ce tombeau sera notre tombeau • PV Anshu

♕ GAUTIER & ANSHU ♕

Vous ne me croirez peut-être pas si je vous raconte comment je suis arrivé dans cet endroit bizarre. En fait, peut-être que vous ne croirez rien de ce qui m'est arrivé depuis que je me suis rendu compte que je suis quelqu'un de différent. Pas dans le mauvais sens, quoique, c'est quelque chose qui se dispute - mais croyez-moi, avoir un pouvoir, parfois, ça n'a rien de cool. Le mien, ça va, disons qu'il n'est pas dangereux, mais il m'a quand même valu l'asile sur cet endroit paumé qui aujourd'hui me plaît tellement.
Pas aujourd'hui. Parce qu'aujourd'hui, j'ai réussi à me paumer dans un endroit encore plus difficile à dénicher que l'île elle-même - et vu l'absence totale de réseau et de moindre espace de terre à l'horizon (et pourtant, certains ont une vue d'aigle au sens propre du terme, et ils restent négatifs) - croyez-moi, c'est un exploit.

Les passages secrets, c'est comme ça qu'on les appelle - à juste titre d'ailleurs.
Franchement, secret, je veux bien, mais passages, ça se discute. Croyez-moi, quand on arrive dans cet endroit qui tient plus de l'égout que d'un bâtiment lambda - et je ne serai pas étonné de me savoir 69 mètre sous terre, on a qu'une seule envie, se trancher le nez. Personnellement, j'avais trouvé le moyen de m'enrhumer en été, du coup, nul besoin - et pour la première fois, j'étais content de cette poisse inégalable que j'avais.

Ma vie doit commencer à vous gaver, mais je pense qu'il n'y a rien d'intéressant à raconter sur ma situation actuelle : marchant dans cet endroit bizarre sans faire gaffe à mes directions, me disant qu'au fond, ça ne pourrait pas être pire avec mon génial sens de l'orientation. Avec un peu de chance, quand je trouverai la porte de sortie, j'émergerai en Chine ou quelque chose du genre - et ça, c'est en restant positif.
En y repensant, je n'avais vu personne ici, peut-être que c'était privé. Ou que les gens avaient fuit l'odeur, au choix. Je remarquais une petite canette qui traînait dans un coin et shootais dedans, m'estimant heureux qu'elle ne me revienne pas dans la gueule avec un rebond comme ça m'arrivait souvent avec les balles de foot. J'étais perdu, et même si ce n'était pas la première fois, qu'il y ait au moins un terrain de basket à côté, merde !

Envie de suicide. Je suis désespoir, je suis impatience, je suis énervement, je suis facepalm, je suis solitude. Ah, quoique non, des pas... une ombre sur le mur... et quelqu'un en chaussette qui arrive. Ah non, merde, c'est des chaussures. Soit il m'indique la sortie (ou je le stalke jusqu'à la trouver), soit il se perd avec moi, dans tous les cas, je serai gagnant.

« 'scuze, tu sais où est la sortie ? »