Sujet: le silence du matin // owain Jeu 2 Aoû 2018 - 2:07
le silence du matin // Owain
C’est ici, sur cette île à l’écart de tout, privée de réseau, de toute autre forme de transport qu’une voie ferrée que commence ta nouvelle vie. Ici, à l’écart de tout, dans ce pensionnat si grand qu’il t’impressionne, et tes yeux se posent partout comme ceux d’une petite bête curieuse devant l’immensité de l’univers. Tu es comme un insecte devant tout cet univers. Tu es surprise, émerveillée, prisonnière. Le pensionnat Prismver a ouvert il y a de cela quinze ans, et cette ancienneté se voit partout ici. Des murs à l’ambiance qui règne, cette ambiance de vieux, d’un vécu plus ancien que tu ne pourrais le penser, et tu t’imagines, simple nourrisson, en comparaison avec ce décor déjà parfaitement mis-en-place comme une chorégraphie menée d’une main de maître.
Idalia, perdue dans un univers. Sorti du tien, tout semble gigantesque.
Et toi, insigifiante. Comme semble l’être l’ensemble de tes problèmes. Malgré tout ça, tu n’as pas peur.
On t’a contactée, aujourd’hui, tu n’as pas tellement compris pourquoi, et le sens de ses paroles t’échappent. Ce n’est pas grave. Tu as le don pour mettre les gens à l’aise, malgré le silence qui a l’effet contraire. Ça ne te dérange pas - tu vis cloitrée dedans depuis des mois et tu as appris à le manipuler. Le silence t’apaise. Avec lui, pas de risque de blessure.
Tu as rejoins les Colombe quelques heures après ton arrivée ici ; les recruteurs t’ont sauté à la gorge, probablement comme tous les autres nouveaux élèves. Ils semblaient déterminés, puis agacés par ton silence. C’est toujours comme ça. Enfin, ils ont fini par comprendre et se sont répandus en excuse - comme si les mots bienveillants pouvaient couvrir le reste. Curieusement, ce sont les Voltor qui semblaient les moins dérangés par ta situation : quand on s’exprime avec ses poings, les mots n’ont pas d’intérêt. Mais tu es compliquée, Idalia. Alors tu as rejoins les Colombe, ceux qui manient ces mots, mais pas comme tu l’as fait. Ceux qui ne mentent pas, mais qui promettent des merveilles qu’ils se battent pour obtenir. Ils ne sont pas comme toi - des hypocrites que la culpabilité rattrapera.
Tu l’espères, du moins. Car aujourd’hui, tu rencontres le chef des troupes que tu as décidé de rejoindre.
Est-il au courant, pour toi ?
Sans doute. Tu l’espères. Il y a bien longtemps que tu t’es habituée à la gêne des premières rencontres. Ce qui est le plus douloureux, pour toi, c’est de voir ton propre reflet dans ces miroirs lorsque tu traverses la salle. On t’a mis au courant de l’emplacement du QG, et tant mieux. Tu te serais sentie bête d’en demander la location au chef du groupe alors qu’il voulait certainement te mettre à l’épreuve. Tu as cinq minutes d’avance, et tu es assise sur l’une des chaises, observant les alentours.
Ton cœur bat un peu trop fort. L’appréhension se mélange à la sensation amère de tes lèvres sèches, comme un sentiment de rouille qui commence à flitrer avec le naturel. Ton visage dénué de maquillage te semble assez léger pour que tu y ressentes les maigres courants d’air et la curiosité du moment présent prend le pas sur le stress que cette situation incombe. Ton cœur se calme, Tes pensées s’emballent. L’impatience, maîtresse de l’instant.
Le temps passe.
Enfin, il entre.
