je relève mes longs cheveux en une queue de cheval haute pas vraiment centrée. Mes cheveux retombent donc légèrement sur mon épaule droite, malgré mes efforts pour les dégager en arrière. Je finis par abandonner l’idée de les maîtriser. Je préfère nettement me resservir à boire et Drew aussi.

- Et toi ? Les filles ? … Ou les mecs hein. T’as fait dans le cliché du musicien avec sa chanteuse ou plutôt musicien/groupie ?, demandais-je à mon tour avec le sourire.

Mais il ne pourrait pas déceler le moindre jugement de ma part. C’était une simple question.
J’suis curieuse. C’est tout.

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MessageSujet: Re: Purple & Grey • PV   Purple & Grey • PV 1400359500-clockSam 21 Fév 2015 - 19:40
« Brouillard. »


- Hmm… En ce moment, avec tout ce qui se passe dans ma vie, bah… ça se passe pas vraiment. J’ai eu trois petit amis, dont un avec qui il s’est rien passé...

Rapide calcul. Elle a que 18 ans, elle doit parler de son premier, avec qui elle était pas prête.

- Il avait pas envie.

Et ça l’a blessé. Ca se voit à son regard, à l’amertume dans sa voix. J’ai l’impression qu’elle s’en veut plus à elle qu’à lui. Comme si elle se reprochait de ne pas avoir été assez... bien pou lui ? Ce mec devait avoir une bonne raison de pas le faire. J’vois mal comment on pourrait ne pas avoir envie d’elle, elle a absolument rien de repoussant. Au contraire.

- Et j’ai pas trop bien géré son rejet et on a cassé. ‘fin j’ai rompu. J’ai été un peu conne quoi. Beaucoup même.

Je me permet pas d’acquiescer, mais je le pense. Que c’était con. Con, mais normal à cet âge aussi. Comme au mien hein, j’me considère pas beaucoup plus vieux qu’elle. Mais un mec qui veut pas coucher avec une jolie fille comme ça alors qu’il sort avec, c’est qu’il a un problème. Ou alors qu’il était juste pas prêt - et oui, c’est aussi possible chez les mecs - et dans ce cas, casser pour ça c’est un peu dur. J’peux comprendre, mais l’mec a dû se sentir bien mal. C’est pas comme si on avait le choix de ce genre de choses. Ca s’impose à nous... ou justement pas. Pour le sex comme pour le reste, il faut patience, dialogue, compréhension... Toujours plus facile à dire qu’à faire.

- Et après il y a eu… euh… comment on appelle ça ? … Un ami amélioré ? Mais ça n’a pas duré longtemps. Nos vies sont un peu partie en vrille à ce moment-là, du coup, pas d’envie particulière de s’impliquer dans des trucs pareils.

J’acquiesce, à l’écoute. J’ai jamais eu ce type de relation. Avant Sarah, y’a rien eu de sérieux. Personne de “régulier”. Puis y’a eu Sarah, pendant un an. Et Rebecca... deux ans et demi. Je sais pas si je serai fais pour... une moitié de relation. Avoir quelqu’un régulièrement, qu’on apprécie, mais avec qui on ne mêle pas les sentiments. Je sais pas si j’en suis capable. Je crois pas. J’suis trop passionné. D’un autre côté, pour moi, ça a toujours été hors de question, ce type de relation. Mais mon départ de L.A m’offre de nouvelles façons de voir les choses. Et au final, je me dis, pourquoi pas. J’y ai pas vraiment réfléchi, ma rupture est récente. Et je suis toujours incapable de dire si j’étais amoureux d’elle ou non...

- Haha, ça fait bizarre de mettre des mots sur tout ça. J’suis pas sûre que ce soit très clair en plus.
- Si, si, je comprend.
- Mais bon, c’est pas comme si c’était ma priorité du moment.
- Mmh.

« Moi non plus. »

- Et puis les mecs, c’est un peu comme une percée dans le brouillard quand même. Vous êtes plus compliqués qu’on peut le croire.

J’éclate de rire à gorge déployée, sincèrement amusé.

- Ouais, tu crois pas si bien dire...

J’hoche la tête pour moi-même, yeux baissés, souriant.

- La personne qui a affirmé que les filles sont plus compliquées que les mecs ne m’a jamais connu.

J’en suis conscient. Et ça m’amuse, qu’on dise que les mecs sont simples. C’est faux, tellement faux. ou alors, je suis un cas à part, mais c’est elle qui l’a dit donc je suppose qu’elle connaît d’autres cas compliqués. A croire qu’elle est attirée par eux non, si elle les a croisé suffisamment pour en parler...

Je la regarde me resservir avec un léger sourire persistant, observant ce qu’elle a fait de ses cheveux. C’est négligé, c’est joli, j’aime bien. Je récupère mon verre plein en la remerciant, mes doigts se posant sur les siens au moment de le saisir.

- Et toi ? Les filles ? … Ou les mecs hein.
- Les deux., dis-je simplement en portant le verre à mes lèvres pour une gorgée.
- T’as fait dans le cliché du musicien avec sa chanteuse ou plutôt musicien/groupie ?

