They call the rising sun [Siham V. Harris ft. Noa A. Stamm]
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Sujet: They call the rising sun [Siham V. Harris ft. Noa A. Stamm] Jeu 14 Avr 2016 - 23:14
Stamm Noa A.
Harris Siham V.
They call the rising sun
Le soleil jouait avec tes cheveux implacables en quelques reflets de suie. Il était tôt, trop pour certains, parfait pour toi. Le calme t'appartient comme rarement il l'a fait. La salle de musique est aussi grande que d'habitude. Toutes sortes d'instruments gravitent en paix. Quel fossé avec la réalité.
Tu t'assois tranquillement sur le siège du piano. Ça te rappelle ton enfance. C'est un piano à queue d'une qualité que ton pauvre clavier de New York n'atteindra jamais. La première fois que tu as effleuré les touches d'un tel instrument, c'était à Vienne. Un sourire débile s'accroche à tes lèvres. Tu le fais disparaître. Les souvenirs te donnent envie de t'evader. Tu poses tes paumes sur le siège, mains à l'envers. Tu secoues les jambes tel un enfant. Que vas-tu jouer ?
Tu chantonnes quelques airs des plus classiques et connus. Du baroque, puis des musiques de ballets. Tu t'ennuies. Ce serait bien, quelque chose de plus vivant. Tes prunelles bleues se lassent rapidement de ce que tes mains et ton esprit savent.
"Que jouer ... ?" Tu as même finis par parler. Quel Désespoir, te moques-tu de toi-même.
Tu te relèves d'un coup, revigoré. Tu pourrais glousser tellement tu es heureux de ton idée. Mais ç'aurait été un peu étrange. Tu n'en as jamais joué, ce serait excellant ! Tu trépignerais presque d'impatience. Vraiment.
Tu te concentres quelques secondes. Le temps de te souvenir de la chanson. Tu fais l'éviter tes doigts au-dessus des touches, liant sons et notes. Tu rouvres les yeux. Frissonnes. Te replaces correctement.
Et tu te laisses emporter par les premières touchés de House of the Rising Sun. Ça fait quelques instants que tu laisses tes doigts se glisser sur l'ivoire et l'ébène quand tu entends quelqu'un entrer. Sûrement un élève attiré par le bruit. Ou l'envie de jouer aussi. Peut importe. Tu l'ignores, comme tu fais d'habitude avec les gens.
Tu ne t'attendais vraiment pas à ce que l'intru chante.
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Sujet: Re: They call the rising sun [Siham V. Harris ft. Noa A. Stamm] Ven 15 Avr 2016 - 19:29
C’était un après-midi bien calme à Prismver, les rayons du soleil s’infiltraient doucement dans les salles de classe puis glissaient jusque sur le sol des couloirs. Siham traînait les pieds, elle n’avait pas envie d’aller en cours de biologie, avec cette lumière qui ruisselait sous ses pieds. Quand elle pensa qu’à cette heure la mer devait être tiède et agréable, elle soupira bruyamment. Elle n’avait définitivement pas besoin de s’enfermer entre quatre murs pour disséquer des grenouilles ou n’importe quel autre bestiole, et tant pis si c’était renforcer le caractère non-travailleur de sa classe que de sécher. Peu importait, là, maintenant. Alors elle continua son chemin le long du premier étage, sans savoir vraiment qu‘est-ce qu‘elle allait faire. Elle resserra la veste de son uniforme qu’elle nouait toujours autour de sa taille quand soudain elle entendit une mélodie familière piquer sa curiosité. Elle reconnaissait ce titre entre milles, un succès des années 60-70, et d’ailleurs tout le monde le connaissait sans forcément savoir de qui il s‘agissait. L’air, cet air si particulier, même si c’était seulement les premières notes, les premiers accords, elle ne put retenir l’immense sourire qui s’installait sur son visage. Alors elle s’avança, regarda autour d’elle, puis aperçut une porte avec comme indication « salle de musique », d’où émanait ce doux son de piano. Sans demander son reste, elle rentra dans la salle. Elle jeta à peine un regard au musicien et, trop heureuse d’avoir trouvé une occasion de chanter, commença à accompagner l’instrument de sa voix basse et rauque.
« There is a house in New Orleans They call the Rising Sun And it's been the ruin of many a poor boy And God, I know I'm one »
Elle s’était adossée à un mur, débitant les mots sans aucune hésitation, et le fantôme d’un sourire flottait sur ses lèvres.
