Sujet: .•. Cobaye des sentiments. [PV] Sam 3 Aoû 2013 - 20:04
Drew × Selwyn
Overdose de musique. De paillettes. De gens. Elle pousse à nouveau les portes de la salle, dans l’autre sens. Son esprit est bien plus éméché qu’à son entrée, et son corps tout autant. Elle a eu vent de secrets qu’on aurait dû enterrer profondément. Elle a assisté à des scènes obscènes. Elle y a participé, à cette dépravation totale, en échangeant un baiser avec Jim. Pour tenter d’atténuer sa honte, elle s’est alcoolisée à déraison, connaissant par cœur les effets que la boisson a sur elle. Elle a cherché à le fuir pour que de toute façon, ce soit Drew qui foute le camp. Puis merde, pourquoi il avait remis les pieds ici, en mode apparition genre fantôme venu la hanter ? Elle lui en veut et c’est surement pour ça qu’elle a voulu se venger. Pour regonfler une fierté blessée par cette absence totale de nouvelles. Puis voilà, s’il tenait à elle, il aurait fait quelque chose mais là, non, rien que dalle, que chi, que nenni. Ses pensées martèlent sa tête douloureusement. Piment rouge. La brûlure est la même.
Elle s’est éclipsé discrètement sans que Jim ne remarque son baiser sur la joue signait pour elle un au revoir. Non, elle pue tellement l’alcool que c’est surement passé pour un élan d’amour. Donc, elle titube dans les couloirs humides, balançant son corps de gauche à droite, en équilibre précaire sur ses talons. Puis l’odeur de renfermé s’étiole peu à peu. Le vent lui fouette violement le visage une fois sortie. Elle inspire longuement ; peut-être pour dissiper l’ivresse qui la menace de dents tranchantes. Mais c’est trop tard. Ses yeux sont vitreux, ses gestes saccadés pourtant elle reste digne et belle dans sa détresse. Les jambes flageolantes, elle continue d’avancer, espérant rejoindre son cabanon avant le lever du jour. Néanmoins, les démons peuplent les ombres environnantes. Ils ne cessent de lui chuchoter qu’elle a mal agi. Elle voit son visage dans les nœuds des troncs d’arbres . Les bourrasques lui murmurent son prénom en traversant le feuillage. Les brins d’herbes ondulent au même rythme que son cœur. Elle distingue au loin la fontaine et s’y rafraichir ne semble pas une si mauvaise idée.
Elle avance d’un pas chancelant jusqu’à son objectif et s’assoit sur le rebord afin de retirer ses chaussures qui lui faisaient un mal chien. Un soupir de soulagement lui échappe. Son regard se porte sur l’onde où se reflète une nuit on ne peut plus tranquille. Elle y trempe le bout de ses doigts ; les étoiles dansent dans cette gigantesque scène obscure. Elle relève la tête et malgré l’absence de lumière, il lui semble distinguer une silhouette masculine au loin. Une silhouette connue qui fit naitre une boule dans sa gorge. N’ayant pas toute sa conscience, elle enjambe le rebord. L’eau glacée lui mord les jambes. Frissons. Le bas de sa robe se retrouve trempé et elle avance, manquant de plonger toute entière dans le bassin. Mais elle s’accroche aux rebords avec une hargne presque féline. Arrivée à l’autre bout de la fontaine, elle se laisse tomber en avant, les mains posées sur le rebord et les yeux flous. Décolleté mis très en avant par mégarde. Cheveux en bataille. Et cette inscription en maharati qui la brûle juste sous son œil, comme les larmes. Peut-être que ce n’est qu’un buisson. Que c’est – pour le coup – une illusion de ses yeux et de son cerveau embrumé. Mais l’alcool déferlant dans ses veines, son cœur excité, tout ça l’empêche d’être parfaitement consciente de ses actions. Ainsi, elle se met à crier :
« Alors ç’t’a plu qu’Aleks te roule une pelle ? Tu vas pouvoir te taper le couple en entier, hein ! Vous le prévoyez pour quand votre plan à trois ? »
Ses bras tremblent. La tête lui tourne. Sa tête se penche sur le côté. Ses lèvres se pincent. Elle a besoin de se décharger de cette colère. De cette frustration et de tout ce lot de sentiments qu’elle n’arrive pas à différencier. Oui, dans son esprit, ça ressemble à un entrelacs dégoûtant, suintant. Une boule de poils dans sa gorge qu’il lui faut recracher avant de mourir étouffé. Stupide. Égoïste. Désespéré.
Elle était là, à hésiter. Qu’elle le fasse ou non, il n’en avait rien à faire. C’était pas sa meuf. Il ne ressentait rien pour elle. Au mieux, elle était que de nouvelles cuisses à écarter. Ouais, après tout, il ferait mieux de la baiser une bonne fois pour toute, et il n’aurait plus à se soucier d’elle. Il la fixait. Ouais, elle était canon, mais y’avait plus jolie. En plus il aimait pas les cheveux raides. Ses chaussures étaient ridicules, sa barrette aussi. Puis elle était là, avec ses dessins, ses belles paroles, sa philosophie à la con. En vrai, juste une coincée, toute fragile. Blaze, au moins, elle était provocatrice, comme il aime. Elle avait le culot de le coller au mur, de lui grimper dessus, de jouer aux dominatrices. Parce-que c’est ça, qu’il aimait, Drew. Les nanas qui ont du caractère, de la personnalité. Les tigresses. Selwyn n’était qu’un petit chat égaré, pas fouttu de sortir les griffes. Un petit chat roulé en boule, dans le noir, sans aucune force pour ne serait-ce que se lever. Une fille emmerdante. Une fille trop fragile. Une fille qui, ce soir, fait sa belle, mais qui n’est pas capable de tenir l’alcool qu’elle boit, ou d’aller au bout de ce qu’elle fait. Une fille qui n’ose pas. Qui n’osera jamais.
Ses lèvres se collèrent à celles de Jim. Explosion. Le sang qui ne fait qu’un tour, le regard qui assassine, la respiration qui lui paralyse le corps, le coeur qui hurle, qui frappe, à mort. Il était persuadé de se tenir immobile, et pourtant, il s’était levé. Et sans un mot, il était parti, son cerveau frizzant encore sur cette image.
Son corps le guide, pilotage automatique, tandis que son coeur s’est arrêté, abandonnant, et son esprit freez, encore. Ses jambes qui marchent, son bras qui attrape une bouteille de whisky, sa main qui glisse une clope entre ses lèvres. Ne pense pas. Ne ressent pas. Son poing manque de broyer le briquet. Il avale la fumée, essayant de l’avaler dans sa totalité, se retenant de la souffler, la gardant en lui jusqu’a s’étouffer.
Il marche, encore, l’esprit se vide, chasse cette image, chasse ces pensées. Il ne s’arrête pas, ne se retourne à aucun moment. L’eau. La bouteille sur le rebord de la fontaine, il s’asperge le visage, ce whisky lui faisant bien plus d’effet que tout ce qu’il avait pu boire dans cette putain de soirée de merde. Il s’asseoit, fume une clope, puis enchaine sur une autre. Sa mâchoire ne s’était pas détendue une seule fois depuis qu’il avait quitté le canapé. De même que chaque muscle de son corps. Et ce frisson qui court le long de son dos, incessant.
Il se leva, reprenant sa route. Il s’arrêta une seconde, s’allumant une nouvelle clope. L’alcool, le mal de tête lui tembourrait le crâne. Silence. Et puis. « Alors ç’t’a plu qu’Aleks te roule une pelle ? Tu vas pouvoir te taper le couple en entier, hein ! Vous le prévoyez pour quand votre plan à trois ? » Heart beat.
Haine. Violence. La respiration qui s’arrête, le regard qui se lève, transcendant l’horizon. Il se baisse, ramasse sa bouteille. Demi-tour. Il la fixe, s’approche d’elle, ôtant la cigarette de ses lèvres pour recracher tout le poison qu’il avait en lui. Il posa sa bouteille sur le bord de la fontaine, sous son nez, et n’attend pas une seule seconde pour glisser sa main, chopant sa nuque d’une main puissante, sans aucune douceur, aucune. Son regard la décime, ses paroles violent toute la beauté de leur mémoire commune. “Je te l’ai dis, je suis un chien. Ouais, j’ai baisé Anshu. Et tu sais quoi ? J’y ais pris un pied monumental. Je l’ai baisé comme une pute. Et ouais, tu vois, je pourrais les prendre tout les deux comme des chiens, ça me plairait.” Venin. Un venin d’autant plus redoutable que ses paroles étaient la stricte vérité. Parce-qu’il avait cette partie sombre, en lui, une partie noyée sous le pétrole, engluée, qui s’étouffe sous la merde, qui s’écorche la peau sur des morceaux de verres tranchants. Une maladie, celle de son allergie, qui n’était rien, strictement rien comparée à son poison intérieur, son poison qui le rend accro à la haine, la souffrance, le sexe. Un animal. Un animal qui prend son plaisir dans la douleur, la douleur qu’il donne et qu’il reçoit. Un animal brutal, primitif, qui ne vit que ses sensations. Un primitif, loin, très loin de son Art, de sa philosophie, de sa Beauté. C’est ce qu’il était. C’est la bête qui était tapie au fond de lui, dans l’ombre, et le consumait au quotidien. Il intensifia plus encore son regard, si c’était possible, la lâchant. “C’est ce que je suis. Alors maintenant, casse-toi.” Un dernier regard assassin avant de repositionner son bâtonnet de mort lente entre ses lèvres, reprenant sa bouteille pour s’y noyer, lui tournant le dos pour repartir, sans un mot, sans un regard de plus.
