Les larmes de l'empathie (Pv :Colombe)

Les larmes de l'empathie

J'ai besoin d'être libérée de l'océan de désespoir que j'ai fabriqué

Midi sonna. Midi appela et éveilla les estomacs des élèves. E comme A se précipitèrent au déjeuner. Le réfectoire serait une énième fois leur cible favorite par la qualité de ses plats et la rapidité du service proposé, y compris celle de Naomi Brown. La jeune fille marchait d'un pas lent, les yeux vers le sol, ne les remontant que quand une silhouette passa devant elle. Lente et désireuse de ne pas se fatiguer pour une course où elle atteindrait tout de même la ligne d'arrivée, Naomi essayait d'apercevoir un ami, Homère, Yu ou encore Linn pour lui dire la phrase habituelle : " Garde-moi une place, j'arrive ! ". Mais, aucune tête familière n'était visible dans le flot d'élèves.

En cette journée de fin d'été, Naomi portait l'uniforme scolaire et affichait donc son appartenance aux rouges sans réellement complexer. En tant que E, la brune ne pouvait faire que la queue et attendre que les classes supérieures lui passent devant. Là, elle soupira. Autrefois, Naomi aurait pu prétendre à une meilleure classe d'un point de vue scolaire mais, son don imprévisible la poussait à prendre des cachets qui l'empêchaient de suivre assidûment les cours. La magicienne ne méritait pas d'être rouge. Elle ne méritait pas d'attendre que tout le monde passe pour manger ! Elle ne méritait pas de se retrouver en bas de l'échelle sociale de Prismver ! Intérieurement, Naomi bouillonnait de rage mais, extérieurement, elle se contentait d'enchaîner les grimaces avec ses lèvres, son regard endormi, mais envieux à l'égard des cravates et nœud papillon violet. Maintenant, à cet instant, le rouge la faisait complexer.

" Oh, tu es Naomi Brown ? Je ne me trompe pas " Une fille vint lui parler, plus grande, plus éveillée et plus charismatique qu'elle. Elle portait une cravate violette.
" Euh... Oui, c'est bien moi "
" La Naomi Brown qui a inondé Prismver au moins cinq fois ? Wahou, je suis contente de te rencontrer ! "
"Quoi ?" *Elle haussa un sourcil, surprise d'attirer ainsi l'attention par des erreurs répétées "
" Ben oui, attends ! T'imagines tu viens chez nous, tu inondes tout et t'annules le cours ! Ma pauvre, ça doit pas être facile tous les jours "
" Et ben "
" En plus à ce qui paraît tu prends pleins de cachets ? C'est vrai ? Genre t'es une junkee ! "
" Mais non ! Je..."
" Il faut pas complexer, assumes-le. Tes parents sont au courant ? Oups... Je voulais dire ton père puisque ta mère t'a lâchement abandonnée."

Au début on aurait pu penser qu'il s'agissait d'une élève maladroite, ne sachant pas trop comment accoster Naomi. C'était surprenant de voir qu'une illustre inconnue connaissait autant de choses de sa vie. Cela voulait dire qu'on parlait sur son dos. Quand elle ne put prendre la parole, se défendre, se justifier face à cela tandis que les élèves qui les entouraient les écouter attentivement, Naomi comprit. Elle parlait trop forte, d'une voix claire, transformant cette discussion en spectacle. Il n'y avait pas encore beaucoup de E à cause de la longueur de la queue. Personne n'était là pour soutenir la brune. Puis, pour la première fois depuis des semaines, son regard retrouva une expression neutre, avant d'afficher un regard empli de haine. Pas celui qu'on exprime quand quelqu'un nous fait un coup bas mais, celui plus proche du psychopathe, annonçant que la personne ciblée risque de frôler la mort. D'ailleurs, l'espace d'un instant, cette idée lui traversa l'esprit. Mais, céder à la colère pour utiliser son pouvoir de manière abusive, ce serait décevoir les gens qui l'aiment. Alors, elle ne fit rien.