« My mother was a tailor She sewed my new blue jeans My father was a gamblin' man Down in New Orleans »
Ses sourcils se fronçaient par moment, quand elle devait élever la voix plus haut ou quand elle se concentrait sur la musique. Elle vivait les paroles, son visage était animé d’une telle fougue que nous aurions pensé qu’elle attendait ce moment depuis des lustres.
« Now the only thing a gambler needs Is a suitcase and trunk And the only time he's satisfied Is when he's on a drunk »
Quand elle laissa sortir la dernière syllabe et que le solo du piano était lancé, Siham dédaigna enfin lever le regard vers le jeune homme qui s’animait deux mètres plus loin. Elle ne l’avait jamais vu, ou du moins, elle ne s’en souvenait pas - ce n’est pas comme si elle se souvenait de beaucoup de personnes. Il semblait avoir son âge, tout au plus, mais elle ne voyait pas très bien son visage, caché par de longues mèches brunes. Elle s’avança vers le centre de la pièce, où il se trouvait, pour s’accouder sur le rebord ébène de l’instrument qui vibrait sous son corps. D’ici elle pouvait voir les doigts fins du garçon danser sur les touches, et même si elle avait perdu son sourire car c’était de chanter qui lui faisait cet effet-là, elle apprécia ce moment. Ce moment où la musique remplissait toute la pièce, cette mélodie prenante, et où le soleil s’éternisait sur la joue gauche de l’inconnu. The Rising Sun.
Le rythme s’adoucit alors, elle sut que c’était son tour.
« Oh mother, tell your children »
Elle croisa le regard bleuté du pianiste.
« Not to do what I have done Spend your lives in sin and misery »
Et comme si les paroles lui étaient destinées, son regard s’assombrit, et Siham eut l’impression d’y voir l’océan.
« In the House of the Rising Sun »
Elle se retourna, et tout en remontant les manches de sa chemise, entama l’avant-dernier couplet.
« Well, I got one foot on the platform The other foot on the train I'm goin' back to New Orleans To wear that ball and chain »
Elle laissa échapper un rire franc, éraillé en se détachant du piano, avant de finir cette chanson, qui elle en était sûre, résumait bien leurs vies.
« Well, there is a house in New Orleans »
Elle chantait fort, on pourrait parier qu’on l’entendait jusqu’au 3ème étage, mais c’était bien le moindre de ces soucis.
« They call the Rising Sun »
Elle se sentait tellement bien, à extirper toute la frustration de la journée, tout l’énervement qu’elle avait eu le temps d’encaisser à cause de ces regards incessants sur son passage qu’elle avait récolté aujourd’hui.
« And it's been the ruin of many a poor boy »
Sa voix si particulière, si écorchée avait l’effet nostalgique de ces réconforts maternels, et elle souriait en récitant ces mots.
« And God, I know I'm one »
Et elle souffla.
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Sujet: Re: They call the rising sun [Siham V. Harris ft. Noa A. Stamm] Lun 18 Avr 2016 - 16:36
Stamm Noa A.
Harris Siham V.
They Call The Rising Sun
Tu sursautes vaguement aux sons de la voix écaillée. Tu n'as pas besoin de te retourner pour savoir que c'est une jeune fille qui chante tant sa voix parle d'elle-même, peu importe qu'elle ait des tons bas.
« There is a house in New Orleans They call the Rising Sun And it's been the ruin of many a poor boy And God, I know I'm one »
Elle est loin du piano et toi mais on pourrait l'entendre à des kilomètres à la ronde. Tu accordes ton jeu à elle, glissant plus sur les touches pour les malmener aux éraillements de la chanteuse.
Tu es plongé dans les syllabes et les notes, incapable de te dépêtrer de quoique ce fut. Tu plisses les lèvres de concentration, laissant tomber ta tête, légèrement.
« My mother was a tailor She sewed my new blue jeans My father was a gamblin' man Down in New Orleans »
Tout vibre et tu vis tous ces sons sombres de soleils. C'est étrange de ressentir autant en peu de temps, de mots, de notes.
La voix est habitué, sans peur ni grésillement inquiet. C'est agréable. Assurée dans sa cassure.
Elle incarne ses sons comme tu incarnes les tiens et le mélange est assomant, assourdissant.
Tu as presque conscience qu'elle t'ignore totalement et ça te déstabilise un peu.
Son feu fougueux et ton engouement serein se marient étonnamment bien. Tu es incapable de te détacher du piano, tes yeux se fermant pour mieux apprécier.
« Now the only thing a gambler needs Is a suitcase and trunk And the only time he's satisfied Is when he's on a drunk »
Le dernier mot précédant l'envolée du piano est un départ que tu attendais depuis le début de l'interprétation. Tes yeux s'ouvrent brusquement et tu entames le solo.
