Je suis au calme, pour l’une des premières fois depuis mon éveil. Je traine dans les passages secrets, les pieds glissant avec paresse sur le sol bourré de saletés, le regard perdu devant moi, l’esprit à la recherche d’une quelconque occupation. Je veux faire durer cette découverte autant que possible pour pouvoir enfin en profiter. Je sais que demain, même d’ici quelques heures, j’aurai fait le tour de cet endroit et je serai de nouveau plongée dans la monotonie d’une île que je connais par cœur. Elena. Je connais sa mémoire par cœur et la personne qu’elle a daigné être m’a laissé ses souvenirs, si écœurants soient-ils à force de baigner dans cette humanité que je rejette. Je n’ai rien à voir avec elle, ni avec personne de ce genre. Je ne veux rien avoir à faire avec qui que ce soit, me complaisant parfaitement dans ma forme actuelle. Je suis moi-même. Privée de Léocade, de la famille, de quelque avis qui puisse me détourner de ma tâche, de mes envies, de ma raison d’être. Je ne suis pas une bonne personne.
Je n’ai pas de bon fond, de sentiments compliqués, d’attachement d’une quelconque forme pour qui que ce soit. Je suis moi-même, se suffisant par sa propre existence, n’ayant besoin de rien d’autre qu’un peu de réflexion pour savoir où frapper. Les derniers jours ont été productifs et m’ont permit de m’habituer à cette personnalité qu’est de nouveau la mienne, à cette entité que j’avais oublié d’être, de brandir - à cette absence de bons sentiments qui rend ma tâche si aisée. Sans Elena dans les pattes, tout va pour le mieux. Sans Elena pour m’arrêter, je n’ai plus rien à voir. Je m’avance sans doute, lentement, avec autant de considération pour cet endroit moisi que j’en ai pour les E - et j’écrase sans complexe les quelques affaires gardées au chaud parmi cet océan de déchet, ignore les messages, les repères, m’enfonce doucement dans cet endroit souterrain.
Personne n’est là. Et c’est le calme absolu qui me répond via sa présence car aucune forme de vie ne daigne sortir pour se la voir retirée. Pas de rats, pas même d’insectes, pas d’animaux. Personne ne pointe le bout de son nez, et dans cette symphonie silencieuse que les gouttes d’eau tombantes comme mes pas semblent marquer, je me sens tranquille pour la première fois depuis longtemps. Suivre ses envies est une tâche épuisante et je n’ai jamais pris la peine de prendre du repos. Je n’ai jamais cherché à comprendre, à changer ces instincts profonds, à devenir plus que ces simples désirs qui me tiraillaient. Je n’ai pas besoin de davantage parce que je suis fière de ma propre nature. Je n’ai besoin de personne et, dans cet instant de solitude absolue, alors que le calme semblait entrer en résonance avec cette personnalité destructrice, des pas se font entendre. Quelqu’un se tient devant moi, immobile, comme prête à m’arrêter. Je l’observe, la détaille, cherche à comprendre. Sa respiration légèrement saccadée indique des efforts récents, son regard furieux une animosité certaine. Elle me cherchait, moi, spécialement.
Écarte-toi.
Je reste immobile, signe de la maigre pitié que je témoigne à son sujet. De la pitié, ce n’est rien de plus - la laisser mobile, suffisante quelques instants de plus avant de l’attaquer. En ce moment de plénitude, je me sens comme responsable de mon propre bonheur et je ne veux pas le souiller au profit de cette envie inattendue. Pourtant, quelque part, cette sensation de briser les corps, cette douleur ressentie, c’est un sentiment inégalé. Chaque fois que le mal est fait, le sentiment est plus plaisant. Chaque fois que je m’enfonce là-dedans, je me sens plus vivante, présente, moi-même. Et une autre certitude accompagne celle de l’amour de ces occupations. Ce truc est sur mon chemin.
AloneAmélia & ColombeC’est ta période pour faire du sport on dirait. Non ? Pourtant on pourrait le croire à voir de comment tu marches si rapidement dans tous les sens. Tu retournes l’établissement à la recherche d’une personne. Avec la même attitude que tu cherches une aiguille dans une botte de foin. De façon complétement aléatoire et sans méthode. C’est sur ta chance plus qu’autre chose que tu comptes pour la trouver. Pas vraiment, mais personne que tu as approché n’a su te donner son emplacement surtout.
On t’a regardé étrangement. Tu donnes parfois une indication et son contraire. Souvent on t’a même dit de ne pas te frotter à une S, surtout seul. Que ça vas te retomber sur la gueule, forcément. Des peureux selon toi. Tu es inconscient selon tout le monde. A croire d’être invincible un jour tu ne le seras plus, un jour tu regarderas le monde de tout en bas et la chute sera dur. Quand on ne s’y attend pas c’est toujours encore plus dur. Là, tu préfères chercher cette aiguille sans peur de la piqure.
Quand tu t’engouffre dans les passages secrets c’est sur le conseil d’une rumeur. Le pas rapide et le corps droit tu sans aucune hésitation. Tu ne croises personne, rien du tout même, depuis que tu avances. Seul le bruit de tes pas remonte à tes oreilles pour bercer pendant ta recherche. Ton souffle court de tous les efforts que tu fais pour trouver ce que tu cherches aussi. Il y a un manque cruel d’endurance dans ce corps que tu as. Ce n’est pas important, tu as fini de retourne la boite de paille et devant toi ce trouve celle que tu cherches.
Sa voix te demandant de t’écarter stop tes mouvements quelque seconds. Tu l’observes, pesé le pour et le contre. Pas assez de contre pour ton, instinct de survie. Dommage. Alors tu reprends la marche vers elle clairement furieuse contre elle. Tu déteste tout ce que représentent les S. Que ça soit la façon de séché les cours ou bien cette incitation à la haine qu’il provoque. Tout en eux te rebrousse le poil. Suivre les ordres d’un mégalomane qui s’ennuie pour le plaisir est stupides. Les S sont cons et le fait que cette fille est approchée ton ami pour tenter de le recruter est comme une goutte de trop pour ne pas grogner et attaquer de front.
