It's rainin' in my heart, it's full of dust and sorrow. [PV Elhoa]

Clic. Le briquet s’allume, tu fixes la flamme pendant un long moment. Trente bonnes secondes, peut-être. Ssssssh. Le vent la souffle, la lumière s’éteint. Elle se reflétait dans tes yeux, maintenant ils sont aussi vides qu’avant. Clic. Le briquet s’allume à nouveau, mais cette fois tu ne perds pas ton temps, tu allumes ta cigarette.
Tu tire sur ta clope jusqu’à avoir l’impression que tes poumons vont exploser et que le sang qui y est contenu va se répandre dans le reste de ton corps. Mourir noyé par son propre sang. Quelle fin admirable ce serait, n’est-ce pas ? Franchement, tu vois ton épitaphe d’ici, Andreah. "Ci-git Christopher Andreah Creighton, noyé par son sang sur le toit du pensionnat Prismver." Ca te donne envie de gerber, mais les gens auront sans doute moins de mal à nettoyer derrière ton cadavre que si tu te jettes du haut de ce toit comme tu l’envisage depuis une bonne heure maintenant.

Tu souffles toute la fumée vers les nuages, en te demandant vaguement si leur Paradis et leur Enfer existent réellement, ou si ce ne sont que des conneries d’Hommes qui rôdent comme des âmes en peine, qui se cherchent encore et toujours un but existentiel qu'ils ne trouveront jamais. Une raison pour faire le Bien plutôt que le Mal, notions fort abstraites au demeurant, mais cette recherche prouvait à elle seule à quel point l’être humain n’était pas un être désintéressé, malgré tous ses efforts pour prouver le contraire.

Trois minutes. Il parait que c’est le temps moyen que mets une cigarette pour être entièrement consumée. Tu n’as pas besoin de te chronométrer. Tu sais que toi, tu vas plus vite. C’est comme pour tout le reste, tu as hâte d’en finir. Tu jettes un nouveau mégot, le regardant s’écraser lentement et tout aussi lamentablement sur le sol. Il ira rejoindre les 16 autres cadavres de cigarettes déjà présents. Une minie-armée décimée dans ta bataille contre tes propres démons. Bientôt, tu auras consommé un paquet entier, et ca fait à peine une heure que tu es là.

A te demander ce que ca ferait si c’était ton corps qui s’écrasait en bas.

Est-ce que ca révolutionnerait la face du monde ? Est-ce que la Terre changerait de sens de rotation ? Est-ce que ton nom apparaitrait dans un micro-article dans un micro-journal ? Probablement pas. Tu n’es même pas sûr que quelqu’un pleurerait ta disparition, en fait. D’un autre côté, tu ne pourrais pas les blâmer. Tu es un tel échec ambulant…
Mais alors qu’une fois de plus, tu te penches dangereusement vers l’avant, comme fasciné par le vide qui se dévoile à ta vue, tu sais que tu ne mettras à exécution aucune des pensées suicidaires qui te trottent dans la tête. Tu le sais, que malgré toute la force avec laquelle tu y penses, parfois pendant des jours entiers, de longues heures désespérées que tu ne peux remplir d’autre chose parce que cette idée t’obsède et que rien d’autre ne t’intéresse, tu ne sauteras pas. Tu es trop lâche. Ou peut-être rêve-tu, dans ton grand égoïsme, de quelque chose de plus… Spectaculaire encore.

Peut-être rêves-tu de quelque chose de si retentissant que la rumeur arrivera jusqu’à New York. Jusqu’à Jean-Eudes von Peterchnov. Tu ne peux t’empêcher de murmurer son nom, son nom ô combien ridicule, avec une voix suintante de haine. Tes poings se serrent, ta mâchoire se contracte, tu trembles, avant même de te rendre compte dans quel état ça te met de penser à ce type. Tu le hais. Tu le hais, lui et tout ses amis qui ont parlé sur ton dos pendant des jours, qui t'ont insulté comme c'est pas permis, qui t'ont trainé dans la boue alors que tu n'avais même pas la force de te défendre. Tu hais le monde entier. Tu te hais plus que tout le reste.
Tu repose dans le paquet la cigarette que tes doigts avaient saisie de leur propre volonté, il te semble. Tu ne te souviens en tout cas pas d’avoir exprimé la volonté de réaliser un tel mouvement, mais au fond, peu t’importe, au final.

