c'est quand les vacances ? ▬ Luke

c'est quand les vacances ?

ft. Luke

Les examens arrivaient toujours trop vite. C'était chaque fois la même chose. Trois moi avant on pensait avoir le temps. Une mois avant c'est toujours aussi loin, ces examens. Mais une semaine avant, c'était totalement différent. Là, c'était la fin du monde. Le rush total. Et peu importait combien elle avait passé de temps à réviser. À se bourrer le crane de tant de choses qu'elle ne comprenait. Sixtine avait toujours ce maudit sentiment. Celui de ne finalement rien savoir du tout. Ce qui était pour le moins ennuyeux, puisque bien souvent, c'était ce qui se passait. Devant sa copie vierge, elle ne savait plus quoi écrire.

Oui, on pouvait le dire, Sixtine était de ces gens à stresser pour un rien. Tout le temps. Et surtout lorsqu'il était question de ces études. Le retard qu'elle avait accumulé par rapport aux autres était toujours là, même après deux ans. Et le conflit qui régnait au fond d'elle ne cessait d'augmenter. Car plus longtemps elle restait, et elle s'éloignait de ses moutons. Ce qui était assez terrible pour elle qui pensait que cette vie Amish était dure. Ce qu'elle découvrait chaque jour était pire encore. Même si elle imaginait la catastrophe que se serait de confier le troupeau à l'un de ces gens de la ville.

Et puis, là, elle était complètement en retard. Elle devait retrouver le professeur de maîtrise des pouvoirs. Bien sûr, elle n'avait pas vu l'heure passer. Et voilà, qu'elle avait déjà presque un quart de retard. Ce qui l'angoissait un peu. Ça ne se faisait pas d'arriver en retard, surtout lorsque sa seule excuse était d'annoncer qu'elle réfléchissait juste trop. Qu'elle était un peu paumée. Un peu stressée. Et qu'elle essayait d'imaginer comme se serait passée la vie pour elle, si elle ne s'était jamais faite frappée par la foudre. Parce que malgré tout ce qu'on avait pu lui expliquer, elle continuait d'être persuadée que c'était ça qui lui avait donné ces pouvoirs. Réflexion stupide qui ne la mènerait jamais à rien. Et qui en plus, ne correspondait pas vraiment à ce qu'elle estimait être une bonne raison d'être en retard.

Du coup, elle était dans une sorte de boucle infernale où elle ne savait plus trop comment elle allait se dépatouiller de cette gêne. Et bien sûr, elle se retrouvait à perdre encore de plus de temps. Mais puisqu'il fallait qu'elle y aille sans quoi ça serait la fin du monde pour elle. Elle se remua et parti en direction du parc. Arrivée là-bas, c'était encore pire parce qu'elle se sentait bête. Elle n'allait pas pouvoir se justifier, et c'était là le pire. Il n'y avait pas de réelle raison. Elle savait que le professeur n'était pas l'un de ces monstres d'autorité qui lui en voudrait – ou du moins elle l'espérait – mais c'était à elle qu'elle en voulait. C'était comme si elle profitait de sa gentillesse. Et non. Elle ne voulait pas être ce genre de personne. Car même si elle ne savait pas quoi faire de la plupart des valeurs avec lesquelles avait grandi, certaines restaient. Dont celle qui imposait de ne pas se jouer des gens.

« Bonjour professeur. Je ne suis pas trop en retard ? »