Into Darkness || feat. Anshu et Momo ♥

Damnation. Il était recroquevillé sur lui-même, la tête dans les bras. Douleur au dos. Un silence pesant, voir effrayant trônait en ces lieux. Une respiration lente, qu’on pourrait croire sereine. Mais c’était loin d’être le cas. Presque deux semaines maintenant. Presque deux semaines que son monde s’était écroulé, que son bien le plus précieux lui avait faussé compagnie, sans plus aucune chance de le rattraper. Presque deux semaines de néant, plongé dans un mélange de regret, de tristesse et de douleur. Le regret de ne pas lui avoir dit plus tôt. Son plus grand regret, sans doute. La tristesse de l’avoir perdu. Il souhaitait sa mort, mais… Mais en réalité, il ne voulait pas qu’il meurt. C’était inconcevable pour lui que l’un puisse vivre sans l’autre. La douleur de tout ça. Mais la haine, il n’en a plus. Car Drew était son oxygène, et que, sans lui, Anshu se meurt. Sa haine avait disparut. Mais il restait encore une haine bien encrée en lui qui revient encore aujourd’hui. Le monde était cruel et la vie était injuste.

Deux semaines pire que la vie qu’il avait vécu en Egypte. C’était même une toute sorte de douleur. L’autre, était plus ou moins éphémère. Il l’oubliait à Ses côtés. Mais cette douleur là allait sans doute le hanter durant le restant de ses jours. Ses jours sans Drew Bolton.

S’il y avait une chose qu’il ne s’attendait pas, c’était bien ça. Mais il n’y avait pas que lui. Qui s’attendait réellement à sa mort ? A ce gars qui paraissait tellement souillé que le détruire davantage paraissait inconcevable. Qu’il était tellement souillé que cette souillure est devenue carapace. Qui y croyait ? Certainement pas Anshu.

Il avait reçu il y a peu cet espèce de message. Était-ce un message, d’ailleurs ? Oui, un message qui le faisait encore plus culpabiliser, même aujourd’hui. C’était implicitement de sa faute s’il était mort. S’il ne serait pas venu au réfectoire, rien de tout ça ne se serait passé. Il serait sans doute encore vivant. Mais la vie a un jumeau, et ce dit jumeau est le destin. Et lui aussi est cruel, bien plus que la vie en elle-même.

Volets, fermés. Il creusait à cet endroit même sa propre tombe. On s’inquiétait pour lui. Que c’était mignon. Foutaises. Il se fichait d’eux. Tristes qu’ils étaient. C’était encore plus attendrissant.

Jamais votre douleur ne sera plus grande que la mienne.

Ses yeux, brillaient, s’ambuaient. C’était ça. Il refusait d’hurler sa tristesse. Les larmes coulaient contre ses joues. Brisé. D’un revers de main, il saisit sa baguette, éteignant la lumière de sa propre manière, en brisant totalement l’ampoule, laissant les morceaux de verre s’écraser au sol. Aucun risque de se blesser, il ne sortira pas. Et dans tous les cas, la douleur ne serait jamais aussi consistante que celle qu’il possède à l’heure actuelle.

Il essuie ses larmes grâce à son avant bras. Il allait assumer, comme toute les autres fois. Mais cette fois-ci, il ne s’en sentait pas capable. Ses mains se plaquèrent alors sur son visage tendis qu’il gémissait toute sortes d’insultes avec sa voix crissante. Deux semaines qu’il refusait tout contact extérieur. Jim, son colocataire avait essayé de lui donner quelques fois les devoirs. On pourrait considérer ça comme un acte de pitié, ou d’amitié, ou même de rien du tout. Tout ce qu’il savait, c’est que Drew et Jim n’entretenaient pas une relation… très rose. Alors s’il le haïssait, Anshu aussi. Il était totalement dépendant de lui, c’est pour dire.

Il pousse un long soupire, tendis qu’il serre sa baguette entre son poing. Sérieusement. Il ne pouvait pas s’y faire. Ne pouvait-il pas mourir plus tard ? C’était pas le moment. Il ressentait toute sorte de sentiments obscures pour lui, mais de l’amour s’était également frayé un passage. Il s’en était rendu compte, mais il attendait. Attendait quoi ?
Au final, c’est trop tard.

Un autre soupire se fait entendre. Il se défait peu à peu de cette position que trop douloureuse. C’était le noir complet. Lui-même n’y voyait rien. Et c’était bien mieux comme ça. Il ne voulait pas ouvrir la porte de la réalité, et il ne voulait que personne ne l’ouvre. Que personne ne l’ouvre avant que lui ne l’ouvre, avant qu’il n’accepte cet évènement.