« Non. »
Reprends doucement ton souffle. Tu risques d’en avoir fortement besoin pour la suite. Reste sur tes gardes aussi. N’approche pas plus, garde tes distance, c’est bien. Dire que tu voudrais être une louve qui défends son petit, mais que tu n’as rien d’un loup et tout d’une enfant. Et comme une enfant tu attaques directement.
« Toi. Est-ce que le bordel que tu entraînes avec toi est ta seule raison de vivre pour vouloir contaminer de cette folie des personne qui n’ont rien demander de cela ? Comment peux-tu suivre une personne aussi vide que le Ranker ? Comment peux-tu même osé approcher Kamyl ? »
Il y a cette colère dans ta voix, ton pouvoir qui crépite sous ta peau et tu lui n’hésite pas en t’en servir contre elle, pour ton but. C’est une S, de base le dialogue n’a pas lieux d’être, il te faut insuffler tes idées et rien d’autre. Alors tu lui envoie un douce touche d’intérêt, un semblant d’acceptation le tout sur un lit de peur. Le tout est de planter l’émotion de base, la laisser assez de temps pour que le corps l’assimile et ensuite tu lâche le contrôle et laisse la personne faire le reste. Tu la fixe dans les yeux pendant qu’un vague d’euphorie idiote te prend pour passer à une rapide tristesse. Qu’est-ce que tu hais ce que tu ressens à chaque fois. 2981 12289 0
Elle refuse de s'écarter. Avec confiance, avec témérité, elle me fait face. Avec cette façon d'être si agaçante, cette détermination, ce refus de faire face à la réalité. Non. Je ne comprends pas qu'elle puisse rester immobile sans douter d'elle-même, sans être certaine que je vais l'écraser. Je ne comprends rien à rien. Je ne comprends rien et je veux que ça change parce que je déteste l'idée d'être ainsi mise de côté. Je déteste l'idée de ne pas être confiante, d'avoir à tout regarder d'un autre angle, de devoir travailler mon espoir pour une décision qui semble si simple. Écarte-toi. Je ne te demande rien de plus. Ôte-toi de mon chemin, reste en vie. Sois celle que tu veux mais sois-le loin de moi. Porte ce courage mais ôte-le de mon visage.
Je ne veux pas de ces valeurs idiotes. Je ne veux pas imaginer que tu puisses essayer de m'arrêter quand tu es incapable de me faire face. Va-t'en, petite fille fragile, nous n'avons rien en commun. Dégage. Et je ne sais plus comment le formuler tant j'ai épuisé tous les moyens possibles. Et je ne sais plus comment le dire tant tout me semble inaccessible. Je ne comprends pas sa mentalité. Je ne comprends pas sa volonté. Je ne comprends pas qu'elle tienne debout sans trembler. C'est un non plein de colère, un non désespéré, un non qui ne me fait pas ciller alors que je continue d'avancer. La distance se réduit doucement. Sa sécurité s'évapore au mesure de mes pas, lents mais assurés. Je n'ai plus besoin de mots. Je n'ai plus envie de mots. Mes paroles ont été assez clairs et je n'ai pas envie de gaspiller plus de salive.
Est-ce que le bordel est ma seule raison de vivre ? Quelle question idiote. Je n'ai pas envie de répondre à son esprit étroit, pas envie de perdre mon temps à essayer de m'expliquer, pas envie de partager mes sentiments avec elle. Alors, tout est à propos de Kamyl, hein ? C'est ridicule. Je n'ai jamais fait que ma mission et elle n'a pas les moyens ou le courage de s'en prendre au Ranker. Comment le pourrait-elle, en un sens ? Mais ma logique ne s'arrête pas là, cette logique s'en moque car elle se tient devant moi. Cette logique s'en moque car elle ne cille pas à mesure de mes pas et je n'ai pas envie de perdre du temps avec ça. Un garçon ? Une fille ? Je suis incapable de le dire.
Je ne vois rien dans ses yeux, pas d'identité de genre et elle semble se refléter dans les propos qu'elle diffère. Ce n'est pas le Ranker qui est vide, c'est lui. Et je le suis aussi - car le mal n'est qu'un gaz toxique et pas même quelque chose à même de me remplir. Car le mal est une nature qui ne s'explique pas, une façon d'être tellement spéciale, personnelle, dangereuse, insuffisante, mais en même temps qui me plonge dans la plénitude. Je n'ai pas besoin de mots, de m'expliquer, de converser avec ce qui ne me causera bientôt plus de problème.
Je n'ai pas besoin d'elle. Et en arrivant à son niveau, je l'observe de mes yeux rouges, ce sourire sur le visage. Ce sourire impatient, ce sourire satisfait. Ce sourire symbolisant tout le plaisir que je suis sur le point de satisfaire - ce sourire qui disparait derrière les éclats de cristal qui surviennent, sortant de tous les côtés pour attaquer cette chose. Esquive, si tu peux. Survis donc à ça. Mais ne pense plus t'échapper maintenant.
Sujet: Re: free xp - colombe Lun 2 Oct 2017 - 18:56
AloneAmélia & ColombeTu es comme ses oiseaux si confiants dans les iles. Ceux qui n’ont jamais vus l’homme et qui la première fois qu’il l’on aperçut n’ont pas su voir en lui un prédateur. Un chasseur. Un ennemi mortel pour lui. Ceux qui furent attrapé docilement dans leur mains sans aucune résistance et à qui ont brisa le coup sans qu’il est eu le temps de comprendre ce qui leur arrivent. Simplement pour voir jusqu’où le fait de ne pas savoir qui est le plus fort pouvais les laisser être si docile et sans défense.