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Sujet: Re: le silence du matin // owain Jeu 2 Aoû 2018 - 4:04
warm welcomes light my heart
like home
Tu t'es un peu enflammé c'est l'esprit de compétition qui vient la braise de ta motivation allumer cette dernière prise de décision
L'annonce des FOX en a motivé à bouger, et t'en fais partie en un sens. Ton plan tu l'avais depuis un petit moment, une idée ressassée depuis une preuve prise sur un portable que tu as réussi à récupérer discutée sur intranet une ou deux fois. Lire la levée d'un mouvement t'a donné un sens de danger, nerveux par ce que pouvait préparer Orson et sa troupe ((dont tu ignorais le potentiel de prévisibilité)) une certaine crainte de voir des colombes s'allier à cette cause ((dont ton bras droit)) et conscient de la menace que représentait ces non-mages encore sur le sol de cette île.
T'as fais appel à Amelia sans vraiment être certain de ses intentions. Elle voulait que tu paies la dette que t'avais envers elle en la laissant t'aider, elle qui t'avait sauvé la vie. Tu fus confus d'abord. Accaparé par la particularité de la situation, et cet intérêt soudain pour ta personne. Au moins lorsqu'il était question de persuader des gens ou faire passer des infos, la A ferait son travail - du moins tu y croyais.
Tu serais étonné que les non-mages s'arrêtent en si bon chemin. Toutes leurs attaques étaient groupées et plus important encore préméditées, et si Amelia arrivait à les convaincre de s'en prendre à Jacob - ça serait comme une cassure avec le rythme décidé du groupe jusqu'à lors. C'est étrange, d'ailleurs, qu'un groupe lambda se mette d'accord de manière si hâtive et si complexe pour commencer à s'en prendre à des mages. D'habitude, c'est la peur et la violence irréfléchie dont sont sujet les premières victimes.
On t'avait fait remonter l'arrivée d'une nouvelle recrue. Parallèlement Cassandra t'avait dit ((après avoir été informée par le corps du personnel, lui même informé par l'administration, eux même informés par le traqueur l'ayant trouvée)) que cette jeune fille était atteinte de mutisme et dotée du pouvoir de persuasion. Les raisons de ce mutisme sont passées sous silence, et bien heureusement. Owain, tu ne serais pas allé la voir si tu savais.
T'arrives avec du retard, 10h10, un carnet de notes avec toi et un stylo, une boite de cookies noisette, peu mais tu penses que c'est nécessaire. Clé du QG cachée par tes soins à nouveau, tu trouvas son emplacement sans trop de difficulté, l'habitude, les coins de cachette connus.
D tu semble désister en trouvant ce visage de jeune fille te regarde, poliment et si proprement assise. C'est une idée comme une autre tu essaies de t'auto-convaincre, une demande en tant que leader ((tu t'y fais pas vraiment, tu remarques)) qui si refusée ne pose pas de problème. T'as déjà ton alternative de prête. Au moins tu auras demandé.
▬ Salut, sourire articulé, un peu nerveux, c'est le manque d'habitude, agir officiellement ce genre de choses ou il faut s'expliquer, mais tout chez toi se détend après t'être installé, assis en face de toi, c'est moi qui donne le rendez-vous et j'arrive en retard, y'a mieux comme première impression
Un rire. Et il tend le carnet avec le stylo ((ouvre la boite de cookies, fraîchement cuisinés de ce matin, un moyen de se faire pardonner de t'avoir rush))
▬ J'ai été tenu au courant de ta condition. Tu t'arrêtes puis précise. Hésite pas à m'interrompre si j'parle trop.
Il se sert de ses propres cookies, et les garde en main - posant la boite sur ses genoux.
▬ J'vais pas passer par quatre chemins. J'sais que tu viens à peine d'arriver, mais voilà, au moins que je t'explique la situation : on a été victime d'attaques de non-mages après l'attentat. Longue expiration. Un groupe de environ 20 non-mages s'en est pris à plusieurs mages de manière disparate sur le cours des deux derniers mois. Toujours entre 2h et 3h là où y'a personne pour entendre quelqu'un crier à l'aide. A chaque fois les mages ont été envoyés à la clinique. J'en faisais partie comme tu peux voir.