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Sujet: Re: .•. Cobaye des sentiments. [PV] Sam 3 Aoû 2013 - 22:22
Le buisson a bougé. Même la conscience dans le brouillard, elle ne s’est pas trompée. Une odeur de tabac. Une autre plus sucrée ; whisky. Il s’approche et elle tremble de plus belle. Peur. Battement de cœur. Terreur. Il attrape sa nuque. Ses poumons s’essoufflent. Un regard dur. Violent. Agressif. Assassin. Souillé, tout est souillé. “Je te l’ai dit, je suis un chien. Ouais, j’ai baisé Anshu. Et tu sais quoi ? J’y ai pris un pied monumental. Je l’ai baisé comme une pute. Et ouais, tu vois, je pourrais les prendre tous les deux comme des chiens, ça me plairait.”
Elle refuse de baisser les yeux face à lui. Même si elle a trop bu, elle sait garder le contrôle. Peut-être qu’il la voyait comme une fille sage qui n’ose pas sortir du chemin qu’on lui a tracé. Cela lui prouve bien d’ailleurs qu’il ne la connait aucunement. La vie qu’elle a, elle l’a tracé seule sans l’aide de personne. Lui, il joue les rebelles à sauter sur tout ce qui frétille sous son nez, autant filles que garçons. Son air de bad boy, elle n’y croit pas. Qu’il s’amuse donc à se mettre dans la peau d’un connard, il est en contradiction avec lui-même ! La brune le surpasse sur ce domaine. Elle n’a pas eu à se rebiffer contre l’autorité. Sa folie l’a rendu plus dure. Durant ces insomnies, elle a compris des choses. Elle a fricoté avec la mort de beaucoup trop près. Elle a senti son haleine perfide lui effleurer le cou. Ses mains squelettiques se poser sur ses épaules et les lui broyer. Elle a dansé avec elle entre les tombes. Elle s’est oubliée et est devenue une créature de la nuit, assoiffée de sang. Son âme a été pourrie par l’humidité des cimetières. Son cœur a été bouffé par les vers. Mais elle s’en est sortie grâce à ce pensionnat malgré tous les pourris qui le composent. Elle s’est battue, elle s’est accrochée au dessin, à la beauté des choses et cette force désormais endormie grouille encore dans ses entrailles bien qu’elle arbore toujours cet air calme. Elle a appris à dompter ce démon en elle. Certes, il l’a vu pleurer comme une fontaine mais putain, il ne peut pas comprendre les enjeux, les souffrances endurées et sa vie quotidienne. “C’est ce que je suis. Alors maintenant, casse-toi.”
Son venin ne l’atteint même pas. Elle l’a écouté mais elle ne réagit pas. Selwyn est une boule de nerf. Un volcan à la limite de l’implosion à chaque instant et lui là, il est sur le bord du cratère en train de gratter la croûte. Souffle court. Fureur. Ses pupilles se dilatent. Explosion. De plus, sa violence n’en est que plus accentuée par la boisson. S’il avait tellement pris son pied, pourquoi s’être cassé alors qu’elle aussi jouait avec Jim ? Pourquoi ne pas savourer sa victoire, celle de la voir devenir comme lui ? Pourquoi ne pas saisir sa chance avec elle ? Elle est presque bourrée et il sait qu’il existe une attirance indéfectible entre leurs deux corps alors pourquoi ?
Elle enjambe de nouveau le rebord de la fontaine. L’herbe glisse sous ses pieds mouillés mais elle s’élance vers Drew. Elle le dépasse et se met en travers de son chemin, sautillant de droite à gauche. Bien qu’alcoolisée, son agilité est surprenante. Elle joue, elle le provoque. Elle ne se soucie pas des conséquences. La colère la domine. La violence est son dictateur.
« Si c’est un aussi bon coup, je devrais peut-être me le faire alors ! Et Jim aussi. Puis pourquoi pas des filles, tant que j’y suis, celle avec qui tu traines là, elle a l’air ouverte à toute proposition. Ah pardon, j’empiète peut-être sur ton territoire ! Puis pourquoi tu ne me prends pas, moi, là, tout de suite hein ? Puisque ça te plait tant de jouer les chiens, autant aller jusqu’au bout ! »
Sa voix tremble, grimpe dans les aigues puis se brise. Elle crie, elle hurle, elle extériorise. Et comme à chaque fois, c’est lui l’élément déclencheur. Comme pour l’anniversaire de la mort de son père. Sauf qu’à cet instant précis, les masques sont tombés. Complètement nue devant lui, voilà la partie noire de Selwyn. La démoniaque. Celle qu’elle essaye désespérément d’enfouir. Celle dont les blessures sont encore à vif. On pourrait presque voir le sang jaillir des cicatrices de son cœur. Chaque parcelle de son corps est meurtrie par la douleur. Le sang giclant violemment dans ses veines est un dérivé du pétrole. Elle est plongée dans les ténèbres, aveuglé par ce désir d’autodestruction qu’elle combat quotidiennement et elle lui crache son poison à la gueule parce qu’au fond d’elle, elle croyait qu’il serait l’antidote, l’espoir qui lui permettrait d’abandonner ses peurs et d’asséner le coup de grâce à ses angoisses. Il a toutes les cartes en main pourtant il refuse de relever ce pari. Amère trahison. Déception.
“Just tonight I will stay And we'll throw it all away When the light hits your eyes It's telling me I'm right And if I, I am through It's all because of you Just tonight
Un pas. Un autre. L'esprit qui tape le crâne. Noyé, noyé dans cet alcool, dans cette haine, dans cette haine, cette pulsion autodestructrice. Parce-que je ne m'aime pas. Parce-que je me hais. Je me hais jusqu'au plus profond de mon âme. La voila la vérité.
Alors je m'auto-détruis. Je m'interdis l'amour, l'amitié. Je piétine mes valeurs. Je fuis le bonheur. Je baise ma fausse fierté, je tue le moindre espoir, j'éteins la moindre lueur dans l'obscurité.
Parce que j'ai peur. J'ai peur d'être heureux. J'ai peur de souffrir, alors, je me fais souffrir moi-même. Control. Parce-que c'est plus simple. Parce-que la décadence est jouissive. Pulsion destructrice. Tout est voué à mourir un jour. Alors pourquoi s'acharner ? Pourquoi essayer ? Il y a de la fascination à voir quelque chose mourir. Quelque chose de... surhumain.
Alors il se détruisait, doucement. Surhomme, Dieu. Joue, joue avec ce corps, ce morceau de viande. Rien n'a d'importance. Joue.
Drew grogna comme un ivrogne, s’arrêtant, la fixant d’un regard mauvais, haineux alors qu'elle venait de le rattraper.
“T’es sérieuse la ?” “Si c’est un aussi bon coup, je devrais peut-être me le faire alors !” “T’fais c’que tu veux.” “Et Jim aussi.” “Rien à fouttre.” “ Puis pourquoi pas des filles, tant que j’y suis, celle avec qui tu traines là, elle a l’air ouverte à toute proposition.” “Allez ferme ta...” “Ah pardon, j’empiète peut-être sur ton territoire ! Puis pourquoi tu ne me prends pas, moi, là, tout de suite hein ? Puisque ça te plait tant de jouer les chiens, autant aller jusqu’au bout !” “...”
Silence. Il plissa un oeil, serrant la mâchoire à s’en exploser les dents une à une. La haine. La haine courait dans tout son corps, électrisant sa peau. Parce-que c’était elle. Pire qu’Aleks. Pire qu’Anshu. Pire que Pytha. A cet instant, il la haïssait. Parce-qu’il haïssait ce qu’il ressentait pour elle. Il haïssait cette boule au ventre, ce coeur qui bat. Il haïssait le manque d’elle, le désir de l’embrasser, le désir de lui faire l’Amour, le désir de rire avec elle, le désir de l’Aimer. Il renifla, esquissant un sourire mauvais. “Me tente pas sur ce terrain, tu vas pas comprendre c’qui t’arrive.”
