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 Drew retrouve ses souvenirs (oneshot RP Skype)

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Anonymous
InvitéInvité
MessageSujet: Drew retrouve ses souvenirs (oneshot RP Skype)   Drew retrouve ses souvenirs (oneshot RP Skype) 1400359500-clockMer 4 Mar 2015 - 21:44

RP "SKYPE"  TERRY DREW




Ou comment Drew retrouve ses souvenirs.


28 Février.


Je frappe trois coups à la porte, souffle, glisse mes mains dans les poches arrières de mon jean. Mes jambes s’agitent nerveusement, mon regard court sur la porte. Je me torture les joues, frotte le bout de mon nez, frappe de nouveau. Terry Clayton ? Je tend l’oreille, l’approchant légèrement de la porte, guette un bruit quelconque. Allez, Terry, s’il vous plaît. J’ai enfin trouvé le courage de venir, ne faîtes pas que je retourne me terrer dans mes angoisses. 

Un visiteur. Penché sur son bureau, dans sa chambre, il prend le temps de finir de corriger sa copie avant de se lever pour aller ouvrir la porte. Décontracté, une main dans sa poche, l’autre dans l’encadrure, il fixe l’homme qui se tient devant lui. L’assistant prof de musique. Drew Bolton. L’amnésique. Il l’a reconnu, malgré son changement d’apparence, observateur. Mr Bolton. Un problème ? Il sourit, l’air un peu amusé, curieux, se dégageant d’un pas pour qu’il puisse entrer. 

Si j’ai un problème ? C’est peu dire. Dire que je deviens fou serait plus juste. Et je n’en ai pas encore conscience à l’instant ou j’entre chez lui, mais je suis à l’endroit même de la folie. J’ai... Mon regard glisse sur la pièce principale, et le chaos qui s’offre à mes yeux. On dirait qu’on a lâché un véritable zoo dans cette salle. J’hausse les sourcils un instant mais m’efforce de ne rien montrer, respectueux de l’homme qui m’accueille chez lui, alors qu’on ne se connaît pas. Je tourne mon regard sur lui, lorsqu’il entre dans mon champ de vision. Johnny Corso m’a dit que vous pouviez m’aider. Je fais un pas vers lui, vers le coin cuisine, tout en restant derrière le bar qui la sépare du salon. A retrouver mes souvenirs. On me les a changé, et je souhaite les récupérer. 

Tu peux t’asseoir. Café ? Oui, merci... Coup bref du menton vers le tabouret du bar, celui qui n’est pas la place de Lukas, alors qu’il part mettre la cafetière en route. Il s’installe. Ecoutant ses paroles, dos tourné à lui. Un sourire amusé, enjoué sur le bout des lèvres. Tout en sortant les tasses, s’affairant à la préparation des boissons, il parle. Le ton un peu malicieux, dérangeant. Johnny, vraiment ? Pourtant je n’aide pas les gens sans raison … Plus maintenant, fini l’altruisme désintéressé de tout. Mais voilà, c’est John qui l’envoie, et il voit ça comme un défi. Et comme il s’ennuie, s’ennuie plus que tout dans cette fin d’après midi seul avec lui même, avec l’Autre, il se dit que pourquoi pas. Pourquoi pas ne pas s’intéresser à ce “cas”. Je suis scientifique un peu magicien, mais je ne suis pas psychologue. Cela dit, je peux peut être en effet faire quelque chose pour toi. Il pose les deux tasses sur le bar, se penchant vers lui. Mais tu es sûr de vouloir retrouver la mémoire ? Sûr de pouvoir porter le poids de tes souvenirs ? Lourd, le poids, très très lourd. Il peut si facilement briser. 

... Je croyais que vous n’étiez pas psychologue ? Ce n’est pas méchant, je l’ai dis calmement, presque taquin, si je le connaissait mieux. J’ai pris ma tasse au même instant, plongeant mon regard dans le sien. Si vous pouvez le faire, faîtes le. Je peux vous payer. Le reste, c’est moi que ça regarde. Mais merci pour l’attention. 

Il rit, hochant légèrement la tête avant de se déplacer pour prendre place à ses côtés. Il prend sa tasse, en boit une gorgée, les yeux fermés. Très bien, puisqu’il est sûr de lui, très bien. Ce sera sûrement amusant. Inutile de me payer. J’y tiens. Je n’aime pas avoir ce genre de... dette. Il ouvre les yeux. Inutile, il préfère que tu aies une dette envers lui, qu’il pourra utiliser à n’importe quel moment - comme une assurance. Ce n’est pas encore dit que je vais réussir à te rendre la mémoire. Mais si oui, n’aie pas peur, je trouverai un moyen de payer rapidement cette dette. Mais pas d’argent. Il pose son coude sur la table, et pose son menton dans sa main. Sourire aux lèvres, il le regarde droit dans les yeux. Je vais avoir besoin que tu me dises tout ce dont tu te souviens. Pas ce que les gens ont pu te raconter. Ce que tu penses te souvenir, même sous forme de rêves. Et t’a-t-on dit quel type de don avait changé tes souvenirs ? 

