Son visage qui avait l'air si éloigné de lui vint alors se rapprocher, très près, trop près. Leurs lèvres se désirant, se détestant, voulaient un contact quelconque. Leurs souffles se rencontrant. Un frisson à la fois de désir et de peur parcourut son échine. Et c'est ce désir plus puissant que la crainte qui l'animait et qui l'incitait à revenir vers lui, à chaque fois. Leurs regards, transcendants, s'affrontaient. Non pour montrer qui était le plus puissant, car sur ce terrain, lui-même savait qu'il n'était pas grand chose face à l'insecte imposant que formait Drew. La bouffée de chaleur qui parcourait son visage semblait se répandre dans l'intégralité de son corps, provoquant une sensation aussi désagréable qu'enivrante. Et c'était le corps de l'écossais qui en était la cause, rien d'autre. C'était lui qui lui provoquait cette chaleur à chaque fois qu'il entrait de la sorte en contact avec lui.
Même s'il sentait la chaleur se déverser dans son corps, elle, à vue d'oeil, restait bel et bien dans son visage, aussi rouge qu'une pivoine, lui privant de toute couleurs qu'il possédait. Non. C'était l'embarras, par la suite. L'embarras de sentir, très légèrement, la main de Drew ôter le seul tissu qu'il avait à disposition.
" ... Qu'est-ce que tu fais, là... "
Quelle question. Il le savait. Très bien. Depuis le début. C'était une question tout simplement dénuée d'intérêt. Le tissu, ôté. Dévoilé. Il ne cachait plus rien, à présent. Ce qui avait pour don de le faire rougir encore plus, les dents serrées. Soudainement, il sentit sentit une pression autour de son entre-jambes, délicate, sensuelle, mais à la fois soudaine et agressive. Par pur réflexe, son dos se cambra, envoyant une décharge dans tout son corps. Immobile. Puis, comme si de rien était, elle entama, innocemment, de légers vas et viens, doux, beaucoup plus doux que ceux qu'il avait eu la dernière fois. Doucement, son dos regagna le matelas, tendis qu'une de ses mains saisit le draps. Ses gémissements étaient étouffés entre ses lèvres, tendis qu'il morda sa lèvre inférieure, les sourcils froncés.
" Hm... Gh.... Pourquoi... Si soudainement..."
Prononcer ces paroles avec cette main qui l'emplissait peu à peu n'était pas une tâche facile. Avec ces mots, susurrés délicatement au coin de son oreille. De simples mots, qui, pourtant avaient don de l'exciter encore plus.
" ...bécile... Im...bé..."
Trop de plaisir. Beaucoup trop. Trop de chaleur. Trop d'excitation. Tellement qu'il peinait à prononcer un mot. Il se contenta alors de passer ses doigts dans ses cheveux, descendant jusqu'à sa nuque, pour venir rejoindre le draps. Sa respiration était saccadée, il voulait intérioriser le plus possible son plaisir. Difficile. Car même dans ces moments, ils n'oubliait rien, et ne voulait lui montrer ne serait-ce qu'une faiblesse, qu'un gémissement, qu'un cri. On ne peut pas lutter contre son excitation.
Les lèvres de Drew vinrent finalement rejoindre les siennes. Un baiser, fugueux, désireux. Un désir, toujours plus amplifié par ces gestes. Plus particulièrement par ce geste qui l'entourait actuellement. Qui lui procurait un plaisir divin. Ses gémissements, bien qu'étouffés par la langue de Drew se furent plus puissants. Toujours plus. Il en voulait toujours plus. Ses doigts, griffant inutilement le draps.
Le baiser, rompu. Mais sa main, elle était toujours là. Il ne réfléchissait plus, il ne pensait plus. Il n'était rien qu'un homme excité, impuissant face à son désir.
" J.... te.... Briserais avant. "
Il avait réussi à esquisser un sourire. Mais là, ses paroles et sa provocation n'avançait à rien. Car il ne se montrait pas menaçant. Là, il était purement et simplement soumit à Drew, le temps d'une nuit.
La fatigue s'était envolée. Le plaisir l'avait remplacé. Ses pieds se tortillaient sous l'effet du plaisir, son dos avait une fois de plus quitté le draps, très faiblement. Chaque parcelle de son corps était envahie par le plaisir, mais ce plaisir restait malsain. C'était comme un fruit défendu. Mais défendu n'est qu'un mot. Pour eux, saisir la pomme et la faire sienne était tout ce qui comptait.
Sa tête, descendit, doucement, sûrement. Anshu le regardait, haletant. Il languissait. Il se posait la question s'il allait encore le faire languir, comme la dernière fois, ou si alors, il comptait réellement le faire. Sa langue humide parcourt son corps, arrêtant sa course au niveau de son entre-jambes. Dans les deux cas, il ne saurait comment réagir.
Si. Cette fois là, il était bel et bien décidé. Il les attendait depuis longtemps, ses lèvres. Ces lèvres remplaçant à présent sa main. Plaisir décuplé. Il voulut se redresser, par simple réflexe, mais la main de Drew l'en empêchait. Il était donc soumit, à lui.
Ses gémissements furent plus intense. Cette fois là, ils n'étaient pas retenus, il n'en avait pas la force. Une de ses mains glissa jusqu'à sa chevelure pour venir doucement passer ses doigts dessus.
" Ha.... Tu... Tu... Es doué.... "
Car c'était le cas. C'était sans doute la première fois que ses lèvres, non, que sa bouche entrait en contact avec ce genre d'organe. Il se débrouillait bien, beaucoup trop bien. Après tout, il n'y a qu'un homme pour savoir les désirs d'un homme. C'était bien vrai.
Son autre main alla doucement décoller celle de Drew, pour passer, délicatement, sa langue sur un de ses doigts. Rien que ce coup de langue pour exprimer son plaisir. Il ne pouvait à présent plus retenir ses gémissement, il n'avait plus aucun contrôle de son corps. Il n'était plus maître de lui même. Car c'est le plaisir qui le contrôlait.
" D...Drew.... "
De simples paroles. Qui, pourtant, en disait long. Ses gémissements se furent plus intenses encore, étouffant même de légers cris. Anshu lâcha la main de l'écossais pour venir poser le plat de sa propre main contre ses lèvres. Son visage était rouge, il était tendu, son corps était transpirant, il avait beaucoup trop chaud. Oui. Trop de désir. De désir qui ne demande qu'à s'échapper actuellement.
" D....rew.... Re...tire ta bouche.... Je vais.... Je vais..... "
Non. Il ne put terminer sa phrase. Le plaisir jaillit, à l'intérieur de sa bouche, à l'intérieur de la bouche de Drew. Il avait à présent une respiration saccadée, aussi rouge qu'une tomate. Car il avait honte.
" ... Désolé. "
Il sentit la pression contre son torse s'affaiblir, le permettant ainsi de se redresser, observant toujours aussi honteux Drew à présent tâché par sa semence.
