Sujet: We lost our paths to meet in the right time. Lun 13 Juin 2016 - 13:00
When the broken past becomes a full present. ▬ Song ~ fin Juin.
▬ Je pense que tu devrais venir t’asseoir.
C’était prévenant de ta part Piers, sans parler que cette discrétion dont tu as fais preuve aurait bien pu tuer Song… vue le bon qu’elle a fait en t’entendant parler. Un peu plus et sa tête s’éclatait sur des rochers. Le vent soufflait fort, il sifflait à vos oreilles et la mer s’écrasait avec force contre les parois de la falaise… un orage était en préparation -en même temps il avait fait trop chaud dernièrement-, pourtant t’as mis le nez dehors pour la trouver. Quoique non pas vraiment. Ça fait un petit moment que tu veux lui parler de quelque chose, mais t’en a encore pas vraiment trouvé les mots.
T’attends avec patience qu’elle vienne s’installer à côté de toi sur le banc. L’endroit où tous les mecs amènent leur copine au moins une fois, façon de mater la houle et aussi le ciel, sans prendre le risque de se casser la gueule. Tu ne sais pas si Song aime la mer, enfin autant que toi… t’es souvent nostalgique à l’idée de ne plus voguer sur les vagues, alors pour remédier à ça, tu regardes le ciel, car lui, peut importe où l’on se trouve il est différent. Toujours. Song tu ne la connais pas vraiment, t’aurais bien questionné Merlin à son sujet, mais il aurait trouvé ça trop louche, de même pour Steph ou n’importe lequel d’entre eux. Elle faisait partie du peu d’élèves de la génération précédente que tu n’as pas eu en cours, alors que tu étais apprentie professeur de Maîtrise des Pouvoirs. T’es un grand curieux Piers, c’est vrai que t’aime savoir ce qu’il se cache sous une personne… mais t’aurais juste pu lui parler un peu plus, essayer de mieux la connaître, même si les mathématiques ce n’est pas vraiment ton fort, t’aurais pu… Mais non. Non car elle a ce quelque chose qui t’as fais te poser plus de questions que tu ne pouvais l’imaginer.
Rarement tu croises Song et pourtant, toutes les fois -qui ne sont pas nombreuses- où tu as été en contact avec elle tu n’as pu que constater cette ressemblance flagrante. Bon pas dans le physique, même si tu ne peu que dire qu’elle ressemble à sa grande maman dans certains de ses traits, donc à ta défunte femme en un sens. Je dis non dans le physique, pourtant vous avez exactement la façon de froncer les sourcils… il y a cette ride frontale qui apparait, tout comme toi, même si c’est plus rare. Non ce que t’as vraiment choqué, c’est les gestes, les tics et les tocs qu’elle a, les mêmes que toi. Cette étrange façon de remonter comme une couette invisible sur son nez quand elle dort, tu supposes que quand elle a vraiment un drap entre les mains, elle le fait vraiment. Le fait qu’elle sait utiliser sa main gauche presque aussi bien que la droite alors qu’elle est droitière quand elle écrit sur le tableau en cours. C’est des détails, mais pourtant quand tu vois Song faire ça, tu entends la voix de Yume en écho dans tes oreilles, te montrant ces mêmes gestes et expressions, mais sur Ema, votre fille. Song elle est aussi claustrophobe et à part la petite Andersen, tu ne connais vraisemblablement personne sur cette île qu’est Prismver atteint de cette même phobie qui te pousses à dormir la fenêtre ouverte, ou la porte… ce que Song fait aussi, enfin, c’est ce qu’on t’as dis.