C’est une modification de la mémoire. Je sais... Je sais qu’elle a été faite il y a sept mois. Mais que j’ai un peu plus de deux ans de faux souvenirs. Je cille, troublé, portant mon café à mes lèvres. Rebecca m’a tout expliqué. J’ai rencontré une fille, y’a sept mois. Je lui ai raconté... des choses dont je ne me souviens plus, et je lui ai demandé de remplacer ces souvenirs. Deux ans que je voulais oublier. Elle l’a fait. Elle m’a inventé un passé, tout en ne me cachant pas qu’il était faux. C’est fou. Je le regarde. J’ai pu assumer ce choix jusqu’ici, mais je n’y arrive plus. Parce-que mon vrai passé, tout ça, tout ce que j’ai voulu oublier, c’était ici. A Prismver. Avec tous ces gens qui m’entourent. Et ça devient insupportable, de ne plus savoir. 

C’est fou complètement fou. C’est fascinant. Lueur d’intérêt dans le regard, il acquiesce légèrement. Demander à ce qu’on mette son âme en pièce de son propre gré parce que l’on était certain que cela serait moins pire que de rester soi même ? Il peut, il peut essayer de comprendre. Mais il ne le fera pas, n’en demandera pas plus, tout ça lui suffit. Je vois. Ton don est bien d’avoir un esprit impénétrable n’est ce pas ? J’acquiesce de la tête, avant une nouvelle gorgée, tasse au bord des lèvres. Parfait. Il boit lui aussi, commençant à réfléchir, à évaluer les possibilités, les pour les contre, et les différentes solutions qu’il pourrait lui offrir. Lui exposer. Ce n’est que de la théorie, mais je suppose qu’en te concentrant, tu peux arriver à différencier tes vrais souvenirs de tes faux. Tes souvenirs d’il y a 1 an, ne manquent ils pas de détails ? D’odeur, de sons, de couleurs ? Il faut que tu cherches, cherche la différence entre ce qui est magique, et réel. C’est la première étape.

Je n’ai plus rien des vrais. Ou trop enfouis. Même en me concentrant, je ne me revois pas ici, sur l’île, je ne vois rien. La seule chose... - les, seules choses, ce sont des cauchemars. Je pose la tasse, la tenant de mes deux mains, la tapotant de mes ongles. Je plonge mon regard dans le liquide sombre. Je vois deux élèves. Des souvenirs précis d’instants forts. Trois élèves, en fait. Je n’avais jamais rêvé de cette ancienne amie, mais en refaisant de la boxe avec elle, comme avant, j’ai eu des flashs. Vrais, apparemment. 

Ton âme est donc sensible à la violence. A l’intensité. Si c’est ça qui rappelle tes vieux souvenirs, c’est à ça que tu dois t’accrocher. Même si c’est mal, terriblement mal - c’est la solution. Je vais te donner quelque chose qui va décupler la puissance de ton don. La pousser à son maximum. Et tu devras te souvenir. Te repasser en tête les deux dernières années que tu crois avoir passé avec cette fille, tout en repoussant, empêchant d’entrer tout ce qui n’est pas violent. C’est une théorie, c’est compliqué, c’est même plus probable que ça le déglingue plus qu’autre chose, mais peu lui importe. C’est une expérience, et c’est vraiment excitant, de pouvoir jouer ainsi avec une vie humaine.

Je fronce les sourcils, écoute attentivement, le regarde. Décupler mon don pour expulser la magie qui est déja dans mon esprit... J’acquiesce, mon regard se perdant sur le bar. Ça me semble logique. Qu’est-ce que vous voulez dire par “empêcher d’entrer tout ce qui n’est pas violent ?” Je le regarde, attentif. 

C’est tout ce que tu sais de tes vrais souvenirs, qu’ils sont violents. Intenses. Il faut que tu laisses ça te guider, et que tu acceptes cette nature qui a été maquillée, changée par cette fausse mémoire. Embrasser la violence pour retrouver la clarté de son esprit. Il a fini sa tasse, et pose son dos contre le mur, le dévisageant toujours. Comme je l’ai déjà dit, cela ne va peut être pas marcher. Peut être même aggraver ton cas. Tu es toujours partant ? 