Mais on l’a ouvert avant lui. La porte s’ouvre. Lumière extérieure qui s’empara d’une partie de la pièce, mais pas où était l’égyptien. Il plisse les yeux. Jim. Il a une boule à la gorge, douloureuse, l’empêchant même de respirer. Il se lève, tendis que ses pieds nus embrassent le sol, se prenant la quasi intégralité des bouts de verres. Il ne le laisse pas finir sa phrase, sa main, presque naturellement agrippe son cou avec une force qu’il ne reconnaissait pas lui-même.

Il le plaque contre le mur, laissant alors son corps entrer en contact avec la lumière. A côté, Morgan. Il l’avait vu quelques fois, mais il ne l’aimait pas. Parce que Drew ne l’aimait pas. Son attention se reporte sur son camarade de casse, resserrant davantage la pression sur son cou.

Je t’ai déjà dit de pas venir me faire chier, khra. Tu n’as pas retenu la leçon ? Il plisse les yeux. J’veux plus de toi ici. Ne me force pas à te faire des choses regrettable. Je n’ai pas besoin de ta soit-disante bonne humeur, j’ai même pas besoin de toi tout court. Il glisse son regard sur Morgan. T’oses même ramener tes potes ici. Comment peux-tu faire comme si de rien était ?

Il lâche son cou, agitant sa baguette en sa direction. Un pic de glace s’en échappe, mais s’écrase à côté du blond, se répendant alors sur le mur. Ses dents se serrent. Il ne contrôlait presque plus rien. Ses muscles s’affaiblissent, au fur et à mesure que sa voix se fait plus fine, une larme se logeant au coin de son oeil, il se retourna alors pour essuyer ses yeux. Tu n’as rien à faire ici. La prochaine fois Jim, tu iras le rejoindre. Je te promet que je n’aurais aucun scrupule à te buter, ici même. Je n’ai plus rien à perdre.

Il met la main sur son visage et soupire. Tu es fatigué Anshu, terriblement fatigué. C’est tellement inutile de devoir gâcher le peu de force que tu as, n’est-ce pas ? Mais c’est dans ta nature, tu ne peux pas laisser passer ça comme si de rien était, et même si tu étais au bord de l’agonie, tu continuerais à montrer les dents. Anshu se retourne, plantant alors son regard dans celui de Morgan. Il avait l’air tellement banal, mais cette ordure dégageait une espèce de chose obscure qui ne lui plaisait pas.

«Comme si t'en étais capable, vu l'état pitoyable dans lequel t'es... »

Il hausse les sourcils, mais ne sourit pas. Il serre ses dents, se contentant de l’intervention de Jim. Blablatages inutiles, c’est ce qu’Anshu avait l’habitude de faire. Mais pourquoi gâcher sa salive pour si peu ? Il n’y avait plus rien à gagner, ni plus rien à perdre à présent. L’égyptien plisse les yeux, silencieux. Il observe et se tait, attendant une quelconque réaction d’un des deux blonds.

La douleur au niveau de ses pieds se fait ressentir, il pousse un soupire crissant, plus semblable même à un gémissement. Malgré sa mort, rien a changé en réalité. On aurait pu penser qu’il se serait reprit. Mais à part sa santé mentale qui s’est littéralement écroulée, qu’est-ce qui a changé.

Tout. Tout a changé. Jim ne servira pas de substitut. Mais je dois avoir de la haine pour quelqu’un, c’est bien lui. Son regard se pose quelques instants sur Morgan. Lui aussi. Ils me donnent la gerbe. Je les connais à peine, mais je les déteste déjà. Qu’est-ce qui va pas chez moi ? Rien du tout. Je suis sans doute animé des sentiments que ressentait Drew pour ces deux déchets. Et donc ? Je dois prendre ça comment ? J’en sais rien.

Mais non. Le silence fut de courte durée. Sous des flammes, il était apparu. Anshu écarquilla les yeux, puis recula d’un pas. Une voix, crissante. Il n’a jamais aimé Jim. Et en premier lieu, c’était à cause de ça. Frisson. Il n’aimait pas cette bête tout droit venue des limbes. Seul Jim pouvait l’invoquer.. sans doute. Il serra son poing, fronçant les sourcils.

En plus de Morgan… Tu ramènes ton espèce de merde sur pattes. C’est quoi ton problème à toi, dis-moi ? Je suppose que c’est réciproque, mais tes conneries commencent à m’agaçer. C’est pourquoi je vais y mettre un terme de ce pas.