Il y a quelques année tu t’es demandé, enfin intéressé à ta descendance -tu avais coupé court avec celle là à la mort prématurée de ta fille- mais tu t’étais heurté à un os à l’époque. Ton gendre, cet aimable chinois répondant au nom de Guowei Kang, qu’Ema avait rencontré lors d’un de ses voyages à Paris, t’avais laissé penser que tu arrivais bien tard pour te préoccuper de ta famille. Tu savais que t’aurais dû l’envoyer valser, mais ce petit con était un Lactokinésite et on ne sait jamais avec ce genre de personne. Enfin bref, il ne t’as rien dit et t’étais rentré bredouille. Puis t’as connu Song, quelques années plus tard et là… t’as fouillé un peu dans les dossiers : mère inconnue. Lentement t’as revue la minuscule photo d’une gamine qui avait à peine deux dents et pourtant souriait comme jamais. C’était Ema qui te l’avait glissé dans une enveloppe avec la réponse à ta dernière lettre.
T’es pas le genre de personne qui s’en va de Prismver aux vacances, pourtant à celles de Pâques t’as disparu pendant les deux semaines, sans grandes explications et au fond, personne ne t’en as posé. T’es retournée voir ce con de gendre et ce coup ci, la réponse ne fut pas exactement la même que la dernière fois.
A cause du cache œil tu n’es pas vraiment sûr que Song te fixes, même s’il te semble sentir son regard sur toi. Lentement tu fouilles dans la poche gauche de ton jean usé et en sort une photo pliée. Tu te penche en avant Piers et la déplie, tu regardes un instant le cliché avant de la tendre à Song. Constatant une non réaction totale de la jeune femme, tu te tournes vers elle tout en agitant ce que tu tiens entre tes doigts sous son nez.
▬ Bon… c’est pour aujourd’hui ou pour demain ?
Elle fini par la prendre, tu te doutes qu’elle ne doit pas comprendre… en même temps qui saisirait ? T’as toujours pas les mots, t’es toujours pas prêts ; pourtant il va falloir ce lancer Piers. T’attends que son regard brun cherche le tiens, en quête très certainement d’une quelconque explication. Tu vois ses lèvres s’entrouvrir, mais tu es plus rapide.
▬ J’ai connu beaucoup de femmes dans ma longue existence, mais il n’y en a qu’une à qui j’ai donné mon nom… enfin deux, mais attends j’ai pas fini. Tu lèves une main comme pour lui signaler de ne pas te couper, sinon, tu vas encore t’étaler et en dire plus que ce qu’il n’en faut. Yume Amagumo était une femme exceptionnelle, une annulatrice… c’était ma femme. Tu sens la boule monter à ta gorge et tu sais Piers, que les prochains mots seront d’une souffrance sans nom. Elle est morte en 1945 après que la bombe nucléaire Little Boy tombe sur la ville de Nagasaki au cours de la Seconde Guerre Mondiale. Ce n’est pas un cours d’histoire que t’es entrain de faire, enfin, pas vraiment. Ce jour là je me suis convaincue que j’avais tout perdu, jusqu’à ce que ma fille qui n’avait même pas deux ans, ce mette à me tirer le bas de mon pantalon… je ne savais pas comment j’allais élever Ema tout en restant bloqué à l’âge de vingt-deux ans et des poussières, pourtant j’ai cru faire de mon mieux. Ton unique œil fixe un point à l’horizon que seul toi peux voir il semblerait. Si ma fille avait le moindre pouvoir elle n’en a jamais fait part à quiconque, pas même à son mari et encore moins à moi. Elle… elle est morte à l’âge de trente-huit ans, ravagée par un cancer effroyable et général de son organisme en 1982. Tu sèches une larme au coin de ton œil et poursuit comme si de rien n’était. Elle a toujours eu des problèmes de santé ou autre, fragile de constitution comme on dit… pourtant elle a eu une fille, Saki Kang. Tu désignes la photo que tiens Song d’un rapide geste de la main. Cette gamine elle a rencontré un américain plus tard et elle aussi elle a eu une fille, mais elle l’a abandonnée avec son papa car elle avait un pouvoir un peu trop convoité par des gens pas spécialement sympas. Nerveux, tu passes une main dans tes cheveux. Enfin bref, ce que je veux dire Song, c’est que cette femme là, sur la photo, c’est ma petite fille, mais c’est surtout ta mère.