Je soupire, prenant le temps de plonger mon regard dans le fond de mon café, réflechissant. Mes ongles claquent sur la céramique, ma mâchoire se crispe, mon regard s’envole, se perd. Je réfléchis, mais je sais au fond de moi que mon choix est déja fait. J’ai toujours beaucoup trop aimé le danger. Oui. Je le regarde. Le plus vite possible. 

Très bien. Installe toi dans le canapé quand tu as fini ton café. C’est complètement irréfléchi, de faire ça comme ça, sans prendre le temps de bien préparer les choses, de les tester, les annoncer. Mais Terry il a plus la patience de faire tout ça, plus la rigueur - on lui donne l’occasion de faire un truc dangereux il le fait et si ça marche, tant mieux, ça ne fera que prouver qu’il est vraiment génial, et ce sans avoir besoin de forcer. Si ça échoue, son égo en prendra peut être un coup, mais ce sera sûrement divertissant. Alors il va dans sa chambre, et prend une des seringues qui sont précieusement enfermées à clé dans un des tiroirs de son bureau. Il revient, garot et matériel en main - comme s’il s’apprêtait à lui fournir de quoi se faire une bonne dose d’héroïne. Il sourit. Ce n’est pas ce que tu penses, même si ça en à l’air. Il s’assied à côté de lui, lui faisant glisser la seringue entre les doigts. C’est ce qui décuple ton pouvoir. Ca peut être assez … fort. Violent. Mais tu as l’air sûr de toi, je pense que tu pourras facilement le supporter. Si l’Autre parmi tous a réussi, il n’y a aucune raison que quiconque ne puisse le faire. 

Qu’est-ce que je fous. Je fini mon café d’un trait alors que Terry quitte la pièce. Je me lève, essuie la moiteur de mes mains sur mon jean, devant, derrière, je souffle, tournant un peu en rond le temps de réaliser. Ok. Je sais pas. Je sais pas pourquoi, ni même ce que, je fais, mais je le fais. Je prend place sur le canapé, mon regard s’attardant de nouveau sur la montagne de feuilles sur la table basse, qui dégueule également sur le sol. ... L’appartement de Hulk. Réflexion stupide. J’hoche la tête pour moi-même. John m’a envoyé ici, je ne le connais même pas. Ni lui, ni Terry d’ailleurs. Mon regard s’accroche à la seringue, et ce sont des vrais souvenirs - plus lointains - qui m’effleurent l’esprit. Il s’installe près de moi et me rassure, alors que de nouveaux, de mes mains fébriles, je manipule une seringue entre mes doigts, la fixant. Quelqu’un l’a déja testé ? C’est fiable ? Je le regarde, demandant à être rassuré - un minimum. 

Je l’ai déjà testé. Et jusqu’à preuve du contraire, je suis parfaitement vivant. Sourire, regard profond. Allez, tu peux y aller Drew. Tu peux te jeter. 

Non. Qu’est-ce que je fous, putain de merde. “Je ne sais pas si ça va marcher.” “Ça pourrait être pire.” Je place le garot sur mon bras, tirant avec mes dents. Grand garçon. Et tout dans mon attitude révèle ma nervosité. Elle m’électrise la nuque. Je déglutis, hésite, et regarde ailleurs à plusieurs reprises dans un dernier espoir de reculer. Mais non. Lentement, elle me perfore, se glisse. Mon doigt appuie. Et voila que je m’injecte quelque chose dont j’ignore toute composition, donnée par un parfait inconnu. J’inspire avec force en la retirant, et la tend à Terry. Le souffle court. Je le fixe. Dîtes-moi ce qu’il va se passer. Et dîtes-le moi vite, avant que ça ne fasse effet. 

Il observe l’aiguille transpercer sa peau, et il entend déjà, déjà dans sa voix que tout ça commence à faire effet. Tu vas fermer les yeux, et faire ce dont on a parlé. Expulser. C’est tout ce qu’il peut dire. Parce que lui, quand il se pique, lui il ferme les yeux et il se parle se parle se parle se persuade rabaisse l’Autre - se sent puissant. Oui, c’est ça. Tu vas te sentir puissant. Comme si tu pouvais tout faire de tes mains. 