Il fit tourner sa baguette entre ses doigts, et puis, comme si le choix était fait par hasard, il pointa sa baguette sur le diablotin. Il n’avait pas assez de force pour s’attaquer à Morgan ou Jim, alors il se contentait de quelqu’un assez peu consistant. C’est une simple goûte d’eau pourtant glaciale qui s’échappa de sa baguette pour venir s’écraser sur l’un des sabots de la bête. Comme une horde de fourmis dévorant sa proie, la glace se répandit sur tout son corps, pour, finalement, le recouvrir totalement. Un glaçon géant qui s’écroula lourdement au sol sous le regard de l’égyptien. Il avait en partie entravé sa magie, même s’il savait que les compétences de Jim n’étaient pas moindre et que ce ne serait pas si difficile que ça pour lui de le faire disparaître afin de l’ôter de cette prison de glace.

Vous me fatiguez. Que dois-je faire pour que vous me foutiez la paix ? Pour la première fois, je n’emmerde personne. Pourquoi est-ce que vous venez me chercher jusqu’à chez moi ? Ses yeux creusés par la fatigue se posèrent sur le classeur, au sol. Tu peux te le foutre dans le cul ton classeur. Et ne ramène pas non plus ta sale pédale dans ce cabanon, ta présence m’est déjà assez insupportable comme ça, j’ai pas besoin de deux imbéciles. Poussant un soupire totalement découragé, une mine attristée s’empara de son visage. J’ai pas besoin de toi pour m’en remettre… Je suis assez grand pour ça.

C’est faux Anshu. Tu n’es rien qu’un enfant ne voulant pas accepter la réalité, qu’à force d’avoir joué avec le feu tu t’es brûlé et ton entourage aussi. Tu devrais être heureux, et pourtant. Les hypothèses sont erronées. Tu n’es pas un monstre, tu as un coeur, tu es humain et tu souffres. Que te faut-il de plus ? Que leur faut-il de plus ?

Il avait croisé ses bras sous sa poitrine, fixant Morgan, qui, d'après à en juger à son expression faciale n'avait pas l'air d'apprécier ses propos. Qu'il avait l'air faible. Qu'il puait la faiblesse. Qu'il puait la joie de vivre... aussi. Poussant un soupire las, il rangea finalement sa baguette à son endroit initial avant de voir Morgan hausser le ton et s'approcher de lui. Haussant les sourcils, il cilla, rien que quelques instants, l'écoutant grogner auprès de Jim après.

C'que tu fais peur quand t'es énervé. Effroyablement ridicule, oui. Il tourne les talons et fouille sur sa table de chevet, s'emparant de l'Arme du crime, celle qu'il avait reçu il y a peu. Il glissa le cristal dans une de ses fines poches, se retournant vers les deux blonds.

Cette fois-ci, c'est lui qui s'approcha de Morgan, écrasant également de son talon le diablotin de Jim qui faisait encore surface au sol, le laissant regagner son invocateur. Énergie gâchée pour rien. Provocation. Son regard ensanglanté embrassa son jumeau, les yeux plissés.

Ton odeur est infecte. Tu pues la faiblesse, Morgan. Et ça, c'est insupportable. Et surtout, tu n'es pas à ta place ici.

Il laissa le doute peser ses mots tendis que sa main, elle, alla se glisser lascivement derrière sa nuque, et s'abaissa, pour que la tête de Morgan aille entrer en collision avec le genoux de l'égyptien, comme il avait su le faire à la salle des miroirs en compagnie de Drew, mais avec moins d'hésitation et plus de hargne en lui. Sang.

C'était comme une exécution. La guillotine. Son coude, lui aussi alla se mêler à la danse, heurtant le sommet du crâne du blond, le lâchant par la suite. Le coup de grâce.
Son propre coeur battait à s'en arracher la poitrine tendis que ses mains, elles, allèrent essuyer ses vêtements. Il a procédé lui même à l'éxécution du mécréant. Se reculant d'un pas, il sentait ses jambes flageoller.

Son regard sur le corps. Ta place est à cet endroit précis. N'oublie pas la sale vermine que tu es comparé à m... non, nous. Un regard sur Jim, car lui aussi, c'était un A. Comment pouvait-il être aussi familier ? Nous sommes voué à la réussite pendant que tu es voué à la faillite. C'est la loi du plus fort. Je suis venu au monde pour dominer, et je dominerais. Et d'ailleurs... J'ai dominé.

Illustrant ses propos, il sortit le cristal de sa poche de sa main droite, là où trônait cette cicatrice qu'il admirait tant pour l'embrasser, jetant un regard à Morgan.