Peut-être qu’aujourd’hui tu vas oser sauter, en fait.

Tu pensais être seul ; tu oubliais que tu étais à Prismver. Ce pensionnat où la notion de tranquillité est toute relative.

-« Je sais pas ce que tu as mais ce n'est pas la solution ! »

Un petit soupir s’échappe de tes lèvres. Un simple soupir, un minuscule soupir. De frustration ou de soulagement ? Tu ne le sais pas toi-même. Tu n’as jamais aimé que l’on vienne te déranger lorsque le garçon que tu es s’enferme dans ses idées noires ; et pourtant, tu as besoin que l’on vienne t’en sortir. Tu es partagé entre la reconnaissance vis-à-vis de cette voix qui t’empêche probablement de songer plus avant à faire une grosse bêtise, cette voix qui donne aussi l’excuse la plus parfaite au lâche que tu reste pour ne pas mettre tes plans à exécution, et l’agacement étant donné que celle-ci a interrompu ta si passionnante ligne de pensée.

L’homme que tu es aime qu’on lui fiche la paix, et royalement; pourtant, l’homme que tu es aime que l’on s’intéresse suffisamment à lui pour essayer de lui changer les idées. Que c’est contradictoire.

Cependant, tu ne daignes même pas te retourner vers la source du bruit. Tu as rapidement identifié cette voix comme féminine, mais tu ne l’as pas reconnu. Tu réfléchis un instant avant de parvenir à la conclusion qui s’impose. Celle qui vient de débarquer est une parfaite inconnue suffisamment altruiste pour se soucier de ton sort. Et tu n’as même pas la politesse de la regarder pour la remercier.
Tu n’as même pas la politesse de la remercier, en fait.

Tu pourrais reculer, la rassurer, lui montrer que tu ne vas pas faire le genre de bêtise qui perturberait une grande partie du pensionnat; tu n'en fais rien, tu ne bouges pas d'un millimètre. A peine est-ce si tu déplace ton centre de gravité en arrière.
Les yeux toujours braqués sur le paysage qui se dévoile à tes pieds, tu saisis une nouvelle cigarette, et l’allume d’un air absent. Une fois n’est pas coutume, tu n’accorde pas la moindre attention à la flamme qui jaillit du briquet. Trop peur de t’y perdre à nouveau ? Ce n’est qu’après avoir pris le temps d’emplir tes poumons de cochonneries dangereuses pour eux, et de souffler doucement une quantité astronomique de fumée qui s’évapore en une minuscule fraction de secondes à travers les airs que tu acceptes de faire à mademoiselle la politesse de lui répondre.

-« T’es essoufflée. Pourquoi ? T’as couru ? »

Constatation neutre, questions posées d’une voix calme et indifférente.
Tu daignes enfin te retourner, et accorder un rapide regard de circonstance à cette jeune demoiselle qui ne veut probablement que rendre service. Son action partait d’un bon sentiment, réellement. Elle est plutôt jolie, il te semble. Ouais, honnêtement, elle est belle, et bien fichue. Ce qui est vraiment canon, c’est la couleur de ses cheveux. Même si tu préfères ton rouge sanguin, tu ne peux empêcher tes yeux de s’y attarder avec un air appréciateur qui disparait rapidement sous un masque d’impassibilité.

-« Tu voulais perdre quelques kilos ? »

Tu es insupportable, Andreah. Ca te tuerait de faire preuve d’un peu de sympathie, parfois ? Il faut croire. C’est ta propre connerie qui tu tueras, oui.