Haine. Violence. Menace. Pourquoi ? Parce-qu’il savait exactement ce qu’elle essayait de le faire. Elle le mettait au défi, certaine qu’il n’en serait pas capable. Certaine qu’il n’était pas ce chien, ce bâtard qu’il prétendait être. Pourtant, il le lui avait prouvé, tout au long de la soirée. Me tente pas, Selwyn. Me tente pas alors que tu connais pas mes limites. Il la dépassa, reposant son regard au loin, reprenant sa marche. Inconsciente. Elle croyait pouvoir jouer avec lui. Elle croyait pouvoir le tester, le défier, impunément. A quoi s’attendait-elle ? A ce qu’il se radoucisse ? Le provoquer était, au contraire, la meilleure façon de le pousser toujours plus loin dans ses limites. Des limites, bien au delà de ce qu’elle pouvait imaginer, il en était certain.
Je ne suis pas celui que tu veux que je sois. Accepte cette déception, et abandonne.
Capable of both great and despicable.
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Sujet: Re: .•. Cobaye des sentiments. [PV] Dim 4 Aoû 2013 - 17:19
Drew × Selwyn
L’atmosphère est plus que tendue. On peut presque voir jaillir les étincelles de leurs regards emmêlés. La haine qui émane de ses pupilles azures la fait trembler mais elle ne se laisse pas déstabiliser. Sa seule crainte est qu’ils doivent s’affronter physiquement. Là, elle n’aurait absolument aucune chance. C’est un prédateur. Un être dominé par ses pulsions et les paroles n’atteignent pas les individus de son espèce. Selwyn se sait pas de se battre ou du moins, elle ne possède que la base du kit de survie. Elle fixe sa mâchoire serrée jusqu’à en faire exploser ses dents. Dents qui pourraient la déchiqueter comme un carnassier. Et ses mains qui pourraient se poser sur son cou et réduire le flux d’oxygène. Et qui pourraient faire tant de mal encore. Un frisson escalade son échine. Dégoût. Haine. Peur. Il la menace et ça ne fait qu’agacer davantage ses nerfs.
Immobile, elle se laisse dépasser. Elle baisse la tête. Ses ongles se plantent dans la chair de sa paume. Boule de lave en fusion. Elle bouillonne et fulmine. Tout son sang est en ébullition. Ses oreilles sifflent. Ses tempes cognent à une cadence semblable à celle de son coeur. Son cerveau est piqué par des miliers d'abeilles en même temps. La douleur dans ses muscles la rend folle. Et son indifférence encore plus. Elle sait pertinemment qu’elle prend des risques inconsidérés. Dans un éclat de colère, il pourrait certainement la tuer et pourtant, elle veut creuser plus loin. Anéantir ses barrières. Le tester et connaître ses sentiments, ses limites, au péril de sa vie. Ce sont ses démons qui tirent la ficelle, démons qui s’en fouttent de son devenir. Elle pourrait agoniser dans un caniveau, ils trouveraient une autre victime à martyriser. Un flamme ardente illumine la nuit de ses prunelles. Ainsi, elle relève la tête et part de nouveau à sa poursuite, plus en retrait derrière lui cette fois.
« J’aimerai bien savoir qui t’a flingué la conscience comme ça. Non mais que j’aille la féliciter quoi. Parce que franchement, elle a fait du bon boulot hein. Nickel chrome, pas une miette de sentiment qui déborde ! Violence et haine comme maitres mots, j’applaudis. »
Sa voix tonne sur le chemin, cependant elle est redevenue neutre. Neutralité habituelle qui la protège. Ses paumes s’entrechoquent avec vigueur et dans ses yeux, un flot de rancœur se déverse. Son cœur se fissure à chaque pas qu’il fait dans le sens opposé. Il se brise à chaque regard courroucé qu’il lui lance. Et l’acide en emporte les miettes à chaque mot craché par sa bouche. Mais elle fait durer la torture. Elle devrait fuir et ne jamais chercher à le revoir. Au nom de sa fierté. De son existence. Mais il y a cette foutue sensation dans son ventre, dans son coeur, partout. L'alcool, c'est l'alcool qui m'a toujours rendue tarée. Elle ne comprend pas pourquoi elle le suit en cette sombre soirée. Elle pourchasse la pire facette de Drew ; celle de la bête sauvage remplie d’animosité, qui grogne pour ne pas qu'on sache qu'elle est blessée et c'te abrutie s’amuse pourtant à courir derrière. A la provoquer et s’amuser à lui faire du mal. Pulsion d’autodestruction. Il a la possibilité de la détruire. De la réduire à néant. Elle offre son corps en pâture mais monsieur fait la fine bouche. Non, elle espère que ce soit les restes poussiéreux de sa décence. Et de son honneur.
Sujet: Re: .•. Cobaye des sentiments. [PV] Mar 6 Aoû 2013 - 18:25
Flowers Cry.
Il l'avait quitté, la party, avant elle. Parce qu'il était parti peu avant, et qu'elle allait sans doute le suivre. Qu'il allait la briser, qu'il allait briser sa pureté, qu'il allait lui briser sa carapace déjà fragilisée par les coups que lui a infligé son passé. S'il lui ferait encore du mal, ce serait le coup de grâce. Mais non. Il ne lui fera pas de mal. Parce qu'Anshu sera là pour stopper le coup. Parce que c'est lui qui lui fera du mal, jusqu'au plus profond de son âme, parce que la haine qu'il ressent pour lui est plus forte que quoi que ce soit, c'est inéluctable Drew, tu ne pourras pas faire grand chose, cette fois-ci.
Il s'en était donc allé aussi, quelques minutes après Selwyn, la suivant à la trace dans les ruelles. Parce qu'il voulait tout de même s'en aller. Parce que même si c'était de la faute de ni Drew ni Aleksander, ça faisait mal. Et pourtant, c'était minime comparé à ce que lui, il lui avait fait subir. Parce qu'il faisait aux autre ce qu'il ne voulait pas qu'on lui fasse. C'était comme ça.
L'alcool s'était à moitié dissipé, lui offrant une vision plus nette et une marche un temps soit peu plus rapide, ses souvenirs et ses pensées légèrement éclaircies. Comme une ombre, il filait, lentement, calmement, les yeux rivés sur la silhouette de Selwyn qu'il ne connaissait que trop bien. Parce qu'il lui avait offert son amitié, sous deux identités. Il était faux et hypocrite. Il ne l'aimait pas réellement, ne s'en servant que pour se rapprocher de son but. Il savait que Selwyn et lui étaient liés d'une manière ambiguë.
Non loin, il s'arrêta. S'adossant sur un mur d'une petite ruelle, écoutant les paroles - plus semblable à des cris de Drew et Selwyn. Comme des chiens, il s'aboyaient dessus. Pas des chien. Un chien qui grogne un peu trop face au chat. Ennuyé, il attendait le moment propice pour faire son apparition, les laissant s'éloigner plus les secondes défilèrent. Il passa le dos de sa main sur ses yeux, essuyant ses derniers. L'alcool faisait encore effet. Douloureuse affliction au niveau de ses tempes, il en perdait presque la notion du temps. Sa main passée sur sa gorge, il s'éclaircit la voix. Bientôt. Il fallait qu'elle soit au bord de la destruction, pour qu'il recolle les morceau, et qu'il comprenne cette douleur, que son coeur soit à son tour sur le point de se briser. Mais contrairement à Selwyn, il n'en fera rien. Il observera simplement cette scène.
Il ouvrit davantage les yeux, reprenant sa course poursuite. C'était le moment. Les voix, ils ne les entendaient plus, mais il savait qu'elle devait avoir mal. Anshu se fichait de Drew, mais pas de Selwyn. Parce que même si elle fait partie du sexe qu'il déteste tant, elle ne lui sera pas inutile, bien au contraire.
Il vit justement la clé de sa réussite immobile. Arrivé trop tard ? Non. Juste comme il fallait. Son regard se glissa sur Drew, dos à elle, marchant, d'un pas sûr, trop sûr. Douleur aussi inéluctable que sa destruction.
Il ralentit la cadence une fois arrivé à une distance respectable d'elle. Il déglutit afin d'hydrater ne serait-ce qu'un peu sa gorge trop sèche pour prononcer distinctement une phrase. Elle était restée dos à lui. Peut-être ne l'avait-elle pas remarqué ? Selwyn. Souffla-t-il. Tu te fais du mal pour un rien. L'hypocrisie était son maître-mot, à l'heure actuelle. Il ne la connaissait pas, il ne connaissait rien d'elle, presque rien de son passé, et surtout rien de sa souffrance. Il s'approcha alors légèrement, posant rassurement sa main sur son épaule, l'incitant à se tourner face à lui. Pourquoi... Pourquoi t'acharnes-tu pour une personne pareille.