Peut-être que la prochaine fois tu pourras m'avoir. Mais cette fois là, j'ai vaincu. Cette douleur me ronge mais m'anime, et c'est pour cette raison qu'aujourd'hui encore, je peux me tenir debout. Avec ou sans Drew, Morgan. Avec ou sans Drew, tu continueras à tomber au sol, parce qu'à présent, je suis là. Et je traînerai au sol chaque être qu'il méprisait, pour leur asséner le coup de grâce. Alors si tu penses te sentir en sécurité, je ne t'empêche pas le moins du monde de croire à cette leurre éphémère. Mais n'oublie pas que je serais là. Il s'approche, s'accroupissant, posant une main au sol, en face de lui. Là pour te montrer la situation actuelle.

Il se redressa rapidement avant que le blond profite de ce court moment pour lui faire une quelconque crasse, son regard se posant sur Jim. C'est valable pour toi. Au moindre faux pas, tu t'écroules. Et je serais nettement plus sévère avec toi, car n'oublions pas que tu fais toi aussi partit de ces ordures de A, et que ta puissance est nettement plus considérable que... ça.

Il avait le regard posé sur Morgan les sourcils froncés. Il ne pensait pas en arriver à là pour demander la paix. Poussant un soupire, il se détendit peu à peu. Sérieusement, tout ça allait le rendre cinglé. L’était-il déjà, d’ailleurs ? C’était possible. Mais ça, il ne faisait que le répéter, et plus il le pensait, et plus ça avait d’impact sur son état.

Son regard observa alors Jim, qui était à moitié au sol. Il avait un regard mauvais. Le roi de la fête avait-il miraculeusement fait tomber sa couronne ? Jim n’avait pas l’air de rigoler. Non, il ne rigolais plus, à présent. Et donc ? Un simple rappel lui avait coûté une grande partir de son énergie. Qu’allait il faire à présent ? Anshu ne connaissait strictement rien au pouvoir de Jim. Il ne le prenait même pas au sérieux lui-même. Mais Anshu était idiot. Il n’y avait que lui qui comptait, il se pensait Tout-Puissant et que les autres n’étaient que poussière.

C’était faux. Incroyablement faux. Son arrogance prenait le dessus sur la réalité ; tu n’es pas inégalable, Anshu. Et c’était Jim qui allait le ramener à la réalité. Quelque chose de grand, de consistant, d’effrayant. La température avait l’air d’avoir chuté. Qu’est-ce que c’était que cette chose ? Ses yeux. Si on peut appeler ça des yeux ? La peur. Tout ces sentiments qui le faisait remuer lui avait fait perdre tout ses réflexes.

Cette chose plaqua Anshu contre le mur avec tellement de facilité que s’en était peu croyable. C’était tellement bestial. Il n’avait même plus une once d’air. Ce truc enserrait sa gorge avec une telle force. Et puis, il y avait Jim. Oui, tu es puissant. Et c’est bien pour ça que je te hais, là, tout de suite. Il n’avait même pas la force de le regarder dans les yeux. Il n’avait même pas les yeux ouvert. J’ai mal. Ce n’était pas les douleurs qu’il avait l’habitude de cotoyer, non. C’en était une, bien plus brute.

J...J… Arrête, tais-toi. T’en a déjà assez fait, tu ne trouves pas ?
Puis, la chose, lentement, faiblit, pour finalement s’en aller, laissant tomber Anshu au sol, mollement. C’était à lui d’être aussi bas que terre, à présent. Il était prit d’effroi, de terreur, de tous ces sentiments que tout le monde renie. Mais également d’un brin d’extase. Parce que jusqu’à présent, il n’avait reçu que des coups, nets, physique. Mais jamais magiques. C’était donc ça. Se redressant du mieux qu’il put, il ôta tout d’abord son collier. Parce qu’il l’étouffait. Toux, liquide vermeil. Ses bras tremblaient, ses jambes aussi.

Il n’essaya même pas de se relever ; il n’en aurait pas la force. Il n’aurait jamais pensé une seule seconde pouvoir se battre avec quelqu’un de cette manière. Se battre ? Non. Démarrer les hostilités. C’était Jim qui avait levé l’arme en premier, mais c’est Anshu qui avait faiblit en premier. Le sang s’écrasa au sol. Bordel.

J...Jim… Tes… Tes paroles ne... peuvent que me faire… Plaisir… C'est faux. Levant difficilement la tête vers lui, il le toisa. Ah Anshu, tu n’en auras jamais assez. Même à terre il continue de clamer sa supériorité ; qui est fausse, dans ce cas là. Il trésaille, s’agrippant du mieux possible au meuble le plus proche. Ses jambes flageolaient, il haletait.
Il veut se battre, mais il n’en a pas la force. Il n’en aura pas la force. Maintenant ou plus tard.