FFFFFFFFFFF. || Pv Mike ♥ [Terminé]

Il me rend mon tee-shirt. J’laisse tomber ma pseudo fierté à deux balles et me rhabille, parce-que putain, j’me les gêle.  Mike fait tomber de la neige depuis toute à l’heure et ça rafraîchit l’air. Mais bon, il a désormais mon joint entre les lèvres, l’ambiance entre nous s’est légèrement réchauffée. Du moins, on a arrêté avec les jeux de main et les insultes.  « T'es vraiment un connard... » Bon ok on est encore dans les insultes. «'Fin ça je le savais même avant, même si je t'appréciais... J'aimais bien tes fêtes... J'venais tout le temps... En fait, le plus fautif c'est Morgan. Toi tu voulais juste t'amuser... Mais t'es un connard quand même. »

Peut-être, oui. Je suis égoïste. Parce-que, même si je distribue des sourires autour de moi à longueur de journée, concrètement, mon bonheur passe avant celui des autres. La preuve hier soir. Morgan était là, on était sous ses yeux, et ça nous a pas empêché de continuer. Alors, oui, en un certain sens, je suis peut-être un connard. Je récupère le joint, le glissant entre mes lèvres alors qu’il joue avec la neige. Il tourne le visage vers moi. Je finis par faire de même. J’tombe sur des yeux rougis, des cernes violettes. Ca m’fait vraiment bizarre de voir Mike comme ça. Je soupire doucement et pose mes coudes sur mes genoux, le joint au bout des doigts, et laisse tomber ma tête contre le mur derrière moi, fermant les yeux.

La fumée s’échappe de mes lèvres, s’élève doucement. Je pense à Mo. Il nous trouverait bien cons là, tout les deux. Entre Mike qui laisse tomber son bouclier de givre et moi qui sait pas comment le réconforter. On est malins tiens. Mes yeux se ferment, j’ai du mal à chasser Morgan de mon esprit. Ces images. Sa voix. Ses gémissements. Mon propre désir. Et voila son mec, juste là. Celui qui a régulièrement le droit à ça, avec Mo.

Mais moi, j’ai été son premier, en un sens.

Et ça me fait chier de penser à Mo. Et à eux, et à ce qu’ils font ou non. J’ai pas de sentiments pour lui. Pas plus qu’avant. Alors ça sert à rien que j’y pense, ou que je sois jaloux. Je tire une nouvelle taffe et redonne le cône à Mike. Le pire dans tout ça, c’est que je peux même pas lui promettre que ça n’arrivera plus.

Mike continue plus ou moins d’me parler. De me dire des trucs débiles. Le garder. N’importe quoi. Morgan et moi en couple ? Ca le ferait tellement rire d’entendre ça. Enfin, pas là, comme ça, venant de Mike, c’est sûr. Je l’observe un instant. Il est petit. Il est tout blanc, jusque dans les cheveux. Il est frêle. T’a l’impression qu’il va se casser en deux si tu le touche. J’aime pas ce genre de mec. Mike est pas moche du tout, mais c’est pas mon genre. J’préfère les mecs battis comme Cale ou Dwayne. ... Plus comme moi quoi. J’me demande d’ailleurs comment Morgan peut être attiré par Mike et moi, alors que, genre, on a rien à voir, que ce soit dans le physique ou le caractère. Maaa foi. Pour le coup, Morgan est la demi-mesure entre nous deux. Peut-être pour ça, d’ailleurs.

Arf, je chasse encore tout ça de ma tête. J’suis pas une nana, je vais pas réfléchir à ce genre de conneries. « Je l'ai pas aidé non plus en faite... Rhaa... Pourquoi je raconte ça à toi ? T'as pas à savoir toute notre vie... Enfin, ancienne vie d'couple. » « Ouais, nan, évite. » Pas envie d’savoir quoi que ce soit. Je récupère le joint, attend un instant, et tire dessus. Je ferme les yeux, laissant le peu d’effets qu’il me fait m’envahir. Je frissonne. Le froid, toujours. C’est sûr que pour le coup, j'suis un partenaire chaud bouillant comparé à Mike. J’me gratte la nuque. Je lève les yeux au ciel, passant ma langue dans ma joue, attendant. Attendant patiemment que quelqu’un nous sorte de là. Bon, au moins, tout s’était calmé. Il ne pouvait plus rien arriver d'inattendu, à priori. « Autant que tu te fasses les deux Jim... Et puis... Tu dois avoir son goût sur les lèvres maintenant » Oh really ? What the fuuuuck meeeen. J’tourne mon regard vers lui, genre, qué passa, et il colle ses lèvres sur les miennes.

