Le LMS, créateur de liens sociaux

Le LMS, créateur de liens sociaux

Le seul truc bien pendant les journées de cours, c'est la fin de la journée. En gros, pile le moment où on était actuellement. Le vrai moment de libération, après la torture mentale subie tout la journée. Et le pire du pire, ça devait être cet uniforme. Dieu sait que j'aime pas les cravates. Et comme je suis pas croyant, Dieu est pas sensé savoir quoi que ce soit sur moi, c'est pour dire le niveau.

Je m'étais posé dans la cour intérieure, assis contre un mur par terre. Comme d'hab, j'avais défait ma cravate. Je le faisais toujours après les cours, on va dire que ça marque la fin du calvaire. Et comme toujours, La Ma Sticot s'était incrusté dans ma capuche ce matin, ce qui faisait que je me l'étais trimballé toute la journée. Collant ce reptile.

Pour le moment, il était tranquillement installé sur mon épaule. Forcément, sinon il serait écrasé dans ma capuche. Mais il serait au chaud. Faut dire qu'il faisait frais un peu ici. Pas étonnant, on arrivait en hiver.

Ca devait faire quoi, 15 minutes que j'étais installé là, dans la cour, mes partitions sur les genoux, en train de chanter. Ma façon de décompresser de la journée entière passée en salle de classe. J'aurais bien aimé avoir un petit accompagnement ce soir, sauf que Mil' était pas dispo, et je connaissais personne qui pouvait le faire. C'était dommage, va falloir pallier à ce problème.

J'étais en pleine chanson quand d'un coup, je sens et vois LMS décoller de mon épaule, planer sur plusieurs mètres jusqu'au sol, et foncer vers une jeune fille. Qu'est ce qu'il fichait encore celui là? Je me lève en laissant mes affaires sur place et me précipite à sa suite. Lui était déjà arrivé et avait escaladé l'épaule de la fille.

Je peux savoir ce que tu regarde comme ça la bleue?

Il a fini de baragouiner? C'est pas comme si elle allait le comprendre. j'arrive devant la fille et lui adresse un sourire gêné

Excuse-moi, mon LMS est quelque peu turbulent. Tu viens bien revenir te percher sur mon épaule toi?

Je sais même pas pourquoi je lui dit ça, il se contente de me regarder d'un air narquois. Si un lézard peut avoir un air narquois.

©Gau

On ne peut pas éternellement fuir

FEAT Lysander Sedley

La cour était presque vide en cette fin d’après-midi. Peu d’élèves osaient affronter le froid ambiant et préféraient se pelotonner au chaud dans les bâtiments. Je les comprenais. Cela dit, je préférais rester seule et éviter de me confronter à eux pour aujourd’hui. C’était principalement pour cette raison que j’étais assise au bord de la fontaine, emmitouflée dans la veste de mon uniforme, les yeux perdus dans le vague. J’aurais aimé voir Cheryl mais elle se baladait toujours en dehors de ces murs et je ne me sentais pas d’attaque à traverser  les couloirs. J’attendais juste patiemment que la nuit tombe et que le plus grand nombre d’élève possible retourne dans ses quartiers. Enfin, je devais patienter un bon moment avant que cela n’arrive… Un vent glacial se levait à nouveau et je frissonnais davantage, portant mes mains à mes bras pour me frictionner comme je le pouvais. Il fallait que je m’occupe. J’avais bien emmené un livre mais je le connaissais par cœur et même si j’avais quelques musiques entraînantes sur mon cellulaire, je ne me voyais pas danser ici, pas plus que je n’allais parler aux animaux. J’étais déjà assez étrange aux yeux des autres… D’ailleurs, c’était une chose que j’avais du mal à comprendre. Nous étions tous « anormaux ». Enfin, le système de popularité ne changeait visiblement pas entre humains et sorciers. Les personnes seules ne sortaient pas vraiment du lot. Je lâchais un long soupir et quittais la fontaine pour m’asseoir sous l’arbre fruitier. Je m’adossais confortablement à son tronc et fermais les yeux pour me concentrer sur les bruits environnants. Je ne voulais pas parler aux animaux mais rien ne pouvait m’empêcher de les écouter. Ce fut ainsi que je somnolais presque au bout d’une heure. Presque, puisqu’une voix masculine se faisait soudain entendre dans la cour en me faisant ré-ouvrir les yeux.