Tu es faible, naïf, stupide, trop plein d’illusion. C’est con pour toi Cole.
Tu n’as pas compris. Tu t’es demandé pourquoi elle approchait de toi. Pourquoi elle ne semblait pas avoir été perturbée par ton pouvoir. Pourquoi elle gardait la bouche close et ne te répondais pas. Seulement ce n’est pas les bonnes questions à se poser là tout de suite. Il y a tellement plus important. Comme prendre tes jambes à ton cou et fuir un danger que tu n’aurais même pas du approcher. Seulement tu es trop remonté pour le faire. Trop confiant aussi.
Après tout personne ne te touche vraiment ou presque jamais. Tu ne t’approche pas des conflits dits dangereux de base par dégout de la violence et n’a jamais été victimes d’une quelque contre bagarre. Quel que soit la nature de celle-ci. Pour toi un conflit c’est des mots. Beaucoup de mots. Trop de mots et là malheureusement on ne te les rend pas. Car ce n’est pas ainsi qu’elle fonctionne et que toi tu n’as rien compris. Tu ne t’es même pas renseigné de base de toute façon.
Tu la fixes quand elle arrive à ton niveau et ne comprends pas pourquoi elle sourit. Tu t’attends qu’elle te réponde maintenant qu’elle est là. En face. Si près. Quand tu vois les cristaux se matérialiser tu ne comprends pas. Comme ses putains d’oiseau qui sont mort par leur manque de savoir. Pourtant ça se voit qu’elle t’attaque. Visiblement pas assez pour toi. Ou alors un peu trop et tu ne souhaites pas y croire. Non, tu ne comprends stupidement pas.
« Qu’est ce… »
Tait toi. Bouge. Maintenant.
Seulement tu n’as aucun réflexe rapide, tu ne fais pas de sport et c’est assez limité tes options de fuite pour esquiver ce qui t’arrive dessus. Alors tu fais la seule chose que tu penses être intelligente sur le moment. Tu te replis sur toi-même, en boule, protégeant ta tête de tes mains et ton ventre de tes genoux. Enfin ce n’est pas exactement la seul chose que tu fais, cette fois tu active ton don de façon plus pousser, plus violente, plus drastique. Là tu ne veux pas appuyer des propos, tu veux qu’elle ressente une seule et unique émotion de façon la plus forte possible pour qu’elle arrête son attaque, parce que toi même tu la ressens là tout de suite et que tu ne sais pas quoi faire d’autre.
La peur. Rien d’autre.
Est-ce que les oiseaux stupides ont ressenti ça avant de mourir eux aussi ? 2981 12289 0
InvitéInvité
Sujet: Re: free xp - colombe Mar 3 Oct 2017 - 16:03
free xp
Elle ne bouge pas. Elle reste sur place, se roule en boule, pense pouvoir bloquer ma magie avec son chétif corps, avec sa fragilité humaine, avec sa naïveté aussi barbante que pitoyable. Immobile, effrayée. Et ce sentiment semble se répandre en dehors. Je cligne des yeux et ressens comme une bouffée d’air malade, un goût amer sur la langue et mon cerveau se perd dans un paradoxe qui lui semble impossible à résoudre. Le sentiment s’est répandu, introduit en moi comme un parasite écœurant et la peur semble partagé. Le sentiment est présent, inéluctable et je fais quelques pas en arrière pour prendre de la distance, mes cristaux paralysés, l’attaque arrêtée par ce brusque changement. Du recul, une maigre réflexion que cette chose pitoyable ne mérite pas. Pourquoi ce sentiment ?
Je ne peux pas comprendre. Qu’importe le temps passé à attendre, sa vision scrutée, détaillée, passée au radar, je ne parviens pas à me faire une idée logique. Tout ça n’a pas le moindre sens. Je suis paralysée par ce poison qui s’est inséré en moi et semble me contrôler, ce ‘’sentiment’’ dont la simple existence me débecte. Nous avions l’habitude d’agir en les écoutant, lorsqu’elle était encore là pour me pourrir l’esprit de ces principes idiots. Ce n’est pas mon cas. Seule, je suis différente. Seule, je suis lavée de tous ces détails corrompus, de ces émotions qui ne sont qu’un rempart à mes agissements. Seule, je me pensais intouchable et pourtant je ne saisis pas le problème. Il n’y a aucune logique et je ne trouve pas la raison de cette peur dans mon instinct qui m’a guidé jusque là.
Je ne comprends rien et ça me perturbe, me paralyse, dérègle les moindres fonctions de mon cerveau. Et soudain, le déclic s’enclenche et mon cerveau se relance et carbure au rythme de la fureur. Tout fait sens lorsque ce simple mot s’ajoute à l’équation pour la détruire - et plus rien n’a de sens lorsque je réalise que la moindre logique s’est dissoute dans la magie de ce truc. C’était elle, cette impression, ce sentiment qui me tournoyait autour, c’est elle qui a détruit mon raisonnement si bien huilé pour me forcer à reculer. C’est elle qui a détruit mon fonctionnement si simple, du regard au cristal, du silence d’outre-tombe aux éclats écarlates.
Je vais détruire cette magie, lentement. Ensuite, ce sera ton tour.
Car elle est faible. Car ils sont tous faibles, et si je représente le mal, je n’en suis pas moins certaine de mes intentions. Je sais ce que je veux. Je sais ce que je fais. Je sais qui je suis, qui je compte devenir et je n’ai aucun doute sur le moindre de mes gestes. J’agis avec conviction et c’est cette force d’esprit qui m’empêchera d’être ainsi bloquée. C’est parce que mes actions ne relient pas de l’absence de peur que je serai capable de la surmonter. J’ai peur, oui, mais quelle importance ?