" Oh, on dirait que tu vas me noyer sous un amas d'eau. Ce serait horrible d'attenter encore à la vie de quelqu'un. Surtout qu'on t'expulserait certainement. Aller, je te laisse, ma classe est en train de passer. Au revoir. "

Naomi la vit s'éloigner et lâcha un long soupir de soulagement. Les gens autour d'elle continuait de murmurer mais, rapidement, tout redevint à la normal. Sauf dans l'esprit de la brune. Elle ne pouvait pas se défendre autrement que par la violence, car cette élève avait raison. Rien n'était exagéré. Naomi était dangereuse et très dépendante de ses cachets mais, pas accroe. Si elle le voulait, elle arrêterait ! Du moins, elle en était convaincue. L'évocation de sa mère, de cette lâche qui s'était enfuie, qui les avait abandonné pour mener une vie moins contre contraignante avait fait naître une immense colère en elle. Alors, c'était une élève inexpressive qui prit son repas, le classique hamburger frite avant de s'asseoir à une table vide, à côté de la fenêtre.
Tristesse, haine, désespoir et interrogations prenaient place dans son esprit. Cette inconnue avait réveillé en elle toutes ses craintes, tous ses mauvais sentiments et Naomi n'arrivait pas à s'en libérer. Le visage perdu vers l'extérieur, elle essayait de contenir son soi intérieur qui pleurait de rage. Quelques fois, d'ailleurs, une faible pluie tombait malgré le temps étincelant. L'eau traduisait les blessures de l'adolescente. Seule, elle en oubliait qu'on l'aimait.

" Je ne serai qu'un poids lourd ? " Libérèrent ses lèvres dans un murmure inaudible. On ne pouvait pas toujours fuir ses problèmes. Pas même sous la prise de calmants.

Les larmes de l'empathie

J'ai besoin d'être libérée de l'océan de désespoir que j'ai fabriqué

La douce pluie qui frappait le sol de sa tristesse attirait la curiosité des élèves. Il faisait beau, le soleil rayonnait et pourtant de l'eau ruisselait des cieux. Ce n'était pas logique. Ce n'était pas normal. Alors un faible brouhaha d'interrogation se leva dans le réfectoire. Naomi était plongée dans un océan de désespoir et s'y noyait. Son pouvoir, ses études, ses médicaments, sa mère partie par lâcheté. Tout faisait si mal. Penser à ces sujets, à ces problèmes, c'était s'enfoncer dans cet océan. La brune le savait mais, pour la première fois depuis longtemps, elle ne remontait pas à la surface. Énoncé de telles vérités, c'était les rendre encore plus réelles, plus lourdes.

" Arriverai-je ? Deviendrai-je meilleure ? Redeviendrai-je souriante et forte ? " Retrouverai-je papa ? "

Tant de questions auquel la réponse ne devait jamais être "non". Or, aujourd'hui, tout n'était que négatif. Et son père lui manquait terriblement, cet homme admirable, bienveillant et si compréhensible pour l'avoir laissée dans sa solitude. Revoir son père sans retrouver le contrôle de son don était inconcevable. C'était sans espoir.

Alors, quand Colombe arriva auprès d'elle et lui parla, Naomi dû quitter son haut et releva le visage vers la jeune fille. Ne l'avait-elle pas déjà vue ? N'était-elle pas une bleu ? Oui, une B. Pourquoi s'inquiéter pour une inconnue ? Oh, oui, c'est vrai, les bleues aidaient les rouges. Ils étaient gentils. Alors, cette inconnue devait l'être.