Convoitise feat. Anshu You are the perfect drug, the perfect drug, the perfect drug... ♪
Dégoutant. C’était dégueulasse. Alors c’était ça, que subissaient les filles qui portaient les lèvres entre ses propres jambes ? Bwarf, on y prenait certainement goût. En attendant, c’était pour lui difficile à encaisser. Mais il ne montrait rien. Yeux clos, il s’amusait avec ce nouveau jouet. Oui, il était parfaitement débutant en la matière, mais il avait eu assez de filles entre ses cuisses pour connaître parfaitement la théorie. La pratique n’était pas difficile. Car plus que le goût répugnant, son désir l’animait. Son désir, là, maintenant, pouvait lui faire faire un milliard de choses aussi répugnantes les unes que les autres. Parce-qu’il avait rarement ressentit autant de désir. Il l’avait déja goûté, mais n’en avait pas profité. Depuis, il le voulait. Il le voulait de nouveau. Et il savait qu’après ce soir, cette soif ne serait pas soulagée. Il le savait.
Pourquoi offrir ce plaisir à Anshu ? Pourquoi faire du bien à son ennemi ? Pour son propre plaisir, premièrement. C’était purement égoïste. il ne le faisait pas pour lui. Il ne le faisait que pour ressentir, là, entre ses jambes, le désir, se diffusant dans chaque parcelle de son corps. Ensuite, il faisait ça pour... lui faire du mal. Ah, si il était possible de poser des mots sur ce qu’il ressentait, il serait déjà devenu un auteur milliardaire.
Non, c’était inexplicable. Mais la chose la plus évidente était cette fatalité, que tout deux connaissaient : demain, Anshu regretterait. Demain, Anshu se sentirait faible. Faible d’être le jouet de son ennemi. Faible d’avoir, une nouvelle fois, succombé à son désir. Faible d’avoir été une proie croquée par le Loup. C’est cette pensée qui l’animait. C’est cette pensée qui agitait ses lèvres, sa langue, tournant, glissant. Plaisir et rage. C’étaient les deux moteurs de sa vie. Et ce soir, ils ne se cacheraient pas derrière l’excuse de l’alcool. L’autre fois, elle était réelle, au début. Mais ils auraient pû. Ils auraient pu arrêter à temps. Mais ils ne l’avaient pas fait. Alors ce soir, Drew glissait sa langue le long de son membre. Il le prenait en bouche, mélangeant sa semence avec sa salive. Ses doigts accompagnaient ses lèvres. Toute sa rage s’écoulait dans ce geste. La rage contre Anshu, mais également les autres, qui pourrissaient son coeur jour après jour. Sarah. Marwin. Selwyn. Selphie. Il libérait cette rage, cette nuit. Les gémissements d’Anshu. Il allait les cherchait, les empoignait pour les libérer au grand jour. Assume. Assume, Anshu. Assume qu’il y a quelque chose en toi qu’Aleks ne peut libérer. Quelque chose que seul Drew sait libérer. Chaque gémissement l’empli de fierté, d’arrogance. Chaque tension de ses muscles lui bombe le torse de suffisance. Il n’y a pas de plaisir plus grand que de voir son ennemi dans cet état. C’était la déroutante évidence qui s’imposait en lui.
" D....rew.... Re...tire ta bouche.... Je vais.... Je vais..... " Stop. Les mouvements s’arrêtent. Le liquide s’échappe, et coule. Les iris azur réapparaissent, se plantant dans le regard désolé. Il essuie sa langue sur son bras. “La ferme. Tu parles trop.” Parce-qu’il n’est pas Aleks. Il n’est pas son tendre amoureux, qui va venir lui caresser la tête en l’excusant. Lui s'essuie les lèvres d’un revers de main, sans un regard, sans un mot de plus. Une fois débarrassé au maximum de cette semence, de ce goût acide, de cette texture écœurante, il se redresse sur les genoux. Il ôte son gilet, puis son tee-shirt, les jetant à terre. Parce-que ce n’était pas terminé. Il n’allait pas le laisser filer, sous prétexte que lui était arrivé au bout. Non. Fixant le Prince, encore tout gêné, les yeux au sol, il défit sa ceinture. Et d’un seul geste de la main, défit les boutons de son jean.
Il s’approcha alors de lui. Un regard. Il n’eu aucun mal à le retourner, se positionnant derrière lui. Il aurait pu, alors, le pénétrer, là, maintenant. Sauvagement, comme le lui hurlait son désir. Et pourtant, non. Cette fois, sa réaction, lui-même ne pu se l’expliquer. Il le redressa, comme lui, à genoux, son dos devant contre son torse. Face à eux, le mur, où Anshu déposa sa main. Dans son dos, Drew vint déposer ses lèvres sur sa nuque. Contre toute attente, la brutalité n’était toujours pas là. La douceur de baisers déposés dans son cou. Une main maintenant son torse, leur étreinte. Il sent ses fesses, nues, contre son entre-jambes, et pourtant, il ne le pénètre pas. Non. Il y insère, doucement, un doigt. Allers, retour. Pourquoi ? Pourquoi le préparer ? Impossible de le dire. Expérimentation, peut-être. Peut-être cherchait-il à faire durer le plaisir. Il remuait un doigt, puis bientôt, deux, et trois. Tout en douceur. Il sentait le désir regagner Anshu après sa libération. Oui, il lui infligeait de nouveau cette frustration qu’est le désir. Mais ce n’était que pour mieux partager ce moment.
Attends, quoi ?
Drew déposait des baisers dans sa nuque, une main derrière, l’autre revenue simplement cueillir les deux parties pendantes sous son membre qui se durcissait de nouveau, doucement. Il aimait sentir ce torse. Il aimait toucher son entre-jambes. Cette fois, il profitait. Il profitait de ces sensations inconnues. Alors, il se laissa tomber assis, dos au mur, entraînant Anshu sur lui, face à face. Il l’entraîna à s’asseoir sur son entre-jambes. De ses deux mains, il écarta son fessier, se laissant le passage. Alors il s'immisça en lui, observant son visage, face à lui, légèrement au dessus. Anshu dominait en hauteur, en position, mais c’est bien Drew qui était en lui. Ses mains puissantes vinrent s’agripper à sa taille, et il commença, de nouveau, des mouvements du bassin, lents.
Décharges. Soulagement. Désir. Plaisir. Il laissa tomber sa tête contre le mur, fixant Anshu droit dans les yeux. Il entrouvrit les lèvres, laissant s’échapper un souffle de plaisir.
Dans cette position, Anshu était au dessus. C’était à lui de créer le mouvement leur procurant du plaisir. Il avait le choix. Drew l’avait préparé. Il avait dirigé chaque étape, chaque position jusqu’à ce moment. Et ainsi positionné, Anshu était libre. Il avait le choix. Se retirer, et arrêter, ou rester, là, le membre de Drew en lui, leur lançant des vagues d’un plaisir sans nom. Face à face, à devoir affronter leurs regards.