J’ai peur, je suis si terrifiée que je me sens me liquéfier dans ce sentiment qui me retient du moindre mouvement. J’ai peur et c’est pour ça que j’avance de nouveau, parce que ce sentiment commence à me plaire, parce que j’ai l’estomac serré et je me suis rarement senti aussi bien. Je m’avance parce qu’elle pourrait bien être à la hauteur. Je m’avance parce que je me suis peut-être trompé, qu’elle pourrait devenir celle qui m’arrêtera et me fera exister. Je m’avance sans doute, la peur au ventre et avec cette indéniable envie de savoir où tout cela me mènera. Je m’avance comme si plus rien n’existait, comme si cette peur pouvait me dévoiler, je m’avance avec presque l’envie de m’y diluer, et elle sait qu’au fond, tout cela ne peut que me retarder. Je m’avance parce qu’à chaque pas, je me rends compte de ce que je ressens et tout ce que je pourrai découvrir, je m’avance parce que la peur n’est que le début et elle semble m’ouvrir la porte à des découvertes si innombrables que je ne peux m’en débarrasser en un instant.
La peur ne suffit pas.
C’est une évidente vérité. Simple, débordant de pertinence et se lisant à ma seule expression. C’est une vérité que je ne pourrai jamais me permettre de nier parce que cette négativité me renforce plus que quoi que ce soit d’autre.
Essaie encore. Envoie quelque chose d’autre, de plus fort.
Un pas de plus en avant. Ce n’est pas de la pitié, c’est de la curiosité.
Ne te relâche pas, ne me laisse pas avancer. Parce que si je t’atteins, je ne te manquerai pas une deuxième fois.
Sujet: Re: free xp - colombe Mer 4 Oct 2017 - 19:59
AloneAmélia & ColombeRien ne vient. Pas de douleur. Pas de bruit. Rien. Le vide. Juste la peur qui persiste.
Le silence ne reste pas. Pourtant tu aurais préféré. Même si le silence signifie l’attente et la peur qui grandi encore avec l’appréhension. Au moins le silence ne parle pas. Le silence n’est pas encore plus froid que sa voix qui semble claquer dans l’air. A qui parle-t-elle ? Toi ? Certainement, il n’y n’a que toi ici avec elle. Qui voudrais-tu que ça soit ? Pourtant ça te semble si étrange, si hors de propos. De quelle magie elle parle ? Oh. Peut-être de la tienne enfin de compte.
Ça l’a touché finalement. Assez pour la stopper un peu, pour la perturber, alors tu ne relâches pas ton contrôle dessus. De toute façon quand tu relâcheras le truc ça sera juste horrible pour tes nerfs. Alors tu relèves la tête un peu, la sort de tes bras qui tentait en vain de la protéger. Avant tu étais un oiseau naïf, maintenant un rongeur qui regarde l’approche hypnotique d’un serpent. Dans tous les cas tu es la proie qui va se faire manger et la fuite te semble tellement vaine de toute manière.
Tu regardes chacun de ses pas sans bouger. Sans rien dire car les mots se sont bloquer dans ta gorge. La peur ne veut pas les laisser sortir. Ton pouvoir toujours sur elle tu ne comprends pas pourquoi ça ne l’a paralyse pas cette peur qui toi te donne envie de partir enfin de compte. Tu ne sais pas prendre des informations avant de venir, mais tu sais voir quand l’ennemie est dangereuse une fois en face. Enfin aujourd’hui en tout cas.
Tu ne comprends pas vraiment ses mots. Tu as l’impression qu’elle te demande quelque chose, mais que tu es toujours un insecte qu’on va écraser, là, toi, en boule, la tête sortie de tes main et les yeux de veaux stupide qui la regarde. Pourtant tu ne fais pas rien, car tu sais aussi que le moindre faux pas te sera douloureux. La moindre hésitation aussi. Tu ne comprends pas ce qu’elle cherche de toi, mais quelque part tu préféré obéir surtout que ça semble pas être une mauvaise idée de base.
La peur n’est pas suffisante. Ajoutons alors le chagrin, fort, pénétrant, celui qui remet tout en cause. Est-ce que ça suffira ? Tu te redresse un peu sans trop savoir si c’est une bonne chose. Est-ce que tenter de la défié en étant debout est bien ? Certainement pas, mais en boule tu te sens simplement faible et pitoyable. Debout uniquement faible. C’est toujours mieux. Peut-être.
Le chagrin ne suffira pas. Pas avec elle. Alors tu cherches rapidement. Parce que le temps presse. Une émotion positive serait stu… Pas si stupide en fait. Pas stupide du tout. Une crise de panique ou ses changement d’émotion si brusque et surtout sans queue ni tête qui te font te sentir si mal après avoir utilisé ton pouvoir. Ses loopings d’un extrême à l’autre, ses montagnes russes si horribles à vivre. Oui, ça c’est pire que la peur, bien pire car beaucoup moins surmontable.
Alors tu retires d’un coup la peur et le dégout. Laissant le vide. Un seconde. Le temps de tout bien mettre à plat avant de commencer le manège. Tu la fixe, tremblant, mais déterminé, tu ne l’a comprends pas, mais qu’importe, là aucun de tes mots ne veux sortir alors laisse ton pouvoir jouer. Tu attrapes ses émotions et forme une boule gigantesque d’euphories en elle, cette joie si belle, si forte, pour la transformer en quelque seconde en avérassions qui tord les trippe.
Tu ne fais que dans l’émotion forte. Rien d’autre. Place à l’admiration sous sa plus belle forme maintenant, avant d’avoir la rage. Celle-ci d’émotion tu ne la laisse pas longtemps, de façon fugace que les autre, il y a de base trop de haine en cette fille pour toi pour ne pas laisser celle-ci gagner. Alors tu repasse à la peur, pour enchainer avec la vigilance, celle qui donne le fait d’être parano, avant d’offrir la confiance total, pas longtemps, juste le temps d’un soulagement avec de repartir sur la vigilance.