" Tu ne comprends pas ? Ce n'est pas si facile de se relever quand on est criblée de balle, guillotinée devant la place public et écrasait par le poids de sa propre faiblesse. " Sa voix était faible, de sorte que seule Colombe, en tendant l'oreille, puisse l'entendre. C'est à ce moment-là que Naomi entendit le brouhaha et regarda par une fenêtre. Cette pluie lui était familière, c'était la sienne. A cette découverte, sa tête tourna légèrement. Créer, même involontairement, des centaines de petites gouttes à la suite était une activité éprouvante pour Naomi. Elle ne dit rien pourtant et n'essaya pas de l'arrêter. Cette pluie était belle, car cette pluie était ses propres larmes.

" Désolée pour la pluie. Cela devrait s'arrêter d'ici quelques minutes. Je m'appelle Naomi Brown". Quand elle s'évanouirait de douleur et de fatigue. Oui. " Sa voix retrouvait son ton morose, signe que'elle remontait à la surface.

Colombe était un B dans ses souvenirs. Avait-elle raison ? Ce n'était pas sûre mais, quand Naomi était en détresse, cette personne est venue la sauver du désespoir. Sa simple attention l'avait sauvé. Il était normal de ne pas se méfier, mieux, d'accepter de se confesser à cette personne. Satisfaire sa curiosité, c'était en quelque sorte sa manière de la remercier. Alors, Naomi, tout en commençant enfin à croquer dans ses frites s'expliqua.

" Je suis une E. C'est très douloureux Cole. Avant mon pouvoir j'étais intelligente, populaire, admirée de toute. Cette superficialité ne me manque pas, mais désormais je me retrouve en bas de l'échelle sociale " * Elle tira sur son noeud papillon pour se faire comprendre* " Mon don est incontrôlable. Regardes cette pluie. Je refuse de retrouver mon père si je suis un danger pour autrui. Je ne créée pas la pluie. Je crée des cascades, des flots d'eau, des vagues. J'ai bel et bien inondé Prismver à plusieurs reprises. "

La grande horloge du réfectoire afficha 12H10. Il était pile poil l'heure de prendre des médicaments. Une dose de calmant, la troisième de la journée. Les doses devaient être plus régulières pour faire plus d'effets. Ce cachet, sous forme d'une pastille se déposa sur la langue de la brune qui l'avala grâce à une gorgée d'eau. Le tout silencieusement, sans quitter Cole de ses yeux alourdies par le manque de sommeil.

" Alors, pour tenir ce pouvoir sous contrôle. Je me vide l'esprit. Je m'oblige à ne pas réfléchir. Ma voix est toujours lasse et aiguë, non ? C'est normal. Ces cachets calment mes émotions et mes désirs. Sans désirs, pas d'eau. Cette pluie est uniquement provoquée par mon désirs de pleurer que je retiens avec difficulté. Encore maintenant. "

C'était bien résumé. Naomi en était convaincue. Elle approuvait ses propres phrases d'un petit signe de la tête avant de fermer les yeux pour savourer son hamburger, le déguster. A sa manière, elle avait annoncé à Cole ses problèmes, leurs complications et que les damages provoquées par la A n'étaient pas encore réparés.

Les larmes de l'empathie

J'ai besoin d'être libérée de l'océan de désespoir que j'ai fabriqué

Cela ne dura que trois bouchées. Trois bouchées que tu savouras avec gourmandise en regardant droit dans les yeux Cole. Celle-ci, sans s'en rendre compte était à sa manière aussi méchante que la A aux yeux de la brune. Il fallait se mettre à la place de Naomi. Protégée derrière ses calmants et son nœud papillon, elle pouvait prétexter auprès de n'importe qui de fausses excuses sans avoir à se justifier. Mais, en l'espace de quelques secondes, cette bleu l'avait percé à jour et avait fait sauter une à une toutes les barrière de la Brown. C'était aussi beaucoup d'informations à enregistrer pour la magicienne. Aidée par les calmants, gardant son sang-froid, Naomi posa l'hamburger, s'essuya la bouche et regarda Cole dans les yeux en jouant avec ses cheveux, les nouant et les dénouant entre deux de ses doigts.