Drew libère quelque chose en toi que personne d’autre ne parvient à libérer. Vas-tu assumer, Anshu, maintenant que tu ne peux plus te cacher derrière les excuses de l’alcool et du viol ? La brutalité n'est toujours pas là. Vas-tu assumer le plaisir divin qui remue, doucement, tendrement, en toi ? Vas-tu assumer que vous soyez en train, non pas de baiser, mais de faire l’amour ? Peux-tu simplement trouver la force de rompre ce moment ?
Vas-tu plonger dans l’océan azur de ses iris, et te laisser porter par ses puissantes vagues de plaisir ?
Toujours aussi froid. Qu’importe le moment, Drew, comparé à Anshu se battait pour garder son rôle. Il ne baissait pas sa garde, contrairement à lui. Sa bouche se frotte contre son avant-bras. Normal. Ce devait être dégoûtant, pour lui, pour le pur hétérosexuel qu’il faisait. Qu’il faisait. Ses yeux ne quittèrent pas le draps. Car en ce moment, il n’osait pas le regarder dans les yeux. Alors qu’il aurait dû être fier de l’avoir dégoûté de la sorte.
Du coin de l’oeil, il l’observait se déshabiller. Une autre bouffée de chaleur parcourut son corps alors qu’il tournait la tête, minant d’être désintéressé par ce spectacle que trop alléchant. Il déglutit, lentement, bruyamment, tendis que ses muscles se furent encore plus tendus.
" …...... "
En quelques secondes seulement, il s’était retrouvé face au mur, tendis que Drew s’était positionné derrière lui. Sa main, toucha le mur frais, pouvant peut-être atténuer la chaleur qui envahissait son corps à l’heure actuelle. Non. C’était la chaleur qui l’emportait. Et la chaleur n’en avait pas terminé avec lui, le torse de Drew contre le sien. Douce tentation. Cruelle tentation. Ses baisers déposés dans le creux de son cou, sa main, douce, caressant son corps. Des gestes qu’ils ne connaissait pas de Drew. Des gestes qu’il aimait et détestait à la fois. Il voulait que ce moment dure. Le lendemain, il le maudissait. Il savait déjà ce qu’il allait faire. Ce qu’Aleksander allait faire. Car même si il lui cachait, il y a des gestes qui ne trompent pas, et la vérité finit toujours par exploser. Deux fois, déjà. Avec le même. Avec celui qu’il hait. Qu’il déteste au plus profond de ses entrailles. Qui pourrait le faire vomir en un regard. Encore à présent, il ne comprenait pas la nature de ses gestes.
Anshu voulait toujours avoir une réponse à ses questions. Il cherchait toujours quelque chose. Il fallait qu’il arrête, de se prendre la tête pour rien, de réfléchir pour rien. Cette nuit, il allait profiter, et assumer le lendemain.
Un léger soupire s’échappa d’entre ses lèvres alors que le doigt de Drew se glissa en lui. Chaleur électrisante. Douleur mélangée au plaisir. Mais comme la chaleur a su le faire avec le froid, le plaisir prenait le dessus sur la souffrance. Son poing, se serra, tendis que de légers gémissements s'échappèrent de ses lèvres. Oui, ce n’était qu’un doigt. Rien qu’un doigt. Et pourtant, ça lui faisait du bien, tant de bien. Aucune brutalité dans les gestes de Drew. Il se souvenait des sensations qu’il avait ressenti la dernière fois. C’était brute et sec, tout le contraire de maintenant. Drew, changer ? Non. Alors quoi ?
C’était comme s’il ne sentait plus son corps tellement le plaisir était présent. Sa main, se glissa derrière elle pour venir caresser la chevelure de Drew, tendis que trois de ses doigts étaient à présent à l’intérieur de lui. Les sensations qu’il ressentait lui étaient comme inconnues. Comme si, là, à présent, il ressentait quelque chose de nouveau, et ses gémissements devenant de plus en plus bruyant servait simplement à indiquer à quel point il prenait goût à ce qu’il se passait. Mais ils se retirèrent. Et Drew aussi. Son coeur tapait violemment contre sa poitrine, tellement fort que même Drew qui était à présent assis contre le mur aurait pu l’entendre. Ce n’était pas des battements montrant des sentiments amoureux, non. Mais des battement de haine et d’excitation.
Anshu s’était à présent retrouvé sur Drew. Leurs regards, s’affrontant. Mais cette fois-ci, celui de Drew était plus puissant. Qu’importe les positions, même si Anshu le dominait en hauteur, Drew restait puissant. Doucement, il vint en lui. A chaque millimètres qui pénétrait à l’intérieur d’Anshu, un gémissement s’arrachait. Toujours les même. La souffrance et l’extase. C’était ça qui animait leur relation, qu’importe les moment, parfois l’un, parfois l’autre, parfois les deux arrivaient à se frayer un chemin.
Mais heureusement pour lui, Drew était doux. Ses mouvements l’étaient aussi. Il aurait pu être brutal, bestial comme il l’était toujours quotidiennement. Mais là, il n’en fit rien. Anshu leva son menton en direction du plafond, tendis qu’il se délectait de chaque vas et viens en lui. Plaisir ou douleur, il ne saurait dire ce qu’il ressentait à présent. C’était agréable. Ses mains se posèrent sur les épaules de Drew pendant qu’il baissait doucement la tête. Il planta alors délicatement ses ongles dans sa peau pendant qu’il utilisait ses épaules comme appui. Doucement, il remontait, lâchant d’un seul coup la pression. Il grimaça légèrement. Douleur. Il ne réfléchira pas, pas cette nuit. Il essayait de chasser Aleksander de ses pensées, en vain.
Sa gorge, sèche. Il se pencha doucement, mettant un terme aux mouvement, rien que quelques secondes. Ses lèvres rejoignirent celle de Drew, sa langue, caressant la sienne. Rien que quelques secondes, il avala la salive de Drew, rompant par la suite la baiser.
" B...Bon..."
C’était sur ses mots qu’il utilisa une seconde fois ses épaules comme appui, entament alors de légers vas et viens. Il avait la bouche entre-ouverte, les gémissements s’échappant de cette dernière. S’il ne l’aurait pas préparé, il aurait certainement eu mal. Mais ce n’était pas le cas, le membre de Drew en lui ne lui faisait que du bien. Anshu accélera les mouvements, nichant sa tête dans son cou. Ce moment, il voulait qu’il ne se termine jamais. Le matin, il le haissait. La raison de sa venue n’était pas pour ça, il le savait également. Mais qu’importe les conséquences. Il aurait pu, saisir sa baguette, le blesser. Mais il n’en avait pas la force. Car être sa proie lui plaisait.