Tu montres des traces de brûlure et des cicatrices sur un de tes bras ((celles de l'attentat et des bleus de son propre assaut en juillet)) en relevant la manche droite de ta chemise le temps qu'Idalia en aperçoive.
▬ Je crois que tu peux mesurer le risque qu'ils représentent pour les humains et mages : via leurs agressions répétitives et leurs propos incitant à la violence et à la haine. J'ai trouvé un moyen d'identifier leurs visages, et un plan pour les appâter. Mais il me reste trouver un moyen de les maîtriser.
Tu la regarde, expression neutre.
▬ Etant colombe, je peux pas me permettre de leur faire peur ou même de laisser d'autres colombe les toucher. Y'a beaucoup trop de risques que certains profitent de ça, qu'ils se débattent et que ça dégénère, bref.
L'impression que tu en demandes beaucoup grandit peu à peu, D.
▬ C'est là que tu interviens Idalia. Je sais que tu as persuasion. Mais. Je sais aussi que tu viens d'arriver et que tout ça te concerne pas forcément. T'es pas obligée d'intervenir toi-même, surtout que tu ne parles pas. On pourrait insuffler une partie de ton pouvoir dans un microphone pour faire entendre raison à ses non-mages - mais avant ça je préférais t'en parler pour que tu y réfléchisses et me donne ton autorisation ou non.
2 août
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Sujet: Re: le silence du matin // owain Jeu 2 Aoû 2018 - 11:34
le silence du matin // Owain
En retard. Ce n'est pas un problème, en soi. La solitude devient synonyme de silence et, lorsque vous vous habituez à ce dernier, la présence des gens ne fait pas grande différence. On apprend à ignorer, fermer ses oreilles comme son regard, ignorer la portée des mots - après tout, ils n'ont d'importance que celle que l'on leur donne. Sauf dans ton cas. Lorsque la morale ne suffit pas à protéger les autres, le silence devient la meilleure des options. Peut-être que tu voulais te protéger toi, également. Ce n'est pas une question que tu te poses souvent, mais de tous, tu es celle qui profite le plus de ce confort auditif. Le silence était une cure, au début, maintenant, il a des allures de drogue. Parfois, pourtant, le silence te pèse.
Il te détruit, et lentement, il t'oppresse.
Il te submerge comme le bruit assourdissant d'une foule en colère et tes peurs te rattrapent, et tu aimerais lui hurler d'arrêter, de te laisser disparaître, loin, dans ce silence qui te caractérise qui t'a toujours aidé. Le silence, lui, ne t'a jamais trahi. Ce n'est pas le cas de ta magie. Le silence, ce n'est plus une thérapie. Ce n'est pas une réponse, une décision honorable ou une réaction normale. C'est une condition, comme si tu étais malade, comme si tu étais celle qu'on devait manœuvrer délicatement et protéger des moindres maux maladroits.
Pourtant, dans ce silence, c'est toi qui les protège. Et quelques paroles déplacées ne t'affecteront jamais autant que tes paroles pourraient les blesser, tous - et tu te refuses à vouloir t'y risquer. (À risquer la vie, comme la sienne) Tes émotions retenues, enfermées, tues. Tu te retiens, tu protèges, tu te laisses crever.
Tu portes en toi cette douleur pour éviter d'avoir à la partager. Tu te prives de ta plus grande arme pour ne jamais blesser - et tu apprends que le Mal continue, ici, loin de son incarnation que semble être la troupe. Enfermée dans le mutisme, l'altruisme. Les enfers te poursuivent, s'acharnent.
Bonjour. Je suis navrée, mais je ne parlerai pas.
