Aller, on se décoince le cul. Regarde j'ai une bouteille !

Vous savez, parfois il suffit de rien pour troubler un équilibre. Il suffit d'une fois, d'une erreur, d'un oubli, pour que toute une vie bascule, en emmenant celle des autres. Et ce jour là, Mykos avait oublié de mettre une petite carotte dans le clapier de son lapin, fribouille. Et si son lapin mourrait ? Mykos en serait horriblement attristé, et le poids de sa culpabilité quant à la mort de son lapin lui pèserait horriblement sur les épaule. C'est alors avec soulagement qu'il rentra dans sa chambre en voyant que son petit lapin allait bien... Son petit lapin playmobile. Oui, même si ce n'était pas un vrai lapin c'était important pour Mykos de bien s'en occuper, c'était une responsabilité. Après avoir mit la petite fausse carotte, il soupira en regardant le petit jouet, se disant qu'il devait s'ennuyer tout seul. Il regarda l'heure. Peut-être que toys'a rus n'était pas encore fermé. Il ressortit alors de sa chambre en courant pour aller au magasin avant qu'il ferme, c'est là qu'il se fit lourdement bousculer par Rafael. N'ayant pas encore levé le nez pour le reconnaitre, Mykos se demanda si vraiment il y avait des ours qui se baladaient dans la rue vu la masse imposante qu'il s'était mangé. Puis il se retrouva debout en un rien de temps, en reconnaissant cette voix. Merde, il s'était vraiment battu contre ça ?? Pour le coup, Mykos s'étonna lui même, il n'aurait jamais été capable avant d'aller se battre contre lui, il se serait plus planqué qu'autre chose. Avant d'avoir le temps de répondre quoi que ce soit, l'adolescent se retrouvait sous le bras de Rafael, qui l'emmenait il ne savait où, en sentant la distance qui le séparait au magasin de jouets augmenter à chaque pas qu'il faisait.

- Ce soir c'est moi qui paye, ou plutôt mon père. Enfin ce que je veux dire c'est qu'on va se bourrer la gueule, et peut-être tu pourras te faire une nana grâce à moi.

Mykos avait entendu le blond le remercier. Peut-être alors qu'il allait s'excuser auprès d'Alice. Par contre, quelque chose lui échappa. Il leva les yeux vers Rafael, perplexe.

-Me... Faire une fille ? Avec de la pâte à modeler ?

Bah oui, logique, il ne pensait pas que ces créatures pouvaient se cuisiner, donc se faire une fille, c'était forcément par poterie, pâte à sel ou autre, et vu qu'avec Play-Doh on est plus malin avec ses mains, c'était l'option la mieux statistiquement parlant. Non, Mykos ne comprenait paaaaas du tout l'idée d'avoir des relations sexuelles avec une fille, il ne l'avait d'ailleurs jamais envisagé, pensant encore que sa nouille lui servait juste à faire pipi. Oui, Mykos croyait que les filles naissaient dans les roses et les garçons dans les choux, on ne lui avait jamais expliqué comment on faisait les bébés. Tu vois Stromae, tout le monde ne sait pas comment on fait les bébés. Bon courage pour lui expliquer Rafael, bon courage.

Bon, visiblement Mykos n'avait pas du tout compris où Rafael voulait en venir. Et voilà que le blond lui servit un grand verre d'un liquide qui pour Mykos était inconnu: de la bière. Bon dieu, comme ça ressemblait à de l'urine... Mykos tira un peu la gueule face à la boisson qui ne lui faisait pas du tout envie. Pourquoi devait-il boire ce truc ? En écoutant le blond parler d'une oreille, il sirota tranquillement sa bière, bien que le gout ne lui plaisait pas particulièrement. Le jus de raisin était tellement meilleur... Plus sucré et moins amer. C'est là que Rafael commença à avoir le sens de l'humour.

- Il faut quand même que Paupaul sorte un peu, il ne sert pas qu'à pisser tu vois, il sert aussi à faire plaisir à ces demoiselles. Voyons, qui tu pourrais intéresser...

Paupaul ? Mykos tourna la tête vers Rafael, sans comprendre. Qui ne sert qu'à pisser... Ah, donc il parlait de sa zigounette, d'accord. Mykos esquissa alors un sourire amusé. Paupaul... C'était rigolo comme nom. Il décida alors d'appeler sa nouille Paupaul, il trouvait ça marrant. Alors que Mykos n'avait toujours pas saisi que Rafael voulait le caser, ce dernier eut une idée. Pendant ce temps, Mykos était resté bloqué sur Paupaul.

- Alice, elle a un caractère de chiotte, mais tu lui plaît. Aller c'est partit ! On te décoince le cul et tu pars séduire Alice ! Avec un peu de chance tu pourrais annuler notre mariage. Garçon ! Une autre tournée !