Ton œil vert qui était planté dans le regard brun de la demoiselle depuis un petit moment se baissa, laissant ainsi résonner tes mots aussi bien dans son esprit que dans le tiens.
Pseudo du joueur : Lily Autre(s) compte(s) ? : Lexi, Wolfy, Lily † Niniels Personnage sur l'avatar : Taiwan (APH) || Chloe Bennet (IRL)
Âge / Classe ou Job : Ex-D Prof de maths + prof P de Dracunculus ▬ 31 hivers (10/01) Messages : 179
AuthoritySong Luli Carroll
Carte spéciale Inventaire, objets importants pour le personnage:
Sujet: Re: We lost our paths to meet in the right time. Mer 15 Juin 2016 - 1:22
the past returns with all the feelings with it
Va quand je serai grand, j’achèterai au marchand / Toutes ses roses blanches, pour toi jolie maman ♫♪ Δ Berthe Sylva (Les roses blanches)
Promenade. Sans le moindre camarade. Comme quoi, cela t’arrive plus que tu ne le penses. Tu n’aimes pas te retrouver seule, pour toi ce n'est pas une chance. Face à toi-même un court instant ; oser faire face à ton propre jugement… Tu préfères sortir et oublier, rire et dériver. En cas de doute, tu plonges dans la piscine et tu sais qu’ainsi nul besoin de médecine. Imprudemment tu es montée à la falaise, alors qu’à cause de ton don, tu risques le malaise. Mais tu ignores les risques et contrecoups. Comme à chaque fois, même face à toi, tu fais croire que tu t’en fous. Oubliant les problèmes de la magie révélée, oubliant Ashton, la Vice et tous les E agités. Tu marches telle une folle risquant de déraper, prête à l’envol sans pouvoir vraiment t’échapper…
Tu relèves subitement la tête en entendant du bruit : tu n’es plus seule et naturellement tu souris. Ta vague de solitude et de crainte s’éloigne, car tu es persuadée que les rencontres te soignent. Le rouquin, prof d’histoire-géo, s’approche peu à peu… avec hésitation ? Tu ne le connais pas mais tu vois que son œil vert brille en fait de résolution. Tu le fixes un temps, te demandes ce qu’il a à te dire mais tu sens que c’est important et n’oses désobéir. Assis sur ce banc, côte à côte, tu entends le vent siffler. Tu aimes tout ce bord de côte qui te fait voyager. Tes yeux bruns s’élèvent vers les nuages : au loin s’approche un très bel orage. Tu as le sourire car tu es bien, même si Piers semble incertain. Tu n’as jamais vraiment discuté avec lui : c’est peut-être dommage mais ainsi va la vie. Tu vois beaucoup de gens, ries même avec les inconnus. Au fond, c’est bien étonnant qu’avec lui tu n’aies jamais pu…
Tu as un peu le vertige, sûrement à cause de ton don… Peut-être que la voltige sur falaise n’était pas la meilleure option. Tu penses qu’il serait temps de parler : les silences, ça peut déranger… Sauf quand tu nages dans les profondeurs : là, le calme, c’est un bonheur. Il éloigne les problèmes de la surface, les craintes parasites qui te pourchassent. Ton esprit tente de rester dans la réalité : tu penses au rouquin assis à tes côtés. Stephen t’a dit qu’il a été immortel mais que ce n’est plus le cas : tu te demandes si être mortel ne l’effraie pas parfois… Toi, si on te retirait tout un avenir, peut-être que tu fuirais cet île pour enfin le bâtir. Cela t’obligerait à vivre, toi l’adulescente ivre… Enfin, au fond, tu n’en sais rien. On pourrait te donner des années, tu ne serais pas forcément bien… Tu es perdue, paumée, incapable de vraiment avancer. Tu stagnes dans les doutes et coules, jamais brave mais toujours soûle. Tu pourrais pleurer mais tu ne sais même plus comment : trop de liquides versés alors tu crois ne plus pouvoir maintenant…
