Dormi trop tard, tu avais clairement la tête dans le fion ce matin. La rentrée te fait de l'effet. Bye bye les soirées à veiller à 6h du matin pour finir ce fichu eroge. Plus d'honte à prétendre que tu dors lorsque tu penses entendre Anson se déplacer dans l'espace commun du bungalow, tu espères ne pas malencontreusement tirer les écouteurs pour qu'elle comprenne le type d'asmr qu'il t'arrive d'écouter si tard le soir. Surtout que ça te peine que ça devienne terrible de te réveiller. C'est un peu ça entre vous, Anson t'aide parce que tu n'es définitivement pas du matin. Ce n'était pas un VN de caractère étrange qui t'avais fait veiller cette nuit. C'est des épisodes de Bob l'éponge, des canettes de redbull et une poignée de chips aux crevettes.
Tu en avais oublié de manger le matin. C'était pourtant primordial, et pour la concentration il t'était arrivé plusieurs fois de sentir les effets d'un estomac vide sur ta concentration en physique. C'est cette fameuse expression, ça rentre par une oreille et ça sort par une autre. La matinée était un peu plus compliquée que prévue du coup. C'est les rappels au début de l'année mais ça demandait tout de même des efforts que tu avais perdu l'habitude de fournir. Qui plus est que ne pas se nourrir coupait ton enthousiasme de revoir et ré-apprendre ton cours pendant les quelques pauses qui vous étiez accordées.
Tu avais peut-être exagéré pour ton repas ce midi, en compensation. A tord, parce que cet après-midi tu comptais aller à la piscine reprendre les bonnes vieilles habitudes. Othello n'était plus trop là au vu de son travail de traqueur, et s'il t'assurait qu'il serait toujours présent, tu avais du mal à le croire toi. C'est ça avec les gens de son type, il te sourit, et si assuré, si rassurant, il pourrait si facilement te mentir dans la face. T'es un peu plus sur les pointes des pieds quand ça le concernait, parce que tu ne baissais pas ta garde complètement, et ça malgré qu'il eut été un des seuls auquel tu avais confié ta peur de l'eau.
Il te fallait attendre alors de digérer cette soupe phô commandée sur place en ville. Tu passes ce temps à revenir au bungalow, où tu y prépares tes affaires de piscine avec relativement bonne humeur. Le club avait déjà commencé, mais vous n'étiez pas tenus à venir à des horaires fixes, et puis tu avais prévenu Bérénice de ta condition. La rousse a été fortement compréhensive à ce sujet, et bien heureusement.
Sans forcément y réfléchir tu commences à retirer ton uniforme au beau milieu du bungalow. Personne pour t'embêter de tes tendances exhibitionnistes après tout, mais tu avises, Aiata. Prend tes affaires pour filer aux douches avec ta chemise épinglée à moitié retirée et cette jupe messy à la fermeture ouverte avec toi. Habilement tes cuissardes glissent de tes cuisses, de doigts pincer pour les retirer.
((Après ta douche tu remarques que tu as laissé ces high socks à l'entrée de la salle de bain et t'empresse de le jeter dans ton bac à linges sales de 2-3 jours.))
Affaires prêtes, et maillot enfilé, tu files direction les piscines extérieures.
•••
Tu as pris un peu plus de temps que prévu. Ton oeil sur une horloge murale t'indique que t'es là relativement tard. C'est ce qui fait que tu te trouves sans vraiment grand monde pour voir ce que tu fais lorsque tu plonge tes petons dans l'eau. Tu te sentais peut-être trop ambitieuse à la rentrée. Décidée qu'il ne te fallait personne pour combattre ce reste de peur de l'eau. Téméraire n'est pas le mot, insouciante te va beaucoup mieux. C'est pour ça que tu t'aventures un peu trop loin de là où tu as pied.
S'en suit la crampe qui t’effraya comme ce jour sur le bateau avec ton ongle. S'en suit une autre expérience traumatisante avec l'eau. T'inspires pour crier à l'aide peut-être qu'on arrive à t'entendre mais c'est faible.
Tu es faible.