" Arrêtes-toi un instant. S'il te plaît. J'ai mal quand tu t'exprimes ainsi. Je ne suis pas aveugle, juste lâche. " *Naomi avouait enfin son véritable visage, passant de la fille endormie, à l'adolescente sincère qui se confiait à une amie. Cole en était déjà une. C'était la première fois qu'on s'impliquait de manière si altruiste sur ses soucis. La pluie s'arrêta et les larmes coulèrent enfin sur le visage de Naomi qui gardait son calme. " Je ne peux même pas pleurer convenablement " murmura-t-elle.

" Laisse-moi t'expliquer mon point de vue " Sa voix redevint endormie, lente tandis qu'elle passa sa manche sur ses yeux pour balayer les larmes d'un revers du bras avant de prendre une grande inspiration. Son autre main jouait encore avec ses mèches. " Je ne suis pas faible. Au contraire, je suis beaucoup trop forte. L'eau apparaît partout et nul part, il suffit que j'y pense, que je l'énonce même " * Elle avait anticipé le déclenchement de son pouvoir et s'était contentée avec une maîtrise un peu maladroite, de remplir la carafe d'eau de la table. Celle-ci déborda légèrement.

" Je ne peux pas le contrôler ou l'arrêter si je ne le commande pas au départ. Alors, je dois calmer mes esprits et ces calmants me sont très utiles mais ils ont de nombreux effets : besoin constant de dormir, toujours dans la lune, trop lente d'esprit, trop naïve même. Je n'ai jamais été comme ça avant. Mais, Cole, je n'ai pas le choix. Soit tout le monde est protégé et je reste dans cet état second, soit je vie et tout le monde meurt noyer. "

Parler ainsi alimentait sa peur et son angoisse, des sentiments sans doute déjà perçut par Cole. Ses mots étaient puissants et enfonçaient Naomi dans son idée d'être dangereuse pour quiconque s'approche d'elle. Ces derniers-temps, on s'était rapprochée d'elle : Homère, Majin qui cherchait à lui parler, Kamyl et Bérenice et Linn avec qui elle cherchait un moyen de ne plus dormir n'importe où, n'importe comment. Tous ces gens ne méritaient pas de subir les conséquences de son pouvoir. Alors, celle qui les endurerait, c'était-elle. Du sacrifice de soi.

"J'ai déjà fait plusieurs tentatives pour arrêter... Et Prismver a en subi les conséquences " * Elle faisait référence aux accidents racontés dans les couloirs " Un annulateur ne peut pas réellement m'aider sur le long-terme puis les cookies pour diminuer mon pouvoir ne changent pas son imprévisibilité. "

Elle n'était pas stupide. Chaque fois, ce n'était pas une réussite. Naomi Brown n'arrivait pas à gérer toute seule ce problème jugé trop compliqué par ses neurones fonctionnels Alors, elle abandonna, acceptant son sort sans protester, sans se plaindre. Elle ne se confia même pas, jugeant cela comme une perte de temps inutile. On ne devait pas inquiéter autrui sur un problème contre lequel il ne pouvait pas nous assister. Mais, Cole lui redonna de l'espoir dans ses paroles blessantes. Accompagnée, ce serait différent. Le résultat pourrait changer !

" Toutefois, si je peux sauver mes amis et redevenir celle que j'étais sans que personne ne souffre. J'accepterai de combattre, de ne plus me considérer comme dangereuse. " Elle souriait difficilement, ses lèvres bougeant à peine avant qu'elle n'ouvre les yeux en grand, au prix d'un grand effort, reprenant un regard d'antan, pleine de sévérité* " Mais, sans mes médicaments et seule, je risque de faire couler beaucoup d'eau, y penser en fera apparaître. Me comprends-tu ? Je deviendrai un torrent vivant les premiers jours, et les suivant si je ne progresse pas ".

