J'empreinte votre douche | ft. Alexander Blaze

Quelle belle journée qui s'annonçait ! Aujourd'hui, j'avais la chance de commencer plus tard que d'habitude et, malgré le fait que j'avais entendu mes colocataires se lever pour aller en cours, j'avais décidé de rester tranquillement sous la couette pour profiter d'un maximum de cette chaleur réconfortante. Il fallait avouer que rester au lit était un véritable bonheur que tout le monde aimait prolonger. Ce n'était pas parce que j'étais dans la classe B que je devais forcément me lever aux aurores tous les jours pour bosser encore et encore. Certes, j'avais des devoirs, mais je me rattraperais lors d'une soirée, je savais que je pouvais toujours me débrouiller pour rattraper ce temps perdu à flemmarder. Comme j'étais seul, je n'avais même pas besoin de me presser dans la salle de bains avant qu'elle ne soit envahie par toutes mes camarades de dortoir. Je m'étirais longuement tout en profitant de ce silence paisible et reposant avant de finalement décider qu'il était temps que je me lève une bonne fois pour toutes. Si jamais je restais une minute de plus, je sentais que j'allais fusionner avec mon lit, ce qui n'était pas vraiment conseillé.

J'entendis alors quelqu'un frapper à la porte et je me demandai qui pourrait bien être l'inconnu à cette heure-ci. Après tout, la plupart des étudiants étaient déjà en cours, mais cela pouvait bien être quelqu'un de ma classe aussi, c'était à voir. J'informai que j'arrivais avant d'enfiler prestement un pantalon pour ne pas ouvrir en sous-vêtements et j'ouvris la porte pour remarquer qu'il s'agissait... d'une totale inconnue. Non vraiment, elle ne me disait rien du tout, si bien que je me demandais si elle ne s'était pas trompée de cabanon par le plus grand des hasards. J'allais le lui faire remarquer lorsque je vis enfin dans quelle tenue elle était. Elle n'était vêtue que d'un simple peignoir !! Suite à cette constatation, mon visage prit une couleur écarlate avant que mon regard revienne vers son visage pour éviter d'apercevoir ses formes, ce qui aurait pu signifier mon arrêt de mort.

B-B-Bonjour... Que... Qu'est-ce qui t'arrive ?

Bien évidemment, dans ce genre de situation, j'étais super mal à l'aise et cela ne faisait qu'empirer lorsque je me rendis compte que j'étais moi-même torse nu puisque je n'avais pas encore eu le temps de passer par la salle de bains. Sans compter le temps extérieur qui me rappela assez froidement que nous étions en automne et donc, qu'il fallait éviter de rester en petite tenue comme nous l'étions.

Je t'en prie, entre avant d'attraper froid.

En bon hôte, je lui gardais la porte ouverte pour l'inviter à rentrer avant de la fermer pour éviter que l'air frais ne pénètre davantage le dortoir chaleureux. Heureusement pour moi, les filles étaient déjà parties, je n'étais pas sûr qu'elles apprécieraient le fait qu'une inconnue vienne dans notre dortoir. D'ailleurs, pourquoi était-elle là ? Et surtout, pourquoi dans cette tenue ?!

J'étais encore un peu perdu à cause de la situation actuelle. J'étais tranquillement en train de flemmarder pendant l'une de mes rares matinées où je n'avais pas cours et je venais d'être dérangé alors que je n'étais même pas encore habillé par une jeune femme vêtue d'un simple peignoir qui avait l'air de tout juste sortir du lit avec un grand sourire ! Qu'est-ce ça faisait du bien de sortir tout ça d'un coup ! Si seulement je pouvais le faire en vrai... mais non, c'était uniquement dans mon esprit que toute cette scène se passait. En réalité, je voyais plusieurs mini-moi avec chacun une réaction qui lui était propre : un qui rougissait jusqu'à l'explosion parce que j'étais torse nu et qu'elle était en tenue légère elle aussi, un qui courait des aller-retours pour extérioriser sa gêne, un autre qui somnolait encore et un qui dissimulait derrière un mur. Pour résumer, c'était le chaos dans ma tête et je ne savais pas trop dire à part la faire rentrer pour éviter qu'elle n'attrape froid ou que quelqu'un d'autre la voir entrer ainsi dans mon cabanon et se mette à s'inventer une histoire erronée. Après tout, je n'avais jamais été intéressé par les filles de mon âge, je préférais étudier, même si mes camarades me forçaient un peu la main en me disant que c'était tout à fait naturel. Intrigué, je l'observais discrètement de la tête aux pieds pour tenter de me faire une idée d'elle, mais dès que j'arrivais à l'ouverture de son peignoir, je ne pouvais pas empêcher mon visage de chauffer et de devenir rouge écrevisse tout en déviant mon regard pour éviter de passer pour ce que je n'étais pas : un pervers ! Finalement, l'inconnue finit par me donner son nom et m'expliquer la raison de sa venue ici. C'était tellement idiot que j'avais envie de rire nerveusement, mais je me retenais pour ne pas la vexer. Quoi qu'il en soit, cela me permit d'y voir plus clair et de retrouver mon calme habituel.