Je souris en déglutissant sous l’évocation du cliché que j’ai totalement vécu. J’suis pas original comme mec, je suppose. Mais mon sourire disparaît comme l’alcool dans ma bouche au moment ou je déglutis.

- Les deux..., dis-je sans fierté, le regard sur la boîte du CD qui traîne sur la table basse.

Je pointe Rebecca d’un geste du menton.

- J’suis resté... deux ans et demi avec elle. Mais y’a eu deux écarts, deux soirs ou ouais, j’me suis laissé... aller. Avec des fans.

J’en suis vraiment pas fier.

- Je regrette.

Ma voix est basse, n’osant toujours pas la regarder, comme si mes excuses pouvaient être entendues par Rebecca.

- C’est pas mon genre, normalement. Mais visiblement maintenant ça l’est. ... j’ai pas d’excuse.

J’hausse une épaule, risquant un regard dans le sien. Oui, j’ai peur d’être jugé. je dois l’être. Et je dois être jugé comme un salaud. C’est ce que j’ai été, par deux fois. Moi qui ait été cocu par Sarah, je me suis retrouvé à répéter la même erreur. La vie est étrange, et l’Homme compliqué.

- Le truc c’est que..., je fronce les sourcils, cherchant mes mots du regard. C’est dingue hein mais... j’sais pas si j’étais vraiment amoureux d’elle. J’suppose que non, vu que j’ai fais ça, que je me pose la question et que je l’ai laissée du jour au lendemain...  Mais je sais pas, pourquoi rester deux ans et demi avec quelqu’un si on l’aime pas ?

Les commissures de mes lèvres s’abaissent en même temps que mes épaules se haussent. Nouvelle gorgée pour faire passer ça. Après quelques secondes de silence à tapoter mon verre en le fixant, je laisse échapper un rire ironique.

- Tu veux du brouillard ?

J’étire un sourire à la fois coupable et amusé, plongeant mes pupilles dans les siennes en levant la main comme pour répondre présent.

- En voila plus qu’il n’en faut ahah...

Même pas foutu de dissiper moi-même le brouillard de mon esprit.

- En tout cas pour en revenir au mec qui “avait pas envie de toi”, j’espère que tu te sens pas coupable de quoi que ce soit, parce-qu’il y a aucune raison. T’es jolie, amusante, intelligente, intéressante... Et à moins d’avoir des écailles sur la poitrine ou un troisième bras qui pousse la nuit, j’vois pas ce qui pourrait rebuter une fois que t’enlève tes vêtements. Ce mec devait avoir quelques problèmes à régler avec lui-même avant de s’ouvrir à quelqu’un d’autre.

Mon regard se promenant sur le tapis se lève vers la fenêtre et je me lève du canapé pour aller l’ouvrir, sortant sur le chemin mes cigarettes de la poche intérieure de ma veste. J’en glisse une entre mes lèvres, m’accoudant à la fenêtre avant de tâter mes poches. ... C’est vrai, j’avais pas de briquet ce soir. Je dérive mon regard sur elle, sourire aux lèvres. Il me faut encore le sien, autrement j’en ai bien quatre ou cinq qui traînent ça et là. Je lui demande quel âge avait le mec, elle me dit 15 ans, et je ris.

- ... Tu lui en veux vraiment de pas avoir été prêt à 15 ans... ? C’est même plus question de brouillard là, t’es tyrannique en fait...

Je la charrie, sourcil haussé, tirant une taffe en dérivant mon regard dehors.

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MessageSujet: Re: Purple & Grey • PV   Purple & Grey • PV 1400359500-clockSam 21 Fév 2015 - 21:39
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- Je regrette. C’est pas mon genre, normalement. Mais visiblement maintenant ça l’est. ... j’ai pas d’excuse.

C’est fait, c’est fait. C’est du passé. Est-ce qu’il a été honnête et lui en a parlé à cette Rebecca ? Je n’ose pas poser la question. Il a l’air de regretter sincèrement. Les erreurs que l’on commet, si on parvient à apprendre d’elles, la suite n’en sera que meilleure non ? Je sais que garder trop de rancoeur est mauvais. Mais ça aussi c’est plus facile à dire qu’à faire. Ça demande beaucoup de travail sur soi. Recul. Introspection. Réflexion. En somme, de la maturité. Pour ma part, j’espère que Lukas me pardonnera un jour d’avoir été aussi idiote.

- Le truc c’est que… C’est dingue hein mais... j’sais pas si j’étais vraiment amoureux d’elle. J’suppose que non, vu que j’ai fais ça, que je me pose la question et que je l’ai laissée du jour au lendemain...  Mais je sais pas, pourquoi rester deux ans et demi avec quelqu’un si on l’aime pas ?
- Wow. Euhm, j’avoue je sais pas. J’ai jamais été dans une relation qui dure aussi longtemps. Mais certainement que tu l’étais pas. Ou pas autant que tu le pensais au quotidien..., ajoutais-je plus bas sans trop savoir de quoi je parlais.

- Tu veux du brouillard ? En voila plus qu’il n’en faut ahah...