Naomi regarda ensuite le tube de cachet présent sur son plateau repas. Ce tube de cachet si salvateur, si... apaisant. Pas uniquement au niveau du cerveau. Elle déglutit, essaya de dissimuler un nouveau pique d'angoisse remplaçant son soulagement mais, en vain, Cole pouvait le ressentir si elle le désirait. C'était mauvais.

" Par contre je refuse que tu m'analyse et viole mon espace intime grâce à ton pouvoir. Et... Je n'arrêterai pas soudainement ses cachets. J'ai besoin d'eux. Avançons doucement, lentement et sûrement. D'accord ?"

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J'ai besoin d'être libérée de l'océan de désespoir que j'ai fabriqué

Un nouveau sentiment s'empara du coeur de Naomi, un sentiment oublié jusqu'ici : l'espoir. Mais, il n'était pas seul, la détermination fit même son retour. Cole lui vendait tellement d'espoirs. Elle, l'élève venue du néant absolu pour rétablir un équilibre rompue par une violette. Une main tremblotante alla jusqu'aux mouchoirs, les attrapant maladroitement avant d'en glisser un sous son oeil pour récolter la goutte qui se glissait jusqu'au menton. Il ne fallait pas pleurer. Il ne fallait pas laisser d'avantage les mauvais sentiments prendre le contrôle de son coeur. L'heure de la revanche avait sonné.

" Je peux aller de l'avant. Je peux réussir. Je peux renaître et redevenir celle que j'étais autrefois ! " Sa voix essayait de traduire de la volonté mais, Naomi ne réussit qu'à monter dans les aigus, Il y avait encore du travail à faire. Son coeur était heureux mais son cerveaux était alourdit par tant de volonté et de concentration pour comprendre Cole et former les idées dans son imaginaire.

La magicienne est surprise par ces états d'esprits qui s'enchaînent et ses maux de tête. Etait-ce un effet du don de Colombe ? Non, ça ne pouvait pas être comme ça. Elle était gentille, elle pouvait pas mentir, pas déjà. Former la base de cette amitié, de cette alliance contre des gênes incontrôlable sur le mensonge, c'était impossible. La méfiance n'avait rien à faire là-dessus. La brune appris donc à lui faire confiance et abandonna ce doute. C'était son coeur faisait émettre de la joie. Ses mains s'emparèrent de ses couverts et elle commença à rattraper son retard en mangeant rapidement, presque comme une goinfre, écrasant ses frites contre ses joues avant de refermer la bouche. Il fallait manger et reprendre des forces. Oui, Naomi pensait cette réplique digne des soldats de l'armée avant un long combat. Sa renaissance serait longue.

" On commenche kan ? " dit-elle la bouche pleine, reprenant sa liberté d'expression sans limite et sans gêne. " Au fait..." Elle avala sa portion de frite* " Je te féminise mais, pour être certaine de pas dire de bêtises. Tu es bien une fille ? LE PRENDS PAS MAL, j'essaye juste de pas te blesser " Echec critique.

N'était-il pas normal de ne pas essayer de faire la connaissance de sa sauveuse ? C'était tout simplement ce que voulait faire Naomi. Quelque part, cela lui permettait aussi de ne pas avoir l'étiquette de victime sur le front. Car, ce n'était pas qu'une victime. C'était aussi une personne, certe endormie, mais, dotée de quelques qualités. Et une amitié n'allait jamais dans un sens.

