J'me gourre de cabane et j'tombe sur toi. Belle histoire hein ? | Swain Ionescu.

Dormir, dormir, dormir...

Dormir. Tu n'avais plus que ce mot là à l'esprit. Parce que t'étais trop fatiguée pour pouvoir te concentrer sur tes exercices, trop fatiguée pour sortir avec Jim ou qui que ce soit. Ah non, t'avais pas du tout l'envie de faire la fête. Allons bon, ça arrivait à tout le monde ça, non ? Sauf à Jim, bien entendu. Bref. La musique à fond dans les oreilles, tu te déhanchais dans les couloirs du bâtiment, sous le regard ahurit de quelques élèves passant par-là. T'avais l'habitude depuis le temps, c'était pas bien important. Sur un air de Party Rock Anthem tu retrouvas le chemin des cabanes, chantant en même temps que tu bougeais, bien en rythme. Ashley, t'es sûre de vouloir aller dormir ?

▬ Party hard is in the houuuuuse toniiiiiight
Everybody just have a good time ♫

La fatigue te montait à la tête, heureusement que tu chantais bien. Enfin, pas trop mal. Dans la limite de l'acceptable quoi. Tu te stoppas devant ta porte, pour ensuite farfouiller dans tes poches sans arrêter de te dandiner. Clefs en mains, tu la passas dans la serrure, victorieuse. Puis. Puis tu ne fis rien, ça rentrait pas. Quoi, pourquoi ?! Tu arquas un sourcil sans trop comprendre. C'était une blague c'est ça ? Oh oui certainement. Mais qui avait intérêt à changer la serrure sans te prévenir ? Cale. Oui c'était Cale, parce que Cale et Skygge, t'étais certaine que là, ils faisaient des choses cochonnes dans la chambre et ils ne voulaient pas être dérangés. C'était pas une raison. Pas une raison du tout même.

▬ CALE OUVRE-MOI CETTE PORTE TOUT DE SUITE OU JE LA DÉFONCE ! Et vous deux avec, par la même occasion. ...

Nan t'en ferais rien. T'essaieras sûrement, mais avec ta force de mouche t'arriverait pas à grand chose. Allons bon. Et maintenant ?

Hors rp:

Tu cris, tu tambourines à la porte. Tout ce que tu veux c’est te poser dans ton lit et dormir. Tu ne demandes rien de plus. Mais y a cette fichue porte qui ne s’ouvre pas et ton esprit tordu qui s’imagine tout plein de mauvaises chose. C’est pas gagné. Puis tu décides finalement de t’en aller, parce que t’en as marre. Parce qu’ils n’ouvriront pas. Tant pis pour eux, tu ne manquerais pas de leur tomber dessus la prochaine fois que tu les croiserais. Et ils ne l’oublieront pas de si tôt. Tu te recules d’un pas, fais un quart de tour sur la droite et commence à avancer. Sauf que là.

▬ Tu souhaites voir quelqu'un ? Je peux t'ouvrir si tu veux, mais arrête juste de crier comme ça, j'ai un mal de crâne énorme !

Swain. Ou le râleur professionnel de la classe A. Il est beau, il a pas l’air méchant, mais il se plaint tout le temps. Avec lui ? Y a jamais rien qui va, c’est pas plus compliqué. Enfin si. Peut-être. Mais tu ne cherches pas vraiment à savoir. Swain tu ne le détestes pas, mais ça s’arrête là. Tu clignes des yeux sans trop comprendre. Qu’est-ce qu’il vient de dire ? "Je peux t’ouvrir si tu veux." What ? Tu réalises qu’il y a un problème. Que si Swain a les bonnes clefs et pas toi, ça ne peut vouloir dire qu’une chose. Tu t’es trompée de cabanon. Il t’ouvre, entre et laisse la porte ouverte. Tu déplaces lentement ton regard sur le numéro de cabane et manque de peu la crise cardiaque. C’est pas ta chambre ça. Ça c’est cinq cabanes plus loin que chez toi. Et tu sais pas comment t’as fais pour te taper la honte à ce point. D’ailleurs ta tête le traduit assez bien. Visage crispé, yeux et bouche grands ouverts. Tu ne cesses de fixer la plaque de chambre, réfléchissant aussi vite que tu le peux. Tu as deux options. T’excuser et partir ou. … Partir en courant de cacher sous tes draps. Baissant la tête pour te plaquer violemment la main au front, tu lâches un long soupire. Que tu peux être bête parfois.

▬ Erm…

Tu laisses tes iris océan parcourir la pièce. La décoration n’est pas la même, mais dans l’ensemble ça ressemble assez bien à ce qu’il y a dans ton cabanon. Tu es déstabilisée, ne sachant pas quoi dire. Swain est là, posé sur son lit, ordi sur les genoux. Belle bête, toi aussi tu adorerais avoir un pc comme le sien. Il ne semble pas faire attention à toi et il n’y a personne d’autre pour venir se foutre de la tête de pauvre cruche que tu tirais. Tant mieux. Mais ça ne changeait rien, ton atmosphère était trop, beaucoup trop pesante à ton goût. Alors fidèle à toi-même, tu balances la première bêtise qui te vient à l’esprit.

▬ Tu sais que rester aussi près d’un écran quand on a mal au crâne c’est pas bon ? léger sourire en coin. Taquin.

Tu fais quelques pas à l’intérieur, ferme la porte qu’il avait laissé ouverte et te colles contre elle, mains dans le dos. T’inviter chez les autres sans réelle autorisation n’était en soi pas un problème pour toi, tu avais l’habitude et ils faisaient tous avec. Mais là. T’aurais pu partir. En fait t’aurais du. Mais tu ne savais pas trop pourquoi, t’avais pas envie.

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