... ok, il déconnait pas. Genre. Genre, il était sérieux. Autant que tu te fasse les deux ? WAIT. J’suis pas d’accord, j’ai pas signé pour le premier niqué le deuxième offert. Et il ferme les yeux, il est désespéré, lêche sur mes lèvres le moindre atome de Morgan pouvant encore s’y trouver. Ok c’est gênant, genre.

Et non non, j’ai toujours pas bougé. Merde, mettez vous à ma place, je capte rien moi la, ce mec est torduuu.

Finalement ça se termine, lui, moi, les deux, j’sais pas qui a mis fin à ça. C’était pas désagréable, mais merde. « T’es tordu. » C’est tout ce que je peux dire, après un instant, sourcils arqués, finissant le joint avant de le jeter. Je me suis pas reculé, je me suis pas éloigné. C’pas comme si j’avais peur qu’il ne me viole. Rien n’a d’importance, alors après tout. Si ça peut le soulager, le venger, ou lui donner le goût de Mo, maaa foi. Que dire,  que faire. Rien. Bon, j’espère juste qu’il a pas réellement l’intention qu’on baise là - oui parce-que, maintenant, je m’attend à tout avec lui. Nan mais sérieux, ce type est fou.

Je lui dis qu’il est tordu. Il me sourit. J’hausse un sourcil, jetant mon joint par dessus le balcon. J’aurai dû le faire encore plus costaud, histoire de me préparer à la suite.

La suite ? Voulez savoir ? La suite, c’est Mike qui me grimpe littéralement dessus, posant son cul là où il faut pas. « J'en est pu rien à foutre, j'suis célibataire maintenant. » ET C’EST MOI QUE TU CHOISIS ? TORDU. «... Bah voyons. » Je grogne. Puis je lâche un gémissement de douleur alors qu’il me choppe le lobe de l’oreille avec ses crocs. Oui oui, des crocs, grands comme ça, j’vous jure. Ma main s’est agrippée à la barrière dans un bruit de ferraille, et, essayant inutilement de me dégager, je ne peux que glisser le long du mur, terminant allongé avec le Mike sur moi. PARFAIT TIENS. PARFAIT JIM. Oui, j’pourrais le téj de là, mais mon cerveau est trop wtfqué pour que mon corps fasse une action cohérente. « J'suis pas ton genre monsieur le fêtard ? » klkjnbhvgf. Je grommelle. J’commence à comprendre pourquoi Mo se tape ce mec, si il est chaud comme ça avec moi, j’ose pas imaginer comment il est avec lui...

« gnnn. C’pas question de genre. T’es... le mec de Mo.» J’ai du mal à dire cette phrase, plissant les yeux au fur et à mesure que je parle. Parce-que, pour moi, ils sont encore ensemble, tant que c’est pas officiellement fini. Et dans tout les cas, Mike, c’est à Mo, c’est tout, propriété privée, et ce, à vie, quoi qu’il arrive. Le truc c’est que, hier soir, Morgan était la propriété de Mike, mais sur le coup, ça m’a pas choqué. Gnnnn BREF.

« Arrête tes conneries, tu débloque juste parce-que t’a mal, ressaisis toi la, et vire ton cul de ma... Merde c'est gênant mec ! »

Il a un regard mauvais. Il pue la tristesse, la rage. Alors je comprend. Il veut pas que je me le fasse. Il veut pas récupérer les particules de Morgan qui traînent sur moi. non, tout ce qu’il veut, c’est me faire chier. Il peut pas m’avoir, ni par la force, ni par les mots, alors il joue au sadique en essayant de m’exciter.

Je serre les dents, le fixant, alors qu’il se met à remuer son bassin de façon plus que suggestive. « J'suis pu avec Morgan je te dis et puis j'fais ça pour t'embêter, j'aime bien... Et puis peut-être que tu vas aimer. » Et maintenant, il s’amuse à gémir. Je bouillonne. De rage. Parce-qu’il est con, qu’il me fait chier, qu’il me prend pour un sale perv. Forcément que ce qu’il fait, j’y suis pas insensible. C’pas tout les jours qu’on vous fait ça. Du moins, si lui a sa réputation de coureur de jupons, si lui s’est déja tapé des dizaines et des dizaines de mecs, moi, mes partenaires se comptent sur les doigts d’une main, alors ses trucs de pervers, il peut se les garder. « Tu crois sérieusement que je m’amuse à baiser tout ce qui bouge ? Va t’faire mettre, c’est pas mon genre. Même si j’ai eu des dérapages, c’est qu’avec des potes, que j’aime énormément. Mo m’a dis qu’avant lui tu baisais dans tout les sens, j’suis pas comme toi, connard. » Parce-qu’il me gave. Parce-que je dis la vérité. J’ai couché avec Cale, Ashley, Billie et Morgan. Ils font tous parti de mes meilleurs potes. J’baise pas juste comme ça moi, même si on se met pas en couple, même si sur le moment c’est que du cul, j’fais pas ça n’importe ou, n’importe comment et avec n’importe qui. Et ça me gave qu’il croit le contraire, qu’il pense que je suis un mec facile qui se tape tout ce qui bouge.

