[FINI] Flashback – I can keep a secret. Maybe. [Chrome]

Ces moments où tu veux quitter l'silence pour t'ancrer dans quelque chose de plus ou moins indécent.  T'balances toutes ces phrases de bienséance pour t'cacher dans les profondeurs suaves de l'humanité. Quelque chose de plus différent. C'est dans ce genre d'endroit où tu envoies chier l'univers à son tour, où tu t’soucis d'rien que du verre que tu allais boire, regardant c'gars au coin du bar pour lui dire d'aller faire un tour. Chrome, t'en devenait humain. Tu cherchais la chair qui allait te faire sentir autre de ce que tu as. Qui allait faire revivre la flamme qui s'était pourtant éteinte à jamais. Tu cherchais à croquer une proie pour en prendre possession, d'amuser avec un corps, une musique tout douce dans l'fond. Cela faisait de toi un d'ces cons banales, qui baisent et qui respiraient cet oxygène soupoudré de doliprane.


Chaleur. Poison qui s'glisse sur les lèvres de chacun. Plaisir charnel qu'on s'partage à deux dans l'creux de mots non anodins.


Ainsi tu t'asseyais à cette place que peu secrète où l'monde semblait plus s'occuper du nombre de pas qu'il faisait sur la piste de dance que d'savoir que tu t'enfilais un d'ces vers de whysky pur ; amer. T'étais comme un bateau qui tanguait dangereusement sur une inhabitué mer. Alors tu traçais ta propre carte au trésor Chrome, tu cherchais pas qu'un d'ces gars pour sombrer dans l'déni encore une fois. Tu cherchais celui qui pouvait te montrer d'un sourire qui tu étais même dans la terreur et l'effroi. Même pour un soir, même pour un moment court et peu distinct baigné dans l'alcool fort quand il se fait tard.




Ton regard clique. déclic.
Et là c'est ton coeur qui fait boum dans les néons d'la soirée.
C'est ton palpitant qui s'met à battre sans chercher d'arrêt.




La musique vient broyer les dernières syllabes qui s'embrassent dans tes pensées. Chrome t'aimerais lâcher prise et là, sur le coup, t'écrouler pour tomber. Et tes paupières se ferment, tu pinces tes lèvres. Les nuages se forment dans l'entièreté de ton être. Boum. Coup de tonnerre, l'jeune vient prêt de toi et t'offre un sourire qui t'broie dans ton miroir de verre. Putain d'reflet d'beauté qui donne un claque. Putain d'connerie d'humanité qui t'fais prendre conscience qu'la vie vient et s'craque. Et c'est comme deux astres qui viennent se tourner autour sans s'rendre compte qui sont tous deux étrangers, sans savoir qu'entre eux y'a une barrière d'inconnu qui peut vous faire frissonner.


Toutefois, tu détournes le regard et fais bouger les glaçons dans l'creux de ta boisson ; l'oubliant carrément. Or tu sens qu'on t'bouscule, tu sens qu'un geste de douceur vient toucher ta peau ; c'est lui. C'gars qui n'a pas que des allures de beau. C'est une étoile qui brille dans l'soleil de la nuit.


— Hey, beau mec, je t'offre à boire ?


Un rictus s'dessine. Tu peux pas t'en empêcher Chrome. Le son dans la pièce continue de vous assourdir, mais tu entends chacune de ses syllabes qui glissent comme du miel. D'un signe tu lui dis de s'asseoir ; pas besoin d'étoile pour admirer le ciel. Tu l'voyais dans l'creux de ses yeux, c'qu'il voulait, t'en aurais prier les dieux.




— Mon verre est déjà plein. Par contre toi, je t'offre un verre ? Et d'un signe le serveur vient servir un verre de vodka. Enchanté je suis Chrome. Tu parles un peu fort pour t'faire entendre, dans brouhaha qui peine à vous détendre.