Je lui souris avec une drôle de douceur dans le regard. Je le sens. Est-ce que c’est bizarre de le trouver aussi adorable que mystérieux ?
Le brouillard a quelque chose d’intrigant et d’attirant. On se demande ce qui s’y cache. C’est excitant et effrayant à la fois. Je suppose que ça résume effectivement assez bien ma vision des mecs qui ne m’a jamais rebutée. Quand j’en ai envie, je fonce dedans hein.

- En tout cas pour en revenir au mec qui “avait pas envie de toi”, j’espère que tu te sens pas coupable de quoi que ce soit, parce-qu’il y a aucune raison.

Alors là, je passe du rouge cerise au rire idiot en moins de deux secondes. Comment il peut dire des choses pareilles à voix haute ? Tous ces compliments… Je sais plus où me mettre, ni où regarder. Mais le rappel aux mutations possibles, surtout sur cette île, me détend. Non-non. J’ai rien de tout ça, encore heureux.

- Ce mec devait avoir quelques problèmes à régler avec lui-même avant de s’ouvrir à quelqu’un d’autre.
- Oui ça devait être ça. Mais ça semble réglé maintenant. Il s’est ouvert à quelqu’un d’autre...

Je hausse les épaules toute penaude. J’ai du mal à cacher que ma fierté en a pris un coup quand je l’ai appris. Je pensais qu’on était proche, qu’il y avait une connexion plus forte que ça. Je sais pas… Qu’il se serait livré à moi, qu’il savait qu’il pouvait me parler de ce qui le bloquait. Mais c’était pas le cas. Et ça c’est ce que je pense aujourd’hui. Peut-être qu’il y a deux ans, j’étais pas aussi prête que ça à l’écouter, trop insistante et incompréhensive, butée et tout ce qu’on veut. J’m’y suis prise comme une branque en oubliant que les mecs étaient aussi sensibles je suppose. J’ai pas réfléchi. Une conne quoi. Et voilà.

- ... Tu lui en veux vraiment de pas avoir été prêt à 15 ans... ? C’est même plus question de brouillard là, t’es tyrannique en fait...

Je me laisse retomber contre le dossier alors que je m’apprêtais à la suivre à la fenêtre et je replis mes jambes contre moi, jouant nerveusement avec le bas de mon pantalon sur mes chevilles.

- Ouais bah ça va hein ! On n’est pas toutes des petites choses fragiles passives attendant de le rôle de l’étoile de mer dans un lit. J’vais pas m’excuser pour désirer mon mec ! À 16 piges aussi, la libido fonctionne hein. … Apparemment. Mon regard dressé dans celui de Drew se détourne et je croise les bras sur mon ventre, doutant soudainement. Ou alors si ? C’était moi qui était pas normale de vouloir ça ? Ma voix s’est abaissée de mot en mot, mais je fronce les sourcils et me relève d’un bond comme pour envoyer valser mes pensées. Rraah ! J’veux plus y penser !

En quelques pas, je viens squatter le rebord de la fenêtre à côté du musicien et lui pique sa cigarette des doigts pour tirer une taffe.

- C’est trop tard. Et c’est du passé. ...’Sert à rien de ressasser tout ça. Je lève les yeux sur le ciel noir dans lequel -même si je ne les distingue pas bien- je devine des milliards d’étoiles. Faut avancer. Et j’ai un peu changé depuis, faut pas croire. J’ai grandi.

La lueur de défi face à mon propre avenir, celle que je ne garde habituellement que pour mes reflets pour me motiver, je la lui décoche, un tantinet arrogante en lui rendant sa clope. Sourire aux lèvres.

- Heureusement j’ai encore beaucoup à apprendre et à expérimenter. Comme tout le monde. On s'ennuierait vite dans la vie sinon, tu crois pas ?

Un restant de fumée s’échappe de mes lèvres qui retournaient déjà du côté de mon verre. En terminant un peu vite ma boisson, j’arrive à lui demander comment il était lui à 15 ans.

- Déjà tout cool et posé… ?, essayais-je de définir d’un vague et large geste de main pour sa silhouette. Des boulettes au compteur ?
Mais j’enchaîne en rectifiant le tir. Pour parler d’autre chose.
- Bon non. Plutôt… Et si tu pouvais faire un voeu là maintenant, ça serait quoi ? Allez... ta première envie du moment ?! Un truc positif hein !

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MessageSujet: Re: Purple & Grey • PV   Purple & Grey • PV 1400359500-clockSam 21 Fév 2015 - 22:49
« Désir. »


- Ce mec devait avoir quelques problèmes à régler avec lui-même avant de s’ouvrir à quelqu’un d’autre.
- Oui ça devait être ça. Mais ça semble réglé maintenant. Il s’est ouvert à quelqu’un d’autre...
- Et ça veut pas dire qu’il la préfère à toi. C’est juste qu’il était pas prêt, et puis il l’a été par la suite. J’pense que ça dépend uniquement de soi, pas de la personne avec qui t’es. Quand dis aux jeunes filles “attend d’être avec le bon” c’est de la connerie. Faut attendre le bon moment, pas la bonne personne. J’pense pas qu’il y ait de bonne personne.

Enfin c’est mon point de vue, j’ai pas la science des relations ou la connaissance des grandes théories des premiers rapports sexuels. J’dis juste ce que je pense, ce qui doit être un avis aussi défendable qu’un autre, chacun son opinion. Mais elle aurait de quoi se dévaloriser avec cette histoire, et ce serait dommage que ce soit le cas.