J’le pousse, cette fois, parce-qu’il me gave. J’me relève, me mordant la joue, m’éloignant le plus possible de lui - et c’est difficile, ici - pour m’accouder de nouveau à la barrière, regardant loin, prenant de la neige dans ma main pour me refroidir un peu parce-que, oui, ce con a réussi à légèrement me chauffer.

Et à son tour, il tape à la porte. J’entend des types rigoler derrière la vitre. Je soupire. Il me demande si Mo me dit tout. J’en sais rien moi... « Il m’en dit beaucoup. » Je lève les yeux au ciel. Chojub pourrait nous sortir de là. Où est encore passé ce con de diable. Je ferme les yeux, essayant de le visualiser dans mon esprit. Il est bien dans notre monde. Il se promène. Mais pas ici. Depuis toute à l’heure, j'essaie de savoir si il approche. Evidemment, dès le début, j’ai pensé à lui pour nous sortir de là. Mais ce petit diable n’en fait qu’à sa tête, et il passe sa vie à se promener partout dans le pensionnat, sans se soucier de ce qui peut m’arriver ou non.

... Tant pis, je vais le renvoyer et le réinvoquer ici. Ca va m’épuiser pour deux heures, mais tant pis. On a rien à faire ensemble, ici, Mike et moi.

Je me baisse, à genoux, m’agrippant à la barrière et y posant mon front. Je ferme les yeux. « On va pouvoir sortir. » Je me concentre. Je le cherche dans mon esprit. Je le trouve. Il est... toilettes des filles. Perché à l’abris des regards, en train de mater les filles qui vont pisser. Merde, cette bestiole est vraiment dégueulasse. Je me concentre d’avantage. Le faire disparaître quand il est loin est particulièrement épuisant. Je le visualise dans ma tête. Il tombe de sa cachette, râle, alors que son corps disparaît doucement. Des filles crient de peur, d’autres le tapent. Et il disparaît. J’ouvre les yeux une seconde, mon front contre les barreaux gelés, ça me fait du bien. Je me lève alors et me dirige vers Mike, et posant ma main contre son épaule, je le pousse légèrement, afin de me positionner là où il était, tourné vers l’intérieur. Je fixe le sol à travers la vitre, et m’immobilise. Mon esprit visualise Chojub dans son monde démoniaque, doù je l’extirpe, le forçant à apparaître dans notre monde, sous mes yeux. Après une minute, le diablotin est là, derrière la vitre.

« Ouvre-moi. »
« GNIHIHIIHIH VA TE FAIRE VOIIIIR. »
« Ouvre-moi. »

Et parce-que c’est un ordre, la créature liée à moi par la magie est obligée de m’obéir. C’est physique, Chojub est mon serviteur, il ne peut résister à un ordre réellement donné. Le verrou s’ouvre enfin, le diablotin râle et se tire. Je fais coulisser la porte vitrée, enfin libre.

Voila. Mike et moi allons pouvoir repartir. On ne se reparlera probablement jamais. Je reste là un instant, inspire. Puis je pose mon regard sur lui, avec tout le sérieux du monde. « Je sais qu’il t’a fait du mal. Et que ce serait légitime de te venger. Mais si j’apprend que tu l’a fais volontairement souffrir, ca va chier. Non, c’est pas juste, mais je m’en branle. Si tu fais souffrir Morgan t’aura à faire à moi.» Et sur ces paroles, je me casse, fatigué par mon tour de passe-passe magique.

Les menaces envers Mike sont inhabituelles venant de moi. Je crois même que je n’ai jamais menacé personne. Parce-que je n’aime pas la méchanceté, la violence, la haine. Mais voila. Morgan, je l’aime plus que quiconque. Et après ce qu’il s’est passé cette nuit, on est encore plus liés maintenant. Alors, pour lui, oui, je pourrais devenir violent. Parce-que, c’est un connard, oui, mais au fond, moi aussi.