Il était assis plus loin, des partitions remplissaient ses jambes et il ne faisait guère cas de ce qui l’entourait, contrairement à moi. Je l’observais un peu plus attentivement en silence, les oreilles bien ouvertes jusqu’à ce qu’un reptile saute de son épaule pour venir m’adresser la parole d’une façon un peu brutale. J’ouvrais grand les yeux, hésitante, me demandant vaguement si cet animal connaissait mon don par d’autres animaux ou si c’était le pur fruit du hasard mais répondais tout de même :

« Probablement la même personne sur qui tu étais perché. »

Un sourire étirait mes lèvres mais s’effaça aussi vite qu’il était arrivé en voyant le fameux chanteur debout face à moi. J’eu un geste de recul quasi inconscient en priant pour qu’il ne m’ait pas entendue. A moins qu’il ne connaissait déjà ma réputation… Ses paroles me réconfortèrent quelques peu mais je ne réussis qu’à lui fournir un rictus gêné pour tout sourire.

« Au… Aucun problème, il ne m’a pas dérangée ! »

Un silence pesant commençait à s’installer, aussi enchaînais-je brusquement :

« Tu te débrouilles bien… Pour le chant, je veux dire ! »

LMS remet une couche

Un jour, je réussirais à le dresser comme il faut ce LMS. Sauf qu'en attendant, il continuera sans cesse de n'en faire qu'à sa tête. Saleté de caboche de lézard en acier. Ce soir, il est reparti pour faire conneries. Cette fois, il va embêter une fille qui est assise dans la cour, sous l'arbre fruitier. Superbe, il manquait plus qu'il aille vers les gens comme ça. Il est pas au courant que certains le feraient dégager assez violemment? Je me lève donc en vitesse, priant dans ma tête pour que mes partitions dégagent pas, et me précipite à la suite du lézard récalcitrant.

Probablement la même personne sur qui tu étais perché.

A qui elle venait de parler? Ya personne autour. Surtout qu'elle avait la tête tournée vers LMS... Elle lui parlait? Je dois me faire des idées, si ça se trouve ya juste quelqu'un de l'autre côté de l'arbre. Mais du coup la phrase devient bizarre. J'arrive devant la fille et demande -gentiment- à LMS de revenir, et bien sûr il ne m'écoute pas.

Ah ouais, et pourquoi tu le regardais? Il t'intéresse? Je te préviens, c'est pas un gars facile. Et nan je reste là.

Le voilà qui baragouine, d'abord en direction de la fille et après vers moi. Des fois j'aimerais bien savoir ce qu'il dit.

Au… Aucun problème, il ne m’a pas dérangée !

Je reporte mon attention sur la fille, une B au vu de sa cravate bleue. Ce qui me fait penser que la mienne est toujours autour de mon cou, mais dénouée. Bah, c'est pas comme si j'en avais quelque chose à faire d'être présentable.

Tu te débrouilles bien… Pour le chant, je veux dire !

Je la regarde un petit peu étonné. Elle m'écoutait? Je m'attendais pas vraiment à ça, il me semblait pas chanter trop fort pourtant. Je crois bien que je m'étais trompé pour le coup.

Ah, euh... Merci. Je pensais pas que tu pouvais m'entendre, excuse si ça t'as gêné. Je m'en suis pas rendu compte.

Je jette un coup d'oeil derriere moi. Pour le moment c'est bon, les feuilles sont encore là.

©Gau