Quand je l’ai par la suite charriée sur sa tyrannie, elle a joué la boudeuse sur mon canapé, m’arrachant un rire amusé côté fenêtre.  J’sais pas si c’est mon côté “grand-frère” parce-que oui, j’ai clairement ça en moi, mais j’aime les élans d’immaturité autour de moi. Ca met à l’aise, ça détend les choses, ça fait prendre du recul quand tout commence à devenir trop sérieux. J’ai un faible pour ça, entre de très nombreuses autres choses.

- Ouais bah ça va hein ! On n’est pas toutes des petites choses fragiles passives attendant de le rôle de l’étoile de mer dans un lit. J’vais pas m’excuser pour désirer mon mec ! À 16 piges aussi, la libido fonctionne hein. … Apparemment. Ou alors si ? C’était moi qui était pas normale de vouloir ça ?
- Reste à savoir ce qui est normal ou ne l’est pas...

Encore une fois j’ai pas la science infuse et contrairement à d’autres, ne suis pas assez passionné de psychologie pour répondre à toutes ces questions. J’me les pose aussi, et puis je passe à autre chose, généralement en me disant qu’on est tous différents et uniques. Ou qu’il n’y a pas de règles ou de normalité. Ou qu’on en fiche, de ne pas en faire partie.

Bref je n’ai pas les réponses.

- Rraah ! J’veux plus y penser !
- N’y pensons plus., conclus-je tranquillement, amusé.

On me pique ma cigarette et je porte mon regard sur elle, l’observant quelques secondes tirer ce qui aurait dû être ma taffe avant de saisir mon verre que j’ai posé sur le coin de la table de sono. Je bois, glissant mon regard sur elle tandis qu’elle reprend.

- C’est trop tard. Et c’est du passé. ...’Sert à rien de ressasser tout ça.
- Mh.
- Faut avancer. Et j’ai un peu changé depuis, faut pas croire. J’ai grandi.

Je souris de façon impulsive, whisky en bouche, avec l’envie spontanée de plaisanter en demandant comment se porte sa libido désormais puisque c’est elle qui a posé le mot juste avant. Je me retiens, à la fois parce-que j’ai la bouche pleine et puis parce-qu’après la valse de compliments que je lui ai fais, j’voudrais pas avoir l’air trop intéressé. Je lui ai promis qu’elle était pas là pour ça, j’voudrais pas passer pour un menteur et manipulateur.

Bordel, qu’est-ce que je suis sage comme mec des fois. Allez savoir. J’ai pas d’habitudes, de tendances ou de règles concernant tout ça. J’peux être blanc, noir, gris ou multicolore. Tout dépend du moment et de la personne avec qui je suis.

Mon regard trouve le sien, qui possède bien plus d’assurance que moi. C’est l’impression que j’ai, à ce moment là. Je sais pas à quoi elle pense à ce moment précis, tandis qu’elle me rend ma clope, mais il y a quelque chose de joueur dans son regard.

... J’suis vraiment trop sage. Fais chier.
Ou pas. Les deux soirs ou j’ai fais cocu à Rebecca avaient commencé comme ça aussi, “sagement”. Je prends une nouvelle gorgée, récupérant ma clope du bout des doigts en même temps.

- Heureusement j’ai encore beaucoup à apprendre et à expérimenter. Comme tout le monde. On s'ennuierait vite dans la vie sinon, tu crois pas ?
- Tout à fait.

Elle me demande si à 15 ans j’étais déja “cool et posé” et ça me fait franchement rire, tandis que j’hausse un sourcil vers elle, lui demandant si elle me trouve vraiment cool. Marrant la vision que les gens ont sur nous quand on ne se connaît pas encore beaucoup. A propos des “boulettes”, j’hausse les épaules dans une moue dubitative. J’ai fais des conneries, des erreurs de débutants, tout ça... Flemme de fouiller dans ma mémoire, et puis je lui dis avec humour que j’préfère qu’elle reste sur l’image du mec “cool et posé”, ça a quand même plus de style, j’voudrais pas casser ça. Je la taquine du regard, finissant mon verre, et elle me le rend bien.

Évidemment, qu’il y a une séduction réciproque entre nous, et évidemment, qu’on la sent tous les deux.

C’est bien le léger problème actuel.

- Bon non. Plutôt… Et si tu pouvais faire un voeu là maintenant, ça serait quoi ? Allez... ta première envie du moment ?! Un truc positif hein !
- ... Wow

Je m’exclame, haussant grand les sourcils et pouffant de rire devant l'inattendu. Cette nana est surprenante. Comme l’est cette question qui sort de nul part - ce que je lui fais remarquer.

- Hem... J’en sais rien...

Je ris doucement, écrasant mon mégot dans le cendrier sur le rebord de la fenêtre et me levant, toujours le regard sur ce que je fais.

- J’ai l’air d’être un type qui sait exactement ce qu’il veut... ?

J’hoche la tête à la négative pour répondre à ma propre question. Je pose mon verre sur la table basse, passant à côté d’elle, et m’assied sur l’accoudoir du canapé, orienté vers elle, moue perplexe au visage.

