Orchidée [PV Aslinn E. Devnet][Fini]

Orchidée

©Gau

HEY YOU ! TEQUILA ! ☼ Tu passes beaucoup trop de temps à t'amuser, à boire, à danser, à chanter à tue-tête toutes les chansons qui passent, sans faire attention à leurs paroles tellement tu les connais par cœur. Tu étais rentré dans la boîte avec un taux d'alcool dans le sang bien plus élevé que la normale pour ne pas à avoir à payer une blinde au bar. Mais la soif se fait toujours sentir quand tu danses à ne plus en pouvoir, quand tu danses à ne plus en connaître ton nom.

T'as la tête qui fait des siennes quand tu t'appuies sur le bar, bousculant légèrement au passage un mec avec une tonnes de parasol en papier dans les cheveux. Tu le détailles un moment, rigoles doucement avant de lui lancer un peu fort pour couvrir le son de la musique qui rempli la boîte :

— Tu t'enchaînes les cocktails pour une raison particulière chéri ?

Parce que finalement, tu appelles tout le monde chéri, c'est ton surnom affectif, ce surnom que tu donnes à tout le monde, ce surnom que tu affectionnes tant. Tu prends un moment pour le détailler, pour tenter de discerner la couleur de ses yeux à la lumière noire, pour tenter de savoir si tu l'as déjà croisé dans les couloirs, mais son visage ne te dit rien. Tu ne te souviens pas l'avoir vu quelque part, peut-être l'as-tu déjà croisé à une soirée... ? Tu ne t'en souviens pas, parce que bon, c'est clairement le genre de mec que tu essaierais de draguer et de pécher dans les toilettes d'une boîte ou n'importe où ailleurs. Et tu te souviens quand même de qui tu dragues. Alors tu te contentes de commander deux tequilas, et quand les shooters arrivent, avec le sel et les tranches de citron, tu lui en tends un. Tu humidifies la peau entre ton index et ton pouce, y fait glisser du sel avant d'attraper le shooter de tequila de ton autre main.

— A la tienne !

Sel, cul sec, rondelle de citron et tu lui souris, attendant qu'il fasse la même chose. Il avait l'air un peu trop calme et un peu trop à l'écart pour un mec qui allait bien... et c'est le genre de choses que tu ne peux pas laisser passer. Alors tu vas tout faire pour remettre de la joie sur ce visage que tu ne connais pas.

Orchidée

©Gau

HEY YOU ! TEQUILA ! ☼ Le rire vient secouer tes épaules lorsqu'il traverse ta gorge. Sa grimace en avalant la tequila te montre juste qu'il n'était pas très porté alcool fort et alcool pur comme tu pouvais l'être en général. Il se rapproche de toi, comme pour t'observer et une moue un peu surprise tire ton visage en même temps qu'un sourire un peu gêné. Tu n'étais pas forcément très à l'aise pour te faire observer de si prêt. Les deux cocktails qu'il vient de commander sur le bar, il attrape un parasol coloré avant de te le mettre dans les cheveux, comme un bon nombre qu'il avait lui coincés entre ses mèches blondes – ou du moins semblaient-elles l'être malgré les nombreuses couleurs et la lumière noire de la boîte de nuit. Le compliment et la caresse te font sourire et ton visage vient se caler dans la paume de ta main, tenue en un équilibre précaire à l'aide de ton coude sur le bar.

Tu l'observes vider son verre, et pendant un court instant, tu crois même qu'il va partir à la renverse, alors tu te redresses, prêt à le rattraper malgré ton taux d'alcoolémie qui est loin d'être bas... comme à peu prêt tous les weekends et quelques soirs de la semaine : pour ta défense, ce n'est pas de ta faute si on t'invite aux soirées tout de même. Puis bon, ça se fait pas trop de refuser. Il t'interpelle et tu ris un peu plus au surnom. Soit il était clairement entreprenant, soit clairement bourré. Soit peut-être un peu des deux.

Dans les deux cas, ça te faisait rire.

— Hé beau gosse, je t'ai vu danser, tu danses super bien... la seule danse que je sais danser... C'est la danse des canards !
— C'parce que tu te laisses pas porter ! Faut se laisser porter par la musique ! Faut se laisser aller.

