Le vent soufflait calmement dans le parc. Pourtant, les animaux s'étaient camouflés, ne laissant entendre aucun bruit.
Colère.
Du bout des doigts au creux de ses lèvres. Yu bouillonne. Il enrage. Explose. Colère incontrôlable, non désirable.
Question. Absence de réponse.
Il ne comprend pas. Pourquoi ses parents sont-ils injoignables ?
Août
Trois mois. Trois satanés mois dans ce pensionnat. Un enfer paradisiaque. Loin de tout et de rien, encadré par ces chiens à la botte du gouvernement, incapables de comprendre le fonctionnement des pouvoirs.
Alors il expulse sa rage. Pulsation d'un courant électrique.
Shht.
La nature se tait, elle se cache, cherchant à esquiver les foudres de l'enfant et illusionniste. Cela pourrait paraître amusant, sa danse inspirée de Avatar et des arts de combat asiatiques. Mais les flammes qui surgissent de ses coups rageurs dans le vide ont l'air bien trop réelle pour vous faire sourire. Chaleur suffocante, transformée en vent glacial, vous givrant jusqu'aux os, faisant de vous une loque humaine. Au loin, sur votre banc, alors que vous vouliez simplement parler tranquillement, vous vous êtes retrouvez à assister à un spectacle effrayant.
Même le propriétaire du pouvoir, bien que semblant jeune, possède déjà un corps marqué par les épreuves de la vie et des yeux à la rage rare.
Et toi Yu, tu les fais fuir. A coup de pied dans le vide et de hurlement silencieux. Tu ne dis rien, mais c'est ton âme qui crie, ne supportant pas d'être éloigné de ta précieuse petite soeur, de ne pas savoir si elle va bien, si elle est martyrisée à l'école ou si tes parents ont réussit à contenir la nouvelle de ton arrivée à Prismver.
T'as perdu tes repères, ton pouvoir te ronge, tu perds le contrôle.
Et soudainement, finalement, la clochette accrochée au ruban de ton poignet résonne. Elle à frôlé quelque chose. Tes illusions, qui avaient engloutit le fond du parc, où tu te trouvais, disparurent, laissant place à un garçon plus grand que toi, ton poing à quelques centimètres seulement de son visage.
Tu le connaissais. C'était un des jouets d'Amelia. Un voltor aussi tu crois, si tes souvenirs du QG sont bons. Un S. Danger.
Mais tu restais figé, le souffle encore court, la rage étreignant toujours ton coeur - bile dévorant ta gorge comme une brûlure au fer rouge - et les yeux bouillonnant, eux qui s'étaient pourtant tellement éclairés ces derniers temps.
Sujet: Re: Setting the sky on fire Mar 22 Aoû 2017 - 22:17
Anger can be shared
feat. Yu
Profitant d’une période de temps libre, Laurent s’était amusé à se délier les jambes à l’extérieur, se plaisant à croire qu’il croiserait peut-être Théa à nouveau cette fois-ci. Il ne cherchait pas nécessairement à croiser la demoiselle, mais ne se priverait jamais d’une occasion où il y aurait une infime possibilité que son chemin croise celui de la blonde. Le jeune homme restait amoureux malgré tout, et il ne se lassait pas de laisser son cœur galoper dans sa poitrine librement à la simple vue de la sœur de son meilleur ami. C’est ainsi décidé qu’il se dirige vers les terrains extérieurs, puis vers le parc, là où il avait aperçu la S la dernière fois. Mais au lieu du doux visage concentré de celle qui possédait son cœur, il eut plutôt droit à une vision hors du commun d’un garçon faisant une danse pour les moins bizarre. Le brun avait bien vu des gens fuir en courant alors qu’il s’approchait du parc, mais il n’en faisait pas un grand cas, étant légèrement curieux mais pas davantage. Il comprend toutefois davantage la source de la surprise de tous et chacun en observant le petit bouger, faisant apparaitre des effets visuels hors du commun.
Le jeune homme ne saurait dire si c’est vrai ou pas tellement ça semblait naturel, mais il le découvre bien assez tôt une fois la démonstration du désespoir colérique du garçon terminée à moins d’un centimètre de son visage. Il n’avait pas hésité à s’approcher, se disant qu’à la limite il pourrait toujours tenter de maîtriser celui qui se dressait devant lui et qu’au pire il ne serait pas à cette douleur près. Que ça lui donnerait une excuse pour frapper quelqu’un et que c’était pas plus mal.
Mais finalement non. Son visage lui semblait familier, et après de longues secondes de silence à le fixer dans les yeux, il reconnaît finalement un membre des voltors. Un compatriote. Alors Laurent, il sourit, son regard pétillant d’une touche de malice alors qu’il croise les bras pour s’adresser au petit homme.