- J’en sais rien., dis-je en réfléchissant réellement avant d’hausser les sourcils et étirer un sourire. ... J’suis pas drôle comme type hein ? Ahah...

Nan, désolé de pas jouer le jeu mais j’en sais foutrement rien. J’ai bien quelques réponses séductrices qui me passent par la tête, mais je les range sagement dans ma poche, réfléchissant à des choses plus raisonnables dans un « mmmmh. » le regard perdu dans le vide et mes doigts se tapotant les uns les autres.

Merde alors. Je savais que j’ai plus aucun but dans la vie, que je suis dans une grosse période trouble ou je vis à la seconde parce-que je sais pas comment analyser tout le bordel, mais de là à ne plus avoir aucun voeux. C’est triste. M’enfin ça reviendra.

En parlant de ça, j’ai une idée. Mais... Je relève les yeux vers elle, penchant légèrement la tête dans un sourire.

- Je sais. Mais je veux te le dire qu’après que toi tu m’ai dis le tiens.

J’écarte les mains, sourcils haussés.

- Quoi, j’ai que 22 ans, laisse moi encore jouer au gamin tu veux, j’suis pas vieux., dis-je en faisant semblant de me renfrogner, pas crédible pour un sous.


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MessageSujet: Re: Purple & Grey • PV   Purple & Grey • PV 1400359500-clockDim 22 Fév 2015 - 0:11
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- J’ai l’air d’être un type qui sait exactement ce qu’il veut... ?
- Nan. Tu réfléchis beaucoup trop. Je me racle la gorge. Enfin à première vue.
- J’en sais rien. ... J’suis pas drôle comme type hein ? Ahah…
- Non c’est mignon de voir que combien tu réfléchis sérieusement à la question.

Oh merde. J’viens de lui dire que je le trouvais mignon.
Nan, nan. Ça passe crème. J’parlais de sa réaction de toute façon.

Je tousse un peu et me permets de refermer la fenêtre comme si j’avais soudainement froid.

- Je sais. Mais je veux te le dire qu’après que toi tu m’ai dis le tiens.
Je le dévisage dans un “what ?!” en haussant les sourcils et m’apprête à crier à l’injustice. C’est pas l’deal.
- Quoi, j’ai que 22 ans, laisse moi encore jouer au gamin tu veux, j’suis pas vieux.
- Hahaha ! D’accord d’accord. … Si tu l’dis.

Je lui assène un clin d’oeil avant de retrouver mon sérieux. J’inspire et ferme les yeux en me baladant doucement dans la pièce, les pouces accrochés aux poches arrières de mon jean.

- Bon évidemment que mon frère réapparaisse sain et sauf, c’est ce que je veux le plus.

Je me mords soudainement la lèvre inférieure et me stoppe en souriant, mais toujours les yeux clos. Et je poursuis.

- Après en plus réaliste et plus simple… Hmm... Je lève un peu les mains devant moi comme pour sentir le truc, mais je ne m’en rends pas compte. Enlacer quelqu’un et être enlacée. Un câlin réconfortant qui fait du bien quoi. Je baisse les mains sur mes hanches et reprends mon piétinement. Je dodeline un peu de la tête alors que mes paupières ne se sont toujours pas rouvertes. Ce n’est pas une question d’embarras ou de honte sur le fait que je viens un peu d’avouer avoir envie d’un basique contact physique. C’est juste que je continue de réfléchir à la question. Mmh… Un baiser ? Non, ça serait bizarre juste ça, sortant de nulle part. En revanche... Un bon repas. Avec un bon steak. 'fin dans un resto. Ça serait sympa aussi.

Lalalalala~ Comment dire tout ce qui me passe par la tête. Je rouvre les yeux là-dessus. En me moquant de moi-même.

- Désolée, je triche avec mes trois voeux. Mais c’est moi qui ai posé la question, j’peux bien choisir les règles qui vont avec haha ! Surtout que j’ai pas fini. J’en ai un autre., ajoutais-je plus posément avec une voix plus grave et mes yeux clairs rivés dans ceux de Drew.

- Surprendre et secouer une vieille branche., dis-je en souriant avec cette étincelle qui n'augure rien de bon. Malice. D’un pas, je me plante devant lui qui est resté assis sur l’accoudoir du fauteuil. Et pour ça j’ai le meilleur don qui soit. T’es prêt ?, demandais-je en posant mes mains sur ses épaules, le regard empli d’une intensité toute nouvelle. J’vais te faire jumper. Ça va remuer tes organes, te désorienter, te filer le vertige. Alors accroche-toi et respire.

Mais comme il n’y a jamais assez de mots pour expliquer ce qui arrive, il faut juste le vivre pour le savoir, je ne perds pas plus de temps à le préparer. Clac ! Nos deux silhouettes disparaissent du salon en moins d’une seconde.

Nous réapparaissons dans le vide de la salle des agrès du COSEC. En parfaite chute libre. Zone d’atterrissage prévue dans ma ligne de mire : le trampoline. Et c’est là que l’on échoue après plusieurs rebondissements. Même moi qui suit habituée, pratique encore et encore, à chaque jump, j’ai toujours le coeur qui bat à quinze mille. Et je me délecte de cette sensation qui libère la meilleure drogue qui soit : l’adrénaline.