Et c'était peut-être pour ça que tu dansais aussi bien – sans te vanter, t'étais juste réaliste. Tu te laissais aller, tu te laissais porter par la musique, t'es dans un autre monde quand tu danses, Aslinn, un autre univers, si loin, tellement loin des autres que ça ne peut être que jouissif, que parfait, qu'un instant de plénitude parfaite. Tu attrapes la boisson que tu n'as pas encore bu, parce qu'après tout, elle était pour toi, n'est-ce pas ? et tu la vides rapidement. Tu en apprécies le goût sucré, beaucoup moins fort que les tequilas que tu t'es enfilé toute la soirée au bar, et la vodka avant de rentrer.

— Aslinn, enchanté. Maintenant, viens danser !

Tu te redresses et tu t'approches de lui, assuré sur tes jambes, et tu attrapes sa main, ou son poignet tu n'es pas sûr, pour le tirer sur la piste de danse où se meuvent les corps. Qu'importe s'il dit qu'il ne sait pas danser, tu ne le crois pas vraiment, sauf si on a pas le sens du rythme – et encore – on sait danser, faut juste se laisser aller. Et les paroles d'un remix de It Won't Kill Ya que tu ne connais pas vibrent dans tes oreilles.

Oh, dance with me, it won't kill ya
And one for the road
Dance with me, it won't kill ya .

Tes hanches bougent en rythme, comme le reste de ton corps, et tu amènes l'inconnu – pas si inconnu que ça après quelques verres d'après ton cerveau – à danser avec toi. Parce qu'on allait pas en boîte pour boire. On y allait pour danser, et surtout, pour se libérer.

Orchidée

©Gau

HEY YOU ! TEQUILA ! ☼ Il se présente sous le prénom de Lancelot, tu ris, il se reprend. Lance. Ça se rapproche de Lancelot, c'est vrai. Mais bon, Lancelot est une sorte de héros – tu ne l'avais jamais considéré comme un héros personnellement, sûrement le fait qu'il couche avec la femme de son meilleur ami – bref, si ce n'est pas un héros, c'est au moins un chevalier hors pair. Tu t'égares. Lance, du coup. Il vient danser avec toi, se laisse aller et tu le regardes d'un coin de l’œil. Tu te préoccupes plus de toi et la musique. Parce que tu es égoïste quand tu danses, finalement. Tu as toujours été très égoïste dans tous les cas. T'as la vie au bout des doigts, dans les jambes et dans les bras. T'as la vie qui te fait bouger, qui te fait danser, sans cesse et sans hésitation.

Il te tourne autour. Littéralement. Et tu ne peux t'empêcher de rire, tu ne peux t'empêcher de sourire. Ce n'est pas de la moquerie, c'est juste un rire un peu trop joyeux, un rire un peu trop alcoolisé, surtout. Ça te fait rire, qu'il te tourne autour, qu'il attrape ta nuque, qu'il se rapproche de toi, se recule. Un peu comme s'il ne savait pas trop faire, un peu comme s'il hésitait, un peu comme s'il était pas sûr de ce qu'il faisait, un peu comme si l'alcool le désinhibait peut-être beaucoup plus qu'il ne le voudrait.

Et il s'approche de toi, murmure à ton oreille que tu as pris des cours de danse et tu ris, tes mains se posant sur ses hanches pour le garder prêt de toi, parce qu'il bouge beaucoup trop, finalement, parce que le suivre des yeux te demandent beaucoup trop d'effort. Tu ne peux pas te concentrer à le regarder, à l'écouter, et à danser en même temps, tu ne peux pas faire deux choses en même temps, surtout avec autant d'alcool dans le sang. Et puis, ça te plaisait bien, aussi, de l'avoir plus proche de toi, de commencer à flirter, doucement mais sûrement.

— Un an, et c'était y'a des années, répliques-tu en riant.

Et c'était vrai. Ça faisait des années maintenant que tu n'avais pas pris de cours de danse. Tu avais appris à danser seul, finalement, tu avais appris à danser en regardant des vidéos, en apprenant les chorégraphie sur internet, en te laissant aller en boîte, dans ta chambre, un peu n'importe où.

— Puis tu vois, tu sais danser ! lui murmures-tu à ton tour contre son oreille.

