Ansel, la grenouille rouge parano.

Il ne faisait pas chaud dehors, ce qui est normal puisqu’on est encore en Février. La nuit était tombé déjà bien tombée et cela t’arrangeais qu’elle ne soit pas arrivée trop tôt. Ainsi il y avait plus de chance que tout le monde soit rentré chez soit, ou bien dans sa chambre.
Tu ne pouvais clairement pas sortir par la fenêtre, tu devrais utiliser la porte comme n’importe quelle personne civilisé, mais pour ça il te fallait une bonne excuse. Oui sinon tu serais sortie par la fenêtre, mais les cabanes n’offrent pas une intimité te le permettant, au fond ça t’arrangeais presque. Cela serait mentir si cette action n’avait pas été prémédité dans ta petite tête, t’avais compris qu’agir sans une réflexion plutôt poussé chez toi ce n’est pas vraiment une bonne idée, ou plutôt disons que tu n’exprimes pas tout ton potentiel dans ce genre de condition. C’est donc pour la deuxième fois depuis ton retour de la clinique que t’as prétexté le besoin d’aller faire un tour dehors pour trouver le sommeil. Comme la dernière fois t’as dis que si jamais ça ne venait pas, t’irais toquer à l’infirmerie demander un truc pour que Morphée se décide enfin à te faire un câlin quoi.
T’avais vraiment du mal à dormir, ou disons plutôt que tu fuyais ce moment, parce que tu le savais et les autres aussi… tes gémissements dans la nuit, puis les hurlements de peurs, parfois on te retrouvait même pas dans ton lit, mais planqué en boule dans un coin d’une armoire. Des terreurs nocturnes. T’osais pas le montrer, mais tu flippais de fermer les yeux, ton cerveau déconnait et tu voyais des choses que tu n’arrivais même pas à raconter au psy.

C’est donc ainsi, vêtu de ta tenue pour entrer par effraction dans des chambres et déplacer des types avec leurs affaires dans une autre chambre, que t’as embrassé Min souhaitant une bonne nuit à toute la cabane, oui, même à Léocade avant de sortir. Au font tu te disais que si tu sortais ainsi, ça leur offriraient un peu plus de temps de sommeil avant que tu ne les réveilles à cause de tes crises. T’avais un petit sourire en coin des lèvres, dans la poche centrale de ton sweat t’avais une clé USB vierge plutôt puissante avec assez de place pour copier beaucoup, beaucoup de chose, t’avais aussi une lampe frontale ainsi que le passe-partout que t’avais récupéré à Gautier dès ton retour… ce n’était pas lui qui te l’avais rendu ? Tu ne sais plus.
Tu ne t’inquiètes pas trop, Niels est quelque part entrain de faire en sorte que personne ne te suives, que tu sois seul. Il ne sait pas ce que tu vas faire et faut avouer que tu ne sais pas trop non plus, mais tu te dis que cela sera toujours utile… peut-être, un jour. T’as orchestré tout cette petite mise en scène minable, t’es pas génial comme metteur en scène, mais bon, t’essayes de ton mieux quoi. C’est pour ça que tu sors quelque heure la nuit et que tu continueras encore après, pour que cela ne paraisse pas aussi louche que cela pourrait l’être. Ainsi tu continue aussi à faire croire que tu ne contrôle toujours pas ton pouvoir, même si les gants ça te fais soule, mais bon… tes cheveux aussi, faut vraiment que t’ailles les faire couper là. T’entends déjà Gau t’appeler Cousin Machin comme dans la Famille Adams et tu soupires avant de te remettre vraiment en route.

