Sujet: Coming ✿ Ezrah/Soupiro Sam 24 Juin 2017 - 17:13
Première journée loin de tous tes repères, fin d’après-midi. Il devait être quelque chose comme 17h lorsqu’enfin ils avaient décidé de te laisser un peu tranquille avec toute cette paperasse à remplir. Tu n’étais pas arrivée trop tard ce matin, Cecil t’avait accueillie et tu te souviens que t’avais souris parce que ça t’a fait un bien fou de le revoir après tout ce temps. Ou peut-être que c’était une grimace à mi-chemin entre la gêne et l’esquisse qui vient du fond du coeur, tu sais pas. Mais t’es bien contente d’être ici maintenant en tous cas. Vous aviez tenté de rattrapper à minima le temps perdu loin de l’autre, vous aviez discuté, un peu, parce que Cecil n’est pas hyper bavard et toi pas encore habituée. T’as eu cette impression de première fois, un peu comme avec un inconnu. C’est vite partit mais c’était bizarre, sur le coup ça t’a fait mal. Juste comme une claque qu’on se prend dans la gueule parce qu’on est un peu trop rapide, un peu trop heureux.
Puis c’est passé. Vous vous étiez séparés un peu plus tard, devant le bureau de l’administration et juste avant son heure de cours.
Aujourd’hui avait été une journée bien chargée, mais t’as pas fait la fine bouche et tu as prit tout ce qu’on t’a donné pour poser de nouvelles bases. Tu as passé ce test un peu trop facile pour déterminer la classe dans laquelle tu seras, on t’a remis juste ensuite cette jolie cravate violette que tu exhibes déjà à ton cou tellement t’es fière d’être tout en haut de l’échelle. Et quand à cette heure de la journée tu avances vers ta nouvelle chambre, tu te dis que tes efforts ont payés. Du moins qu’ils ont commencés, et que ça va continuer. T’es persuadée que ça va continuer. Tu jettes un oeil à la clé de la cabane que tu viens de récupérer, cherches des yeux sur les portes le numéro qui y est inscrit. 1, 2, 3, 4… Ah, le 5, voilà. Y a ce sourire sur tes lèvres quand tu enfonces la clé dans la serrure, cette excitation qui monte d’un petit cran lorsque la poignée se tourne et ce regard curieux lorsque tu entres finalement, te stoppes sur le pas de la portes pour observer. Personne.
C’est un peu triste. Tu fais quelques pas dans la pièce principale, dépose ton sac et ta pochette pleines de documents sur le canapé puis le contourne, balançant tes yeux partout autour de toi.
▬ Oooooooye… Y a quelqu’un ?
Que tu sois pas toute seule à savourer ce nouveau départ.
Mais putain. PU-TAIN. Qu'est ce que je branle ? Ça doit même pas faire deux minutes que je tourne en rond devant le four micro-onde mais on dirait que ça en fait trente, dans ma tête j'ai cette sale impression de courir un marathon. Pourtant, je mets jamais plus de quelques secondes pour trouver une crasse à faire à Soupiro, j'me ramolis ça doit être ça. Et si je recyclais une vieille idée hm ? J'pourrais lui planquer ses calbuts partout dans la cabane comme la dernière fois ou plomber son sac de cours avec des cailloux. Ooooh ça y est j'ai trouvé. Et si je lui taillais le costard au pépère ? Ça demande que deux coups de ciseaux, pas plus, avec un peu de chance j'aurais même le temps de dessiner des cœurs sur le haut de son uniforme après m'être occupée du bas. Roh ça va, il va pas trop rager c'est quasiment la saison des shorts. Au pire, s'il le met pas y'a p't'être moyen qu'il joue à trap-trap avec tartiflette dans les couloirs, ça serait pas excellent sérieux ?
A-t-on au moins des ciseaux dans cette foutue cahute ? Ici ? Là ? Ou bien là peut-être ? C'est moi qui suis pressée de faire ma connerie ou y'a plus de tiroirs que d'habitude ? Vite, vite Ezrah, tu peux le faire, t'as toujours été d'une rapidité effrayante lorsqu'il s'agit de mettre en action tes mauvais plans. Et merde alors, monsieur a déjà fini de se pomponner ? Sans déconner tu pouvais pas continuer de t'admirer l'portrait encore cinq petites minutes ? Quand t'y mets pas du tien Soupiro, tu fais sacrément chier. Franchement t'abuses, je viens juste de trouver la paire de cisailles qui te propulserait au rang de gravure de mode. Après on va dire que je suis une mauvaise colocataire, mais si on me laisse pas faire aussi...je peux pas accomplir des miracles.