Ses deux mains étaient à présent posés sur ses épaules, et, sans retenue, il la rapprocha de lui, l'enlaçant. Une de ses mains était posé sur sa chevelure tendis qu'une autre caressait son dos. Anshu n'aimait pas la proximité, mais dans ces cas-là, il n'avait pas réellement de choix. Fixant toujours Drew de dos, il détourna bien rapidement son attention de lui pour la concentrer sur Selwyn. Tu es pure. Je le sais. Et si jamais tu le laisse te toucher... Il te souillera. Parce que Selwyn était semblable à une rose. Une rose blanche éphémère et fragile. Drew s'amusait à taquiner ses pétales, alors qu'au fond, ça lui faisait mal, à lui aussi. Et en un soir, il a arraché la fleur. Elle était encore intacte, seul la pression de sa main la permettant de ne pas tomber au sol. Ses pétales étaient encore intacte. Et que s'il continuait, il allait toute les lui arracher.
Tout va bien, Selwyn. Susurra-t-il, de telle sorte à ce que seul la jeune fille puisse ouïr ses paroles.
L'alcool était toujours présent dans son sang, mais il était maître de ses paroles et de ses pensées, assez pour pouvoir prononcer ce genre de dires.
« J’aimerai bien savoir qui t’a flingué la conscience comme ça. Non mais que j’aille la féliciter quoi. Parce que franchement, elle a fait du bon boulot hein. Nickel chrome, pas une miette de sentiment qui déborde ! Violence et haine comme maitres mots, j’applaudis. »
BAM. La peau qui frissonne, hurle. La bouteille tombe, s’éclate dans un fracas. Un vide. Vertige. Ses yeux plongent, plongent loin sous la terre, à travers chaque brin d’herbe, chaque insecte, chaque grain de sable, chaque couche terrestre. Il plonge, se brûle au coeur de la terre. Se perd dans le néant. Le sol bouge. Tout bouge. Les environs d’étirent, s’assombrissent. Il a l’impression de tomber.
Une main se porte à son coeur, le poing se ferme, une douleur sans précédent s’emparant de son palpitant, pour le broyer. Lui qui s’était regonflé, lentement, éclatait de nouveau. Les points de couture sautent, le sang gicle. La terre tourne, les tempes battent, la gorge se noue, se noue au point de l’étouffer. Sa mâchoire se crispe, et ses lèvres s’entrouvrent, essayant de respirer lorsque qu’un corps refuse cet instinct de survie. Il souffre. Son coeur lui fait mal. Son coeur agonise.
... Sarah...
Le golem de pierre, le géant de fer se retourne lentement. Réduit à l’état de poussière. Son regard hurle la souffrance, derrière ce voile de colère. Et ses yeux, ses yeux perçants, assassins, ne sont plus que noyés de lourdes larmes. Lourdes, remplies de douleur, d’amertume, de Peine. Colosse aux pieds d’argile. Géant mortellement blessé. Drew regarde Selwyn avec toute la hauteur qui le fait la dominer. Mais il n’a de grand que sa taille, car en lui, et visible, il n’y a que la souffrance, la défaite et l’abandon.
Sans voix. C’est sans voix qu’il cille, et fait demi tour. Sans un mot, le fantôme reprend sa marche. Une marche sans but, difficile. Colosse condamné à marcher, avec des flêches lui traversant le corps. Il traine à ses pieds une chaine, un boulet. Le poids d’une blessure qu’il ne veut refermer. Le poids d’espoirs qu’il ne veut pas lâcher. Le poids de sa Vie, qui avec elle, est partie.
Le Drew que tu désire est partit avec elle, Selwyn.
Le jeune homme marche, doucement. Il n’a pas le courage d’effacer ses larmes. Larmes qu’il n’aurait jamais accepté de lui montrer. Mais elle avait frappé là où il fallait, sans savoir à quel point elle viserai juste. Elle venait de frapper dans le couteau, resté dans la plaie depuis tout ce temps, l’enfonçant un peu plus, faisant gicler le sang dans la blessure.
Le silence. Elle ne le suivait plus. Il n’entendait plus ses pas. Inspiration. Il trouva enfin la force d’effacer ses larmes d’un revers de main. Il jeta un regard en arrière, voir si elle était repartie, ou si elle était seulement restée sur place, pétrifiée sur place face aux larmes du géant de fer. Oui, il avait vu, l’effet que cela lui avait fait, de le voir ainsi. Qu’importe. Il devait simplement arrêter. Simplement oublier. Regard.
Il se figea. Son sang ne fit qu’un tour, et la haine revint foudroyer son regard dans une instantanéité effrayante. Il n’était déja plus là.
Brisée. Brisée cette étreinte. Son coeur battait à mille à l’heure alors qu’il poussait Anshu de toutes ses forces, loin d’elle. Loin d’elle. C’est contre un arbre que le corps d’Anshu se heurta violemment, tandis que la main puissante de l’écossais venait saisir son cou avec une force non maitrisée. Pulsion. Son regard le dévorait, encore humide, les yeux encore rougis par la violence du souvenir de Sarah. Dément. Un Démon. Dans ses yeux, la haine. Une baguette portant un rubis, menaçante. Une morsure au cou, saignante. Un jet de glace, lui dévorant la peau. Un pic meurtrier, se plantant dans sa chair. Tant de menaces. Tant de souffrance provoquée par cet homme, cet homme qui venait d’enlacer Selwyn. Tant de dangers, tant de peur, pour elle, en une fraction de seconde. Parce-qu’il ne peut le laisser lui faire du mal. Pas à elle. Son regard est diabolique. Il n’y a aucun sourire. Juste de la colère. Et en lui, de la peur. De la peur qu’une personne si dangereuse, la plus dangereuse qu’il connaisse, ne s’approche d’elle. Il resserra la prise à son cou, se collant à lui dans un contact qu’il ne connaissait que trop bien, par coeur. Son visage vint, pour la énième fois, frôler le sien. “Tu ne lui parle pas. Tu ne l’approche pas. Tu ne la regarde pas. Tu ne pense même pas à elle.” Avertissement, menaces. Comme un chien, non, comme un colosse, un Gardien Protecteur. “Tu l’oublie, tout de suite.” Rien. Il ne comprenait rien. Pourquoi, eux, enlacés ? L’Ange et le Démon, la pureté et le mal. Ils faisaient parti de deux mondes différents, deux mondes où Drew traversait, mais qui ne pouvaient se rencontrer. Non, pas eux. C’était impossible. Deux histoires différentes, deux dimensions différentes. Il était impossible qu’ils se connaissent. Impossible qu’ils se parlent. Non. Non, pas eux deux. Pas eux.
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Sujet: Re: .•. Cobaye des sentiments. [PV] Mar 6 Aoû 2013 - 21:09
Fracas du verre. Milliers d’éclats. Terreur. Sa gorge se serre. Ses muscles se tendent, se préparent à fuir une éventuelle attaque. Le cœur battant, son souffle meurt dans ses poumons. Elle attend que cette épée la transperce de part en part. Peut-être qu’elle ne se relèvera pas. Elle finira de sombrer dans ce gouffre d’où, gamin, il l’avait tiré. Il lui avait offert un second souffle. Une base solide depuis laquelle prendre son envol et à cet instant précis, elle craint qu’il veuille lui briser les ailes. Son visage, son corps vient capter la lumière d’un lampadaire au loin. Il transpire la haine, crache la colère et son sang n’est que violence dans ses veines. Pourtant, en l’espace de quelques secondes tout est anéanti. Tout. Il reprend sa marche, toujours dans la même direction. Les éclats de verre viennent se loger partout en elle et lui arrache un gémissement aussitôt emporté par le vent.
Azur. L’océan tempétueux. Les merveilles qu’il protège en son fond. Le céruléen de ses prunelles ondoie, luit sous cette lumière artificielle. Des larmes... Son visage est déformé par ces pulsions de mort mais une flamme brille dans ce tas d'immondices. Une minuscule trace. Cette infime lumière, Selwyn veut s’y accrocher. Elle ne peut pas abandonner. La blessure est là, profonde, elle ne peut pas se permettre de la laisser s’infecter. Elle a la même. Ils sont les mêmes. Cette souffrance à fleur de peau. Ces masques à répétition. Ses lèvres légèrement maquillée se déforment de douleur. Un souffle s’en échappe. Son cœur se broie. Se tord. Se contracte. S’étouffe. Puis se remet à battre avec encore plus d’ardeur.
Elle voudrait se jeter sur lui. Le serrer comme il l’a fait pour elle lors de cette nuit pluvieuse. Faire taire les démons de ces cicatrices, fermer la gueule à cette chienne de souffrance. Mais une main sur son épaule l’en empêche. Un frisson. La Mort ? Un murmure suave. Une deuxième main. Elle avala sa salive. Volteface, Anshu, étreinte. Confuse, elle se perd dans cette chaleur moite, aux fortes fragrances d’alcool. Dégoût. Mais ses forces se sont tirées dès qu’elles l’ont pu. Réconfort. Pression dans son dos. Son prénom. Elle ferme les yeux. Pourquoi s’être immiscé ainsi dans leur conversation ? Sa détresse est-elle aussi flagrante qu’il vienne la secourir ? Ce garçon a une sale réputation et pourtant, il vient la voir, elle. Il a toujours été très correct, voire sympathique mais elle n’aurait jamais imaginé qu’il soit capable d’une telle démonstration d’affection.
