Un cours de français avec des E, c'est vraiment n'importe quoi! [Rp Maud, Alicia, Lily, Shiki et Hiroki ]

Un cours de soutien. Quoi de plus inutile ? Ça nous pourrit la vie, on y va en traînant les pieds, en ronchonnant, et quand on y est on n'écoute même pas et on ressort encore plus bête qu'on ne l'était avant parce que le prof vous a embrouillé avec des explications nazes. Et c'est pour cela qu'Alicia se retrouva devant cette porte, à attendre la nouvelle prof de français. Bon, ça allait être marrant, pour une fois. C'est pas tous les jours que l'on recevait des profs tout frais, à peine sortis de l'oeuf, qui n'ont pas encore eu toutes leurs illusions brisées par les catastrophiques E. Haha, la nouvelle allait vite déchanter.

Mais ce n'est pas pour autant qu'Alicia était ravie à l'idée de suivre un cours de français. C'est un cours, quoi. Et le français, elle connaît déjà. C'est sa langue maternelle après tout. Elle ne faisait pas partie des nombreux étrangers connaissant à peine quelques mots. Alors à quoi ça sert ? Perfectionner sa maîtrise de la langue ? Pfeuh, se faire comprendre, ça suffit. Tant que les autres te comprennent, il n'y a aucun problème. On s'en fiche de l'orthographe ou de la grammaire, voire même de la bonne conjugaison des mots !

La fille aux couettes se plaignait intérieurement, attendant patiemment devant la porte... Euh non, attendant patiemment à quelques mètres de la porte, assisse par terre, par flemme, fusillant tous les garçons osant s'approcher trop près d'elle. Remarquez que depuis le temps, ils la connaissaient, alors très peu osaient entrer dans le périmètre d'un mètre de distance qu'Alicia s'était constitué. Personne n'était bien rangé. Hors de question de patienter sagement devant la porte, comme ces fayots de A. Si par malheur tu te mettais à faire ça avec les E, tu deviendrais la risée de la classe. Bref. La fameuse prof arriva. "Hum. Plutôt jolie, mais elle fera pas long feu, ici." pensa Alicia, en examinant l'arrivante. Rien que sa première phrase lui confirma ce qu'elle pensait. Elle décida d'obéir - par pitié, un peu - et se rangea sagement.

Ils entrèrent. Le bordel habituel. Alicia prit une place près de la fenêtre - quand on s'ennuie, avoir une fenêtre, c'est toujours agréable. Et aucun doute quant au fait que, les présentations faites, l'ennui allait s'installer. A moins qu'un de ses camarades ne décide de mettre un peu d'ambiance ?

Oh, voilà justement que mademoiselle Lamiroir commence à parler. Si on me cherche, je mords ? C'est quoi cette phrase ? Pas très original. Argh, en plus elle semble aimer la conjugaison. L'horreur. Hu, voilà qu'elle désigne une alien aux cheveux verts. Faut dire que, du vert, si tu veux te fondre dans la masse, c'est pas très pratique. Et c'est la fille aux cheveux roses qui dit ça.

« Je m'appelle Lily. Et j'ai déjà oublié ce que vous me demandiez. Ou non. Je n'ai pas envie de répondre. Disons que je ne sais pas la réponse, hein ? Ça sera plus simple. »

Ça commençait bien. Belle réponse, Lily-salade. Alicia sourit. Le cours allait peut-être être plus intéressant que prévu. Elle se redressa un peu, attendant la suite. On va bientôt voir ce que valait réellement cette prof.

Tout d'un coup, elle aperçut son lézard par la fenêtre. Qu'est-ce-qu'il fichait là, lui ? Bon, c'est pas comme si elle lui avait ordonné de ne pas lui transmettre des messages lorsqu'elle était en cours. Elle regarda autour d'elle. Lamiroir était concentrée sur Lily. Alicia se rapprocha de la fenêtre, et l’entrouvrit légèrement. Par chance, elle coulissait facilement et n'était pas très bruyante. La prof ne s'aperçut de rien. Le lézard entra, puis elle referma la vitre. Il avait un message accroché autour du cou. La jeune fille le prit sur ses genoux, se saisit du message et le lut. Il était de sa mère. Elle lui rappelait d'aller en cours de soutien. Le français était la seule matière auquel Karin accordait un minimum d'importance, sûrement parce que c'était sa langue natale. Du coup, elle forçait sa fille à y aller. Mais comme on n'est sûr de rien, elle avait sûrement préféré rappeler l'existence du cours à cette dernière. Pour une fois, ce mot était complètement inutile. Et elle le mettait dans une situation plutôt embêtante.

Maintenant que la prof avait fini de discuter avec Lily, rouvrir la fenêtre allait être plutôt délicat. Mais... Et si la prof n'était pas au courant pour les lézards ? Peut-être même qu'elle en avait peur ? Et ce n'est pas comme si il y avait marqué en gros "CE LÉZARD APPARTIENT A ALICIA BOUVIER, PRIÈRE DE NE PAS L’ÉCRASER" dessus. Donc, si elle le trouvait, impossible de savoir qui était le coupable.

Alicia posa donc son lézard sur le rebord de la fenêtre, le laissant se balader comme il lui semblait.