Joyeux Halloween (libre)

+ Amy & les gens lel

Amy, tu ne tiens plus en place. Aujourd'hui est un jour que tu aimes tellement: Halloween ! On peut se faire peur, lire des contes horrifiques et regarder pleins de films d'horreur ! Oh que c'est excitant ! Les humains laissent tomber les masques pour révéler au monde leur véritable nature: des monstres. Mais là n'est pas la question ! Absolument pas. Tu attends que tes invités arrivent . Car en effet, tu as envoyée des invitations à des tas d'élèves, tu n'en connais pas la moitié. Cependant, tu trouves l'idée géniale !


Tu te regardes dans ton miroir, contemplant ton magnifique costume: un chat démoniaque ! Quoi ? Les chats démoniaques sont effrayants ! Donc, tu portes de fausses oreilles de chat sur la tête. Un joli nœud papillon sur le cou. Une robe que tu as déchirée de part en part pour lui donner un côté abîmer. Et sur la jambe droite, tu portes un collant violet. N'oublions pas la queue de chat que tu as achetée dans un magasin et que tu as attachée dans ton dos. Sans compter aussi, les fausses griffes que tu as aux mains et les moustaches que tu t'es dessinées.


Tu as décorée le cabanon sans vraiment demander l'avis de tes colocataires , des toiles d'araignée, des squelettes, des fantômes, des citrouilles sur tout les meubles.... Bref, une jolie mise en bouche. Sans compter que tu as su te procurer de l'alcool et pleins de gâteaux pour satisfaire les plus vieux élèves qui seraient susceptibles de venir.


Te voilà donc à guetter par la fenêtre, en espérant vite voir arriver les invités. Tu trembles d'impatience, tu as cette énergie en toi qui ne te quitte jamais. Envahissant chaque centimètre de ton corps. Tu ne tiens pas en place, tu bouges dans tous les sens. T'amusant à imiter des bruits de miaulement. L'attente va être longue... .

joyeux halloween

Amy x Kelly x ?

En recevant l'invitation d'Amy, t'avais laissé un petit sourire tracer son chemin sur ton visage. Tu ne t'étais pas attendu à ça, peut-être que t'aurais dû en fin de compte, connaissant la demoiselle. Toujours pleine d'entrain, d'amusement et de joie, au fond, vraiment, c'était inévitable.

Halloween, ça t'avait toujours mis en joie. Les Etats-Unis, c'était l'exemple à suivre lorsqu'on parlait de la fête, c'était comme ça. Petit rêve de gosse, rêves dans la tête et étoiles pleins les yeux. Peu de gens savaient que les origines de cette tradition venaient initialement de ta Terre Natale. T'aimais bien caser ce fait dans les discussions quand tu pouvais. Discrètement. Subtilement. Pour pas que ça fasse pousseur, qu'on te dise que tu te prenais de haut. Tu tenais de la fierté dans ce patrimoine historique que t'avais dans le sang. Tu te le trimballais peu importe où t'allais – pas besoin de carte postale pour te rappeler d'où tu venais. Puis ça se voyait, aussi.

C'est que dès Juin, t'avais tout prévu pour ce jour fatal. T'es un cliché ambulant parfois, ouf ça. Pire que ces foutus pubs de Noël qui commençaient en septembre, t'avais tout de dérégler dans ton horloge interne. Faut dire, c'était la seule nuit où te faire remarquer, bah ça ne te dérangeait pas trop.

Mettons les choses au clair, t'étais pas un artiste, tu ne te considérais pas comme tel en tout cas, mais t'avais cette manie de te dire que dans un moment pareil, fallait voir les choses avec les yeux d'un de ces éclatés du bulbe. Que ça soit bien et propre – pas nécessairement luminescent ou attrape l'oeil, pas le truc qui plombe la rétine jusqu'au nerf optique, non, ce n'était pas ton kiffe ça, tu préférais les trucs épurés, juste... quelque chose de doucement remarquable, agréable au regard. Alors, tu sortais le maquillage, balancé maladroitement entre tes pinceaux, tes cançons et ta peinture.

C'est fou à quel point t'avais progressé, quand même, depuis tes débuts, quand tu dessinais des moustaches à ta mère pendant qu'elle s'autorisait une sieste – au marqueur noir les moustaches, faut pas déconner, autant bien faire quand on essaye de saouler son monde. T'avais appris, t'avais progressé, et un coup à ton miroir ce jour J, t'indiquais que t'avais trouvé tes bases. Ton niveau se contenait aux trucs basiques, tu pouvais pas faire l'illusion de lambeaux de peau, ou d'un morceau de mâchoire arraché, mais t'aimais ce que tu faisais, t'en étais fier, et ça c'était pas tous les jours – trop critique sur ce que t'es tout le temps, jamais satisfait, franchement, Noël avant l'heure, cet Halloween.

Ton regard, entouré de marques noirs, soulignant la couleur noisette de tes yeux, resta sur ton reflet, traçant ta forme. Le haut de forme reposant sur le haut de ton crâne, ton teint blanc (cadavérique certains diraient), tes lèvres bleuis, ton costard serré (tu le défroissas), le manteau reposant simplement sur tes épaules. Il ne manquait plus qu'un détail – un qui était indispensable, tu le savais.

Ce n'était que durant Halloween que tu ressortais tes vieilles passions pour les comics. Incapable de célébrer la fête des morts, tu préférais plutôt la voir comme la renaissance de fantasmes d'enfance oubliés au fond d'un placard.

Ce soir tu serais le Pingouin.

Tu ajustas le verre sur ton œil, tournas sur toi-même – on aurait dit une danseuse, vraiment, plutôt marrant, uh ? – et acquiesças. T'étais enfin prêt. Sortant de ta cabane, saisissant le parapluie qui traînait prêt de la porte d'entrée, tu te dirigeas finalement vers le cabanon de la jeune demoiselle que tu tenais en estime, autant que tu tenais dans ton cœur.

L'adrénaline pulsait dans tes veines comme jamais ; juste l'idée d'être différent, de prendre un rôle, une apparence avec laquelle tu ne pourrais jamais t'identifier – être quelqu'un de complètement inconnu à ta forme actuelle, ça te faisait toujours un peu bizarre.

Mais comme d'habitude, ton visage ne laissait passer aucune émotion.

Lorsque tu arrivas enfin, tu pus voir Amy à la fenêtre. T'aperçus sa silhouette et ses oreilles de chat et tu dus te mordre l'intérieur de la joue pour ne pas échapper un petit sourire. Pas besoin d'avoir 10/10 à chaque œil pour la voir trépigner de son petit spot. Elle était adorable, tu te disais.

Montant les marches deux par deux, tu hésitas un coup. Tiraillé entre impatience, anticipation et bienséance, mais deux contre un, ton côté gamin l'emporta, et sans vraiment toquer – à part un petit coup à la va vite –, tu entras dans le cabanon d'Amy. « Bonsoir, Amy-nette. »

Ah. Ah. Amy, Minette, Chat, t'es drôle ? Tu lui adressas un petit clin d'oeil, qui contrastait bizarrement avec le manque d'expressivité sur le reste de ton visage, puis t'appuyas sur ton parapluie, dans une tentative désespéré d'occuper tes mains, qui n'étaient pas assez enfoncées dans tes poches à ton goût. « Jolie déco', tu t'es surpassée. » Petit regard en coin. « Comme ton costume, il te va bien. »

ASHLING DE LIBRE GRAPH'