Rupture. Le corps d’Anshu est arraché au sien, projeté contre un arbre. Crissement de l’écorce. Cri d’effroi, le sien. Une ombre. Un monstre. Il le saisit par le cou et elle tremble. Ce n’est plus Drew ; c’est un damné, un être maudit animé par sa soif de sang, de vengeance, de violence. Ses oreilles sifflent à travers ses cheveux bruns. Une brûlure. Elle titube, vacille, met une main à terre. Des mouches noires, partout dans son champ de vision. Puis les deux hommes. Tension extrême. Horreur. Désespérément, elle se jette vers eux pour tenter de les séparer. De la folie, un brasier de démence au fond de ses yeux !
« Arrête Drew, je t’en prie arrête. Tu vas le tuer, Drew ! Tu vaux bien mieux que ça! Arrête, je t’en supplie… »
Sa panique lui arrache des cris suraigus. Elle enserre son bras dont les muscles sont arqués à l’extrême. Sa voix s’essouffle et se meut peu à peu en sanglot. Elle a si peur, tellement peur qu’ils leur arrivent quelque chose. Que cette bagarre signe une rupture définitive. Les larmes commencent à inonder ses yeux, noyant ses prunelles. Elle s’en veut de l’avoir poussé à bout. D’avoir cherché, chercher trop loin, plus loin qu’il ne pouvait le supporter. Elle voudrait lui dire qu’elle l’aime, oui elle s’en rend compte maintenant car c’est bien une sorte d’amour qui lui bouffe les entrailles mais elle se sent incapable d’assumer une telle responsabilité à son égard. Car sa mère en a été incapable. Qu’elle reproduira certainement le même schéma qu’elle et que ça ne fera que les tuer tous les deux. Alors elle le fixe, cherchant à croiser son regard, avec détresse, en priant le ciel, son père, ses ancêtres pour qu’il lâche le cou de ce pauvre garçon. Dayāśīla, dayāśīla, pitié… Tout son corps brûle. Tout son corps. Son cœur. Il cogne. Si fort. Si fort. Tellement fort.
Sujet: Re: .•. Cobaye des sentiments. [PV] Mar 6 Aoû 2013 - 22:21
Flowers Die.
Une boule à la gorge. Dégoût. Il détestait les femmes. Il les détestait toute, sans aucune grande exception. Et il faisait ça. Même par pur intérêt, c'était dur. Il avala difficilement sa salive, serrant ses dents. Un léger soupire. Ses yeux se glissèrent alors sur Drew. Il s'était retourné. Haineux, brûlant.
En quelques seconde, il s'était retrouvé entre un arbre et Drew, ce dernier ceinturant avec force sa gorge. Anshu puisait sur le peu d'oxygène qu'il restait pour esquisser légèrement un sourire, tendis que ses mains se posèrent sur les siennes. Il l'avait dit, il le savait. Anshu était nettement moins puissant physiquement que Drew. Il ne pouvait pas faire grand chose, actuellement. Il étouffait. Il avait mal. Le sourire figurant sur son visage était remplacé par une grimace. Hurg... T...Tu... Il ne put terminer sa phrase. Il manquait d'air. La pression contre son cou était trop forte pour qu'il ne puisse prononcer distinctement une parole, pour qu'il ne puisse respirer. Tu es jaloux. C'est ce qu'il aurait voulu dire. Parce que c'était peut-être le cas.
Son regard avait littéralement changé. Anshu ne cherchait plus à lui faire face. Pas maintenant. Là, il cherchait à survivre. Parce que Drew pouvait le tuer. Sa baguette. Il ne l'avait pas. Ses bracelets, son collier, tout était resté là-bas. Il était à sa merci, il n'avait rien. Il quitta le regard de Drew, fermait les yeux, resserrait la pression sur sa main, espérant d'avoir une quelconque chance qu'il l'ôte de son cou. T...T...u.. Une toux, bien rapidement stoppée, manque d'oxygène, plus d'oxygène, plus rien. Il devait simplement patienter, patienter jusqu'à ce qu'il n'ait plus d'air. Au fond, c'est ce qu'il méritait. On naît connard, on meurt connard. Il s'était brûlé, se consumait petit à petit. Ses pétales étaient tombés, déjà morte, toute arrachées subtilement par les doigts de Drew. Au final, il ne s'en était pas prise à la rose blanche. Mais à la rose fanée.
Selwyn. Ses yeux s'ouvrirent délicatement quand il entendait sa voix, ou plutôt ses cris. Il ne lui accorda qu'un simple regard, sentant la pression sur sa gorge diminuer peu à peu, lui offrant une légère bouffée d'air. La parole. Finir sa phrase. Tu... Une toux. Es jaloux...? Tu... Ne veux pas qu'on touche... A ta propriété, non...? Sa respiration fut saccadée, capturant tout l'air possible, il haletait. Depuis la salle des miroirs, il s'était mit à le sous-estimer. Mais non Anshu, Drew est plus menaçant que tu le crois. Si elle n'était pas intervenue, si elle n'avait rien dit, l'aurait-il croisée ? Lui aurait-il parlé ? L'aurait-il rejoint ? Aurait-il senti son souffle glacial et ses doigts squelettiques s'appuyer sur ses épaules ? Il ne le savait pas lui-même.
Laisse-le. Ce n'est qu'un chien qui a besoin de mordre. Et il n'osera jamais... Te toucher. Parce qu'il avait écouté la partie d'une conversation, et que dans ses propos, il n'oserait jamais la toucher. Laisse le passer ses nerfs sur moi, si ça lui fait tant plaisir. Il le regarda, son visage n'exprimant aucun sourire. Brise-moi, Drew. Si ça te fait du bien, fais le, et dépêche toi. Sérieux. Hypocrisie toujours présente. Parce qu'à l'image de Selwyn, il n'était pas parfait, mais il ne lui avait pas montré sa véritable facette, tendis que Drew, lui, avait tout vu, et avait également sentit la douleur transpercer son corps.
La colère. Tremblements. Parce-qu’il n’en peux plus. Et parce-que, tout ça, est amplifié par l’alcool mauvais, qui le rend encore plus violent qu’il ne l’ai. Il serra le cou d’Anshu, sans même se rendre compte qu’il y allait beaucoup trop fort. Que ses bras étaient hors de contrôle, déchaînant la puissance de ses muscles. Il ne les contrôlait plus. Il ne contrôlait plus rien.
Parce-que sa vie entière partait dans tout les sens. Parce-que Selwyn et Anshu le rendaient dingue, chacun à sa manière. Parce-qu’il aimait l’une autant qu’il haïssait l’autre. Parce-qu’il les désirait tout les deux autant qu’il les repoussait. Cette liaison n’avait pas lieu d’être. Cette liaison ne pouvait exister.
C’est finalement la voix de Selwyn qui lui fit, petit à petit, ralentir, ralentir la mort qu’il donnait au bout des doigts. Puissance. Parce-que, Anshu désarmé, il ne faisait qu’une bouchée de lui. “Tu... tu es jaloux...? Tu... Ne veux pas qu'on touche... A ta propriété, non...?” Drew renforça sa prise, se pressant un peu plus contre lui, défiant. “La ferme. !” Il le fixait, dément. Souffre. Souffre, que je m’abreuve de cette peur qui danse dans tes yeux. Oui, c’est ça, ferme les, tu sais à quel point j’aime lire cette peur en toi. Maintenant, étouffe. Crève. Crève de toute la haine, la souffrance que je ressent. Crève de mon malheur. « Arrête Drew, je t’en prie arrête. Tu vas le tuer, Drew ! Tu vaux bien mieux que ça! Arrête, je t’en supplie… » Drew cilla. Difficilement, à contre-coeur, il relâcha doucement la pression sur son cou meurtris de brûlures et, désormais, de traces rouges. Un tigre. Drew était un tigre, possédant le visage d’un humain dans sa gueule. Il n’avait qu’à fermer la mâchoire pour le briser en morceaux. Et pourtant, guidé vers la Lumière et la raison par la voix de Selwyn, il lâchait prise.“Laisse-le. Ce n'est qu'un chien qui a besoin de mordre. Et il n'osera jamais... Te toucher.”“Ne crois pas me connaître, Anshu.” Un murmure, une menace. Et pourtant, il était ici avec les deux personnes qui le connaissaient le mieux. Parce-qu’il leur dévoilait tellement de facettes différentes, qu’à eux deux, ils pouvaient reconstruire le puzzle de sa vie en lambeaux. Le puzzle de ce personnage totalement éclaté en dizaines de facettes, exactement comme cette bouteille fracassée au sol.