Tu regardes la photographie que te montres le rouquin : une petite asiat qui sourit et agite la main. Tu ne réagis pas alors Piers fait comme la gamine. Tu fronces les sourcils : qu’est-ce qu’il s’imagine ? Il insiste alors tu la prends entre tes doigts, cette petite semble peu à peu éveiller quelque chose chez toi. Tu nies intérieurement car c’est vraiment bête : dès que tu vois une asiatique, tu penses à toi… alors arrêtes ! Ou peut-être pas. Car Piers se dirige justement vers ça… Tes doigts se serrent sur la photo alors qu’il développe sa vie en quelques mots. *Non, non… ce n’est pas possible. Je ne veux pas savoir, ce serait trop terrible…* Tu t’agites, prête à le couper : tu as peur de savoir la vérité. Tu baisses ton bras et relâches tes épaules : son histoire te frappe sans réel contrôle. Car tu sais où il veut en venir, ton cerveau a compris avant même de finir…
Tu as de l’empathie mais là c’est autre chose. La détresse de Piers, tu la partages telle une osmose. Tu le plains et sans faire attention tu pleures : à entendre de telles pertes – les tiennes aussi – et tout ce malheur. Les combats terribles qui ont tant détruits et voilà qu’à cette évocation, ton visage se fait pluie. Tristesse soudaine qui relance un système que tu croyais bloqué : des larmes glissent sur ce visage qui les a si longtemps niées. Mais ce passé te frappe si soudainement et avec une telle force ! Le présent peut bien libérer tes sentiments ou du moins, une amorce. Tes yeux bruns caressent la petite Saki : c’est ta mère, celle noyée dans l’oubli. Tu ne peux ni ne veux arrêter tes larmes en torrent, cette révélation inespérée arrive sans que tu ne saches comment. Tu es encore allée voir ton père aux dernières vacances scolaires : vous avez discuté de tout et de rien, mais évidemment pas de ta mère. Et voilà que, subitement, tu apprends plus que jamais, sur ce passé que ton seul parent présent taisait.
Ton cerveau semble peu à peu prendre pour lui l’information, tes larmes se calment doucement mais pas ton agitation. Tu sais pour ta mère et pour toute ta famille maternelle : ce mystère de ta vie est enfin élucidé, tu en trembles et chancelles. Tes yeux bruns se tournent vers Piers Endor… vers… vers ton arrière-grand-père, ça alors ! Tu ne t’en remets pas : déjà ta mère, alors saisir ça ! Ce roux aux yeux verts de moins de trente ans… Il a vécu plusieurs siècles et tu l’as comme parent. Le choc de la révélation laisse place peu à peu à la joie, même si tu ne sais pas si un jour tu t’en remettras. « Merci… pour me l’avoir dit. » Tu commences doucement, mais pour toi c’est important. Des paroles sincères qui éclosent car tu l’as bien compris : c’était douloureux mais il n’a pas gardé tout ça pour lui. « Je… je n’aurais jamais pensé découvrir la vérité. Et… encore moins découvrir un arrière-grand-père aussi peu âgé. » Tu ris en essuyant d’un revers de main tes joues, tu as envie d’être heureuse de ce présent fou. Tu renifles en regardant ta mère, si jeune sur cette image : plus besoin d’imaginer de quoi elle a l’air, fini de courir après un mirage. Tant d’années passées à la rechercher, tu vas retenir Piers et tout lui demander ! « Dis m’en plus sur Ema et Saki… Racontes-moi pourquoi ma mère n’est pas ici… Je veux savoir ce qui l’a retenue si éloignée… Je veux comprendre pour son pouvoir qui l’a mise en danger… » Tu as un nouveau lien vers ta maman, tu veux tout savoir à présent !