Sous ta passion des mèches glissent, tes prunelles bleues incandescentes suivent chaque agissement minime de tes doigts, ton ouïe perçoit tout changement et actionnement de corde.
Tu malmenes la pédale sous ton pied, et la musique prends racine dans ton être entier, comme rarement cela le fait. Est-ce à cause de l'absence totale de jeu lors des mois précédant ? Tu ne te poses même pas la question.
Elle se déplace vers toi, pose ses coudes sur l'instrument. Tu ne laisses rien passer mais cela t'agace monumentalement. Tu détestes lorsque les gens touchent au piano auquel tu joues. C'est comme toucher un bout de toi. Elle t'observe.
Toi tu plonges juste encore plus dans l'ivoire et l'ébène, lèvres plissées dans un sourire effacé.
Le rythme endiablé que tu avais infligé à la mélodie s'apaise, offrant de la place au chant et un peu plus de liberté pour toi.
« Oh mother, tell your children »
Tu relèves rapidement le regard et croise celui de l'inconnue. Ses prunelles roses pales s'accorde avec sa chevelure courte de la même couleur. Ça lui va étonnement bien.
« Not to do what I have done Spend your lives in sin and misery »
Voilà des mots qui résonnent en toi telles les répliques des séismes. Ça te replongerai presque dans ton passé. Tu t'assombris, te décolores, t'opacifis. Ça te retourne un peu trop à ton goût.
« In the House of the Rising Sun »
Elle bouge, s'écarte en remontant ses manches. Lance l'avant-dernier couplet d'une voix d'autant plus puissante.
« Well, I got one foot on the platform The other foot on the train I'm goin' back to New Orleans To wear that ball and chain »
Son rire éraillé crisse à tes tympans pour mieux déceler une impression de semblable. Tu souris doucement avec discrétion.
« Well, there is a house in New Orleans »
Sa voix résonne incroyablement et tu fais sonner ton piano avec beaucoup plus de force, vous accordant.
« They call the Rising Sun »
Elle fait éclore tant de sentiments et sensations de ses mots. Tu extériorises les milliers de souvenirs que tout ça fait naître en toi.
« And it's been the ruin of many a poor boy »
Son intonation s'est adoucie, rassurante, enveloppant chaque son dans un cocon de chaleur.
« And God, I know I'm one »
Tu gardes le même rythme alors que sa voix s'éteinds puis le laisse s'effilocher, s'effacer petit à petit.
Le silence se fait, aussi lourd que léger, flottant. Tu écartes tes mains du clavier de noir et de blanc. Tu t'emparer de chaque doigt, l'étirant avec attention. Tu ne jettes aucun regard à l'inconnue, dos à l'instrument, avant que tu ne te lèves.
Elle est petite, et ses cheveux roses ressortent franchement sur sa peau. Elle s'est retournée vers toi alors que tu t'approchais.
"Noa Stamm, et toi ?" Énonces-tu d'une voix neutre.
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Sujet: Re: They call the rising sun [Siham V. Harris ft. Noa A. Stamm] Sam 23 Avr 2016 - 19:28
Alors que les dernières notes s'envolaient dans l'air chaud de la pièce, Siham entendait le pianiste se mettre debout et s'avancer vers elle. Elle tourna la tête, plus par curiosité qu'autre chose, pour observer ce grand – du moins, plus grand qu'elle, chose facile à atteindre – jeune homme aux yeux étonnamment profonds.
- Noa Stamm, et toi ? énonça-t-il d'une voix neutre.
Elle le regarda étrangement, interloquée par le son qui sortait de sa bouche. C'était grave, calme, posé. Sans savoir pourquoi, ça l'avait surprise, et pensa que ce serait un gâchis de ne pas l'entendre chanter un jour.
- Siham Varaja Harris, répondit-elle sans enthousiasme.
Et comme elle sentit qu'il n'allait pas accepter qu'elle s'en aille sans rien dire de plus, même si c'est ce qu'elle envisageait de faire, elle continua avec toute la nonchalance du monde.
- Bah, merci pour ça, hein, c'était cool.
Elle sembla hésiter un instant, puis reprit.
- Tu es doué. Le solo était génial.
Jusqu'à maintenant, ils se regardaient en chiens de faïence, mais Siham brisa le contact visuel pour renouer sa veste d'uniforme qui était lâche sur ses hanches.
- C'est pas souvent que je tombe sur des adeptes des musiques de ces années-là, en fait. J'étais étonnée quand j'ai entendu les premières notes dans le couloir... D'ailleurs, je préfère Don't Let Me Be Misunderstood des Animals ! Tu sais, ça fait un truc comme ça...
