Une rencontre tout feu tout flamme [PV.Aria]

Le soleil caressant ma peau, le vent faisant voler mes cheveux. Voilà pourquoi je suis sortie au parc. Ça fait tellement de bien d'être dehors, de s'évader après ces journées de cours. En passant je tape dans une canette qui avait le malheur de traîner. Pourquoi on est obligée d'aller en cours ? On loupe tellement de choses dehors, pendant qu'on est enfermées à l'intérieur à devoir écouter ses profs parler sur des trucs inutiles.
C'est bien beau d'être dehors, mais je suis toute seule. Je m'assois sur un banc et réfléchit à ce que je pourrais faire. Oh, mais il y a de l'eau devant ! C'est pas trop dans mes habitudes de m'entraîner à améliorer mon pouvoir, mais que voulez-vous. J'y peux rien moi si je m'ennuie. Je le rapproche du bord et me concentre. Si je pouvais ne pas congeler toute l'eau ce serait bien aussi. Mais je maîtrise pas du tout ce pouvoir. On verra bien ce que ça donne. Je ferme les yeux, me concentrant de toute mes forces, visualisant l'image de ce que j'aimerais faire dans ma tête. Je rouvre les yeux et un petit sourire apparaît sur mon visage. Bon, c'est pas encore parfait, mais j'ai réussi à faire quelque chose d'à peu près ressemblant. Je le prends dans mes mains et découvre... un cœur. Un cœur ? UN CŒUR ?! D'où est-ce que je voulais un cœur ! C'est pas ça que je voulais moi ! C'était... je sais plus, mais en tout cas certainement pas un cœur. Saleté de pouvoir qui comprend rien.

Je m'apprêtais à partir, tenant le cœur en glace. Je trouverais bien quelqu'un à qui le donner. Pourquoi pas Lara, ça lui plairait à Lara. En fait j'avais qu'une idée, c'était le refiler à quelqu'un pour m'en débarrasser. Mais il y a des flammes qui viennent le faire fondre. Par réflexe je le lâche, c'est que ça brûle le feu. Je cherche du regard l'auteur et le découvre très vite. La fille là, aux cheveux roses. C'est elle qui ose râler ? Alors que, pour une fois que j'arrive à faire quelque chose, elle me le transforme en eau ? Ça va mal se passer pour elle. Je m'avance vers elle. Oh. Je crois que je l'ai déjà vu. La soirée de l'autre fois. Mes souvenirs sont peut-êtres brouillés mais j'en suis sûre, c'était elle. Mais c'est pas pour ça que je vais me laisser faire.

- Non mais t'as cru que t'étais qui ? T'es venue comme ça et hop tu le fais fondre ?

Ça m'énerve les gens comme ça, qui se croient tout permis ! Je sais, j'en fais partie... Mais c'est pas une raison ! Le travail de l'autre ça se respecte ! Je ferais mieux de me taire moi, plutôt que de dire des trucs comme ça.

Malheureusement je pourrais pas faire grand chose sur elle, à part si je la pousse dans l'eau. Eh mais, c'est pas une mauvaise idée ça. Le petit sourire naissant sur mes lèvres devrait suffire à la prévenir. Au moindre geste, j'hésiterais pas à la foutre à l'eau pour qu'elle se débrouille ensuite à faire fondre ma glace. Bien sûr, si elle veut bien se former, ce qui serait un vrai miracle.
Réflexion faite : Je n'ai rien du tout contre elle, à part mes poings. Et deux filles qui se battent c'est pas hyper jolie.