Le Bâtiment Administratif. Tu capuches autour de toi, même si la probabilité de te faire chopper avec un collier te rendant indétectable est mince, vraiment mince, surtout que t’as aussi le bracelet repousse Tartiflette quoi. Personne, alors rapidement à l’aide cette petite clé magique tu t’introduits à l’intérieur, prenant étrangement une certaine précaution à refermer la porte derrière toi, à clé. Tu sors en suite ta lampe que tu te mets au front et l’allume sur l’éclairage le plus faible, immédiatement tu files dans le secrétariat, enfin, t’en ouvre la porte quoi avec le passe et tu entres.
Tu sais ce que tu cherches et tu sais pourquoi tu es venu alors rapidement tu allumes un ordinateur. C’est presque un jeu d’enfant de craquer le code d’accès, tu t’excuses intérieurement auprès de la Señora Ferrés qui est quand même une programmatrice de génie. Tu fouilles quelques minutes une fois la session ouverte et tu finis par trouver. Les dossiers de tout le monde. Élèves, personnels et professeurs, anciens ayant été à Prismver. T’insères la clé USB et avant de lancer le copier/coller, tu vérifie si tout passe, de justesse, pour une fois t’as le cul bordé de nouilles sweetie et tu lances le truc.
Bon ben maintenant t’as plus qu’a attendre. Tu t’installes sur la chaise roulante et t’attends, tu laisses ton esprit se demander encore pourquoi tu fais ça, à quoi ça va te servir dans le font. La seule réponse que tu trouves est : Connaît toujours ton ennemie. Hum… t’irais bien fouiller dans les tiroirs mais bon, ce n’est pas une bonne idée, si une enquête est ouverte. Enfin tu ne vois pas comment une enquête pourrait être faire : tu ne détruis rien et ne vole rien avant de le faire disparaitre, tu fais juste un copier/coller, mais en bon parano que t’es devenue tu t’es assuré que si jamais il y a enquête tu ne seras pas soupçonné, tu viens ici presque tout les jours avec un infirmier ou le psy, donc forcément il y a des traces de toi un peu partout dans ce bureau.
Une fois le tout copié, tu ouvres ton dossier, histoire de voir s’il est à jours et tu souris. Cela semble rassurant que certains savent et font leur travails dans le pensionnat. Tu quittes la session et éteins l’ordinateur avant de récupérer la clé USB et de sortir délicatement du bureau que tu fermes à clé derrière toi.

Avant d’ouvrir la porte d’entrée du Bâtiment Administratif tu vérifies que personne ne passe, ce qui serait suspect, mais bon, toi sortant de là encore plus, avant de ré-ouvrir la porte et te faufiler discrètement à l’extérieur. Tu refermes celle là aussi et bien sûr tu as retiré ta frontale bien avant de sortir dehors.
T’as réussi, t’es rassuré tout c’est très bien passé. Tu rentres donc calmement jusqu’à ta cabane et tu vas te coucher dans ton lit comme si de rien n’était. Avant tu fermes quand même à clé la chambre et retires tes chaussures. Tu ne dormiras pas beaucoup cette nuit là Ansel, vraiment pas beaucoup.

Le lendemain matin, alors que tout le monde est partie en cours, t’as attendus, fait semblant de dormir alors que pas du tout. Donc une fois seul tu te lèves et attrape ton ordinateur que tu allumes. T’as une seconde clé USB comme celle que t’as utilisé hier soir et naturellement tu fais une copie de son contenue sur sa jumelle. Ca prend du temps et t’en profite pour relire un bouquin et t’habiller.
Une fois fini tu éteins l’ordinateur et prends les deux clés t’en fourre une dans la poche de ton jeans et l’autre tu la garde à la main. T’attrape un petit carton dans lequel il y a un mug avec écrit « I ♥ Prismver » et un putain de Lama. Tu glisses la seconde clé USB dans le mug et tu l’accompagne d’un petit mot pour ta tante vivant à Londres. Tu t’excuses si ton présent arrive en retard et tu lui souhaite tout de même un Joyeux Anniversaire, avec en P.S la consigne de déposé la clé USB dans ta chambre chez elle. Tu refermes le tout et sort de la cabane en direction de la poste de l’île.
Les gens te donnent un petit colis pour que cela ne soit pas abimé durant le trajet et tu écris soigneusement l’adresse de ta tante avant de leur remettre le petit carton et en suite tu t’en vas, sourire aux lèvres. Depuis ton accident t’as appris pas mal de choses sur Prismver, comme ne rien laisser de trop personnel et cette clé USB est le genre de chose dont il faut avoir une copie en lieu sur.

Tu mets tes mains dans tes poches, te demandant l’heure qu’il est et ce que tu vas bien pouvoir faire de ta journée. Pas grand-chose, puis à part rentrer dans ta tanière tu ne vois pas quoi faire, alors c’est probablement ce que tu vas faire… attendant que Min finisse sa journée et que tu lui propose de regarder un film quand elle rentrera. Ouais, c’est une bonne idée ça, mais là tout de suite tu risques surtout de t’endormir.


© YAM for Prismver