Sans s'en rendre compte, elle avait étiré ses lèvres laissant apercevoir une dent légèrement cassée. Elle souriait comme une enfant parce que mince, la musique c'était son truc et en parler la mettait en joie.
« Baby, do you understand me now Sometimes I feel a little mad But don't you know that no one alive Can always be an angel When things go wrong I seem to be bad »
Elle avait finalement relever les yeux pour les plonger dans ceux, semblables à une mer calme, de son interlocuteur. Elle bougeait la tête au rythme de ses paroles et lui souriait comme si elle l'avait toujours connu.
« But I'm just a soul whose intentions are good Oh Lord, please don't let me be misunderstood »
Et puis quand elle termina sur cette syllabe, son sourire se fana instantanément avant de lancer le plus simplement du monde, comme si elle n'avait pas paru si heureuse il y a quelques secondes seulement, comme si elle ne s'était jamais emportée dans ses paroles quelques mots plus tôt, comme si c'était normal de changer d'expression si rapidement et s'exclama :
- Tu vois ?
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Sujet: Re: They call the rising sun [Siham V. Harris ft. Noa A. Stamm] Dim 1 Mai 2016 - 14:28
Stamm Noa A.
Harris Siham V.
They call the rising sun
Elle te regarde étrangement. Comme si tu avais quelque chose sur le visage. Peu importe.
- Siham Varaja Harris, répondit-elle sans enthousiasme.
Ça creuse un certain changement entre sa passion de quelques secondes auparavant et son calme actuel. Ce n'est pas plus mal.
- Bah, merci pour ça, hein, c'était cool.
Tu as bien envie de dire de rien mais ce n'est pas comme si c'était foncièrement utile. Après tout elle s'est invité alors que tu jouais. Tu hausses alors vaguement les épaules, peu concerné. Tu as juste apprécié le moment. Tu n'as pas envie qu'elle parte comme tu as envie de rester seul et tranquille. Tout ça est particulièrement contradictoire.
- Tu es doué. Le solo était génial.
Ça flatte ton égo, mais tu ne fais que t'appuyer sur le dos du piano. Vous vous fixez mutuellement, pas amicaux pour un sous. Elle finit par reprendre la parole.
- C'est pas souvent que je tombe sur des adeptes des musiques de ces années-là, en fait. J'étais étonnée quand j'ai entendu les premières notes dans le couloir... D'ailleurs, je préfère Don't Let Me Be Misunderstood des Animals ! Tu sais, ça fait un truc comme ça...
Avant même qu'elle n'ouvre la bouche après cela, tu sais qu'elle va chanter. Elle s'est remise à vivre rien qu'en pensant à ça. Tu la comprends un peu. Tu ne connait pas ce dont elle parle. Toi tu as juste écouté au hasard des chansons et les as appréciées. Et tu les as jouées. Elle reprends sa joie comme si ils ne s'étaient pas observés en chien de faïence juste avant.
« Baby, do you understand me now Sometimes I feel a little mad But don't you know that no one alive Can always be an angel When things go wrong I seem to be bad »
Elle secoue la tête et plonge ses yeux dans les tiens. Tu vois bien qu'elle est aspiré par tout ces mots et ces sons qu'elle produit elle-même. Ses prunelles roses ne te dérangent pas, elles pétillent. Tu ne penses pas que ça continuera au-delà de son chant. C'est ... bizarrement ressemblant à ce que tu peux vivre. Les paroles te plaisent beaucoup.
« But I'm just a soul whose intentions are good Oh Lord, please don't let me be misunderstood »
Elle se désintègre progressivement, retournant à son air je-m'en-foutiste. Elle a perdu la vie. Elle devient d'un joli vieux rose uniforme qui laisse son visage sans sourire.
- Tu vois ?
Tu la regardes.
-Non. Je ne vois pas. Mais c'était beau.
T'es méfiant, tu ne la connais pas. Mais tu vois bien qu'elle ne ment pas.
-Tu vas rester ici longtemps, et chanter ou tu me laisses passer à un autre morceau tranquille ?
Tu sais pas trop si tu veux la virer ou jouer en l'entendant chanter. Un peu des deux. Et dire que t'étais parti pour un moment calme et sans personne et que maintenant tu préfères quasiment qu'elle reste chanter. Tu n'as pas conscience que ta phrase peut être considérée comme assez agressive alors que toi tu pensais juste que c'était une phrase neutre.