« Oh tiens, t’as fini ton exercice de la journée. Pourquoi t’es fâché au fait? »
Le S se sentait une âme charitable en cet instant, en partie parce qu’il sentait que le jeune homme ne méritait pas davantage d’animosité et aussi parce qu’il percevait une grande force sous l’apparente fragilité du bonhomme. Fragilité qui n’apparaissait au final que pour ceux qui ne prenaient pas la peine d’observer, car sa démarche et l’énergie qu’il dégageait voulaient tout dire et trahissait un passé tout sauf calme. Restait à confirmer ses suppositions, mais il ne pensait pas se trouver. Pas cette fois.
Tu es surpris Yu. Tu n'avais pas prévu d'être interrompu, pas prévu que quelqu'un ose venir te perturber. Encore moins un S. Tu semblais les attirer. Ou étais-ce toi, qui te rapprochais inconsciemment d'eux ?
Tu pris une posture plus agréable pour lui, évitant qu'il ai un poing à quelques centimètres de sa figure. Tu ne tenais pas à te mettre le doré à dos, beaucoup de rumeurs avaient circulé sur lui. Ce qui lui était apparemment arrivé était ce que tu craignais pour ta sœur. Ton regard ne perdit pas sa rage, mais ton corps se détendit un peu, tes épaules se relâchant alors que tu pris le temps d'étirer ta nuque avant de répondre. Tes yeux foncés se plantèrent dans les siens, sans peur. C'est un allié.
"Les mages ne veulent rien entendre. Ils font exprès de ne rien entendre quand je leur dit que certains non-mages lynchent les personnes possédant des dons et leurs proches."
Tu sers des dents, ramassant un bout de bois que tu réduis en miette dans ta main.
"J'ai horreur d'être prit pour un con."
Tu détestes cela. Etre aussi impuissant. Que l'on te dises que tu te fais des idées quand tu demandes à joindre ta sœur. Elle n'a pas encore de téléphone perso, et encore moins Discord ou Skype. Alors le seul moyen de lui parler à elle seule, c'est le téléphone. Que l'on te refuse. Il est vrai que tu es loin d'être un élève exemplaire, mais tu as vraiment l'impression que l'administration se fiche de toi.
Tu inspires profondément puis expire, tentant de faire baisser la pression. T'en prendre au S ne servirait à rien non plus. Autant s'étirer en discutant. Ce que tu fais sans attendre, l'invitant d'un geste de la main à s'asseoir pendant que tu t'étires. Il s'est approché de toi, c'est qu'il n'est pas contre discuter non ?
"Qu'est-ce que tu fais dehors par ce temps ?"
Tu n'étais pas si proche des S, si ce n'est Amelia, alors tu ne savais pas si ils avaient des missions régulières ou occasionnelles. Ce qu'ils y gagnaient ne t'intéressaient pas. Tu voulais juste un sujet de conversation, le temps que tu dénoues tes muscles. Et tu attendais sa réponse, dans la position du grand écart, avec une aisance étonnante.
Sujet: Re: Setting the sky on fire Mar 5 Sep 2017 - 4:33
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feat. Yu
Laurent contracte sa mâchoire en entendant le récit du jeune E. Ce qu’il exprimait à cet instant était exactement ce qu’il lui était arrivé avant de devenir un S, ce qui l’avait poussé à se tourner vers les dorés pour se faire entendre. Pour faire passer le message. Alors quand il lui dit ne pas être pris au sérieux pour penser de telles choses, le brun se sent tenté d’exploiter sa propre histoire pour prouver aux autres à quel point les non mages pouvaient être dangereux lorsque non pris au sérieux. C’était risqué d’entreprendre une telle action en étant émotionnellement impliqué, mais si ce jeune garçon désirait réellement faire passer un message aux autres mages, le doré pourrait l’aider tout en s’impliquant au minimum pour ne pas se laisser déconcentrer et suivre les ordres du Ranker.
« Si ça peut te rassurer, je suis la dernière personne qui pourrait te prendre pour un con. »
Les rumeurs étaient efficaces sur son cas, certaines comportant plus d’éléments véridiques que d’autres. Des élèves affirmaient qu’il avait tenté de fuir l’île, d’autre qu’il avait été victime d’un règlement de compte et les plus crédibles racontaient à qui voulait bien l’entendre que le B avait été victime de jeunes de la ville. Même si ces derniers étaient les plus exacts, peu de gens voulaient entendre cette version de l’histoire et préféraient penser que Laurent avait un truc à voir avec ce qui lui était arrivé et son passage en S. Mais ils faisaient tous l’autruche en vrai.
Le Canadien prend place, s’asseyant en tailleur sur le sol près du garçon, qui s’étire. Il n’avait rien contre une discussion avec un potentiel allié, surtout qu’il n’avait pas grand-chose de prévu par après pour s’occuper, alors autant rendre le tout productif.
« Je me promène, et toi?»
Sa main passe dans sa chevelure, signe de curiosité chez lui, alors qu’il détaille son interlocuteur du regard un moment. Il avait comme certitude que le non-verbal en disait plus que les mots en soi, que le corps trahissait le passé de certaines personnes. Et c’était le cas du garçon. Ses yeux plissés décelaient le dessin des muscles à peine cachés sous la peau, la stature frêle qui ne voulait pas montrer de gras. Ce gars cachait une sacré histoire.