Tu l'observes, tâtes ses réactions avec la rigueur d'une professionnelle. Tu es assez habituée à cette propre "condition" comme il l'appelle pour jauger les gens selon les réactions qu'ils lui offrent. Il arrive ici, avec un peu de retard et de la sincérité, il arrive à la bourre après avoir eu le temps de cuisiner. Il est étrange, le chef des Colombe. Spontané et direct, cruel et réaliste ; il porte cet espoir unique en son groupe, mais le partage avec la force d'une conviction qui semblerait presque effrayante. Il t'impressionne un peu, mais dans le bon sens, avec ce naturel imparfait et ce respect dans ses mots qui te ferait presque frissonner.
Il est l'inverse de papa et maman. Il est chaleureux, et se présente avec cette douceur si propre à lui que tu serais incapable d'en déchiffrer les codes - il est simplement lui, aussi délicat que fort, tourné vers les autres et un objectif que tu aimerais pouvoir défendre. Tu ne t'es pas engagée pour rien. Avec lui, tu aimerais y croire, même juste un peu.
Je comprends ton but. Et j'aimerais t'aider. Mais ce pouvoir est dangereux.
Ce passé te rattrape, tout comme l'horrible culpabilité d'une vie qui ne reviendra pas. C'est ta faute, Idalia. La faute de ton amour intrusif. Non désiré. Te l'a-t'il seulement rendu ? Tu aurais dû le voir, il y a longtemps maintenant. Tu aurais dû comprendre qu'il ne voulait pas te blesser, et que cette bonté lui a coûté ses propres jambes et ce qu'il restait de son âme dans son corps estropié. Tu aurais dû voir, ta propre faiblesse. Tu aurais dû voir, qu'il n'y avait plus rien à aimer dans cette carcasse que tu manipulais. Peux-tu accepter de confier ta propre arme ? Au nom du bien, comme dans ton cas.
J'ai besoin de garanties, car il pourrait tout faire empirer. Mais je veux pouvoir te faire confiance.
Je peux te le confier à toi. Seulement toi. Et j'aimerais que tu détruises le microphone dès que possible.
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Sujet: Re: le silence du matin // owain Jeu 2 Aoû 2018 - 18:50
a bubble of two
with you
Décontenancé par une mine simplette son âme de yeux percée d'une douceur complète
Carnet montré de mains petites, blanches aux ongles bien taillés sa plume est propre tout comme elle et son attirail
elle sonde, espère voir derrière ce miroir d'une première rencontre, celle qui d'habitude est mêlée de peur du regard et de peur du jugement, à lui son reflet, une vérité dissimulée
Quand en fait, il se présente dans son entièreté.
Il a un soupir de soulagement le D.
▬ C'est déjà ça.
Du coup, qu'est ce que ça voulait dire ?
▬ Tu pourras venir par toi-même t'assurer que je sois le seul à l'utiliser. J'essaierais de m'assurer que seuls des colombes y soient présents, histoire qu'il y ait personne avec d'autres intentions qui me le pique
Puis y'avait un travail d'encerclement à faire avant, tu pouvais pas y aller seul.
▬ En ce qui concerne les propos que je tiendrais - ça sera surement discuté autour d'une réunion de colombes avant. Tu sais comment fonctionne ton pouvoir, tu pourras nous guider vis à vis des mots à utiliser.
Y'a une certaine pression, une course contre le temps qu'un autre groupe a lancé. Pas grand monde n'avait été tenu au courant par rapport à ça, d'ailleurs - à tort tu penses. Jacob de voix, parce que c'est le référent de ta classe, et qu'il était allé te voir suite à ton hospitalisation. T'as pu récupérer ton téléphone entre temps. Tu penses pas que t'ira embêter Cassandra avec tout ça, à bonne raison. T'as également une pensée pour Edea.
▬ Est-ce que ça te va ?
2 août
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Sujet: Re: le silence du matin // owain Sam 4 Aoû 2018 - 0:37
le silence du matin // Owain
Lorsque tu croises son regard, tu y lis trop d'émotions pour une si éclatante jeunesse, en l'observant, tu réalises le sérieux et le soulagement derrière la bonté que son statut suggère. Il semble si beau, baignant dans l'altruisme, dans une humanité cinglante et débordante, que les doutes ne semblent pouvoir corrompre. Il est fort, brillant, mais si fade ; Il semble las du combat pour un futur imminent. Tu aimerais comprendre ça, cette expérience, tu aimerais pouvoir lui parler et lui dire, sans cette magie toxique, que tout ne pourra que bien aller.