De nouveau l’euphorie ensuite, suivie de la peur, pour passer à l’extase. Ça pompe en toi ses changements et le contre coup sera moche, mais là tu veux t’en sortir et pas te laisser faire alors tu tentes. Même ta voix est au rendez-vous d’ailleurs pendant que tu alterne entre la terreur et l’admiration en elle en poussant le bouton de celle-ci le plus loin que tu penses pouvoir.
Sujet: Re: free xp - colombe Ven 6 Oct 2017 - 18:41
free xp
Alors, après une demande simple, une envie de défi, après un déclic, un élan de fierté, elle se défend enfin. Et les sentiments s’emmêlent. Le chagrin s’ajoute à l’équation et accentue cette peur, dérègle mes désirs sans que j’en explique les raisons. Je n’ai plus aucun sens, mais ça m’est bien égal. J’ai accepté cette vérité depuis longtemps déjà. Je m’assume et me fie à ma propre réalité, me contente de cette existence si ignoble que j’ai arrêté de la détester pour sa simple nature. Car pourquoi, après tout, ne devrais-je pas être ainsi ? Qu’est-ce qui différenciait mes notions de normalité de celle des autres - ma notion de loisir de celle des autres, cet ennui quotidien ? Ce n’était qu’un rebond des normes que la société avait créé, l’avis de la majorité auquel je refusais de me soumettre - car si je comprenais les ficelles de cette société, ce n’était pas le cas de son fonctionnement.
Je n’avais rien à voir avec eux. Je ne voulais rien avoir à faire avec eux. Et cette tristesse me le faisait bien comprendre, cette solitude, ajout brut de sentiment, comme un remplissage coloré, un changement brusque de tête - mais cette joie, l’euphorie d’un défi vint perturber cet ensemble. Je me sentais transformer en une fraction de seconde, disparaître au profit d’une entité nouvelle, incontrôlée, à la différence près que je n’avais pas de sortie de secours et qu’il s’agissait de moi, la véritable moi, touchée en son centre - ce n’était pas une marionnette, une personnalité de secours qui avait subi les sévices de l’expérience mais ma propre personne et j’avais conscience de ce qu’impliquait cette situation. Je réfléchis durant un instant, considérais l’option, la considérais d’un œil torve, incapable de me rendre compte de ce qu’amenait ces circonstances - et je m’assaillis, ces émotions disparues, enlevées jusqu’à ce que la déduction me parvienne, ce défi, ce désir de changer, m’améliorer, de me transformer doucement en une joueuse de plus dans un univers que je n’avais pas déjà dompté par ma sauvagerie - et tout à coup, ma propre identité semblait vaciller, perméable à cette envie unique de destruction qui me définissait maintenant car elle pouvait tout contrôler et rien ne me faisait plus plaisir, ne me rendait plus heureuse que cette assurance d’une adversaire à la hauteur. Mais ce n’est qu’une illusion.
Et cette réalité frappe, elle aussi, avec une brutalité incomparable, et la déception, la réalisation de son corps frêle, un nouvel enchaînement de vérités et de déductions qui ne sont là, et je le comprends enfin, que pour meubler cette suite de sentiments qu’elle me force à éprouver. Mon cerveau comble l’effort, raisonne l’illogique autant que possible, pose les limites du magique en le transformant en. un raisonnement tranchant. Mais tout est faux. Et ça repart, mais cette fois, je ne fais pas l’effort des déductions. Mon cerveau ne suit plus ce second tour, ne parvient pas à expliquer ces changements brusques à vitesse réelle surtout à présent qu’il a réalisé leur illusion.
Je suis perturbée, immobile, incapable de décision. Cette volonté tient, irritée, refusant d’admettre les torts que peut bien lui causer cette magie. Cette volonté tient, destruction, impossible à balayer - et elle est indéfectible, comme une tâche de fond, la batterie de secours d’une machine performante, l’objectif dont on ne doit se détourner. Je sais qu’il n’y a rien de plus fort qu’elle mais je n’ai pas le contrôle sur mes performances. Je sais que rien n’est censé battre cette directive vitale mais je n’ai pas le loisir d’en décider. J’ai tout perdu et je commence à détester cette éventualité, cette fausse vérité qui se dessine comme absolue, et mes plus simples désirs me glissent entre les doigts.
Je déteste ça, et je laisse ce sentiment me prendre à la gorge, cette colère m’envahir car c’est ce qui me définit - mais malgré tout, malgré cette négativité censée dominer, cette intempérie d’émotions garde le dessus, impose l’anarchie sur mon esprit censé avoir la clairvoyance pour principale qualité. Quelque part, je sais que je ne peux pas défier un don psychique sans magie et que ma détermination, si forte soit-elle, ne peut pas tenir tête à un si bon contrôle de don. Ce que je dois faire, c’est l’accepter - car ce déferlement d’émotions n’est pas si différent de qui je suis. Ces changements brusques, inopinés, finiront par m’enrôler dans ma nature chaotique pour se mêler à mes désirs et je n’ai qu’à les assumer, les enchaîner à un événement, un nom, une raison précise pour m’en séparer au moment opportun.
Ce n’est pas différent de ce que font les gens, et ce contrôle des émotions n’est pas si robotique qu’il n’en a l’air - je l’ai vu au fil de mes missions et en fonction des circonstances, cette adaptation qui arrange en se couplant à cet instinct de survie qui surpasse les moindres sentiments. Je respire, inhale cette magie si profondément que le concept de réel s’y mélange, laisse cette magie s’imprégner - je respire, j’inhale ces changements pour y mêler mon désir, mon propre fondement. C’est l’euphorie que je récupère au vol, assume sans précédents, associe à Yu, à ce dernier rendez-vous, à cette liberté partagée. C’est ensuite l’aversion, une déception, et j’y revois Kamyl qui déteste tant les S, sentiment réciproque, partagée, influence mutuelle - un échange si plein de haine qu’il en était appréciable.