Je l’aide à se remettre sur pieds tout en retenant qui cherche à s’échapper de ma gorge en grésillant.

- Alors ?

What do you feel ? Younger and alive ?

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MessageSujet: Re: Purple & Grey • PV   Purple & Grey • PV 1400359500-clockDim 22 Fév 2015 - 1:14
« Mindco. »


Mmh, le frère, j’y peux rien malheureusement, alors je reste silencieux, attendant la suite, parce-que je me doute qu’il y en aura une. Une étreinte, c’est faisable. Je la regarde faire les cent pas, patient. Un baiser ? Ah non, un steak. Bonne idée, une pensée furtive qui m’a également traversé l’esprit. Elle se poste devant moi et je la regarde, un sourcil légèrement haussé, l’autre froncé ; c’est quoi ce regard ?

- Surprendre et secouer une vieille branche.
- Vieille branche ?

Je fais mine de m’offusquer puis de recevoir une balle en plein coeur, où je pose ma main.

- Ooh u killing me...

Non mais. Vieille branche. J’ten foutrais...

- Et pour ça j’ai le meilleur don qui soit. T’es prêt ?
- Wha...
- J’vais te faire jumper. Ça va remuer tes organes, te désorienter, te filer le vertige. Alors accroche-toi et respire.

Elle pose ses mains sur mes épaules et nos regards s’épousent une fraction de seconde. Et si j’ai l’air interloqué, ce n’est probablement pas pour la raison à laquelle elle pense.

Et ça décolle. J’ai l’horrible sensation d’me faire... aspirer par un trou noir. Tout mon corps se contracte, se compact au point que j’ai l’impression que mes organes vont imploser - j’en perd mon souffle, traversé par une décharge glacial alors qu’autour de moi, plus rien n’a de sens. Je ferme les yeux, me demandant comment je peux encore être en vie alors que mon corps défie littéralement toutes les lois de la physique.

Et bang. Quelque chose sous mes pieds. Je décolle. J’vais vomir mes tripes.
Bang. A nouveau. Une surface tendue, rigide, mais pas dur. J’ouvre les yeux sur le gymnase, j’ai le vertige, ça tourne.
Bang. Cette fois, je reste presque sur cette surface, m’y écroulant après quelques dernières montées et descentes du tissu.

J’vais gerber.

- Oh God.

Je ferme les yeux, mon cerveau n’arrivant pas à analyser correctement les infos envoyées par mes yeux alors que mon corps entier hurle au chaos. Je crois que je tremble, oui, je tremble. Je sens les mains de Quinn sur moi et vois son visage rieur quand j’ouvre les yeux.

- Alors ?
- Alors y’a une différence entre secouer et balancer une branche dans un trou noir inter-dimensionnel...

Ok ça veut rien dire, m’en fou, j’suis prof de musique pas de physique. Je me rend compte que je suis crispé et toujours fermement accroché à l’épaule de Quinn, l’autre main sur le ventre. J’en profite pour lisser d’une main mon haut totalement défoncé, déchiré par endroits, et déglutir, retrouvant mes esprits et mes repères. J’ai envie - ou besoin - de m’asseoir mais oui, je suis vexé par le coup de la vieille branche.

Je suis peut-être un peu susceptible.

Je la lâche, apposant une main sur mon front, fermant les yeux un instant le temps que ça arrête de tourner. Que mon cerveau soit ok avec tout ça, bien que l’intégralité de mon corps n’ait pas été conçus pour - et on m’le fait sentir.

- Well...

Alors on s’est téléporté. Ou “jump”, comme elle dit. Je lâche un sourire pour moi-même, encore abasourdi. Doublement, abasourdi. Parce-que d’une, merde, j’viens de me téléporter, et deux...

- Tu sais... ‘fin non tu sais pas mais...

Je me frotte le menton, faisant deux pas vers le trampoline pour sauter en bas. Je me retourne vers elle, un sourire aux lèvres, sensation étrange en moi.

- Mon voeu c’était que tu me téléporte à l’endroit de ton choix.

Elle croit que je me moque d’elle, mais j’hoche négativement la tête.

- Non, j’te promet., dis-je en levant les mains. Sur mes mains de bassiste, je te jure que c’était ça. J’voulais découvrir la sensation et voir... où t’allais choisir de m'amener.

Je laisse tomber mes mains, regardant autour de moi bien que je connaisse très bien ce lieu.

- Marrant., en conclus-je.

Je reporte mon regard sur elle, sourire taquin aux lèvres.

- Je suis gros fumeur, asthmatique et terrible en sport.

Je tourne la tête vers le coin boxe, y projetant mon pouce.

- Par contre je sais me battre et j’adore ça, donc je suis pas non plus totalement touriste ici. J’ai passé je ne sais combien d’heures à frapper ce sac de sable... Ah tiens. Lukas Peters., dis-je soudainement en claquant des doigts, me rappelant.

Je me met en marche vers le sac.