Mais le silence est fort, pesant, et s'impose comme un geôlier aux allures de mort. Il soupire, bien trop soulagé. Peut-elle seulement comprendre ? Les mots sont gris, vides de sens. Ta voix est douce, dans tes propres souvenirs, et tu te souviens des bribes de cette mélodie qui a des allures de chant révolutionnaire. Tu ne réalises que maintenant la force de ta voix, et le choix des mots paraît bien dérisoire devant cette magie qui détruit la sincérité.
Il est si las, mais surtout délicat. Comme l'était Drew, avec toi, Mais jamais comme ça, dans tes pensées, De cet amour qu'il ne te rendra pas.
Tes sentiments sont morts, ce jour-là.
Et tandis que tu songeais à ses bras où tu voulais demeurer, vivre pour l'éternité, Lui songeait à ses jambes. Les corps mentent, les cœurs demeurent. Mais tu as compris la portée des gestes, et tu t'avances pour lui offrir une brève étreinte, dans ce silence permanent, ce respect mutuel. Tu t'écartes, avec comme dernier cadeau un sourire sincère, un sourire de ceux qu'on ne voit plus - et ton innocence résonne, survivant à l'enfer comme au silence de ta culpabilité. Si lui aussi pouvait y avoir survécu.
Je te fais confiance.
Tu as l'air d'être fatigué à cause de tous ces problèmes. Je voulais t'offrir un peu de réconfort.
Tu poses le papier sur la table et recules, mettant un peu de distance avec lui. Tu ne veux pas le gêner, au contraire. Tu es avec le leader des Colombe, Idalia. Et ce stress s'évanouit à la lueur de ton altruisme, cette nature qui revient au galop. Bien des gens auraient cédé face aux sentiments de ton vécu ; gentillesse évaporée à la lueur d'un malheur que rien ne pourra effacer. Toi non plus, tu n'oublieras pas. Mais tu refuses de changer.
Les Colombe comptent sur toi. J'aimerais que ce soit réciproque. Si tu as besoin, je t'écouterai.
Il y a peu de chances que tu lui coupes la parole. Quand on s'y habitue, le silence devient plutôt reposant.
InvitéInvité
Sujet: Re: le silence du matin // owain Sam 4 Aoû 2018 - 5:29
i could try but
to what good ?
C'est particulier que devoir lire des mots qu'on attend dictés. Avec la voix s'accompagne des tons, avec leurs messages, des mots pouvaient dire tout et leur contraire juste d'une intonation. S'il s'agit d'un moyen de communication très frêle au vu des interprétations larges et associées au vécu de chacun, c'était ton arme à toi dans le tas. C'était l'arme des Colombe, piaf auxquels on remet en question la valeurs des propos tant ils n'obtiennent pas les résultats souhaités dans un temps imparti.
C'est ce qu'on reprochait aux mots. On leur reprochait leur frivolité, puis leur lourdeur leur peu de garantie, puis leur trop de sérieux, leur incapacité à soigner tous les maux, la parole pouvait tout et ne rien valoir selon la personne à laquelle tu t'adressais. Des mots pouvaient ne rien vouloir dire comme véhiculer des messages, embrigader des gens à en croire vérités et sottises. Les deux terroristes morts pour leur cause en sont bien des exemples. Si on pense de toi que c'est utopiste de penser que des mots peuvent tout régler, tu diras que c'est être ignorant que de ne pas remarquer les effets désastreux comme bienfaiteurs qu'ils peuvent avoir.
((L'application de l'art qu'est la persuasion parle du sujet elle même, elle passe par la manipulation et la compréhension de l'interlocuteur pour obtenir ce que tu en souhaite - à mal aussi destructrice que soignantes sont des séances chez le psy pour certains.))