“Laisse le passer ses nerfs sur moi, si ça lui fait tant plaisir. Brise-moi, Drew. Si ça te fait du bien, fais le, et dépêche toi.”“A quoi tu joue, bordel...” Rugissement. Sa main était toujours crispée sur son cou, n’ayant pas encore réussi à le lâcher. Parce-qu’il n’avait aucune, aucune confiance en lui. Parce-que, l’un comme l’autre, ils pouvaient se blesser à tout moment. Et maintenant... A quoi jouait-il ? Il le fixait, menaçant, en profondeur, essayant de lire en lui. "Depuis quand tu joue les preux chevaliers toi, hein ?" Mais rien. Comme toujours. Rien d’autre que ce regard haineux, supérieur. Ce regard qu’il connaissait par coeur. Ce regard qu’il haïssait. Au bout d’un long moment, il le lâcha, soudainement, et recula de quelques pas, méfiants, s’assurant de rester, physiquement, à égale distance entre eux deux. Son regard glissa sur Selwyn. “Me dis pas que tu es amie avec lui.” Ce qu’elle savait ? Que beaucoup haïssaient Anshu, et qu’eux deux avaient couché ensemble. Et ce soir, elle pouvait deviner qu’ils se haïssaient. Ce qu’elle ignorait ? Qu’ils s’étaient battus jusqu’au sang, qu’Anshu avait exploité sa faiblesse face à la magie, l’avait gravement blessé, au niveau des cotes, dans sa chair. Qu’ils étaient bien plus que des ennemis. Que leur relation était bien plus compliquée que tout ce qu’elle pouvait imaginer. Et que cette nuit la ne leur avait pas suffit. Qu’ils en voulaient encore. Toujours.
Mais tout cela, Drew le lui avait caché. Par fierté. Par pudeur. Par peur. Mystérieux, menteur, il cachait à Selwyn, et encore plus à Selphie, à peu près tout. Tout ce qui était important. Elles ne savaient rien sur lui. Elles ignoraient tout. Selwyn voyait ce qu’il était, mais ne pouvait qu’assister à cela, impuissante, car elle ne savait rien. Rien. Elle ne savait rien de lui, en réalité. Quand à Selphie, elle ne connaissait qu’un hologramme, une pale tentative de copie de ce qu’était Drew avant que Sarah ne le quitte. Drew aurait pu, à cet instant, révéler tout ça à Selwyn. Révéler les détails de leur relation. Les blessures. Son coup, grave, porté au creux de ses côtes. Il aurait pu lui expliquer. Mais il ne le fit pas. Fierté.
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Sujet: Re: .•. Cobaye des sentiments. [PV] Mer 7 Aoû 2013 - 12:58
Drew × Selwyn × Anshu
De la haine, partout, partout d’une intensité incroyable. Elle est là, perdue dans ce brouillard, entre ces deux hommes, meurtrier autant l’un que l’autre. Elle assiste, impuissante, à une confrontation dont elle ne connait rien. Pourquoi une telle fureur de la part de Drew ? Et cette pulsion suicidaire dans la voix d’Anshu. Ses lèvres bougent mais aucun son n’en sort. « Jalousie… Besoin de mordre… te toucher… ». Son esprit s’embrouille. Elle serre ses mains autour du bras de Drew mais la puissance de ce brasier ardent coule toujours dans ses veines. Puis, comme le fracas du tonnerre, le corps de l’égyptien tombe au sol.
Elle reste pantoise quelques secondes puis se retourne vers Drew. Elle n’a même pas envie de répondre à un pic. Qu’est-ce qu’il peut en avoir à faire de qui sont ses amis ou non ? Ouais, peut-être qu’il le déteste ce mec mais de toute façon, il ne fait que la rejeter. Alors quel serait le changement ? Elle le perdrait surement lui. Mais à cet instant précis, elle s’en balance. Il a bien failli ôter la vie à quelqu’un, comme elle l’avait fait tant de fois pendant son enfance. Jamais d’humains par manque de pouvoir mais des êtres vivants de toute sorte. Un désert. Une terre qui ne sera jamais plus fertile, meurtrie par les cicatrices qu’a laissé cette folle de Selwyn. Et elle sait à quel point vivre avec ce poids est destructeur. Elle ne le souhaite à personne, non personne.
Ainsi, elle esquive sa question et s’approche d’Anshu pour s’agenouiller près de lui. Brûlure. Rougeur. Une respiration saccadée et des yeux vitreux. D’une main délicate, elle cale sa tête contre le tronc le temps qu’il reprenne ses esprits. Elle ne touche pas ses cheveux, les rumeurs les concernant étant trop effrayantes enfin surtout la réaction de leur propriétaire. Elle ne sait pas ce qui les lie tous les deux. Elle ne connait pas ce qu’implique une amitié. Elle sait juste qu’il a toujours été gentil contrairement à tout ce à quoi elle aurait pu s’attendre selon les dires. Il croit probablement qu’elle lui fait confiance mais sa nature veut qu’il subsiste toujours cette méfiance d’animal sauvage. Qu’au moindre mauvais coup, elle attaquera sans le moindre remords puis disparaitra comme un ilot de fumée.
Mais là, c’est le flou le plus total. Elle veut partir, fuir à toutes jambes et oublier cette soirée. Pourtant, elle ne peut pas les laisser seuls tous les deux. Ce serait les permettre d’avancer vers une mort certaine. Elle laisse un regard plein de larmes couler sur Drew. Il n’est pas capable d’amour. Seulement la douleur, la colère. Or devant ses yeux réapparait inlassablement cet instant très éphémères où il lui a laissé entrevoir sa douleur, son fardeau, son chagrin inconsolable. Cette facette n’est pas morte, juste enfouie sous les centaines d’autres aussi noires que le fond des abysses. Elle fera en sorte qu’elle remonte à la surface. Là, sous cet arbre, entre le monstre et sa victime, elle s’en fait la promesse. Il le refusera très certainement ; bien, dans ce cas, elle agira dans l’ombre. Elle sera sournoise et fallacieuse, comme lui. Elle se remet debout, les paupières mi-closes.
« Disparaissez. Réunis, vous êtes la peste et le choleras. Alors disparaissez d’ici. Tous les deux. »
Son ton se fait plus dur. Son ordre claque sèchement dans la nuit. Ces deux garçons sont des fléaux. La situation pourrait amener à penser que l’égyptien en est la victime mais cette colère monstrueuse n’a pas pu se déclencher sur un simple malentendu. Peut-être qu’elle en est la cause en fait. Cette étreinte. Provocation ou geste d’affection ? Elle ne sait plus, elle est fatiguée et l’alcool est encore là, à faire des cabrioles dans ses veines. Elle veut aller se coucher et faire taire cette douleur, cette peur et ce sentiment qui, bordel, la torture. Elle ne veut plus essayer de les comprendre, pas dans cet état, pas après avoir frôlé le meurtre d’un pensionnaire. Les sanctions seraient terribles. Une nouvelle séparation invivable. Oui, ses pensées se concentrent essentiellement sur Drew. Mais là, ce n’est pas lui le plus mal en point. Elle retourne vers Anshu ; s’il ne pouvait pas marcher, elle le ramènerait de grès ou de force. Elle n’a pas envie qu’il moisisse sur le bord du chemin. Ne serait-ce que pour l’odeur. Chaque individu a droit à un minimum de décence même si ce mec est le pire des enfoirés.
Sujet: Re: .•. Cobaye des sentiments. [PV] Jeu 8 Aoû 2013 - 3:23
Flowers Legless.
Ses doigts, toujours contre sa peau. Son regard toujours haineux le fixant. Rare étaient les fois où il l'avait vu comme ça. Un léger sourire orna les lèvres de l'égyptien, tendis que la douleur était toujours aussi présente. Parce qu'il avait mal, et c'était encore plus douloureux si c'était lui qui lui infligeait cette douleur. La pression, peu à peu diminue. La pression, peu à peu, s'éteint. La pression, violemment, le laisse tomber au sol. Ses jambes ne répondaient plus. Parce que son corps avait peur de Drew. Son esprit, lui, était bien conscient qu'il était supérieur à lui. Qu'il peut lui infliger n'importe quelle douleur. Mais son corps n'est pas d'accord, proteste, tremble, ne répond plus. Même s'il lui avait distinctement montré sa dangerosité, son corps ne voulait pas se montrer supérieur, il voulait garder son emplacement de soumit, d'être inférieur qu'il est, à la base. Non Anshu, tu n'est pas supérieur, tu ne vaut pas plus qu'eux. - Si.