- J’faisais de la boxe avec Clove et lui mais bon c’est vieux c’était y’a... 3 ou 4 ans. Et j’arrivais pas à me rappeler de son nom l’autre jour. Faudrait que je le recontacte. Si il est toujours là. Il était plus jeune mais une vraie teigne. Et toi tu fais quoi comme sport pour m’amener ici... ?


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MessageSujet: Re: Purple & Grey • PV   Purple & Grey • PV 1400359500-clockDim 22 Fév 2015 - 16:11
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- Alors y’a une différence entre secouer et balancer une branche dans un trou noir inter-dimensionnel...
- Hahaha !

Il est trop chou. Mais c’est vrai qu’il n’a pas l’air bien. J’aurais pas dû ?

- Tu sais... ‘fin non tu sais pas mais... Mon voeu c’était que tu me téléporte à l’endroit de ton choix.
- Haha ! Mais bien sûr !
- Non, j’te promet. Sur mes mains de bassiste, je te jure que c’était ça. J’voulais découvrir la sensation et voir... où t’allais choisir de m'amener.
- Wow… sérieux...

Touchée.
J’en ai même un frisson. Ça faisait longtemps que je n’avais pas rencontré quelqu’un de nouveau et que je me sente… déjà connectée, attachée à cette personne. C’est déroutant. Mon coeur se met à courir bizarrement.

- Marrant.
Je déglutis, troublée et ne sachant quoi dire. C’est plutôt rare, il faut l’avouer.
- Je suis gros fumeur, asthmatique et terrible en sport.
- Quoi ?! Je bondis illico hors du trampoline et vient à lui, posant mes mains trop familièrement sur lui peut-être. Asthmatique ? Oh merde. J’suis désolée. Une main se pose sur son torse et mon regard se plante dans le sien. Tu respires bien là ?
Il confirme que oui, c’est bon. Tout va bien. Je n’ai pas à m’en faire.
- Par contre je sais me battre et j’adore ça, donc je suis pas non plus totalement touriste ici. J’ai passé je ne sais combien d’heures à frapper ce sac de sable... Ah tiens. Lukas Peters.
Je me fige alors qu’il s’éloigne vers la zone boxe.
- J’faisais de la boxe avec Clove et lui mais bon c’est vieux c’était y’a... 3 ou 4 ans. Et j’arrivais pas à me rappeler de son nom l’autre jour. Faudrait que je le recontacte. Si il est toujours là. Il était plus jeune mais une vraie teigne. Et toi tu fais quoi comme sport pour m’amener ici... ?

Je mets un bout de temps à revenir dans la salle de sports avec Drew. Je lui souris timidement et m’approche jusqu’à pouvoir poser mes mains sur le sac de sable.

- Oui il est toujours là. Lukas. Mes yeux se baissent sur le tapis. C’est lui celui qui… se sentait pas prêt., conclus-je à voix basse. Puis je me reprends en inspirant. Dos droit, regard rivé sur le visage du bassiste. Ma voix porte à nouveau normalement. Sinon bah, je fais de l’escrime et du kendo depuis que je suis toute petite. Je me détache du sac et tourne autour en lui expliquant que en bonne gosse de riche, c’était obligatoire de savoir se défendre un minimum. Juste au cas où. J’ai appris le self-defense aussi, et Lukas m’a fait travaillé ça. Et euh… l’équitation, le skate, le parkour… Mmh j’ai déjà testé pas mal de sports extrêmes en fait. Parce que je suivais mon père et mon frère dans leurs aventures comme une vraie glue étant petite. Haha ! J’suis un garçon manqué. Et puis là, je suis au club de natation aussi.

J’ai parlé un peu vite, comme une fusée, en énumérant sur mes doigts tout ce que j’avais pu faire. C’est vrai que je passe beaucoup de temps ici quand je ne suis pas dehors. Il va clairement me prendre pour une hyperactive, une gamine. Bon tan pis. C’est ce que je suis après tout.

- Mais tu sais… Enfin non, mais… J’ai hésité avec un autre endroit. Je t’y emmènerais un autre jour peut-être. Parce que, en fait, je l’ai encore montré à personne. Je voulais pas partager jusqu’à maintenant., dis-je simplement en m’asseyant sur le rebord du ring, genoux repliés contre mon menton que je pose dessus tout en échouant mes iris sur Drew. Mais j’ai hésité et j’y ai pensé à te montrer. Mes lèvres se scellent quelques instants en le dévisageant, mes yeux retraçant les traits fins de son visage. Je sais pas pourquoi mais je sens que je peux te faire confiance. Est-ce que c’est bizarre de dire ça alors qu’on se connaît à peine ?, conclus-je dans un sourire sincère.


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MessageSujet: Re: Purple & Grey • PV   Purple & Grey • PV 1400359500-clockDim 22 Fév 2015 - 17:00
« Dualité. »


Quand elle a eu un coup de panique à propos de mon asthme, j’ai pris sa main dans la mienne, sur mon torse, et lâché un « non désolé j’crois que je vais te clamser dans les bras. » Pas crédible évidemment, dit avec le sourire et une lueur un peu moqueuse dans le regard, elle a vite compris. Je lui ai précisé que, même si j’ai eu un peu peur de faire une crise sur le coup, il m’en faut quand même un peu plus que ça. Genre, une bonne baston avec Clove et Lukas, pousser mon corps à bout jusqu’à cracher mes tripes. C’est mauvais, c’est dangereux, mais j’aime ça. Le petit frisson, quand on se met en danger. La “vieille” branche est peut-être pas très énergique mais elle aime s'effiler dangereusement et prendre le risque de se briser.