Et peut-être que ça t'arrange un peu, de danser avec lui, peut-être que finalement, tu cherchais toi aussi quelqu'un pour ce soir, pour oublier que tu étais seul, que tu n'avais personne. Juste ce soir, peut-être que tu voulais aller te laisser aller un peu plus que d'habitude. Peut-être que ce soir, plus que les autres soirs, tu aimerais te laisser aller dans les bras d'un inconnu, même pour un danse ou deux, même pour deux verres ou trois.

Qu'importe.
Tu veux juste t'oublier le temps de quelques instants.

Orchidée

©Gau

SALSA ! TEQUILA CORAZON ! ☼ Il te drague. Il te drague forcément, hein ? C'est pas toi qui te fait des idées ? Puis bon, tu le draguais aussi, beaucoup, enfin, tu flirtais, tu le laissais flirter aussi. Tes pensées sont un peu décousues, un peu comme tes paroles, et des fois, tu as l'impression de ne pas trop l'entendre à cause de la musique, tu devines plus que tu n'entends ce qu'il dit.

Ses lèvres ont un goût d'alcool. Peut-être est-ce les tiennes. Tu ne sais pas trop. Son baiser te surprend un peu, tu ne t'y attendais pas vraiment, tu ne t'y attendais pas du tout, même. Pour te remercier. Tu ris, peut-être un peu trop. L'alcool fait des ravages ; et toi qui ris déjà tout le temps pour tout et n'importe quoi, tu ne peux t'empêcher de rire maintenant. Et voilà qu'il te complimente à son tour, et tu ris. Encore un peu, beaucoup. Ça te fait rire. Parce que t'as pas l'habitude, parce que tu as bien trop d'alcool dans le sang, parce que tu aurais ris dans tous les cas. Il a tellement pas l'air d'avoir l'habitude que ça te gêne un peu, toi qui es si bien habitué à tout ça, à tous ces plans dragues un peu bizarre, à tous ces plans qui finissent dans une chambre, avec trop d'alcool pour se souvenir vraiment du pourquoi.

Puis bon, finalement, tu t'en fous un peu s'il n'a pas l'habitude, hein ? Peut-être même que tu te trompes, peut-être que t'as juste trop d'alcool dans le sang pour te rendre vraiment compte. Sûrement, t'en sais rien, et tu t'en fous. Une de tes mains remonte jusqu'à sa nuque pour l'attirer vers toi, pour l'attirer dans un baiser un peu plus appuyé, un peu plus poussé, glissant tes lèvres contre les siennes, avec ce goût de tequila, d'alcool sucré en même temps. Tes lèvres, les siennes... surtout beaucoup trop d'alcool et c'est ça que tu retiens, finalement : beaucoup trop d'alcool. Tu te recules au bout d'un petit moment, souriant. Et tu lui montres le bar pour lui dire que tu vas boire – Encore. Comme si ton taux d'alcoolémie n'était pas assez élevé, hein – l'attirant avec toi, sa main dans la tienne.

Appuyé sur le bar, tu attends de pouvoir commandé non pas une, ou deux tequilas, mais quatre. Deux pour lui deux pour toi. Ou quatre pour toi s'il n'en voulait pas, t'étais pas très compliqué non plus, t'allais pas le forcer à boire, surtout qu'il avait l'air de préférer les cocktails à l'alcool fort.

— Alors Laaaance, commences-tu alors que les tequilas arrivent et que tu lui en tends deux : Quelles sont les raisons de ta venue ici ?

Tu es sûrement trop curieux, défaut de don, sûrement. A force de tout savoir sur tout le monde, t'avais un peu ce besoin de tout savoir même quand ton don ne voulait pas tout d'apprendre. Tu avales une première tequila avant de t'asseoir sur un siège du bar, lui souriant dans le noir aux lumières trop flashy pour que vous puissiez vraiment vous apercevoir.

Orchidée

©Gau

SALSA ! TEQUILA CORAZON ! ☼ Tu lèves les mains en signe d'aveu, riant.

— J'avoue, je suis coupable. J'aime bien tout savoir.