Et le doré n’aimait pas ne pas savoir à qui il s’adressait. Alors il initie le mouvement, naturellement.
Et ça ne te rassures pas. Car tu connais les rumeurs à son sujet. Tu sais qu'en général, il devrait te comprendre mieux que personne. Mais il t'est étrange. Tu le connais pas. Pourquoi souhaiterait-il t'aider ? Tu ne le mérites pas Yu. La colère te dévore et elle seule habite ton âme. Il n'y a pas de place pour la compassion, l'amitié et autres choses aussi frivoles les une que les autres. Alors tu hésites. Tu hésites à répondre à cette propre question que tu as lancé. Et c'est le visage fermé par la haine que tu réponds, une douleur étrange dans la poitrine.
"Je m'entraînes."
Mais pour quoi faire Yu ? Tu n'as plus de représentation, plus de raison réelle autre que l'habitude pour exécuter ces étirements que tu connais si bien. Et qui es-tu Yu ? Ton passeport dit Alexander Wagner, mais tout le monde te connaît sous le nom de Yu. Es-tu celui que tu prétends être ? Considère-tu au moins tes parents comme les tiens ?
La réalisation te frappe, et c'est moins douloureux que tu ne le pensais. Ton visage se détend.
"J'suis Yu, j'ai pas de nom auquel je tiens."
Car il n'y a qu'une personne à qui tu tiens vraiment. Ilona. Et tu te fiches bien, finalement, qu'elle soit ta soeur ou non. Tu t'inquiètes juste d'elle en tant que personne. Tu la chérie plus que tout au monde.
Ton regard, dans un instant rare, s'adoucit.
"Dit moi Laurent, as-tu quelqu'un qui compte plus que tout pour toi ?"
Et ce que tu lui révélera après cela risque de changer la donne.
Sujet: Re: Setting the sky on fire Dim 17 Sep 2017 - 21:43
Setting the sky on fire
feat. Yu
Le jeune homme hausse un sourcil, curieux. Si le garçon face à lui ne pouvait pas vraiment affirmer quel était son nom, c’était pour le moins intriguant pour celui qui ne le connaissait guère. Il ne pose pas la question qui lui brûle les lèvres toutefois, peu enclin à essuyer une salve de rejet de la part du gamin, salve qui serait bien méritée toutefois. Alors il se contente d’observer, plongé dans ses pensées, celui qui ne faisait que confirmer petit à petit sa théorie sur les origines du E. En notant tranquillement dans sa tête qu’il allait devoir peser ses mots avec lui s’il ne désirait pas trop s’enfoncer, parce qu’il savait penser ce mec si son corps disait bien la vérité.
Et il pose la question que Laurent aurait préféré éviter. Ses dents grincent les unes contre les autres, sa mâchoire durcit. Il n’aimait pas présenter ses faiblesses de la sorte, mais il avait bien une personne qu’il savait intouchable et qui comptait plus que sa propre existence pour lui. Pourtant, allait-il l’exposer aussi facilement à Yu?
Peu de chance.
« Je ne vois pas pourquoi je te confierais ce genre d’information à mon sujet. Mais si tu tiens vraiment à le savoir, il est possible que je tienne à quelqu’un à ce point, oui. Pourquoi? »
Toutes les informations qu’il jugeait importantes se trouvaient là, dans cette simple réplique. Il ne pouvait rien ajouter, contraint de protéger ses arrières, mais aussi d’en dire assez à son interlocuteur pour espérer éventuellement obtenir sa confiance. Ou pour pouvoir diriger sa frustration dans la même lignée que la sienne.
Il fermes les yeux, atteignant un point culminant dans son étirement, complètement détendu, puis finit par s'asseoir en tailleur, rouvrant ses yeux perçant, traversant ton corps et ton âme sans le savoir, sans le vouloir.
Car il ne te veux pas de mal, Yu, il veut simplement savoir. Car c'est tout ce qu'il peut faire pour le moment. C'est tout ce qu'il peut tenter de faire pour protéger sa soeur. Êtes-vous humains ? Oui.
Et non.
Et il le sait, tu le vois dans ses yeux, alors qu'un étrange sourire se dessine sur ses lèvres. Il te rappelle quelqu'un. Un S. Ou peut-être une des personnes tordues qui rase les murs de ce pensionnat de malheur.
"J'ai envie de tous les détruire."
Ses barrières se détruisent lentement alors qu'il t'observe, cherchant un point faible sans savoir qu'il vise déjà là où il faut. Il est innocent comme ça Yu, frappant dans le mille alors qu'il avance à l'aveuglette. Dame Chance semblant le porter entre ses bras, tel un enfant que l'on berce délicatement.
Son sourire est toujours en place alors qu'une illusion furtive semble distordre l'endroit où vous êtes, juste un instant. Et tu as alors cette aperçu de la folie de Yu. Est-il seulement aussi sain que ses paroles.
Non.
Il se relève, te fait un signe de la main.
"Merci de m'avoir remonté le moral, c'était sympa."