J’ai par la suite appris que Lukas était le fameux mec-perturbé-qui-a-des-problèmes-à-régler-avec-lui-même-avant-de-s’ouvrir-aux-autres. Tu m’étooooonnes . Je l’observe alors qu’elle parle de lui et décèle toujours les regrets. La tristesse. Elle a dit avoir été conne de rompre. Je ne lui demande pas si elle a toujours des sentiments pour lui, mais je me pose la question. Est-ce que c’est la tristesse de l’avoir blessé ou celle de ne plus être avec.

- Sinon bah, je fais de l’escrime et du kendo depuis que je suis toute petite.
- Ca sent la bourgeoisie.

Le cliché de l’escrime oui, je cherche pas beaucoup plus loin. En attendant j’ai raison, elle me le dit elle-même. Quand elle me dit que Lukas lui a fait bosser le self-defense, j’acquiesce, ponctuant d’un « il est excellent. » Balèze, pour un gosse de 14 ans. Enfin à l’époque, du coup ça doit lui faire 18 aujourd’hui. J’me demande si il a gagné en muscles, il était déjà bien bâtit à l’époque. Elle m’énumère ses sports et j’hausse les sourcils, hochant la tête avec une moue approbatrice. Et bah, ça en fait. Je me sens larve à côté. M’enfin je suis pas non plus du genre à faire des journées canapé ; si je fais pas de sport, j’me promène beaucoup, je découvre des choses, j’fais des trucs. Et puis, moi j’ai la musique.

Elle va s’installer au bord du ring et moi je reste là, à quelques pas, mains dans les poches, l’observant. Elle m’avoue avoir voulu m’emmener ailleurs, dans un endroit qui lui est cher et que personne n’a vu, ce qui me touche, tandis que je la fixe. Son “ jusqu’à maintenant” me va réellement droit au coeur, même si j’ai un peu de mal à le comprendre. Pourquoi ne pas y emmener Lukas, vu qu’elle a l’air de tenir à lui ? Ou a tenu à lui. Peut-être que c’est plus récent que ça et que depuis elle a pas eu de vraie relation, même amicale. Ca m’étonne, elle me paraît vraiment ouverte, sympa comme tout... Je l’ai rencontrée ce soir, fière et enthousiaste, au milieu de trois mecs - quatre avec moi. Je pensais qu’elle était du genre à traîner en bande, à se lier très facilement. Et en même temps, quand je repense à son train de vie et ses voyages et inquiétudes pour retrouver son frère, je peux aussi comprendre qu’elle puisse avoir une vie plus solitaire que ce qu’elle laisse paraître. Moi aussi, je peux donner l’impression de me lier facilement. C’est le cas. Mais je reste un très grand solitaire, indépendant et avec peu d’attaches, finalement. Peut-être qu’on a ce point commun.

- Je sais pas pourquoi mais je sens que je peux te faire confiance.

Je détourne le regard, machinalement, soudainement mal à l’aise. Je songe à mes tatouages. Entre autres, un chat noir sur l'omoplate, et un énorme corbeau sur mon flanc. Le chat porte-malheur et l’oiseau de mauvais augure, bien qu’il signifie également d’autres choses. Je les ai marqué sur ma peau pour prévenir les gens, entre autre. Comme un avertissement. Une signalisation pour repousser ceux qui s’attachent à moi alors que je suis persuadé de faire le mal. Je rend les gens malheureux. C’est du vécu, c’est prouvé. Encore très récemment avec Rebecca et tout mon groupe que j’ai lâché. Nos fans.

Et visiblement Sarah et cet Anshu, dont je ne comprend strictement pas de quoi ils me parlent.

- Est-ce que c’est bizarre de dire ça alors qu’on se connaît à peine ?
- J’sais pas si c’est bizarre mais c’est réciproque.

Et je ne devrais pas le dire. Mains dans les poches, je baisse les yeux au sol, faisant quelques pas sans but. j’aime que mes relations soient vraies, j’aime me lier aux gens, j’aime les rendre heureux, les protéger. J’aime être une bonne personne.

... Alors pourquoi j’aime autant la destruction, la souffrance, le carnage, la violence, le sang, et l’idée de la mort ?

Pourquoi je rêve constamment de faire couler le sang, pourquoi j’ai cette image constante de moi en train de frapper Sarah avec une violence démente... ?

Je déglutis, levant les yeux vers elle.

- J’aimerai bien voir cet endroit. Maintenant. Tu m’rend curieux.

Je suppose que cette dualité - qu'on a tous, au fond - mais qui est si forte en moi ne me quittera jamais. Je suis dangereux, Quinn. J'en suis convaincu, sans néanmoins pouvoir l'expliquer. Et j'aimerai te le dire. Mais, comme d'habitude, je n'y arriverai probablement pas - mon cœur est trop grand, trop vide, trop assoiffé pour ça.

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