C'est tout ce que tu as, et pourtant ce n'est pas aussi moindre qu'on le prétend. S'arrêter aux limites des mots, écrits ou oraux, c'est sous-estimer la puissance qui peut leur être octroyés. Un moyen de communication n'en n'est pas moins un dans ses failles. La seule erreur à commettre, c'est d'arrêter de communiquer - l'isolement, non pas que ce soit un mal en soi, mais pour les poisons qu'il nourrit entre deux parts n'échangeant point sont ceux à craindre.
Et si des mots ne suffisent pas, tu sais que tu ne t'arrêteras pas à ça, mais la paix peu importe les moyens te sonne aussi vrai que la guerre pour la paix.
((Lorsque Idalia lui dit que persuader est un dangereux pouvoir, c'est à la fois tinté de l'amertume d'une vérité crue que personne n'aime entendre mais à la fois sous poudré d'un sucre d'espoir pour l'étendue positive qu'elle puisse entretenir))
Peut-on parler de volonté libre si nous sommes tous capables de persuader autrui ? Y'a-t-il quelqu'un d'essence libre même qui puisse exister si l'Homme est une créature influençable ? On peut en vouloir à quelqu'un d'empiéter sur ce qu'on pense est juste pour nous, mais parce que la capacité à changer d'avis existe ne veut pas dire qu'on cède face à une force plus grande et qu'il faudrait dénigrer un avis précédent pour sa fausseté.
Owain préfère se dire qu'il est possible de comprendre sans agréer et qu'en ça adopter une nouvelle approche peut améliorer les rapports conflictuels ou non.
((Il phase un peu.))
Une étreinte vient le réveiller. Une lueur passe claire dans deux yeux bleus, sa réponse maladroite au mieux, un resserrage de doigt sur un petit dos - pas doué dans l'expression de ton attachement. Tu es... relativement désarmé par la tournure des choses. Sans mot presque compris dans une peine que tu ne partage oralement pas. Les effets physiques sont là, une certaine fatigue au vu des deux derniers mois et un moral qui fait que t'as l'impression d'être salé sponsorisé par Matthew en personne.
Est-ce que tu te laisses faire parce que tu ne la connais pas ? Les choses font qu'elle est alors très peu capable de te juger ? Non. Pour une fois, pas d'ego qui prenne cher qu'on le voie humain faillible - juste un câlin et tout ce qu'il y a de plus banal.
((ça lui a semblé court et pour une certaine raison ne rien échanger rend le rapport mystifié presque, c'est le genre de truc qui le marque - les attentions dans le silence))
stylo appuyé contre le papier d'un carnet rend les mots attendus
étrangement tu voulais t'attarder, assez peu pressé, dis moi sur ce qui occupait les pensées d'Idalia
((il ne peut pas, plus il lit ces mots plus c'est évident))
▬ Merci, Idalia
Trop habitué à porter sur tes épaules le poids du monde, tu ne veux crier que lorsqu'il n'y a personne pour t'entendre. Ruminer à quoi bon ? Partager pour décevoir ? Pas question. Au moins, là tu n'auras pas à leur expliquer tes maux.
Puis, c'est pas comme si t'en étais capable.
▬ Tu veux des cookies ?
2 août
InvitéInvité
Sujet: Re: le silence du matin // owain Sam 4 Aoû 2018 - 17:07
le silence du matin // Owain
Sans être prononcés, les mots perdaient une partie de leur saveur, de ce pouvoir unique. Tu le savais à l'instant de sa réponse, une telle intention ne suffirait pas à le libérer du poids qu'il se mettait sur les épaules. Ton visage neutre, il régnait dans ton cœur une pointe de tristesse, comme la résolution de sa solitude. La situation t'accablait, parce que tu étais comme lui.