Il regardait Drew, les yeux entre-ouverts. Il avait l’air de prendre goût à cette situation, lui aussi. Il aurait voulu lui demandait s’il aimait ça, mais ce serait une parole inutile, car la réponse, il la connaissait. Et puis, doucement, il se retira, sous un léger soupire. Non, aucun des deux n’avait joui. C’était loin d’être fini. Doucement, il se mit à quatre pattes, relâchant la pression sur ses bras pendant qu’il posa sa tête sur ses avant bras, regardant Drew derrière lui.
" ...... V...iens... S’il te plaît.. Et... Ne te retient pas."
Car c’est ce qu’il voulait. Pas avoir mal, mais l’avoir en lui. Il le désirait, il le voulait, sentir sa chaleur, tout, tout avoir de Drew. Mets-y toute ta rage si tu veux, dans ces coups de reins.
Convoitise feat. Anshu You are the perfect drug, the perfect drug, the perfect drug... ♪
Vagues.
Écume. Orgasme. Les semences se libèrent, au moment ou Drew se dresse, bras tendus, mains sur le matelas, dos courbé, visage levé au plafond, il sent la giclure qui vient atteindre son cou, glisser sur son torse, tandis que la sienne se libère sur la langue d’Anshu. Ses yeux sont fermement clos, sa bouche, ouverte, ses sourcils, arqués, sa respiration, bloquée. Un mouvement du bassin, pour y déverser la seconde vague. Il pousse un long gémissement, puis un râle lorsque, enfin, le liquide cesse de se répandre.
Il grogne légèrement, un puissant frisson électrisant son corps entier. Il baisse la tête, reprend son souffle, et enfin, se retire de dessus Anshu. Il s’écroule à ses côtés, à moitié sur lui, sur le ventre, la joue contre le matelas, tournée vers lui. Il peine à reprendre son souffle. Parce-que son rôle de dominant est le plus épuisant. Vidé, totalement vidé. Il ferme les yeux, haletant. Et comme la dernière fois, la réalité, brutale, qui revient s’écraser sur lui, lourde, très lourde. " Et maintenant... "
Maintenant...
Pas un mot. Il rouvrit les yeux, les posant, fixes, vagues, quelque part sur la peau hâlée d’Anshu, sans vraiment la voir. Maintenant... Quoi ? Allaient-ils continuer ? Allaient-ils continuer ce jeu dangereux, entre sex et haine, entre désir de mort et désir de chair ? Après tant, tant de plaisir, pouvaient-ils redevenir les ennemis qu’ils étaient ? Oui. Sûrement. Car c’était, comme ce désir, plus fort qu’eux. “Il va falloir trancher.” Souffla t-il, soudainement, sans ciller. “Choisir. Haine ou désir. Ennemis ou amants. On peut pas continuer comme ça.” Parce-que c’était trop difficile. Même pour lui.
Parce-qu’il n’en pouvait plus, d’être esclave de ses pulsions. Il était épuisé. Il était fou.
Ils étaient fous, fous l’un de l’autre. Car il n'y a pas besoin d'Amour pour ça.
Son corps quitta le sien, laissant l'air frais caresser son corps encore si chaud. Il était tout bonnement dans la merde. Mais malgré ça, il ne regrettait rien. Chacun de ses moments resteraient encrés dans sa mémoire. Des souvenirs nettement plus précis que ceux où ils avaient bu.
La question de Drew, il voulait l'éviter. Car il n'avait simplement aucune réponse. Il se redressa alors, essuyant d'un revers de main le reste de la semence qui s'était logé sur son visage. A présent au pied du lit, il soupira, le regardant.
" Je sais pas. Je te l'ai dit tout à l'heure. Je ne connais ni le but ni la nature de notre relation, Drew. "
Quelques secondes de pause, il se leva.
" Je vais prendre une douche. "
Il se dirigea vers la salle de bain. A mit chemin, il se pinça une lèvre. Un regard jeté sur la fenêtre. Le soleil ne s'était pas encore levé. Son coeur battait à tout rompre. Il serra finalement les poings, tournant les talons, faisant demi-tour pour forcer Drew à se relever, le tirant par le bras avec lui dans la salle d'eau.
" Toi aussi. Tu vas pas rester comme ça. "
Anshu entra, accompagné de Drew, fermant la porte derrière lui. Pas un regard sur le miroir. Lumière éteinte, la lune éclairant simplement la pièce. Il le lâcha, quelques instants, pour régler l'eau à une température ambiante.
" Je te déteste, Drew. Je te hais. Mais j'aime également ces moments en ta compagnie. "
Il pinça le bras de Drew, l'entraînant dans la douche avec lui. L'eau, ruisselait sur leurs corps. Le regard d'Anshu, planté dans le sien, son visage, près du sien.
" C'est tout aussi frustrant pour toi que pour moi. On est bizarre, Drew. C'est comme ça. Même en se haissant du plus au point, soi toi, soi moi reviendra vers l'autre. C'est inéluctable. "
Doucement, il se décola, son dos rejoignant le mur. Car la douche était quand même étroite, suffisant quand même à les faire rentrer tout les deux. Sa main passa dans sa longue chevelure. Sa semence les avait touchés. Lui, ça ne faisait rien. Mais ses cheveux, c'était autre chose. Il n'aimait pas recevoir quoi que ce soit sur ses cheveux. Rien, seul lui était en droit de les toucher. Il râlait même quand Aleks les touch... Ah, Aleks. Oui. Il fallait y penser. Il fallait déjà réfléchir à sa défense.
Non. Il n'avait aucune défense. Avant, il avait l'alcool. Là, il était sobre, parfaitement sobre. Il était conscient de ce qu'il faisait. Il était conscient qu'Aleks ne comptait pas lui pardonner. Abus de confiance, simplement.
Il serra légèrement ses poings, tendis que son visage encore légèrement rouge reprit encore cette même couleur. Il avait les dents serrées, les paroles subtilement soufflées.
"Je sais pas. Je te l'ai dit tout à l'heure. Je ne connais ni le but ni la nature de notre relation, Drew. " Le jeune homme resta immobile, silencieux, impassible. Epuisé, il avait déja du mal à analyser tout ça dans son état normal, alors à cet instant... " Je vais prendre une douche. " Silence. Il ferma les yeux, toujours étalé sur le ventre, affalé de tout son long, son bras pendant hors du lit. Et soudainement, il sentit les mains d’Anshu s’en emparer. " Toi aussi. Tu vas pas rester comme ça. " “Mmh.” Grognant, Drew finit par capituler, n’ayant même pas la force de résister. Ils entrèrent dans la salle de bain, et ni l’un ni l’autre ne prit la peine d’allumer la lumière. C’était mieux ainsi. Mieux valait ne pas éclairer la situation. Ici, dans la pénombre, cela donnait une impression de rêve, de faux, de mensonge. Oui, peut-être que tout ceci n’était pas réel. Rêve ou cauchemar, il ne pouvait même pas le dire. Embrumé.