Ouais, ma réaction était exagérée. Je m’en rends compte maintenant. Mais c’est la première fois que j’arrive à faire quelque chose en le voulant, sans que mon pouvoir ne fasse des siennes. Est-ce que j’aurais mieux faire de me taire ? Oui, sûrement. Non ! Je ne sais pas pourquoi elle a fait ça, mais ça ne se fait pas. Point à la ligne. Que… comment ça mon petit copain ? Ah ! Elle a cru que je l’avais fait exprès de faire un cœur ? Si elle savait que j’aurais voulu faire n’importe quoi, mais autre chose que ce cœur... Je pense qu’elle aurait réagi exactement de la même manière. En plus je n’ai même pas de copain ! Mais, alors que j’allais lui répondre, elle se détourna, m’ayant avant demandé si j’avais fini de piailler. Elle a cru que j’allais restée là et la laisser filer ? Très bien. Je marche derrière elle. Je ne cherche pas à ce qu’on commence à se crêper le chignon, bien que je n’en aie strictement rien à faire, mais je ne la laisserai certainement pas me laisser comme ça.

- T’as cru que j’avais voulu, non, juste eu même l’envie de faire un cœur ? C’est tellement… nian nian ces trucs, c’est bon pour les filles qui vivent le premier amour. En plus j’ai même pas de copain.

Ayant dit tout ce que j’avais à dire, je repars en sens inverse. Ah non. J’ai oublié un truc. Je tourne ma tête vers elle puis lui lance :

- Au fait, je suis désolée pour toi. Le mec qui t’a jeté devait vraiment compter pour toi pour que t’en veuilles à un malheureux cœur en glace. Non, en fait, je ne suis pas désolée. Ce serait être hypocrite. Sur ce.

Et cette fois je m’en vais réellement. Peut-être que je ne l’ai pas remise en place comme je l’aurais voulu, mais au moins j’ai pu dire certaines choses. Et ces choses-là ne sont pas vraiment très sympathiques.

Touchée ! On dirait bien que le sujet là, j’aurais dû l’éviter. Trop tard. On ne peut pas retourner en arrière. Je la sens venir derrière moi, pour m’attraper les bras. Ça fait mal, mais ça ne servirait à rien de se débattre, je sens qu’elle est décidée. Je soupire mais c’est trop tard. Je vois où elle veut en venir. Oh non, pas l’eau ! C’est pas possible ! Que… Je m’approche de plus en plus, et je commence déjà à fermer les yeux. Mais… j’ai mon chemisier qui est blanc ! Oh non non non ! Mais c’était trop tard. Je la sentis me lâcher les bras pour me pousser ensuite dans l’eau.  
La chute est très rapide. Un gros bruit retentit lorsque j’atterris dans l’eau. Heureusement que mes yeux étaient fermés. Je les rouvre et voit toute la vase qu’il y a. Yerk. Et l’eau est froide aussi. Et mes vêtements me collent à la peau. Je risque de tremper toute la chambre en rentrant. Tant pis.
Je me mets à faire des mouvements de brasse pour remonter à la surface et remets mes cheveux en arrière. Elle est toujours là. Je suis sûre qu’elle a un rictus. Je me mets debout et me mets à rigoler. Franchement, c’est trop drôle. En fait, mis à part le fait mon chemisier est devenu transparent, j’en ai un peu rien à faire d’être mouillée. Elle aurait pu trouver mieux.

- Me jeter dans l’eau, sérieusement, t’as rien trouvé d’autre ?

Je retire mes chaussures et les jette dans l’herbe là-haut, puis entreprends de remonter. Ca glisse beaucoup, je sais pas si je vais y arriver tout de suite. Ah si, j’y arrive. C’est bon. D’accord, mes pieds sont maintenant un peu glissants, mais j’avais pas le choix.  Je retourne près de la fille. Attendez. Je crois que je me souviens de son prénom… Ça me revient maintenant… Elle s’appelle Aria si je me trompe pas, et elle était au Party. Ouais c’est ça. Par contre je me souviens plus de son défi…
J’ai bien l’intention de lui rendre la monnaie de sa pièce, mais faut que je réfléchisse. Je l’aurais bien envoyé balader dans de la boue mais la terre était trop dure, malheureusement. J’aurais bien aimé la voir recouverte de boue. Rien qu’en imaginant la scène je laisse échapper un petit rire. Je reporte mon attention sur la fille.

- Allez Aria, je suis sûre que tu peux faire mieux.

Je préférais dire son prénom, je serais fixée très vite au moins.