" Tu voudrai faire quoi plus tard Cole ? Infirmière ? Professeur ? Vu comme tu viens en aide aux gens en détresse, ça t'irait bien. Enfin, c'est ma petite tête qui le pense. "

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J'ai besoin d'être libérée de l'océan de désespoir que j'ai fabriqué

C'était assez compliqué de comprendre la réponse de Cole. Surtout pour Naomi. Elle ne voyait pas de réponses clair et essayer de savoir le sexe d'une plante verte. Levant les ayux au ciel, elle montrait une grande réflexion tandis que ses doigts s'agitèrent devant son visage perplexe. Une plante n'était pas assexuel ? Ou peut-être que cette personne ne donnait pas de réponse en fait... Elle ne savait pas ? C'était bizarre ! Mais compréhensible ! Pleins de personnes ne savaient rien. La E fit des "oui" de la tête, signe qu'elle comprennait. Enfin, la brune comprennait que Cole ne savait pas. C'était donc intime. C'était donc très maladroit d'insister, cela l'était même trop pour la Brown.

" Je vois. Même si tu as des attributs masculins ou féminins sous le pantalon. Dans ta tête c'est pas clair. " Naomi traduisait sa réflexion afin d'être contredite, si Cole ne disait rien là-dessus, c'était que la brune avait raison. Cette équation émotionnelle résolue, la E fit mise à mal par la réponse de son nouvel ami. Déjà qu'elle ne savait pas s'il fallait le féminiser ou non, elle se demanda quel rôle il aurait dans la naissance du bébé. Ce serait une femme enceinte ou un homme donnant la graine ? Dans ce cas-là, ils suivraient le modèle instruit dans les moeurs de la maman au foyer ou pas du tout ?

" Donc si j'ai bien compris, tu veux avoir un bébé, soit en fécondant une femme, soit en te faisant féconder. " C'était brusquement dit. " Le tout pour s'occuper de ton futur enfant. Donc tu resterai au foyer. Donc tu serai dépendant d'une autre personne pour suvbvenir à tes besoins. Ou j'ai encore rien compris " C'était une belle manière de mettre à nue des idées : une maturité innocente. Le plus grave, dans cette situation, c'était qu'avec des cachets ou non, Naomi aurait tout de même poser ces questions. Tout cela, c'était nouveau pour elle. Un peu comme une personne face à un couple homosexuelle avec la stupide question : " Qui c'est la femme au lit ? "
Elle n'est donc pas consciente de sa curiosité maladive et maladroite et des conséquences que de simples questions pouvaient avoir sur une personne qui cherchait son identité. C'était des notions trop complexes, trop large pour la magicienne endormie. Etiat-ce un méfait ou un bienfait d'avoir cette sincéritée absolue ?

" Avant de te rencontrer, je m'étais convaincue que finir femme de ménage à Prismver était ma seule voie. Maintenant... Je... J'aimerai travailler dur pour devenir infirmière ou pompier. Mon don serait vital aux soldats du feu. Je... Je veux pas finir femme de ménage. " Sa voix manifestait de l'angoisse. On l'avait relevé, ce n'était pas pour retomber dans un profond désespoir. Son futur redevenait rayonnant et joyeux grâce à Cole. Il fallait que cela reste ainsi. Si elle renaissait, Naomi pouvait atteindre ses objectifs, ses rêves.

Enfin, ils en étaient encore loin. La base était présente, il ne manquait plus qu'à y apporter au fil des jours, des semaines et des mois des pierres pour construire l'édifice. Ce serait long, ce serait dur mais, ce ne serait plus impossible. Naomi y croyait vraiment. Cette détermination effaça sa tristesse. Elle enchaînait les bouchées d'ogres, prenant des fourchette de six frites, terminant rapidement ces dernières avant de ne faire qu'une bouchée de son hamburger. La moitié du repas s'était terminé en trois minutes top chrono.

" Je n'aime pas faire la fête. Je n'aime pas ça parce que les gens boient et si je bois, je deviens incontrôlable et... Je peux en mourir à cause de mes cachets. Je suis donc disponible pour commencer dès ce soir si tu es aussi disponible... Et... Peut-être que plus tard on pourra faire la fête avec eux ? " Avec Kam notamment. Elle était persuadée d'avance qu'il était présent à ces soirées.