" Je te déteste, Drew. Je te hais. Mais j'aime également ces moments en ta compagnie. " L’eau coulait désormais sur eux, et Drew s’était enfermé dans un mutisme, le regard fixé au sol, sur le carrelage de la douche. Parce-que c’était trop compliqué. Parce-qu’il n’étais pas à l’aise, là, comme ça, avec Anshu, dans cette intimité douce, cette... relation ? Qu’était-ce ? Qu’étaient-ce que ces deux hommes se douchant ensemble après l’amour ? Il déglutit, fixant inlassablement le sol, immobile, alors qu’Anshu approchait son visage du sien. "C'est tout aussi frustrant pour toi que pour moi. On est bizarre, Drew. C'est comme ça. Même en se haïssant du plus au point, soi toi, soi moi reviendra vers l'autre. C'est inéluctable. " Oui. Il le savait. Il le savait parfaitement. Car il sentait cette attirance. Plus que du désir sexuel. C’était... un besoin. Une drogue. Et plus il en prenait, plus il en voulait. Il ferma finalement les yeux, levant la tête sous l’eau alors qu’Anshu s’était éloigné, s’appuyant contre le mur. Drew passa sa main dans ses cheveux, se frotta le visage, à plusieurs reprises, puis le torse. Muet. Pensif. Il tentait tant bien que mal de faire le vide dans son esprit, se focalisant sur l’eau perlant sur son visage, son cou, ses épaules, son dos. Il se cambra légèrement, se faisant craquer les os, se détendant les muscles, soufflant.
" Pourquoi... Tu es apparu dans ma vie, Drew... " Il ouvrit les yeux, fixant un instant le plafond, son visage toujours levé vers le pommeau de douche, l’eau tombant directement sous son menton. Une seconde. “Parce-que chacun doit avoir un adversaire à sa taille, je suppose.” Souffla t-il, son regard glissant une seconde sur lui avant de se baisser sur le sol, laissant l’eau couler sur sa nuque, fermant de nouveau les yeux. Soupir. Quelques instants après, la mousse purifiait leurs corps. Comme pour expier leur péché. Se laver de leurs erreurs. Effacer les traces. Le silence était revenu, depuis. Ils se rincèrent, et Drew sortit le premier de la douche. Il saisit la première serviette qui traînait, l’enroulant autour de sa taille. Pudeur inutile. Il était resté silencieux, car il ne savait que dire. Tout était trop complexe. Tout les dépassait complètement. Il s’appuya sur le lavabo, bras tendus, à l’endroit même où il avait pénétré Anshu avec tant de plaisir. Il fixa son propre reflet dans la glace, ses mains se crispant légèrement autour de la céramique. Une prison. Une prison de ténèbres. Un pacte entre diables. Ses yeux azur glissèrent sur le reflet d’Anshu, qui venait d’apparaître derrière lui. Un instant. Un regard. Il déglutit. “J’ai faim.” Fuyant le regard, il se redressa, abandonnant son reflet. Et comme chez lui, il se dirigea vers la cuisine, toujours nu sous sa serviette nouée à la taille. Il fouilla le frigo, les placards, se saisit finalement d’un saucisson qu’il découpa en rondelles, mangeant avec appétit. Il s’était tourné dos au plan de travail, face au salon, face à Anshu qui s’approchait, venant piquer une tranche. “T’es pas sensé ne pas manger de porc, toi ?” Banalité. La religion. Voila un sujet, parmi des milliers d’autres, qu’ils n’avaient jamais abordé. Parce-qu’Anshu et Drew ne discutaient pas. Ils criaient, gémissaient, grognaient, s’insultaient, se menaçaient, mais ne parlaient pas. Pourtant, ce soir, pour la première fois, il ressentit l’envie de rester là. Avec lui. Et pour la première fois, il eut un nouveau désir : celui d’être deux personnes normales.
Soupire. Regard. Dents serrées. « C’est pourtant si.. » Stop. « Si… » Stop. « Rien du tout. » Voilà qui est mieux, Anshu.
Il regarda Drew sortir, silencieux. Son regard avait glissé tout le long de son corps, pour finalement, remonter jusqu’à son visage. Silence. Personne n’avait décroché un mot depuis tout à l’heure. Malaise, sans doute. Ou peut-être qu’ils n’avaient simplement rien à se dire. Si, pourtant ils en avaient, des choses à se dire. Mais ça n’avait pas plus d’importance que ça. Si, ça en avait. Peut-être. Il n’y avait jamais réellement pensé, rien, ni à son passé, ni à sa famille, car lui et lui seul occupait ses pensées. Il écoutait, quelques secondes, l’eau perler sur son corps pour se poser sur le carrelage encore mouillé, sous un léger bruit, sourd, à peine audible.
Finalement, il sortit à son tour de la douche, jetant un regard sur le miroir, dans le reflet de Drew. Silence. Apaisant mais écrasant. La tension était tendue ? Non, elle ne l’était pas. Il regarda de ses yeux ambrés Drew quitter la pièce. Sourcils froncés. Qu’importe. Il saisit d’une de ses mains une serviette, la posant sur sa tête avant, d’aller saisir le draps qui avait été rapidement ôté tout à l’heure pour le renfiler autour de sa taille, espérant que, cette fois là, il reste à son endroit initial. Son talon écrasa sa chevelure, et il en fallu de peu qu’il mange le sol. Il grogna, passant sa main dans ses cheveux pour en faire passer une partie devant son épaule. Détaché, ses cheveux étaient plus long, et il devait être deux fois plus prudent pour marcher. « Faudrait que je songe à couper ne serait-ce que les pointes… » Absurde. Paroles prononcées en l’air, comme ça.
Regard en direction de Drew. Quelques secondes. Puis, il s’approcha, doucement. Son ventre ne criait pas famine, mais la gourmandise, elle était bien là. Il n’était pas spécialement difficile culinairement parlant, il avait simplement horreur des sucreries et préférait davantage les plats épicés. Si en Egypte il mangeait ce qu’il voulait, Prismver n’était pas pareil et il a donc su s’adapter à la nourriture et aux préférences de ce pays.
Il porta donc une rondelle de saucisson à sa bouche, jetant un regard à Drew suite à sa remarque. Yeux plissés. Evidemment. Il soupira, posant une main sur le plan de travail qui lui servait d’appui. « Si. Mais je m’en fiche un peu de la religion. Si je ne crois pas en moi-même, ce n’est pas pour croire en Dieu. » Il leva le regard, plantant ce dernier dans celui de Drew. « Je ne crois que ce que je vois. Idolâtrer un dit dieu n’est qu’une perte de temps, et ce, qu’importe les religions. » Soupire. C’était son point de vue. Et même s’il aurait voulu faire un parfait musulman, ce serait tout bonnement impossible. Il entendait déjà assez comme ça répéter que même si Allah pardonnait, il n’oubliait pas. Et avec tout ce qu’il avait fait, penser pouvoir gagner le salut ne serait qu’une leurre éphémère. Pas de paradis ni d’enfer. Simplement attendre que les insectes viennent bouffer votre cadavre.