Faux, tu avais pris l'habitude de tout savoir, ce qui était en soit bien différent. Tu n'appréciais pas de tout savoir, c'est juste que c'est quelque chose à laquelle on s'habitue, quelque chose à laquelle on devient peut-être un peu trop dépendant ? Tu avales ton autre shot de tequila et tu le regardes quand il te parle de la raison de sa présence. Mh, un ex auquel il tient encore. Ça expliquait pas mal de chose. Comme le fait de boire seul au bar et à embrasser le premier venu... Et toi, c'est différent, c'est quelque chose que tu fais souvent, lui semblait pas forcément à l'aise avec ça, pas habitué à tout ça. Puis toi, tu n'avais pas passé ta soirée accoudé au bar jusqu'à ce qu'un inconnu vienne t'emmerder. Il s'approche de toi et tu ne peux t'empêcher de sourire, acceptant le baiser qu'il vient déposer sur tes lèvres.

— Libre comme l'air hein...

Beaucoup de baisers, beaucoup d'alcool. Tu acceptes le verre et tu le bois assez rapidement : tu as une descente rapide dans tous les cas. Tu bouges légèrement ton corps au rythme de la musique qui vient faire vibrer tes oreilles et tu le regardes boire son verre. Tu chantonnes légèrement avant de te lever une fois son verre fini, tu te mets devant lui, poses tes mains sur ses épaules et lui lances, la voix un peu forte pour couvrir la musique :

— Vu que t'es libre comme l'air, on peut soit aller danser, tu t'approches de lui, viens lâcher contre son oreille alors que ta main glisse le long de son torse : Soit aller ailleurs. Dans un endroit plus calme.

Parce que bon, Aslinn, finalement, tout est là. C'est ça le but. Partir, dans un endroit plus calme, à l'abri des regards. Et enfin, qu'importe si c'est plus calme ou non, tu as déjà fais ça dans les toilettes d'une boîte... peut-être même cette boîte, tu n'es pas très sûr. Ah, l'alcool. Tu te recules, lui souris, tes sourcils se haussant légèrement, le regard peut-être un peu trop charmeur.

— Enfin, si t'en as envie, bien-sûr.

Et ta voix est beaucoup trop chaude pour qu'elle ne soit pas totalement contrôlée.

Orchidée

©Gau

SALSA ! TEQUILA CORAZON ! ☼
Tu as beaucoup trop bu, Aslinn, et peut-être qu'en général, tu aurais attendu encore un peu, discuté un peu plus, pour vérifier que vous pouviez vous entendre un minimum, mais ce soir, tu t'en foutais un peu, tu t'en foutais beaucoup, même. Totalement pour dire la vérité.. Tu n'avais pas envie de quelque chose de sérieux, tu n'avais même pas forcément d'une fausse conversation sur l'oreiller avant de partir, ou avant qu'il parte, ça dépendait chez qui vous alliez. Il acquiesce – ah, un bungalow, plus vieux que toi du coup, d'au moins un an – et tu quittes définitivement le bar sur lequel tu es appuyé, hochant la tête. Oui, t'es okay, t'es d'accord. En fait, vous n'étiez même pas obligé d'acheter de l'alcool en plus tellement tu en avais dans le sang... en espérant que tu ne regrettes pas tout ça le lendemain, hein. Ça t'était déjà arrivé, plus parce que le mec était un gros con, ou la meuf une tarée qui pensait que tu étais l'homme de sa vie... et là tu disais l'alcool, plus jamais... mais bien-sûr ouais, tu recommençais tous les weekends.

Il te dit qu'il est partant, et tu fais volte-face, prêt à quitter la boîte sans regret, passant par le vestiaire pour récupérer ta veste que tu enfiles directement. L'air est frais à l'extérieur comparé à l'intérieur et tu apprécies le calme qui vient gifler tes joues. Tu inspires une bouffée d'air frais avant de te tourner vers lui, les oreilles bourdonnantes à cause de la musique bien trop forte qui a agressé tes oreilles pendant des longues heures. Quelle heure était-il, en passant ? Ah, sûrement trop tard pour regarder, et trop tôt pour déjà rentrer.

— Alors... commences-tu.

Pendant un instant, tu as oublié son prénom. Faute à l'alcool. Mais ce n'est pas vraiment la pire chose qu'il y ait, hein ? A vrai dire, oui, quand même. Tu pouvais oublier un peu tout, mais son prénom, par contre, c'était quand même à éviter, ça se faisait pas trop. Même avec l'excuse de l'alcool, même avec l'excuse de la musique bien trop forte, du fait qu'il ne te l'avait dit qu'une fois. Et même si tu es mauvais pour te souvenir des prénoms parce que tu n'avais pas la meilleure mémoire du monde, c'est quand même la moindre des choses que de se souvenir du prénom de la personne chez qui on va pour l'histoire d'une nuit.