Attends-voir, qu'ouïe-je ? T'étais pas censé être à l'étage ? Si t'es encore en train de jouer les divas dans ton perchoir qui peut bien ramener sa fraise ? Navrée, mais t'as pas l'air d'être un gars dont tout le monde s'arrache la compagnie et de mon côté personne ne viendrait sciemment foutre un orteil sur mon territoire, sauf peut-être quelqu'un d'assez naïf ou de totalement timbré. La curiosité m'en fait délaisser mon idée principale – qui n'est que partie remise - et j’avoue que cette jolie voix féminine que je viens d'entendre fait grimper mon excitation d'un cran. D'un deuxième même lorsque j’aperçois le sac qui trône sur notre canapé, car ça veut dire qu'on vient de passer de duo à trio et que ça double les occasions de m'amuser. Tant mieux pour lui, tant pis pour elle. Au moins vous pourrez vous réconforter l'un l'autre chaque fois que je m'occuperai de votre cas.
Ne bouge pas ma belle, j'arrive, juste le temps de me faufiler dans ton dos et de poser mon bras sur tes épaules tout en douceur. Laisse-moi me pencher pour admirer ton joli minois veux-tu ? Tu ne le sais pas encore mais toi et moi deviendrons de bonnes copines, avec ou sans ton accord et ce sourire que je t'offre c'est parce que je pense à toutes les petites choses que je pourrais te faire. « Tu t'es perdue ? ». Je sais que non, mais plus tard t'en viendras à penser qu'il aurait mieux fallu. Ce mélange de surprise et d'exaltation qui vient animer mes traits, tout est faux, c'est juste pour te dire que j'ai enfin compris et que t'es faite comme un rat. Voilà, aucune chance de fuite quand je t'encercle dans mes bras pour presque te faire décoller du sol. Je suis comme une enfant à qui l'on viendrait d'offrir une nouvelle poupée, mais bizarrement ma voix bien que pleine de vivacité ne semble être qu'un murmure. « Bienvenue, bienvenue ! Tu peux pas savoir comme je suis contente de voir une nouvelle tête ! ». Et, sans crier gare, je te libère comme je t'ai attrapé pour lever mon index au niveau de mes lèvres. Pourquoi ? Tu vas comprendre. « Soupiroooo, mon p'tit chat, y'a une bombasse dans notre salon qui souhaiterait te voir ! ». C'est bruyant, c'est mielleux, c'est fourbe, mais moi je sens que ça va me faire marrer donc pourquoi me priver ? « Une A en plus, t'as pas chaumé ! C'est que tu caches bien ta nature de lover Dom Juan ! ». Ahlala, qu'est-ce que c'est con. Il ne reste plus qu'à savoir s'il va mordre à l'hameçon. « Si tu descends pas très vite de ton trône je m'en occupe à ta place ok ?! ». Allez Soupiro, fais-moi plaisir tu veux bien ? Viens donc nous montrer la jolie teinte de tes joues lorsque tu es gêné.
Soupiro se séchait encore tout en étant occupé à enlever petit à petit les bouts de chewing-gum collés par sa coloc tyrannique à l'intérieur de sa casquette, quand il entendit du grabuge deux étages plus bas, dans la pièce à vivre. Il arrivait à entendre aisément les bruits de la cabane, ayant pris l'habitude de laisser la porte entrouverte pour se préparer à d'effroyables assauts de la part d'Ezrah.
C'était le bruit désastreusement mélodieux de la porte d'entrée, cela indiqué tout le temps qu'Ezrah allait prendre un bol d'air frais et que Soupiro aller avoir accès à quelques minutes de liberté dans sa cabane. Mais cette fois il entendit des pas, qu'il remarqua plus léger, plus doux, sur le parquet en bois du rez-de-chaussée, soit Ezrah avait décidé de mettre des pantoufles légères en coton, soit c'était un ou une autre arrivant(e).
Il n'eut pas besoin d'attendre pour être fixé sur l'identité possible de cette nouvelle arrivante: sa voix remplit toute la cabane d'un air nouveau. Soupiro s'empressa de s'habiller, non en pyjama basique comme il comptait le faire, mais il s'habilla avec les plus beaux habits qu'il put trouver, repassé et encore empreint du parfum de la lessive, dans la salle de bain et se hâta de se laver les dents pour avoir l'haleine la plus fraîche possible.