Un léger silence avait refait surface. Mais cette fois là, c’était Anshu qui avait prit l’initiative de parler.
« Drew ? » Il le regarda quelques instants. « Ne veux-tu pas m’en dire plus sur toi ? » Un caprice. Simplement. « Je veux dire, je ne connais rien de toi à part… Hm… Ton nom, ta maladie… Je crois. » Une gentillesse que lui même ne connaissait pas. Car le jour, il avait beau être le plus exécrable possible, la nuit, c’était un tout autre Anshu.
Il haussa les épaules. « ‘fin, ta vie n’est peut-être pas si passionnante de ça. Je veux juste… » Stop. « ... Laisse tomber. » Il serra les dents, le fixant. Doucement, il avala sa salive. Doucement, il serrait ses poings. Puis, il s’avança, entourant ses bras autour de l’écossais, l’attirant vers lui, déposant son menton sur son épaule. « Tu m’énerve, Drew. » Soupire. Ce n’était pas une reproche, rien, il râlait, comme il savait si bien le faire, resserrant petit à petit l’étreinte. « C’est ta faute si je perd mes moyens. » Soupire. « Regarde ce que tu me fais dire, sérieux. » S’intéressait-il vraiment à lui, à sa vie ? J’en sais rien. « Ça m’énerve juste…. D’en savoir aussi peu sur toi. »
Parce que si j’en savais plus, j’aurais pu te détruire, plus violemment. Mais pourquoi, devoir à chaque fois vouloir le briser ? Pourquoi toujours vouloir ce but de destruction charnelle, mentale ? Pourquoi ne pas agir normalement ?
Suis-je réellement voué à une lutte constante avec Drew ? Franchement. Ça me fatigue. Je ne veux pas capituler. Mais je n’en peux plus.
« Si. Mais je m’en fiche un peu de la religion. Si je ne crois pas en moi-même, ce n’est pas pour croire en Dieu. » Regard. Des mots lourds de sens. Très lourds, pour qui savait les entendre. Pour qui savait les décrypter. Et une chose était sûre : Drew les entendait. Parce-que nul ne l'intéressait autant qu’Anshu. Nul ne le captivait autant que lui. Nul ne le passionnait plus que lui. Il était devenu plus qu’un ennemi. Il était devenu celui qui hantait ses pensées, jour et nuit. Celui qui hantait chaque seconde de sa vie. Ses peurs, ses désirs. Sa haine. Sa passion. Anshu était la chose la plus intéressante que Drew ait pu croiser dans sa misérable vie. Et il savait que c’était réciproque. C’est ce qui rendait la chose plus intéressante encore. Alors, ils plaçaient beaucoup d’espoirs l’un dans l’autre. Des promesses. La promesse d’être le meilleur ennemi. La promesse de s’attirer toujours autant, même après quelques relations. La promesse de continuer de faire vibrer leurs coeurs, leurs muscles, leurs esprits, leurs douleurs, leurs peines, leurs peurs. Tant de promesses.
Et Anshu ne l’avait jamais déçu. Il était à la hauteur. Même plus encore. il était celui qui rendait sa vie intéressante. La vie n’est qu’un jeu, et Anshu en est l’adversaire. Vivre pour l’affronter. C’était le seul but de son existence, désormais. Mensonges, trahison, amitié, passion, jeu, sex, violence. Tout les coups étaient permis. Absolument tous. A cet instant même, Drew pouvait saisir son couteau pour lui transpercer le ventre. Il le voulait. Il le pouvait. Il pouvait également l’embrasser là, maintenant, car il en crevait d’envie. Il pouvait le frapper. Il pouvait le baiser. Il pouvait le tuer.
Une relation passionnante, car elle n’était faite que de choses inattendues. On ne pouvait jamais savoir. On ne pouvait jamais prévoir. Mieux qu’un film passionnant. Mieux qu’un sport éprouvant. Mieux qu’un jeu effrayant, qu’un roman poignant. La vie. La vraie. Auchan. A chaque instant, tout pouvait basculer. Une adrénaline permanente. Des muscles tendus, la peur. Le plaisir de partager tout ça. De savoir que tout est réciproque. Sentiments. Pas ceux d’un couple. Pas ceux d’ennemis. Bien plus, bien plus que tout ça.
« Je ne crois que ce que je vois. Idolâtrer un dit dieu n’est qu’une perte de temps, et ce, qu’importe les religions. » « Je suis d’accord. »
Calme. Il porta une nouvelle rondelle de saucisson entre ses lèvres. Le sel. La viande. Délice. Un de ces aliments qui ne requiert pas de faim. Juste de la gourmandise. Oui, peut-être que finalement, Anshu et Drew n’étaient que des gourmands, dans leur relation. Des gourmands affamés. Suicidaires. Ah, essayer de comprendre n’était qu’une perte de temps pure et simple. « Drew ? ... Ne veux-tu pas m’en dire plus sur toi ? Je veux dire, je ne connais rien de toi à part… Hm… Ton nom, ta maladie… Je crois. » Un regard. Méfiance. Mais la demande était légitime, en cet instant de paix. Parce-que, finalement, ils se passionnaient l’un pour l’autre. Car même en instant de paix, ils en redemandaient. Encore, et encore. Encore de Drew. Encore d’Anshu. Plus, toujours plus. Et ce qu’il fit, ce qu’il lui dit par la suite ne fit que confirmer ses pensées. Confus, gêné, fier, Anshu supportait mal de faire une telle demande. De s’avouer esclave de cet intérêt. Esclave de cette relation. ils l’étaient tout les deux. Mais comme dans toute relation, surtout de leur nature, l’un domine, et l’autre est dominé. Dominé par toutes ces choses qui constituent leur lien si complexe. Anshu était dominé, dominé par tout cela. Et il ne pouvait se retenir de faire ces confidences. Drew était lui-même esclave de leur relation, mais parvenait à rester fort, fier, dominant.
Pourtant, lorsqu’Anshu le prit dans ses bras, dans une étreinte chaleureuse, à la recherche de réconfort, à la recherche d’un amant rassurant, bien loin de la culpabilité qu’il pouvait avoir envers Aleksander, Drew ne pu s’empêcher de fléchir à son tour. Parce-que, si Anshu savait le rendre plus fort que jamais, il parvenait aussi, désormais, à le rendre faible. A lui, il pouvait montrer ses faiblesses. Parce-que mêmes les plus forts ont leurs faiblesses. Titans, colosses aux pieds d’argiles, les deux teignes de l’école, les deux brutes, les deux parias, ici, s’enlaçaient dans la confidence. En secret. Dans l’obscurité. Libérés de tout, et à la fois, prisonniers de leur passion.