« C'est possible, j'aime bien monter quatre à quatre les marches d'une tour.. J'en ai besoin apparemment ? »

Si elle essaie de se faire passer pour une victime, elle ne s’adresse pas à la bonne personne. Tu n’es pas le genre de mec à plaindre ces demoiselles sur leur physique juste pour leur faire plaisir, d’autant que tu connais bien toutes les questions qui s’imposent à nous quand on est femme. Même si des problèmes de surpoids, l’anorexique que tu as tendance à être est loin d’en rencontrer, tu es tout à fait conscient de la pression que l’on fait peser sur les demoiselles au moindre kilo que l’on juge superflu.
Tu hausses les épaules avec tellement d’indifférence que ca en suinte de ta gestuelle.
Tu pourrais mentir pour être méchant. Mais ce n’est pas dans ta nature, c’est inutile de blesser les gens aussi gratuitement. Tu as toujours été quelqu’un d’honnête, même si tu as tendance à exploiter ce trait de caractère qui reste une qualité négativement lorsque tu es en homme. Mais il est de toute façon hors de question de tenter de culpabiliser cette fille sur quelque chose qui n’existe pas –des kilos à perdre, elle n’en a aucun.

-« Je n’ai jamais rien dit de tel. »

Tu l’as sous-entendu, Andreah, c’est indéniable. Mais tu ne diras que le strict minimum. T’expliquer, te perdre en longues phrases ? Non. Cette donzelle n’a qu’à comprendre ce qu’il y a comprendre par elle-même. Que tu es désagréable parce que tu souffres. Que tu es désagréable pour le plaisir de l’être. Que tu es désagréable parce qu’on l’a été avec toi. Que tu es désagréable pour essayer de te rendre plus puissant que tu ne l’es.
Tu détourne le regard de cette fille, mais tu l’entends venir vers toi. Qu’est-ce qu’elle veut ? Elle n’a jamais vu, dans les films, que les gens menaçaient de sauter si quiconque s’approchait ? Voudrait-elle que tu sautes, par hasard ?
Tu n’esquisse aucun autre geste que ceux nécessaires pour tirer à nouveau sur ta clope.

« T'as du feu ? »

Ah non, elle veut du feu. Bien sûr que tu en as, à revendre, même. Fumerait-elle ? C’est mal, de fumer, c’est aussi dangereux pour le système respiratoire que pour la peau. Tu expires, laissant la fumée quitter tes poumons où elle était pourtant si bien, et tu allumes ton briquet. La flamme scintille, se nourrit goulument de l’oxygène ambiant, vorace et destructrice. Tu y perds ton regard un instant, avant de la laisser s’éteindre.

-« Non. »

Quel plaisir de discuter avec toi, Andreah. Sans rien ajouter, tu te retournes à nouveau en direction de la ravissante demoiselle aux cheveux roses, et tu lui lances ton briquet avec adresse.
L’objet exécute une jolie parabole que tu ne regarde déjà plus. Le lancer était beau, il atteindra probablement son objectif, mais tu en es déjà désintéressé.

Magnifique rattrapé de briquet. Visage tourné vers le vide, mais attention dirigée vers le vol de ton précieux instrument à faire le feu, tu as vu la demoiselle le rattraper agilement. Tant mieux. Tu aurais trouvé cela embêtant qu’il se fracasse au sol.
Elle s’approche, elle te remercie, tu ne réagis pas à aucune de ces deux événements, te contentant de regarder la fumée de sa cigarette rejoindre la tienne dans l’atmosphère après avoir récupéré ce qui t’appartient du bout des doigts.

