~ Paradise Expres / Asylum Expres ~ [PV Milos A. Frameheart, Antony Eideticwood]

Noir ... Blanc ... Noir ... Blanc ... Noir ... Blanc ... Ces couleurs alternaient à sa vision ... - Enfin, en réalité c'était plutôt des teintes marron sombre et de rouge pourpre qui se relayait sur sa rétine - La chaude lumière du soleil filtrait au travers des paupières d'Antony, ultime rempart faces agression rayonnantes d'un ciel d'automne quasi dénudé de nuages - phénomène d'au-temps plus impressionnant du fait que nous nous trouvions en Irlande. L'odeur de la terre mouillée mêlée à celle de l'océan parvenais par la force d'une simple brise à pénétrer cette mince ouverture qu'était la fenêtre du compartiment. Le train se trouvait sans doute dans un virage : le bouclier d'air condensé crée par la percée de la locomotive dans l'espace, s'était retrouvé aminci de ce côté de convoi, permettant à l'air extérieur de se frayer un chemin pour aérer le compartiment. Par le même phénomène, le son redondant presque berçant des roues sur les rails avait perdu de son intensité. Le bruit des vagues, qui jusqu'à maintenant était dissimulé par ce brouhaha, n'en était que plus audible.

Prismver se trouvait sûr une île, lui avait décrit son tuteur. Mais il n'avait pas voulue en dire plus. Sans doute avait-il peur de gâcher quelques surprises ou alors peut être avait-il peur de révéler par mégarde quelques secrets de son vécus là-bas. De tout ça résultait une sorte d'inquiétude dans l'esprit d'Antony. Bien sûr l'exaltation et l'excitation ne pouvait pas non plus se refuser à y trouver, elles aussi, leurs places. Car malgré les années Antony a gardé un coeur et une âme d'enfant : plein d'espoir pour demain, de désir de nouvelles découvertes. Peut être était-ce dû à son accident ? C'était des sentiments asses déroutants et jusqu'alors inconnu pour le garçon. Passer de cette boule au ventre à des étoiles dans les yeux en s'imaginant ce qu'il allait découvrir, ce n'était pas dans ses habitudes. Des étoiles dans les yeux ...

Des étoiles dans les yeux ... des vrais. C'est l'impression qu'eut Antony quand il ouvrit ses paupières. L'ultime rempart était tombé, et s'était lancé à l'assaut de sa vision une armée de couleurs au teintes et aux couleurs agressives. Mais peu à peu, il finit par sortir de cet aveuglement et pu constater l'endroit où il était installé. Le confort de sa position se devait au fait qu'il était le seul dans son compartiment ce qui lui avait permis de s'allonger de tout son long sur la banquette à droite de l'entrée. La caresse, qui par moment lui avais chatouillé le visage provenait du rideau de la fenêtre, un peu trop long, battant au gré des courants d'air. Au-dessus de lui, sur l'étagère en métal, sa valise était perchée.

Mais alors qu'Antony se redressait, il remarqua une ombre derrière le rideau de la porte du compartiment ...

Un homme asse imposant venait de pénétrer dans la pièce. Antony ne savait pas si son aura provenait de sa stature où alors de son masque, mais ce qui est sûr c'est qu'en le voyant il ressentie une profonde sensation de tristesse qu'il ne comprit pas. Il le regarda, se mordit les lèvres, détourna le regard, secoua la tête et le regarda à nouveau. Était-ce un touriste ? Non, la valise qu'il venait tout juste de poser semblait trop grosse pour des vacances. Se pouvait-il qu'il soit un élève ? Un très grand élève dans ce cas ... il n'arrivait pas à discerner son âge avec certitude à cause de ce masque. Pourquoi un masque d'ailleurs ? Mais alors qu'Antony allait entamer les suppositions, il imagina la difficulté quelqu'un d'autre aurait pour comprendre la raison qui le poussait à toujours avoir son carnet à sa ceinture. Le voyage serait sans doute fini depuis longtemps avant qu'il ne découvre ce qu'il en était de ce masque et qui plus est, même s'il avait la bonne supposition il ne serait pas en mesure de la confirmer. La réflexion n'aboutira à rien de concret, une simple suite de suppositions hyperboliques.

Alors, pour faire plus simple il suffisait de demander. Mais, là encore, le semblant d'expérience d'Antony lui fis prendre conscience que cette question n'aboutirai à rien non plus. Lui-même n'allait pas révéler ce qu'était son carnet au premier inconnu qui lui demanderait. Mais alors que faire ? La réponse était simple, ce masque avait une raison d'être. Et il ne la découvrira sans doute pas de si tôt si ce n'est jamais. Alors, il devait faire abstraction de ce masque.

Bien que cette réflexion sembla durer un bon moment dans l'esprit d'Antony, cette période dans la réalité fut très brève. Et à la fin de cette dernière c'est cette question qu'il posa, souriant gentiment à l'inconnu.

Such a long name. Après avoir entendu le nom complet de son interlocuteur, Antony n'aurait pas pu cacher le sien.

Il s'inclina à son tour. Une forme de respect réciproque.

En relevant la tête Antony observa à nouveau l'homme. L'aura qu'il dégageait avait légèrement changé, mais il ressentait toujours la même atmosphère générale qui se dégageait autour de lui. Bien qu'il avait affirmé plus tôt vouloir compter les rides de cet homme, il n'eut pas vraiment l'occasion le faire : trop peu nombreuses. Il était plutôt bien habillé, trop bien pour être un élève lambda. Se pouvait-il qu'Antony avait devant lui l'un des professeurs de l'école à laquelle il se rendait ? Ce train avait une unique destination : Prismver. La question était donc :

C'était une question banale, tellement prévisible que s'en était presque comique. Mais ce qu'Antony savait c'était que cette phrase pouvait être interprétée de bien des façons. Et c'est bien ça qui l'intéressait.

En effet ce « ici » auquel il fessait allusion n'avait rien de précis. Il pouvait aussi bien représenter ce train que l'école ou bien même la position salariale de son interlocuteur. Sa réponse allait sans doute lui permettre de mieux savoir ce qu'il avait à l'esprit. Le mot « amené », avait lui une consonance plus pessimiste, comme une obligation. Car oui, Prismver n'était pas un lieu où on se rend uniquement par envie. Antony l'avait compris. Si cet aspect d'attraction inéluctable était ignoré dans la réponse alors c'est de sa propre volonté que l'homme assit devant lui serait en chemin pour cette école. Enfin la dernière subtilité de cette question si commune était son commencement, « Qu'es ». Là la réponse donnée permet de percevoir l'optique, le point de vue de la personne sur sa situation. Elle pouvait énoncer le passé, décrie les événements qui l'avaient poussé à se retrouver, ici et maintenant dans ce compartiment. Ou alors elle pouvait donner un but, un objectif auquel elle serait attachée et qui l'aurait conduit à venir.

L'interprétation d'une question telle que celle-ci en dis long sur la personne qui y répond. Mais encore faut-il savoir déchiffrer dans les mots, le regard, la gestuelle et l'intonation de son interlocuteur, les réponses aux vraies questions qu'on se pose sur lui.