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Sujet: Re: They call the rising sun [Siham V. Harris ft. Noa A. Stamm] Dim 19 Juin 2016 - 15:09
- Non. Je ne vois pas. Mais c'était beau.
Siham ne retint pas l'air déçu qui commença à se peindre sur son visage. Son interlocuteur, quant à lui, ne semblait pas confiant. Les sourcils tordus et les yeux inexpressifs, il avait l'air de se contenter d'énumérer les faits, monotone.
- Tu vas rester ici longtemps, et chanter ou tu me laisses passer à un autre morceau tranquille ?
La chanteuse tiqua. Elle sentit monter en elle une légère colère, une frustration, une révolte de part cette manière de lui parler qu'elle considéra comme mal. Mais étonnamment, elle réfléchit aux conséquences. Elle était avec un inconnu qui, comme ce terme l'indiquait, ne la connaissait pas. Pourtant, elle avait pris du plaisir à être avec lui et à l'accompagner, alors, elle prit sur elle. Malgré ses sourcils douloureusement froncés, elle arbora un visage neutre et fermé.
- Fais attention à comment tu parles, gamin. On peut mal le prendre. Je peux mal le prendre. Je l'ai mal pris, d'ailleurs.
Elle souffla, le regarda droit dans les yeux avec un air presque espiègle, avant d'exploser de rire à en faire sursauter plus d'un.
- Putain, t'as vraiment un balai dans l'cul !
Un son éraillé, fort, vrai, emplit la salle de musique presque violemment. Il semblait même que les murs avaient tremblé, qu'un vent nouveau avait soufflé, et ceci le grand brun le ressentit à travers lui. C'était si étrange, presque surnaturel, comme impression.
- J'vais m'casser, va. Mais heureusement que j'étais de bonne humeur avant, sinon je t'en aurais bien collé une.
Elle laissa échapper des restes de rire, saccadés, rauques en dévoilant ses dents blanches avant de déboutonner le haut de sa chemise, laissant ainsi apercevoir des lettres éternelles gravées à l'encre sur la peau de sa clavicule.
Et elle sourit. Sa journée prenait une ampleur qui lui plaisait.
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Sujet: Re: They call the rising sun [Siham V. Harris ft. Noa A. Stamm] Jeu 30 Juin 2016 - 19:13
Tu la vois vibrer et cogiter, ses prunelles virevoltant sous ses sourcils froncés. Ca t’intéresse un peu, tout cette agitation mais tu trépignes d’envie de jouer. Le piano t’appelle dangereusement et tu en sautillerait presque.
- Fais attention à comment tu parles, gamin. On peut mal le prendre. Je peux mal le prendre. Je l'ai mal pris, d'ailleurs.
Ta carapace t’abrites et bien heureusement, parce que cequ’elle te dit, cette Siham ne te plait pas. Déjà elle te ralentis dans ton désir de jouer, mais en plus elle est vexante. Tu laisses échapper une moue malencontreuse et continu de la fixer, neutre au possible. Vos yeux sont totalement accrochés et son rire soudain te les ouvre un peu plus. Elle ressemble aux enfants découvrant une sucrerie dans un recoin caché de la cuisine alors que tu sursautes violemment.
- Putain, t'as vraiment un balai dans l'cul !
Tiens, ça revient souvent. Dire qu’elle avait eut un langage correcte jusque là … Tu te sens presque déçu qu’une voix comme la sienne laisse ses cordes vocales s’exprimer de cette manière. Mais tout se rattrape par son rire, presque communicatif tant il est véritable. Il s’évapore sans vague autre que la première, irréaliste et transperçant.
- J'vais m'casser, va. Mais heureusement que j'étais de bonne humeur avant, sinon je t'en aurais bien collé une.
Tu ignores ses mots. Qu’elle t’en colle une si elle en a tant envie. Tu soupires vaguement avant de passer une main dans tes cheveux sombres. Tu t’adosses à l’instrument, la fixant sans broncher. Elle ouvre son chemisier, dévoilant un tatouage. Sourcil haussé, tu te demandes bien ce qu’elle veut faire. Son sourire te perds un peu plus et tu décides d’abandonner.
-Ok. Si tu veux.
Tu continues de l’observer de toute ta hauteur et t’élances finalement vers elle. Tu penches un peu la tête, te demandant que dire. Le silence n'écoute que vous deux ici.
-Et merci. La prochaine fois, ne m’insulte pas non plus. A bientôt.
Et tu te retournes enfin vers le piano, après cet interlude.
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Sujet: Re: They call the rising sun [Siham V. Harris ft. Noa A. Stamm]
They call the rising sun [Siham V. Harris ft. Noa A. Stamm]
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