-« Sympas tes cheveux. »

Tu jettes un regard sur ta chevelure carmin, tu y passe une main distraite. Il est rare que l’homme les laisse flotter ; et pourtant c’est ce que tu as fait aujourd’hui. Espérais-tu qu’ils s’enroulent sournoisement autour de ton cou ? Tu vois d’ici l’épitaphe ; "Ci-git Christopher Andreah Creighton, étranglé par ses propres cheveux sur le toit du pensionnat Prismver."
Tu as tendance à imaginer ta pierre tombale en un nombre exponentiel d’exemplaires. C’est un fait. Chacune est plus belle mais surtout plus grotesque que la précédente. Alors qu’au final, c’est sans doute ta mère qui décidera de tout. C’est elle l’artiste de la famille, elle réussira sans doute à composer quelque chose de magnifique pour la tombe de son enfant unique.

-« Une partie de moi en prend extrêmement soin, en tout cas. »

Tu parles de tes cheveux, évidemment.
Elle va prendre peur, songer que tu as un dédoublement de personnalité –ce qui n’est pas tout à fait faux, mais le mieux, c’est qu’il s’accompagne chez toi d’un changement morphologique. De quoi en faire interner plus qu’un ; et Prismver est peut-être ton hôpital psychiatrique, après tout.

Laissant les cendres de ta cigarettes descendre jusqu’au sol dans un mouvement léger et ascendant, balayées par les courants de l’air fluctuant, tu glisse un petit regard sur la chevelure rosée de ton interlocutrice. Tu les apprécie, la couleur est belle, la coupe sympathique, mais tu n’en diras rien. Tu n’es pas le genre de mec à faire des compliments gratuits, quand bien même ceux-ci seraient justifiés.

-« Qu’est-ce que tu fous là ? »

Il y a quelque chose dont elle n’ose pas parler. Tu es idiot, mais cela tu le sens. Tu le sens, que tu lui fais pitié sans qu’elle n’ait l’indélicatesse de le formuler. Sinon, pourquoi est-ce qu’elle noierait le poisson en parlant de quelque chose d’aussi trivial que ta chevelure ?
Tu vas l’aider à entrer dans le vif du sujet. Plus vite ce sera fait, plus vite tu seras tranquille.

-« J'ai eu envie de d'admirer le paysage sur un toit en sortant de mon train. »

Le train hein ? Prenant le temps d’inspirer à fond, de tirer une latte au maximum de tes capacités respiratoires, tu prends un petit instant pour fumer en silence ; ta cigarette est déjà presque entièrement consumée. On n’a pas besoin de parler quand on fume, mais sitôt que tu craches la fumée, tu songe qu’il serait tout de même poli de répondre.
Décidé à faire un effort, à montrer que tu peux être intéressé par la vie d’autrui, à montrer que tu peux être quelqu’un de supportable à défaut d’être bien, tu hasarde une question.

-« Ton train ? Tu viens de débarquer ? »

Quelle bonne première impression tu lui donnerais, si tel était le cas ; lui montrer dès le départ qu’ici, il y avait des cas sociaux prêts à se jeter du haut d’un toit. Tu espéras l’espace d’un instant qu’elle revienne simplement du voyage à l’extérieur, trop dommage de choquer les petits newbies ; avant de te rendre compte qu’en réalité, peu t’importait.
Tu n’as pas tenu la comédie longtemps.

-« Baw, laisse tomber, je m’en fous en fait. »

Tu ne la connais pas ; si elle est nouvelle, cela expliquerait tout. D’un autre côté, tu es bien loin de connaitre tous les pensionnaires, même ceux de ta propre classe. Pour la simple et bonne raison que lorsque tu es homme, rien ni personne ne t’intéresse ; ainsi les trois quarts de la moitié de ta vie –tu aurais pu réunir cette estimation en une seule fraction, mais tu n’as jamais été doué en mathématiques, jamais suffisamment pour ce genre d’opération de base, en tout cas-, tu la passe cloitré dans ta chambre ; peu pratique pour faire de nouvelles rencontres. Et les deux tiers de ceux qui t’adressaient la parole, tu oublais leur existence dans la journée, obnubilé que tu es par ton propre malheur
La seule raison pour laquelle tu étais sûr que ton chemin n’avait pas déjà croisé celui de ton interlocutrice auparavant, était en rapport avec sa chevelure. Les cheveux roses étaient une denrée rare ; elle avait le mérite de marquer ta maigre mémoire, Andreah.