Et tu comprends en rien c'qu'il se passe au fond de toi,
tu n'sais pas que la vipère sort de son terrier,
qu'le lapin vient t'mordre d'un venin mortel et parfumé.

L'poison de l'alcool fait son effet. C'est un coup de tambours qui s'fait entendre dans ton coeur ; dans les recoins secrets. Or, tu ne comprends rien. T'aimerais pas savoir c'qu'il ce passe, Chrome, au fond de toi. Jamais tes sentiments ne devraient être ceux qui font la loi. Alors dans un resserrement contre ton verre, tu n'élucides pas l'mystère de ton corps, t'l'aisses cette beauté s'asseoir près de toi en tombant dans l'ignorance ; la mort. Et t'as envie d'le chopper, d'l'embrasser et d'oublier que les humains sont avides des péchés. T'as, au beau milieu d'la foule, envie d'faire disparaitre tes pensées pour te laisser fondre dans des désirs obscurs. Te dire qu'une étoile qui brille autant serait la plus belle chose qu'tu puisses serrer dans tes bras dans cette soirée absurde.


C'comme un beau malheur dans l'ciel d'une nuit un peu trop mouvementée. C'comme des putains de promesses un soir de printemps. C'est idiot et tout se brise comme un verre qu'on a trop rempli ; trop secoué dans l'temps. Et tu sais que cette nuit à l'odeur du karma, l'parfum du regret. Tu sais Chrome qu'la boisson va anéantir tout ce en quoi tu pensais, tu croyais pour t'laisser aller dans les constellations du plaisir. Et tu vas adorer t'lacher, grignoter une peau qui sent la vanille plongée dans la cerise qui fait frémir. Alors tu regardes encore ces glaçons qui fondent dans ton whisky. T'sens la chaleur qui enivre ton palpitant et qui t'fait battre à une allure apaisante.


Tes iris s’assombrissent sous les lumières d'la pièce. La chaleur monte dans l'endroit et peu de gens se redressent. La magie d'l'univers alcoolique rend l'monde lourd de chaleur, lourd d'envie d'se coller pour encore quelques heures. Tu ne te laisses pas avoir par ses folies, par ses personnes qui dansent et qui s'donnent des faux sentiments pour s'retrouver dans un lit.




Et la symphonie au loin ne semble pas vouloir s'foutre dans les cendres. C'est un brasier incessant qui s'accélère sous son regard bouillant. Euphémisme. Putain. Chrome, t'aimerais les lâcher ces putains de barrières qui t'séparent du monde des mortels, t'aimerais qu'la vérité sorte une fois pour toi-même. Et tu sens l'électricité qui passe entre vous, tu sens qu't'as pas le choix ; la bonté du courroux. Et quand il te sourit encore une fois avec sa gueule d'ange, tu sens la rapsodie t'abattre. T'sens les flèches prendre ton âme pour briser les obstacles.


Petit rire.


— C'est mauvais de passer au choses sérieuses lorsqu'on ne sait pas à qui on a à faire. Rictus léger, tu t'approches, sourire aux coins des yeux. Que veux-tu savoir avant de passer..mh.. au choses sérieuses ?

C'est comme une symphonie qu'on entend un jour à la radio. Elle entre dans tes tympans et bat contre ton cœur dans le tempo. Sur le coup tu te dis qu'elle est facilement oubliable, or après des jours elle reste dans ta tête et hante ton âme. Et, Chrome, tu voulais la tuer et la réduire en cendres. Mais comment faire lorsque tu sais qu'elle restera et que tu perdras face à son regard d'ambre. Alors tu le regardes boire son alcool et lui te semble être cette putain d'musique en fond dans ta peau, celle qui partira que si t'arrache chaque partie de tes cellules avec tes crocs.