Alice ? Plaire ? Annuler un mariage ? ... WHAT ? Mykos resta comme un con devant son verre. Merde, elle était pas mal celle là. Avoir une amoureuse ? Alice ? Hein ?? Mais pourquoi il plairait à Alice, il ne l'a vue qu'une seule fois ?? Et pourquoi ... Pourquoi ??
Mykos tourna la tête vers Rafael, sans comprendre pourquoi il tenait à faire ça pour lui. Ou peut-être pour lui-même, en fait. Non, ça n'avait pas de sens.

-... Je ne comprends pas. Pourquoi j'annulerais votre mariage ?

LE CHOC. Mykos restait là, abasourdi. Merde alors... Le monde était encore plus compliqué qu'il ne l'imaginait... Le brun était là, bouche bée, faisant un mini coma éveillé. Utiliser Paupaul pour faire plouf plouf dans le bol de la dame ?? Mais pourquoi faire ? On pouvait très bien faire plaisir à une fille sans avoir besoin de tremper sa biscotte non ?

- Enfin bref, pour Alice, il suffit que tu la séduise. Vous faites des choses, vous vous marriez et vous m'oubliez !

Oulà, oulà... Ca va trop vite tout ça. Mykos resta encore choqué un moment, puis remua la tête pour remettre ses idées en place avant de relever les yeux vers Rafael, tombé des nus.

-Mais mais... Mais pourquoi tu veux que je fasse visiter les grottes des filles à Paupaul ?? Les filles on peut leur faire plaisir en leur offrant des fleurs nan ? Et puis pourquoi je me marierais avec Alice, c'est pas mon amoureuse ! D:

Voilà, la problématique était posée. Au moins avec les filles, Mykos en aura retenu quelque chose. Elles n'aiment pas les bouquets de champignons. Il le sait, il a déjà essayé à l'école quand il était petit, il s'est mangé une veste. Et depuis il ne s'intéresse pas du tout aux filles. Réaction post-traumatique ? Non, Mykos n'est juste pas retombé amoureux depuis ce temps là.

Alice ? Devenir son amoureuse ? ... Mais pourquoi faire ? Mykos regardait Rafael, sans comprendre. Pourquoi est-ce qu'il voulait la lui refourguer ? Cette fille était jolie, sympathique, gentille, tout ça, mais bon pourquoi elle deviendrait son amoureuse ? Et pourquoi Paupaul devrait faire plouf plouf dans la caverne d'Alice ? Parce que ce pays des merveilles là, il ne s'y intéresse pas vraiment.
Rafael, qui avait comprit qu'il aurait du mal à tout expliquer à Mykos, commença à noyer le chagrin d'avoir un ami si bête dans l'alcool. Ou peut-être juste parce qu'il avait envie de boire. Puis, il tendit un verre à Mykos, ce qui lui rappela inexorablement la dernière fois qu'il avait bu. Il n'avait pas été saoul non, mais il avait passé une soirée de merde, faut être franc. Mais bon, là, Rafael n'avait pas l'air d'être un mec qui se foutrait de lui. Toutefois, une petite question le tourmenta. Il prit son verre dans ses mains, pas très motivé, et leva le nez vers Rafael avant de commencer à boire.

-Mais je comprends pas... La dernière, on s'est battu parce qu'Alice t'avait raconté que j'étais son amoureux même si ce n'était pas vrai... Et là tu veux m'encourager à faire d'elle mon amoureuse... Pourquoi on s'est battu en fait ?

Et là, c'est une bonne question, car il est clair que l'attitude de Rafael concernant cette histoire n'est pas très claire (et je passe sur le rp entre lui, Alice et sa soeur C: ). Qu'il veule être libre d'accord, mais sa façon d'agir avec Alice n'est pas des plus nettes non plus. Mystère~

Changé... Changé... Rafael aussi donc, voulait changer. Pour quelle raison ?Pour Mykos, son moteur principal était le souvenir d'Aria. Il pensait souvent, très souvent. Elle lui manquait, en fait.
Et ce qui comptait... C'est qu'il ait une copine ? Aux yeux de Mykos, ce n'était pas d'une importance capitale. Ce qui comptait... Ce qui comptait... C'était qu'il devienne plus fort. Meilleur. Savoir protéger les autres, même si ceux qu'il devait protéger ne fleurissaient pas. Il avait été tellement longtemps dans sa bulle qu'il ignorait comment il devait fonctionner pour être comme quelqu'un de son âge. Peut-être comme Rafael. Oui, d'un point de vue objectif, Rafael n'était peut-être pas le meilleur exemple à prendre, mais Mykos a encore un fonctionnement de gamin, il a besoin de suivre un modèle pour se former.
Mykos bu alors cul sec alors que Rafael l'observait, puis grimaça. Rien à faire, la grenadine était largement meilleure. Il reposa son verre, en gardant ce goût amère qui dansait dans sa bouche, puis leva les yeux vers Rafael. Il fallait qu'il lui explique encore des choses.