Il y a l’admiration et l’image de Killiam me revient, celle de sa volonté de fer, une inspiration qui m’a mené où je suis. C’est le mieux dont je dispose, l’apogée du positif - et je n’ai pas besoin d’y réfléchir à deux fois, car c’est elle, Colombe, et je la connais comme presque toute cette école, et je la connais car je suis l’informatrice des S et je ne peux m’y tromper, et si les détails me seront inconnus tant que je ne me serai pas intéressée personnellement à elle, je suis certaine de son nom. Et il convient parfaitement à sa faiblesse, à cette volonté idiote, à son sens de la justice totalement erroné. Il y a la peur, celle qu’a déjà vécu Elly et qui me paraît presque adéquate, celle de perdre mon aîné. Ça fera l’affaire, Léocade. Je respire doucement, tente de me calmer mais c’est la vigilance qui revient au galop et cette tension me rappelle Laurent, si mystérieux, Laurent qui me semble si proche et à la fois inconnu. Laurent que je n’ai pas compris et qui tente de briser la distance mais que je refuse de laisser approcher. Et enfin, le cycle recommence. Yu et sa liberté, Killiam et son courage, la peur qui concerne Léocade, l’aversion de Kamyl, la colère envers Colombe. Et tout se transforme - et le chagrin, le dégoût, se mêlent à tout ça. J’y vois la haine, la peur, car c’est un cycle infini, vicieux, répétitif - et elle n’est là que pour les rendre extrême.
Yu, Killiam, Léocade, Kamyl, Colombe.
C’est une comptine qui se répète, une chanson sans fin, comme les règles d’un monde personnel intérieur au commande de mes intentions. Je la répète inlassablement, m’habituant à ces émotions qui forcent mes expressions, mon ressenti, attisent cette haine de ma propre personnalité. Mais ça ne suffit pas. Il manque quelque chose, car l’habitude n’est pas la clé, elle ne me sert qu’à nager dans ce courant que je veux inverser. Je veux la domination de ce flux, le monopole de mes émotions. Je veux reléguer cette mage au dernier rang pour me laisser respirer, vivre dans ma plus grande plénitude. Je veux être davantage, plus que ça, définitivement moi-même.
Et il manque un ingrédient.
Je veux comprendre, dominer mes propres doutes mais je suis incapable d’y parvenir. Je veux être différent, plus que ça, plus encore, je veux surpasser mes propres convictions, ces émotions si discrètes que j’en ai nié leur existence, si influence que je ne peux les contourner. Je veux surpasser mon humanité et je dois revenir au fondement, à cet instinct, la seule notion qui puisse faire jeu égal avec ces sentiments. Je laisse ma magie s’exprimer, se développer doucement, prendre contenance à mesure que les instants passent. Je laisse mes cristaux apparaître et l’un d’eux se pointer vers moi doucement, transpercer la chair de ma main, cherchant à m’arracher un cri de douleur. Je serre les dents un instant, prends une grande inspiration et apprécie cette douleur, le déchaînement de ce liquide écarlate - et ces noms perdent leur importance alors que l’appel de cette destruction que le sang me ramène à l’esprit, elle, reprend sa place au cœur de mes désirs.
Sujet: Re: free xp - colombe Mar 10 Oct 2017 - 6:58
AloneAmélia & ColombeNon.
Ce n’est pas mieux.
Amelia ne recule pas. Elle ne commence pas une crise de panique. Elle ne semble sortir de cet état où elle va te détruire. Alors, non. Ce n’est définitivement pas mieux. Comment as-tu pu même le penser ? Comment as-tu pu posez la question ? En ouvrant la bouche et en ne réfléchissant pas visiblement. C’est comme quand tu as foncé ici en étant persuadé de pouvoir lui faire la moral. C’est une S, pas une personne lambda et de plus vous êtes dans un endroit vide.
Tu ne bouges plus. Incapable de faire un geste. De dire un mot de plus. Tu écoutes. Tu tentes de comprendre ce qu’elle cherche à dire. Pourquoi dit-elle ses noms ? Dont trois qui ne sont rien pour toi. Ou presque rien. Tu frissonne à l’entente de Kamyl, une boule se forme dans ton ventre. Est-ce qu’elle cherche à voir ce qui blessera ? A donner des noms au hasard pour ça ? Où il y a un sens dans tout cela ? Est-ce que tu te poses trop de question ou pas assez.
Colombe.
L’entente de ton prénom, le tient, pas ce surnom que tu donnes quand tu te présentes, t’arraches une grimace de dégout. Faible. Tellement faible. Ce prénom même est l’incarnation de ta faiblesse. Cet oiseau qui représente la paix, si pur, si fragile, en cage tellement souvent. Inutile. Tu hais ce prénom qui te représente si bien en fait, encore mieux que ton second quelque part. Mais tu n’es pas dans une situation où tu peux te permettre de faire une remarque de plus.
Tu fermes donc ta bouche et regarde. Regarde son pouvoir matérialise un cristal qui fin enfoncer dans sa main. Le sang coule et toi ta respiration se coupe. Purement et simplement. Est-ce qu’elle vient bien de faire ce que tu penses ? Là ? Face à toi ? De se blesser pour passer au-dessus de ton pouvoir ? Vus le sang qui coule, oui. Regarde comment ton pouvoir est inutile face à elle, regarde comme tu es faible. Comme elle est forte et dangereuse.