C'est au sommet de la montagne que l'on se sent le plus seul - lorsque l'air est plus frais, que les vents soufflent en tous sens et menacent de briser le peu d'équilibre que l'on peine à conserver. En haut de l'échelle, avec tous ces comptes à rendre ; face au monde, menant les troupes pleines d'espoir lorsque le notre vacille. Le commandement n'est pas qu'un rôle, c'est toute une bataille intérieure, et tu le réalises au fond de ses yeux, devant son silence si différent du tien, entrecoupé d'un remerciement aux allures de résolution.
L'émotion te gagne, et c'est peut-être idiot, mais tu te laisses submerger l'espace d'une seconde avec l'espoir de comprendre, de pouvoir le libérer de tout ce poids, de porter en toi le véritable soutien que tu n'as jamais pu offrir. C'est l'expression d'une rédemption cachée dans ton silence, et tu aimerais qu'il se confie, rien qu'un peu, rien qu'un mot - tu aimerais qu'il vous libère, tous deux, de cette malédiction qui fait taire vos aveux.
Les émotions, elles, refusent le silence et sa voix à lui semble sortir d'outre-tombe, saignant ton âme jusque dans tes plus profondes décisions. Le doute te prend à la gorge, semble effacer l'authenticité des sentiments comme si tout n'était qu'un mensonge, une farce grossière.
Il n'y a pas eu qu'un mort ce jour-là, et dans son refus de parler règne également le respect de tes propres péchés. Délicatement, ta main saisit un cookie et tu le mâches en silence, sans le quitter des yeux, parce que tu refuses que cette lueur s'éteigne. C'est parce que tu ne pouvais pas te résoudre à avouer tes fautes que tu as choisi de te dire, piètre menteuse que tu es - et tu comprends son silence, sa solitude, son envie de changer le reste du monde, votre désir unique, comme si ça pouvait vous éviter d'avoir à vous regarder dans la glace.
C'est un peu trop sucré. Mais c'est bon.
Elle aimerait lui parler avec la force de mille hommes, le persuader au repos, avec la plus puissante volonté. Elle aimerait un sourire plus fort que le soulagement d'un peu de paix, un visage qui ne serait pas crispé par l'angoisse et un désir porté vers les autres. S'il pouvait se laisser aller, pleurer pour lui-même S'il pouvait se rappeler de la chaleur des larmes coulées
Tu es trop gentille Idalia. Trop naïve. Tu aurais envie de le serrer à nouveau pour ne plus le lâcher, parce que ça te brise le cœur rien que de penser à ses doigts serrés un peu trop forts. Parce que ça rend si triste, ce geste qui hurlait à l'aide, comme tant de mots qu'il n'osait pas prononcer.
Lorsqu'on n'est pas occupé à parler, on observe mieux les choses autour de soi. Je suis douée pour cerner les autres.
Tes yeux ont l'air vraiment tristes.
Qu'est-ce qu'il se passe dans cette école ?
InvitéInvité
Sujet: Re: le silence du matin // owain Ven 17 Aoû 2018 - 2:12
un peu de repos dans le tas
tout ira
▬ Des militaires arpentent les rues au nom de la protection de mages mais on en sait rien en vrai, il nous a été interdit de sortir de l’île et plus récemment un mage a infiltré le pensionnat et nous a tous dis qu'une guerre entre mages et non-mages se prépare après qu'il y ait eu des explosions suite à une attaque terroriste.
Beaucoup trop de choses en somme.
Il remarque qu'il a dit cette dernière phrase tout haut.
Oui. C'était possible pour lui de ne pas se préoccuper des militaires parce qu'il avait fini par les voir comme de la décoration d'extérieur. Comme bien de gens il avait râlé par rapport à l'interdiction de sortir - mais restait comme beaucoup ce point incapable d'y changer quelque chose, s'y étant fait dans une attitude blasée et désabusée.