J'étais trempée. Oh que oui. Mais ça n'avait pas d'importance. Tout ce qui comptait c'était ce qu'il allait se passer maintenant. Mais peut-être que tout ça allait très vite se terminer. La voilà qui, après m'avoir lancé une petite phrase en rapport au fait qu'elle m'avait jeté dans l'eau, était partie. Euh... elle me plantait là ? Ah mais non, il en est hors de question ! Je remets en vitesse mes chaussures et marche vers elle. J'attrape son bras en vitesse. Je murmurais à son oreille.

- A ton tour maintenant, ma belle.

Je la précipite vers le lac et la lance dedans. Mais je vais pas me contenter de la mouiller, non, ce serait trop simple. En espérant que mon pouvoir veuille bien agir. Je me concentre, un petit sourire aux lèvres et essaye de geler la surface du lac. Même si je sais qu'avec son pouvoir, le feu apparemment, ça ne fera rien.
Dès qu'elle a sortit la tête de l'eau, hop, j'essaye de toute mes forces de me concentrer sur mon objectif. Une fine couche apparaît sur le dessus. Je me concentre un peu plus et creuse à l'intérieur un mini dragon. Je rouvre les yeux, un petit sourire satisfait. Peut-être que c'est enfantin, mais je m'en fiche. J'aime pas qu'on m'ignore comme ça. Au moins là elle sera obligée de me remarquer.

J'avais son attention. Oh que oui. J'aurais bien aimé l'avoir un peu moins mais je l'avais cherché après tout. Je vais pas me plaindre. Mais je le sens mal, très mal, quand elle se précipite moi. J'essaye de reculer vers un endroit où la chute ferait moins mal, là où il y a de l'herbe par exemple. Mais non. Trop tard. Je tombe dos contre le sol, là où il y a de la terre mélangée à des graviers. Une petite plainte s'échappe. Ça fait mal. Mais j'aurais bien aimé que rien ne sorte.
Malgré tout, je laisse un petit rictus s'afficher. Règle n°1 : ne jamais montrer un visage qui exprime mes réels sentiments. Jamais. Voilà pourquoi, encore une fois, je souriais. Malgré le fait que j'avais mal je l'examinais. C'était la première fois que je restais assez longtemps près d'elle pour mener ce genre d'observation. Et ouais, j'examinais souvent les gens du regard. Ça devait être à force de chercher des personnes pour porter mes "créations".
Mais je ne pouvais pas la regarder entièrement. La seule chose que je voyais, pour l'instant, étaient ses yeux. Violets. Elle devait sûrement porter des lentilles. En tout cas ses cheveux roses gouttaient sur moi et c'était assez désagréable.
Mes cheveux ! Ils allaient être horribles ! Et mes vêtements ! Je commençais à regretter de plus en plus. Mais je ne devais pas le montrer. Je gardais un visage souriant malgré tout.
Elle s'était mise à califourchon sur moi et me tenait tant et si bien que je pouvais à peine bouger.

- Je peux bien être contente, mais ça ne m'avancerait à rien, pas vrai ma belle ?

Chassez le naturel, il revient toujours au galop. Je n'avais pas pu m'empêcher de sortir ça.
J'essayais ensuite de me relever. Peine perdue. J'avais à peine réussi à soulever mon torse, mais était retombée aussi vite, mes mains étant toujours clouée au sol.
Je fixais ses yeux améthystes sans la moindre peur, toujours ce même sourire au coins des lèvres.
Je commençais à désespérer de plus en plus de pouvoir ressortir indemne lorsqu'elle sortit sa phrase. Je continuais toujours à à désespérer hein, mais je n'allais pas me laisser avoir comme ça. Hors de question. Je savais bien que ce n'était pas une question. Je suis pas débile ! Ah ? Je pensais que si.

- Peut-être bien que oui, peut-être bien que non.

J'avais des fourmis dans les bras. Horrible sensation. Et je commençais à en avoir dans les jambes. Mais j'étais bloquée, je ne pouvais rien faire.