Elle répète encore les noms et ne saisit pas plus. Pas mieux. Pourtant sa grandis dans ton ventre cette boule et la peur grandit encore plus alors qu’elle avance. Tu relâche d’un coup ton pouvoir. Ne laissant que le vide en elle et te reprenant dans la gueule un flot d’émotion qui vague dans tous les sens. Une façon de tenter de vaincre ta peur. Il faudrait fuir. Seulement c’est le mauvais sentiment qui est le premier à prendre place en toi. Le dégout profond te fait mordre la langue tellement ce dégout se dirige contre toi, contre elle, sa force, ta faiblesse.
Colombe.
Dans une synchronisation qui n’a rien de bon pour toi une vague de rage te prend le ventre au même moment qu’elle redit ton nom et que son cristal frappe.
« Cole. Amelia. »
Tu n’as même pas le réflexe de te protéger. Tu ne peux que la fixer. La fuite est impossible. Une vague d’euphorie t’arrive dans la tronche et te fait monter les larmes aux yeux. Piégé par ton propre pouvoir. Encore. Toujours. Tu la fixes le corps tremblant alors que tes nerfs gèrent si mal les changements d’émotions à vif que tu ressens. Tout semble encore plus fort, car au final la peur en elle-même ne semble jamais partir et se mêler à tout ce que tu ressens en plus.
Tu entends des bruits de pas, mais c’est peut-être juste dans ta tête une manière de fuir cette réalité si dur ou tu n’es rien. Ton pouvoir n’a plus d’emprise sur elle, comme tes mots ne l’ont jamais touché.
Des mots et des émotions contre la violence pure et brute.
La plume contre l’épée.
La plume perd et meurt.
C’est pourtant bien expliqué dans les chroniques du disque monde, si seulement tu avais pris la peine de les lire tu l’aurais peut-être su. 2981 12289 0
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Sujet: Re: free xp - colombe Mer 11 Oct 2017 - 19:03
free xp
La fuite est impossible. Je l’observais tandis qu’elle était immobile et impuissant, perdue dans ses pensées et à en juger par son expression, ses émotions. Je restais sans bouger en profitant de la vue de son visage dont la neutralité était arrachée par ses sentiments, cherchant à y coller un nom, un concept, à comprendre ce cycle sans le vivre pour chercher le meilleur moment durant lequel attaquer. Je voulais rencontrer son espoir pour le briser en miettes, forcer le désespoir en fondant au milieu du cycle d’euphorie et de soulagement - attendre de la voir éprouver cette admiration presque trop pure et bien trop hypocrite avant de l’en débarrasser. Je voulais forcer la nature, pour elle comme je l’avais fait pour moi, l’empêcher d’assumer ses sentiments en l’en débarrassant - détruire son mental après en avoir déréglé le moteur. Je lui souhaitais le pire et je cherchais à le lui offrir par cette violence, par ces envies de destruction, cet attrait du rouge éclatant - en faisant d’elle la marionnette de mes sombres pulsions. Ce n’était pas juste mais cette notion était aussi inutile que celle de la normalité ou du mal - et dans ces sous-sols aussi morbides que silencieux, personne ne serait là pour entendre la souffrance déchirant l’air. Je fis un pas en avant sans la quitter des yeux, rapprochais de nouveau la distance en gardant mon regard braqué sur elle, observant de plus près sa situation. Le premier cristal avait manqué.
Bousculée par des émotions desquelles je n’avais pas l’habitude, par cette rage inhabituelle, j’avais frappé à côté. Le second, quant à lui, avait entaillé sa joue, dessiné une brève coupure - et le troisième s’était contenté de lui ôter quelques cheveux. Je ne comptais pas m’arrêter en si bonne route. Je n’avais aucune intention de lui offrir le répit et je voulais travailler dans une incomparable perfection, lui faire connaître des sentiments inoubliables qui découleraient d’une minutieuse méthode; Je savais déjà comment m’y prendre. J’observais en silence et avec une concentration parfaite son visage changer d’émotions.
J’observais, impassible, les différentes expressions, y associant des noms, ces noms dont la chanson semblait garder le même ordre mais dont le sens s’atténuaient. J’observais, impassible, mais menée par une frustration alors que ce flux d’émotions me glissait entre les doigts et que leur compréhension me semblait disparaître - j’observais avec le plus grand sérieux, cherchant à comprendre, mais rien n’y faisait et les choses me semblaient aussi abstraites qu’un langage étranger. Alors, après un énième clignement de yeux, après que nos regards se soient à nouveaux croisés et le mien attardé sur son visage déchaîné, je ne comprenais plus rien. C’était triste à dire mais l’expérience était terminée, petit à petit, et puis terriblement brusquement - et cette destruction me semblait plus présente que jamais, dominante, reniant l’existence même de ces émotions auxquelles je ne pouvais plus rien associer.
La magie avait définitivement disparu et son absence se sentait, dessinée au fond de moi comme un sentiment unique dont il ne restait que des ruines. Elle m’avait tout donné et tout enlevé, mais sans surprise, je ne m’en sentais même pas en colère. Elle m’avait forcé au sein de mes propres émotions mais n’en résultait qu’un vide absolu, vide même d’amertume - et au sein de quoi seule l’envie de silence et de destruction semblait se dessiner vraiment. Il m’était impossible de la manquer et un nouveau pas m’emmena à sa proximité tandis que mes cristaux se dessinaient de nouveau, chargeaient leur existence physique et convergeaient leur côté tranchant vers ma cible unique.
D’un geste de bas en haut, je les laissais filer vers elle et la trancher à divers endroits. J’étais bien trop secouée par cette expérience pour lui infliger une blessure vraiment conséquence mais ceci devrait l’empêcher de me courir après, voire de courir pendant quelques temps. Colombe. La rage. En un instant, je l’avais fait disparaître. Yu, Killiam, Léocade, Kamyl. Il ne restait que quatre noms, quatre sentiments associés. Quatre concepts abstraits à faire absolument disparaître.