Au fond de toi tu sais que cette nuit ne sera pas chose facile, tu sais que l'eau ne va pas couler comme un gentil petit fleuve futile. Rien dans son regard, dans l'creux de son sourire ou dans ses mèches qui volent, n'est innocent. Aslinn c'est l'charme qui s'incarne du désir avec lequel il joue indécemment. Il t'attire comme un aiman, il t'attire d'un rire qui te rend totalement dément. Tu ne sais pas encore, tu ne sais pas encore que tu signes quelque chose de dangereux, qu'le bateau est en liège et que ce sortilège te fera couler dans l'fleu. Tu ne sais pas Chrome, tu n'es pas le spectateur de ta vie, tu agis par les symptômes de ta douleur, par l'besoin de serrer un corps contre toi pour faire disparaître ton mal d'humain ; le malheur.



Inconsciemment tu plonges dans la mer, tu laisses toutes les promesses s'reduirent dans l'fond de ton verre. Tu oublies un instant que le monde tourne, que la vie n'est qu'un immonde mauvais tours. Tu apprécies d'le voir en face de toi, tu apprécies l'odeur, frémissante, qu'il renvoi. Or, tu ne tomberas pas dans son jeu, tu tomberas simplement dans une tombe où l'plaisir et partagé à deux.


— Ton don est futé, comme toi. Tu sais ce que tu veux au moins. Rictus, encore un. Je dirais que la seule chose que j'aimerais savoir c'est si t'es majeur, mais tu l'es, donc je n'aurais rien à demander. Pause. A moins que tu veuilles que je sache à qui je m'adresse, mh Aslinn ?


Son prénom roule sous ta langue.
Tu l'regardes et il t’inonde
c'est comme un péché mortel
qu'on veut goûter dans une étreinte passionnelle

C'est comme regarder la rotation des anneaux de saturne, regarder les lunes qui tournent dans l'univers où règne le noir et les choses nocturnes. C'est comme se sentir fasciné par des choses tellement futiles, comme la façon dont ses cheveux bougent, comme la façon dont ses lèvres attrapent un verre ; tête qui tourne. Au fond de toi Chrome t'as ce besoin instable d'le chopper contre toi et de lui montrer que tu mènes la danse sur le parquet, que tu l'domineras toute la nuit pour le faire crier. C'est un de ces désirs primaires de l'homme. Celui qui rend tellement égoïste et possessif, mais tellement bon. C'est un délice à l'état brute, un délice qui coulera dans tes veines sans que tu luttes.


Dans un instant d'absence tu l'imagines, lui, ce gamin bien plus jeune que toi. Sourire entre les lèvres, corps qui chauffe entre tes draps. Or cette pensée semble s'atténuer, ce n'est qu'un rêve parmi tant d'autre, éphémère et qui risque de s'arrêter.


D'un rictus presque amusé tu te mets à boire ton verre avec délicatesse, tu n'es pas fais pour tanguer Chrome, pour t'laisser aller dans l'ivresse. T'es le genre de gars qui aime apprécier les choses à leur valeur, qui aime avoir l'esprit clair pour ne pas se faire passer pour un voleur. Tu fais bouger les glaçons presque totalement fondu dans l'alcool et la chaleur, retirant tout contact avec ce gamin venu d'outre tombe pour t'regarder avec ardeur.


Lui au moins il ne vit pas dans l'incapacité d'être ce qu'il est depuis toujours, devoir se cacher aux yeux de quelques uns pour ne pas à avoir à faire face à la lumière du jour. Tu l'envies, mais tu sais que tes songes s’effacent rapidement sous l'côté brûlant d'la situation ; tu apprécies.


-Je pense...que tu vas tellement aimer le prononcer que tu vas y prendre goût et que je vais tellement murmurer le tien à l'oreille que tu vas me laisser y prendre aussi goût.


C'est une promesse invisible que tu récites, une promesse que tu aimerais exposer au grand jour tant ça t'excites.


-Mais on y est pas encore, on à toute la soirée pour cela. On danse ? Après tout c'est un endroit pour danser et se saouler non ?


Tu poses ton verre et tu attrapes sa main. Tu t'fais charmeur, c'est peut-être un coup du destin.