-« Y’a rien à voir ici, en plus. Rien d’autre que… Le vide. »

Captivant gouffre étalé à vos pieds.
Il est tellement rare que tu aligne autant de mots ; mademoiselle ferait bien d’en profiter, même si le ton est on ne peut plus distant.

Venant s’asseoir, les pieds dans le vide et le visage surplombant le gouffre, mademoiselle pourrait presque te faire peur.
Si elle perd l’équilibre et s’écrase quelques dizaines de mètres plus bas, sera-ce de ta faute ? Le concept de responsabilités a toujours été abstrait, surtout pour toi. Tu ne dispose pas de tous les éléments, et préfère donc esquiver le sujet. D’un autre côté, c’est une grande fille, si elle chute, c’est qu’elle aura choisi de le faire… Ou que tu l’auras poussée.
Et dans ce cas, le problème de ta responsabilité dans l’histoire ne se posera plus.

-« Si, on voit à quel point cette île est perdue et le peu de choix qu'on a d'être ici. »

Tu ne peux t’empêcher de lever les yeux au ciel d’un air exaspéré. Certes, tu as toi-même tendance à te complaire dans tes problèmes ; mais c’est chez autrui un défaut qui t’agace au plus haut point. Qu’attendent-ils, avec ce genre de remarque ? Que tu les plaignes ? Tu ne le feras guère, jamais. Leurs états d’âme te laissent complètement indifférent ; leurs problèmes aussi. Les gens cherchant une épaule sur laquelle pleurer feraient mieux de comprendre rapidement que la tienne n’est pas la bonne.

Expirant pour la dernière fois la fumée de ta clope, masquant mal le soupir lassé qui t’a servi à le faire, ton regard quitte le vie pour se tourner vers les nuages.
Tu vis au rythme de ta consommation de cigarettes. Celle-ci est fini, il n’y a plus rien à en tirer.
De toi non plus, il n’y a plus grand-chose à tirer.

-« C’est bien ce que je dis ; le vide. » assène-tu avec un haussement d’épaules.

Tu tends le bras et sans même la regarder, tu lâches la clope. C’est son baptême de l’air aujourd’hui. Et tant pis si quelqu’un la reçoit sur le sommet du crâne.

-« D’un autre côté, si ça t’plait pas, t’as qu’à t’casser. »

Clair, net, et précis. Logique implacable. D’un autre côté, est-ce que tu as vraiment tort ? C’est toujours plus compliqué, et tu le sais toi-même. Mais tu es intimement persuadé qu’il y a un moment ou il faut prendre ses responsabilités et surtout sa vie en mains.
Même si toi tu ne le fais pas. Jamais.

Tu n’as aucun avis sur la question. Es-tu mieux ici qu’ailleurs ? Sans doute pas, mais c’est l’endroit ou on t’a déposé dans l’immédiat. Peu importe où le temps passe pour toi, c’est pareil dans tous les cas ; si ce n’était pas sur ce toit que tu étais monté, c’aurait été sur un autre.
Tu te laisses faire, trainé, entrainé et balloté par les remous de la vie comme une poupée de chiffon amorphe.
Prismver n’est en aucun cas pire qu’un autre endroit. Tu accepte la fatalité avec ce détachement tout relatif qui t’est particulier ; il aurait été exagéré de dire que tu étais bien ici, parce que tu restais quand même fondamentalement mal en toi-même. Cependant, cet endroit te plaisait.

Dans la mesure où quelque chose pouvait plaire au déprimé blasé que tu restais. Bien maigre mesure.