je souffle avec force, expulse déja tout l’air de mes poumons. Et quand je ferme les yeux, laissant tomber ma tête en arrière, sur le dossier du canapé, je crois que ma vision s’est troublé. Je ne veux pas vérifier si je vois flou. Je ne sens rien. Rien d’autre... que... ça. Ça glisse en moi. Partout. Ça monte. Ça monte tout en haut, direction le cerveau. Et ça me glace. Je sers les dents, m’accroche avec force à je ne sais quoi, mains crispées, dos courbé, torse soulevé. Ça glace, c’est gelé. Je me concentre, je rassemble toutes mes forces pour trouver Rebecca. Drew, je dois te dire quelque chose. Tes souvenirs avec moi sont faux. La plupart. Il y a deux mois, tu m’a demandé de modifier ta mémoire.” C’est le point de départ. Le point 0 du mensonge. Le moment ou j’ai su, ou j’ai appris. La Saint-Valentin chez elle - faux. Le concert en pleine rue - faux. Tout ce qui a moins de deux ans est faux. Je crois que je m’entend gémir de douleur, alors que j’ai l’impression que mon cerveau meurt gelé. Tout est faux. Sarah, je la frappe. Elle saigne. Anshu, nu, son regard qui me fixe, rougeoyant. Les souvenirs s’étirent. Je ne vois plus que de simples flashs, décousus, je revois des scènes. De plus en plus longues. Entières. Fournies. Mais tout est entrecoupés de moments avec Rebecca, avec le groupe, à Los Angeles, et rien n’a de sens, tout se mélange. Je sens le canapé sous moi, puis une surface dure. Un tapis. Je m’y agrippe sans le voir. Raccroche toi à la violence.” Je me vois blesser Anshu, je vois nos mains transpercées ensemble, je vois du sang, partout. Je vois Sarah. Je vois... je vois... Je ne vois plus rien. Et tout s’arrête. Lorsque je rouvre les yeux, je vois le plafond du salon. Mon regard trouve Terry. Puis l’horloge. Ça fait deux heures. ... Combien de temps est-ce que j’ai... ? Je me suis évanoui ? Je me redresse, une main sur le front, empoigne mes cheveux. Soufflé. Je le regarde, et me rend compte que j’ai le souffle court. Si je me suis évanoui, ça n’a du durer que quelques minutes. ... J’ai pris le contrôle. Un souffle, le regard perdu. Après un moment, je pouvais trier. Chercher. J’étais... puissant. 

Il pensait qu’il aurait tenu le coup. Il avait l’air fort, plus fort que lui, et Terry aurait vraiment parié sur le fait qu’il vienne à bout de toute cette histoire d’un seul coup. Mais non, il s’était évanoui. Perplexe, il avait quitté le canapé, et avait posé les jambes de Drew de manière à l’allonger. Puis il était reparti vaquer à ses occupations. Drew se réveille, et il quitte la salle de bain ou il était en train de se sécher après la douche. Les cheveux encore mouillés, il s’assied près de la table basse, en tailleur. Donnez m’en une autre. Il le fixe. Le transperce de ses yeux. Une autre ? Un sourire fend ses lèvres - inquiétant. Il ne devrait pas lui en donner une autre, pas de suite, pas alors que seulement deux heures s’étaient écoulées depuis la première prise. Mais il voit sa détermination, et il comprend que Drew s’était senti puissant. Tellement puissant. Et ce n’est la que la première fois, mais cette sensation, c’est une dont on peut difficilement se passer. Bien pire qu’une drogue. Il sort une seringue de sa poche et la lui balance. Il savait qu’il en redemanderai à son réveil. C’était presque trop prévisible. C’est ton deuxième essai. Fais en sorte de réussir, cette fois-ci. 