-Mais si j'ai pas envie de tremper Paupaul, à quoi ça sert une petite amie ?

Nan vraiment, Mykos ne comprenait pas. Il savait que niveau assurance c'était pas génial chez lui, mais pas de là à engager une fille spécifiquement pour ça. Puis lui faire des bisous ? Quel intérêt ? Il était là, comme un pleu-pleu les bras ballants, sans comprendre pourquoi ça semblait si important pour Rafael qu'il ait une petite amie. Des choses qui l'attirent ? Mykos réfléchit sérieusement, sans comprendre la notion d'excitation sexuelle dans la question de Rafael.

-Ce qui m'attire, euh...

Il chercha quelques instants dans sa petite caboche de polonais touffu, puis commença à énumérer sur ses doigts, soigneux dans ses décomptes.

-Alors j'aime bien les chats, sinon les muffins dans les vitrines des boulangeries aussi ça m'attire, y a euuuuh... Les voitures aussi, dans le marchand de journaux qui sont jolies, les cheveux aussi quand ils sont jolis, ceux d'Aria ils sont super beaux, tout roses !!

Il l'avait regardé avec des grands yeux et un grand sourire, ravi de parler d'Aria. Aria. Il avait souvent ce mot à la bouche, le prénom de cette fille qui lui a servi d'entraineur, l'a profondément blessé lors d'une soirée en le repoussant publiquement lors d'un gage, puis a motivé en lui l'envie de devenir plus adulte. Comment considérait-il Aria ? Comme un modèle, une fille qu'il voudrait suivre fidèlement, sans avoir forcément la notion d'amour ou d'attirance en lui, et il a trop de respect pour elle pour dire qu'il est son ami, il se voit trop comme un déchet, bien trop derrière elle pour ça. Elle le fascinait, voilà. Et pourtant, ça faisait longtemps qu'il ne l'avait pas vue, mais il ne pouvait pas l'oublier. Mykos n'oublie pas les gens qu'il a rencontré, comme Alice, ou Hope, ou Lottie, ou Nell. Même ceux qui partent. Mais il est vrai qu'Aria avait une place particulière pour lui.
Quoi qu'il en soit Rafale, si tu tiens vraiment à faire l'éducation sexuelle de Mykos, un long chemin pavé d'embûches t'attends. Bon courage.

Si Rafael ne tenait pas l'alcool, Mykos lui, avait au moins la trempe d'un Di Marzio par sa capacité à tenir l'alcool malgré son éternelle et incurable naiveté. Toutefois, Mykos se sentit touché d'être prit pour un petit frère par Rafael. Toutefois malgré sa stupidité il se demanda si le blond ne disait pas ça parce qu'il planait un peu.
En voyant son camarade de beuverie se lever, Mykos le suivit, en se demandant où ils allaient aller. Il suivit docilement Rafael.

-On va où ?

Ah là là, il avait de l'espoir Rafale, parce que c'est certainement pas ce soir que Mykos trempera sa nouille dans le bol de ramen. Je ne sais pas c'est qui Ramen mais quand même.

Bon, ce n'est peut être pas ce soir que Mykos aura le droit d'atteindre le septième ciel, mais qu'importe, l'essentiel était qu'il passe une bonne soirée. Sirotant sa bière qu'il avait préalablement volé au bar, l'italien regarda son ami. Pourquoi fallait il que son sosie soit si nouille avec les filles, les pauvres devaient en souffrir ! Il était sexy le petit polonais.

- Tu me désespère un peu Mykos. Tu serais un Di Marzio on te renierait sur le champ... Mais au moins tu fais pas de conneries.

Des conneries, il en avait fait notre petit Raf. Coucher à droit et à gauche ne rapportait pas beaucoup, mais une relation, c'est si long. Il ne savait pas vraiment ce qu'il voulait, il y avait cette fille en B qui lui plaisait beaucoup, mais il avait peur que ça fasse comme avec toutes ses conquêtes, qu'il se lasse au bout de quelques jours. L'italien ne savait pas vraiment ce qu'était le véritable amour. En effet son père trompait toujours sa mère, ce n'est pas aimer ça ! Il détestait cet homme plus que tout. Sa plus grande hantise était de finir comme lui. Le jeune homme eut un léger frisson de dégout, mais il tenta de le cacher aux yeux du polonais. C'est fou comme l'alcool vous rend sensible, même quand on fait à peut près deux mètre de haut. Bon ok, 1m90. Mais c'est presque deux mètres !

- Tu veux aller quelque part Mymy ?

(hp: désolée pour le retard T.T)