Tu t'égares.

— Par où va-t-on, Lance ?

Lance, comme Lancelot. Ce n'est pas très compliqué à retenir pourtant. Bof, tu n'aimais pas trop Lancelot du coup peut-être que c'était pour ça que... tu t'égares de nouveau. Concentre toi un peu, Aslinn. L'alcool fait des ravages, mais tout de même. Tu commences à marcher vers la direction qu'il t'indique, la tête un peu dans les nuages, les oreilles toujours bourdonnantes comme jamais et l'impression que ton cerveau va exploser d'une minute à l'autre : trop de bruit tue le bruit. Il y a sûrement

— On a sûrement pas maaal de marche, autant faire un peu connaissance, non ?

Un petit peu, quand même. Il paraît que ça se fait.

Orchidée

©Gau

SALSA ! TEQUILA CORAZON ! ☼
Pendant un instant, tu as envie de lui dire de laisser tomber, de retourner danser. Peut-être que ce soir, finalement, tu n'en as pas tant envie que ça, peut-être que ce soir, tu n'as pas tant envie que ça d'être cette personne joviale, tendre, joyeuse et tout le reste ; peut-être que ce soir, tu as envie qu'on s'occupe de toi. Et c'est peut-être pour ça que tu es là, que tu es avec lui, c'est peut-être pour ça que tu le laisses passer ton bras sur ton épaule, que tu laisses ses lèvres si proches de ta peau alors que, finalement, tu n'en as peut-être pas tant envie que ça. La fatigue, sûrement. La redescente de l'adrénaline, l'absence de la musique qui t'a porté jusque là. Ou tout simplement l'absence de l'alcool. Oui, peut-être ça aussi. Ah, dans tous les cas, t'en sais rien, tes pensées t'emmènent bien trop loin, tu ne sais plus où tu en étais, qu'est-ce que tu étais censé lui dire.

Ah. Oui. Voilà, ça revient. L'alcool. En acheter ou non.

— Nan nan, j'm'en fous.

Un peu défaitiste, un peu fatigué. Si tu ne t'endors pas dès que tu arrives dans son lit, ce sera un exploit. Quoique, la marche va sûrement te réveiller. Tu le détailles quand il te répond et tu esquisses un sourire, il se perd un peu lui aussi : les douces joies de l'alcool. Tu le détailles un instant, le regardes tourner autour du poteau et tu es presque sûr qu'il pourrait se mettre à chanter I'm singin' in the rain. Tu ris quand il s'arrête parce que tu connais cette tête, tu sais ce qu'elle veut dire, cette tête, c'est la tête de : « nope petit vomi reste dans mon estomac merci ».

Un frisson que tu ne sens pas parcourt ton corps et tu te laisses tomber sur le trottoir, t'allongeant par terre, observant les étoiles. Juste une petite pause.

— On est bien là. On va rester là.

Tu tapotes le sol sale à côté de toi, mais sincèrement, tu n'en as que faire. A vrai dire, tu es tellement mieux allongé sur le sol que debout que tu te mets à rire. C'était ça, ce petit moment de malaise, trop d'alcool, trop de bruit, trop la tête qui tourne, et t'as eu l'impression pendant un moment de plus vouloir rien faire. Aaaah... Un soupir t'échappe et tu ris de nouveau.

— Le sol est confortable.

Moins que ton lit, rien n'était mieux que ton lit, mais vachement plus confortable que ce que tu aurais pu penser aux primes abords.

— Donc... Lance-le-pas-masochiste... t'as quel âge ? Pour savoir si je me tape un vieux croûton qui a eu qu'une personne dans sa vie.

Et tu lui jettes un regard moqueur, peut-être trop. Il pourrait se vexer et partir, mais tu ne le penses pas en assez mauvais état pour qu'il se vexe pour simplement ça. Ta tête te fait un peu mal, vibre peut-être trop, mais la fraîcheur sous ta nuque est agréable, semble amoindrir le tambourinement incessant.

Vu comme c'est parti, tu risques de passer ta nuit ici.


HRP : J'ai pu chopper un ordinateur. Je sais pas quand est-ce que tu pourrais de nouveau répondre lgkhrelmghreh bref, j'espère que ça te va, des bisous tout plein.