Il avait le front contre son avant-bras, une de ses mains allant caresser son cou à présent marqué par les traces des doigts de Drew. Il n'avait rien vu, mais il en était à présent sûr. Il toussait tendis qu'il déglutit, difficilement. Il était bel et bien dangereux. Il lui avait arraché les pattes, lui, l'insecte mué qui ne voulait pas se faire écraser. Il lui avait arraché chaque pattes, l'empêchant d'avancer, de ne faire aucun pas, à sa merci, il pouvait l'écraser. Mais comme un pheonix qui renaissait de ses cendres, Drew s'était régénéré, parce que sa haine était bien plus puissante. Mais celle d'Anshu aussi. Elle grandissait, chaque jour, chaque pas, chaque geste, à chaque regard, à chaque toucher. Et même à ce moment là, sa haine devenait plus grande, à chaque respiration saccadée et bruyante qu'il émettait, il le détestait, chaque parcelle de son corps, de son âme, il le haissait, et le désirait.
Désirait à la fois son corps, son corps et sa destruction. Parce qu'il le voulait et qu'il le détestait chaque seconde, et qu'au final, cela n'avait aucun sens. Parce que la haine qu'il avait en lui, que trop grande était également mélangé au désir. Compliqué, qu'il était.
Une main, délicate, féminine et surtout écœurante vint le saisir, posant sa tête contre le tronc de l'arbre. Vision floue. Alcool et douleur. A ce moment, il aurait voulu lui dire de ne pas le toucher, parce que tout ça était dur, dur de devoir jouer la comédie dans un tel moment. Autant essayer d'être amical avec Selwyn que de se faire passer pour une victime. Parce que ses deux choses n'étaient pas dans sa nature, il n'avait que puissance, destruction et haine. Rien d'autre. Alors même l'enlacer, tout ça était trop pour lui.
Faiblement, Anshu porta le plat de sa main sur son front, la mâchoire serrée. Son corps en tremblait encore, et intérieurement, il le suppliait d'arrêter. L'atmosphère, tendue, pesante. Et puis, des paroles, froides, glaciales. Parce qu'elle avait raison, au fond. Quelle imbécile. Il avait simplement bougé les lèvres, ayant trop peur de dire quoi que ce soit, de peur que Selwyn ou Drew n'entende quelque chose. Mais, si ce serait lui, qu'est-ce que ça ferait ? Avait-elle même confiance en lui ?
Il se redressa, difficilement, une main posée sur le sol tendis qu'il reprit ses esprit, plus clairement. Partir, il ne comptait pas partir de suite. Parce qu'il voulait le provoquer encore un peu, juste un peu, le pousser à bout, et continuer quand il en aura l'occasion. Tout ça, jusqu'à ce qu'il le frappe, réellement, qu'il lui donne le coup de grâce, et qu'il tombe, sèchement.
Ce n'était pas le plus important. A l'heure actuelle, il était inférieur à Drew au sens propre du terme. Avec beaucoup de mal, il se releva. Ses jambes flageolaient. Un pas. Une jambe relâcha la pression, plus il s'approchait. Deux pas. Sa deuxième jambe lâcha prise. Et il retomba, moins violemment, se soutenant avec ses mains. Un releva alors la tête, lentement. Il n'allait rien dire, il n'allait pas le provoquer avec les mots, et il n'allait pas écouter Selwyn. Même s'il se ferait frapper une seconde fois, ce n'était pas bien cher payé face au supplice qu'il lui offrait intérieurement. Parce que son corps n'était qu'une couverture, au fond, ce n'était pas si important...Si, ça l'est.
Un sourire, juste au coin des lèvres, un sourire que seul Drew ne peut voir. Ses lèvres bougèrent, sans pour autant prononcer un mot. Comment j'étais, tout à l'heure ? Aucun son, rien que ses lèvres qui articulaient, clairement. Selwyn aurait pu le voir, c'était le seul risque. Mais prononcer ses paroles n'aurait que fait échouer son plan. Parce qu'il pouvait également mettre ça sur le compte de l'alcool. Il jeta un rapide regard sur Selwyn. Non, il ne l'aimait décidément pas. Mais... Mais... Il en était.... Réellement obligé ? Voulait-il.... Vraiment ça ?
Selwyn pleurait, écroulée. Anshu, au sol, l’avait provoqué, afin qu’il en finisse. Drew avait laissé couler des larmes, et manqué d’étouffer Anshu.
Tous étaient clairement à bout de nerfs. Tous étaient fatigués, l’esprit embrouillé, les nerfs à vif. L’alcool faisait exploser le moindre ressenti, vibrer le moindre sentiment. Tout, tout était exacerbé, la moindre pensée, la moindre action décuplée. Drew n’en pouvait plus. Trop, c’était trop. Anshu le rendait clairement fou. A lui seul, il le détruisait, grignotant petit à petit chaque parcelle de sa peau, chaque cellule de son corps, chaque miette de son esprit. Jour après jour, cette querelle l’épuisait.
Et voila que, désormais, Selwyn était mêlée au jeu, comme envolée dans une violente tornade, tournoyant entre eux comme une brindille dans un ouragan. Trop de violence, trop de haine pour qu’elle soit mêlée à ce jeu qui, de plus en plus, dépassait ce stade. Un jeu qu’il adorait. Un jeu qu’il voulait, jour après jour, pousser plus loin. Un jeu qui le tuait.
« Disparaissez. Réunis, vous êtes la peste et le choleras. Alors disparaissez d’ici. Tous les deux. » Regards. Comme une enfant au milieu d’un combat de chiens féroces. “Selwyn...” Il posa le regard sur elle. Son visage était toujours aussi dur, mais une lueur dansait au fond de ses yeux. “Ne t’en mêle pas, s’il te plaît. Reste loin de lui. ... Et reste loin de moi.” Il déglutit. A contre-coeur. Mais c’était la vérité. Car il fallait fuir la peste comme le choléras. Car l’un comme l’autre étaient dangereux. Gorge nouée. Il la fixait, en oubliant presque Anshu. Le suppliant, du regard, de partir. De partir loin d’eux, de partir auprès de Ben, auprès de Jim, auprès de gens capables de la rendre heureuse. Deux mots pesaient sur son palais. Nouaient sa gorge. Deux mots qu’il brûlait d’envie de lui dire à cet instant.
Mais non. Pas là, pas comme ça, pas sous l’effet de l’alcool, pas devant Anshu. Il tourna son regard sur lui, qui s’approchait, titubant, trébuchant. Il le fixa de haut, son regard reprenant toute la haine qui s’était éteinte au contact de Selwyn.
Un sourire qui se dessine sur le visage halé. Un regard brûlant. La provocation, l’arrogance qui se lit sur ses yeux rouges sang. Toujours plus. Toujours plus. “Comment j'étais, tout à l'heure ?" La goutte de trop. Le vase qui explose. Drew ferme les yeux, et prend flamme. Un pas. Un autre. Robot. Le calme, olympien, le visage, impassible. Il s’avance, ne fixant que la haine, sans voir quoi que ce soit au delà. Sa main vient s’emparer des cheveux d’Anshu, à quatre pattes. Tout doucement. Doucement. Il déglutit. Son genoux vient percuter son visage, il sent ses lèvres en première ligne. Le sang s’échappe de sa lippe inférieure. Le Prince gémit, s’écroule. L’écossais s’équilibre sur un pied, le second venant heurter son ventre. Une brise légère. Une seconde fois, son pied vient s’écraser sur les cotes du Souverain tombé. Les oiseaux s’envolent. La nuit est belle. Il s’accroupit. Son regard observe chaque seconde de douleur. Chaque signe de souffrance. Il se délecte du moindre signe de faiblesse. Il fait bon. Et dans un souffle, son regard azur pénètre le sien. Calme. Douceur. Quiétude.
“C’est le sang des rois qui coule dans tes veines. C’est le Pouvoir, la Puissance de ta lignée qui font de toi ce que tu es aujourd’hui. Tu soumet le monde, car c’est dans tes gènes.” Une seconde. Un sourire. Il lui saisit le menton. “Dommage pour toi. Je suis le fils d’une nation qui n’a cessé de se battre pour son indépendance. Je suis le fils d’un peuple de barbares qui s’est élevé, jusqu’au bout, pour enculer les connards de ton espèce. Tu es né pour dominer, je suis né pour me rebeller. C’est notre nature profonde. C’est la seule vérité qu’il y a au fond de nous, derrière toutes ces choses incompréhensibles. Alors vas-y, Prince. Acharne-toi à mettre le monde à tes pieds. Je serais toujours là pour te mettre plus bas que terre.” La salive s'échappe, vient se nicher entre les mèches soyeuses du Prince.
Il se relève. Son regard glisse sur Selwyn. Un sourire. “I love you.”
Demi-tour. Marche. Et disparaît.