Il n’y a qu’une chose qui me pousse à attraper cette seringue, et recommencer, alors que mes mains sont légèrement secouées. L’adrénaline. Parce-que je sais qu’au lieu de m’accrocher au canapé, au lieu de gémir de douleur, j’aurai pu faire plus. j’aurai pu faire mieux. J’avais les armes. J’étais... au delà des hommes. Au delà des mages. J’étais au dessus, avec une puissance effroyable. J’injecte, assis. Je ne vais pas fermer les yeux. Sauf là, maintenant, quand la glace reprend mon cerveau. Je serre les dents. J’attends. Ça va venir. J’attends. C’est là. J’ouvre les yeux. Je défie la seule consigne qu’il m’a donné. Et je le fixe. Je me sens animal. Un animal monstrueux, plus puissant que le monde entier. Je peux manipuler mon cerveau. Mon propre cerveau. Je tombe sur les genoux, au sol, mais c’est volontaire. Tout est trouble, vacille sous mes yeux, mais je vois ma main se tendre vers une feuille, la ramener vers moi. le stylo, que j’empoigne. La pointe s’écrase sur la surface blanche. Je tremble. Et j’écris. J’écris tout. J’entoure, je barre, je fais des flèches, je trie, je dessine. Je tremble, tremble d’excitation. Je souris. Dément. Je ne vois pas ce que je fais mais je sais, ce que je fais. Je sais tout. Chaque seconde, mon poing s’écrasant sur la figure de Sarah me donne une décharge démentielle qui m’envoie de nouvelles images. Les autres, Rebecca, tous ces mensonges, je les repousse, je les hais. Mensonges, mensonges, mensonges. Je les raye sur la feuille avec force, et mon cerveau les raye de ma mémoire. J’écris, encore et encore. j’ai envie de rire. Rire de la facilité, rire du pouvoir divin que j’ai en moi. Je manipule ma mémoire. J’en sors sa magie à elle, sale, si faible, si faible comparé à ma puissance. Je nettoie, et plus je nettoie, plus ce qu’il y a dessous est clair, net. J’ai été un monstre. Je les ai fais saigner, et j’ai aimé ça. J’ai adoré ça. J’adore, ça. Tout est clair. Tout est clair maintenant. Et quand je pose le stylo, enfin, je me sens épuisé. De corps, d’esprit. J’ai donné, tout donné. Et là, je lève les yeux sur Terry. Cette fois, il semblerait qu’il soit resté à mes côtés. Et il m’observe, je le distingue malgré le trouble de ma vision. Il sourit. Et je souris aussi - carnassier. Alors, je le comprend, son petit sourire énigmatique. Celui qui trouble ses collègues, celui qui me troublait. Je le comprend. Je sais ce qu’il renferme. Et la glace de mon cerveau fond. Mes muscles tremblent, tout mon corps tremble. Démentiel. Nouveau regard sur l’horloge. Nouvelle perte de conscience de quelques minutes. J’ai travaillé trois heures. Café. Me revoilà assit au comptoir de Terry, liquide ambré entre mes mains. Calmé. Je ne tremble plus, je vois de nouveau. C’est... j’hoche la tête doucement, le regard fixé. Incroyable. Je le regarde. Tu es un génie Terry. Tu es plus que ça. 

Il est fier Terry, pire, bouffé d’arrogance face à cet homme qui vient de louer tout son talent. Talent qu’est même pas vraiment le sien, parce que c’est l’Autre, l’Autre qui a tout fait, mais pour ça il efface la ligne qui sépare ses deux entités et profite. Silencieux. Oui, c’est un génie. Oui, c’est ça, un génie, et bien plus, tellement plus. Et pourtant si simple. Juste un homme. Sourire. Juste un homme qui vit et qui donne tout ce qu’il a en lui - c’est de là que naît le génie, c’est de là que naît ce qu’il est. C’est rien de plus. Que vas tu faire, maintenant que tu as retrouvé tes souvenirs ? Tu vas vivre, maintenant, Drew ? Ou crever de nouveau. 

Je sens la fatigue dans chaque parcelle de mon corps. Deux doses d’un coup, ça ne peut pas être bon. Pas quand ça procure cette chose immense. Je vais déguster, je le sens. Je  ne sais pas comment ça va se manifester, quand, pendant combien de temps, mais je sais que ça ne peut pas être bon, malgré toutes les choses incroyables que j’ai ressenti. Je sais qui je suis.  Je sais ce que j’ai fais, de bien, de mal. Je sais exactement qui je suis et assume tout. Je vais...  je cille pourtant. Quoi, qu’est-ce que je vais faire, maintenant ? Replonger, reprendre le combat, les déchirer, les haïr, les bouffer, les aimer ? Non. Non, parce-que j’avais des raisons de faire ça, avant. Mais il me manque quelque chose désormais. La flamme. Mais sept réels mois passés hors de l’île m’ont fait sortir la tête de l’eau, m’ont extirpé de leurs griffes. Je ne veux pas y replonger, je ne veux pas stagner, m’enliser dans ce combat, aussi jouissif soit-il. Il faut que j’avance, maintenant que je sais qui je suis. Je vais assumer ce que je suis et ce que j’ai fais. Contrairement à ce que j’ai fais il y a sept mois, en lui demandant de lâchement tout effacer. Et je vais faire ma vie. ... une nouvelle vie, comme JE l’entend. Pas comme ils le voudront eux. Je ne suis plus entre leurs griffes, je ne suis plus leur jouet. Je ne suis plus prisonnier d’eux. Comme tu n’es plus prisonnier de la vie pitoyable de l’Autre, Terry. Je le regarde. Merci. Et quelle que soit la dette, je serai là. Tu peux me demander n’importe quoi Terry. Je sais qui je suis. Un homme capable de tout.
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