Adam ? Pas encore, il n'était pas encore prêt à accepter la réalité comme l'appellent les Adler ou bien d'autres que lui, bien nombreux et dont l'avis divergent tant qu'il ne compte plus que rarement ceux qui partagent son avis. Il est resté par esprit de contradiction, aussi. Puérile et juvénile réaction qui pourtant trouve sa place en lui, en milieu de ce tas d'intentions bienveillantes - il tient à ne pas être catégorisé si facilement avec les foules.
((On aurait dit une insulte, bêtement suivre les foules parce qu'un d'entre eux plus téméraire ou traître que les autres s'avance sur le podium pour y venter les mérites - et ce sur des preuves qui à ces yeux ne valent rien si tu sais bien gérer ton matériel))
▬ L'impression que j'ai c'est que Prismver ressemble de moins en moins à une école et de plus en plus à un théâtre où s’enchaînent tragédies sur tragédies.
Une jeunesse perdue au profit d'un conflit qui vient se mettre entre leurs mains, est-ce peut-être là le problème qu'il veut soulever ? C'est ce qu'il a vécu sur l'espace de quelques mois - mais parce qu'il ne veut pas se retirer, il en oublie de se reposer.
▬ Ce que je voudrais, c'est un peu de calme, après tout ça.
Et ce même sourire, plein d'attention.
▬ Tu as des plans pour ce midi ? J'voudrais me rattraper de t'avoir occupée à peine après être arrivée pour te faire faire le tour du campus. Si ça te dis, bien sûr.
2 août
InvitéInvité
Sujet: Re: le silence du matin // owain Ven 17 Aoû 2018 - 22:37
le silence du matin // Owain
Partout, le mal semble te suivre. C'est ce que tu as souvent pensé. C'est ce que tu te disais à cause de ta magie étrange, mais au final, le mal est partout. C'est ce monde qui est ainsi fait, aussi tordu ; c'est ce monde qui est ainsi fait. Est-ce mauvais de te rassurer du fait que cette école soit au cœur des conflits médiatiques ? De savoir que tu n'es pas la seule à baigner dans le même ? Quelque part, un peu. Tu pensais être l'épicentre du malheur mais il s'avère que tu baignes seulement dans ta propre histoire.
Et au fond de toi, tu ne veux pas non plus qu'Owain en souffre. Tu ne le connais que depuis peu. Tu as décidé de faire confiance à son mouvement et aux convictions qu'il a pris la responsabilité de mener, alors tu ne peux que croire en lui. Confier ton pouvoir à quelqu'un si facilement, ça peut sembler idiot. Et tu réalises que cette situation n'est peut-être qu'une mise en situation grossière des Adler. Mais tu veux y croire.
Tu as lu dans ses yeux, écouté sa voix et son cœur et tu veux penser qu'il est sincère lorsqu'il énonce ainsi une vérité aussi cruelle et le besoin de s'en échapper. Est-ce que tu fais quelque chose ce midi ? Travailler, visiter l'école, peut-être. Il y a tant à faire, mais pour lui accorder ce repos dont il semble avoir tant besoin, tu mettras tout ça de côté.
D'accord. Mais je meurs de soif, et je n'ai pas eu l'occasion de visiter la ville.
Tu te penches pour écrire un petit mot que tu lui poses entre les mains. Avec un sourire radieux, tu ranges ton carnet dans ta poche, le stylo coincé au milieu de la page que tu viens d'ouvrir. Tu es heureuse d'avoir rencontré quelqu'un comme lui dès tes premiers temps ici, et même s'il devait être un imposteur grossier, tu ne serais pas mécontente de ce moment passé ensemble. Si faux qu'il puisse être, il était agréable, et ça te suffit. Un tour de l'école, et un tour de la ville, pourquoi pas ; tu n'es pas timide, et tu es encore moins du genre à boire, mais tu n'as rien contre une boisson rafraîchissante en si bonne compagnie. Les Colombe ne mourront pas, pas aujourd'hui.
Tu veilleras à prendre soin de ton leader avec les mêmes égards qui le poussent à sauver le monde.