HRP:
{ C'fini pour moi ici, je vous laisse continuer ou clore, as u wish ;p }
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Sujet: Re: .•. Cobaye des sentiments. [PV] Dim 11 Aoû 2013 - 18:05
Drew × Selwyn × Anshu
Malgré sa vision floue, elle distingue clairement la tentative d’Anshu. Néanmoins, elle espère que ce ne soit qu’une mauvaise interprétation et qu’il choisisse bel et bien de retourner se coucher. Que son intervention avait mis un terme à cette folie destructrice. Mais non, comme deux fétus de paille, l’incendie reprit. Comme derrière une vitre, elle les regarde sans oser intervenir. Car dans la bataille, elle se ferait déchiqueter sans préavis. Frisson. La bête s’approche de sa proie encore vivante. Proie suicidaire probablement accro à la douleur. Pendant quelques secondes, elle s’est demandé si le but de l’égyptien n’était pas d’éradiquer Drew et de le jeter loin hors du pensionnat.
Tous ses muscles se paralysent alors qu’il saisit ses cheveux. C’est une exécution. Elle ferme les yeux alors que le genou percute le visage. Un haut-le-cœur l’assaille alors que le sang jaillit et que les os craquent. La bile brulante corrode sa gorge et elle cache son visage dans ses mains alors que les coups fusent. Chaque geste violent porté sur ce garçon semble l’atteindre. Ses mâchoires se serrent jusqu’à faire éclater une à une chacun de ses dents. Un goût métallique. Elle hurle en silence alors qu’il prend son pied. Les larmes coulent, sont poussées hors de ces yeux par la pression. C’est une inondation, un flot de douleur ininterrompu. Le calme. La déclaration du héros. Héros, héros, héros… Elle ne sait plus qui est le mal, qui est le bien. En qui elle doit croire. Elle veut le regarder, le voir et il arbore ce sourire carnassier. Sourire d’une hyène. Sourire du criminel fier de ses méfaits, arrogant dans sa violence et dédaigneux du mal qu’il peut causer.
Elle croise son regard. Ses lèvres bougent délicatement. Ses mots viennent la percuter de plein fouet. Une tornade naît dans ses entrailles, bouscule l'organisation millimétrée de ses organes. Ses poumons manquent d'air. Son coeur se prend des décharges à chaque battement. Elle reste impassible en apparence, muette devant cette déclaration mais tout son corps est en ébullition. Des frissons. Se peut-il qu'il ressente les mêmes sentiments qu'elle à cet instant suspendu dans le temps ? Elle effleure du bout des doigts sa bouche, ses lèvres qui avaient déjà valsées avec les siennes. Elle aurait voulu lui répondre mais les mots mourraient tous dans son esprit perturbé. Puis elle voyait Anshu, ce qu'il était capable de faire mais elle voyait aussi ce qu'il était capable de provoquer en elle. Éclair. Ses larmes. Disparition.
Selwyn s’écroule, genoux au sol. Elle abdique. Elle se soumet devant cet homme. Devant cette dictature qu’il lui impose. L'amour. Des flashes de son passé lui reviennent. Cette génitrice. Ses mains aussi tranchantes que des lames. Son cœur vide de petite fille qu’elle pressait avec acharnement pour en faire gicler l’acide et le sang. Cette bombe qu’elle lui a foutue dans le corps. La brune était parvenue à l’oublier mais à cet instant, le tic-tac de l’horloge résonne dans chacune de ses cellules. Elle ne pourra jamais lui offrir le bonheur dont il a besoin.
Autodestruction. Implosion. Explosion. Plus rien. Le vide. Le néant. Amour arraché. Cœur. En pierre de lave. Esprit. En roche des glaciers. Corps de coton. Ailes décharnées. Laminées. Vie lacérée. Morceaux éparpillés. Larmes. Fragments d’étoiles. Assassinat, tombeau, trépas.
« E U T H A N A S I E »
L’ombre, c’est son ombre qui régit. Des brides de conscience qui la guide jusqu’au corps à demi cadavre d’Anshu. Elle pourrait soulager sa douleur comme elle l’avait fait avec Benjamin. Or, la haine lui frappe durement les tempes. Elle le ramasse, cale son bras derrière sa nuque et se relève dans un râle animal. Les yeux aussi ternes que le reflet d’une nuit orageuse dans une flaque d’eau, elle fixe un point dans un horizon parallèle au notre. Elle titube. Manque de retomber sur lui mais tient bon. La rage est là, elle l’empêche de sombrer. Elle doit le ramener. À son mec. À sa cabane. C’est la seule pensée qu’elle autorise à fracasser son esprit. Elle se concentre dessus, s’y accroche pour ne pas défaillir. Un pas. Il est lourd. Elle n’arrivera probablement pas à le trainer jusque là-bas.
« La mort ne t’épargnera pas encore pour très longtemps. Peu importe les Dieux en lesquels tu crois.»
Un murmure. Deuxième pas. Cette phrase n’a pas vraiment de sens. C’est une sorte d’avertissement. Pour elle. Pour lui. - Est-ce que tu considères Drew comme l’archétype de la mort ? - … Elle ferme les yeux de fureur. Une larme. Voilà que tu fricotes de nouveau avec elle.
Sujet: Re: .•. Cobaye des sentiments. [PV] Dim 11 Aoû 2013 - 19:36
Flowers
End.
Ses mains tremblotaient, tenant à peine debout. Il avait l'air d'avoir comprit. Il avait l'air d'être encore plus haineux. Il avait tout comprit, mais ne pouvait rien révéler à personne, parce que pour l'instant, il n'avait pas acquit assez de confiance. Pour l'instant. Des pas qui se rapprochèrent de l'égyptien, lourds, inquiétant, comme si le sol se fissurait à chacun de ses pas. Anshu plissa les yeux, méfiant, ne bougeant pas. Il restait immobile, regardait chacun de ses gestes, le menton levé sur ses yeux azur.
La main de l'écossais empoigna ses cheveux, puissante, haineuse, néfaste. Son visage heurta violemment le genoux de Drew. Simple hoquet de surprise, ses mains lâchèrent aussitôt prise, s'écroulant pitoyablement au sol. Douleur. Sang. A...h.... G..Gh... De faible gémissement faiblement étouffés d'entre ses lèvres sanglantes. Dangerosité. Douleur. Il ne pouvait rien faire d'autre que souffrir, silencieusement face aux coups que Drew lui infligeait. Car c'était le seul à avoir le culot de lui infliger ce genre de douleur corporelle, c'était le seul qui lui infligeait la peine qu'il devait recevoir, qu'il méritait de subir. Attends un peu. Les coups... Ce sont arrêtés. La haine est plus grande. Elle grandit. Elle ne demande qu'à s'échapper. Mais là, aujourd'hui, ce soir, maintenant, elle reste. Elle se défile.
Anshu leva doucement son regard. Mais seul la vision du sol s'offre à lui. Il n'a pas la force de lever son regard jusque Drew. Il toussota, quelques goûtes de sang s'échappant de sa bouche. Il bougea légèrement son poing, appuyant ses doigts contre le bitume, écoutant sous contraintes les paroles de l'écossais. Il serra ses dents. ... Rage.
Son menton, saisit par les doigts de Drew l'incita à plonger son regard dans le sien. Il avait l'air content. Content de lui avoir infligé ce supplice. Content de l'avoir humilié de la sorte. Content d'avoir fait tomber sa couronne. La roue tourne, Drew. Ils étaient comme à égalité, pour la répartition des poings. Drew ne lui avait infligé qu'une petite peine comparé à ce qu'il était censé recevoir. Comparé à ce que lui lui avait fait.
Anshu avait les yeux entre-ouvert, maintenant difficilement ses yeux ouvert. Il pensait que les fermer estomperait la douleur. Alors c'est ce qu'il fit. Doucement, il clôtura ses paupières. La douleur devint plus intense encore, les paroles de Drew raisonnèrent plus violemment à l'intérieur de son crâne.
Quand Drew le lâcha, il s'écroula une seconde fois au sol. Impuissant, le suivant de son regard rubis. Sa main, tendue, flageolait. J...J... t...e... ste.... Sa voix, crissante, faible, inaudible. Ses yeux, vers Selwyn, qui s'approchait de lui. Elle comptait l'aider ? Pathétique. Pas elle, lui. Trop de choses s'étaient passées ce soir, et il en avait oublié sa survie. Sa baguette. Sa seule protection. Comme si un braconnier partait à la chasse sans armes. C'était pareil, c'était risible.
Anshu sentit son corps se soulever. Impuissant. Tenant debout grâce à la force des bras de Selwyn. Ses côtes lui faisaient mal. Il grimaçait, essayant de faire quelques pas pour lui permettre de porter moins de poids. Je... Sais. C'est la raison... Pour laquelle je ne crois en.... Personne. Avait-il réussit à gémir entre deux toux. Il n'avait pas le choix, il devait accepter les choses comme elle l'étaient. C'était lui qui lui avait prononcé ces paroles. Parfois, il devait remballer sa fierté. Sinon, il ne ferait pas long feu dans ce monde. Une légère larme, rageuse, perlant le long de sa joue, se mélangeant au sang. Haine. Déception. Désespoir. Désillusion. Il n'était pas faible. Drew n'était pas faible.