Suis-je réellement voué à une lutte constante avec Anshu ? Ne puis-je pas, ne serait-ce qu’une fois, baisser mon bouclier ?
Drew inspira, ne prenant pas part à l’étreinte, mais ne s’en dégageant pas non plus. Parce-qu’il y était bien. Parce-qu’il ne voulait pas s’abaisser à cela. Parce-que ‘il ne voulait pas qu’il le lâche. Parce-qu’il ne voulait pas se l’avouer. Bien. il déglutit. Inspira. Et alors, abaissa son bouclier d’acier.
« Je suis né en Ecosse. J’ai grandis sur l’île. J’ai découvert mon pouvoir à 15 ans. J’entrais par effraction dans le pensionnat pour voir une fille, quand Nemesis m’a choppé et a découvert mon don.» Il déglutit. Une fille. Bien plus que ça. Sarah. Mais jamais, jamais Anshu ne devait savoir cette partie de son histoire. Il s’arrêta un instant. Que pouvait-il bien dire de plus. Il soupira, laissant ses mots exprimer ses pensées. «J’ai une soeur jumelle. Elle va...» Entrer à Prismver. Pepper. A Prismver. Cette nouvelle effrayait Drew, surtout à cet instant précis, alors que le regard vénimeux d’Anshu venait lui perforer l’esprit. «... partir vivre au Canada. Elle va me manquer.» Ne pas savoir. Anshu ne devait pas savoir que Pepper arrivait. Il apprendrait forcément un jour ou l’autre la présence de la seconde Bolton à Prismver, mais ce jour devait arriver le plus tard possible. « Le reste, tu le sais. » Sa maladie. Son caractère. Sa solitude. Non, il ignorait encore beaucoup. Selwyn, Selphie, Sial, Jim, Jared. Mais malgré le drapeau blanc hissé, Drew n’était pas stupide au point de lui fournir les épées à lui planter dans le corps. « A ton tour. » Donnant donnant, pour ne pas avouer que sa vie l'intéresse au delà de la recherche d’épées à, à son tour, lui planter dans le dos. « Je veux savoir qui tu es. D’où tu viens. Et pourquoi un Prince a quitté sa nation.» Il se défit légèrement de son étreinte pour le regarder dans les yeux, prêt à analyser, inlassable combattant, la moindre faiblesse traversant son regard. Oui, mieux valait se concentrer sur la stratégie plutôt que sur les cette sensation étrange, agonisante, qui le forçait à en vouloir toujours plus de lui, jusqu’à savoir qui il était réellement.
Des paroles calmement prononcées, raisonnant cependant à travers tout le cabanon. Anshu écoutait avec beaucoup trop d’attention chacun de ses mots, prenant également part à la chaleur corporelle rassurante et apaisante que dégageait celui qu’il aimait et détestait à la fois.
Anshu ne fut pas plus surpris que ça à l’entente du prénom de Nemesis, car il les avait déjà aperçus quelques fois ensemble, et ils ne peuvent qu’avoir un lien, même quelconque. En réalité, sa vie n’était vraiment pas passionnante. Peut-être même la plus ordinaire du monde. Mais malgré ça, ça l’intéressait.
Une soeur, tu dis. Hmpf. Je me demande bien comment elle fait pour te supporter. Sarcasme. Sourire en coin. Mais ce dernier disparut bien rapidement. Lui ? Qu’avait-il a dire sur lui ? Tant de chose. Était-il vraiment obligé ? Sans doute.
Drew s’était à présent défit de l’étreinte et l’avait fixé. Trop d’insistance. Mais là n’était pas la question. Etait-il réellement capable de lui dire quoi que ce soit ? Drew était vil et fourbe. S’il se confierait à lui, maintenant, il utiliserait sa souffrance pour lui faire du mal. Il ne devait pas prendre ce risque.
Il sentait son visage se crisper et ses sourcils se froncer, ses muscles se tendre. Sa gorge, nouée. Comme si il avait envie de tout recracher, son passé, sa haine, comme si Elle enserrait sa gorge avec une force brute et bestiale, lui offrant alors la pire des douleurs imaginable. Passant une de ses mains devenues moites sur son visage, il se reprit, doucement, à son rythme.
Moi… Je n’ai pas grand chose à dire. Banalité affligeante. Mensonge. Ma mère est morte après... Après m'avoir eu. Vérité affligeante, cette fois-ci. Car mentir est plus simple que dire de vraies choses. Mon père s’est cependant bien occupé de moi. Je ne sais même pas si ce… manque m’atteint tant que ça. Tissu mensonges malgré tout bien convaincant. Mais son expression faciale démontrait un Anshu bien frustré et tendu pour réellement être dans son état normal. C’était tellement contradictoire et risible. J’ai finalement quitté le pays à mes douze ou treize ans, je sais plus trop. Ils étaient tellement ennuyeux…
Était-ce réellement nécessaire d’en dire plus ? Ça devait suffire. Car s’il détaillait davantage, il aurait sans doute été incohérent dans ses propos, et encore plus incrédule. Contente-toi de ça. Son regard quitta alors le sien, tendis qu’il plaquait nerveusement sa main contre le plan de travail.
Je suppose que tu restes dormir ici ce soir ? Ce n’était pas une question, mais un ordre. Parfaitement. Car on ne peut rien refuser à Anshu. En théorie. Et puis si quelqu’un le grillait dehors à une telle heure, il aurait eu chaud au cul. Bien que cette conclusion n’était pas pour lui déplaire, il préférait le garder pour lui pour l’instant. Car tous ces gens autour de lui, un allait un jour lui mettre des bâtons dans les roues. Alors il devait et voulait conserver cette néfastité que trop présente dans le coeur de Drew. Car si jamais il s’illuminerait, Anshu serait plus désintéressé qu’autre chose. Parce que l’obscurité et la haine lui va mieux que quiconque, et qu’il porte plus d’intérêt pour lui que pour sa propre vie. Simplement. Si jamais il le lâcherait, ce serait la fin.
Un bâillement, léger, plaçant le plat de sa main devant sa bouche. Car il se faisait tard, et que tout ça était tout de même fatiguant. D’un côté, il aurait voulu dormir. Mais de l’autre, le matin, il le haïssait. Encore plus que l’autre nuit. Demain, ils ne partageraient plus cette complicité. C’était plus que décevant. Car au fond, il aimait être en rage et en nervosité permanente avec lui. Mais d’un autre côté, il aimerait aussi partager ces moments intimes, de tendresse. C’était tordu. Trop tordu. Là, à l’heure actuelle, il s’avouait vaincu. Non pas par Drew. Mais par ses sentiments.
