rp cliché dans un endroit cliché mais c'est l'idée de midona

Merde.
Je regarde la porte se fermer et croise le regard bleuté que j'ai évité durant des mois, sur promesse, et réalise à quel point c'était une erreur de faire ça. Midona a vraiment prit le même ascenseur que moi sans pression - et c'est la première fois depuis des mois que l'on se retrouve aussi proches et seuls dans la même pièce. Depuis Noël. Draguer Midona était quelque chose de quotidien, d'habituel puisque je joue à ce petit jeu avec toutes les filles qui m'intéresse - et au fur et à mesure des jours, j'ai fini par y prendre plaisir.

Quand le fils de p*te qu'est l'amour a fini par me chercher des problèmes, j'ai décidé de ne pas m'y confronter : même si Midona en avait tout autant que moi, à l'évidence, j'ai tourné le dos à cette affaire. Vous connaissez la suite ; je refuse d'assumer mes sentiments et je me suis confié à Piers pour qui la réponse était bien plus évidente que pour moi. Parfois, je me dis que je suis trop prévisible - et ce genre de pensées me les brise tellement que je finis par péter un câble. Ce qui serait, en soi, tout aussi prévisible. Cela dit, je vous mets au défi de savoir comment réagir dans cette situation awkward - avant de me rendre compte d'une évidence qui est toute aussi sexiste que réaliste : ce genre de complications sont réservées aux nanas.

Je ne sais pas depuis quand je me prends autant la tête comme ça, je vais finir par en perdre mes couilles - il est temps de se ressaisir mon cher ami.

« Quoi de neuf ma poule ? »

Je m'adosse au mur de l'ascenseur et la toise d'un regard amusé. Avec le recul, je me demande comment j'ai bien pu agir de cette façon. Tout ce dont j'avais besoin, c'était d'entendre la vérité, et c'est ce que Piers a fait. L'évidence était là. Elle l'avait toujours été. J'en avais toujours eu conscience, à vrai dire, mais pour une obscure raison, j'avais été incapable de prendre la bonne décision. Ça m'était égal, à présent que j'avais retrouvé ma lucidité, mais je ne pouvais pas nier que j'avais perdu autant de temps à cause de conneries inutiles.
C'était ça, mon secret : avoir conscience de mes sentiments mais ne jamais me laisser submerger, ce que j'avais perdu de vue pendant un temps.

« J'espère que je t'ai manqué depuis Noël. » Il marque une pause, sourit en la regardant. « Mais c'est ma faute. Je suis un peu occupé avec les journalistes maintenant que les gens ont découvert la magie et tous ces trucs-là. Personne attendait de voir un sorcier avec un tel boule. »

Remarque après laquelle je ne manque pas de jeter un coup d'oeil au sien, toujours aussi agréable. J'amorce un geste pour me redresser quand une secousse se fait ressentir. Je plaque mes mains contre les murs pour m'agripper comme je le peux mais ma tête a le temps de cogner le mur de fer de l'ascenseur. Je lâche un bon « Fils de p*te ! » parce que c'est gratuit, et constate que je suis maintenant assis par terre. L'ascenseur est légèrement penché et il n'est plus en mouvement - en comptant les lumières qui clignotent, la situation semble aussi clichée qu'évidente : nous sommes coincés ici. Je me passe une main derrière la tête et en regarde ensuite le creux : du sang. Visiblement, je ne me suis pas raté - mais en jetant un bref coup d'oeil à Midona, je constate qu'elle va bien. C'est l'essentiel, j'imagine, mais ça fait quand même mal, bordel.

« Peut-être que c'était écrit. » lâchais-je avec humour.