Sujet: Re: free xp - colombe Lun 16 Oct 2017 - 10:09
AloneAmélia & ColombeFaible.
Vulnérable.
Sans défense.
Fragile.
Impuissant.
Stupide aussi.
Colombe.
Virginia.
Voilà, comment tu te sens. Voilà, comme tu es. Vide et trop plein en même temps. Si rien face à elle. Si remplis de cette peur. Un lapin pris par les phrase d’une voiture, voir sa fin venir et ne rien pouvoir faire. Attendre que ça approche, que ça arrive dans un silence assourdissant. N’avoir même plus se réflexe de l’hérisson de se rouler en boule pour se protéger inutilement en plus. Ça changera quoi ? Pas grand-chose selon toi. Selon la partie de ton cerveau qui semble être aux commandes.
C’est un peu comme si tu regardais tout ça en étant un simple spectateur. Comme un songe. Seulement son cristal te touche et la douleur est là, le sang aussi. Tu le sens couler sur ta joue, tes cheveux être arrachés et toi gémir de douleur. Ce n’est pas un songe. Ça vas faire mal, mais qu’est-ce que tu vas pouvoir y faire ? Qu’est-ce que tu pourras y changer. Tu as foncé dans le tas, tu ne l’as pas écouté quand elle t’a dit de partir, tu n’as pas non plus écouté ceux qui t’on dit qu’il te faudrait rester éloigné d’elle.
Dire que tu as osé dire il y a quelque mois à Kamyl qu’il avait été stupide de ne pas fuir directement devant le danger. Toi tu as foncé dedans sans savoir rien de lui. Sans vouloir rien de lui surtout. Trop confiant. Trop certain d’être dans ton bon droit. De pouvoir lui faire entendre raison. De ne pas être un simple insecte à qui on arrache les pattes par jeux, car il est trop faible pour faire quoi que ce soit d’autre que de voir sa mort venir entre nos doigts. C’est toi qui es stupide.
Pourtant tu voudrais hurler là tout de suite. Laisser tes mots tenter de la raisonner, avoir ta force en eux, te cacher derrière eux, croire que parler changera tout, mais rien ne sort. Ta bouche s’ouvre, mais ne laisse que sortir tes pauvres gémissements étouffé de douleur alors que rien n’a commencé encore. Un poisson hors de l’eau, voilà ce que tu es maintenant. Un gigotement dans ta poche te fait trembler. Kit. Lui a senti le danger, lui sais que rester avec toi sera dangereux, d’ailleurs tu le vois partir de ta poche et fuir le plus loin possible d’elle, du danger, de toi et ça ne renforce que plus la réalité du moment.
Tu vas souffrir de ton audace, de ton entêtement, d’être toi, d’avoir été une enfant stupide.
Droite comme un piquet tu vois ses cristaux te foncer dessus. La peur te paralyse complétement. La peur est la pire des colles pour tes muscles et tes nerfs. Tu es une poupée de chiffon qui attend qu’un enfant lui découpe les coutures pour en sortir le rembourrage sans pouvoir rien y faire. Pourtant tu devrais partir. C’est trop tard.
Quelque part tu aurais voulu avoir au moins avoir la fierté de ne pas t’effondrer face à elle. De ne pas la laisser voir que tu as mal. Ne pas laisser les larmes couler et tes gémissements pitoyables de douleur sortir de ta gorge. Tu aurais adoré, mais tu ne peux pas. Ta respiration se fait haletante alors que dans ta peau s’enfonce ses créations. Ta gorge se remplit de gargouillis de douleur entre deux halètements de peur. Ton corps ploie de lui-même au sol face à la douleur. Tes yeux laissent couler tes larmes d’impuissance, de douleur, de peur, d’un surplus de tout.
Ton sang coule, ton corps entier te fait mal et tu voudrais lui demander grâce. Ça te tue à l’intérieur de vouloir demander sa pitié de te laisser en paix, d’arrêter la douleur qui te prend, seulement tu ne peux pas. Ta voix ne sort plus pour parler, juste pour geindre, pour montrer ton impuissance. Effondrer au sol tu ne la lâche pas du regard. Elle te fait peur, elle te prouver tellement fort que tu n’es rien pour le moment, que tes mots sont vide, qu’importe la volonté de départ là il n’y avait rien à faire.
Tes lèvres forment en boucle le mot pitié, mais jamais rien ne sort. Est-ce qu’elle a de la pitié en elle de toute manière ? Tu ne sais plus. Si tu le sais très bien en réalité, mais tu ne souhaites pas y penser en fait. Dans un vain espoir, ce bout qui reste au fond de toi, tu voudrais lui offrir tout de même une trace de toi en elle. Parce que tu n’es plus cohérent. Parce que c’est ton instinct qui te pousse dans tes retranchements. Qu’au final c’est comme donner un coup de poing dans le vide pour se défendre alors qu’on est déjà à terre. Une manière inutile de faire croire qu’on n’a pas abandonner lâchement le combat, alors que c’est le cas depuis bien longtemps.
Le remord.
Dans un dernier espoir de la faire partir tu lui offre cela de façon profonde. Le remord. Ni plus, ni moins. Toutes tes forces passent. Tout pour le rendre implacable et le plus profonds possible. Pour le graver en elle, alors que tu sais que c’est comme vouloir écrire quelque chose dans le sable, le premier coup de vent ou la première vague effacera tout. Pourtant tu t’accroche à cela de toutes tes forces. Quitte à la ressentir toi-même tellement que tu te forces dessus pour le faire ressentir en elle.
C’est tout ce que tu peux faire pour te défendre. Pour aider ton esprit à sombrer dans la fatigue et ne plus être conscient de ce qui t’arrive physiquement. Quelque part c’est toi que tu attaques pour la fuir dans l’inconscience. C’est la seule fuite qu’il te reste après tout. 2981 12289 0