Il voulait être la première personne que cette nouvelle colocataire allait voir, sûrement de peur qu'Ezrah ne l'effraie de trop. Mais il entendit la voix d'Ezrah, tout d'abord comme un murmure, jusqu'à entendre les vibrations espiègles produites par sa voix qui arriva distinctement à ses oreilles, Ezrah lui envoyait un appel:
« Soupiroooo, mon p'tit chat, y'a une bombasse dans notre salon qui souhaiterait te voir ! »
Il finissait de se préparer et allait descendre quand Ezrah rajouta:
« Une A en plus, t'as pas chaumé ! C'est que tu caches bien ta nature de lover Dom Juan ! »
Une A ! Il était content de pouvoir côtoyer quelqu'un maîtrisant à la perfection son pouvoir. Il était descendu d'un étage mais s'arrêta par la case Cuisine au premier étage pour prendre de quoi l'accueillir, des biscuits, un fruit ou du chocolat... Il hésitait encore sur quoi prendre. Il voulait l'accueillir le mieux possible.
« Si tu descends pas très vite de ton trône je m'en occupe à ta place ok ?! »
Rapidement, il prit les trois et s'apprête à descendre les derniers escaliers qui l’amène au salon, il remarque un sac et une pochette sur le canapé puis lève les yeux sur la nouvelle arrivante, il s'approche en essayant de garder une certaine prestance et un calme extérieur malgré son excitation -de rencontrer une nouvelle personne- et sa gêne face à une si jolie fille.
" Bienvenue à toi... ! Désolé pour les soucis qu'aurait déja pu te poser Ezrah -chuchote: la fille bizarre qui t'a accueilli-, je me présente: Soupiro, mais tu peux m'appeler Soupi si tu veux. Et toi, comment t'appel-tu ? "
Il lui tend les choses qu'il a en main.
" Tiens, je ne savais pas ce que tu aimerais donc j'ai tout descendu, il y a des biscuits, du chocolat ainsi qu'une pomme. D’ailleurs je peux te faire visiter si tu veux ! "
Il finit sa phrase par le sourire hasardeux d'un mec timide ayant peur de se faire rejeter -Le vécu-.
Personne. Autant dire que ça commençait bien. Tu ne sais pas vraiment si c’est de l’agacement ou une pointe de tristesse qui vient enrayer ton joli sourire alors que tu tends la main vers tes affaires pour les récupérer et commencer à visiter comme une grande ta nouvelle maison. Et tu ne sais pas vraiment non plus si c’est de l’étonnement ou une frousse terrible qui t’assaille lorsqu’elle s’arrête derrière toi pour te serrer fort dans ses bras. Presque à ne plus toucher le sol tu sais, c’est que t’es pas si lourde que ça finalement. Un couinement gênant qui s’échappe, tu lui demandes le souffle un peu couper de te lâcher, et c’est pas très amical, ce regard non plus d’ailleurs.
Un peu perplexe. Pas vraiment fâchée mais juste…
T’as peur de te demander sur qui t’es tombée.
Elle a l’air gentille pourtant, enfin du moins aussi folle que toi et tu hésites à penser qu’elle pourrait l’être plus même. Mais cette demoiselle qui te faisait signe de ne rien dire avant même de s’être présentée t’avait l’air d’être une personne incroyablement malicieuse, un peu plus encore lorsque tu l’entendis appeller ce qui semblait être ton dernier colocataire. Soupiro donc.
Un sourire qui passe, tu te décides de jouer le jeu, c’est qu’elle a été gentille de te complimenter autant alors tu lui dois bien ça. Mais, bizarrement t’es un peu sur tes gardes quand même. Est-ce un rêve ce visage de démon qui s’évapore soudain ? Probablement. Mais tu as un doute. Peut-être pas finalement.
Un peu de bruit qui attire ton attention, il a l’air un peu gêné quand même quand il s’approche avec toutes ces bonnes choses à manger dans les bras. Tu lui adresses un sourire, puis ce regard définitivement perplexe. Parce que tu sais, on se croirait dans ces films un peu clichés des années d’avant ou le gars sort des phrases bateau pour attirer l’attention de la fille qui -tout comme toi- n’en a rien à faire. Les sourcils haussés, un brin moqueurs pour cacher ta gêne finalement -les premières fois avaient toujours quelque chose de chiant- tu as la gentillesse de le laisser finir avant d’attaquer.
▬ Spyro, t’as une tête à t’appeler Spyro, et tu te tournes vers cette fille, Ezra, le plus innocemment du monde, vous me faites un peu penser à des singes… Tout le monde est comme ça ici ?
Autant mettre les choses au clair tout de suite. Il y a ce sourire fier qui s’étire à nouveau sur tes lèvres alors que tu prends gentiment ce que te tend Spyro, et après avoir mangé un carreau de chocolat tu daignes enfin te présenter. Il était temps.
▬ Moi c’est Olivia, la fille du professeur Kingsley enchanté ! et avec un sourire rayonnant qui plus est. Merci pour les gâteaux t’es adorable. Et d’après les rumeurs qui courent sur ces dortoirs doit pas y avoir grand chose à visiter mais je te suis, c’est gentil de proposer.
Olivia est une princesse, ce sont des choses que l’on oublie pas.