Des paroles. Un récit. Drew écoutait. Une main passée sur son visage. un regard, des lueurs qui y dansent, au fond. Discerner le faux du vrai. Réalité, mensonge. Ignorance. Il ne savait rien de son passé, et Anshu était trop bon menteur pour qu’il puisse y voir clair. Encore un point commun. Peut-être qu’ils étaient, finalement, bien trop semblables. Des aimants. Ils s’attirent, se repoussent. Force attractive, les collant l’un à l’autre, rejet incorruptible. Toi, moi, nous. Une alchimie trop parfaite. Un acide. Un acide qui brûle tout sur son passage. Détruit. Détruit tout. Se détruit lui-même. « Je suppose que tu restes dormir ici ce soir ? » Tout se mélange. Tout s’embrouille dans son esprit. Pas seulement maintenant, non, c’était un état permanent. Drew était ce corps qui se déplaçait, l’esprit noir, noir de gribouillis, noir de poussière, noir de charbon. Drogué. Drogué d’Anshu. Drogué de ses sensations. Drogué de ses passions. Alors, sans un mot, il déglutit, et se redressa du plan de travail. Pas une seconde d’hésitation. Sûre, sa main vint se glisser derrière sa nuque, et ses lèvres se déposèrent contre les siennes. Humide. Un baiser. Yeux clos. Lèvres entrouvertes. Il glissait sa langue tout contre la sienne, venant la chercher. Venant à chercher ce contact réconfortant. Ce contact dont il ne pouvait plus se passer. Un besoin. Une envie. Un manque. Rien à voir avec les pulsions, cette fois. Non, un manque, dans sa poitrine. Sous son torse. Un besoin du coeur. Il donne de l’affection dans ce baiser. Tendresse. Douceur. Intensité. Langoureuses, les langues s’enroulent. Ses yeux sont clos, avec force. Fermer les yeux, toujours, sur une réalité qu’on ne veut pas voir. Il colle son corps contre le sien, car il l’aime, ce corps. Il aime le sentir contre le sien. Toujours ce besoin. toujours cette drogue. Parce-que ce corps lui fait plus de bien que tout autre. Sa main, puissante, est venue se poser sr celle d’Anshu, sur le plan de travail. L’une sur l’autre. Pouvait-il seulement imaginer que dans quelques jours, leur position serait la même, et qu’Anshu y planterait une dague de glace, perforant, ensemble, leurs mains ? Oui. oui, il pouvait l’imaginer. Car au milieu de ce baiser, à tout les instants, ils pouvaient se blesser, se tuer. La passion n’en était que plus forte. Et, torse contre le sien, il aurait juré sentir le battement de son coeur, juste une seconde.
Il rompit alors le baiser, aussi soudainement que ce qu’il l’avait commencé. Et sans un regard, il quitta la cuisine, se dirigeant vers la chambre. Quatre lit. Dormir dans celui d’Anshu signifiait passer la nuit avec lui. Se poser dans un autre signifiait fermer les yeux, encore. Rejeter, encore. Repousser, toujours. Ses pas le menèrent, instinctivement, vers l’un des trois lits vides, refusant celui de l’égyptien, là ou, il y a une heure de cela, ils se donnaient l’un à l’autre dans le plus divin des plaisirs. Il se laissa tomber sur le matelas, et se tourna aussitôt face au mur, dos à la pièce, et à Anshu. Parce-qu’il ne pouvait se résoudre à assumer. Rejet. Non. non, car à cet instant, ce qu’il désirait plus que tout, c’est que le corps d’Anshu vienne se coller contre son dos. Parce-qu’il ne pouvait faire le geste, il espérait que lui en ait la force. Fierté. Résolution. Faiblesse inavouée. Cause i can’t, do it for us, please, do it for me, i need you.
Esprits finalement repris. Il détourna quelques instants la tête afin d’observer la pendule. Tard. Plongeant une seconde fois son regard dans celui de Drew, il n’eut pas tellement le temps de penser à quoi que ce soit. Cette main masculine et tellement familière s’était posée derrière sa nuque. Frisson éphémère. Puis, cette chaleur corporelle et ces lèvres dont il ne se passait pas, qu’il voulait toujours plus.
Le comble.
Leurs langues, loin de l’agression, elles, se caressaient, tendres, subtiles. Loin de ce qu’on pourrait imaginer d’eux. Mais c’était parce qu’ils cherchaient autre chose que de la haine, ils étaient en quête d’un met beaucoup moins convoité. Sa main, elle, se glissa dans son dos, le ramenant toujours plus vers lui. Et puis… Et puis.
Le baiser, rompu. La boule qui occupait alors sa gorge se faufila alors jusqu’à son coeur. Il le suivait du regard, se diriger vers la chambre. Ce vide. Cette froideur qui avait l’air de lui glacer le corps, cette main, il la voulait encore contre lui, non, il voulait tout son être contre lui.
Sans le suivre, Anshu s’en alla donc vers la salle de bain, fermant la porte derrière lui. Son propre regard s'exécutait lui-même. Il ôta la serviette qui avait glissé jusqu’à ses épaules, se passant un coup d’eau sur le visage, restant alors quelques instants, le regard plongé dans le marbre blanc de l’évier. Quelques minutes passèrent sans qu’il ne bougea, décidant par la suite de sortir de sa cachette si pitoyable pour, finalement, rejoindre la chambre. Une douleur emplissait peu à peu son bassin, limitant progressivement ses pas.
Un regard, sur son lit. C’est vrai, il n’allait pas dormir dedans. C’était quand même sale. Soupir. Trop tard pour aller laver ses draps. Son regard vrilla alors instinctivement sur le lit où était couché Drew. Silence devenant pesant. Il ne bougea pas, le fixant alors. Il devait sans doute être fatigué, dormir, ou pas. Un léger sourire se faufila entre ses lèvres tendis qu’il s’approchait, s’asseyant finalement au pied du lit, rampant vers l’écossais pour scruter son visage.
Puis, il se laissa tomber, derrière lui, sa main soutenant sa tête tendis qu’il tracait sa colonne vertébrale avec son index. Quel goujaat ce Drew. M’abandonner de la sorte dans la cuisine alors qu’on venait de passer une nuit en amoureux. Ça te ressemble bien, ça. Sarcasme bien rapidement disparu tendis qu’il embrassa son cou, susurrant quelques mots au coin de son oreille. Mais je m’en fiche, c’est ce que j’aime aussi de toi.
Écartant légèrement son visage de son conduit auditif, il entoura un de ses bras autour de son torse, lui permettant alors de se coller contre lui. Son front, quant à lui, se posa dans son dos, de même que son souffle chaud qui effleura chaque parcelle de sa peau. Sommeil. Il détestait Morphée, à un tel point. Mais d’un côté, il lui rendait service. Car demain, il pourra alors voir si ce qu’il avait ressenti ce soir pour Drew n’était qu’une leurre éphémère, ou s’il devait se rendre et accepter la pure et simple vérité qui paraissait pourtant si évidente.
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Sujet: Re: Convoitise.|| PV ANSHU || 
Dim 18 Aoû 2013 - 3:47