Je comprends. Et bien, je t'en prie, la salle de bains est par là, mais ce n'est pas dit que tu aies de l'eau chaude. Mes colocataires sont toutes des filles après tout. Et surtout, ne touche pas à leurs affaires, elles me tueraient si jamais quelque chose a bougé...

Ce n'était pas vraiment une métaphore. Elain serait bien capable de me tuer physiquement et Kanna se chargerait de faire apparaître mes pires cauchemars pour que je meure d'une crise cardiaque. Les deux autres n'étaient pas un danger à mes yeux, entre la lunatique Amélia et la timide Fancyfer, je n'avais rien à craindre d'elles. Alors que je lui avais montré l'endroit que Cassiopea désirait, je cherchais hâtivement un haut à mettre pour éviter de rester torse nu encore plus longtemps. Premièrement, cela ne se faisait pas et deuxièmement, cela me gênait plus qu'autre chose. Je ne voulais pas passer pour un exhibitionniste aux yeux des autres étudiants à cause de cette histoire ! Il me suffisait plus qu'à attendre qu'elle finisse pour prendre sa place et me dépêcher d'aller en cours, je ne voulais pas arriver en retard.

Aussi étonnant que cela puisse être, Cassiopea mit un temps relativement court dans la salle sacrée. Je me plaisais à l'appeler ainsi vu ce qu'elle représentait pour moi en compagnie de quatre jeunes femmes. Il fallait toujours que je me presse pour la prendre le premier et les laisser se disputer l'ordre d'entrée entre elles pendant que je filais discrètement. Lâche ? Et alors ? Pour sauver sa vie, tout le monde l'est, c'est un fait ! Du coup, je n'allais même pas être en retard pour aller en cours, je pouvais passer un peu de temps sous l'eau avant que cette dernière finisse froide vu le nombre de personnes qui étaient passées dessous. Et voilà que la demoiselle en détresse sortait tout prête et joyeuse après s'être décrassée sous de l'eau à bonne température. La mine qu'elle affichait sur son faciès était entièrement suffisante à comprendre ses pensées, aucun besoin d'avoir des pouvoirs télépathiques pour le savoir. Cassiopea déclara qu'elle ne savait pas comment me remercier, mais elle n'en avait pas besoin, je rendais service sans attendre quelque chose en retour. Quoi qu'il en soit, je gardais tout de même ses paroles en mémoire, si jamais elle était un jour capable de me renvoyer l'ascenseur, elle pourrait s'acquitter de cette dette. Elle enchaîna sur le fait qu'elle était surprise de constater que j'étais épargné alors que je ne vivais qu'avec des jeunes femmes alors qu'il lui suffisait d'une seule personne pour être à cours d'eau chaude dans son cabanon.

Trois ? Non, quatre ! Je pense qu'elles se sont mises d'accord entre elles pour éviter qu'un incident arrive et que tout explose dans la cabanon... Du coup, je profite de ça moi aussi ! Par contre, ne te sens pas obligée de m'aider en retour, je l'ai fait sans arrière pensée. Oh j'y pense, je ne me suis même pas présenté ! Je m'appelle Alexander Blaze, je suis en cinquième année... et je vais finir par être en retard.

Sans même lui laisser le temps de répondre, je pris cinq minutes pour me préparer avant de ressortir revigoré. Mon uniforme était en place et je récupérais ma sacoche, laquelle contenait toutes mes affaires, si bien que j'étais fin prêt. La jeune femme ne m'avait pas demandé de quelle classe j'étais et je devais avouer que je m'en fichais tellement que toutes ces différences de niveaux que je ne l'avais même pas précisé lors de ma présentation. Cependant, comme j'avais mis la cravate bleue correspondait aux B, elle n'aurait aucun mal à le deviner par elle-même et je serais alors dans l'ignorance de sa propre classe.

Et voilà ! Maintenant, si ça te dérange pas, je vais devoir y aller si je veux arriver à temps pour les cours, d'ailleurs, tu devrais te dépêcher toi aussi normalement.

Je ne voulais pas me montrer désagréable, mais j'étais juste pressé et j'espérais qu'elle comprenne ma situation. De plus, si elle devait également se rendre en cours, elle pouvait toujours m'accompagner pour discuter un peu plus longtemps, sa compagnie ne me dérangeait pas puisqu'elle paraissait bien sympathique.